watch all of this pain go ✻ riley

GREAT ESCAPE TO THE CLOUDS

RILEY AND GEMMA

nobody said it was easy, no one said it would be this hard, oh take me back to the stars ✻✻✻ La nuit fut courte, son esprit était resté éveillé pendant des heures sans qu'elle ne puisse réussir à fermer l'oeil. Son corps étendu sur le lit, les cheveux humides collant à sa peau, enroulée dans une robe de chambre trop grande, Gemma se demanda comment elle avait pu en arriver là. A chaque fois que ses pensées vagabondaient jusqu'à Leopold, une énorme douleur, presque physique, éclatait dans sa poitrine. Les larmes n'avaient pas coulé sur des joues mais elle ravalait ses sanglots et des spasmes de colère à chaque secondes. Elle se releva brutalement, le soleil levant l'aveugla et elle se posta devant le miroir de sa salle de bain. Elle ne voyait rien d'autre que son reflet. Qu'est-ce que cela aurait pu être ? C'était bien Gemma Prescott, de longs cheveux roux, de grands yeux verts, des tâches de rousseurs et des dents un peu trop volumineuses. De l'extérieur, on ne voit rien, pensa t-elle. Peut-être que c'était ce qu'il c'était passé avec Louie après tout. Son regard parcouru l'ensemble de la chambre, se posant sur la bouteille vide de champagne posée sur le bureau. Cette chambre d'hôtel, au luxe pervers et ostentatoire, lui avait coûté un mois de salaire et elle n'avait pas dormi une minute.  Gemma avait saisi son téléphone portable, ignoré les appels en absence et appelé son patron pour prendre une journée de congé, prétextant le décès d'une tante à laquelle elle était particulièrement attachée, appuyant sur le caractère urgent de passer du temps avec sa famille en deuil. Elle passa en revue tout ce qui s'était passé entre eux, tous les détails qu'elle avait manqué et soudain tout lui apparaissait comme clair et limpide. Peut-être qu'elles n'avaient plus rien en commun maintenant.

Les clefs de la chambre d'hôtel étaient rendues, le mois de salaire débité, le vent fouaillait son visage par les fenêtres de la voiture ouvertes. En mai, Londres était clémente, le froid avait disparu pour laisser place à une douce atmosphère de printemps. Arrêtée à un feu rouge, elle regarda à un feu rouge, cru que sa fin était proche quand elle le vit marcher sur le trottoir. Quelques secondes plus tard elle réalisa ; ce n'était pas elle, c'était simplement quelqu'un qui lui ressemblait. Ou alors était-son inconscient qui voulait le croiser, par hasard, pour une confrontation. En la croisant, elle n'aurait pas à l'appeler, à entendre sa voix. Cela aurait été le destin, tout simplement.  Elle traversa la ville pour rejoindre le quartier où vivait sa soeur, Riley. Ses doigts se resserrèrent autour du volant lorsqu'elle passa au niveau du là où travaillait Louie, elle pourrait craquer, s'arrêter et aller la voir.  Elle n'en savait rien après tout et elle se plaisait à croire qu'elles ne pouvaient pas s'éloigner à  point là. Lorsqu'elle se retrouva sur le pas de la porte, elle hésita.  Tout était totalement irrationnel, pourquoi s'enfuir ainsi ? Pourquoi ne voulait-elle pas l'écouter ? C'était surement une sorte d'erreur, une faute. Ce n'était peut-être pas ça. Peut-être que Louie essayait maladroitement de faire un pas vers elle. Elle était sur le point de faire demi tour. Son coeur battait dans ses tempes et elle se demanda si c'était la bonne chose à faire, la main suspendue dans les airs, prête à toquer à la porte. Puis elle se ravisa, glissa les mains au creux de ses poches. Elle était incapable de savoir depuis combien de temps elle était là. Sa tête lui faisait mal,  elle était incapable de penser calmement. Une multitude de questions qui restaient sans réponses se bousculaient dans son esprit. Perdue. Assise, le dos contre la porte, les jambes et les bras croisés, à fixer un point invisible sur le sol. Les secondes lui paraissaient des heures, les battements de son coeur donnaient la mesure, ses membres étaient peu à peu engourdis après le temps passé immobile. Elle était sans foyer, elle avait quitté l'hôtel, elle ne retournerait pas là bas et c'était tout naturellement - et peut-être inconsciemment - que son instinct l'avait menée ici. Peut-être avait-elle eu tort. Elle tendit l'oreille lorsqu'elle entendit le bruit d'une porte de voiture. " Riley ? " appela t-elle, le coeur au bord des lèvres.


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CODES © LITTLE WOLF.

They’ve promised that dreams can come true, but forgot to mention that nightmares are dreams, too. ✻✻✻ Lorsque le réveil sonne ce matin, Riley se maudit d’avoir oublié de le désactiver. Ça lui arrive sans arrêt mais elle n’y pense jamais, elle n’y peut rien. En fait, elle devrait mettre une alerte pour lui dire de désactiver son réveil, ou bien relier directement son téléphone portable à son emploi du temps. Mais comme ça change toutes les semaines, c’est impossible et elle n’a ni les compétences ni le courage pour ça. Ce qui l’amène à être réveillée bien trop tôt alors que, pour une fois, elle a son week-end en entier. Une fois le réveil éteint, elle ne parvient pas à se rendormir. Alors elle finit par reprendre son maudit téléphone qui est la cause de tout ça pour traîner sur Instagram. Mauvaise idée puisqu’elle tombe rapidement sur des photos de viennoiseries qui ouvrent son appétit. Bien obligée de se lever, elle est au moins soulagée de constater qu’elle est seule dans l’appartement. Sans doute que Tomas a dormi chez une de ses copines. Tant mieux, elle n’a pas envie de le supporter ce matin. Elle fouille alors les placards, sans rien trouver qui lui fasse envie. Elle sait parfaitement de quoi elle a envie et elle sait qu’elle devra sortir pour en avoir. Elle enfile rapidement un jean et un manteau, ne prenant pas la peine de retirer son t-shirt de pyjama et quitte l’appartement. Il est beaucoup trop tôt pour sortir un jour où elle ne travaille pas. Enfin maintenant, c’est fichu, autant aller jusqu’au bout et se faire plaisir avec des viennoiseries. La gourmandise est sans aucun doute le pêché qui touche le plus Riley mais elle n’a jamais cherché à changer. Elle aime trop manger, particulièrement les choses sucrées, pour pouvoir s’arrêter. Et tant qu’elle ne devient pas énorme, elle ne voit pas de raison de le faire. Pourquoi se priver après tout ?
Son escapade lui prend plus de temps que prévu. Elle met longtemps à trouver une boulangerie ouverte et ensuite, longtemps à choisir ce qu’elle veut. Au final, elle se retrouve avec beaucoup trop de choses pour elle toute seule mais se dit que ça lui fera des réserves. On ne peut jamais avoir trop de nourriture. Elle finit par rentrer à pied, tout en dégustant déjà un croissant bien chaud. Finalement, la journée peut bien commencer malgré un réveil bien trop tôt. Lorsqu’elle sort de l’ascenseur à son étage, elle est étonnée de voir quelqu’un, assis devant la porte de son appartement. Encore plus quand il s’avère que ce quelqu’un est sa sœur, Gemma. « Riley ? » Elle s’approche aussitôt d’elle, surprise de la trouver là. Il lui arrive de passer à l’improviste mais rarement aussi tôt le matin et surtout, elle ne la trouve généralement pas assise devant sa porte, avec un regard triste. « Gems ? Tu vas bien ? » Automatiquement, Riley s’inquiète. Elle sait que sa sœur n’est pas du genre à se laisser abattre pour rien. Pas du genre à être triste sans raison. Elle connait assez sa demi-sœur pour savoir que quelque chose ne va pas. Quelque chose d’assez grave pour qu’elle soit à sa porte, un samedi matin, très tôt.
Elle se penche vers elle pour l’aider à se redresser, un léger sourire qui se veut réconfortant sur les lèvres. « Viens, entre, tu vas pas rester là. J’ai plein à manger en plus, de quoi tout arranger. » Dit-elle en montrant son sac en papier. Il parait que la nourriture peut être un bon réconfort, autant essayer. Elle ouvre la porte et tire la main de Gemma pour la faire entrer. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Elle demande d’une voix douce alors qu’elle pose le sac sur la table et sort deux verres d’un placard. Elle n'a aucune idée de ce qui peut lui arriver pour qu'elle soit dans cet état et elle s'en veut de ne pas le savoir. « Pain au chocolat, aux raisins ou bien croissant ? » Propose-t-elle en sortant les viennoiseries du sac pour les poser sur la table. Elle-même, elle ne sait pas lequel elle va choisir. Elle a bien envie de manger les trois mais pour le moment, son esprit est plus intéressé par Gemma et ce qui ne va pas que par la nourriture. Manger peut attendre. Aider sa sœur, ça ne peut pas attendre. Elle l’a aidée assez souvent pour que ça soit naturel pour Riley de lui rendre la pareille. De toute façon, elle sait bien qu’elle ferait tout pour l’aider, du mieux qu’elle le peut. Encore faudrait-il qu’elle sache ce qui ne va pas.

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GREAT ESCAPE TO THE CLOUDS

RILEY AND GEMMA

nobody said it was easy, no one said it would be this hard, oh take me back to the stars ✻✻✻ Elle ignorait combien de temps elle avait passé assise sur le sol. Son cerveau faisait comme une mise à jour de tous ses souvenirs, des quinze dernières années qui étaient particulièrement floues. De la première fois où elle avait vu Louie, du moment où elles étaient devenues amies. A chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait le visage de cette brune aux yeux moqueurs qui lui avait tendu la main à cet atelier de théâtre un peu minable où elles s'étaient retrouvées à jouer un poireau, ou un arbre alors qu'elles auraient toutes deux voulu être la princesse. Des chansons au coin du feu qui sonnaient comme des promesses qui devaient durer plusieurs éternités. Des semaines l'une sans l'autre passées dans l'attente de se retrouver, des nuits blanches à vouloir changer le monde. Du bon nombre de conneries, du rouge à lèvre piqué pour avoir l'air plus vieilles. Les coups qu'on a regretté tout de suite. Louie, quoi. Elles étaient comme deux navires qui s'éloignaient doucement, depuis des semaines ou des mois peut-être, Gemma avait mis cap sur le nord sans en aviser Louie et elles dérivaient, l'une sans l'autre. Pas une fois en quinze ans d'amitié une chose comme ça était arrivée. Elles avaient toujours pris le temps de se comprendre et de s'écouter.  Elles ne se regardaient plus, elles ne regardaient même plus dans la même direction. Instinctivement, Gemma avait pensé que se réfugier chez Riley était la bonne solution. Que la chaleur du foyer familial ne pouvait pas s'éteindre, après tout. Elle espérait réellement ne pas se tromper. Pendant des années, Riley avait été le pilier de Gemma, un modèle sur une piédestal qu'elle ne voulait pas voir disparaitre. Quelque part, elle n'avait toujours pas accepté de ne plus vivre avec sa soeur, de ne plus l'avoir auprès d'elle. Instinctivement, elle s'était réfugiée chez Riley pour s'assurer qu'elle n'était pas entrain de la perdre elle aussi.  « Gems ? Tu vas bien ? » Gemma releva la tête au moment où elle attendit la voix de celle qu'elle attendait. Celle qui ne lui ressemblait pas tant que ça, Riley avait toujours plus ressembler à son père et à ses autres demies soeurs qu'à Gemma. Riley était la grâce et l'élégance que la grande et bécasse Gemma avait peine à imiter. Alors cette volonté d'être comme elle s'était transformée au fil des années comme une obsession de la protéger, peu importe les coûts. La protéger parce que au fond, elle voulait pas voir disparaitre celle qui l'inspirait tant. " Oh Riley. Je suis contente que tu aies fini par arriver, j'aurais vraiment du faire un double de tes clés quand j'en avais l'opportunité. " souria t-elle pour cacher son angoisse derrière un air détendu peu convaincant. Elle reste un instant immobile face à sa soeur, ne sachant pas quoi dire. Il était vrai que ces situations ne se produisent pas souvent, il est rare que Gemma se pointe, le coeur dans le caniveau jusqu'à sa soeur qui a beaucoup plus souffert qu'elle. Alors, comme Gemma est rarement celle qui s'ouvre aux autres et qui explique pourquoi tout ne tourne pas rond dans son mon monde, elle reste silencieuse en attendant que sa demi-soeur reprenne la parole. « Viens, entre, tu vas pas rester là. J’ai plein à manger en plus, de quoi tout arranger. » En quelques secondes, Riley avait pris le dessus. Elle agissait comme sa grande soeur tandis que Gemma laissait peu à peu la pression retomber et elle redevenait la petite soeur. C'est idiot, elles n'ont que quelques mois de différence, même pas un an. Et ce sont ces quelques mois qui ont souvent fait toute la différence. Elle pénétra dans l'appartement de sa soeur, celui qu'elle partageait avec un colocataire qu'elle n'avait vu, dont elle n'entendait que très rarement parler. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Gemma aimerait bien tout lui expliquer, parler d'une seule traite pendant des minutes entières, mettre des mots exacts sur des sentiments exacts mais elle sait déjà que tout sera emmêlé. Parce qu'elle sait écrire, mais elle ne sait pas parler. Elle avance jusque dans le salon, regarde autour d'elle. Il est toujours étrange de voir où sa sœur habite maintenant que l'époque où ils vivaient tous ensemble au pays de Galle est révolue. « Pain au chocolat, aux raisins ou bien croissant ? » Elle souri en saisissant du bout des doigts un croissant encore chaud. Riley a probablement fait le tour de Londres pour trouver tout ça, dans un pays où l'on mange de la jelly, de la marmite et que l'on trouve ça bon. Il faut croire que les anglais ne sont pas les plus addicts au raffinement. Elle regarde sa soeur et soupire. "Je ne compte pas tout de raconter de long en large, ça t'ennuierait tu sais. Et puis tu me connais, je vais commencer à parler, m'embrouiller et finir par abandonner. C'est jusque j'étais un peu perdue et.." Elle s'arrête un instant, elle avait déjà beaucoup trop parlé pour être encore cohérente les minutes qui suivirent. "Tu m'as semblé être la personne la plus appropriée pour me sauver de ça." Gemma s'assit, mais elle n'avait pas l'intention de rester statique comme ça pour le reste du week-end. Elle n'avait pas prévu de rester se lamenter pendant des heures en mangeant toutes ces trucs gras que les français masquent sous le terme de gastronomie. "C'est juste Louie qui m'échappe. Elle m'échappe comme Norah m'échappait et je n'arrive pas à faire autre chose que de les rapprocher tout le temps." Elle avait dit ça en baissant les yeux, parce que c'était la première fois qu'elle faisait ce constat. Qu'elle remarquait que, effectivement, elle ne cessait de comparer ses deux amies. "Tu te souviens de quand on avait dit qu'un jour on prendrait la voiture et qu'on partirait sans rien prévoir ?" demanda t-elle, les yeux remplis d'espoir.


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They’ve promised that dreams can come true, but forgot to mention that nightmares are dreams, too. ✻✻✻ Riley s’inquiète pour Gemma dès le moment où elle la voit devant sa porte. Elle n’a pas l’air d’aller bien et Riley veut l’aider. Si elle est venue la voir, c’est bien pour ça non ? Elle s’en veut un peu de ne pas avoir été là directement, d’être sortie ce matin. Mais alors que l’odeur des viennoiseries arrivent jusqu’à ses narines, elle ne regrette plus. Elle a vraiment faim et elle n’aurait pas voulu se contenter de gâteaux oubliés au fond d’un placard. « Oh Riley. Je suis contente que tu aies fini par arriver, j'aurais vraiment du faire un double de tes clés quand j'en avais l'opportunité. » C’est vrai, elle en avait un de son précédent appartement, même si certains de ses colocataires n’avaient pas forcément été d’accord. Après avoir vécu pendant près de dix-huit ans ensemble, ça parait juste normal. Et depuis qu’elles vivent toutes les deux à Londres, elles ont pour habitude de débarquer l’une chez l’autre et de faire comme chez elles. Sans même se poser la question. « Je t’en ferais un la semaine prochaine. Par contre, essaye de pas débarquer à l’improviste si tu ne veux pas tomber sur mon coloc à poil. » Riley n’a aucune preuve que Tomas se promène sans vêtements mais elle ne serait pas vraiment surprise. Quoique, s’il le faisait, il s’en vanterait sans doute pour l’énerver. Lui dire qu’il a posé ses fesses nues sur le canapé et partout. Heureusement, il ne l’a jamais fait à sa connaissance.
Elles rentrent toutes les deux dans l’appartement et Riley sort des verres et du jus de fruits. Elle propose une viennoiserie à Gemma qui prend un croissant. La gourmandise de sa sœur n’est pas aussi grande que celle de Riley mais elle n’est pas en reste non plus. « Je ne compte pas tout de raconter de long en large, ça t'ennuierait tu sais. Et puis tu me connais, je vais commencer à parler, m'embrouiller et finir par abandonner. C'est jusque j'étais un peu perdue et.. » Riley fronce les sourcils, se demandant ce qui a bien pu se passer. Il est rare que sa sœur soit dans un état pareil et elle s’inquiète. « Tu m'as semblé être la personne la plus appropriée pour me sauver de ça. » Les deux sœurs ont toujours été proches et Gemma reste la personne à qui Riley s’adresse quand elle a besoin de se confier. Elles se disent toujours tout et, comme Riley ne sait pas ce qui peut ne pas aller dans sa vie, elle suppose qu’il s’agit de quelque chose de récent. « Te sauver de quoi ? » Sa sœur n’est pas du genre à dramatiser, elle le sait. Riley plonge sa main dans le sac pour en ressortir un pain au chocolat dans lequel elle croque. Elle peut bien s’inquiéter pour Gemma tout en satisfaisant sa faim, non ? « C'est juste Louie qui m'échappe. Elle m'échappe comme Norah m'échappait et je n'arrive pas à faire autre chose que de les rapprocher tout le temps. » Riley regarde sa sœur avec un air compatissant. Elle sait à quel point perdre Norah a été dur pour elle, surtout qu’elles n’étaient pas dans les meilleurs termes sur la fin alors voir les choses se répéter ne doit pas être facile. « Vous devriez passer plus de temps ensemble. J’sais que c’est pas facile avec ton travail mais ça vous ferait du bien, je suis sûre. » Riley n’a jamais eu de travail dans lequel elle s’investissait au point de ne plus voir la lumière du jour. Pour elle, le travail reste un moyen d’avoir de l’argent pour vivre. C’est un bonus si le travail lui plait et si elle s’entend avec ses collègues, bien sûr. Mais elle laisse toujours le travail sur son lieu de travail. « Et Louie n’est pas Norah, les comparer ne t’aidera pas. » Plus facile à dire qu’à faire sans doute mais Riley ne sait pas vraiment ce qu’elle peut dire ou faire pour arranger la situation. Elle n’est pas sûre que Gemma devrait lui en parler à elle. Ça semble plutôt être quelque chose que Louie et Gemma peuvent régler en discutant.
« Tu te souviens de quand on avait dit qu'un jour on prendrait la voiture et qu'on partirait sans rien prévoir ? » Riley sourit à cette idée. A une époque, elle avait espéré que Gemma la rejoindrait dans ses voyages en Europe à la fin du lycée. Mais Gemma avait fait des études, contrairement à Riley et donc elles n’avaient jamais vraiment voyagé ensemble, juste toutes les deux. « Tu veux qu’on fasse ça quand ? Moi, j’veux bien partir avec toi quand tu veux ! » Elle adorerait ça, même juste pour quelques jours. Ça leur ferait un bien fou, de partir à l’aventure. Il y a quelques temps que Riley ne l’a pas fait et ça lui manque. « Par contre, tu devras conduire, tu sais que j’ai toujours pas mon permis. » Elle n’a essayé de le passer qu’une seule fois et a abandonné rapidement. Elle n’est pas à l’aise au volant et préfère laisser les autres conduire. « Mais j’peux toujours faire co-pilote, on se retrouvera juste perdues au milieu de nulle part mais c’est pas grave, ça permet de découvrir. » Surtout que Riley ne connait pas tellement l’Angleterre en dehors de Londres. Ça serait l’occasion rêvée.

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