(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 13:23 par Invité
Bastian Ventura
London calling to the faraway towns
NOM(S) : Ventura PRÉNOM(S) : Bastian ÂGE : 23 ans DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 28 janvier 1992 NATIONALITÉ : Anglais, avec des origines espagnoles du côté paternel STATUT CIVIL : Célibataire MÉTIER : Encaisseur pour des paris illégaux, il survit grâce à ce 'travail' tout en essayant de percer dans le monde de la boxe professionnelle chez les poids lourds TRAITS DE CARACTÈRE : La première chose marquante chez Bastian, c’est qu’il n’a clairement pas inventé le fil à couper le beurre. Parfois à mi-chemin entre l’idiot du village et le gugusse de comptoir, il peut rapidement se sentir perdu au sein d’une grosse conversation philosophique ou profondément intellectuel. L’intelligence est loin d’être son point fort. Et pourtant, on ne peut pas dire que c’est un abruti fini pour autant. Ses lacunes en la matière se comblent par une grande curiosité face à tout ce qui l’entoure. Ce qu’il ne comprend pas ? Il s’en interroge, il en pose des questions et essaie de mieux appréhender toutes les subtilités d’un monde qu’il est parfois loin de comprendre. Imbécile ? Simplet ? Illettré ? Il n’en cherche pas d’excuses ou encore moins à ce que les gens s’apitoient sur son sort. Comme il le dit si bien lui-même : chacun est comme il est, avec ses qualités et ses défauts, point ! En revanche, il ne supporte pas qu’on le fasse passer pour un noeunoeud de première catégorie, ou qu’on mette gratuitement ses imbécilités en avant pour se moquer de lui. C’est une des choses qui peut le blesser au plus haut point, pouvant même l'énerver. En revanche, pas besoin d’être Einstein pour savoir observer les choses, pour savoir observer les gens et y aller de son petit jugement, de sa petite compréhension. Une compréhension lui faisant souvent défaut toutefois. Et plus précisément lorsqu'il est question d'accorder sa confiance. Bien que certaines personnes bienveillantes ne cessent de le mettre en garde face à sa naïveté, Bastian n'est pas un mauvais bougre. Et, 'malheureusement' pour lui, il a toujours tendance à voir le bon côté des personnes et le bon côté des choses. Tout comme il aime à croire qu'on le respecte, à défaut de remarquer être manipulé. Bien qu'il apprend à affiner ses sens en la matière après quelques tromperies de première qu'il a pu connaître, il demeure tout de même encore trop naïf pour certaines choses. Passionné par la boxe depuis tout petit, il a développé cet étonnant rapport vis-à-vis de ce sport qui a, paradoxalement, couté la vie à son père. Loin de vouloir haïr, maudire ou fuir ce sport proprement dit, il en a été toujours attiré et a toujours ressenti ce besoin de boxer. Qu'importe les sacrifices que cela lui a couté. La boxe représente la seule véritable richesse de sa vie, et son seul et unique but pour avancer et, enfin, offrir au monde une autre image de lui que celle du pauvre garçon aux allures égarées. Boxer est plus qu'une passion : c'est une raison de vivre chez Bastian ! Et rien, ni personne, ne pourra jamais entraver cette route sur le chemin de l'envie, de la détermination, de la passion et de la volonté dont il témoigne. Sociable, amical et serviable, Bastian est comme un bon beurre. Il n’hésite jamais à rendre service dès qu’il le peut. A ses yeux, l’entraide est quelque chose de profondément important et la marque première de toutes les notions de respect. Accessoirement, il est toujours le premier à faire un geste car cela lui permet aussi de ne pas se sentir si abruti que ça et, surtout, de se sentir utile pour les autres. C’est un peu comme une quête de reconnaissance et d’attention dont il a cruellement manqué depuis sa naissance en fin de compte. Sans compter son amabilité, se manifestant surtout par le fait que Bastian ne va pas chercher à se prendre la tête ou à se lancer dans des disputes incommensurables pour de petites broutilles. Bien entendu, cela ne l’empêche pas d’avoir un certain caractère, pouvant parfois monter sur ses grands chevaux pour une raison x ou y, ou lorsqu’une situation touche l’un de ses proches. Mais jamais il ne s’énervera gratuitement pour le plaisir de s’énerver. Il pratique son sport pour le plaisir, mais aussi pour le challenge. S’il a le désir de pouvoir avoir sa chance dans le monde professionnel de la boxe, c’est avant tout pour réaliser un rêve d'enfant et honorer la mémoire de son père disparu sur un ring. La gloire et les honneurs ne sont pas ce qu’il recherche réellement. La fortune, la publicité, ça va, ça vient mais ça ne fait pas une vie ou un heureux ménage pour autant. Ainsi peut-il vivre dans un contexte assez misérable aux yeux des autres que, pour sa part, il saura où se trouve son essentiel, et que ce dernier n’est certainement pas dans le fait de posséder ou non dix huit canapés et trois écrans plasma pour regarder la télévision. De plus, simpliste mais bon vivant avant toute chose ! Sortir boire un verre, profiter de moments de partages avec ses amis et se manifester lors d’une soirée ou l’autre sont des petites choses qui renforce les petits plaisirs que nous offre la vie au quotidien. Et ne pas en profiter serait passer à côté de la vie elle-même !
GROUPE : Walk on a line
My style, my life, my name
N’ayant pas eu de véritable parcours scolaire, Bastian a beaucoup de mal pour lire et écrire, et peut être considéré comme un illettré (+) Il n’accorde pas beaucoup d’importance aux choses matérielles, ni même à l’argent, préférant se concentrer avant tout sur les rencontres et les attaches qu’il se découvre avec les autres personnes (+) Essaie toujours de voir le bon au fond de chaque personne, au point d’en être parfois manipuler ou abuser de par un côté pour le moins naïf (+) Adorable comme un panda, il est néanmoins rapidement vexé et rancunier lorsqu’on se moque de lui en le considérant comme un abruti, ou lorsqu’on lui tourne le dos, qu’on le trahit (+) Il joue régulièrement avec une balle de tennis qu’il s’amuse à faire rebondir au sol lorsqu’il marche en rue (+) Son quotidien est partagé avec un chien Husky de trois ans répondant au surnom de Punchy : il le considère comme son meilleur et son plus fidèle ami (+) Bastian n’est pas spécialement dégourdi ou doué pour grand-chose, les deux seuls domaines où il excelle étant la boxe, sa passion de toujours, et le dessin dont il semble jouir d’un certain talent naturel (+) Il ne s’énerve presque jamais dans la vie de tous les jours mais, à l’inverse, est une vraie machine à fracasser lorsqu’il est sur un ring, ne pensant plus qu’à boxer et à gagner son match. Il a d’ailleurs une volonté de fer en la matière (+) Ne possède aucun véhicule en état de marche mais travaille, occasionnellement, sur une vieille Harley qu’il tente de remettre en état (+) Bien que simple d’esprit pour certains, ou abruti pour les autres, Bastian n’hésite jamais à mettre son grain de sel pour aider quelqu’un, même si ses propos peuvent sembler dénué de sens ou pas très cohérents mais, en la matière, il ne parle jamais pour ne rien dire (+) A tout simplement un humour de merde, étant donné qu’il essaie toujours de raconter des blagues qui ne font pas vraiment rire, pourtant, il continue sans cesse d’en raconter (+) Il est extrêmement sociable et lie facilement contact et connaissance avec les gens autour de lui, sa simplicité lui permettant de ne pas réellement avoir de gêne pour aller vers quelqu’un (+) Même s’il essaie de garder un poil d’assurance, il a toujours tendance à bégayer lorsqu’une fille lui plait et que rien de concret ne s’est manifesté entre eux (+) Essaie d’être ordonné et propre autant que possible mais, en contrepartie, est assez tête en l’air. Il n’oubliera pas qu’il est en train de cuisiner mais ne fera pas spécialement attention au respect du temps de cuisson par exemple (+) C’est extrêmement rare de le voir sans un pansement ou une ecchymose due à l’un de ses matchs, mais Bastian n’est pas très porté sur les soins à outrance et encore moins les hôpitaux, sauf s’il n’en n’a vraiment pas le choix (+) Son choix de vie peut paraître spartiate, étant donné que sa maison est uniquement composée d'une table de salon, le nécessaire de cuisine, un meuble télé. Un sac de frappes trônant en plein milieu de son salon et une petite chambre à coucher ornée d’un lit une personne à la solidité bancale, ainsi qu'un panier pour son chien. Il n’a jamais estimé avoir besoin de plus (+) Il n’est pas très télévision, ne la regardant pour ainsi dire jamais et, de ce fait, ne se tenant jamais au courant des informations ou de ce qui se passe autour de lui en général, exception faite pour regarder la retransmission d’un match de boxe (+) N’est pas très alcool et ne consomme que de la simple bière dans ce domaine précis
PSEUDO : Anar PRÉNOM : JF ÂGE : 28 PERSONNAGE : Inventé AVATAR : Steven R. McQueen CRÉDITS : acid lemon COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : Via PRD CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: Non ^^
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 13:23 par Invité
At the beginning
Une vie pour une autre...
« Je n’ai jamais vu un tel déluge de coups Bradley, notre champion est vraiment en forme ce soir ! » Sur le ring, le champion du monde poids lourd ne cessait de pilonner son adversaire qui, tant bien que mal, n’arrivait pas à parer l’ensemble des coups reçus. « Ventura fait honneur à sa réputation et tous les paris le donnent largement vainqueur ! » Enzo Ventura était un sacré puncheur, à n’en pas douter. Et une fois de plus, il faisait tout l’étalage de son talent et de son savoir-faire. La cloche retentit. Un round largement en faveur du champion poids-lourd qui retourna dans son coin. Quelques mots échangés avec son coach, quelques secondes pour se rafraichir et s’envoyer un coup de rafraichissement. « Quelle reprise violente de la part de son adversaire ! » Après un début de troisième round plutôt mou, le challenger contre-attaque brutalement, arrachant une coupure à l’arcade du champion. « Enzo est touché, sévèrement d’ailleurs ! » « Le champion est désarçonné et son adversaire en profite ! Je crois que le match vient réellement de commencer Bradley !!! »
Madame Ventura était à bout de souffle. Le front tout en sueur, le visage déconfit par la fatigue, elle tentait vainement de retrouver une respiration normale avant de laisser apparaître un large sourire. « Félicitations madame Ventura, voici votre petit garçon. » Un sourire radieux baignant également son visage, l’infirmière apporta le précieux bébé emmitouflé dans une couverture bleutée. Ne pouvant retenir ses larmes, c’est d’un rire nerveux et trempé au niveau de ses yeux qu’elle accueillit son précieux bébé contre sa poitrine. « Mais qui voilà, hein ? Qui voilà ? » Demanda-t-elle avec un air on ne peut plus gaga. Les yeux fermés, les petites mains se levant faiblement vers le visage de sa maman, le nourrisson faisait entendre sa voix sous formes de cris et de pleurs se calmant peu à peu. « C’est maman. Oui, c’est maman… » Elle déposa un baiser sur le front de son bébé tout en le berçant contre elle. « Coucou mon chéri… Coucou mon Bastian… »
« Ventura est au tapis ! » Toute la foule venait de se lever comme un seul homme. Le choc avait été violent, brutal, rude, incomparable. Le champion avait volé au sol comme une vulgaire poupée de chiffon. L’uppercut sanglant de son adversaire l’avait fait tourné sur lui-même avant la chute fatale. Tel un semblant de convulsion, le corps d’Enzo se secoua après sa chute pour demeurer immobile par la suite. Son équipe de coach et les soigneurs se ruèrent brusquement sur le ring. « Le champion vient de recevoir un coup sans précédent. Je n’arrive pas à voir ce qu’il se passe Bradley mais il semblerait que Ventura ne donne plus aucun signe de vie ! » Or mis tout le staff des deux boxeurs et lesdits soigneurs, des journalistes et des photographes avaient également pris possession du ring en question. L’antre des deux combattants s’étaient subitement transformé en un nuage noir de personnes se pressant les unes contre les autres.
Madame Ventura vivait le plus bel instant de toute sa vie. Comment ne pas être attendrie par le contact de cette petite main se serrant autour de votre index pendant que le sommeil semble serein, doux et paisible. Les cris et les sanglots avaient cessés. Bastian dormait profondément, ne laissant que le rythme de sa respiration mouvoir son petit corps fragile. Continuant de le bercer, sa mère chantonnait une douce comptine dont l’infirmière en présence ne pouvait que sourire et apprécier. Ce genre de spectacle était tellement magique lorsqu’il se produisait. « Madame Ventura ? » Cette harmonie fut interrompue par la mine grave d’un homme en blouse blanche, et sa voix on ne peut plus terne et glaciale. « Oui ? » Le médecin ôta sa paire de lunettes et vint se poster juste aux abords du lit de la jeune femme. « Madame Ventura… Je… » Elle fronça les sourcils face à ce début d’hésitation et cette mine plus que sombre. « Qu’est-ce qu’il y a docteur ? » « Eh bien… » Il tira la chaise près du lit et prit place dessus. Sa main libre vint se poser sur le bras de la nouvelle maman. « Je suis désolé mais, suite à un mauvais coups reçu durant son match, votre mari a fait une hémorragie intracrânienne. Nous n’avons rien pu faire pour le sauver… » Le corps de madame Ventura se raidit d’un coup, pressant un peu sèchement son bébé contre elle. « QUOI ?! » Sous le geste et le cri, le petit Bastian se réveilla sous la forme de cris et de nouveaux sanglots. « Les soigneurs ont fait ce qu’ils ont pu en attendant l’arrivée de l’ambulance mais, il était déjà trop tard… Je suis désolé madame… » « Non… » Secoua-t-elle la tête vivement de droite à gauche. « NON, ENZO, JE VEUX LE VOIR !!! ENZOOOO !!! » Hurla-t-elle pendant que, ne réalisant aucunement ce qui pouvait se passer autour de lui, le petit Bastian continuait de s’époumoner sous la force de ses pleurs.
Pas de différence entre amis...
Aussi loin que remonte mes souvenirs, je n’ai jamais vu ma mère sourire, rire ou afficher un minimum de bonheur. J’étais encore trop jeune à l’époque pour comprendre que cela était en relation avec la mort de mon père. Sa soirée de rêve, la nuit de son accouchement allait de concert avec sa plus grande perte et son plus grand chagrin. Une simple femme, vivant pour l’amour qu’elle portait à sa moitié et qui se retrouvait seule de la plus brutale des façons. Oui, ce n’est pas spécialement à six ou sept ans que vous comprenez les raisons d’une telle détresse, d’une telle déprime. Enlisée dans une consommation excessive de médicaments et d’une nostalgie constante, elle n’arrivait pas à aller de l’avant et à faire son deuil. Devais-je l’en juger pour autant ? Non, ce n’était pas à moi de le faire. Je n’étais rien, ni personne, pour remettre en cause ses choix et ses décisions… Ou plutôt son absence de choix et de décisions proprement dite. Tout ce que je pouvais faire, c’était remplir mon devoir d’enfant comme j’en étais capable : à savoir rester près de ma maman pour la faire sourire et essayer de lui arracher un sentiment de joie, de bonheur ou de fierté. Autant dire que c’était peine perdue et que mes échecs furent, bien malgré moi, plus que nombreux en la matière. Pourtant, du haut de mes jeunes années, je tentais réellement tout. L’aider pour la maison, l’aider pour trouver du courage, de la force, de la motivation. Mais plus les jours passaient, plus sa descente aux enfers se voulait immense. Je n’étais pas le petit garçon qui sortait de chez lui, que ce soit pour aller à l’école, pour aller jouer avec d’autres enfants ou pour courir après le marchand de glace. Je n’étais que le gosse qui restait au ‘chevet’ de sa mère sans y remarquer un véritable résultat, ou une réelle différence si je ne l’avais pas fait. Mais c’était comme une force indéfectible : le fait de ne pas être présent, dans ma tête, aurait justement pu être un moment fatal pour elle. Mes seuls instants d’évasion étant ceux lorsqu’elle criait, hurlait et m’ordonnait de dégager de la maison. Des évasions forcées mais où je pouvais retrouver le sentiment d’une enfance un peu plus ‘normale’ en retrouvant mon camarade de toujours : Cristiano. Le seul autre hispanique du quartier, et également le seul autre gamin que je connaissais. Le seul avec lequel je jouais et passais mon temps ‘libre’. Un jeune garçon qui avait une vie totalement différente de la mienne. Parents riches et en vie, vie scolaire normale, voire aisée. Et toujours à l’abri du moindre manque. A sa manière, il avait réussi à se parer d’une allure de grand frère et d’idéal pour moi. En dehors de ma mère, c’est bien la seule personne avec laquelle j’ai réellement grandi en fin de compte ! « Sérieux, Cris’ ? Qu’est-ce que tu vas encore perdre ton temps avec ce pouilleux et cet abruti ? » Quand on grandit et qu’on arrive à l’adolescence, on a souvent tendance à changer. Mon seul changement fut que je commençai à me trouver des petits jobs dans le voisinage. Je recevais de l’argent pour tondre une pelouse, sortir des chiens, m’occuper des poubelles ou encore livrer des journaux ou d’autres magazines. L’ironie étant que je livrais des choses que j’étais incapable de déchiffrer, de comprendre et de lire. Ce qui est certain, c’est que je n’avais pas une allure réellement propre, ou fraiche, que du contraire même ! A l’opposé de Cristiano. Toujours classe, toujours propre et s’épanouissant visiblement de jour en jour, autant dans son éducation que dans le restant de sa jeune vie. Mais, contrairement aux autres garçons de son ‘milieu’, il ne me jugea jamais sur mon apparence ou ma condition. « C’est pas un abruti ! Et vu sa bravoure, c’est certainement toi le plus pouilleux de vous deux, Dwight ! » On pouvait le toiser pour ses réflexions et ses bonnes considérations, mais Cristiano ne s’est jamais retourné là-dessus. Il envoyait se faire voir ses ‘amis’ et leurs moqueries pour à chaque fois venir me retrouver. « Bas’, attends, je vais t’aider ! » Il ne rechignait jamais à me donner un coup de main lorsque je ne m’en sortais pas. « Pas la peine, ça va aller. » Et généralement, je refusais toujours. « Ca été ta journée ? » Généralement, il haussait les épaules et me souriait. « Comme d’habitude… Esclave des cours pendant que tu profites de la liberté ! » Il riait, je lui rendais son rire en secouant la tête. « T’as entraînement ce soir ? » Ma question se posait à chaque fois et je ne pouvais que laisser un large sourire d’appréciation lorsqu’il secouait sa tête de manière négative. « Non ! Et je me disais justement qu’on pourrait aller jusqu’au lac… » J’aimais ce genre d’initiative de sa part, en particulier concernant le lac. Pourquoi ? Car le lac était notre refuge, notre sanctuaire : le lieu de prédilection où nous passions notre temps à aller de confidences aux folles idées pour refaire le monde et comment seraient alors nos vies futures ! J’ai une batterie de souvenirs de tous ces moments passés en sa compagnie. Mais le plus marquant sera celui où il m’a fait, de lui-même, la plus belle de toutes les promesses. « Bastian ? » « Hum ? » Il fixait l’horizon, les bras noués autour de ses genoux pendant que, pour ma part, mes mains jouèrent avec une brindille. Mon visage se redressa vers le sien, la curiosité attisée. « Tu sais, je suis désolé pour les autres, je veux dire, tout ce qu’ils disent à chaque fois sur toi, et tout… » J’haussai les épaules. Ca me touchait toujours d’une certaine façon mais je ne considérais pas que cela avait réellement de la valeur. « Bah, c’est pas grave… Ils sont justes différents. » Cris’ sourit en secouant la tête. « Ce sont surtout des crétins, ouais. » Je lui rendis son sourire tout en laissant mes yeux redescendre sur ma brindille. « Tu sais, qu’un inconnu me considère comme un abruti, je m’en fous un peu… Tant que toi t’es toujours là… » Cris’ frotta ses mains contre ses genoux et se redressa. « Justement, c’est ce que je voulais te dire… » Je relevai mon regard vers le sien, me demandant ce qu’il cherchait à me dire. « De quoi ? » Il me fit un clin d’œil et me sourit. « Que, justement, moi je serai toujours là. Que tu seras jamais un abruti pour moi et que, quoiqu’il arrive, je serai toujours près de toi Bastian et tu pourras toujours compter sur moi. Je t’en fais la promesse, frérot ! » J’ai eu un large sourire, tellement large que je me sentis même rire mais uniquement parce que ses mots m’allèrent droit au cœur. « Ben tu sais quoi ? » Je me relevai à mon tour et lui fit une accolade. « Promesse plus que réciproque… Ma petite raquette ! » Dis-je pour le taquiner alors qu’il me repoussa en riant. On était ados, on était jeunes. C’était l’époque de nos plus belles années pour notre amitié !
Bienvenue à l'entraînement
Je ne savais pour ainsi dire rien de mon père. Les conversations avec ma mère n’étaient pas légions et, lorsque j’essayais d’aborder le sujet, elle ne voulait jamais me répondre. Alors, les questions que je pouvais avoir, et les réponses que je voulais trouver, je ne pouvais que les ‘posséder’ par le biais de cassettes vidéos. Vidéo de mariage, vidéo de ses matchs, vidéo de ses interviews. C’était bien la seule chose appartenant à son univers de boxeur dont ma mère ne s’était pas débarrassée. Des vidéos que je regardais généralement en cachette, découvrant ainsi le visage de mon père, sa voix et, surtout, ses grands talents de puncheur et de swingueur du ring. Il était vraiment doué, vraiment talentueux, et je comprenais comment et pourquoi il avait été un champion. Parfois, cela m’amenait à imaginer ma vie s’il était encore en vie. Je vivrais peut-être dans une grande villa à côté de celle de Cristiano et de sa famille. Nos parents seraient peut-être amis aussi. J’irais dans les mêmes collèges et les mêmes lycées que mon frère de cœur. Je pourrais aussi être un garçon populaire, fier de son allure, fier de ce qu’il était et plus le simple morveux qui rendait service dans le quartier et se dégottait de plus en plus de petits boulots pour faire vivre la maison. Et, qui sait ? Je pourrais être moi-même sur un ring, à partager l’ardeur de ce sport avec le meilleur des entraîneurs, à savoir mon père ! Mais tout ça, ce n’était que dans mes rêves. Ce n’étaient que les illusions d’un adolescent essayant de s’échapper d’une partie de sa réalité pour s’enfermer dans ses chimères belles et heureuses… A défaut de pouvoir le connaître, j’avais cette envie au plus profond de moi. Cette envie de marcher dans ses traces, à la fois pour comprendre et découvrir qui il était, mais également parce que toutes ses vidéos de boxes et de matchs m’appelaient. Elles étaient sources d’une énergie, d’un désir, d’une volonté de faire pareil. De me lancer dans ce sport. « Dis, ‘man, j’aimerais bien aller jeter un œil à la salle de boxe après le souper… » J’avais quatorze ans ce soir-là. Et ce fut le seul soir de ma vie où je me ramassai une violente gifle sur le coin de la figure. « Ca t’as servi à rien que ton père crève sur un ring ? Faut que maintenant tu me brises le cœur en voulant faire pareil ?! » Je me retrouvai con, bête, stupide sur ma chaise, essayant de comprendre ce qui venait tout simplement de m’arriver. « Mais, ‘man, non, attends… » Elle se releva de sa chaise, attrapant son assiette en se dirigeant d’un pas sec et brusque vers la cuisine. « Fais ce que tu veux Bastian. Tu veux aller te tuer ? Va te tuer ! Mais le jour où tu rentres dans une salle d’entraînement, tu ne remets plus les pieds ici, c’est bien clair ?! » Avec ce genre de réaction, je comprenais pourquoi je n’avais pas plus de conversation avec ma mère. Ne sachant trop quoi faire, je me contentai d’hocher de la tête en rabaissant les yeux sur mon assiette. « D’accord, désolé… » Fis-je, moyennement résigné. Quelque part, je n’étais pas surpris de sa réaction et, d’un autre côté, j’avais presque envie de lui en vouloir. En quatorze années, je n’avais rien fait de ma vie, rien que je désire réellement. Et, en guise de remerciement, voilà ce que je recevais. Finalement, ce soir-là, je ne bougeai pas de la maison. Je profitai du lendemain, ayant rendez-vous pour une petite boite cherchant de la main d’œuvre, et du soutien de Cris’ pour me couvrir afin de me rendre dans le fameux gymnase. Il ne me fallut que quelques secondes pour savoir que je venais de trouver mon second foyer. Une salle d’entraînement n’a rien de réellement classe. Des silhouettes toute transpirante, une odeur de renfermé et de sueur, le tout souligné par des bruits de crachats et des cris allant à tout va, à droite et à gauche de la salle. « C’est pour quoi ?! » Je tournais un peu dans la salle avant que je me retrouve face à un quadragénaire aux allures rabougries. Sa voix était ferme, forte, sèche. C’était assez intimidant. « Euh, rien, je voulais voir ce qui se passait ici… Enfin, je veux dire… » Il me regardait de sa mine renfrognée, accentuée par le froncement d’un de ses sourcils. « Quoi ? Tu veux dire quoi ? T’es là pour t’entrainer ? Car si c’est pas le cas, tu me fous le camp d’ici, pronto ! » J’opinais du chef, ne sachant pas quoi faire d’autres. Pour le coup, son approche m’avait tellement secoué que je suis ressorti de la salle une minute après. Mais le surlendemain, je me repointais là-bas avec un petit sac de sport. « Et alors blanc-bec, tu t’es encore perdu ? » Le quadragénaire revint vers moi avec la même allure, la même approche que deux jours auparavant. « Je… Non… J’aimerais apprendre à boxer, en fait. » Il posa ses mains sur ses hanches, me regarda et se mit à rire. « Apprendre à boxer, hein ? Enfile ta tenue et reviens me voir après, on va voir si t’as ce qu’il faut pour apprendre à boxer, blanc bec ! » Je m’exécutai sans me faire prier et revint moins de cinq minutes après avec un short et un marcel. « Et alors ? Où sont tes pompes ? Où sont tes gants ? » M’agressa-t-il presque lorsque je fus à sa hauteur. Mal à l’aise, j’haussai les épaules. « Ben, j’en ai pas en fait… » « Ouais, autant dire que tu commences mal quoi… » Néanmoins, il m’emmena tout de même vers un sac de frappe et me fit donner quelques coups avant de répéter le même exercice sur un punching-ball. De là s’en est suivi une séance d’entraînement physique où il me fit littéralement suer et transpirer comme jamais. J’en avais eu pour l’aprem’ à me faire tester et à être terrassé par ses différents tests. Autant dire que ce n’était pas le genre d’entraîneur, et accessoirement propriétaire de la salle, qui avait l’habitude de plaisanter. C’est allongé sur le parquet de la salle, totalement éreinté, que je finis ma journée, reprenant mon souffle autant que je le pouvais. « Bon, t’en as dans le ventre, blanc-bec. Mais que les choses soient claires, si tu veux apprendre à boxer ici, ce sera à ma manière et pas autrement. Moi je forme des boxeurs, pas des mauviettes de seconde zone, c’est clair ?! » Je le regardais, essoufflé, les yeux se fermant tout seul comme par réflexe avant que je ne secoue la tête. « Allez, va te reposer alors. » Dit-il en me tendant la main, m’aidant à me remettre debout, sur mes jambes endolories. « Mais fais gaffe à tes petites fesses ! Le fait que tu t’appelles Ventura veut rien dire ici ! Et si tu comptes réellement apprendre à vraiment boxer, je te ferai pas de fleur sous prétexte que ton père était un champion. Ce sera tout le contraire, même, c’est clair ?! » Le message était clair et, malgré le ton presque menaçant que les paroles dégageaient, je n’en n’avais nullement peur. Au contraire, ça me donnait l’envie et la foi de donner tout ce que j’avais dans le ventre et de, au moins une fois dans ma vie, pouvoir prouver ce que je valais réellement derrière ma simple apparence…
Le talent ne suffit pas!
« Je t’ai toujours soutenu, depuis toujours, mais je peux plus ! Continue de ruiner ta vie si ça te chante… Mais à partir de maintenant, ce sera sans moi ! » Du haut de mes quinze ans, presque seize, j’envoyais chier littéralement mon ami d’enfance. Cristiano avait choisi une pente dangereuse et infernale où tout n’était que déchéance. Et malgré tous mes espoirs, tous mes efforts et tous mes coups de main, rien n’y changeait. Il s’était enfermé dans sa bulle d’autodestruction et, même si cela me crevait le cœur de le faire, il était temps de couper les ponts avec lui. Je n’en pouvais vraiment plus, j’acceptais plus, j’encaissais plus. Et, à ma façon, le fait de l’envoyer se faire voir était mon ultime espoir de pouvoir lui apporter un électrochoc suffisant. Mais, malheureusement, je me suis trompé. A partir de ce jour-là, je ne revis plus Cristiano et n’entendis plus parler de lui. Et au lieu de pleurer la perte d’un ami, je préférais utiliser cette frustration, cette tristesse et cette colère au sein de mes entraînements. Toutefois, si je pouvais prévoir la suite des évènements, je ne me serais jamais séparer de mon meilleur ami, ni de son soutien… Si à mes quinze ans je perdis mon meilleur ami, une année plus tard, je perdis l’amour de ma mère si je puis dire. J’étais revenu d’une journée de boulot en tant que magasinier. En arrivant sur le pas de la porte, je trouvai ma paire de gants cloué sur la porte avec, en-dessous, une lettre laissée à mon attention. Cela en rajoutant la vision de deux sacs remplis de vêtements sous le porche de la maison. La seule chose à laquelle je ne toucha pas fut la lettre. Elle était impossible à déchiffrer pour moi. Mais les mots n’étaient pas nécessaires. La situation était plus qu’explicite. Elle avait appris, elle avait découvert. Et comme elle me le promit au cœur d’un souper il y a deux ans, je ne passerai plus la porte d’entrée tant que je ‘vivrai’ dans un gymnase. Lassé par cet entêtement et cette fermeture de sa part, je ne cherchai même pas à la voir et à discuter. Je tournai les talons et partis définitivement de cette maison au sein de laquelle j’avais grandi. Si Cris' était là, je l’aurais certainement appelé, lui expliquer la situation et espérer un coup de main de sa part. Mais vu son nouveau visage, il était hors de question que le ‘miséreux’ face appelle à la ‘star’. Si je n’avais pas beaucoup de principe, je conservais quand même un minimum d’amour propre et de fierté ! Ce fut finalement chez Giano, mon entraîneur, que je trouvai refuge. Il me logea de bon cœur pendant un mois, le temps que je me retourne et que j’ai les moyens nécessaires pour me trouver un petit appartement en banlieue. Cette colocation m’a fait un bien fou : pourquoi ? Car je découvris un autre visage que celui de l’entraîneur qui gueule et pousse à bout. Je découvris le visage d’un homme, d’un protecteur et d’un véritable ami. Entraîneur, grand frère, père, ange gardien… Il émanait de lui cette aura étrange et bienfaitrice qui me confirmait dans l’idée que notre rencontre n’était pas due au hasard, que nous étions destinés à de grandes choses. Mais ça, c’est lorsque j’avais seize ans… Et en trois années, les choses peuvent radicalement changées !
Il s’appelait Frederiks. Un homme d’une belle et grande stature. L’homme d’affaires vivant dans un monde de sport. Le genre de mec capable de vous vendre un frigo sans même que vous n’ayez un toit tellement il se voulait charismatique. Un homme de spectacle, un homme de show, un homme connu et reconnu dans le milieu de la boxe et qui, en toute objectivité, s’apparentait comme étant mon billet d’entrée pour enfin goûter au monde professionnel. « Ventura, le fils du champion ? » Je sortais des vestiaires après un petit tournoi amateur de jeunes espoirs. Sac sur l’épaule, à moitié crevé, je me retournai face à lui tout en hochant de la tête. « Bastian, oui. » Il me tendit sa carte de visite en guise de présentation. « Je t’ai vu ce soir, t’as un sacré talent ! » J’haussai les épaules simplement. « Bah, je me démerde comme je peux quoi ! » Répondis-je simplement. « Ce que j’ai vu, ce punch, ce rythme, cette hargne, tu fais plus que te démerder ! Tu tiens de la réputation de ton père, sois en certain ! » Ce genre de compliments me mettait un peu mal à l’aise, n’y étant pas habitué et n’ayant surtout jamais essayé de boxer en me comparant à mon père. « Euh… Si vous le dites… » Avec son sourire colgate, il s’avança à ma hauteur et passa son bras autour de mes épaules. « Fais pas ton timide ! T’as de quoi devenir un vrai champion. Mais le problème, c’est que t’arriveras à rien tant que tu joueras dans la cour des petits… » Il entama tout un discours sur le fait que j’avais du talent, que j’avais le potentiel de devenir un grand champion, encore plus grand que mon père, d’honorer sa mémoire et de faire gloire au monde de la boxe si je le laissais s’occuper de moi et si j’obéissais à ses conditions. J’avoue que j’étais pas mal sceptique mais, comme je le disais plutôt, c’était le genre de mec super charismatique qui était capable de convaincre n’importe qui d’un simple claquement de doigts. Ce soir-là, je suis rentré sans lui donner de réponse. Pendant près de trois semaines, j’eus des contacts réguliers avec lui et, aller savoir pourquoi, je n’en parla jamais à Giano. Comme si je savais déjà qu’il désapprouverait, qu’on se disputerait, s’engueulerait. Et, sincèrement, je n’y tenais tout simplement pas. Ce fut à la fois par le coup du hasard et par la nécessité que j’acceptai finalement l’offre de ce Frederiks. Mis à la porte de mon appart’, de nouveau à la rue et lassé de cette vie qui, selon moi, commençait à tourner en rond… Frederiks était alors ma lumière au bout du tunnel. Et j’eus la faiblesse d’accepter, de lui dire oui. « Alors, ça y est ? La maquerelle a eu raison de ton bon sens ? » Giano fulminait. Le moins que je lui devais, c’était de lui annoncer mon envie de bosser avec Frederiks… « Giano, attends, t’énerve pas… » « Que je m’énerve pas ??? » Il fut la seule personne sur cette terre, en dehors de ma mère, à me retourner une gifle sévère. « T’es venu ici, tu disais vouloir apprendre à boxer ! Tu voulais devenir un boxeur, un vrai boxeur. Et finalement, qu’est-ce que tu fais ? Tu te vends au premier requin venu pour redevenir un ramassis de merde indigne de monter sur un ring ! » Il pointa son index sur mon torse et me fit reculer lentement vers la sortie. « Toutes tes belles promesses à la con, que tu voulais me garder comme entraîneur et que tu ferais honneur à ton entraînement, tu peux te les foutre au cul ! T’es qu’un gamin bête, idiot, stupide et qui ne vaut plus rien maintenant ! Alors dégage d’ici ! Jamais tu remettras un pied ici, jamais tu m’entends ?! » Je me sentais incompris et, surtout, insulté par cet homme que j’avais apprécié depuis notre première rencontre. Insulté tel que je dégageai sèchement son index de ma poitrine et que je lui offris un dernier regard désabusé avant de tourner les talons et de quitter ce gymnase. Il était temps que je prenne ma vie en main et que je prouve à Giano que j’en étais capable, même sans lui ! S’il ne voulait pas comprendre, tant pis pour lui !
« T’es vraiment le dernier des abrutis, c’est pas possible ! » Frederiks me bouscula sèchement, mon dos cognant contre les casiers alors que je le regardais tout en essayant de conserver un minimum de calme. « Hey, doucement. Je t’ai pas insulté à ce que je sache… » Sa bouche s’étira dans un grand rire sec et insupportable aux oreilles. « Tu ne m’as pas insulté, tu viens juste de me faire encore perdre un paquet de frics, espèce de petit con ! » J’avais vingt et un ans et, en toute franchise, cela faisait déjà plusieurs mois que je me mordais les doigts de m’être fait influencé et manipulé par ce cher Frederiks. Tout ce qu’il m’avait promis n’était que poudre aux yeux. Gloire, grandeur, succès. Tout n’était que de la frime et ses paroles dorées ne valaient que du toc. La seule chose qu’il m’apporta, c’était une réputation dans un monde tout sauf professionnel ou, tout du moins, pas professionnel dans le sens où je l’entendais. Son univers ? C’était un ensemble de magouilles où tout n’était que combats truqués et matchs déjà courus d’avance. Au début, je n’en n’avais pas conscience car j’étais son nouveau poulain. J’étais le puncheur aux œufs d’or qu’il donnait toujours gagnant sans que je n’en n’ai réellement conscience. Il pariait en me donnant vainqueur et tout allait bien. Puis, au bout d’un moment, au fil des matchs, la donne changea. La première fois, il vint me trouver dans les vestiaires, pendant que je me préparais, en me suggérant que la défaite était préférable pour cette fois-ci. Puis, ça s’est répété… Une fois, deux fois, trois fois… Le seul problème, c’est que sur le ring, je me moquais totalement de ce qu’on me disait. J’étais là pour boxer et pour rien d’autre. Une vision des choses qui me poussa finalement à cette sévère dispute avec Frederiks car, en fin de compte, je commençais plus à lui faire perdre de l’argent qu’à en gagner. « Ecoute, tu m’as dit qu’avec toi je pourrais boxer et devenir pro’, c’est pour ça que je suis là, pas pour le fric ! » Réagis-je en le dégageant de moi. « Un boxeur pro’ ? Mais regarde-toi ! T’as même pas d’allure. T’es même pas foutu de lire ‘round’ sur une pancarte. T’as rien, tu viens de rien et ton nom ne vaut rien ! Alors t’as aucune chance de devenir pro’ ! Sans moi t’es fini, t’es une lavette, on t’oublie et on te jette dans la cuvette. Tu passes à la trappe et c’est fini. Tu piges ça dans ta petite tête de con ? » Revint-il vers moi en terminant son discours d’une petite pichnette sur le front. Ma tête recula par réflexe. Il m’énervait et, en plus, je me sentais insulté comme jamais. C’en était tout simplement trop ! Je pouvais plus encaisser ce genre de considération de sa part. Tant pis ce que cela me coûterait ! « Je préfère n’être rien que de continuer avec toi ! » Ponctuais-je sévèrement après lui avoir décroché un solide crochet du gauche. Ce n’était pas sur cette voie que je trouverai ma vie, que je trouverai mon véritable chemin…
Réapprendre son rêve
« Je veux pas te foutre dans la merde Bastian, mais j’ai vraiment pas de quoi te payer là… » Je levai la main comme pour lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire. « C’est pas grave. Je m’arrangerai avec Monsieur Barzano. Mais la semaine prochaine faut vraiment que tu me payes, d’accord ? » Il me fit un oui de la tête avant de me saluer. Pour ma part, je quittais l’échoppe de ce mec et continuais mon petit tour du quartier. Balle de tennis en main, je la faisais rebondir sur le sol comme un réflexe nerveux. C’est comme si ça me passait le temps. Voilà plusieurs mois déjà que j’avais quitté Frederiks et que je n’avais plus remis un seul pied sur un ring de boxe. J’avoue que ça me manquait énormément. Je ne sais pas si ça été un jour pareil pour mon père mais, j’avais ça dans le sang, j’avais ça dans les tripes. Et ne pas me retrouver en train de cogner un autre puncheur, c’était comme m’enlever toute une partie de moi-même. Malheureusement, je n’avais plus rien pour boxer. Giano m’avait viré et je n’avais pas essayé d’y retourner, Frederiks était relégué dans le tiroir des souvenirs que je préférais oublier et, ma seule et unique consolation, c’était un sac de frappes qui trônait au milieu de mon salon ainsi que les cassettes vidéo des matchs de mon père. Une erreur de jugement m’avait coûté cher : m’avait coûté mon rêve et ma passion. Et dans l’état actuel des choses, je ne savais tout simplement pas quoi faire pour changer la donne. En attendant, je m’étais enfin 'fixé' dans un petit boulot. Je bossais pour Tony Barzano, un organisateur de pari, une sorte de bookmaker… Enfin je sais pas si on peut appeler ça comme ça. Bref, il organisait des paris, pas spécialement légaux, et moi j’étais le mec qui venait chercher les mises, les payes et le fric que les gens perdaient. Ce n’était pas spécialement ce qu’il y avait de plus glorieux mais je voulais plus être enfermé entre quatre murs. Les magasins et autres, j’avais suffisamment donné. Puis, d’une certaine façon, ça me laissait pas mal de temps libre ! « Alors, Bastian, tu as de l’argent pour moi ? » Une fois que ma ronde était terminé, je le retrouvais dans sa belle audi noire aux vitres teintées. Il avait toujours l’art de me recevoir avec des costumes. Tiré à quatre épingles, un homme du grand monde. « Voilà, monsieur. Il manque juste le vieux Franck qui paiera la semaine prochaine. Ainsi que John, Stefan et Walter. » Lui répondis-je en lui tendant son enveloppe. Ce dernier l’attrapa et hocha lentement de la tête tout en comptant les billets. « Hum… Et je suppose que tu n’as pas su les convaincre de rendre l’argent tout de suite ? » J’haussai les épaules, comprenant bien ce qu’il voulait dire par là mais je n’étais pas adepte des violences gratuites, vraiment pas. « Ben, ils ont dit qu’ils paieraient la semaine prochaine donc, je me suis dit que c’était pas nécessaire. » Un soupir quitta ses lèvres pendant qu’il recomptait l’argent. « Tu sais Bastian, je t’aime bien mais, sincèrement, tu devrais arrêter d’être si gentil. C’est un coup à continuer de te faire avoir sans arrêt, tu sais ça ? » J’hochais de la tête, un peu gêné sans rien répondre alors qu’il attrapa quelques billets avant de me les donner. « Enfin, en attendant, voilà pour toi. » « Merci monsieur Barzano. » J’attrapai l’argent et le rangeai dans la poche intérieure de ma veste. Je m’apprêtais à sortir avant que Barzano ne me coupe dans mon élan. « Et sinon, quand est-ce que tu vas te décider à reprendre les gants ? » Ma main sur la poignée de la portière, j’haussai à nouveau des épaules. « Je sais pas… Enfin, je me dis que ça viendra quand ça viendra. » Il poussa un soupir en secouant la tête. « Tu sais Bastian, la chance, faut aller la chercher, la trouver. Et avec ton talent, tu mérites plus que de te cantonner à aller chercher mes payes toutes les semaines, tu crois pas ? » Il n’avait pas tort, enfin une partie de moi lui donnait raison. Mais c’est vrai que l’expérience avec Frederiks m’avait tellement désarçonné que mon capital combattivité n’était plus ce qu’il était avant. « Je sais pas… Enfin, ouais, vous avez surement raison… » « Tu veux me faire un petit plaisir ? » Je plongeai mon regard dans le sien, marquant mon attention et mon accord à ce qui comptait me demander. « Passe voir ton ancien coach et oublie un peu ta fierté. » J’ouvris la portière sans vraiment lui donner de réponses mais il ne lâcha pas son conseil. « Bastian, tu m’as entendu ? » Ce fut à mon tour de soupirer. Je pris quelques secondes avant de me retourner face à lui. « Je vais essayer, monsieur Barzano… » « N’essaie pas, fais-le ! » La portière se referma, le véhicule démarra et je me retrouvais alors face à cette demande et ce conflit intérieur. Je n’allais pas voir Giano uniquement à cause de ma fierté mais, il fallait l’admettre, car je me sentais coupable de ne pas l’avoir écouté, de l’avoir lâché, de l’avoir laissé tomber… Et, de ce que je connaissais de lui, je n’avais aucune idée de comment arranger ça !
Il était passé minuit. Je n’étais pas parvenu à trouver le sommeil. Las de me retourner sans cesse dans mon lit, j’étais finalement sorti pour aller faire un tour, prendre l’air, me changer les idées. Je m’achetai une bière auprès d’un vendeur de nuit et finit par me poser face au gymnase de Giano. Décapsulant la bouteille, je restai là un bon quart d’heure, le temps de boire ma bouteille et de repenser à mes longues séances d’entraînement en compagnie de cet ancien coach. Je me demande si mon père aurait été pareil que lui, voir encore plus dur entraîneur. Après tout, Giano était le seul homme sur cette terre à m’avoir aidé, aiguillé, guidé. Mais dans ma tête, je ne faisais que me répéter ces dernières paroles lorsque je suis parti rejoindre l’autre abruti. Monsieur Barzano n'avait certainement pas tort, l’était peut-être temps que j’agisse comme un homme et que j’aille affronter cet ancien ami. Qu’est-ce que ça me coûtait de faire le premier pas ? De me faire engueuler comme du poisson pourri ? Vu que ces entraînements étaient à la dure… Finalement, je laissai le cadavre de ma bouteille sur le bord du trottoir et entrai dans la salle. Faudra que j’apprenne un jour à Giano à verrouiller ses locaux… Je me rendis dans cet endroit, dans ce chez moi que je connaissais encore par cœur. Rien n’avait bougé, que cela aille du sac de frappe aux rameurs ou en passant par le ring. Ah, ce ring… Qu’est-ce qu'il m’avait manqué ce ring… Je ne me fis pas prier pour monter dessus et commencer à me remémorer toutes les séances avec Giano et mes différents sparrings partners. J’en avais chié ici… J’en avais perdu de la sueur… « Qui est là ?! » La voix à moitié éveillée et maugrée de Giano m’arracha un sursaut. « Salut, Giano… » Il s’avança, allumant au passage les lumières de la salle, apparaissant alors en peignoir et pantalon de pyjama. « Qu’est-ce que tu fous la blanc-bec ?! Me semblait t’avoir dit que je voulais plus revoir ta gueule d’abruti dans mon gymnase… » Toujours aussi agréable, il n’avait pas changé d’un pouce. « Je sais, je… Je voulais juste revoir cet endroit, c’est tout… » Il fronça les sourcils, délaissant toute trace d’amabilité sur son visage. « Tu voulais revoir cet endroit ? Pour te rappeler que c’est totalement miteux par rapport à tes montagnes d’or avec ta maquerelle, c’est ça ?! » « Non, Giano, ça n’a rien à voir… J’ai lâché Frederiks… » Son visage afficha de la surprise. Bon signe ou mauvais signe ? C’est vrai que, naïvement, j’espérais que cela adoucisse mon ancien coach mais que du contraire ! « Oh, t’as lâché Frederiks… Et tu crois peut-être que ça te donne le droit de revenir ici, comme une fleur ? » Je n’avais rien à lui répondre, demeurant immobile sur le ring, mon regard ne cessant de basculer entre le visage de Giano et la surface du ring. « ALLEZ ! FOUS-MOI LE CAMP DE CE RING ET DEGAGE D’ICI !!! » Soupirant, je descendis du ring mais, contrairement à la dernière fois, je ne quittai pas la salle, j’allai tout droit en face de mon interlocuteur. « Giano, écoute, je t’en prie, je suis désolé… J’étais largué, je… Ca n’allait pas là-dedans… » Dis-je en désignant ma tête avant de poser mes mains sur ses épaules. « Tout se barrait en couilles pour moi et... Et, j’ai pas voulu t’écouter car je pensais que ce connard était la solution alors que, finalement… Enfin, je suis désolé Giano, sincèrement, je suis désolé… » Je le vis dans ses yeux que mes mots ne le laissaient pas insensible. Il demeura plusieurs secondes à me regarder dans un silence total, insistant et lourd avant de brusquement chasser mes mains de ses épaules. « Tu te crois où ? Chez les mauviettes ? J’ai pas besoin que tu viennes pleurnicher chez moi parce que t’as fait le con ! » Il se détourna de moi et alla chercher une paire de gants qu’il revint me plaquer brutalement sur le torse. « Moi ce que j’ai besoin, c’est d’un boxeur en qui je peux croire et en qui je sais que je peux avoir confiance ! Moi ce que je veux, c’est retrouvé le Bastian que j’ai connu et qui avait la niaque ! Celui que personne ne pouvait brisé tellement il en avait dans les tripes et tellement il en avait là-dedans ! » Proclama-t-il en ponctuant ces derniers mots de son index s’enfonçant au niveau de mon cœur. « Moi ce que je veux c’est que tu me fasses confiance et que tu me le dises quand ça va pas ! Car le Bastian que j’ai connu et que j’ai aimé c’était le Bastian qui boxait par passion et par envie. Pas celui qui boxait pour devenir célèbre et se prouver quelque chose, à lui ou à son père ! » Il laissa la paire de gants dans mes mains et posa, cette fois-ci, son index au niveau de ma tempe. « Et quand t’auras été foutu d’imprimer ça dans ta petite caboche de blanc-bec, alors là, ouais, peut-être que je te laisserai revenir ! » Cette fois-ci, ce fut le premier à se défiler en tournant les talons, mais il était hors de question que je laisse passer ce début de chance ou d’espoir. « Giano, je… Je veux apprendre à boxer… » Lui dis-je en toute sincérité, comme la toute première fois, comme si je le sentais au fond de moi-même que j’avais besoin de repartir de zéro pour tout recommencer selon les règles de l’art. S’arrêtant net, je le vis avoir un soupir avant de retourner sa tête à moitié vers moi. « Ramène tes gants et tes pompes demain. On verra si t’as ce qu’il faut dans le ventre pour apprendre à boxer… Blanc-bec… » Alors qu’il repartait dans son appartement à l’étage, je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire attendri et touché aux lèvres. Ce ne serait pas facile, ce ne serait pas évident. Mais j’avais retrouvé Giano… Et en le retrouvant lui, je savais que je retrouverais le véritable chemin des gants !
Détermination nouvelle...
« Bastian ? » Sa voix me faisait frissonner de tout mon être, d’autant plus lorsqu’elle prononçait mon prénom de cette manière. Cela faisait un mois que j’avais fait la connaissance de June. Une rencontre hors norme pour une personne peu orthodoxe si l’on peut dire. Mais il est clair que je ne pourrais jamais oublier les circonstances de notre première prise de contact… Une nuit embrumée au cœur de Londres. Un couple au cœur d’une ruelle. Des cris, des plaintes, une tentative malsaine et honteuse d’abus sur une femme totalement faible et incapable de lutter. Saoule ou droguée par son bourreau ? Je l’ignorais totalement. Mais qu’importe mon ignorance, il était hors de question que je laisse une demoiselle en détresse en prise à un tel monstre. Je me suis opposé à cet agresseur et, pour la première fois, j’ai réellement utilisé mes poings en dehors d’un ring. Sur l’instant, je n’ai pas eu le temps de penser, je n’ai pas eu le temps de relativiser. Je n’avais vu que l’urgence de la situation : il fallait que je libère cette femme de son cauchemar. Une fois que le compte du pervers fut réglé, j’aidai cette femme à se relever et l’escorta jusque chez moi. J’aurais bien pu prendre son portefeuille et lire son adresse sur sa carte d’identité… Sauf que je ne savais toujours pas lire pour ainsi dire. Et, aller savoir pourquoi, je ne me voyais pas spécialement appelé les secours, un service d’urgence ou quelque chose dans le genre. Alors oui, je l’ai ramené chez moi. A peine fut-elle allongée qu’elle reprit un peu connaissance et commença un honteux jeu de drague vaseux. Mais, aussi belle soit-elle, son état second m’inquiétait et je la maîtrisai de telle manière à ce qu’elle finisse par s’endormir et qu’il ne se passe rien. Le lendemain, lorsque je me réveillai, elle n’était plus là, partie, laissant simplement un mot indéchiffrable pour moi sur la table basse du salon. Telle fut notre première rencontre, notre premier contact. Autant cela ne remontait qu’à un petit mois que cela nous a laissé pas mal de temps pour se revoir, se retrouver et lier connaissance. Le hasard voulait qu’elle n'habite qu'à deux maisons de ma pittoresque demeure. Une occasion parfaite pour moi avoir le plaisir de la revoir, encore et encore… Car, si ma bienveillance m’avait guidé à ne pas répondre à ses avances lors de notre ‘premier soir’, il fallait bien que je l’admette : au premier regard, j’étais devenu tout simplement esclave de cette femme et de sa beauté. Sa silhouette fine et gracile, soulignée par la beauté de formes aussi divines que parfaites. Cette voix envoutante qui électrisait tous les pores de ma peau lorsqu’elle se manifestait. Et puis ce sourire, ce sourire incapable de laisser un colosse de pierre insensible. Sans oublier ce regard, si profond et à la fois si perçant… Les sensations ressenties auprès d’elle étaient magiques et uniques. Lorsqu’elle siffla mon nom avec cette pointe de sensualité, je m’apprêtais en réalité à regagner mon petit chez moi. J’étais en train d’enfiler ma veste, cette dernière atterrissant sur mes épaules lorsque je me retournai face à June. « Tu peux rester encore un peu, tu sais… » Naturellement, ses mains vinrent se poser sur le col de ma veste pour arranger ce dernier. On avait cette sorte de complicité et de feeling malgré une différence d’âge évidente. Cette espèce de jeu du chat et de la souris, ou plutôt d’une version plus intimidée, ou chacun semblait attendre de l’autre qu’il fasse le premier pas. « Ouais, je sais… M’enfin, ça vaut peut-être mieux, non… ? » Mon regard fixait le sien. J’avais autant envie de June que je craignais de succomber à la tentation. Faut dire que je n’étais pas plus qu’un punching ball ambulant. Ma vie se résumait à cogner dans des sacs, dans des bras, dans des têtes, dans de la chair. Et lorsque ce n’était pas ça, c’était pour aller réclamer de l’argent à des débiteurs. En dehors de ça, je n’avais rien, je ne possédais rien. Et face à elle, j’avais même la sensation de n’être rien. Comment moi ? Pauvre mec paumé et illettré de Londres, j’aurais pu apporter quoique ce soit de concret et de constructif à une femme d’une telle allure ?! Elle me répondit par une petite moue avant d’hocher de la tête, tout en frottant instinctivement le plat de ses mains sur le sommet de mon torse. « Moui, sans doute… Bonne nuit alors ? » Je fuyais son regard, laissant apparaître également une petite moue avant d’opiner du chef. « Je… Ouais, bonne nuit… » Elle avait l’air aussi déçue que frustrée, exaspérée et même triste. Je ne traînai pas à tourner les talons pour chasser cette vision de ma tête. Oui, quelque part, je m’en voulais à moi-même de paraître aussi dégonflé. Mais j’avais une telle boule de peur et de stress au creux du ventre que je me sentais paralysé de la moindre initiative. Or mis les pires en la matière ! Je sortis de chez elle en claquant presque la porte pour que, au bout de quelques secondes, je revienne face à cette fameuse porte. Je sonnai et attendis quelques instants avant que le visage de June ne réapparaisse. Son expression, ce mélange de déception et de frustration m’avait tellement troublé et perturbé que je me suis dit qu’il était temps de balayer mes peurs, ne fut-ce qu’une seconde, ne fut-ce qu’un instant, ne fut-ce qu’un baiser ! J’attrapai son visage dans ma main et scellai mes lèvres aux siennes. Elle me tira par le col et referma la porte d’un coup de pied. Nos vêtements se sont éparpillés à travers l'ensemble des pièces que nous traversions. La nuit nous a paru courte, trop courte… Mais d’un épuisement tout simplement jouissif. La plus belle des nuits que je connus pour la plus belle femme que je n’avais jamais rencontré. Un bonheur différent, un plaisir incommensurable et un épanouissement inégalé. Oui, cette nuit fut la plus merveilleuse de toutes et c’est presque avec des pieds de plombs que je quittai sa chambre et son domicile pour finalement aller ‘travailler’ et ensuite me rendre à la salle. J’étais sur un petit nuage, toute la journée durant. J’étais à la fois sur terre mais également dans un autre monde. En réalité, je n’arrivais pas à effacer la moindre seconde des instants passés avec June et, cela me donnait une soif, une faim, une force et une volonté que je ne m’étais jamais connu ! Cette sensation qui vous prend par le cœur, par les tripes avec une telle vigueur et une telle chaleur que votre dernier souhait serait que ladite sensation disparaisse. Mais c’est à croire que ce qui se ressent chez l’un ne se ressent pas forcément chez l’autre. « June ? Y a longtemps que t'es là ? » J'étais sur le chemin du retour, à quelques mètres de chez moi, lorsque je l'aperçu, assise sur le pas de la porte. Elle releva un visage neutre vers le mien et me fit un bref sourire de circonstance. « Fallait que je te parle... » Je fronçai les sourcils et tendit mes mains pour l’aider à se relever. Naturellement, je laissai mes mains sur ses bras, la tenant assez proche de moi. Mais elle se faufila pour se dégager finement de mon ‘emprise’. « Qu’est-ce qui va pas ? » Elle secoua la tête. « Rien, rien… Juste que, voilà, je… Je pense qu’on a fait une bêtise cette nuit… » Alors là je comprenais plus rien. Je restais la, face à elle, les bras ballant et la bouche entrouverte comme une carpe. « June, c’est toi qui… » « Oui, oui, je sais… » Se mordit elle la lèvre nerveusement tout en venant replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. « Je sais que j’ai voulu que tu restes et, enfin, je dis pas que j’ai passé un mauvais moment mais… Je me sens pas prête pour ça, c’est tout. » Mes sourcils de plus en plus froncés, j’y comprenais de moins en moins. Je sais que je suis pas le mec le plus malin au monde mais là, rien. Je naviguais dans l’incompréhension totale. « Désolée… » Conclut-elle avant de me laisser pantois sous le pas de ma porte pendant qu’elle reprit la route afin de rentrer chez elle. Difficile de savoir ce qu’il en était, difficile de comprendre… Et difficile d’entrevoir que ceci n’était que le début d’une histoire qui risquait d’être bien compliquée… Pour l'un comme pour l'autre !
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 13:49 par Invité
bienvenue à toiii et bon courage pour ta fiche!
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:05 par Invité
Steven Si y en a bien un que j'aime bien dans le cast TVD, c'est lui ! Bienvenue à toi :)
Alycia Hemsworth
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:28 par Alycia Hemsworth
Excellent choix
Bienvenue chez nous & bon courage pour ta fiche Si tu as besoin, n'hésite surtout pas
En attendant d'être validé tu peux venir papoter sur la cb cb ou faire un tour sur le flood pour faire plus ample connaissance avec nous Ça c'était pour le côté staff
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:29 par Invité
Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche.
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:31 par Invité
bienvenue parmi nous
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:43 par Invité
Bienvenue !
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 14:49 par Invité
Bienvenue
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(✰) message posté Dim 8 Fév 2015 - 15:58 par Invité
Eh bien, quel accueil de folie dites moi
Un énorme merci à tous pour votre accueil et vos messages, ça fait vraiment super plaisir :luve: :luve: :luve: