| ( ✰) message posté Mer 3 Juin 2015 - 12:09 par Invité « C'est une bénédiction. Sans lui tu serais mort. Je pense que t'en attends beaucoup trop de lui et beaucoup trop vite. Forcément tu ne peux être que déçu vu la vitesse à laquelle Davenport avance dans ses relations... » Je comprenais et j'entendais ce qu'il me disait, malgré tout j'avais du mal à avaler la pilule. C'est vrai que j'étais quelqu'un de très impatient et qui avait l'habitude que tout aille dans son sens. On me refusait rarement ce que je voulais, certainement le syndrome du gosse de riche capricieux qui reprenait ses droits. Evidemment je ne pouvais pas être aussi proche de Roméo que sa famille adoptive, j'avais simplement pensé de façon presque trop idéaliste que le fait que nous soyons jumeau changerait quelque chose. Que nous étions spéciaux. C'est un peu la matérialisation d'un rêve qui me semblait encore inaccessible il y a quelques années. Avoir un frère, et qui plus est un jumeau… qui aurait pu l'imaginer ? Je ne demandais pas à Elias de me comprendre mais simplement d'essayer de se mettre à ma place un instant, c'est vrai si lui venait d'apprendre qu'il avait une sœur alors qu'il avait passé sa vie d'enfant unique à se morfondre de n'avoir personne avec qui partager, il serait sans doute moins moralisateur. « Vous avez passé deux semaines ensemble H24, normal que ça te semble bizarre de plus le voir autant... Mais on a des choses à rattraper nous aussi. » Je me mit à sourire, sentant à la fois une pointe de reproche et d'excitation dans sa voix. Oui je me doutais bien qu'il avait d'autres choses à penser, mais c'est justement toute la joie d'être humain, on peut très bien avoir une vie de famille, une vie amoureuse et ne pas péter un câble. Toi qui le connais bien, je ne peux que prendre ce que tu me dis pour argent comptant. De toute façon je pense que ça ne nous fera pas de mal de garder nos distances pendant un moment. C'est vrai que vous avez des choses à rattraper tous les deux. Et j'en suis en grande partie responsable, même si je n'ai pas demandé à me faire charcuter. Je trouvais important de souligner ce point car j'avais l'impression qu'il oubliait aussi que j'étais passé à deux doigts de ne plus me réveiller de ce foutu cauchemar. Loin de moi l'idée de m'immiscer dans leur relation, d'ailleurs même si j'avais voulu élaborer un espèce de plan machiavélique pour les séparer je n'aurais jamais pu. Ces deux-là étaient fait pour être ensemble, on pouvait penser ce qu'on voulait de leur union atypique c'était indéniable. « Tu n'sais pas de quoi tu parles, c'est sa spécialité la course. En une semaine il aura repris le rythme et tu le supplieras de t'attendre. » Je riais en le voyant défendre Roméo, c'était cool de voir un couple aussi soudé, un bel exemple pour moi dont les relations se résumaient a salut, et au revoir une fois la nuit passée. Je n'aurais sans doute pas pu imaginer quelqu'un de mieux pour mon frère. Oui même si je n'avais rien à dire sur sa vie ça me rassurait de savoir qu'il avait quelqu'un qui l'aimait vraiment et à qui il pouvait faire totalement confiance lorsqu'il avait besoin de quelque chose. Je ne serais sans doute jamais cette personne, celui vers qui il va dès qu'il a un problème, question de timing. Peut-être que si nous nous étions connus un peu plus tôt… enfin ce n'était pas le moment de refaire le passé, de toute façon on n'y pouvait vraiment rien. Je commençais doucement grâce à Elias à calmer mes ardeurs vis-à-vis de mon désir presque viscéral de créer de toute pièce une relation fraternelle avec Roméo. Il fallait que j'apprenne à être plus patient, Rome ne s'est pas fait en un jour après tout. Tu peux ranger tes crocs, monsieur le chien de garde, je pense que Roméo est assez grand pour se défendre de mes petites blagues sur son physique. C'est de bonne guerre. Dis-je en lui donnant une petite tape dans le dos amicale. J'avais dit ça de manière à ce qu'il comprenne que j'étais vraiment fier qu'il ait réagit de cette façon, je n'aurais pas fait mieux si ça avait été la personne que j'aime qu'on essayait d'attaquer. Lorsque je lui racontais ce que mes parents pensaient de mon désir de retrouver ma famille biologique, il sembla presque circonspect. Je pensais qu'il serait le premier à nous encourager, mais au contraire il essayait de manière détournée de me faire comprendre que peut-être cette quête serait vaine et qu'au final nos recherches risquaient aussi de porter un coup à notre moral. « J'ai un peu peur que vous finissiez déçu de la vérité... Voir blessés. Mais je comprends votre envie de savoir d'où vous venez. Puis c'est un moyen comme un autre pour passer du temps ensembles. Moins éprouvant que du sport d'ailleurs.» Oui bien évidemment que c'était un gros risque que je prenais, si ça se trouve mon père me détestera, il me traitera de tous les noms possibles et imaginables… mais bon au final il faut mieux être fixé plutôt que d'attendre indéfiniment en se demandant et si j'avais… Tu sais la vérité a toujours une espèce de double face, elle n'est jamais parfaite. Je t'avoue que si ça peut en plus nous permettre de créer quelque chose à partir de ce but commun ça n'en sera que plus bénéfique. Après comme tu dis j'ai peur que ce père-là soit encore pire que mon actuel. Mais ça je ne le saurai qu'une fois sur place. Je regardais Noam avec un petit sourire tandis qu'il s'amusait avec le cadeau que je lui avais amené. Il avait tant de chance de ne pas avoir à se soucier de tous ces problèmes d'adultes. Surement pour ça que la plupart du temps j'agis comme un vrai gosse, la plus belle des façons de fuir les problèmes en somme. En tout cas merci pour tout Elias, vraiment. Je sais pas vraiment comment aborder les choses avec Roméo comme tu as pu le voir… ça fait du bien d'avoir une espèce d'intermédiaire qui peut m'empêcher de le faire fuir. C'est drôle, avec les filles j'ai jamais su faire dans les relations, et je vois qu'en fait c'est pareil au niveau familial, je dois être détraqué ou quelque chose… je secouais la tête pour sortir de cette phase un peu philosophique, faisant le tour du canapé, les mains dans les poches je jetais un œil à l'heure, n'ayant plus d'espoir de voir débarquer mon cher frère. |
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