(✰) message posté Lun 12 Jan 2015 - 13:29 par Invité
BLAKE, CLARENCE, ANDREW, SCARLET & OLIVIA
there is no such thing as a "broken family." family is family, and is not determined by marriage certificates, divorce papers, and adoption documents. families are made in the heart. the only time family becomes null is when those ties in the heart are cut. if you cut those ties, those people are not your family. if you make those ties, those people are your family. and if you hate those ties, those people will still be your family because whatever you hate will always be with you. ✻✻✻ Doucement, j’ouvris la porte du frigidaire en tentant de faire le moins de bruit possible. Je voulais me faire oublier. Je ne voulais pas déranger. J’étais dans mon propre appartement et, pourtant, je me faisais toute petite, comme si je n’étais même pas là. Comme si je n’existais même pas. Ma sœur avait pris la peine de rapidement m’expliquer que Scarlet avait un réel talent pour l’écriture et qu’elles travailleraient ensemble dans les semaines à venir ; je n’avais pas eu plus d’informations que la Lancaster avait débarqué dans mon appartement. Et, désormais, je m’efforçai de ne pas les déranger. De ne pas les interrompre. De ne pas les perturber. Je plongeai distraitement ma main à l’intérieur du frigidaire en laissant mon regard se perdre sur la porte de chambre de Blake où elles s’étaient enfermés, une vingtaine de minutes auparavant. Et mes doigts ne saisirent que du vide. Je fronçai les sourcils avant de reporter mon attention sur ce que j’étais en train de faire ; je parcourus rapidement des yeux le contenu de mon frigo avant de finalement constater que toutes mes canettes de Coca Cherry avait disparu. Tout comme la moitié du reste de mes aliments. J’haussai les épaules pour moi-même avant de finalement refermer la porte. Sans prendre la peine de me poser de questions – les interrogations devenant bien souvent parasites dans mon esprit à moitié endormi – je me dirigeai vers la machine à café, attrapant sur le chemin un bloc-notes pour l’ouvrir à une page vierge. Je griffonnai successivement sodas, café et lait avant de mettre en marche ma machine et faire le tour de mes placards, complétant ma nouvelle liste de course bien plus dense que d’ordinaire. J’avais vécu seule durant des années, ne recevant que trop rarement des invités chez moi. J’avais préféré sortir, à chaque fois. J’avais préféré aller en ville plutôt que m’attarder entre mes murs dénués de vie, dénués d’âme. J’avais la sensation qu’Isaac était partout, même dans les objets qu’il n’avait jamais connu. J’avais la sensation qu’Isaac envahissait la pièce, même s’il n’avait jamais mis les pieds dans cet appartement de Chinatown au cours de son existence. Une part de moi me murmura instantanément qu’il n’aurait, d’ailleurs, jamais l’occasion de le faire et je secouai la tête pour chasser mes pensées oppressantes. Mais, malgré cela, je me laissai emporter par des divagations nostalgiques. Je me revoyais plus jeune et plus insouciante. Je me surpris, même, à me demander comment aurait été ma vie si tout s’était déroulé comme nous l’avions prévu, si nous avions eu l’occasion d’avoir plus d’années ensemble. Je savais que nous aurions eu des enfants. Je savais que nous serions retournés vivre à La Nouvelle Orléans. Je savais que j’aurais sans doute continué de parler à ma famille. Je savais que ma vie aurait poursuivi son cours, tout simplement. Une boule prit possession de ma gorge et je revins sur Terre lorsque l’odeur de café chatouilla mes narines, et je pris ma tasse remplie. Je m’interdisais de penser à des choses pareilles et, pourtant, je le faisais quand même. Je refusais de me laisser envahir par la douleur et, pourtant, les années n’avaient pas apaisé mon manque cuisant, ma peine fatale. J’allai m’asseoir dans mon canapé, attrapant la télécommande de la télévision, et je m’installai devant les informations continues. Je réglai le son au minimum. Parce que j’étais ainsi. Je pensais aux autres, et ce bien avant de me souvenir que j’avais des besoins, moi aussi. Et, en cet instant précis, je ne désirais pas déranger ma sœur, ni même Scarlet, dans leur quête de la publication d’un recueil de poèmes. Je sirotai mon café en me perdant dans l’afflux d’informations qui défilaient sur mon écran. Je surveillai l’heure du coin de l’œil, sachant parfaitement que mon prochain shift commencerait dans un peu moins de trois heures ; cela me laissait suffisamment de temps pour prendre une douche et me préparer. Je me retournai pour fixer la porte de la chambre de Blake, comme si cela pouvait me permettre de deviner quand est-ce qu’elles auraient terminé et quand est-ce que j’aurais le droit de faire du bruit ; puis, finalement, la sonnette de l’interphone résonna dans tout l’appartement et je fronçai les sourcils. Je m’extirpai avec difficulté des cousins de mon canapé pour me diriger, le dos droit et la démarche presque fière, vers la porte d’entrée. Je me retournai une dernière fois vers la chambre de Blake avant d’attraper le téléphone de l’interphone. « Oui, Sergio ? » demandai-je avec douceur. « Mademoiselle Marshall, Monsieur Marshall et Monsieur Von Ziegler pour vous. » me répondit le concierge de mon immeuble avec son accent italien. J’eus un instant de panique. Mon cœur s’affola tout seul dans ma poitrine tandis que je l’entendais presque répéter dans mon esprit. Monsieur Von Ziegler. Von Ziegler. Von Ziegler. Von Ziegler. Si le nom de Marshall ne me surprit guère, j’avais encore bien du mal à être confrontée à celui-ci. Je secouai la tête, me rendant compte à quel point je pouvais être idiote d’avoir songé à Isaac, avant de m’éclaircir la gorge. « Oui, bien sûr. Faites-les monter. Merci beaucoup, Sergio. » Je l’entendis marmonner une formule de politesse et raccrocher. J’entendis instantanément l’ascenseur bouger dans la cage tandis que le concierge devait insérer sa clef pour les emmener jusqu’à mon étage. Et je me positionnai devant les portes de l’ascenseur pour les accueillir. Von Ziegler. Marshall. Quelque part, j’avais la sensation de revivre le même moment qu’il y avait quelques semaines, maintenant, lorsque Blake avait frappé ma porte avec un immense sourire. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et je les vis. Clarence, fidèle à lui-même, Camelia, plus grande que dans mon souvenir, et Andrew, me rappelant bien trop de souvenirs d’enfance. Il n’était pas le Von Ziegler que j’avais espéré durant une demi-seconde mais il faisait partie de mes préférés de cette famille tout de même. Je n’étais pas prête, non. Je n’étais pas prête à les revoir comme s’il ne s’était rien passé depuis cinq ans. Je n’étais pas prête à les revoir parce qu’ils étaient la figure même de la vie que je n’avais plus. Je leur fis un grand sourire, un de ces sourires que j’avais travaillé durant des semaines pour faire croire aux autres que j’allais bien. Un de ces sourires qui criaient le mensonge sans pour autant l’avouer réellement. « Si on m’avait dit un jour que vous débarqueriez chez moi ensemble, je l’aurais probablement pas cru. Bonjour, tous les trois. » Je leur déposai à chacun une bise avant de leur désigner mon appartement pour qu’ils prennent leurs aises. « Je suppose que ce n’est pas pour moi que vous êtes là, n’est-ce pas ? Vous voulez que j’aille chercher Blake ? Elle est en train de travailler avec une auteure amateur très prometteuse, mais je suis sûre qu’elle serait ravie de vous voir. Enfin, plus Andrew et Camelia que toi, Clarence. » C’était difficile, oui. Difficile de faire comme si c’était normal de les voir. Difficile d’agir comme s’ils ne m’avaient pas manqué mais que j’avais été bien incapable de les contacter. Parce que cela m’aurait sans doute fait trop mal.
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(✰) message posté Jeu 15 Jan 2015 - 0:27 par Invité
MARSHALL, VON ZIEGLER & LANCASTER
○ Rien que pour l'ennuyer. Rien que pour la revoir. Ca n'a jamais été beau, entre nous. Peut-être parce que je n'ai jamais pris la peine d'illuminer ce lien qui nous unie, peut-être parce que je ne l'ai alimenté qu'avec des piques, des flammes d'un feu sans aucun sens. Personne, pas même nos parents, ne pourraient se souvenir d'une ancienne entente entre nous. Ca a toujours été ainsi. Nous avons toujours fonctionné comme ça. Pourtant, je l'aime. J'aime ma jumelle, à ma manière. J'aime l'avoir dans les parages, j'aime la savoir quelque part en train de rater sa vie. J'aime lui envoyer des messages lorsque cela fait bien trop de temps que nous n'avons rien échangé, simplement pour attiser le brasier qui consume toujours plus ce que nous partageons. Notre chair, notre sang, nos larmes, nos armes. J'aime Blake, et la vision grossière et déformée que j'ai d'elle. J'adore la détester, tout comme j'adore la voir me haïr en retour. Est-ce trop étrange que d'avoir besoin d'elle malgré tout ça ? D'avoir besoin de ses regards noirs, de ses insultes, de mes mots remplis de poisons se déversant sur sa bonne humeur, la rongeant tel un puissant acide ? Au fond, c'est peut-être ça, le lien si spécial des jumeaux. Certains s'aiment, d'autres aiment se détester. Je ne sais pas comment je me sentirais sans elle. Sans la savoir je ne sais où, sur Terre, la rage au ventre. Sans la savoir en vie, les poumons gonflés de la pollution d'une quelconque ville. Perdu, seul, sans cette moitié plus angélique qui me donne cette certaine importance malsaine que j'ai pu acquérir ? Cette valorisation qu'elle me donne, sans même le savoir, et transmet dans les yeux des autres ? Certainement. Perdu serait sûrement le mot, et j'ai déjà bien trop de mal avec les changements trop radicaux. Son départ pour Londres ne m'a peut-être pas alarmé, mais il a jeté un froid sur mon quotidien. Un vent glacial s'infiltrant dans les pores de la monotonie qui me prenait. Ca a été le coup de fouet qu'il me fallait, pour me décider à la rejoindre. A rejoindre cette vie que je ne veux pas quitter où elle en est le pilier. Le voyage en avion n'a pas été désagréable en soi, bien que beaucoup trop long pour mon impatience habituelle. J'étais aux côtés de ma petite sœur et nous avons ris – bien souvent, le mien sonnait mauvais, bien que je ne me souvienne plus exactement de nos centres de discussions – alors que j'entrecoupais ces moments par quelques piques sur Blake. Andrew, lui, n'était pas près de nous. Ayant acheté sa place avant, plusieurs rangées nous séparaient. Ce n'était pas plus mal, parce que l'amour se lisant sur les traits de son visage ne me rappelaient que ma jumelle. J'avais l'impression de la lire, à travers chacune de ses expressions d'inquiétude et de manque. Je ne sais toujours pas pourquoi je me suis senti mal à l'aise, et non dégoûté de voir un tel théâtre affligeant sur sa peau. Peut-être parce que ma jumelle est aimée, elle.
Le reste du voyage a été assez laborieux, mais maintenant que nous sommes proche de la cage d'ascenseur de ma grande sœur, mon estomac se libère d'un certain poids. La joie de voir le visage de Blake se décomposer d'ici peu me suffit. Alors que le concierge appelle Olivia, un sourire narquois se peint sur la courbure de mes lèvres. Je me tourne brièvement vers ma petite sœur, lui adressant un clin d'oeil avant de passer à l'avant, bien que derrière Andrew. Histoire de laisser une chance à Blake de voir sa joie du moment être fissurée par mon arrivée. C'est lorsque l'ascenseur se met en route dans un bruit de mécanique léger, que je me rends compte que cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas vraiment discuté avec Olivia. Depuis la mort de son mari, elle s'est dissociée du reste de la famille. De tout le monde. Elle s'est recroquevillée dans le sien, dans son monde, et je ne sais désormais pas plus que ça ce qu'elle devient. Ca devrait peut-être m'attrister, mais je ne sais simplement pas quoi en penser. La mort de son mari m'a toujours rendu un peu mal à l'aise vis à vis d'elle. C'est elle, qui m'a poussé à couper toute sorte de lien avec l'amour, et les relations sérieuses. C'est sa mort qui m'a fait un véritable électrochoc. Lorsque nous étions enfant, Blake et moi, c'était Olivia qui supervisait assez nos altercations. Je me souviens encore de son cahier de coloriage rempli de chatons qu'elle m'avait collé entre les mains pour m'occuper au lieu d'ennuyer ma soeur, alors que j'étais déjà adolescent. Ce souvenir s'estompe lorsque l'ascenseur s'arrête. Le voyage a été bien silencieux. D'un mouvement discret, je recule mes bras et les place dans mon dos, craquant mes os quand la porte s'ouvre dans un cliquetis sonore. Ca me démangeait, depuis l'arrivée dans ce bâtiment. Me démangeait à m'en faire mal. Une simple grimace se dissipe sur mon visage, remplacée par un sourire à la vue de ma sœur. Je ne pensais pas que la simple vision d'Olivia me manquait autant. Après tout, elle et moi n'avions jamais été très proche non plus, mais elle était la figure maternelle qui me manquait. Et me manque sûrement encore. « Si on m’avait dit un jour que vous débarqueriez chez moi ensemble, je l’aurais probablement pas cru. Bonjour, tous les trois. » Fait-elle en s'avançant vers nous, plaquant une bise légère sur la joue de chacun d'entre nous. « Bonjour frangine » Lui lancé-je de mon ton habituellement fier et un brin arrogant. Je ne change pas, pour ma famille. Je suis simplement davantage Marshall que Clarence. Sauf pour Blake. « Je suppose que ce n’est pas pour moi que vous êtes là, n’est-ce pas ? Vous voulez que j’aille chercher Blake ? Elle est en train de travailler avec une auteure amateur très prometteuse, mais je suis sûre qu’elle serait ravie de vous voir. Enfin, plus Andrew et Camelia que toi, Clarence. » Un rictus se dessine sur mes lèvres, laissant ma gorge vibrer dans un bref rire alors que j'avance dans ses appartements. Je me contente de hausser les épaules en premier lieu, laissant les bagages dans mon dos pour qu'une âme charitable – et plus apte à le faire – les transportent. Même mon simple sac reste dans la cage d'ascenseur lorsque je m'éloigne. « Pourquoi dis-tu cela ? Je suis sûr qu'elle sera très ravie, bien au contraire. » Je ne remarque même pas le regard fatigué de ma sœur aujourd'hui. Je ne remarque rien, si ce n'est l'endroit qui m'entoure alors que je le détaille pour y apercevoir cette touche Marshall qui nous correspond si bien. Cette touche qui, pourtant, semble s'être fanée à la lumière du jour pour je ne sais quelle raison. Cette atmosphère, lasse et fantôme, qui pèse sur les épaules d'Olivia. Mais ça, je ne le remarque pas non plus, trop occupé à fuir son regard pour ne pas y voir ce que je redoute le plus. La mort. Et ses répercussions.
LITTLE WOLF.
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(✰) message posté Ven 16 Jan 2015 - 12:20 par Invité
Le sol il est pas palpable
Marshalls & Von Ziegler & Lancaster
Au moment où il avait vu Clarence débarquer à l’aéroport avec son sourire et son sac d’affaire, Andrew s’était demandé une brève seconde s’il ne devrait pas essayer de faire en sorte de l’empêcher de venir, de prétexter quelque chose, n’importe quoi pour qu’il ne mette pas un pied dans l’avion. Il avait un très mauvais pressentiment vis-à-vis de tout ça, de sa présence là-bas sans qu’il ne sache exactement d’où ça pouvait lui venir. Peut-être du simple fait qu’entre lui et Blake c’est très, très loin d’être le parfait amour et que c’est même genre, le contraire ? Le jumeau de sa fiancée était capable de la mettre sur les nerfs en quelques mots à peine, voire parfois même simplement un regard alors il avait sans doutes toutes les raisons de s’inquiéter. Oui mais voilà, ce n’était pas comme ci il avait la possibilité de le semer sur le chemin de l’avion, ou encore de l’assommer dans un coin le temps qu’ils s’en aillent. Surtout qu’il doutait que Camélia soit d’accord avec ça. Il s’était donc contenté d’un sourire un peu crispé à leur encontre et d’un salut tout aussi crispé, ses doigts hésitants sur le clavier de son téléphone. Devrait-il prévenir Blake de l’arrivée de son jumeau, au cas où celui-ci ne l’aurait pas fait lui-même ? Il avait fini par conclure que non, si la jeune femme n’était pas déjà au courant, autant la laisser profiter des dernières heures de paix et de tranquillité, ça ne serait sans doutes pas du luxe. La pensée de sa futur femme avait suffit à lui ramener le sourire tout le temps que le voyage dura, réussissant à oublier la présence des deux autres Marshall. Cela ne faisait que quelques jours qu’ils étaient séparés mais honnêtement ça avait été dur pour le jeune homme. Il n’avait définitivement pas l’habitude d’être loin d’elle, surtout d’une manière aussi brusque que celle-ci. Il n’y avait pas eu un jour sans qu’il ne s’inquiète pour elle, même s’il savait qu’elle était parfaitement en sécurité avec Olivia et que de toute façon, même sans ça, elle était tout à fait capable de se débrouiller seule. Oui mais voilà, lui n’était pas capable de se débrouiller sans elle. Enfin, si, mais pas sans que certains de ses démons ne refassent surface entre temps, le rendant plus nerveux que jamais, à la limite de replonger dans les crises qu’il avait pu avoir, avant. Il avait honte de cette incapacité qu’il avait à se contrôler, de ce sentiment d’insécurité, d’inquiétude constante qu’il avait eu ces derniers jours mais… Eh bien, c’était sur le point de s’arrêter n’est-ce pas ? Il allait retrouver celle qu’il aimait, et tout allait aller bien.
Une fois dans l’immeuble où se trouve l’appartement de sa meilleure amie d’enfance, il ne peut pas s’empêcher d’être fébrile, ses mains passant et repassant sans cesse sur son manteau pour en enlever des plis imaginaire, par pur automatisme. Juste pour se calmer. Il a hâte de la retrouver et doit simplement s’empêcher de presser le concierge pour qu’il se presse un peu plus dans son devoir. Il ne peut se retenir de lancer un bref coup d’œil en biais vers le duo derrière lui, entrouvrant la bouche comme pour dire au jeune homme d’éviter de commencer directement les hostilités avec sa sœur, de lui laisser au moins quelques instants de paix, ou quelque chose dans ce gout-là. C’est l’arrivée de l’ascenseur et le fait qu’au fond il est persuadé qu’il ne serait absolument pas écouté qui l’empêcha de dire quoique ce soit. Au lieu de ça il s’engage dans la cabine et échappe un soupir d’appréhension, devant se retenir pour continuer ses mouvements nerveux. A la place, il remet ses vêtements correctement en place et se met à tapoter nerveusement contre sa cuisse, impatient. Il n’a clairement pas l’habitude de voyager et n’est pas vraiment certain d’aimer ça pour l’instant, surtout dans ces conditions, mais la perspective de revoir dans une poignée de minutes la personne qu’il aime suffit à chasser tous les autres inconvénients. Pour le moment, du moins. Son regard ne quitte pas les portes de métal, comme si son intensité pouvait faire accélérer la machinerie. Il espère que Blake va bien, qu’elle a réussi à évacuer au moins un peu toute la pression qu’elle semblait avoir sur les épaules en partant, qu’elle… Se sent mieux, tout simplement. Quelque part, il s’en veut de ne pas avoir su voir le problème, de ne pas avoir pu l’aider et éviter qu’elle se sente obligée de traverser l’océan pour ça. Au moins maintenant, il va pouvoir essayer de se rattraper. Les portes finissent enfin par s’ouvrir, et un sourire vient s’épanouir sur ses lèvres à la vue de la jeune femme qui attend fasse à eux. Un sourire sincère et heureux. Il ne s’était pas attendu, en venant ici, à ressentir tout ça face à son amie. Ce mélange de joie sincère, de légère angoisse et cette sensation de retrouver quelqu’un perdu de vue depuis trop longtemps. Cette sensation de manque léger qui s’estompe et qui couvait dans un coin, comme quand une personne chère à notre cœur part pour trop longtemps, sans plus donner de nouvelles par aucun moyen. C’est plus secoué qu’il le pensait qu’il la regarde s’avancer doucement vers eux, la détaillant avec attention, tentant de voir comment elle allait. Sans doute mieux que le jour où elle est partie. Mais pas parfaitement bien non plus, et ça lui fit de la peine de constater ça. Mais il était heureux de la revoir enfin. Et dire qu’ils avaient été inséparables, à l’époque. Ca lui semble tellement loin maintenant, mais il aimerait vraiment retrouver ça. Rattraper toutes ces années perdues entre eux. « Si on m’avait dit un jour que vous débarqueriez chez moi ensemble, je l’aurais probablement pas cru. Bonjour, tous les trois. » Son sourire prit une touche légèrement gênée après qu’elle eut déposé une bise sur sa joue, et il lui jette un regard vaguement honteux, haussant légèrement les épaules. C’est vrai qu’ils s’imposent un peu, quand même. « Bonjour frangine » Bien que lui, ça n’ait pas l’air de le déranger plus que ça. Ce qui ne l’étonne pas vraiment, au fond. « Bonjour Olivia. J’ai envoyé un sms à Blake avant de partir… Je pensais qu’elle t’aurait prévenu. » Lâche-t-il à son tour, sa voix contenant une excuse légère sans qu’il ne la prononce pour autant. « Je suppose que ce n’est pas pour moi que vous êtes là, n’est-ce pas ? Vous voulez que j’aille chercher Blake ? Elle est en train de travailler avec une auteure amateur très prometteuse, mais je suis sûre qu’elle serait ravie de vous voir. Enfin, plus Andrew et Camelia que toi, Clarence. » Face au dernier commentaire il doit retenir un reniflement de rire, détournant légèrement le regard pour observer l’appartement alors qu’ils s’avancent tous à l’intérieur. Il étudie avec curiosité là où vit sa meilleure amie d’enfance, essayant d’y retrouver des choses familières, datant de l’époque où ils étaient encore tous ensemble, sans… La perte qu’ils avaient subie. Il ne les retrouve pas vraiment, comme s’il manquait réellement quelque chose, une touche de vie qu’Olivia a perdue sans réussir à la retrouver depuis tout ce temps. Le rire bref qui provient de Clarence le fait se retourner vers eux alors qu’il laisse un regard blasé frôler le jumeau de Blake. « Pourquoi dis-tu cela ? Je suis sûr qu'elle sera très ravie, bien au contraire. » Il lève légèrement les yeux au ciel, un vague sourire aux lèvres en soupirant. C’est l’évidence même, c’est sûr. » Commente-t-il doucement avant de fixer à nouveau son regard sur leur hôtesse. « C’est vrai que je suis impatient de revoir Blake mais… Je suis heureux de pouvoir à nouveau t’avoir face à moi. Vraiment heureux. » Son ton est sincère alors qu’il essaie de lui montrer à quel point elle lui a manqué durant tout ce temps. Ses yeux finissent par se tourner vers le couloir qui doit surement mener là où se trouve sa fiancée et il continue, « Elle m’en a parlé un peu de cette auteure, ça a l’air d’être une personne sympathique. J’ai hâte de rencontrer celle qui semble avoir attiré son attention si fort qu’elle en oublie de prévenir que j’arrive. » Plaisante-t-il doucement. Il a hâte de la voir apparaître dans la pièce, d’enfin retrouver celle qui lui manque tant et a qui, il l’espère, il a manqué au moins autant également.