"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Waiting around for Mr. Right - Nate & Elijah 2979874845 Waiting around for Mr. Right - Nate & Elijah 1973890357
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Waiting around for Mr. Right - Nate & Elijah

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() message posté Dim 11 Jan 2015 - 23:50 par Invité
Waiting around for Mr. Right

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J’étais de sortie de ce jour-là. J’avais envie de me changer les idées, de penser à autre chose qu’au travail. Lorsque je me sens comme ça, je sais quel est le meilleur remède contre le burnout, passer une soirée avec Nate. Un garçon vraiment pas comme les autres, c’est difficile d’expliquer pourquoi avec lui j’ai l’impression de pouvoir parler de tout et de rien sans me soucier d’être jugé. Peut-être parce qu’on a beaucoup de points communs, le courant est tout de suite passé entre nous. Je me rappelle encore de ce jour où j’étais sorti de chez moi pour prendre un taxi et me rendre à mon rendez-vous. Ma mission du jour était de servir d’interprète à un politicien français qui devait se faire interviewer pour le Times. J’ai horreur des hommes politiques, ils parlent trop et souvent pour ne rien dire, d’autant plus qu’en général ils ne répondent jamais vraiment aux questions qu’on leur pose. C’est assez agaçant, d’autant plus lorsqu’on est pris entre deux feux. Parfois même si je suis la seule personne de la pièce à comprendre la totalité des échanges, je m’y perds, j’aimerais tant pouvoir remédier à la frustration du journaliste qui n’arrive pas à obtenir des réponses, tout en me sentant coupable d’harceler le pauvre politicien qui au fil du temps n’arrive plus à dissimuler son agacement. Être interprète c’est en quelque sorte être un médiateur et même si cela peut paraitre idiot, celui qui sort le plus fatigué d’un entretien de ce genre c’est moi. Heureusement pour moi, j’ignorais que j’étais sur le point de rencontrer une personne merveilleuse qui allait en quelque sorte changé ma vie. Le journaliste, c’était Nate.

Depuis notre rencontre, on se voit assez régulièrement, on parle de tout et de rien. C’est assez étrange mais parfois j’ai même envie de lui parler de mes problèmes sentimentaux. Pourtant je déteste ça, mes amis les plus proches pourront en témoigner, les pauvres ont essayé à maintes reprises de m’arracher les vers du nez, mais je suis plutôt coriace et têtu. La différence avec Nate, c’est que je n’ai jamais l’impression qu’il cherche à savoir à tous prix des choses sur ma vie privée, il me laisse le temps de lui dire les choses quand je me sens prêt. Je ne sais pas s’il agit de la sorte consciemment ou si c’est juste sa façon d’être, mais une chose est sûre : j’adore ça ! Une autre de ses qualités est la disponibilité, je n’ai pas le souvenir qu’un jour il ait refusé de passer du temps avec moi. Et je fais de même, dès qu’il m’invite quelque part je fais en sorte de me libérer. J’étais tout excité à l’idée de passer la soirée en sa compagnie. On avait prévu d’aller dans un bar, un endroit que je connais bien et que j’apprécie énormément, le Portobello Star. Cet endroit me plaît beaucoup car il est situé dans un quartier de Londres dans lequel j’aime passer du temps Nothing Hill. J’avais pris la peine de m’habiller pour l’occasion, j’avais enfilé une chemise bleue nuit, un pantalon gris et un petit gilet de la même couleur. Ma tenue n’était pas trop apprêtée, entre le classique et le décontracté. Il faut dire qu’avec mon travail je n’ai pas beaucoup d’occasion de porter autre chose que des costumes. Alors quand je sors je me fais plaisir. J’avais descendu les escaliers qui menaient à mon appartement vers 20.30 et le taxi que j’avais commandé m’attendait déjà devant la porte de mon immeuble.

Le rendez-vous était fixé pour 21h, ce qui me laissait tout le temps d’arriver tranquillement, de m’installer à la table que je nous avais réservé et d’attendre que Nate me rejoigne. J’aime prendre le taxi car j’ai tout le temps de regarder par la fenêtre, d’observer cette belle ville dans laquelle j’habitais depuis un peu moins d’un an déjà. Le temps passe à une vitesse incroyable. Quand je repense à la vie que je menais à Glasgow, je me dis que les choses ont bien changé et c’est tant mieux. Je suis vraiment content d’être à Londres, tous les gens que j’aime sont ici : Athénaïs, Killian et aussi Nate bien sûr. Le taxi c’est arrêté devant le Portobello Star vers 20.50, je frétillais d’excitation. J’avais bien l’intention de profiter de cette soirée autant que je le pouvais. Cerise sur le gâteau, je ne travaillais pas le lendemain. Enfin, pas tout à fait, mes employeurs avaient décidé de me faire traduire un roman et en apercevant ma mine déconfite, ils avaient eu la gentillesse de me donner la permission de travailler à domicile pour les 4 jours qui suivirent. J’étais à la fois ravi et extrêmement contrarié, j’ai toujours trouvé la traduction littéraire extrêmement assommante. Ce qui me plaît dans mon travail d’interprète c’est le contact avec les gens, le feu de l’action. La traduction, c’est triste et monotone, juste toi, un stylo et des feuilles blanches, comme compagnie j’ai connu mieux. Une fois à table, j’avais chassé mes idées noires et j’étais impatient que Nate me rejoigne.

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Nathanael E. Keynes
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 18:21 par Nathanael E. Keynes
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Mardi 06.01.2015 • West London • Notting Hill • Portobello Star
Il y a des gens comme ça qu'on avait pas forcément de raison de rencontrer. Et parfois, il y en a dont on pourrait faire la connaissance de douze façons différentes. Eli, c'est un peu ça. Je sais pas encore que non seulement nos boulots nous ont mis sur la route l'un de l'autre, mais de surcroît, je suis devenu pote avec son meilleur ami. Comme quoi des fois, la vie se démerde pour mettre une personne sur notre chemin, quoi qu'il arrive. Je ferais bien la comparaison avec Tyler, mais... je vais peut-être éviter. Pourtant, outre notre rencontre au bar, il s'est trouvé qu'il était pote avec le frangin d'une de mes conquêtes... Bref. Tout ça pour dire qu'Eli et moi, on était fait poru se rencontrer. Si ça c'était pas fait comme ça, ça aurait été par le biais de Killian, prochainement. On aurait fini par faire connaissance, inévitablement.

A la base, c'est une interview qui nous a réunit. Mes notions de français très limitées - aversion pour tout ce qui se rapproche de mon père oblige - j'aurais eu toutes les peines du monde à gérer un entretien avec ce diplomate français sans l'aide d'un interprète, et c'est lui qui s'y est collé. Je crois qu'on s'est vite rendu compte tous les deux que le mot travail, à l'origine, a une signification qui le présente comme quelque chose de pénible, parce que c'était réellement ça. Et pour ce qui me concerne, non seulement la politique m'intéresse réellement assez peu, mais en prime, le type connaissant un peu mon paternel, a eu tendance à avoir cet air condescendant, cette attitude de patriarche avec moi qui a légèrement tendance à me faire grincer des dents.

Ce qui est de bien avec Eli, c'est que malgré la tension de plus en plus palpable au fil de l'entretien - et je m'y connais un peu en sourires factices à force, si bien que ça devait être magnifique, ces masques archi-faux sur chacun de nos visages - il est resté super pro jusqu'au bout. Ce que je me suis efforcé de faire aussi, résultat, lorsque le dignitaire français a passé la porte, j'ai serré la main de l'interprète et l'ai remercié, parce que clairement, j'étais tout à fait conscient que ça avait pas dû être une partie de plaisir. On a discuté un moment, fini par aller boire un verre ensemble. Et par remettre ça plutôt régulièrement.

Je crois qu'on fonctionne un peu de la même manière. Il y a forcément des choses qu'on ferait différemment, des points sur lesquels on sera pas d'accord, mais globalement, on a un peu le même mode de fonctionnement, et je pense que c'est ce qui fait que ça a tout de suite collé. On se parle pas forcément beaucoup des choses qui nous touchent le plus, mais je crois que, justement, on a bien compris l'un comme l'autre que c'était pas vraiment des sujets qu'on abordait facilement et du coup, ni l'un ni l'autre ne force la main de son pote, ce qui est franchement confortable. Résultat : c'est toujours un plaisir de passer une soirée en sa compagnie, et même si ça fait assez peu de temps qu'on se connaît, j'essaie de continuer à ménager du temps pour lui, comme pour Spence, Katee ou Nik. C'est pas toujours évident, vu que mon emploi du temps est relativement chargé dirons-nous, mais on s'arrange toujours. Ce soir ne fait pas exception.

Je suis sorti du Times et rentré chez moi tôt, on est en semaine, si bien que je ne bosse pas au bar, et la répét' est prévue un autre soir, j'ai donc tout le temps pour le rejoindre pour 21h, et je suis passé chez moi me changer avant de le rejoindre. J'ai troqué la chemise à carreau, le pull coll v et le pantalon de costard contre un t-shirt blanc, un pantalon bordeaux et une veste bleu foncé, des converses - on ne se refait pas - assorties au pantalon et je me suis mis en route vers le Portobello Star, un endroit qu'il affectionne manifestement particulièrement compte tenu du nombre de fois où il m'y a donné rendez-vous. J'ai envoyé un message à Tyler sur le chemin, des fois que je puisse finir la nuit chez nuit, plutôt que de retraverser toute la ville pour rentre chez moi - et surtout, que je puisse m'endormir dans ses bras - et je suis arrivé avec une petite dizaine de minutes d'avance. Pas assez, apparemment, pour le devancer, parce qu'il est déjà là quand j'entre dans le bar, et je le rejoins avec un grand sourire.

« Hey Eli ! Comment tu vas ? »

Je lui ai tendu la main pour le saluer et me suis installé face à lui, juste comme on venait prendre nos commandes.

« Un Long Island pour moi. Et toi ? »

Je suis presque sûr qu'il aurait pu passer commande à ma place parce que je prends ça presque à chaque fois - ou une pinte, mais c'est plus rare... Et en attendant que nos verres arrivent, je reprends le plus naturellement du monde.

« Alors, quoi de neuf ? »

Je sais pas trop ce que je répondrai à cette question, pour ma part. J'ai pas encore décidé si je lui parlerais de Tyler, ce que je n'ai toujours pas fait auprès de Spencer... Je suppose que j'aviserai, au feeling. Comme ça a toujours été le cas entre nous, en fait...
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 18:19 par Invité
Il ne s’est pas fait prié. 10 minutes d’avance, quelle chance ! Comment ne pas l’adorer. Je lui ai souris alors qu’il s’avançait à travers le bar pour me rejoindre, lui aussi un large sourire illuminant son visage. La soirée s’annonçait plutôt bien et déjà je me sentais beaucoup mieux. « Hey Eli ! Comment tu vas ? » me lança-t-il en me tendant la main, dans laquelle je glissai la mienne. J’avais plutôt envie de le serrer dans mes bras à lui en briser les os tellement j’étais content de le revoir.

« Hey ! Super bien et toi ? »

Aurais-je dû ajouter que sa présence avait fortement influencé ma réponse, ce n’était pas nécessaire. Il s’est installé en face de moi et nous avons commandé « Un Long Island pour moi. Et toi ? » Je me contentai de lui faire un signe de tête qui signifiait que je le suivais. On avait une sorte de rituelle tous les deux, en choisissant notre boisson on déterminait l’avenir de la soirée. Le choix n’était pas très vaste : Pinte ou Long Island Ice Tea. Le premier choix annonçait une soirée plutôt calme, posée et bon enfant. Le deuxième en revanche était plus festif et en général je terminais toujours bourré à raconter ma vie. Etrangement je n’avais jamais dit quoi que ce soit que j’étais venu à regretter le lendemain. Pour être honnête ma vie n’était pas si palpitante de toute façon, elle se résumait très facilement en trois mots : métro, boulot et dodo. Bien que récemment, j’avais été quelque peu perturbé. J’avais fait une rencontre, jusque-là tout s’annonçait plutôt bien sauf qu’en réalité cette personne s’était avéré sortir avec un bon ami à moi. Pas de chance ! C’était le cas de le dire, j’étais tellement gêné que j’avais coupé toute communication avec les deux parties. Ce n’était surement pas la meilleure des décisions, mais en attendant de trouver mieux ça m’évitait de passer pour un guignol et de devoir mentir. J’ai toujours été un très mauvais menteur, j’ai parfois l’impression que c’est écris en lettre lumineuse sur mon front lorsque je ne dis pas la vérité. C’est pour ça qu’en général, je préfère jouer le mort dans ces cas-là. « Alors, quoi de neuf ? » avait-il dit. Il était peut-être un peu tôt pour lui parler de toute cette histoire, je savais bien qu’au travers de la discussion je finirais bien par aborder ce sujet…après quelques Long Island. J’avais donc décidé d’entamer notre épopée communicative par le boulot.

« Rien de très excitant, mis à part que mes boss ont jugé bon de me soumettre à de la traduction littéraire. Pour être honnête je n’ai même pas encore eu le courage d’ouvrir le livre. Pfff…de longues nuits d’ennuis en perspective et toi ? »

J’avais terminé mon discours par un petit rire qui tintait mon phrasé d’ironie. On fonctionnait toujours comme ça avec Nate, on commençait par parler des choses qui avaient le moins d’importance à nos yeux, souvent c’était le travail. Alors que j’attendais sa réponse avec une impatience non-dissimulée, le serveur est venu nous apporter nos cocktails. J’ai posé la paille entre mes lèvres et j’ai commencé à siroter la boisson alcoolisée, sentant instantanément ma gorge se rafraîchir et mes muscles se relaxer. J’étais tellement content d’être là. Ma soirée pouvait enfin commencer, j’avais laissé ma contrariété sur le perron du Portobello Star et j’avais endossé mon habit de fête.

« Tu ne devineras jamais qui j’ai croisé l’autre jour… Kate Middleton en personne ! »

J’avais fait une pause dans mon discours pour bien emphaser l’importance cruciale de cette révélation. Nate connaissait bien ma passion pour la famille royale. Je ne sais pas d’où ça vient, probablement de ma mère.

« Figures toi qu’elle est venue dans les bureaux de Kwintessential. Elle part en voyage à Milan à la fin Février pour la Fashion Week et elle a besoin d’un interprète pour l’accompagner. »

Je savais ce que Nate était en train de s’imaginer et c’est pour cette raison que j’ai décidé de livrer la chute de mon histoire sans prendre la peine de faire durer le suspense.

« Hélas c’est pas encore gagné ! Ils hésitent entre Chiara et moi…sincèrement parfois j’ai l’impression qu’ils le font exprès. De toute façon s’il ne me choisisse pas moi, c’est décidé je donne ma démission ! »

Je n’étais pas certain que j’aurais réellement eu le courage de le faire, mais en cet instant précis j’étais déterminé. Chiara, une collègue que j’apprécie très peu, est d’origine italienne, cependant son anglais est absolument déplorable, sans parler de son caractère. Je ne comprends même pas pourquoi ils l’ont engagée, peut-être parce qu’à part moi, il n’y a personne capable de parler l’italien. Elle n’était pas trop mauvaise pour interpréter de l’anglais vers l’italien, mais lorsqu’elle devait faire le contraire c’était une véritable catastrophe, entre l’accent à couper au couteau et son manque évident de vocabulaire, on aurait pu la prendre pour une prostituée sur le retour, ou pire une droguée ! Ils ne pouvaient tout de même pas décemment l’envoyer elle passer le week-end avec Kate Middelton à Milan. Elle aurait saboté l’image de toute la boîte et plus jamais nous n’aurions eu la chance de travailler avec la famille royale. En plus ça fait des années que j’attends ce moment !
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Mer 14 Jan 2015 - 8:04 par Nathanael E. Keynes
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Mardi 06.01.2015 • West London • Notting Hill • Portobello Star
Je ne suis jamais en retard. Je ne devrais sans doute pas dire jamais, il paraît qu'il ne faut jamais le faire, mais c'est pourtant bel et bien le cas. Je me suis toujours dit que le jour où je serais à la bourre, c'est que je serais à l'hosto... ou pire. Et j'ai pas trop envie de voir ce jour arriver. Alors ce soir ne fait pas vraiment exception à la règle, et c'est avec un peu d'avance que je suis arrivé au rendez-vous donné par Eli'. Et je suis pas le seul plus que ponctuel, parce qu'il est déjà là. Je me suis donc avancé vers lui, tout sourire, lui tendant la main, et même s'il y glisse sa main, je sens bien que ce n'est pas tout à fait la démarche qu'il attendait... si bien que ma main dans la sienne, je change un peu de démarche et viens lui donner une accolade amicale. C'est pas comme si j'avais beaucoup de difficulté avec le contact avec les gens, de toutes les manières.

« Hey ! Super bien et toi ?
- Ca va... »


Réponse évasive et banale, mais pourtant assez sincère. Je vais bien. Vraiment. C'est pas complètement rose, vu que mon mec régulier - je peux dire copain ou pas ? - m'a gentiment expliqué que les sentiments c'était pas son truc et que clairement, je fonctionne pas tout à fait pareil, mais... J'ai quand même droit aux bras de Tyler à peu près quand je veux, et c'est juste... génial. Et puis... Même si mon Boss m'a refusé la rubrique dont je rêvais, je suis titularisé au journal - enfin si Boss décide pas de ne pas renouveler mon contrat, mais je vois franchement pas pourquoi il ferait ça... à pas pour me faire taire, bon d'accord. Bref. C'est quand même franchement le pied. Et donc, ça se fête. Et ouais, je finis toujours par prendre le même cocktail dans ce genre de cas. On s'est pas rendu tout de suite compte qu'on faisait les choses de façon assez... symbolique, tous les deux, mais c'est quand même un peu le cas. Et le fait que ce soir, j'aie pas opté pour la bière en dit assez long. Eli' me suit et ça annonce une soirée plutôt... mouvementée.

« Rien de très excitant, mis à part que mes boss ont jugé bon de me soumettre à de la traduction littéraire. Pour être honnête je n’ai même pas encore eu le courage d’ouvrir le livre. Pfff… de longues nuits d’ennuis en perspective et toi ?
- A part que j'attends encore le bon vouloir du mien de Boss pour savoir si demain est ma dernière journée, pas grand chose non plus. C'est quoi ce bouquin ? »


Pas grand chose... A part Tyler. A part qu'il s'agit là de mon job de rêve - à égalité avec la musique - mais enfin... En réalité, j'ai pas grand chose de plus à en dire, alors j'ai profité moi aussi de l'arrivée de nos cocktails pour y plonger mes lèvres, à la différence près que ma paille a fini sur la table.

« Tu ne devineras jamais qui j’ai croisé l’autre jour… Kate Middleton en personne ! »

Il me fait rire avec cette fascination qu'il a pour la famille royale... et parce que cette pensée en ravive une autre, pas si ancienne. Je suis pas de la famille royale. Mais je doute assez peu que mon père en croise certains membre de temps à autres, et ça fait un moment que je me demande si je pourrais pas faire jouer ses relations - que pour une fois, être son fils me serve à autre chose qu'à être dégoûté du connard qu'il peut être - pour introduire Eli' dans leur cercle.

« Figure-toi qu’elle est venue dans les bureaux de Kwintessential. Elle part en voyage à Milan à la fin Février pour la Fashion Week et elle a besoin d’un interprète pour l’accompagner. »

Manifestement, il s'est débrouillé tout seul pour avoir un contact, et pas n'importe lequel. Madame Kate Middleton, je vous prie...

« Hélas c’est pas encore gagné ! Ils hésitent entre Chiara et moi… sincèrement parfois j’ai l’impression qu’ils le font exprès. De toute façon s’ils ne me choisissent pas moi, c’est décidé je donne ma démission !
- Bien dit ! »


Bon, demain, je lui dirai sans doute « Mec, fais pas ça, tu vas faire quoi après si tu claques la porte ? » mais ce soir, je suis parfaitement d'accord avec lui. Ce soir, on est les maîtres du monde, et on fait ce qu'on veut.

« Ils se décident quand, quant à qui ils envoient ? »

Que je voie si j'ai le temps de passer quelques coups de fil demain...
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() message posté Jeu 15 Jan 2015 - 18:00 par Invité
Nate n’était pas encore au courant s’il était prolongé ? Décidemment je vais réellement commencer à croire que plus on monte dans la hiérarchie plus on devient incompétent et lent. Déjà que j’avais du mal à encadrer le mien de Boss je n’imaginais pas celui de Nate, il faut dire qu’on parlait toujours d’eux vaguement, je ne savais même pas son prénom. Il faut dire que moi non plus je n’avais jamais pris la peine de dire le nom du mien. En y réfléchissant, je trouvais ça vraiment étrange.

« Sérieusement ?! Comment il s’appelle déjà ? C’est incroyable qu’il y ait des gens aussi incompétent !»

Julian travaillais au Times. Même si je ne le connaissais pas très bien, j’étais certain qu’en touchant un mot à Killian j’arriverais bien à lui obtenir une petite réprimande. Après tout, c’est aussi à ça que ça sert les amis, non ? Je n’allais pas laissé Nate se faire manquer de respect par l’un de ses supérieurs sans tenter de lui venir en aide. J’ai bu une longue gorgée de mon Long Island qui était déjà drôlement bien entamé alors qu’il venait de me demander plus de détails sur le choix fatidique.

« Fin de la semaine prochaine, pour être bien certain que je ne dorme pas à cause de l’anxiété et que je puisse terminer de traduire leur satané bouquin. Parfois j’ai vraiment l’impression qu’ils nous manipulent, ou alors je suis juste un peu parano. Un livre italien « Avrò cura di te » de Massimo Gramellini. J’ai un ami qui adore la littérature, il est romancier d’ailleurs et il a vraiment beaucoup de potentiel, mais moi je n’ai pas la fibre littéraire comme lui. Enfin pour en revenir à nos moutons, je pense que c’est moi qu’ils vont choisir, je suis un de leurs meilleurs employés. Je ne suis jamais en retard, je suis toujours présentable et parfois je me surprends même à jouer les lèche-bottes, alors je ne vois pas trop comment je pourrais faire mieux que ça. Je me demande comment elle est en vrai. Tu penses qu’elle est plutôt gentille et drôle ou alors coincée et rabat-joie ? »

J’avais l’impression d’être un enfant le jour de Noël. Restait juste à espérer que lorsque j’ôterais l’emballage je trouverais ce dont j’ai toujours rêvé et pas un autre roman stupide à traduire. En y réfléchissant, ma vie avait été plutôt mouvementée ces derniers temps. Entre la découverte d’Elias et Romeo, la rupture d’Athénaïs, la visite de Kate Middleton et la traduction de ce maudit bouquin, je me demandais vraiment quand la spirale allait s’arrêter. J’espérais profondément que Nate n’avait rien d’horrible à m’annoncer, car si c’était le cas j’aurais surement pris la peine de m’inscrire au prochain casting d’une émission de télé-réalité, j’avais tellement de chose à raconter. Je me serais très probablement fait éliminer dès les premières émissions, mais bon c’était une idée, un peu loufoque, complètement irresponsable et irréfléchie, comme les autres. Sur ces belles pensées, j’ai décidé d’ôter la paille de mon verre et d’avaler le reste de mon cocktail d’une traite. Je devais surement passer pour un alcoolique, mais en compagnie de Nate je n’avais jamais peur d’être jugé.

« Mais assez parlé de moi, j’ai l’impression de faire un monologue. Il y a bien quelque chose d’intéressant qui a dû t’arriver récemment. Je te connais, vu le nombre de choses que tu fais par jour, je pense qu’il se passe plus de choses dans une seule journée de ta vie, qu’une semaine dans la mienne. »

J’ai laissé échapper un petit rire. J’avais raison, Nate est une personne très occupée, il avait 3 jobs différents, déjà rien que ça ! J’en avais 2 mois aussi, en plus d’être interprète, je donnais quelques cours de traduction spécialisée à l’Université de Brunel à Londres. J’adorais ça, et j’espérais qu’un jour cela me permettrait d’ouvrir les portes d’Eton. Toutes les personnes importantes étudient là-bas, le Prince Harry et le Prince William y ont suivis leur scolarité, David Cameron est le 19ème premier ministre y ayant étudié. Si j’arrive à y devenir professeur, j’aurais enfin le sentiment d’avoir accomplis de grandes choses. En voyant mes anciens élèves devenir des personnes importantes je ressentirais sans aucun doute une immense satisfaction. C’est beau de rêver, mais le chemin était encore long et laborieux. Mais il est d’important de ne jamais cesser d’y croire, enfin selon Cendrillon, bien que je ne suis pas certain que son exemple soit facile à suivre. Il y a très peu de chance que je porte un jour des chaussons de verre et il y a encore moins de chance que j’en perde un au cours d’un bal et qu’un célibataire absolument sublime décide de fouiller toute la ville pour me retrouver…
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Sam 17 Jan 2015 - 16:40 par Nathanael E. Keynes
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Je suis pas si surpris que ça que Julian me laisse mariner, c'est pas comme si c'était pas son genre de m'emmerder - et inversement. C'est... étrange cette relation, j'en conviens. Mais ça a toujours été comme ça entre nous, et franchement, ça me ferait bizarre que ça change. Ca n'en reste pas moins un putain de méga bon journaliste, cela dit. Je vois la tête d'Eli, en revanche, et qu'il tombe des nues, en soi, n'est pas si étonnant.

« Sérieusement ?! Comment il s’appelle déjà ? C’est incroyable qu’il y ait des gens aussi incompétent !
- Oh c'est pas du tout une question d'incompétence ! Julian est un journaliste du feu de Dieu, mais... Disons que nos deux egos ne font pas toujours bon ménage. Et je crois qu'il attend le moment où je vais finir par m'écraser, qu'il pousse en ce sens pour que je finisse par le faire. Mais il a à peu près 0 chance pour que ça arrive, et c'est un peu toujours la guerre... Même si au fond, lui répète pas, mais j'aime bien bosser avec lui, j'apprends énormément. Je serai juste jamais le connard détestable avec tout le monde qu'il est pour toute l'équipe. »


J'ai fini ces phrases sur le ton de la confidence, mais absolument pas dans l'idée qu'il connaissant mon Boss. Juste le truc à la con de 'dis rien à untel' quand on sait pertinemment qu'ils ne se connaissent pas et donc qu'on prend pas de risque. Ou en tout cas, c'est ce que je crois à ce moment-là. Et naturellement, on évoque son travail à lui tout autant que le mien, la traduction d'une oeuvre littéraire qu'il a l'air ravi de se coltiner et la date de décision pour l'interlocuteur privilégié de Mrs Middleton.

« Fin de la semaine prochaine, pour être bien certain que je ne dorme pas à cause de l’anxiété et que je puisse terminer de traduire leur satané bouquin. Parfois j’ai vraiment l’impression qu’ils nous manipulent, ou alors je suis juste un peu parano. Un livre italien « Avrò cura di te » de Massimo Gramellini. J’ai un ami qui adore la littérature, il est romancier d’ailleurs et il a vraiment beaucoup de potentiel, mais moi je n’ai pas la fibre littéraire comme lui.
- Ca n'est pas forcément évident, c'est sûr. Je t'aurais bien proposé un coup de main au moins sur l'adaptation, mais je crains que le style journalistique et les vers musicaux ne soient pas tout à fait du même registre que ton oeuvre littéraire... »


Et s'il a un pote romancier, il sera certainement plus efficace que moi, donc. Personnellement, de romancier, je n'en connais qu'un - un peu - et j'ignore, à nouveau, qu'il s'agit de la même personne. Comme quoi Londres est définitivement tout petit.

« Enfin pour en revenir à nos moutons, je pense que c’est moi qu’ils vont choisir, je suis un de leurs meilleurs employés. Je ne suis jamais en retard, je suis toujours présentable et parfois je me surprends même à jouer les lèche-bottes, alors je ne vois pas trop comment je pourrais faire mieux que ça. Je me demande comment elle est en vrai. Tu penses qu’elle est plutôt gentille et drôle ou alors coincée et rabat-joie ?
- Je sais pas trop... J'ai pas un super bon a priori sur cette fille personnellement... »


Mais je vais pas te casser tout ton truc direct, t'as tellement des étoiles dans les yeux quand t'en parles... N'empêche que je crains que tu sois un peu déçu. Il a enfilé son verre, à suivre et si j'ai un peu plus limité mon débit de boisson, le mien n'a pas trop tardé à se retrouver tout aussi désespérément vide.

« Mais assez parlé de moi, j’ai l’impression de faire un monologue. Il y a bien quelque chose d’intéressant qui a dû t’arriver récemment. Je te connais, vu le nombre de choses que tu fais par jour, je pense qu’il se passe plus de choses dans une seule journée de ta vie, qu’une semaine dans la mienne.
- Mmmh... Attends, je réfléchis. »


Genre. Genre ma vie est si mouvementée. Bon, un peu, d'accord, mais la tienne est pas si calme en réalité.

« Ben outre le fait que ça se passe bien au boulot, et que donc, j'attends la réponse de mon Boss, ça continue à se passer comme un charme au bar le week-end et les répéts avec les Lucky Strikes s'enchaînent toujours. On doit reprogrammer une date au Barfly, et je cherche un peu où on pourrait jouer autrement... »

Que des choses habituelles, en somme. Sauf qu'il y a une chose beaucoup moins habituelle dont je parle à personne et que je me tâte un peu à évoquer, là. Parce qu'il ne connaît pas Tyler et qu'il ne part pas avec un a priori négatif, déjà.

« Et pour le reste, il va me falloir un peu plus qu'un cocktail... »

J'ai fait signe à une serveuse, qui nous a rapidement ramené deux verres pleins avant de reprendre les vides, mais pendant ces longues minutes, je suis resté à me frotter le menton, tout d'abord, avant de noyer le poisson.

« T'as passé de bonnes fêtes sinon ? »

Je me doute bien qu'il va croire que je change de sujet, mais en définitive, c'est pas vraiment le cas. Parce qu'après ses réveillons à lui, il y a toutes les chances que je lui parle des miens... Et donc de ce type ultra-sexy dans les bras duquel je m'endors, tous les soirs où il m'accepte chez lui...
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