i know i'm not the only one. (rose)

La perfection. C'est ce que ma mère à toujours voulu. Que ce soit pour elle, ou pour moi. Mais en grande partie pour moi. C'est quelque chose de pesant et de dur à supporter. Surtout lorsque nos pensées et avis divergent. Lui répondre, ce n'est pas quelque chose de possible. Elle a toujours tout fait pour moi, et lui désobéir serait comme un affront. Un geste égoïste de ma part. Puis elle a déjà si souffert. L'homme que je considérais comme mon père, nous a lâchement abandonné. Ce qui n'est peut être pas plus mal. Grossier et quelques fois violent, que ce soit avec moi ou ma mère, son départ nous a fait certes, du mal, mais aussi beaucoup de bien. Il était possible de respirer à nouveau et continuer d'avancer sans avoir la peur au ventre. Cette peur constante qui nous suivait nuit et jour, sans relâche, et de plus en plus intense. Ce qui fait le plus mal dans toutes cette histoire, c'est qu'il a changé. Déjà, il est parti avec ma prof de danse classique, mais en plus, il a changer du tout au tout. Fini les moments de violence physique et verbale. Il s'est reconstruit avec elle. Et ses nouveaux enfants. Je devrais être heureuse pour lui, mais je n'y arrive pas. Qu'est ce qu'on a bien pu faire, maman et moi, pour qu'il se comporte ainsi ? La tristesse ? Cette dernière fait alors bien des ravages. Et la violence n'a aucune explication. C'est réservé aux personnes incapables de s'exprimer correctement avec un q.i d’huître.

Les études sont un moyens de m'évader. L'écriture et les livres en particulier. Ça m'aide à penser à autres choses et à trouver le monde plus beau, en quelques sortes. J'ai beaucoup de chance d'avoir été retenu dans cette école. Et je ne remercierais assez ma mère de m'avoir laisser partir. Je suis pleinement consciente de notre statut et ce n'est pas facile tous les jours. Alors travailler à mi-temps dans une petite bibliothèque en compensation, ça m'aide à devenir indépendante et surtout, soulager un peu ma mère. L'aider est ma priorité. Même si ces derniers, j'ai tendance à être un peu détournée de tous les objectifs que je me suis fixé. Il faut savoir que je suis quelqu'un de très organisé. Le genre de fille à faire une liste pour tout et pour rien. Et le pire, c'est que je veux respecter étape par étape et réaliser tout ce que j'ai voulu entreprendre. Parfois, il faut bien finir par être réaliste et se faire une raison. Rencontrer son auteur favori et manger en tête à tête avec lui est quelque chose de difficilement réalisable. C'est triste. Mais c'est comme ça. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas réalisables ou que je me refuse à faire. Comme boire par exemple. J'ai de très bonnes raisons. Et même si plusieurs personnes ne trouvent pas ça 'cool', je m'en contre fiche pour tout vous dire. Mon père ma beaucoup marqué lorsqu'il était sous cette boisson, et lorsque je vois l'état de certaines personnes à cause de l'alcool, ça me donne encore moins envie. Vomir, se ridiculiser et faire n'importe quoi, c'est pas mon truc. Enfin jusque là, sécher, flirter avec ce con n'était pas mon truc non plus.

Les relations que j'ai avec les garçons se résument à un seul mot : rien. Le néant. Trop coincée ou méfiante, je n'ai jamais cherché à avoir quelque chose avec eux. Ce n'est pas les occasions qui me manquaient pourtant, mais c'est bel et bien l'envie. Pourtant, tout à changé, il y a quelques mois, à cause d'une face de gland bouclé. Arrogant, trop sûr de lui, malpoli et chiant, j'aurais aimé ne jamais croiser sa route. Le fait est, qu'il m'attire beaucoup. Trop. C'est la première fois que ça m'arrive, et je trouve ça perturbant. Énervant aussi. Parce que je n'ai rien demandé. Et il ne ressemble en rien à mon idéal masculin aussi. Plus les jours passent, plus je sens cette espèce de passion me bouffer. Prendre de l'emprise et se répandre partout dans mon corps. La chose que j'aurais du éviter et pour laquelle j'ai voulu m'enterrer six pieds sous terre, c'est que je l'ai embrassé. Moi, la coincée, la vierge, l'inexpérimenté, j'ai embrassé le plus grand enfoiré que porte cette terre. J'ai signé mon entrée en enfer.