"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (jules) version longue 2979874845 (jules) version longue 1973890357
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(jules) version longue

 :: It's over :: Corbeille
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() message posté Dim 8 Mar 2015 - 19:17 par Invité
chapter one
what a wonderful family



Abberline. Il y avait le nom sur le paillasson et même des nains de jardin ridicule dans le jardin peu entretenu. Jules était souvent de corvée de tondeuse, mais évidemment, il essayait toujours d'échapper à son sort. Dans ce quartier pavillonnaire, on semblait entendre du bout de la rue les Abberline. Ils faisaient tâche dans cette rue, c'était sûr. Les sauvages. En même temps, les gamins s'entassaient tous sur ces deux étages, tous ces gosses en pagaye et on ne voyait jamais les parents. Noah faisait des horaires pas possible à l'époque. Il tournait en rond dans Londres, conducteur de ces fameux taxis noirs et puis Olivia travaillait de nuit dans un fast-food ouvert 24h/24. Ils étaient bien obligés pour subvenir aux besoin de tous ces enfants. Livrés à eux-même la plupart du temps, les gamins passaient le plus clair de leur temps à faire des bêtises dans le quartier pavillonnaires.

Ca va exploser.... S'inquiétait la petite voix de Curtis, qui était au bord des larmes. Poppy par réflexe avait mit ses deux mains sur les oreilles de son petit frère et fixait la boite aux lettres fumante. Jules était revenu en courant et alla se cacher auprès de sa jumelle et de son frère. Trois, deux, un... Compta-t-il doucement. Et BOUM. Ca explosa. Ils explosèrent de rire en voyant que Curtis avait mouillé son pantalon, mais ils n'eurent pas le temps de s'éterniser, déjà le propriétaire de la résidence du numéro 22 sortait sur son pallier. Mais.. Mais qu'est-ce que c'est que ça ? S'horrifiait-il devant sa boite aux lettres qui fumait encore du pétard que venait de mettre Jules au milieu des lettres. Le vieillard leva la tête, rapidement il vit les trois gosses de cachés. C'est pas vrai ! Encore vous ! Je vais appelez la police ! Je vous préviens ! Jules, Poppy et Curtis détalèrent, retournant chez eux. Ils passèrent devant Savannah qui était tranquillement entrain de faire un pique-nique avec ses poupées. La petite fille regarda ses deux frères et son aînée passer en courant, cela ne lui sembla pas anormal du tout et elle continua sa petite affaire, servant du thé imaginaire à son ours en peluche. A l'intérieur, Poppy et Jules firent leur petite danse de la victoire, imité par Curtis. Johanna était entrain de se vernir les ongles en noir, le téléphone fixe de coincer entre son oreille et son épaule, elle parlait du prochain devoir de maths et surtout de comment faire pour tricher sans se faire prendre. Monter des stratagèmes, elle était douée pour ça. Saphyr disait souvent que si Johanna s'appliquerait autant sur ses cours plutôt que monter des plans alambiquée elle serait première de sa classe. Peut-être. En parlant d'elle, une voiture se gara dans l'allée. Saphyr, vingt ans et sa mini-cooper qui revenait de la fac prendre le thé. Quand elle entra, tout sourire, Savannah derrière elle, Curtis se jeta dans ses bras, Poppy aussi. Johanna ne lui lança qu'un bref regard et Jules n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que l'aînée prit son air sévère. Jules, non mais tu t'es vu ? T'es plein de terre, qu'est-ce que tu as fais encore ? Et puis je suis passé devant chez monsieur Thomson, il est l'air furax, et sa boite aux lettres est en morceaux... A l'évocation de ce souvenir, les trois enfants se mirent à rire. Saphyr soupira, envoya ses frères et Poppy se débarbouiller tandis qu'elle allait réveiller sa mère.

Olivia était entrain de faire infuser le thé dans la théière. Elle n'était pas vieille, trente-six ans à peine mais son visage était déjà tellement marqué, tellement fatigué. Elle avait de long cheveux bruns et un corps tellement menu qu'on avait l'impression qu'on pouvait la casser en deux d'une main. Quand Saphyr lui demanda si tout allait bien, Olivia se contenta d'hausser les épaules. Dans quelques heures elle devrait prendre son service, croiserait peut-être Noah qui lui rentrerait du sien. Comme tous les autres jours. Savannah arriva en courant vers sa mère, tenant un dessin. Maman, regarde, je l'ai dessiné pour toi. Olivia ne fit qu'un rapide sourire et ne jeta même pas un coup d'oeil à l'oeuvre d'art. Saphyr le prit, donc et, très gentiment décalra que c'était magnifique, elle l'aimanta à la porte du frigo. Mais déjà, Johanna arrivait, toujours en tenant le téléphone dans une main. Hey, je peux dormir chez Vanessa demain soir ? Olivia haussa les épaules, fatiguée. Si tu veux. Johanna, toute sourire repartit dans le salon. Mais Jules emboita le pas de sa soeur. M'man, avant de partir on jouera de la guitare ? Olivia acquiesça doucement, pas plus convaincu que ça. Et voilà, ça ne s'arrêtait pas. Les enfants quémandaient l'attention dont ils manquaient dès qu'elle avait ouvert les yeux et mit un pas hors de sa chambre. La maison était un véritable capharnaüm. Gentiment, Saphyr proposa que donner un coup de main. Olivia la remercia chaleureusement tout en buvant une gorgée de thé.

Quelques heures plus tard, Jules s'exerçait aux nouveaux accords que sa mère lui avait montré plus tôt dans la soirée. Poppy et Johanna étaient entrain de faire un karaoké au milieu du salon, Curtis jouait au ballon à travers la cuisine et le salon. Savannah, quant à elle, était entrain de se mettre du rouge à lèvres sur ses petites lèvres d'enfant. Rouge à lèvre volé à sa maman, évidemment. Saphyr lançait la troisième lessive de la soirée. Olivia descendit de sa chambre, elle avait revêtu l'uniforme ridicule de la chaîne de fast-food pour laquelle elle travaillait. Elle était sur le départ, quand la porte s'ouvrit à la volée. Noah, qui entrait. Il avait l'air de souffrir le martyre. Son dos, très probablement qui lui faisait un mal de chien. Il fronça légèrement les sourcils en entendant tout le bruit. Saphyr se jeta sur son père pour l'embrasser. Il la regarda un peu perdu et marmonna un "bonsoir" à ses autres enfants. Olivia, quant à elle, sortie sans faire de bruit.

Et c'était comme ça, tout le temps, six jours sur sept. Il n'y avait que peu de moment d'accalmie. Le bruit était permanent. Jamais de repos. Pourtant, les enfants n'étaient pas malheureux. Ils avaient toujours un truc à faire, toujours une connerie à inventer. Ils étaient toujours ensemble, en sorte de meute et ils s'amusaient bien. Tout aurait pu être à peu près bien. Bancal, mais ça aurait pu fonctionner.
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() message posté Dim 8 Mar 2015 - 19:20 par Invité
chapter two
thousand miles down to the sea



Elle découvrit son corps nu, laissant tomber au sol la robe de chambre en satin qu'elle portait. Elle était tellement maigre, la peau tellement blanche. Si fragile. Pas encore quarante ans mais l'impression d'avoir déjà vécu cent ans. A travers la porte, elle entendait le raffut du diner qui se préparait, Savannah qui pleurait, Johanna qui élevait la voix. Olivia ferma une seconde les yeux et glissa doucement dans la baignoire. L'eau était brûlante, fumait, l'entourait complètement. Elle se laissa alors aller, pensa à sa vie, à son enfance si calme, elle qui était fille unique. Elle pensait à ses parents, qu'elle ne voyait plus depuis qu'elle était bêtement tombée enceinte alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente. Elle pensait à ses années, avant tout ça. Elle tentait de se souvenir de la première fois qu'elle avait vu Noah, si beau, si grand. A l'époque elle avait les cheveux très longs et portait des lunettes comme John Lennon et des robes à fleurs. Ca lui semblait être dans une autre vie. Avant tout ça, avant que tout s'écroule. Depuis le séjour, une voix s'élevait, sans doute celle de Poppy. Olivia n'écoutait même pas, elle n'écoutait plus. Une seconde plus tard, c'était Noah qui lui demandait de se dépêcher car le repas allait refroidir. Elle voulait répondre qu'elle n'avait pas faim mais rien ne sortait de sa bouche. Elle était épuisée, claquée. Comment en était-elle arrivé là ? Elle avait toujours voulu d'une grande famille, Noah également mais là, tout s'était enchaîné trop vite. La vie était belle quand ils n'avaient encore que Saphyr la première, l'accident. Ils avaient beaux n'avoir que quinze et seize ans, tout s'était très bien passé. Enfin si calme qu'elle était, si jolie, adorable. Et puis il y avait eu Johanna, quand ils étaient prêts cette fois, cela avait été décidé, mûrement réfléchie. Ils avaient commencé à avoir du mal à suivre, niveau argent, et puis Saphyr était passé de l'enfant sage à l'enfant autoritaire qui disputait sa jeune soeur sans arrêt, Johanna faisait des colères monstres, déjà toute petite. Olivia ne comprenait pas pourquoi c'était une enfant si difficile. Et puis, la grossesse maudite, celle des jumeaux. Ca avait été si difficile de les porter tous les deux, si fatiguant. Et quand ils étaient nés ça avait été encore pire. Ils pleuraient sans arrêt. Olivia et Noah ne savaient même plus quoi faire, ne cherchaient même pas à faire quoi que ce soit. La seule chose à laquelle ils pensaient étaient ramener de quoi manger, assez de fric pour tenir tout ce beau monde la tête hors de l'eau. C'était surtout à partir de là que tout avait commencé à partir à volo. Olivia n'avait plus le temps de rien, plus le temps de penser. Mais le temps de faire un nouvel enfant. Curtis. Là, clairement, elle n'avait même pas le temps de se dire s'il était un chouette bébé ou pas. Elle enchaînait, travail à la chaîne. Comme au fast-food, en pire. Savannah avait été la goutte d'eau. Et si une intervention pour ligaturée les trompes n'existaient pas, Olivia l'aurait inventer elle-même. Elle avait juré que ça serait la dernière fois qu'elle tomberait dans le panneau. Bon sang, les enfants, ce n'était pas une partie de plaisir. Elle se demandait comment elle faisait pour tenir. Pourtant, la réponse était toute trouvée. D'ailleurs, elle tandis le bras pour attraper sa boite de somnifères, ainsi que ses anxiolytiques. C'était en effet la seule chose qui lui permettait de supporter cet enfer qu'était devenu sa vie. Elle renversa deux cachets dans sa paume tremblante. Au même instant, elle entendit un bruit de verre brisé, la grosse voix de Noah et les jumeaux qui commençaient à se disputer. Olivia ferma les yeux. Faites les taire. C'était ce qu'elle avait envie de crier, hurler à s'en arracher les cordes vocales. Qu'ils se taisent, bon Dieu. Sans trop y réfléchir, elle renversa plus de cachets dans sa main, encore plus, jusqu'à ce que la boite soit vide. Enfin, elle avala tout d'un coup. Elle ne se rendait pas compte, trop fatiguée pour se rendre compte de quoi que ce soit. Elle ferma les yeux. Elle avait envie de dormir, enfin. Et puis, doucement, le bruit commença à disparaitre, semblait de plus en plus lointain. Enfin. Le silence. Un maigre sourire se dessina sur le visage marqué de la jeune femme. Elle se laissa doucement glisser, couler, dans cette baignoire. Elle disparaissait. Enfin. Ellea vait l'impression de flotter, elle ne sentait plus les parois de la baignoire, non, elle avait le sentiment d'être dans le grand bleu, de s'enfoncer encore peu plus sous l'eau, à dix milles pieds sous le niveau de la mer en fait. Tout était si calme là-bas, si reposant. Rien n'avait d'importance à une telle profondeur. Enfin, pour la première fois depuis des années, elle se sentait apaisée. Et puis, le néant.

Il ouvrit la porte de la salle de bain à la volée, énervé. Il avait du gérer le repas tout seul, surtout que c'était le jour des légumes verts et franchement ce n'était pas une partie de plaisir. Jules avait improvisé une bataille d'épinards, prenant naturellement Curtis comme cible principale. Bref, un carnage. Merci de ton aide Oli'. Tu pourrais au moins sortir d'ici pour les coucher ! il avait dit ça d'une voix dure, excédé. Il n'avait pas fait attention à ce qui se passait dans la salle de bain. Et puis, il se figea. Attendit une seconde. La surface de l'eau du bain était complètement lisse. Olivia ? dit-il d'une voix plus prudente, presque apeurée. Même s'il se doutait de ce qui était entrain d'arrivé, c'était comme si la connexion dans son cerveau ne se faisait pas. Il s'approcha, à petit pas de la baignoire. Son coeur battait tellement vite qu'on aurait dit qu'il allait bondir de sa cage thoracique pour s'écraser mollement sur le carrelage. Et là, quand il devina le corps de sa femme sous l'eau il sursauta, fit un pas en arrière. Ce n'est qu'après avoir ravalé un cri qu'il se précipita dans la baignoire pour l'extirper de là. Olivia n'était même pas blanche, elle était bleue. Toute vie avait quitté son corps désormais, l'eau était devenue froide, elle aussi. Olivia était loin d'ici désormais, trop loin. Oh non, non, NON ! Non ! OLIVIA TU PEUX PAS ME FAIRE CA ! Il la laissa tomber au sol, se mettant à genoux à côté pour lui faire ce qui se rapprochait le plus d'un massage cardiaque. Entendant les cris de son père, Jules s'était pressé près de la salle de bain. Il se figea totalement devant la porte. Son visage de gamin de treize ans était complètement bloqué, ses yeux clairs hérités de sa mère d'ailleurs la fixait. Elle était morte, raide, un véritable cadavre nu sur le carrelage et son père qui la martelait de ses mains pour tenter de faire repartir le coeur. MAIS RESTE PAS PLANTE LA ! FAIS QUELQUE CHOSE ! criait Noah, mais Jules ne bougeait pas d'un poil. Poppy le rejoignit rapidement, elle se mit à crier et couru attraper le téléphone pour appeler les secours. Jules ne bougeait toujours pas. Il voyait la scène, il voyait ce qui était en train de se dérouler juste sous ses yeux d'enfants mais il n'entendait plus rien. Ni les cris de son père, ni les pleurs de Poppy, les injures de Savannah, ni les Qu'est-ce qu'elle a maman ? de Savannah qui tirait sur le t-shirt de Jules pour attirer son attention. Non, il n'entendait plus rien. Il se sentait tomber dans le vide. Il fixait devant lui, encore, toujours. Sa mère était morte.

Elle a été emmenée dans un sac noir. Noah était inconsolable, il s'était écroulé sur le sol et en chialait encore. Ni les secouristes, ni les employés de la morgue, ni Johanna, ni personne n'avait été en mesure de le consoler. C'était comme si on venait de lui broyer son âme, de lui foutre le coeur dans l'acide, comme si la douleur était physique. Il ne pouvait plus en bouger. Saphyr avait été contactée, elle ne s'occupait pas de son père mais tentait d'expliquer ce qui se passait aux cadets, tentait de raisonner Johanna qui était en pleine crise et cassait tout ce qui se trouvait dans sa chambre, elle tentait aussi de consoler Poppy qui n'arrêtait pas de pleurer dans les escaliers et puis elle cherchait Jules. Lui, il sortit, assit sur les marches du perron il regardait les types emmener sa mère dans un sac. Il ne s'en rendait pas compte, tous les gens du pavillon étaient sorti de chez eux pour savoir ce qui se passait, demandait aux autres, ou bien regardait par leur fenêtre. Et puis leur voisin de gauche, les Powell, ne dérogeaient pas à la règle. Igor et Louise, une tisane chacun dans les mains regardaient, un peu choquée, le corbillard qui démarrait, Blake le fils aîné regardait aussi et puis guettait le jardin voisin. Et puis Angèle, la fille cadette, elle ne regardait pas le corbillard non, elle regardait le petit garçon, ce voisin à qui finalement elle n'avait jamais parlé. Elle le regardait assit sur le perron, le regard dans le vide. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Jules ne vit même pas. Il ne voyait plus loin. Quelques minutes plus tard, Saphyr, qui était complètement abattue sortie de la maison et tomba sur son frère. Les Powell rentrèrent chez eux à ce moment-là. Saphyr regarda son petit frère et autoritaire elle demanda d'une voix tordue : Jules, rentre ! Tout de suite ! Il s'exécuta sans un mot, ce qui en soit était un miracle. Il passa les deux jours suivant allongé sur son lit, sans rien dire, ni penser. Complètement sous le choc.

La veillée mortuaire semblait avoir duré des années, et l'enterrement on n'en parle même pas. C'était enfin le soir, tout le monde était parti, tous ces faux-cul de voisin, de collègue, et puis de la famille qu'on avait pas vu depuis des lustres... tout le monde était partie. Il ne restait plus qu'eux. Tous réunis dans la chambre de Johanna. Savannah lissait de ses petites mains la robe noire qu'elle portait et tentait courageusement de retenir ses larmes. Curtis, pleurait sans pouvoir s'arrêter. Poppy était blottie contre son jumeau, Jules, qui lui fumait une clope, l'une de ses premières, à seulement treize ans. C'était Johanna qui lui avait donné, elle aussi fumait, assise sur le rebord de sa fenêtre, le regard vide. Et puis Saphyr, adossée contre un mur, était complètement détruite, fatiguée, sous le choc... Elle avait tout géré, tout organisé, tout porté sur ses maigres épaules du haut de ses seulement vingt-deux ans. Soudain, la porte s'ouvrit d'un coup. Tous les gamins ou presque sursautèrent. C'était Noah. Il n'était pas rasé et sa chemise était complètement mal mise. Ses cheveux étaient en bataille et puis il ne tenait presque pas debout, devait s'agripper à la porte pour ne pas tomber. Il leva un doigt, se voulant sévère. Saphyr allait intervenir mais il la coupa dans son élan en disant d'une voix tordue et pleine de rage, de haine même : Vous me le payerez... j'vous... j'vous jure que vous le me payerez ! il était menaçant, il faisait peur. Noah aussi était mort ce jour-là, Noah Abberline le père de famille, l'homme, tout ce qu'il avait pu être s'était noyé aussi avec Olivia.
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 1:19 par Invité
chapter three
the animal I have become



Noah avait passé sa journée dans un bar non loin de là. Saphyr le traînait tant bien que mal au travail de la pelouse non tondue de la maison. Tout se dégradait de plus en plus vite. Curtis était entrain de shooter dans un ballon contre l'un des murs. Curt, rentre, il est tard ! Ordonna Saphyr. Il l'écouta sans broncher, ramassant son ballon. Voilà quelques semaines qu'Olivia Abberline n'était plus, peut-être deux mois. La vie n'avait pas reprit son cours. Rien n'avait plus jamais été comme avant. Saphyr avait quitté la fac et avait réinvesti son ancienne chambre. Noah, lui, investissait les bars alentours. Il avait un besoin maladif d'anesthésier son cerveau, pour oublier. Parfois il lui parlait, à Olivia. Il l'insultait de lâche tout en cassant un verre par terre. Quand Jo se plaignait de cette attitude, Saphyr disait que ça passerait, que c'était normal. Non, ça ne l'était pas. Noah se détacha de sa fille et s'agrippa à la rampe d'escalier pour tenir debout. C'va... c'bon... Sais marcher. Saphyr soupira. Elle lui demanda, gentiment, poliment, d'aller se coucher ou au mieux, prendre une douche. Tu devrais l'écouter, tu schlingues ! Commenta soudain Jules, affaler sur le canapé à côté de Poppy, ils partageaient une cigarette, malgré leur seulement treize ans. Saphyr, qui remarqua leur présence entrouvrit la bouche. Bon, Poppy s'était mise à fumer maintenant, génial ! Par réflexe, l'aînée regarda vers la cuisine où elle apercevait Jo entrain de se boire du lait à la bouteille, sans doute elle qui les avait inciter. Putain. Qu'est-ce que tu viens de dire gamin ? demanda d'une voix plus que vaseuse Noah à son fils. Jules tira une taffe et puis passa la cigarette à sa soeur jumelle avant de se lever d'un bond du canapé. Il était devenu une vraie petite tête à claques. Il gérait pas, il n'y arrivait pas. Tous les autres semblaient gérer les choses mieux que lui. Mais Jules, non, il n'encaissait pas la mort de sa mère. Il la voyait tout le temps, morte, par terre, sur le carrelage de la salle de bain. Il n'en dormait plus la nuit. Du coup, la nuit il allait boire une bière dans le frigo, sortait par la porte de la buanderie et rejoignait quelques copains du quartier et ils s'échangeaient des clopes et des bières, faisaient du skate dans la rue en pente... Et puis il était de mauvaise humeur, tout le temps, énervé. Contre tout le monde -Poppy à part. Saphyr était deux fois plus sur son dos, presque autant qu'elle était sur celui de Noah. C'était épuisant. Enfin, Jules s'approcha de son père et lui déclara de sa petite voix qui n'a pas encore muée : J'ai dis : tu devrais écouter Saphyr, tu schlingues. Poppy se mordit la lèvre tout en faisant tomber la cendre dans le cendrier. Noah fronça les sourcils, plissa les yeux. L'alcool n'aidant pas il commença à monter sur ses grands chevaux. Comment tu parles à ton père ? Tu crois que c'est un gamin de douze ans qui va me dire quoi faire ? Treize ans. La première gifle. Enfin, de la soirée, ce n'était pas vraiment la première gifle que Jules se recevait. Il se mit à rire juste après ça. Quoi c'est tout ce que t'as ? Tu fais même pas le poids devant un gamin de treize ans. Nouvelle gifle. Saphyr ferma les yeux, lassées. Curtis quant à lui avait attrapé son ballon qu'il s'amusait à faire rebondir jusque là et, silencieux, regardait la scène. Jules riait encore. C'était comme s'il cherchait, comme s'il le voulait. Vouloir quoi ? Il ne savait pas trop. Et alors qu'il renchérissait, Noah perdait patience, peu à peu. Ferme-là ! Ferme ta putain de gueule ! Je te supporte pas, de tous ces connards de gosse t'es vraiment celui que je peux pas voir en peinture ! T'es insupportable Jules, t'es INSUPPORTABLE ! Hurlait Noah. Saphyr tenta de prendre par le bras son père pour le monter à l'étage, mauvaise idée il la poussa si violemment en arrière qu'elle tomba sur les fesses. Ni une, ni deux Jules poussa son père. A seulement treize ans, oui. Mais malgré ses petits bras maigrichons il arriva à presque le faire tomber. L'équilibre de Noah était plus que discutable. CONNARD TU L'AS FAIS TOMBEE ! Jules défendait sa grande soeur comme si c'était normal. Saphyr se releva rapidement. Je suis tombée toute seule ! Se défendit-elle. Mais Jules n'écoutait rien. Il avait envie d'exprimer ce qu'il ne savait pas dire. Il avait envie d'exploser. Il avait envie qu'on l'explose. En fait il ne savait pas ce dont il avait besoin. Mais depuis que sa mère était morte il ne tournait pas rond. Poppy s'était levée également, elle avait terminée la cigarette et se rapprochait prudemment de la scène. Comme si elle s'attendait au pire. Jules ne se contrôlait plus. Non ! T'es pas tombée toute seule ! Cet espèce d'alcoolo t'as poussé ! Non mais t'es dingues ? T'es vraiment le pire père du monde, c'est toi qui est insupportable, tu nous fou la honte dans tout le quartier, tu vomis partout sur la pelouse, t'es dégueulasse ! Tu sais quoi c'est toi qui aurait du te suicider - Pas le temps de finir. Le poing de Noah frappa sévèrement le visage de Jules qui s'effondra par terre. Tous les gamins sursautèrent, Poppy se précipita près de son jumeau. Saphyr avait poussé un cri entre la surprise et la peur. Il y eut un moment de flottement. Les gifles, les bousculades,  les insultes... Ils y étaient tous habitués. Mais jamais Noah n'avait été aussi loin. Jules se redressa doucement, assit par terre tandis que Poppy l'examinait. Son nez saignait. Pour la première fois. Et ça ne serait pas la dernière. Il essaya les premières coulées de sang d'un revers de manche regardant son père avec un espèce de dégoût mêlé à de l'effroi. Mais pourtant, bizarrement, tout au fond de lui, Jules se sentait apaisé. Oui, plus calme. C'était comme si enfin, on l'avait secoué. Qu'on l'avait sortit de cette torpeur dans laquelle il nageait à l'aveugle depuis des semaines. Le douleur physique, c'est bien plus facile à gérer que la douleur psychique. Voilà pourquoi il ne chercha même pas à se venger. Et pourtant, il avait posé une bombe, sans le savoir il avait dégoupillé la grenade. Sur le même air que cette fameuse nuit de l'enterrement d'Olivia, Noah regarda tous ces gosses. Curtis tenait Savannah contre lui, Jo avait envie de mordre, Saphyr était sous le choc et les jumeaux étaient par terre. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé de faire tout ce que je pouvais mais vous n'êtes qu'une bande de ratés ! Vous avez tué votre mère, mais je ne vous laisserais pas me pousser à bout. Maintenant, j'aimerais que tout le monde m'écoute quand je parle, je suis votre père et j'aimerais que vous me respectiez comme il se doit. Sinon, je vous préviens, ça va pas bien se passer ! COMPRIS ? Personne ne répondit. Mais oui, ils avaient compris. Ils avaient compris qu'à partir de maintenant, ils n'auraient pas seulement perdu leur mère. Ils auraient un monstre à la place d'un père.
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() message posté Dim 31 Mai 2015 - 23:46 par Invité
chapter four
it burns in my chest, I'm homeless



Elle pressa le pas inquiète, furieuse également. Elle connaissait par coeur les couloirs du commissariat du quartier pour y avoir repêché pas ses frères et soeus une bonne centaine de fois. Cependant, cette fois, cette n'était pas pareil. Cette fois, c'était pire. Enfin, elle les aperçut. Tous, alignés sur un banc. Johanna avait relevé la capuche de son sweatshirt pestait contre le monde entier. Poppy avait la lèvre gonflée et rouge, Jules était avachi sur le banc, le regard vide et le visage tuméfié, Curtis avait la main en sang et la petite Savannah pleurait à chaudes larmes. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? demanda alors Saphyr. On leva la tête vers elle. Un long silence. Hého ! Jo releva les yeux. On est là parce qu'une espèce de conne a eu la super bonne idée d'appeler les flics quand Noah s'est énervé ! Savannah se mit à pleurer davantage. Hey Jo, ferme-là, c'est pas sa faute ! Il était pas comme d'habitude ce soir, elle a eut peur ! Jules leva les yeux au ciel. Johanna rembarra son petit frère, qui répliqua. Saphyr soupira un grand coup avant de faire taire tout le monde. Où est papa ? Il ne restait plus qu'elle pour l'appeler comme ceci. Plus qu'elle pour le soutenir, plus qu'elle pour l'aimer. Cet espèce d'enflure. En cellule de dégrisement. Répondit Poppy. Saphyr se passa une main dans les cheveux. Fais chier, on est dans la merde. Vous avez déjà été interrogé ? ... Cool ! On garde la même version. Papa est un peu déprimé, les garçons se bagarre trop, Savannah a flippé parce qu'il avait un peu bu... Jules se leva brutalement du banc et sortie de la poche de son jean un paquet de cigarette. Tout en en mettant une entre ses lèvres, il marmonna : Ca va, on connait la chanson.

Il était enfoncé dans la chaise de bureau, en face de lui un type d'une trentaine d'année portait l'uniforme, le nez sur son ordinateur il prenait l'identité de Jules, consulta rapidement son casier juridique, un peu impressionné sans doute, un peu triste aussi. Oui, le flic semblait très triste. Alors Jules... qu'est-ce qui s'est passé ? Jules haussa les épaules, un peu boudeur. Ce qui s'était passé n'était pourtant pas compliqué. Noah avait bu, comme tous les jours, Curtis avait fait une remarque déplacée, Noah avait élevé la voix, Jules avait défendu son petit frère, Poppy avait essayé de l'arrêter... Ca avait dérapé. Chaque particule du corps de Jules voulait le crier, le hurler, insulter ce père, ce traitre, ce bourreau qui l'avait une fois de plus ce soir brisé un peu plus. Et pourtant, l'adolescent s'était muré dans un silence complètement détaché. Le flic tenta par plusieurs reprises de le faire parler, sans succès. Jules restait silencieux et jouait avec un petit soldat en fer qui trônait sur le bureau. Finalement, le policier s'impatienta, arracha des mains le petit soldat et le pointa vers Jules menaçant. Enfin, il avait son attention. Jules serra la mâchoire, contracta ses muscles. Aussi bizarre que cela puisse paraître il ne supportait l'autorité de personne, personne sauf Saphyr. Car il avait beau l'envoyer chier à longueur de temps, il finissait toujours par faire ce qu'elle disait. Jules, ne rien faire c'est être complice. J'espère que tu le sais. Attendre que ça passe n'arrangera pas la situation. Je sais qu'il se passe quelque chose chez vous, mais j'ai besoin de faits, de témoignages, de preuves pour monter un dossier. Jules regarda une seconde supplémentaire son interlocuteur avant d'hausser bêtement les épaules. J'vois pas ce que vous voulez dire. Le policier se passa une main sur le visage. Je peux t'aider, toi et ta famille, je peux vous sortir de là. C'est ton père n'est-ce pas ? C'est lui qui t'a fait... ça ? Jules eut un petit sourire en coin, mauvais. Le policier reprit : Je sais ce que c'est d'avoir l'impression de hurler sans être entendu, je sais ce que c'est que de souffrir sans que personne ne réagisse. Alors je te le dis Jules, je peux t'aider, je t'écoute, parle moi. Jules haussa les sourcils, et fataliste, presque amusé, il rétorqua sans attendre : Vous savez queue dalle ! Le policier ravala une parole de travers. Ce gamin ne voulait pas l'écouter, ça le rendait dingue. Dingue de savoir pertinemment qu'il fallait intervenir sans pour autant n'en avoir le droit. Il essayait donc de rassembler dans sa tête assez d'argument pour faire parler l'un deux. Et malgré la fillette ou encore le pré-ado, il semblait que Jules était le plus vulnérable. Celui qui était à la limite. Mais le policier n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche à nouveau que Jules, soudain, se redressa sur sa chaise pour parler. Ok, voilà comment je vois les choses. Imaginons, et c'est hypothétique, que notre chat... Froah... soit vraiment pas un gentil chat. Mais qu'il se trouve que ce chat soit genre... notre tuteur. Ca se passe comme ça, je vous cause, vous sortez votre tête choqué de type face à un vrai problème pour la première fois de sa vie. Vous interrogez notre chat, il nie les faits. Vous envoyez une assistante sociale pour vérifier si notre chat est un bon chat, sauf qu'entre temps il a déjà coincé le tiers de la famille de se rallier à sa cause et menace un autre tiers de les tuer s'ils sont contre lui. Reste un tiers, mettons Poppy et moi. Notre casier judiciaire est blindé, et on est en pleine crise d'adolescence. Poursuite abandonné, et après ça notre chat nous éclate une bouteille de.. j'sais pas... whisky sur le crâne en pleine nuit parce qu'il est vraiment pas content. Le policier avait froncé les sourcils, tentant de suivre le fil de l'histoire. Il s'appuya sur ses bras pour s'approcher de Jules, comme pour lui signifier qu'il avait toute son attention. Il ouvrit la bouche pour parler, mais Jules, dans le feu de l'action, s'était sortie une cigarette, l'avait allumé et rempilait pour une deuxième histoire. Et là c'est le moment où vous me dites que vous, brave flic, vous avez confiance dans les gosses et que vous allez arrêter notre chat. Ok, admettons. Vous arrêtez notre chat. Notre soeur aînée, qui n'a jamais rien fait pour nous défendre n'obtiendra certainement pas notre garde. Résultat, personne n'est majeure. Ok, Jo peut-être qu'elle peut se faire émanciper mais qui confiera les quatre autres gosses à une ado de 17 ans en rébellion. Du coup on se fait placer. Allez ensuite trouver une famille pour nous accueillir tous les quatre. Savannah, pas de soucis, elle est super mignonne. Curtis finira par se faire placer. Et après y a Poppy et moi, on sépare pas des jumeaux, ça se fait pas. Alors faut trouver une famille ok pour prendre deux ados de quinze ans avec un passé douteux. La ca commence à se compliquer. Vous trouvez pas ? En plus de ça, ça veut dire quoi ? Que je verrais plus jamais mon frère et ma soeur ? Pas envisageable. Le policier baissa les yeux. Il avait envie de lui répondre que l'issue n'était pas forcément aussi affreuse. Mais il n'en était plus très sûr. Jules semblait y avoir lui-même réfléchit un bon paquet de fois, il avait aussi entendu le discours tout fait de Saphyr sur le pourquoi du comment elle avait décidé de ne rien faire pour arrêter cette vie de famille désastreuse. Jules tira sur sa cigarette une nouvelle fois et s'enfonça à nouveau dans sa chaise. Et fataliste, il demanda : On peut y aller ?
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Anonymous
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() message posté Dim 30 Aoû 2015 - 20:22 par Invité
chapter five
O Children, rejoice, rejoice !



Jules retourna sa casquette sur sa tête comme si cela l'aiderait à se concentrer. Il avait au creux de sa main la weed effritée et la disposa avec précaution sur la feuille slim. Quatorze ans, c'est nul hein, pour commencer à se droguer ? Pourquoi, Jules trouvait au contraire cela vraiment, vraiment très inspiré. Pas si con que ça le môme, il avait bien compris qu'après avoir fumé un joint ou un bang il les encaissait mieux, les coups. D'ailleurs, en fumant, il n'avait presque pas mal au côte. Pourtant, Noah lui en avait fêlé deux la semaine dernière. Et puis, il ne sentait pas non plus le coquard qui lui prenait la moitié du visage. Encore Noah, il y a trois jours cette fois. Enfin bref, il aimait bien l'effet que ça faisait. Alors il ne s'en privait pas. Cela faisait de lui le gamin le plus dangereux et peu fréquentable du collège. Tant pis. De toute façon, le collège c'était bientôt terminé. La silhouette de Poppy arriva droit sur lui et ses copains. Elle avait l'air enjouée. Pourquoi enjoué ? Jules ne se le demandait même pas. Il alluma le joint. A peine eut-il le temps de tirer un taffe qu'on le lui piqua. Poppy tira à son tour avant de lui rendre. Tu viens m'aider ? Le principal veut qu'on l'aide avec les bonbons et les sodas ! Jules esquissa un sourire et ses deux copains se mirent à rire. L'un deux leva une bière, tout fière de boire de l'alcool malgré son jeune âge. On tourne pas au soda nous. prévint alors Jules. Poppy se mit à rire également.

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