I need to tell you something ► Aaron & Emma

I need to tell you something

Hier soir encore, je n'avais pas terminé la soirée seul. Je m'étais rendu au bar pour boire un verre et j'y avais fait une belle rencontre. J'étais rentré très tôt ce matin et j'avais fait attention de ne pas faire de bruit, pour ne pas réveiller ma colocataire. Si elle dormait, évidemment. Je n'avais pas tenté de savoir si c'était le cas ou non. J'avais dormi à peine trois heures. J'avais de la chance d'être en congé, sinon je crois que je n'aurais pas pu donner mes cours aujourd'hui. En me levant ce matin, j'avais espérer -je l'avoue- prendre le petit-déjeuner avec Sofia, mais elle n'était pas là. Probablement qu'elle était partie faire son footing, comme elle avait l'habitude le faire. Je me préparais un bon chocolat chaud, -détestant le café-, et je m'assoyais dans la cuisine, me plongeant dans mes pensées. Je repensais à diverses choses. Comme le pourquoi j'avais décidé de devenir professeur de littérature. J'avais voulu faire honneur à mon père qui était exerçait lui-même ce métier. J'adorais aussi faire cela. J'avais hérité de sa passion pour la littérature. Contrairement à ma petite soeur Emma, qui avait toujours été passionnée par l'art. C'était automatique. Chaque fois que je pensais à notre père, je pensais à elle. Elle n'avait pas eu la chance de le connaitre. Moi-même, j'avais très peu de souvenirs de lui. Je repensais aussi aux raisons qui m'avaient poussé à venir m'installer à Londres. Je devais admettre que j'avais voulu retrouver ma meilleure amie. Ayant été expulser de l'ancienne fac où j'enseignais, j'avais dû me trouver un autre emploi dans une autre ville. Je savais que je ne serais pas complétement perdu en déménagent ici. J'étais déjà venu une bonne dizaine de fois visite la ville. J'avais trouvé un appartement à un coin de rue pour que ma soeur puisse venir avec moi. Il était hors de question que je parte à des kilomètres d'elle. J'avais été heureux qu'elle accepte de m'accompagner. Voilà que cela faisait plus de six mois que nous avions emménagés dans la belle capitale. Ça passait si vite. J'avais l'impression que c'était hier que je quittais ma ville natale. L'endroit qui était nourri de mille et un souvenir. Triste et heureux.

Mes pensées vaguent à nouveau vers ma soeur. Faut dire que je pensais souvent à elle. Je lui envoyais toujours un petit message pour lui souhaiter une bonne journée. Je veillais sur elle. Quand je partais travailler le matin, je passais devant chez elle et quand je rentrais, c'était pareil. Parfois, je parlais avec elle quelques minutes avant de rentrer. Bref, on passait beaucoup de temps ensemble. Pour cause, d'aussi loin que je puisse me souvenir, nous étions inséparables. Je m'étais promis de toujours la protéger et pour rien au monde, je ne voudrais rompre cette promesse. Seulement, je n'avais pas été tout à fait honnête avec elle, depuis un moment. Moi qui avais l'habitude de ne rien lui cacher, il y avait une chose que j'avais omis de lui dire. Peut-être parce que moi-même je voulais oublier cet incident. Ce qui s'était passé avec Sofia, quand elle m'a embrassé, je n'en ai pas parlé à Emma. D'une part, je me doutais qu'elle allait se faire des illusions et j'appréhendais ce qu'elle me dirait. Je la connaissais bien. Elle s'imaginerait qu'il allait y avoir quelque chose entre moi et Sofia, alors que je pensais que ce n'était pas important. Mais là, depuis qu'on avait retrouvé un semblant de complicité, je sentais que cela changeait. Peut-être que c'était fou. Je ne savais pas trop quoi en penser. Je sentais que j'avais besoin de me confier à Emma à ce sujet. Je me posais de plus en plus de questions et je devais en parler avec quelqu'un. Il n'y avait qu'à ma petite soeur que je voudrais en parler. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre à lui parlant de ça, mais je ne pouvais plus garder cela pour moi. Bon, c'était décidé, j'irai la voir. Après tout, je n'avais rien de mieux à faire. Je jetais un coup d'oeil à l'horloge la cuisine. Huit heures. Je ne savais pas si elle était debout à cette heure, mais je prenais le risque d'y aller maintenant. Je savais que si j'attendais, je risquais de changer d'avis et ne rien lui dire. Je terminais mon chocolat et je partis enfiler vite fait un chandail. Je laissais une note à ma colocataire pour lui dire que j'étais partie voir ma soeur. J'espérais qu'elle n'aille pas l'idée de m'y rejoindre. Puis, je partais de l'appartement que j'avais préalablement fermé à clef. À peine cinq minutes plus tard, je me trouvais déjà devant chez Em'. L'avantage d'habiter à quelques minutes de chez elle. J'hésitais un moment avant de sonner. Lorsque la porte s'ouvrit, j'esquissais un large sourire. « Hey petite soeur ! » ai-je déclaré en la serrant dans mes bras. Elle m'avait tellement manqué, même si cela ne faisait même pas deux jours que l'avais vu. Je relâchais ma prise et la regardais dans les yeux. « Dis, tu me laisses entrer quelques minutes ? »

Une matinée avec mon frère à discuter

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J'avais grand besoin de voir ma soeur. Ce n'était pas tant une surprise. Elle était l'une des personnes les plus importantes pour moi et une des rares personnes avec qui je m'autorisais à être moi-même. Elle savait que je n'étais pas parfait, mais je m'efforçais toujours d'être un grand frère idéal pour elle et je pense que j'y arrivais plutôt bien jusqu'à présent. Quand j'étais avec elle, je ne pouvais pas faire autrement. Chaque fois que je la voyais, je ne pouvais m'empêcher de la serrer dans mes bras. Ce n'était pas trop mon genre, en fait. Je n'étais pas du genre sensible, mais avec ma soeur, ce n'était pas la même chose. Cela me faisait du bien et une étreinte de temps en temps n'allait pas me tuer. Quand même, je ne m'éternisais pas non plus et je la relâchais pour plonger mon regard dans ses deux iris couleur d'émeraudes. « Oui bien sûr, faut juste que tu ne fasses pas attention au désordre dans le salon, j'ai passé ma nuit à ranger mon atelier et je n'ai pas encore fini le rangement et de remettre mes toiles dans l'atelier » Je soupirais légèrement. Je n'aimais pas qu'elle fasse des insomnies. En la regardant de plus près, je pouvais apercevoir dans son regard qu'elle était fatiguée. Mon côté grand frère protecteur faisait surface dans ses moments-là. Je sentais qu'elle ne voulait pas que je lui donne de leçon, alors je décidais de tourner cela à la plaisanterie. « Tu as vraiment de drôles d'idées. Faire du ménage la nuit ! Je devine que tu n'as pas dû beaucoup dormir ? T'en fais pas pour le désordre. Ce n'est pas moi qui va te dire un truc là-dessus. Sans blague, ma chambre ressemble à un vrai champ de bataille. » J'entrais à l'intérieur de son chez-soi. En effet, il y a quelques trucs qui traine ici et là, mais j'y faisais à peine à attention. Pendant qu'elle était partie à la cuisine, je regardais quelques-unes de ses toiles. Je ne pouvais pas m'empêcher d'admirer son travail et d'être fier d'elle. Elle était très talentueuse. Je lui disais tout le temps et bien sûr, elle me croyait jamais. Je l'avais toujours encouragé à poursuivre ses rêves. L'art était vraiment son élément. J'aimais la voir s'épanouir. Je m'installais confortablement dans le sofa. Quelques instants plus tard, Emma revenait avec un plateau. « Je t'ai pas demandé mais je me suis permis de te faire un petit chocolat chaud » Je n'étais pas surpris. Elle savait que j'adorais le chocolat chaud autant que les lapins adoraient les carottes. Façon de parler. Elle n'avait pas besoin de me demander pour savoir que j'en prendrais un. Comme quoi, nous étions vraiment fusionnels, elle et moi. Elle avait même des petits aux chocolats. À croire qu'elle lisait dans mes pensées. « C'est que tu me connais par coeur, petite soeur. Merci beaucoup. » Je fis un geste pour prendre la tasse, mais je m'arrêtais dans mon élan, en songeant à un truc. Cela me rappelait qu'avant, quand je me préparais un chocolat chaud le matin, que parfois j'en faisais un deuxième pour Sofia. Ce n'étais pas grand chose, mais j'aimais bien faire cela. Je ne savais pas trop pourquoi. Et maintenant, je n'osai plus le faire, à cause de ce qui s'était passé entre nous. Je fus sorti vivement de mes pensées par ma soeur qui s'était permise de me chatouiller. C'était une torture pour moi et elle le savait bien. « Emma, ce n'est pas marrant ! Arrête maintenant.. s'il te plaît ! » Disais-je, en forçant pour ne pas m'emporter contre elle. Si quelqu'un d'autre se permettait de me chatouiller, je n'aurais probablement pas été aussi clément. Elle cessait ses chatouillements, pour mon grand soulagement. « Promis, je vais plus te chatouiller Aaron, donc ne te venge pas. » Comme c'était ma soeur, je ne pouvais pas lui en vouloir. Surtout lorsqu'elle me faisait son regard de biche, c'était difficile d'y résister. Je roulais légèrement les yeux avant de lui répondre : « Pas la peine de me faire ce regard, je n'ai pas l'intention de me venger. Je suis trop préoccupé pour cela. » Je ne pouvais pas lui cacher longtemps qu'il y avait quelque chose. J'étais sûr qu'elle l'avait déjà remarqué, de toute façon. C'était inutile de lui cacher plus longtemps. Je prenais une bouchée mon pain au chocolat avant de boire une gorgée de mon chocolat chaud. Je me sentais un peu mieux, mais si j'étais venu voir Emma, ce n'était pas pour profiter cela. Je devais lui dire maintenant, sinon je savais que je changerais d'avis. « Il y a un truc dont je veux te parler. Mais avant de te le dire, promets-moi que tu ne vas pas t'emballer et te faire des films. » J'avais pris mon air sérieux, celui que j'abordais quand je voulais dire quelque chose d'important. Ce qui était un peu le cas.