"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I don't know why, but i miss you so much, it hurts. (Andrew) 2979874845 I don't know why, but i miss you so much, it hurts. (Andrew) 1973890357


I don't know why, but i miss you so much, it hurts. (Andrew)

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() message posté Sam 28 Mar 2015 - 11:28 par Invité
Mon sac glisse de mon épaule pour s'échouer au sol. Dans un soupir lourd, je lève les yeux vers ce qui est désormais mon nouveau chez moi. Enfin, pour l'instant. La pièce spacieuse est baignée de lumière. Les rayons chatoyants du soleil courent sur les meubles finement taillés dans du bois sombre, puis s'échouent sur ma peau pour m'en tirer un frisson. Je ne suis pas là depuis bien longtemps, et pourtant, l'appartement d'Olivia me manque déjà. Dire que personne ne sait que je dors ici... J'ai préféré ne pas leur dire, pour le moment, prétextant toute sorte de sortie ou de soirée pour ne pas être là-bas. J'ai bien essayé de l'avouer à Olivia, mais j'ai vite réalisé que je ne saurais pas quoi lui offrir comme explication. Tu sais cet homme avec qui j'ai envie d'être ? Hé bien, en réalité, c'est Andrew. Oui, Andrew, mon futur beau-frère, le fiancé de ma jumelle. Tu sais, celui qui vit dans le même appartement sans même poser un seul regard sur moi depuis quelques semaines. Un nouveau soupir s'échoue sur mes lèvres entrouvertes. Mes épaules s'abaissent, comme à chaque fois que je me laisse aller à y penser. J'ai essayé d'oublier nos moments, et ce manque qui formait de plus en plus un vide dans mes journées. Mais je n'ai pas réussi. En réalité, plus le temps passait là-bas, plus je me rendais compte que je désirais tout l'inverse. Que je voulais simplement le retrouver lui. Sauf qu'au lieu de cela, je n'avais droit qu'à lui m'ignorant. A lui, loin de moi, et à Blake. Et les voir tous les deux ensemble m'est devenu insupportable. Plus je les regardais, plus mon cœur se serrait à me donner envie de pleurer, de hurler, de casser tout ce qui me tomberait sous la main pour finir par me recroqueviller au sol. Je n'en pouvais plus. Alors, en attendant de trouver une véritable solution, j'ai décidé de déménager ici, à l'hôtel. Ce n'est pas dans le même quartier, mais ma réputation de fêtard et de mec populaire me suffit à trouver une excuse sur mes absences fréquentes. Peut-être qu'ils n'en ont rien à faire, en réalité. Après tout, je ne suis pas connu pour leur faciliter la vie, même si je tiens à ma famille. Je suis plutôt le fils égoïste qui désire attirer l'attention, et qui le fait peu importe le moyen. Nerveux, je passe l'une de mes mains tremblantes et moites dans ma nuque, tentant d'y apaiser la tension qui s'y accumule. En vain. Les minutes passent, et j'ai beau déambulé dans cette superbe suite, je ne trouve rien qui pourrait occuper suffisamment mon esprit pour éclipser Andrew. Et ma famille. Plus je suis loin d'eux, plus j'ai l'impression de me rendre compte que je ne suis rien pour eux. Que je suis... Ce que je suis censé être, après tout. Le type insupportable que l'on apprécie de voir une fois dans le mois. M'échouant sur le canapé, je me demande ce qu'ils penseraient de moi s'ils savaient ce que je renferme à l'intérieur. S'ils connaissaient mes peurs, trop nombreuses. Mes angoisses, trop importantes. Et mes obsessions, trop énervantes. Fermant les yeux, je passe mes paumes chaudes sur les traits tirés de mon visage. Depuis combien de temps je n'ai pas fait une nuit complète ?
Chez Olivia, je m'efforçais à rester éveillé pour l'attendre lui. Maintenant, j'ai la désagréable sensation que mon corps en a pris l'habitude. Et je me réveille, constamment, toujours à la même heure. Sauf que les moments passés avec Andrew ne viennent plus et ne viendront plus jamais. Je secoue la tête, décidé à faire quelque chose pour empêcher mon esprit de trop divaguer, s'égarer dans un endroit où je peine de le ramener. Mon estomac me fait mal, ma poitrine est comprimé. J'ai besoin d'air. Me relevant de ma place, je lisse ma chemise grisâtre pour la faire correctement tomber sur mon pantalon noir, puis me rue vers la sortie d'un pas un peu affolé. Le couloir est désert, me permettant d'accélérer mon allure pour me jeter dans l'ascenseur. Comme si je devais fuir cette pièce, cet endroit. Cet hôtel. Fuir mes démons qui me rattrapent, cette obscurité qui me gagne. Le cœur battant, je reprends une attitude normale lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvre sur le hall. Je salue à peine l'homme en costume destiné à appuyer sur des boutons toute sa vie – bien triste destin – puis enfonce mes mains dans mes poches, effleurant leurs contenues. Ma carte de crédit, ma carte d'identité, mon passeport. Mon passeport. Brusquement, je me demande ce qu'ils penseraient, tous, si je me décidais finalement à rentrer à la Nouvelle Orléans. Peut-être qu'ils trouveraient ça normal. Je n'ai rien à faire, ici. J'ai à peine déposé mon dossier dans une faculté de Londres pour reprendre mes études. Je pourrais très bien les donner comme excuse, les études. Et je n'aurais pas à revoir Andrew dans le cadre qui a vu naître notre complicité désormais dérangeante. Désormais fantomatique. L'idée alléchante ne me quitte pas alors que j'appelle un taxi, m'installant dans le jaune assez laid du véhicule.

Je ne sais même pas où aller. « Où désirez-vous vous rendre ? » A un endroit qui me change les idées. Je grimace doucement, passant une main dans mes cheveux avant de hausser les épaules d'un air plutôt hautain. « Le centre commercial le plus proche. » Le chauffeur hoche la tête puis démarre la voiture. « Oh, et le plus grand, également. Je ne veux pas de ces supermarchés bas de gamme. » Je ne sais même pas comment je fais pour ne pas faire flancher ma voix. Une fois l'itinéraire enregistré, j'écoute à moitié ce que me propose le chauffeur bien que je lui offre un signe de tête encourageant. N'importe où, mais pas ici. Enfonçant l'arrière de mon crâne dans mon fauteuil, je détourne la tête pour fixer la devanture de l'hôtel de laquelle on s'éloigne. Et lui, est-ce que je lui manque ? Je déglutis, laissant les paysages défiler sans même les voir. Non, bien sûr que non je ne lui manque pas. C'est lui qui a pris ses distances, avec moi. Lui qui n'a pas apprécié ce que j'ai fait, ce soir-là. Lui qui.. Qui passe du temps avec sa fiancée. Que penserait Blake de ce que je ressens... ? Fermant fortement les yeux, je secoue la tête, me répétant un nombre incalculable de fois : Je la hais.
Le trajet est court, ou bien est-il trop long ? Le chauffeur me fait signe que nous sommes arrivé, alors je me redresse, lui tendant une liasse de billet coincée dans ma poche arrière. Sortant du véhicule, je lève un regard voilé vers l'établissement. Où est-ce que nous sommes ? Par réflexe, mes yeux cherchent un indice, n'importe quoi. En vain. Haussant simplement les épaules, je me dirige alors vers le centre commercial d'un pas las, me laissant transporter par le vacarme des lieux pour dissoudre mes songes. Mais plus j'avance, plus je me sens ralentir. Levant la tête vers la foule qui se dessine sous mes yeux, j'écarquille ces derniers, m'arrêtant au milieu du trottoir. Une voix fanfaronne l'ouverture d'un magasin, expliquant certainement le monde qui s'agglutine autour de moi. La foule... Le cœur tambourinant dans ma poitrine et la respiration de plus en plus coupée, je cherche un moyen de m'en extraire, virant sur la droite, puis la gauche pour tenter de trouver la sortie de cet amas de gens. En vain. Plus j'avance, plus je m'enfonce dans le noyau sombre de la foule. Plus j'avance, plus je sens ma respiration se couper et ma température grimper en flèche. J'ai l'impression que je vais m'évanouir. Le monde tourne, les éclats de voix semblent de plus en plus lointain. Je n'ai jamais... Je n'ai jamais supporté la foule. J'ai toujours l'impression d'étouffer, et ça me fait affreusement paniquer. Des gouttes de sueur perlant sur mon front, ma cage thoracique se comprime de plus en plus. Mes côtes me donnent l'impression de rentrer dans mes entrailles, de transpercer mes poumons. De l'air. De l'air, pitié, et vite. La crise d'angoisse que je sens me submerger ne fait que rendre mes mouvements chaotiques, et mon chemin incertain. Je bouscule, je cours, je me fiche des cris, je ne les entend même pas. Ca me semble durer une éternité, une éternité où je ne ferais que vivre mon plus grand cauchemar en boucle. Ca me semble durer une éternité, et je suis sur le point de m'évanouir lorsque j'arrive enfin à la tête de ce troupeau, prenant une brusque inspiration. Tremblant et vacillant, je cherche du regard le premier refuge que je peux trouver, n'importe quoi. N'importe quoi pour ne pas faire une crise de panique au milieu du centre commercial, devant tout ce monde. Paniqué, perdu et angoissé, mes yeux tombent néanmoins sur un panneau indiquant des toilettes dans l'un des bars les moins fréquentés au fond du premier étage. Parfait. Je grimpe quatre à quatre l'escalator, bouscule quelques personnes, puis me rue dans le bar sans même prendre la peine de saluer le serveur qui me fixe, hébété. D'un pas mal assuré et chancelant, j'atteins enfin les toilettes. Et m'appuie contre la porte refermée derrière moi. Enfin.

J'inspire. J'expire. J'inspire. J'expire. Mes doigts tremblent comme une feuille soumise à la brise d'automne. Mon front est humide, mon corps est soumis à quelques spasmes incontrôlés. Les yeux fermés, je garde mon support durant de longues minutes avant de marcher un peu dans la pièce, l'odeur aseptisée me piquant les narines. Sauf que j'ai beau tout faire pour me calmer, je n'y arrive pas. Mes jambes me soutenant difficilement, je retourne m'appuyer contre les lavabos, mes mains s'y accrochant comme si je risquais de tomber dans les abysses. Je n'arrive pas à respirer. Je n'arrive pas à me calmer. J'ai envie de pleurer... Par réflexe, je monte des doigts pâles vers ma gorge, l'effleurant à peine comme pour retirer la force invisible qui me la compresse. Je ferme étroitement les yeux, une larme roulant d'elle-même sur ma joue sous la douleur que me procure une simple inspiration trop brusque. Mes poumons me donnent l'impression d'être en feu. Et je sais que si je ne trouve rien pour me calmer, là tout de suite, je vais finir par devenir fou dans ces toilettes heureusement vides. L'une de mes mains remontent finalement dans mes cheveux et s'y agrippe fortement, trop fortement. La tête baissée, j'essaie de trouver une pensée qui m'aide à me calmer. N'importe quoi. Mais tout ce que je vois, c'est son regard. Son regard qui ne se pose plus jamais sur moi.
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() message posté Dim 29 Mar 2015 - 19:37 par Invité
Depuis combien de temps n’avait-il pas simplement posé les yeux sur lui ? De façon franche et directe et pas juste à la dérobée quand il était certain qu’il ne le remarquerait pas. Suffisamment longtemps pour pouvoir saisir plus que simplement les vêtements qu’il portait ce jour-là, suffisamment longtemps pour capter le sourire en coin qu’il arborait souvent, pour pouvoir croiser son regard et échanger avec lui quelques paroles silencieuses, comme s’ils continuaient la discussion qu’ils avaient dû interrompre la nuit d’avant, parce qu’il fallait bien aller dormir à un moment ou à un autre, et qu’ils avaient déjà reporté ledit moment un certain nombre de fois… ? Depuis trop longtemps. Il essayait de se convaincre qu’il ne savait pas exactement, au jour près, depuis combien de temps il ne l’avait pas fait, parce que sinon cela voudrait dire que ça le touchait plus que ça ne devrait le faire mais au fond il le savait très bien. Et ça l’obsédait. Toute cette histoire l’obsédait alors qu’il voulait justement éviter ça en ignorant le plus jeune. Le baiser ne quittait pas son esprit, leur discussion non plus, rien ne s’était effacé et ce malgré le fait qu’il avait presque supplié pour ça. Il y pensait constamment, à n’importe quel instant de la journée et peu importait avec qui il se trouvait. Il y pensait beaucoup trop souvent pour ce qui aurait dû simplement être un geste déplacé, qu’il aurait dû trouver dégoutant, qu’il aurait dû détester… Beaucoup trop souvent. Et la culpabilité vis à vis de Blake, de leur couple, ne faisait rien pour arranger ses pensées chaotiques, le torturant un peu plus encore. Il se battait avec lui-même, avec ce lui qu’il ne voulait pas être, qu’il s’était convaincu ne pas être et qui refusait désormais de s’aplatir pour le laisser vivre sa vie comme il l’entendait, mais il se battait aussi avec ce manque de l’autre qui l’avait surpris bien trop rapidement. Ne plus le regarder, ignorer ses messages et effacer ceux qu’il voulait constamment lui envoyer… Tout ça était beaucoup plus douloureux qu’il aurait jamais pu l’imaginer. Et les pointes de douleur ne faisaient que s’intensifier plus les jours passaient… Quelques jours encore auparavant, il avait surprit une scène qu’instinctivement il avait voulu lui montrer et il avait déjà pris la photo quand il s’était souvenu qu’il ne pouvait pas la lui envoyer. La supprimer avait presque fait aussi mal que d’ignorer les regards qu’il lui lançait, que de quitter une pièce quand il y rentrait et qu’il sentait qu’il n’arriverait pas à supporter sa présence sans vouloir aller lui parler.
Tout était gâché et rien, strictement rien n’était rattrapable désormais. Et tout lui manquait. Affreusement. Leurs moments, leurs discussions, leurs défis stupides, les sms envoyés jusque tard dans la nuit ou dans des moments où lui-même risquait de se faire surprendre par Blake, ce qui ne faisait que les amuser un peu plus encore… Tout. Tout avait été détruit par un geste tellement simple, tellement léger mais par-dessus lequel il n’arrivait pas à passer… Il n’arrivait pas à l’ignorer, il n’arrivait pas à l’oublier. Il n’était pas sûr de vouloir l’oublier non plus, et c’était encore plus perturbant que tout le reste. Il ne devrait pas penser à lui ainsi, n’est-ce pas ? Durant les rares moments où il réussissait à dormir  à peu près correctement, il ne devrait pas rêver de lui, rêver de ce baiser… Rêver qu’il y participait, cette fois. Non, surement pas. Et il ne devrait pas se sentir si bien en se réveillant, juste quelques infimes secondes avant qu’il ne se rappelle que c’était faux et que la réalité était beaucoup moins belle que ça. Beaucoup moins agréable… Un lourd soupir l’ébranla et il releva la tête, son regard passant à travers le bar sans réellement se poser sur le peu de clients présent. Il s’était senti étouffer, à l’appartement. Lui qui était un adepte de solitude se retrouvait beaucoup trop entouré depuis quelques temps et si avant il se détendait la nuit venu avec… Avec lui, maintenant ça n’était même plus une option envisageable. Il n’osait presque plus mettre un pied en dehors de sa chambre, craignant de le croiser à chaque coin de couloirs… Craignant de ne pas être capable de se détourner de lui dans cet environnement qu’ils connaissaient si bien tous les deux. Une de ses mains quitta la bière qu’il avait à peine entamée et il se massa distraitement la tempe, songeur. Il ne pouvait plus, ou presque, profiter d’un moment de solitude désormais et avec le retour d’Isaac… Il avait encore l’impression de croiser un fantôme dès qu’il le voyait et ça le bouleversait énormément. L’absence de Clarence beaucoup trop mordante et le retour de son cousin, ce presque frère et meilleur ami qu’il avait cru mort pendant si longtemps sans jamais réellement réussir à terminer son deuil… Non, tout était beaucoup trop pour lui. Alors il avait prétexté quelques courses, promettant de ramener des choses pour chacun des présents et le voici. Il n’avait même pas mis un pied dans un magasin mais avait cherché directement le bar le moins fréquenté, juste pour être enfin seul… Juste pour pouvoir respirer à nouveau sans tout ce monde qui gravitait dans l’appartement… Et sans cette crainte de le croiser lui, mélangé à un désir contraire de pouvoir l’apercevoir.

Peut-être allait-il virer fou, au final ? Fou à cause de lui… Il se mordit brusquement la lèvre, ignorant la pensée insidieuse qui tentait de se glisser dans sa tête. De l’agitation derrière lui le fit légèrement sursauter mais quand il se retourna, ce ne fut que pour apercevoir le serveur perplexe, et la porte des toilettes qui se fermait. Il haussa légèrement un sourcil, surpris, avant de secouer la tête. Surement quelqu’un d’un peu trop pressé pour commander quelque chose avant de se jeter dans les toilettes. Il reporta son attention sur la boisson qu’il avait lui-même prise sans pour autant se décider à réellement la boire… Peut-être parce que maintenant il associait beaucoup trop la bière à Clarence et au gout que ses lèvres avaient dû avoir mais qu’il n’avait pas pu réellement sentir, puisqu’elles n’étaient pas restées sur les siennes suffisamment longtemps… Putain. La colère et la frustration le prirent par surprise quand il se rendit compte de ses pensées et c’est en jurant qu’il repoussa la bouteille, ses jurons redoublant quand elle se renversa et qu’il se retrouva avec le liquide alcoolisé joyeusement répandu sur le comptoir du bar, dégoulinant sur son pantalon. Putain, putain, putain, putain. L’alcool ne lui réussissait définitivement pas, et ce même s’il ne le buvait pas. Il ignora les paroles du barman et se leva brutalement, s’écartant de la zone sinistrée et se dirigeant vers les toilettes pour essayer de limiter un minimum les dégâts sur son jeans. Il n’avait pas réellement conscience de ses mouvements brusques et de son air presque désespéré alors qu’il se rendait compte qu’il n’arriverait simplement jamais à se le sortir de la tête, et quand il ferma la porte derrière lui – brusquement – il prit une seconde pour inspirer profondément, les yeux fermés, essayant de retrouver une paix intérieure qu’il avait perdu il y avait trop longtemps maintenant. Juste une seconde, puisque la suivante il se rendit compte qu’il n’était pas seul dans les toilettes, une respiration bruyante et pas franchement contrôlée lui parvenant. Ses yeux se rouvrirent et se posèrent sur l’autre occupant des lieux, et tout son corps se figea sous le choc, son coeur ratant des battements douloureux. Comme s’il venait de retrouver une personne qu’il n’avait pas vu depuis trop longtemps et ironiquement, alors qu’il le côtoyait presque tous les jours, c’était le cas. Il y avait il ne savait pas combien de toilettes publics dans tout Londres, mais non il avait fallut qu’ils se rendent dans les mêmes comme si le destin lui-même en avait simplement  assez de cette distance trop importante qui avait prit place entre eux, comme s’il se lassait de ce jeu de fuites qui ne verrait jamais aucun vainqueur. L’absurdité de la situation lui parvenait vaguement alors qu’il n’arrivait pas à détacher ses yeux du dos auquel ils étaient si fermement accrochés, refusant de le lâcher alors qu’ils n’avaient désirés que le fuir durant de longues semaines.
Sa bouche s’entrouvrit sans savoir quoi dire, persuadé qu’il l’avait remarqué, et pendant une brève seconde il envisagea même de fuir. Lâchement. Encore. De tourner les talons, et tant pis pour son jean. Et puis il se rendit compte qu’il ne l’avait absolument pas vu, que malgré son entrée brusque, il n’avait pas perçu sa présence, qu’il semblait… Qu’il semblait… Mal ? Il se rendit compte de sa crispation, des jointures blanchies accrochées au lavabo devant lui, il vit dans le miroir qui lui faisait face les yeux étroitement fermés, les traits tendus, la sueur qui perlait à son front, il entendit à nouveau la respiration qui semblait comme affolée et cette main qui agrippait trop fortement des mèches de cheveux. Sa détresse le frappa de plein fouet et l’idée de fuir s’évapora comme si elle n’avait simplement jamais existé. Avant même qu’il ne le réalise, il avait avancé de quelques pas, un bras tendu vers lui, presque tremblant, son regard oscillant entre son visage tendu dans le miroir, et son dos aux lignes tout aussi tendues qu'il n'osait pas toucher, sa main à quelques centimètres de lui, hésitante. « Clarence… ? » Il interrogeait, comme pour être sûr que c’était bien lui, alors qu’il l’aurait reconnu entre mille. Son souffle était heurté, comme il était lui-même profondément heurté de le voir comme ça, aussi mal. « Clarence qu’est ce qu’il y a ? Tu es… Tu es blessé ? » Est-ce que quelqu’un lui avait fait du mal ? Il n’arrivait pas à voir de blessure ou quoique ce soit dans ce gout là de là où il était mais… La simple idée qu’on ait osé le blesser, d’une quelconque manière… Qu'on ait pu s'en prendre à lui... Et sans le vouloir, il fit le parallèle avec le dernier soir qu’ils avaient passé ensemble, avec son attitude prostrée, avec les tremblements qu’il avait pu voir… avec cet autre Clarence qu’il ne connaissait pas avant… Il l’avait blessé, lui aussi, cette nuit là… Plus profondément qu’il avait pu le croire jusque là.
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() message posté Mar 31 Mar 2015 - 15:11 par Invité

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And it hurts as hell. ○ Andrew Von Ziegler & Clarence Marshall

Je n'arrive pas à me calmer. J'ai beau avoir gagné les toilettes avant de me mettre à paniquer aux yeux de tous, ils ne sont pas mon issu de secours. Ils sont mon refuge. Un refuge qui abrite ma crise d'angoisse mais qui ne la calme pas. Les murs semblent se rapprocher de plus en plus, comme s'ils compressaient déjà ma poitrine pour me donner l'impression qu'elle devient plus minuscule à chaque battement de cœur douloureux. L'air siffle dans ma gorge, la traversant si difficilement que j'ai la sensation d'insuffler des produits toxiques. Mes doigts se crispent aux bords du lavabo et entre les mèches clairs parsemant le haut de mon front, comme si je n'avais plus aucun autre support que ça. Et je ne veux pas m'écrouler. J'ai passé tant d'année de ma vie à me préserver de ce que pourrait me faire les autres au plus profond de moi, désireux d'enfouir ce côté trop fragile que je ne montre jamais. Ce côté que j'étouffe sous d'épaisses couches arrogantes. J'ai passé tant d'année à le préserver pour essayer de l'oublier que j'en découvre juste les sensations. Les sentiments. Et même si je n'ai jamais connu ça, même si j'ai tout fait pour que ça n'arrive jamais... J'ai soudainement l'impression que c'est la chose la plus logique qui soit sur Terre. Comme si j'avais pu m'en douter, comme si c'était quelque chose d'inévitable. Jamais je n'aurais cru que quelqu'un pourrait me faire réellement ressentir ces choses-là. Et plus j'y songe, plus je panique, nourrissant ma crise d'angoisse qui ne fait que semer de plus en plus le chaos au fond de mon crâne et à l'intérieur de mes veines. De mes entrailles. Un cercle sans fin duquel je n'ai brusquement plus envie de sortir. Je n'ai fait que penser à lui durant ces dernières semaines, et pourtant, l'imaginer aussi clairement que je le fais à cet instant me semble beaucoup trop lointain. Comme si les traits trop nets de son visage devenaient de plus en plus flous. Peut-être que c'est ce dont j'ai besoin, mais je ne veux pas oublier ce que le baiser m'a fait. Si court, et pourtant... Pourtant j'ai eut l'impression d'agir enfin comme je le ferais vraiment, sans aucun artifice, sans aucune couche sous laquelle étouffer ça. Sans y réfléchir, sans me forcer à agir comme je le dois et comme je le veux et non comme je le ferais par moi-même, tout simplement. Ce vrai moi qu'il a pu voir et qu'il est le seul à connaître. Ce moi qu'il a repoussé, et qu'il repousse encore. Ma trachée se serre davantage à cette pensée, mes inspirations se faisant de plus en plus rares et mes expirations de plus en plus chaotiques. Je n'entends même pas la porte s'ouvrir derrière moi. Les paupières closes, je tente une dernière fois de songer à un truc apaisant, quelque chose qui balaierait cette panique trop immense comme le ferait une tempête. Mais plus j'essaie, plus je m'enfonce dans ce noir qui m'entoure. Mes muscles se contractent plus forts alors qu'un frisson me parcourt brusquement, comme si mon corps comprenait quelque chose qui m'échappe. Et à peine me posé-je la question, que sa voix retentit. « Clarence… ? » J'ai l'impression de rêver. De devenir fou. De ne plus être dans la réalité. Je me fige, fermant plus fort les yeux encore. Je sais que ce n'est pas vrai. Qu'il n'est pas là, parce qu'il ne veut pas l'être. Suis-je tombé si bas ? Arrivant à peine à déglutir, j'essaie d'inspirer plus profondément, effrayé à l'idée de ne jamais pouvoir me calmer. Effrayé à l'idée de mourir, tout simplement. De mourir d'angoisse, de peur, de n'importe quoi d'aussi ridicule que ça. « Clarence qu’est ce qu’il y a ? Tu es… Tu es blessé ? » Un tremblement me parcourt avant que je ne laisse retomber la main accrochée à mes cheveux, ouvrant brusquement les yeux pour chercher frénétiquement du regard le vide qui me prouverait que ce n'est qu'une hallucination. Sauf que ce n'est pas le cas. Ce n'est pas une illusion. Relevant la tête, mon regard se fixe sur le reflet de la personne présente derrière moi. Mon cœur fait un bond douloureux au fond de ma poitrine, puis se met à battre joyeusement, simplement enjoué à l'idée de le voir me regarder vraiment, pour la première fois depuis... Trop longtemps. Les lèvres entrouvertes sur un souffle qui me manque et le front humidifié, je me retourne vivement vers lui, collant mon dos aux lavabos. Je n'arrive pas à le croire, au début, réaliser qu'il est bien devant moi et qu'il m'observe. Mais plus les secondes passent, plus la crise que je vis toujours se rappelle à moi, me donnant envie de m'échouer au sol. Seigneur, je suis lamentable là tout de suite. Il n'avait pas besoin de me voir comme ça... « Andrew ? » Soufflé-je d'une voix cassée, un peu plus paniqué encore à l'idée qu'il garde une image aussi misérable de moi maintenant.
Tu es blessé ? Est-ce qu'il s'inquiète... ? J'ouvre un peu plus la bouche, sûrement dans l'optique de lui répondre enfin, mais rien ne me vient, et je la referme à moitié pour ne faire que filtrer l'air lourd que j'inspire. Qu'est-ce que je pourrais lui répondre, de toute façon... ? Qu'est-ce que je pourrais lui dire pour qu'il n'ait pas envie de me fuir une énième fois ? Alors je ne fais que l'observer. Le fixer, durant plusieurs secondes, comme si je m'attendais réellement à ce qu'il détourne la tête et les talons. Mais rien, il reste là, face à moi. Me crispant de nouveau, je ferme brièvement les yeux, secouant la tête alors qu'elle me donne le tournis. « J'arrive pas à... J'arrive pas... » Parviens-je à peine à prononcer dans l'air qui me manque, d'une voix affolée par l'oxygène qui se refuse à elle. « Resp... Respirer... » Terminé-je, de nouveau conscient d'à quel point mes poumons semblent vides. Comme si sa simple présence me l'avait fait oublié. J'aimerais lui dire de rester avec moi, ou de partir et d'oublier ce qu'il vient de voir. Lui dire que je ne supporte plus tout ça, que j'en ai assez de le croiser sans qu'il ne veuille ne serait-ce que me regarder, que j'en ai assez de mentir en leur disant à tous que je sors pour des soirées, alors que je ne pense qu'à lui. Que j'ai besoin de rentrer à la Nouvelle-Orléans aussi, pourquoi pas. De ne plus jamais le voir, de l'oublier, ou au contraire de le connaître un peu trop bien. J'aimerais lui dire tellement de choses qui me dépassent, oubliant l'ironie du destin de le coller sur ma route ce jour-là... Mais cette peur qui s'exprime à travers chacun de mes pores me paralyse, et ne fait que me donner l'impression qu'en plus de mourir, je suis condamné à me ridiculiser devant lui, aujourd'hui. Depuis quand ma vie est-elle devenue aussi compliquée ? Peut-être... Peut-être depuis que mon cœur se met à devenir plus chaud, quand il s'agit de lui.

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() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 17:15 par Invité
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Clandrew ♥



Il n’était pas sûr de ce qu’il voyait, pas sûr que cela fut vrai. Pas sûr qu’il n’était pas simplement en train de l’imaginer, de le rêver peut-être. Après tout, à force de l’avoir constamment dans la tête, ça ne serait pas si improbable que ça, n’est-ce pas ? Peut-être qu’au final il avait bu sa bière, et plein d’autres bières ensuite et qu’il était complètement bourré et que ça, c’était juste le délire de quelqu’un de trop saoul pour son propre bien ? Qu’il allait bientôt se faire réveiller par le barman et se faire mettre dehors, et… Non. Il savait qu’il allait chercher beaucoup trop loin – et il osait espérer que si son inconscient devait mettre en scène Clarence, ça serait dans une situation moins… Grave que celle-ci et plus agréable même s’il refusait obstinément d’imaginer quelle situation pourrait être agréable – et qu’il était dans la réalité. Qu’il était réellement face à l’objet de ses pensées depuis… Depuis ce soir-là, depuis ce baiser, depuis qu’il avait complètement bouleversé son monde au point qu’il ne se reconnaissait plus du tout, au point qu’il ne savait plus quoi faire pour s’en sortir. Au point qu’il avait l’impression de mentir à chaque instant à celle qui était censée être sa future femme. Un simple baiser qui s’était transformé en quelque chose de plus… De plus important, sans qu’il sache quoi, exactement. Mais à cet instant, il ne pensait pas réellement à ce baiser, pas consciemment du moins, trop occupé qu’il était à s’inquiéter pour le plus jeune. Il ne comprenait pas ce qu’il avait, il ne comprenait pas son état mais quoique cela puisse être, ça l’angoissait franchement. Le choc de le revoir sans qu’il s’y soit attendu, et dans un état comme celui-ci lui faisait perdre complètement ses moyens, le rendant bien moins qu’efficace, hésitant et maladroit. Dès qu’il avait compris que quelque chose n’allait pas, un nœud douloureux s’était installé dans son estomac et il cherchait ce qui avait pu se passer. Quand il l’interpella il le vit se crisper, se tendre un peu plus et il ne put que s’en sentir coupable, revoyant en flash l’état dans lequel il avait été après la scène d’il y a quelque semaine, dernière fois où ils s’étaient retrouvés tout deux réunis. La seule chose, la seule possibilité qui lui vint à cet instant ce fut que quelqu’un s’en était pris à lui, d’une manière ou d’une autre. Que quelqu’un l’avait blessé, agressé peut-être. Il ne voyait pas de blessure, mais il ne le voyait pas complètement non plus et son inquiétude, son angoisse ne fit qu’augmenter un peu plus, lui coupant presque la respiration alors qu’il lui demandait, qu’il lui posait la question.
Il le vit trembler et cela le fit encore plus hésiter, sa main toujours proche de le toucher sans qu’il n’ose le faire. Quand Clarence laissa retomber la sienne, lâchant ses cheveux et qu’il ouvrit les yeux brusquement, Andrew en sursauta presque, croisant son regard dans le miroir sans dissimuler l’inquiétude qui le rongeait à cet instant. Il put pleinement constater son état, la peur dans ses yeux, sa respiration qu’il distinguait mieux et qui n’était franchement pas régulière, tout ça il le vit et il aurait préféré que pour la première fois où il reposait réellement les yeux sur lui depuis longtemps, il ne soit pas dans un état pareil, dans un état qui le bouleversait un peu trop, lui donnant un peu trop envie de le serrer contre lui pour l’apaiser. Ils n’eurent pas la possibilité de s’observer plus longtemps ainsi puisque le plus jeune se retourna brusquement, lui faisant lever les mains comme pour lui assurer qu’il ne lui voulait aucun mal. Ses yeux plongèrent dans les siens, cherchant une réponse avant de s’en détacher, de l’observer, cherchant cette fois une quelconque blessure, sans la trouver. «  Andrew ? » Il hocha juste la tête, un peu bêtement, comme pour confirmer que oui, il était bien en face de lui. Il l’observa ouvrir la bouche à nouveau mais quand il constata que rien ne sortait, qu’aucune explication ne venait, la boule dans son ventre grossit un peu plus et il ne put s’empêcher de faire un pas en avant, le scrutant un peu plus. Il se mordit la lèvre avec angoisse en le voyant fermer les yeux et secouer la tête et se retint de le presser, de l’interroger à nouveau. « J’arrive pas à… J’arrive pas… » Ses yeux s’écarquillèrent doucement sous l’affolement qu’il perçut dans sa voix et il se rapprocha encore un peu, incapable désormais de s’éloigner de lui alors qu’il avait l’air d’avoir désespérément besoin d’aide. « Resp…Respirer… » Il entrouvrit la bouche à son tour, mais sans rien dire, le fixant juste avec encore plus d’inquiétude si c’était possible. Il n’arrivait plus à…Comment ça, il n’arrivait plus à respirer ? «  Je… Calme… Calme toi d’accord ? » Balbutia-t-il, pas certain de ce qu’il devait faire, maintenant. Il tendit les mains vers lui avec hésitation, ses doigts effleurant ses bras sans qu’il n’ose les poser franchement, comme inquiet à l’idée de lui faire mal, à l’idée d’aggraver encore plus son état. Et voilà. Maintenant c’était lui qui paniquait, terrifié à l’idée de mal faire, d’empirer les choses, de ne pas réussir à l’aider. « Clarence… Clarence s’il te plait, dis-moi quoi faire, je… Je sais pas… » Sa voix était hésitante, inquiète et ses mains remontèrent finalement effleurant ses joues avant de se poser plus franchement dessus, ses pouces brossant la peau dans un mouvement doux, inconscient, juste pour essayer de le garder avec lui. « Pourquoi tu panique ? Qu’est-ce qu’il te fait peur ? Dis-moi, je te jure que je veux t’aider… » Chuchota-t-il sur le même ton alors que dans sa tête une voix lui hurlait de faire quelque chose, n’importe quoi pour l’aider, pour arrêter la crise de panique qu’au milieu de sa propre panique il avait fini par reconnaître.  N’importe quoi tant qu’il allait mieux, tant qu’il ne se retrouvait plus dans cet état devant lui, parce que ça… Ca, ça lui faisait plus peur que tout, même plus peur que ce baiser, ce geste qui l’avait tant effrayé alors, et qui semblait beaucoup moins inquiétant face à lui, ainsi. Presque rassurant.
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Anonymous
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() message posté Ven 24 Avr 2015 - 9:15 par Invité

I don't know why but I miss you so much
And it hurts as hell. ○ Andrew Von Ziegler & Clarence Marshall

Je n'arrive toujours pas à croire que je ne rêve pas, qu'il est bien là, me fixant d'un air aussi surpris qu'inquiet. Inquiet, oui, alors que je n'aurais jamais pu le croire ainsi vis à vis de moi depuis notre dernière soirée ensemble. Ma cage thoracique subit les coups violents de mes battements de cœur alors que je me retourne vers lui, l'observant lever ses bras pour me prouver qu'il ne me veut rien de mal. Mais de toute manière, même s'il l'aurait voulu, je n'aurais même pas réussit à l'imaginer, à le repousser. Ca avait été bien trop douloureux de passer tout ce temps loin de lui, à avoir cette impression de plus en plus difficile que je ne suis qu'invisible à ses yeux désormais. Alors même si, à ce moment-là, il aurait voulu me frapper, je n'aurais rien fait. La crise d'angoisse qui m'oppresse m'empêcherait certainement de fuir ou de répliquer, alors que la peur de le voir ne plus me regarder m'empêcherait de le repousser. C'est pathétique, et pourtant, je sais que ce n'est que la vérité. Mais ce n'est pas son intention, et je crois que je le sais depuis toujours. Il est bien trop gentil pour ça, combien de fois lui ai-je dis déjà ? J'essaie d'étirer un pâle sourire sur mes lèvres pour lui assurer que ce n'est pas contre lui, que ma peur sera dirigée un jour. En vain. Mes lèvres restent horriblement figées dans quelques tremblements incontrôlés, jusqu'à ce que je réusisse enfin à avouer à voix haute ce qui me rend aussi... Aussi ridicule, en ce moment même. Et ce mot, je ne peux pas faire autrement que de le penser vis à vis de cette situation. Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce qu'il a fallut que ce soit lui qui me voit ainsi ? Je ne sais même plus si j'en suis rassuré ou bien horrifié, horrifié à l'idée qu'il garde une image aussi stupide de moi. Et au final, penser à tout cela ne m'aide absolument pas, sentant ma gorge se serrer, mes poumons se comprimer. J'ai connu un nombre relativement important de crises d'angoisse, mais celles me faisant oublier l'espoir de pouvoir un jour respirer à nouveau sont bien plus rares. Aujourd'hui, je ne sais même plus si je suis encore en vie, ou si je suis inconscient, ce qui expliquerait certainement la présence d'Andrew en face de moi. Je ne sais même plus comment puis-je me calmer, réussir à respirer. C'est comme si j'avais oublié ce réflexe mécanique que possède notre corps. Je n'arrive plus à respirer. En réalité, je ne sais même pas comment j'ai fait pour prononcer ces mots avec le peu d'énergie qu'il me reste, le peu d'air aussi. Ma voix est paniquée, faible, elle transpire la peur, presque l'horreur. Mes mains tremblent, encore et encore, alors que les siennes effleurent mes bras. Je réprime un sursaut en sentant ce contact pourtant bref, fixant mon regard légèrement écarquillé dans le sien. J'aurais aimé lui demander pourquoi il ne fuit pas, encore une fois. Pourquoi il reste ici, alors qu'il a passé tout son temps à me rendre invisible à ses yeux. J'aurais aimé lui demander énormément de choses, mais je n'arrive même pas à me concentrer sur ces pensées-là. Tout ce qui est clair parmi le chaos incontestablement présent dans mon crâne à cet instant, c'est lui. C'est sa présence. Il est vraiment là, avec moi, et il tente de me rassurer. «  Je… Calme… Calme toi d’accord ? » Je déglutis, hochant légèrement la tête même si ses mots sont inefficaces. Mais ce ne sont pas ses paroles qui m'intéressent. C'est sa voix, c'est le ton qu'il emploie. C'est son regard. Je m'accroche à tout ça comme un homme à la mer s'accrocherait à une bouée de sauvetage. Mon torse se soulève toujours autant sous une respiration sifflante, difficile. Mes yeux me brûlent, et je crois y sentir quelques larmes venir brouiller ma vue, sans couler pour autant. « Clarence… Clarence s’il te plait, dis-moi quoi faire, je… Je sais pas… » Je ne sais pas non plus... J'entrouvre les lèvres, mais la chaleur presque acide de l'air coincé dans ma gorge me fait fermer les yeux. Ce n'est qu'au contact frais et doux sur mes joues que je les ouvre à nouveau, levant mes mains vers les siennes, incrédule. Elles les effleurent puis viennent s'accrocher à ses bras, lui demandant silencieusement de rester. « Pourquoi tu panique ? Qu’est-ce qu’il te fait peur ? Dis-moi, je te jure que je veux t’aider… » Sur le moment, j'ai envie de lui répliquer ton absence, mais je remercie le manque d'air pour une fois pour ne pas me laisser dire une chose pareille. Mes doigts se crispent sur ses manches et tirent doucement dessus dans l'espoir de le rapprocher, rien qu'un peu. Mon regard se plante sur la porte de sortie. « La... La foule. » Puis mes yeux se ferment, alors que je sens une certaine honte m'envahir. « La... La foule m'angoisse » J'aurais pu lui expliquer, lui dire que ce n'est que parce que j'ai l'impression de ne plus respirer, d'étouffer. Mais cet effort de parler est déjà de trop, et je sens mes poumons se vider un peu plus. Une perle de sueur glisse sur mes tempes. Je fixe légèrement mes yeux dans les siens, puis les détournent, les baissent, mal assuré. Pris d'une peur sourde que ma crise ne se calme jamais, bien qu'elle soit moins violente qu'avant son arrivée, je me rapproche soudainement de lui. Si proche, que son parfum hante mes narines. Mes mains se décrochent de ses bras, et viennent s'agripper à son haut. « Et ton absence » murmuré-je d'un ton si bas, que j'espère presque qu'il ne m'a pas entendu, qu'il ne m'a pas compris. Je veux juste qu'il reste ici. Je veux simplement qu'il soit là, le temps que l'air me revienne, parce que sa présence est brusquement apaisante. « Reste. »

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