(✰) message posté Sam 24 Jan 2015 - 12:45 par Invité
Give me love like never before...
"Je suis rentré !" Un peu plus en retard que prévu d’ailleurs, tu espères qu’il ne t’en voudra pas. Tu as oublié l’heure, trop occupé par les mouvements que tu t’évertuais à reproduire avec ton corps. Tu t’es oublié, tandis que tu communiquais tous tes sentiments par le biais de ces gestes spécifiques, qui te permettent d’évacuer toute la frustration accumulée durant toutes ces années. Danser est ton échappatoire, ça te permet d’extérioriser ce que tu ressens en ton fort intérieur. Sur une seule jambe, tu tournes dans le vide, tu t’exprimes comme tu le souhaites, sans limites ou obligations. Tout seul, dans la pièce, ton reflet domine l’espace par le biais des miroirs. Tu en avais besoin ce soir, tu commençais à étouffer. Tu as repensé à ton enfance gâchée, aux derniers mots que ton frère, ou devrais-tu plutôt commencer à l’appeler demi-frère depuis le temps, t’a adressé en face. Aujourd’hui, ils t’ont appelé. Pour demander de tes nouvelles. Prétendant qu’ils en ont quelque chose à foutre. Tu as répondu poliment, mais de façon à te débarrasser d’eux le plus vite possible. Cette hypocrisie qui découle de chacune de leurs voix… Tu les détestes. Tu les as toujours haï, vivant avec eux, partageant le même toit. Tu te sentais même coupable, parce que c’est ta famille, et que malgré le fait qu’eux ne t’aiment pas, toi tu aurais du agir différemment. Au final, le mensonge était là, palpable, et toi, tu l’as manqué, comme le dernier des imbéciles. Mais bon, vaut mieux tard que jamais non ? "Miles ?" Ta voix résonne dans le grand appartement que vous partagez depuis maintenant deux années. Jamais, même dans tes rêves les plus fous, tu n’aurais pu imaginer que les choses tournent de cette façon pour toi. Depuis que tu l’as vu pour la première fois, tu es tombé amoureux de lui et ce jour-là, tu as également du te défaire de l’idée qu’un jour, ça pourrait se concrétiser. Après tout, les circonstances de votre rencontre n’étaient pas idéales. Tu étais amené à fantasmer sur lui, à te faire des films où tu es quelqu’un d’autre qui pourrait le séduire; pas le petit garçon que tu étais, qui rougissait lorsqu’il rencontrait son regard, qui avait tout ce désir de lui dissimulé dans les abysses de sa personne. Pourtant, tes songes étaient devenus réalité, et il t’avait embrassé. Depuis, tu es avec lui, tu ne respires qu’à travers lui, tu n’aimes que lui, tu ne touches que lui. Tu n’es complet que quand il est près de toi. Et la distance t’insupporte, même pendant quelques heures. Ça commence à te démanger, à te bouffer de l’intérieur, il te manque la minute même où il disparaît de ton champ de vision. Et chaque fois que tu le revois, tu sens ton myocarde qui bondit dans ta cage thoracique, comme s’il voulait en sortir pour se précipiter vers lui. Quand tu te retrouves dans ses bras, toutes tes blessures se calment, et il n’y a plus rien d’autre qui compte.
Tu parcours le living-room, tu déposes le sac où se trouve ton ordinateur sur la table et tu te mets en quête de ton amoureux. Il doit sûrement en train de fumer une clope en dehors de l’appartement, tu n’aimes pas spécialement qu’il ait affaire à ce poison pour les poumons, mais bon dès qu’il voit ton air indigné, il s’empresse d’éteindre sa cigarette et il se fait pardonner… de la plus délicieuse des façons. Tu te diriges vers le balcon, les mains derrière ta nuque pour la masser précautionneusement, un peu tendue. Les lumières de la ville l’éclairent et te permettent de distinguer la disposition de la table. Un sourire vient étirer tes lèvres, s’installant délicatement, et la chaleur familière vient s’agripper à ton cœur pour l’envelopper dans ce cocon protecteur et réconfortant. Tu t’approches, tu reconnais certains plats qui sont tes préférés, c’est un vrai festin que tu as devant toi. Pourtant, ce n’est pas ton anniversaire, et tu ne te rappelles pas d’une date spéciale à célébrer. Son souffle de braise vient courir dans ton cou, révélant sa présence bien avant même que ses mains ne s’installent sur tes hanches. Un soupir d’aise quitte ta bouche lorsque son contact t’assaille, tu as toujours été faible dès qu’il te touche, dès qu’il te parle, dès qu’il te fixe avec ses magnifiques pupilles, même. Sa bouche court sur ta peau, t’arrache des frissons. Tu sens tes poils s’hérisser, ta respiration errer. Même après tellement de moments partagés avec lui, il arrive toujours à t’exciter au moindre jeu, au moindre effleurement. Son pouvoir sur toi est juste énorme, son influence est infinie. "Je te cherchais, tu étais caché où, à m’attendre au juste?" Tu te laisses faire, victime de ses jumelles qui insistent sur la peau de ton cou, qui descendent vers ton épaule. Tu es tellement faible, tu n’arrives même pas à bouger de peur de gâcher le moment. Il gagne tout le temps, il est fier conquérant de ton royaume, tu n’opposes aucune résistante et tu baisses les armes, soumis. "Non pas que je n’aime pas ça… Enfin tu sais que j’adore ça… Mais un de nos voisins est en train de se rincer l’œil…" Tu jettes un regard assassin à l’intrus, tu n’aimes pas qu’on t’observe durant ton intimité avec ton homme, tu n’aimes pas qu’on envahisse votre territoire. Pour la peine, tu échappes à son emprise, tu te retournes pour lui faire face, puis tu fonces vers sa bouche, tu t’en saisis entre la tienne et tu lui offres un baiser passionné, caressant son torse puissant au passage, ce même torse sur lequel tu aimes bien te reposer ou que tu adores redécouvrir à chaque fois avec ta langue ou tes doigts. "Tu m’as manqué aussi, mon amour." Espiègle, tu lèches son menton avant de remonter pour l’introduire dans son orifice buccal, pour la réunir avec sa bien-aimée. Elles se cherchent, se trouvent, s’enlacent et s’offrent toute l’amour dont elles sont capables. Tes bras vont se nicher derrière sa nuque, tandis que ses mains sont toujours là à caresser ta taille. "Tu m’as préparé quoi, ce soir ?"
(✰) message posté Lun 26 Jan 2015 - 3:52 par Invité
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(✰) message posté Mer 28 Jan 2015 - 2:49 par Invité
Give me love like never before...
Fou de désir. Aliéné par votre proximité. Le bout de ses doigts trace des traînées de feu sur ta peau, toute en douceur. Ta raison te quitte petit à petit, elle se dissipe dans l’air, elle fond sous la chaleur de vos corps. Chaque mouvement t’arrache un million de petits tremblements, chaque expiration qui finit sur ta peau te fait tourner la tête. Tu n’as d’yeux que pour lui, tu meurs pour lui, petit à petit. Tu n’imagines plus une existence sans lui, un jour sans son sourire pour venir te réchauffer le cœur. Depuis que vous êtes ensemble, tu te trouves dans un rêve éveillé, un monde utopique où tout est possible. Après tout, quand tu l’as rencontré, tu as toujours cru qu’il ne sera qu’un éternel fantasme inassouvi. Tu étais dans ton coin, tu te sentais seul. Il est venu te sortir de ta solitude, il t’a donné de quoi rêver la nuit, il t’a sorti de ta misère. Tu as tellement eu mal quand tu as su que tu n’auras plus l’occasion de le voir, puisque ton frère s’en allait. Puis il est revenu dans ta vie comme un vent violent, il a tout chamboulé, ouragan de magnificence. Tu t’es perdu dans ses yeux, il t’a embrassé, et c’était comme s’il t’avait jeté dans le vide du balcon sur lequel il t’a offert ses lèvres. Tout avait changé ce jour-là. Ta perception, ton goût des choses. Chamboulé, tu avais même accusé une blague qu’on voulait te faire, tu cherchais les caméras, tu cherchais les gens qui devaient inévitablement se moquer de toi, toi le petit Williams qui s’est entiché du meilleur ami de son frère, qui ne l’a pas repoussé lorsque sa bouche était venue trouver la sienne. Tout pour ne pas croire que quelqu’un comme toi a eu le droit à l’attention venant de quelqu’un comme lui. Tant d’insécurités dégoulinent de tes pores, tant de doutes te nouent les entrailles, encore à ce jour. Tu te réveilles la nuit parfois, en sueur, et tu cherches à côté de toi. Tu vérifies s’il est toujours là, et tu retournes te blottir dans ses bras rassurants. Tu te rappelles encore de la fois où tu avais été sujet d’une crise de panique quand tu ne l’avais pas retrouvé, quand tu l’avais cherché dans tout l’appartement en larmes, quand tu l’avais finalement repéré dans la piscine parce qu’il n’arrivait pas à dormir. Il t’avait mouillé avec l’eau d’où il était sorti, il t’avait serré fort contre lui, te murmurant des paroles pour te calmer. Il n’avait pas cherché à comprendre, il avait cru à un cauchemar tout simplement. S’il savait à quel point tu as peur… Peur de le perdre, peur qu’il ne t’aime plus, peur de faire un faux pas. Après tout, tout le monde s’est éventuellement lassé de toi, tout le monde t’a abandonné à un moment ou un autre. Pourquoi pas lui ? Il est ton talon d’Achille, ta faiblesse absolue. Il possède un grand pouvoir sur toi, que tu lui accordes sans y penser à deux fois. Résigné, lâche, tu te sers sur un plateau d’argent. Tout ce qui t’appartient, tout ton être. À lui, juste à lui. Et ça ne sera jamais réciproque. Il s’acharnera à te le prouver, mais jamais il n’y arrivera. Tout simplement parce que les imbéciles comme toi ne finissent pas avec ceux qui sont comme lui. Tu sais qu’il t’aime, mais ce n’est qu’une illusion. Il doit être détraqué pour éprouver des sentiments pour toi, et tôt ou tard, il se rendra compte de son erreur, il te quittera. Tu es horrible. À penser de la sorte alors que l’homme que tu affectionnes plus que tout au monde est aussi attentionné, aussi doux à ton encontre. Boule d’émotions contradictoires, tu l’embrasses, tu le fais soupirer, et ça ne fait qu’ajouter à ton exaltation. Tu adores produire cet effet-là sur lui. Tu adores lui plaire. Tu en tires un malin contentement. Sa main s’attarde sous ton ventre, sous le tissu, et tu oublies de respirer. Haletant, tu te dégages. Pas encore. Sois sage. "Je me demande si on peut passer directement au dessert." Le désir s’empare de toi, te prend en otage. Il t’attire loin du rivage de la sagesse, et l’eau commence à monter le long de ton corps. Tu perds pied, ton index et ton majeur se baladent sur son bras, sournois. Il te colle à lui, possessif, il reprend le baiser là où vous l’avez laissé, tu te délectes de cet échange de salives, tu avales la sienne avec plaisir. Si ça continue comme ça, au diable le dîner, ça va finir au lit avant. Vous ne faites pas dans le rapide quand vous vous y mettez, tous vos gestes sont spontanés mais pourtant calculés, vous faites durer cela pendant longtemps pour que la délivrance en vaille la peine. Il s’éloigne, il a compris. Il décide d’être rationnel, et tu en bouderais presque. N’es-tu pas assez séduisant pour lui ? Pour le forcer loin du bon sens ? Tu sais que c’est la bonne chose à faire, pourtant le soupçon te ronge, toi l’idiot qui ne comprend rien à la vie. "Je t’aime aussi." Dans un murmure fragile, preste. L’entendre te le dire te fait toujours un drôle d’effet. Comme si c’est un mensonge. Tu mets du temps à t’y accoutumer, comme un gamin qui doute de l’amour inconditionnel de ses parents. Puis tu finis par capituler. Bien sûr qu’il t’aime, espèce de naïf, autrement tu ne serais pas dans ce décor, à ses côtés, à vivre une vie que tu n’aurais jamais cru avoir le luxe de mener. Une vie de bonheur absolu, une routine qui a fini par s’installer et qui est agréable, loin d’être monotone. Une union avec la personne avec qui tu voudrais passer le restant de tes jours. Ton haut t’habille à nouveau, retourne à sa position d’origine. Ses doigts sont partis. Pour venir se joindre aux tiens. Là où ils appartiennent…
Il te guide vers la table, te fait assoir sur la chaise qui t’est destinée. Habiles, ses articulations viennent dénouer les tensions dans tes épaules. Tu fermes les yeux et tu gémis d’allégresse. C’est que tu en aurais bien besoin. Tu masses les gens à longueur de journée pour qu’ils aillent mieux, mais personne ne te rend la politesse. Cruel, il s’arrête en chemin, il vient déposer un petit baiser sur ta nuque et une toute aussi légère morsure sur ton lobe. Il file, il s’éloigne, et bien qu’il t’annonce qu’il revient dans un moment, ton cœur se serre. Tu ne peux pas supporter la distance. Une fois installé à ta vue, tu lui adresses ton plus magnifique sourire. Bon enfant, il révèle tes dents. Tu te mets à manger les légumes déposes sur ton assiette par ses soins, te délectant de sa cuisine. Il a toujours été doué pour ça. Et pour plein d’autres choses aussi. Lui, il ne fait que t’observer. La fourchette s’immobilise en chemin vers ta bouche, tes sourcils se rejoignent et tu te noies dans le bleu de ses prunelles avant de la déposer doucement dans l’assiette. "Tu attends que je t’invite à manger?" Contrarié, tu ne comprends pas pourquoi il se retient. Tu ne supportes pas quand il te regarde comme ça, comme si tes gestes sont les plus adorables du monde. Il n’arrête pas de te dire qu’il te trouve mignon, et ton myocarde, conséquemment, rate un battement. Ça te fait tellement de l’effet, et tu détestes l’avouer. "Je suis un peu tendu, désolé mon ange. J’ai…" Non, tu n’as pas le droit de lui parler de ta famille. Les problèmes avec eux sont indépendants de ta relation avec lui. Tu ne l’as jamais dérangé avec ça, et ce n’est pas aujourd’hui que tu vas changer d’avis, que tu vas gaffer. Maladroit, tu tends la main pour te saisir la sienne et y appliquer une légère pression. "Je suis las, j’ai besoin de repos je crois. Heureusement que demain, c’est le week-end du coup." Ton pouce dessine des cercles sur le dos de sa main, tendrement. Un petit rire t’échappe. "Puis j’aurai bien besoin de beaucoup plus que quelques secondes avec tes doigts experts. Mon corps est plein de nœuds que je n’arrive pas à défaire. J’ai subi beaucoup de stress au travail dernièrement." Tu n’arrives jamais à te masser toi-même, et il le sait. Tu en as toujours été incapable, quelque chose te bloque même pour les zones que tu peux atteindre. Abandonnant à nouveau son contact, tu te saisis de la pince pour lui mettre de la nourriture devant lui aussi. "Mange, ça me gêne que tu me surveilles." Les joues rosies, tu reportes ton attention sur ton propre plat, faisant semblant de ne pas remarquer son regard insistant. Il fait battre ton muscle cardiaque vite, si vite, tellement vite… Le dîner se passe plutôt bien par la suite. Il te fait rire, tu fais de même pour lui. Tu le complimentes sur le repas qui est parfait comme d’habitude, et vous vous retrouvez finalement opposés l’un à l’autre, un meuble vous séparant, rassasiés d’un côté mais pas de l’autre. "Monsieur avait prévu quelque chose d’autre pour la soirée?" Tes yeux s’allument, brillent d’excitation. Il est tellement beau, et tu t’aveugles avec toute la lumière qui se dégage de lui. Tu es dingue. Dingue de lui, dingue de vous. Tu quittes ton siège, tu te rapproches du sien. Il n’y a pas assez d’espace pour que tu te permettes de t’assoir sur ses genoux pour ce faire, alors tu te baisses, capturant sa lippe entre tes deux gourmandes. Tu n’en auras jamais assez de lui, tu auras toujours aussi envie de lui. Tu caresses ses cheveux, tu t’imprègnes de leur douceur. Tout est flou autour de toi, il n’y a que sur lui que tu es concentré. Un bouton saute, discrètement. "Oups…" Un rictus rusé vient s’installer sur tes babines, vient étirer tes traits. Tu as l’air d’un serpent vil qui a réussi à capturer sa proie. Un deuxième s’ouvre, révèle un peu plus du corps de ton bien-aimé. "Certaines œuvres d’art sont faites exclusivement pour être dévoilées au grand public, il serait cruel de les dissimuler plus longtemps." Et un troisième, tandis que tes pattes paressent sur les muscles gonflés. Tu ne te lasseras jamais de cette vision chimérique. Pas de logiciel d’édition d’image en jeu, ce que tu vois est bien réel, ce que tu touches existe bel et bien en réalité. "Quoique… Je vais garder ça pour moi, je suis égoïste." Tu retournes à sa bouche, tu t’en abreuves, tu t’approprie ses boutons de chair, tu les sens bien pointus, bien excités. Tu en rirais presque. Soudain, ton regard t’échappe, il s’en va ailleurs, tu t’interromps, la colère gronde. "Il nous regarde encore, ça commence à m’énerver… On peut rentrer à l’intérieur ?" Tu n’as pas honte de lui, pas honte de vous, mais il y a certains aspects que tu veux garder pour toi, dans le confort de votre vie privée. Agacé, tu te tiens debout, tu lui adresses un coup d’œil orageux. Qu’il vous foute la paix à la fin. Tu retiens une grimace qui en aurait dit long, et tu fais bouger ton épaule. Décidément, tu es bel et bien courbaturé…
(✰) message posté Ven 30 Jan 2015 - 1:26 par Invité
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(✰) message posté Mer 4 Fév 2015 - 3:24 par Invité
Give me love like never before...
Tu n’as jamais eu honte d’aimer les garçons. En fait, tu ne t’en es rendu compte que lorsqu’il est apparu dans ton atmosphère tel un météore. Tu as su que tu le voulais, que tu avais besoin de lui pour régir ton existence. A l’époque, tu croyais juste le désirer lui. Plus tard, il a disparu, et tu n’as pas su sur qui reporter tes fantasmes. Pendant longtemps, tu as erré sans but, tu ne retrouvais jamais l’excitation que tu avais quand tu le voyais. Ce n’est qu’après, quand tu l’as plus ou moins oublié, que tu as réalisé que ton truc, c’est les garçons. Tu as essayé avec une fille d’abord, mais tu n’as pas couché avec, tu l’as juste embrassée. Et bien que ça n’aie pas été désagréable du tout, tu sentais que quelque chose manquait et tu as abandonné, tu es allé du côté des mâles. Ça a plutôt bien marché, autant sexuellement qu’affectivement. Tu n’as jamais eu quelque chose de mémorable, qui vaille la peine de s’en souvenir. Ta première fois a été un fiasco, un vrai désastre. Plein de gestes maladroits, des mouvements inexpérimentés, de la douleur et pas de vrai plaisir. Juste un truc mécanique vite fait, et tu n’as même pas éprouvé de satisfaction d’avoir arraché un orgasme à ton partenaire, c’était trop facile. Tu t’es détesté pour cette mésaventure, mais bon il fallait bien commencer quelque part. D’ailleurs, tu avoues avoir essayé de l’effacer de ta mémoire. Pour toi, ta première vraie fois, c’est celle avec Miles. Il t’a fait ces choses que tu n’avais jamais vécues avant, et ça t’a fait tourner la tête. Tu en voulais toujours plus, tu as tout essayé avec lui, même les situations les plus incongrues, tu n’arrivais jamais à faire taire ce feu dans ton ventre. Tu le convoitais quand c’était fini, avant que ça ne commence, tout le temps. Et là encore, il te fait toujours le même effet, tu te demandes si un jour il arrêtera. Il suffit qu’il t’effleure, qu’il te parle, qu’il te regarde pour que tu veuilles fusionner avec lui à nouveau. Il est dans tes veines, il coule dans ton sang. Si les gens se disent «au revoir», toi tu ne pourras jamais faire tes adieux si un jour, il te quitte. Ce sera la fin de ton parcours, la fin de tout. Tu as tellement de choses à perdre. Non, tu as tout à perdre. Car il est devenu ton tout, et ça ne rimerait plus à rien sans lui. Amoureux incontestable, tu le noies sous toute l’affection que tu lui portes, tu en fais trop parfois, tu t’imposes à lui, tu ne supportes pas la séparation. Tu as peur qu’un jour, il quitte ton chevet étouffant pour retrouver la liberté, pour découvrir qu’il peut respirer à la surface. Tu voyages dans le train de la peur. Celle où tu te retrouveras sans lui. Il dit et répète, souvent, qu’il t’aime, et qu’il t’aimera pour toujours. Toujours est un rêve lent, dont on peut se réveiller à tout moment. Pourtant, tout ce que tu ressens pour lui est bien vivide, pulse dans tes veines, t’insuffle une nouvelle vie. Ça n’a rien d’irréel, tu n’es pas dans le songe. La phobie aussi est palpable, elle agresse ton corps de tremblements et de pleurs. Il suffit qu’il ne soit pas à l’appartement en même temps que toi pour que tu paniques, pour que tu te mettes à imaginer ce que serait ce décor sans lui. Mais tu n’en as pas besoin là, pas vrai ? Non, il vient de t’embrasser agréablement, de te faire goûter à son être encore une fois. Il a cette saveur dont tu ne te lasses absolument jamais. Il n’y a que le voisin fouineur qui t’exaspère, qui fait ressortir ces sentiments négatifs de ton cœur. Miles te demande de ne pas y faire attention, mais le poids de son regard est tellement désagréable. Il te prend les doigts entre les tiens, les lumières de la ville éclairent son visage ensoleillé. C’est l’homme de ta vie… Toi le vilain petit canard dont personne ne veut, tu as droit à cette merveille. Tu te laisses guider à l’intérieur, amusé par l’insulte silencieuse à laquelle a eu droit le dégueulasse. Avec admiration, tu le contemples en chemin, tu vois bien qu’il t’attire à la piscine intérieure. Tu l’adores celle-là. Après tout, quiconque te connaît sait à quel point tu es amoureux de l’eau. Tu y passes le clair de ton temps, c’est ton élément préféré, c’est celui que tu aimerais maîtriser si comme dans ces séries ou ces dessins animés avec des superpouvoirs, c’était possible. La première fois que tu l’avais vue, ça a été très dur pour toi de contenir ton excitation. En extase, tu avais fait le tour d’abord sur la terre ferme, puis tu avais demandé la permission de t’y baigner. Inutile de dire que ça s’est plutôt bien fini, avec ton amant qui te rejoint dedans et qui te déleste de ton dernier vêtement. De la même façon qu’il se charge de ton T-shirt là tout de suite entre deux baisers passionnés. Il s’occupe également de ton jean, et tu le laisses, l’aidant un peu en te déchaussant.
Tu te retrouves nu devant lui, et ça te complexe un peu. Un minimum quoi. Tu n’aimes pas être le seul qui est déshabillé. Heureusement, il ne tarde pas et il se dévêtit bien vite pour te rejoindre dans ta fragilité. Si on peut appeler ça comme ça. Taillé par le plus inspiré des sculpteurs qui a réussi à représenter la beauté suprême, son corps n’est que magnificence absolue. Personne ne peut y rester indifférent, il est trop beau, trop parfait. Une lueur de luxure passe dans tes iris, enveloppe toute ton anatomie dans un cocon chaud où il y fait bon vivre. Tu t’humectes les lèvres, avide de lui. Et quand il n’y a plus rien à cacher, tu ricanes à la vue de son membre gonflé. C’est que Monsieur est bien enflammé. Enfin, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, tu n’es pas sage non plus. Et comme si la simple vision n’était pas suffisante, il se rapproche de toi, conquérant de ta personne, il t’impose cette torture en se collant à toi, en ne laissant aucun centimètre entre vos physiques enfiévrés. Prendre son temps ? Pourquoi faire ? Sa bouche effleure à peine ta nuque, et tu n’es plus qu’incendie qui menace de tout détruire sur son passage. Il te frustre en s’éloignant, tu le détestes pour t’imposer ça. Si ce n’est pas prévu pour maintenant, pourquoi te faire des promesses silencieuses qu’il n’est pas en mesure de tenir ? Refoulé, tu fais la moue, tu murmures que tu l’aimes aussi comme si ce n’était pas évident. Tu lui tends la main, tu le suis sagement, tu descends les escaliers du bassin après lui, très heureux de ce que tu contemples. Son dos se termine parfaitement avec ces fesses parfaites dont il est doté, et que tu aimes bien caresser en temps voulu. Tu ne t’y risqueras pas maintenant. C’est lui qui s’occupe de tout, toi tu ne fais qu’apprécier ses attentions. Il a décidé de se déclarer planificateur de cette nuit, alors tu le laisseras garder son rôle, bien que tes propres impulsions viennent s’imposer de temps à autre. L’eau te recouvre petit à petit, te câline presque entièrement. Ses extrémités repèrent et soulagent. Comme un doux baume, elles passent et délient. Tes trapèzes se sentent déjà mieux. Tes épaules sont déjà comblées. Tu soupires d’aise. La chaleur, le contact avec le liquide, son toucher… Y a-t-il meilleur paradis sur Terre pour toi ? "Attend. Suis-moi." Tu l’interromps dans ses efforts, tu nages vers le rebord de la piscine, tu poses tes bras dessus. Tu lui donnes du dos, vulnérable, offert. "Je préfère avoir appui, c’est mieux." Il revient à l’assaut, tu frissonnes. Tout va bien. "Un peu plus bas." Il glisse sur tes vertèbres, descend petit à petit. Amusé, tu ne dis plus rien, tu attends qu’il trouve tout seul, tu te détends au maximum pour que son travail ait un sens. Puis, malicieusement, tu répètes le même ordre. "Encore plus bas." Tu te hisses un peu pour quitter le fluide, pour qu’il puisse atteindre tes vertèbres hors de celui-ci. Tu laisses échapper des exclamations de soulagement, des gémissements presque indécents qui se répercutent dans toute la pièce. L’écho y est hypertrophié. Tant mieux. Peut-être se doute-t-il où tu veux en venir. "Tu es toujours trop haut, descend encore un peu. S’il te plaît." Il atteint la fine limite entre ta colonne vertébrale et ce qui suit, sur ces lombaires qui se situent entre les côtes et le bassin. Des ronds de plus en plus grands avec ses pouces te dénouent subtilement, puis tu l’arrêtes, tu t’es assez amusé comme ça, tu as tellement envie de lui. Alors s’il te réserve autre chose avant le passage au lit, tu veux qu’il le fasse tout de suite. Ça fait très avide de sexe, alors que ce n’est pas forcément ton cas. Tu es juste accro à lui. Tu voudrais vivre le maximum possible si c’est à côtés. Un homme comme lui, c’est impossible de trouver ailleurs… Alors, quand tu le veux autant, ce n’est pas purement physique. C’est cette alchimie que vous partagez, que tu adores retrouver à chaque fois comme une vieille amie complice. "Et c’est quand tu arrêtes de faire le timide ?" Tu l’interromps en te retournant, en lui faisant face. Tu replonges à nouveau entièrement, puis tu t’approches, entourant sa nuque de tes bras. Tu restes juste comme ça, tu respires l’air qu’il rejette lui-même, vos bouches proches l’une de l’autre. Tu y déposes un léger baiser, tes doigts allant caresser sa crinière. "C’est quoi la suite? Non pas que ça ne soit pas déjà irréprochable." Ton nez se fourre dans son cou, tes lèvres se déposent sur sa peau et restent sages. "Je t’aime, Miles."
Pas de limites entre vous. Peau contre peau, cœur contre cœur. L’alternative sur le moment semble impossible. Tu voudrais que jamais le contact ne se rompe, que jamais la distance ne s’installe entre vous. Tu es chiant. Tu ne supportes pas de ne pas dormir contre lui, tu ne supportes pas que son bras n’entoure pas ton ventre. Tu te réveilles très vite, au bout d’un petit moment s’il quitte le lit. Tu ne peux pas rester longtemps sans lui, tu ne peux pas dormir s’il n’est pas à côté. Tu es devenu accro, complètement dépendant de lui. Sans lui, la vie n’a plus de goût. Au final, tu n’as même pas besoin de sexe pour sentir la connexion physique entre vous deux. Il te suffit d’être près de lui pour qu’il y ait des feux d’artifice. Tu ne te lasses jamais de ses «je t’aime», de sa main dans tes cheveux, de sa voix envoûtante, de sa gentillesse avec toi et peut-être rien qu’avec toi. Parfois, tu es là contre lui, et tu te sens tellement vide, tellement inutile, tellement dérangeant. Tu as juste envie de pleurer parce que tu estimes que tu ne le mérites pas, qu’il vaut beaucoup mieux qu’un imbécile comme toi, aussi inutile, aussi docile. Et c’est l’un de ces moments qui prend place présentement, tu le sens, tu l’anticipes, et tu dois le virer, tu dois oublier. Sa main s’empare d’un peu de tes cheveux, elle te force à faire coïncider vos pupilles. Putain, qu’il est magnifique même quand il essaie d’être cruel. "Je veux bien voir ça." Tu réponds à sa violence, à sa brusquerie. Ton dos se heurte au rebord de la piscine, et tu souris pendant qu’il te malmène les chairs. Tu peux sentir son désir toucher le tien, et tu te réjouis, tu jubiles intérieurement. Tu adores lui faire de l’effet, tu es dans l’extase quand tu sais qu’il a envie de toi. Tu as vécu tout le temps dans l’ombre, essayant de produire un impact dans l’existence de quelqu’un de ton entourage, tentant d’en sortir vers la lumière. Tu voulais juste être aperçu, juste être visible. Et sa paire d’yeux azur a été ton miracle, elle t’a vu, elle t’a illuminé comme si tu étais sur ton propre piédestal. Tu mords impulsivement sa lippe, te retenant de le faire saigner. Un petit rire t’échappe, puis il te retourne, il est impatient maintenant que tu l’as provoqué. Sentir son excitation contre tes fesses est comme un interrupteur qui t’allume encore plus, si c’est possible. "Et c’est moi le pressé dans l’histoire…" Avant qu’il ne change d’avis, avant qu’il ne te prenne au mot et qu’il te martyrise en y allant plus lentement, tu te frottes légèrement du mieux que tu peux, attisant son appétence. Une nuée de baisers s’abat sur ton dos, suivie de quelques morsures délicates. Il ne te fera jamais mal, peu importe ce qu’il fait. Il est toujours tempéré au début, ce n’est que quand ça ne blessera plus qu’il se déchaîne, qu’il lâche prise. Tu perds la tête, aliéné, la raison n’est plus qu’un souvenir lointain. Tu voyages dans un autre monde, une autre galaxie, ivre de chaleur, dans l’adoration absolue. Ses doigts se baladent sur ton ventre, sur tes hanches et ça te fait fondre, tu n’es qu’une bougie condamnée à être détruite par son feu. "Miles… Arrête de jouer." Ton souffle se coupe, tu as du mal à adopter une respiration régulière. Parfois, le sexe n’a pas besoin de fioritures ou de préambules, et en cet instant, tout ce que tu veux, c’est qu’il t’arrache un orgasme, qu’il t’emporte en faisant fusionner vos corps endoloris par la proximité. Sa bouche se dépose sur ta nuque, et il s’insère, il trouve le chemin sans le voir, comme guidé par votre harmonie, comme deux pièces du même assemblage qui s’emboîtent, qui se retrouvent. Ça ne fait pas mal le moins du monde, tu ne requiers même pas de t’habituer à son intrusion, elle est tout à fait naturelle. Votre association est la norme, c’est le contraire qui te ravage, c’est quand il te quitte que ça t’anéantit. Tu es dans une position qui ne te permet pas de faire grand-chose, tu ne fais que bouger en rythme avec sa volonté, avec ses coups de reins. Quand il te baise, tu aimes le regarder, contempler son visage, la moindre déformation, la moindre grimace de plaisir, les efforts qu’il fournit pour ne pas venir trop prématurément. Ton bras se tend pour le ramener vers toi par le biais de sa nuque, pour l’embrasser.
De plus en plus vite, il s’abat sur toi, il rentre et sort au gré de sa cadence, toi tu ne fais juste pas obstruction, spontanément, tu lui ouvres de plus en plus la voie pour qu’il s’enfonce encore plus, toujours plus. La béatitude est présente, elle est constante, elle ne s’en va pour revenir, non, ce n’est pas une vague régie par la marée, elle ne se dissipe pas, toujours là comme une amie inséparable. Elle ne fait que s’accroître, de plus en plus, et tes gémissements lascifs en sont la preuve suprême. Cruel, tu te dégages, tu t’éloignes tel un lâche. Bien que la fièvre te tenaille, tu trouves la force de t’éloigner, de te hisser sur le contour et de t’y assoir d’une manière outrancière, les jambes écartées, les mollets dans l’eau tiède. Il n’aura pas son premier orgasme de la soirée dans le bassin, ce serait trop facile et tu ne le permettras pas. "J’ai changé d’avis." Tes membres inférieurs se déploient, tes pieds se déposent sur ses épaules, se rejoignent derrière son cou et l’attirent vers toi, comme un ordre suprême. Une lueur maligne anime tes mirettes, tu susurres dans un ton épicurien le fond de tes pensées. "Ce soir, c’est pour me faire plaisir, n’est-ce pas, mon amour?" Chant de velours, de sensualité, les syllabes déguerpissent de ta gorge. Tes aspirations s’imposent, et tu les dictes, autoritairement. "Juste ta bouche et tes doigts. En même temps. Dans deux endroits différents." Tu comptes sur lui pour comprendre. C’est grâce à lui que tu t‘es épanoui de ce côté, que tu as connu le vrai sexe, que tu as appris tout ce qu’il y a à apprendre. Il est ton amoureux, ton amant, ton professeur, ton sauveur, ton protecteur, ton ancre qui te retient au rivage. Il t’a tout inculqué, et tu as utilisé tes connaissances acquises pour lui faire plaisir, rien que lui. Tu as toujours cherché de nouveaux moyens pour le chauffer, pour qu’il ne sombre pas dans la monotonie. Tu sais tout. Tu sais ce qu’il a été par le passé, et tu le crois quand il te dit que ce n’est plus d’actualité. Tu n’as aucun doute sur sa fidélité, ce qui rend les choses encore plus difficiles, car tu ne conçois pas qu’on abandonne toute une existence pour toi, qui n’en vaut pas la peine. Il n’a aucune raison de te mentir, de prétendre que vous êtes un couple heureux. S’il le voulait, tu serais juste son jouet sexuel. Tu te serais contenté de ça, si tel était son souhait, d’être sa chose, d’être celui qu’il peut avoir en numéro abrégé pour une nuit où il s’ennuie. Tu serais obligé car tu n’aurais pas pu te passer pour lui. Tu aurais enduré mille et une souffrances rien que pour quelques minutes avec lui, à faire semblant que tu es important. Tu aurais silencieusement toujours voulu plus, mais malgré tout, tu aurais continué à venir le voir, tel un chien rameuté par le sifflement de son maître. Tu jettes ton dévolu sur un polochon, que tu places derrière ton dos pour y prendre appui. Tu te cambres, préparant le terrain pour lui, pour les merveilles qu’il te fera si tu te montres assez persuasif. "Allez, viens. S’il te plaît, ne te venge pas." Tu l’as frustré un peu en l’arrêtant pendant son élan, tu le connais assez pour t’en rendre compte. Il y a de grandes chances qu’il te plante ici en grommelant, qu’il s’en aille en t’abandonnant dans cette exhibition ridicule de ton intimité.