(Wesley) un combat de regard

Je me voulais toujours présent pour la jeune femme, je voulais qu'elle réussisse dans la vie et qu'elle devienne une personne plus assagie, plus posée. Je savais qu'elle portait sur elle une lourde carapace et j'aurais aimé pouvoir voir ce qu'il y'avait réellement derrière mais pour le moment, je n'avais pas le droit d'en voir beaucoup. Je la connaissais déjà un peu, même peut-être un peu trop mais je voulais toujours en savoir plus. Elle m'intriguait, je voulais l'aider, je voulais être présent, je voulais qu'elle soit avec moi. Je voulais lui tenir compagnie et je me voilais la face à chaque fois qu'elle était dans la même pièce que moi. Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas dire un mot de travers car ce n'était qu'une élève, ce n'était qu'une jeune femme. Elle ne pourrait jamais être plus, elle ne pourrait jamais avoir autant d'importance que cela dans ma vie... et je m'en voulais de ressentir quelque chose que je ne devrais absolument pas, mais que pouvais-je bien faire à part lutter conter tout ça.  « Il va falloir me le prouver parce que j'ai du mal à le croire... » m'avait-elle répondu lorsque je lui avais dis avoir une vie en dehors du droit. Heureusement que j'avais une vie bien que je me consacrais corps et âme à mon métier. Beaucoup ne comprenait pas que je sois autant passionné par le métier que je pouvais faire, et je ne savais guère quoi leur répondre lorsqu'ils me demandaient pourquoi je me passionnais autant pour les autres. Je haussais généralement les épaules, je ne voulais pas partir dans un débat qui pourrait durer une éternité. Je souris à la jeune femme  « Je te montrerai un jour... mais avant que tu ais le droit à ce genre de privilège, il va falloir me prouver que tu le vaux vraiment... » lui répondis-je avec un large sourire. Elle me mettait au défi et bien moi aussi je voulais la mettre au défi. Il ne fallait jouer avec moi, car j'essayais de toujours être le meilleur.

Je sais très bien que ce n'est pas bien, que je ne pouvais pas l'emmener avec moi en dehors des séances que nous avions tous les deux mais pourquoi pas ? Pourquoi ne pas tenter de lui montrer un peu comment je vis après le travail, si elle le désirait vraiment alors je pourrais faire cet effort même si je savais très bien que ce que j'allais faire serait mal. Je ne pouvais pas faire ça, je ne devais pas faire ça... ce serait bien trop risqué, n'est-ce pas ? J'avais déjà bien du mal à résister parfois, alors tenter le diable ne serait pas une bonne idée. Je devais me chasser toutes idées de la tête, je ne devais pas accepter qu'elle voit ce que je faisais de mon temps libre. Ce n'était pas bon, pour elle, pour moi, pour nous. Rien que de la voir j'avais déjà envie de l'embrasser, de lui montrer que je n'étais pas insensible à son charme, mais tout mon être me disait de ne rien dire et de faire semblant. Elle m'agaçait, mais quand bien même... elle m'attirait en même temps. Elle était encore pire qu'agaçante. Comment pouvais-je la trouver attirante alors même que je la trouvais agaçante de toute manière ? Et elle continuait à m'insupporter avec ses propos.  « J'ai l'impression d'être à la maternelle... » venait-elle de me dire. Je lève alors les yeux au ciel et suis obligé de répondre  « Et bien cesse de te comporter comme une enfant et nous verrons si tu peux être ailleurs qu'en maternelle... » je n'étais parfois pas très tendre avec elle mais elle arrivait toujours à me le rendre assez bien. Je fronçais alors les sourcils. Qu'avait-elle en tête ? Qu'avait-elle tout court ? Parfois elle changeait subitement et je ne la comprenais pas.  « Qu'est-ce qu'il y'a Juliett ? Dis le avant que tu n'exploses et que ce soit encore pire... je te connais à présent... » je savais qu'elle allait finir par exploser mais autant qu'elle s'exprime tout de suite. Il y'aurait moins de dégâts...  « D'accord, mon capitaine ! »Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel mais ne lui répond rien. Parfois je suis fatigué. Elle me fatigue mais j'en redemande tout le temps en même temps. Je dois certainement être maso sur les bords. Je lui rappelais alors comment étudier l'arrêt  « oui...oui... » marmonna Juliett avant de se plonger dans l'arrêt. Je bois alors mon café la laissant terminé tranquillement  « Fini ! » s'exclama la jeune femme alors que je ne la croyais qu'a moitié.  « Des questions à me poser maintenant ? » me demanda-t-elle... mais je n'allais pas la laisser gagner sur le coup  « Tu as vraiment tout lu ? » demandais-je à la jeune femme avant de reprendre une gorgée de mon café. Je desserrai ma cravate un peu plus et me remis correctement dans ma chaise  « Et bien je ne vais te poser aucunes questions, tu vas me faire cet arrêt, là tout de suite, sur une feuille, que je vais te donner. Tu vas tout m'écrire, et comme je te l'ai appris ! » Je souris à la jeune femme et lui tendis un stylo et une feuille  « Un petit exercice pour ton esprit ne te fera pas de mal »

Je pouvais parfois passer des heures sur des dossiers le soir, après avoir passé des heures au bureau. Je pouvais parfois être très extrême quand il s'agissait du travail mais j'essayais tout de même de vivre ma vie. Si je m'amusais lorsque je sortais avec mes amis le soir, je n'avais pas eu de relations sérieuses depuis plusieurs mois. La solitude pouvait parfois être assez dure mais tout le travail que j'avais me faisais oublier celle-ci. Je sortais pas mal dans les pubs, je faisais pas mal de choses avec mes amis, mais il est vrai que pour la plupart ils avaient déjà pratiquement tous une vie de famille. Moi, j'avais tout simplement mon travail et le sport. Je ne me plaignais absolument pas, au contraire, j'appréciais ma vie comme ça et je venais les voir avec joie mais la vie de famille n'était pas pour moi, du moins pas pour le moment en tout cas. Elle voulait que je lui montre un peu mon mode de vie, ce que je pouvais bien faire le soir lorsque je sortais. Cela me dérangeait absolument pas mais je n'avais pas envie de l'embarque là dedans car en soirée, tout pouvait aller très vite.  « Ça m'intrigue... Je pense que je devrais y arriver.... » Jje lui souris, mais ce fut un sourire assez furtif. Je ne savais pas si c'était une bonne idée de l'emmener avec moi, mais si elle y tenait. Elle était majeure et vaccinée donc je ne pouvais pas lui dire non pour ce motif là en tout cas  « Je veux bien t'emmener, c'est pas ça qui me dérange mais.. t'es mon élève, je suis là pour t'aider à avancer en droit... » je n'allais tout de même pas lui dire que je me voyais mal l'emmener avec moi parce qu'elle me plaisait  « Mais tu es majeure et vaccinée donc tu peux venir avec moi. Je dois les voir dans deux jours, si tu es libre.. » finis-je par lui dire avec un petit sourire.

Je vis alors la jeune femme me faire un regard assez noir. Je savais qu'elle n'aimait pas lorsque je lui disais certaines choses. Elle n'aimait pas quand je lui faisais des reproches mais j'étais comme ça et si elle n'aimait pas que je lui fasse la morale et bien, elle n'avait qu'a tout simplement partir.  « Tu sais que ton regard noir ne me fait rien du tout ? Si mes propos ne te plaisent pas Juliett, alors tu peux partir. Si je suis là c'est pour toi, mais parfois tu as des attitudes qui ne sont pas ce que tu peux être vraiment... » soufflais-je à la jeune femme qui ne disait rien  « Ecoute. Je tiens à toi, sinon je ne serais pas là. J'aurai déjà abandonné la partie » j'avais été un petit peu loin mais je m'étais rapidement arrêté ne voulant pas en dire d'avantage. Elle en savait déjà assez et bien trop à mon goût. Elle était très jolie mais parfois son caractère me faisait penser qu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle pouvait avoir des attitudes qui me faisaient penser qu'elle n'était pas du tout pour moi. Que nous vivions dans deux mondes bien différents. « Qu'est-ce que tu peux bien en faire de toute façon? » je haussais alors les épaules. Elle était toujours sur la défensive avec moi. Je ne savais pas ce qu'elle voulait, je lui donnais la possibilité de parler, de s'ouvrir mais elle me repoussait sans arrêt. Je ne savais que faire d'autre.  « Rien du tout. Simplement je pourrais arrêter tout çà et partir. Je commence à fatiguer. Je veux bien tout essayer pour toi, te montrer que tu en as dans la tête, de montrer de l'intérêt mais à force, ton rejet je n'en peux plus Juliett. Tu es une chouette fille, tu as du potentiel, que ce soit dans les études ou bien dans la vie, mais tu n'acceptes pas ce que les gens ont à te proposer »

Je ne savais pas pourquoi elle se fermait comme ça, j'essayais tout ce que je pouvais pour lui montrer que j'étais toujours là mais mes efforts commençaient à me fatiguer et je n'en pouvais tout simplement plus. Mon attirance pour elle était encore trop faible pour que je subisse tout ça. Je n'étais pas du genre à abandonner, ce n'était pas dans mon caractère mais elle était tout de même bien féroce. Il fallait se remettre à notre arrêt. Je venais alors de lui demander de le faire sur une feuille pour qu'elle me prouve qu'elle avait bien tout assimiler  « Quoi? Tu crois que je ne lis pas rapidement? Tu sauras que j'assimile bien l'information en un temps record! » Passant alors ma main sur mon visage, je pris mon café et en bus une gorgée. Tout ça devenait puérile. Usant.  « Très bien, je te crois Juliet, alors fais le moi sur papier s'il te plait. » lui dis-je toujours sur le même ton. Je n'aimais pas hausser le ton, je n'étais pas du genre à m'énerver mais parfois avec elle, il le fallait et j'étais à deux doigts de commencer à le faire. Je la laissais écrire un petit peu, me concentrant sur un tout autre dossier tout en jetant un œil sur elle et vis par la suite qu'elle me jetais un regard. Je savais à cet instant qu'elle voulait me dire quelque chose. Que ce serait encore une fois un reproche ou quelque chose de ce genre.  « Tu m'as demandé tout à l'heure ce qui me dérangeait. Et bien, c'est cela. Que tu ne me prennes pas au sérieux, que personne ne le fasse d'ailleurs. Quand je fais des efforts, il faut le prendre, pas essayer de me taper dessus à tout bout de champs! » Au moins elle me parlait déjà un peu plus. J'étais tout de même satisfait de voir qu'elle n'avait rien gardé pour elle aujourd'hui, qu'elle avait eu envie de parler, ou bien du moins de me dire les choses.  « Je te prend au sérieux, je t'ai toujours prise au sérieux à ce que je sache Juliett, sinon je ne serai très certainement pas là à cet instant. Tu ne poses en victime là, alors que tu n'es pas du tout une victime. Tu dois regarder plus loin que les choses négatives que je peux te dire. Je suis là pour t'aider. Mais toi, tu veux quoi ? Tu veux quoi de plus que mon aide ? Parce que je comprend pas »