(18+) Liam & Miles ∞ It's a small crime, and I've got no excuse...

Liam & Miles

Fou amoureux, ça fait plusieurs semaines que tu y penses. Plusieurs mois, à dire vrai. Vous êtes ensemble depuis un peu plus de quatre ans maintenant, et voilà deux ans quasiment que vous habitez ensemble. Le parfait amour, sans crises, sans vraies difficultés, le pire que vous avez traversé c'est sans doute le coup de poing que t'a administré son frère – ton (ancien) meilleur ami – quand il vous a surprit entrain de vous embrasser à l'enterrement de leur père. Mais même ça, ça n'a eu aucun impact sur votre couple, tu ne lui en as parlé, inventant un ancien règlement de compte pour couvrir ton œil au beurre noir et ta lèvre un peu ébréchée, et puis son frère est sorti de vos vies. Comme ça, sans un regret. Ton passif d'infidèle a peut-être été dur à avaler, mais tu jures devant tous les dieux que tu lui as toujours fidèle, et que tu le resteras, tu n'as aucune envie du contraire, et de lui briser le cœur par la même occasion. Fou amoureux, tu changerais le monde pour ses yeux, prêt à tout. Et aujourd'hui, tu as décidé d'avancer encore un peu dans votre relation. Dans le creux de ta table de chevet se tient un écrin de velours noir. Une bague de fiançailles tout ce qu'il y a de plus simple, en or blanc, tu n'as pas voulu de fioritures. Sobre, élégante, magnifique. Tu as visité toutes les bijouteries luxueuses de Londres pour trouver la perle, l'idéale. Parfait, tout comme lui. T'es un peu con quand t'es amoureux, faut croire. Et pour être honnête, tu n'as jamais été aussi amoureux que depuis quatre ans. Est-ce que tu as déjà été amoureux, en dehors de Liam ? Des baises, tu as connu, à la pelle, avec des mecs que tu ne reverrais plus jamais de ta vie. Des histoires un peu plus longues, de quelques mois, mais jamais personne ne t'a donné envie de plus. Vivre une histoire sans chercher à baiser ailleurs, ne passer tes nuits qu'avec lui, est-ce qu'un jour tu aurais pu prévoir ça ? Mon dieu, ton cœur bat  à tout rompre depuis quatre ans, sans jamais faiblir. Tu te fous d'avoir perdu ton meilleur ami, tu as gagné l'amour de ta vie. Maintenant, tu crèves d'envie de t'engager. De l'épouser. D'officialiser. De lui promettre monts et merveilles. Ça t'es venu comme ça, un beau matin, et depuis tu n'arrives pas à t'en dépêtré. Tu le veux en mari, c'est tellement niais que t'en aurais presque honte, mais à la place tu as débarqué dans les boutiques avec un grand sourire, clamant ton envie d'acheter une bague pour lui. Une bague fine, magique, enrobée dans son contenant discret. Tu le traînes depuis plusieurs semaines, sans avoir encore eu une occasion de lui proposer. Tu ne veux pas d'un grand moment, ni d'une grande cérémonie. Tu voudrais quelque chose de beau, de léger, un petit comité, voir même personne si c'était possible. Juste vous deux. Juste pour vous deux. Vous êtes suffisants l'un pour l'autre. Tu ne désires que lui, du début jusqu'à la fin de ta vie, et tu as toujours eu cette terreur qu'il ne le croit pas à cause de ton passé. Tu veux bêtement lui prouver, lui montrer qu'il est l'unique. Il le sera toujours. Même si vous devez subir une séparation, tu sais ardemment qu'il n'y aura que lui de solide dans ta vie,  les autres ne seront que des grains de sable vite couverts par leurs comparses, renversés par la première vague. T'es con, amoureux. Miles, il est où celui qui se traînait de soirées en soirées, un rail de cocaïne dans le nez, pour en prendre un contre un mur, sans plus de préliminaires, où est-il passé celui qui vivait parfaitement sa solitude, sans se gêner ? Loin, loin derrière vous, tu n'as jamais été aussi heureux et complet, rien ne manque à ta vie, et tu ne regrettes pas d'avoir tout arrêté. Tu as peur de vivre sans lui, oui, tu l'assumes. C'est con et ridicule, c'est l'amour quoi.

Peut-être que ce soir, ce sera le bon soir. Tu ne veux pas d'une grande tablée ou d'un restaurant hors de prix. Ton appartement est déjà plus luxueux que la majorité des restaurants que vous côtoyez. Mais tu fais un effort, tu ne peux pas t'en empêcher. Tu veux que tout soit parfait pour lui, tu pourrais lui offrir la Terre sur un plateau d'argent s'il le demandait. Tout pour le cueillir au creux de tes bras, laisser glisser tes lèvres sur lui, et profiter avec simplicité de sa chaleur qui adoucit le monde entier. Tu ne demandes rien en retour si ce n'est son bonheur. Sans lui dire, ton après-midi de rendez-vous a été annulé, sous la voix enthousiaste de la secrétaire. Du bureau, c'est sans doute la seule au courant de ce que tu projettes de faire. Tu ne caches ni ton homosexualité, ni ton couple, mais tu ne l'ébruites pas là-bas, leurs regards sont déjà assez indiscrets quand ils se posent sur toi. A peine tu oses appeler Liam, et les voilà comme des serpents à guetter le moindre faux-pas pour rire de ces « tapettes ». C'est fatiguant à la longue, tu es tombé sur un bureau de sales cons dans une des villes les plus ouvertes du monde. Qu'on t'emmerde, tu t'en fous, mais tu as déjà intercepté plusieurs mots d'insultes dans votre boîte aux lettres, de la part de ces abrutis qui se pensent discrets. Dans ces moments, tu bénis la passion de Liam qui l'éloigne quelques soirées de toi alors que d'habitude, tu es plutôt le copain impatient de le revoir qui ne dit rien. Les lettres, tu les jettes au feu sans ciller, ça te blesse parfois, tu aimerais bien qu'on te fiche la paix. Encore aujourd'hui, en rentrant plus tôt, tu as découvert un tract religieux homophobe, glissé ici dans le but très précis de te foutre en colère. Tu t'en fous. Liam est tout, tu as toujours assumé et subit les emmerdes mais lui n'a pas à le vivre quand tu es là pour le protéger. C'est peut-être aussi pour ça que tu veux l'épouser. Qu'est-ce que les autres auront à dire ? Tu emmerdes leur dieu, et leur avis si pathétique. Tu détruits l'objet du délit, dépose les courses sur un coin du plan de travail, et le bal commence. La cuisine, c'est une de tes passions comme la danse est celle de Liam, tu pourrais y passer des heures et c'est ce que tu comptes faire ce soir. Lui préparer un repas parfait, parmi les mets qu'il préfère. Méticuleux et attentif, tu rates rarement un plat. C'est à ton arrivée à Londres que tu as commencé à cuisiner, à Liverpool tu vivais dans une famille très traditionaliste, mère à la cuisine pendant que le père ramène le peu d 'argent que vous aviez, et celle-ci a toujours obligé tes sœurs à l'aider alors que toi qui en avait envie, tu étais interdit d'accès à la cuisine. Ton fameux donateur t'a offert des cours de cuisine pour vos rendez-vous, et vous passiez des nuits à préparer des plats différents. Tu n'as jamais arrêté, et cuisiner pour Liam est un réel plaisir. Tu t'amuses, virevoltes dans ton domaine, et en peu de temps les plats cuisent. Les mouvements continuent et tu prépares la table du balcon, vous allez dîner à la lueur de la ville. Toi, romantique ? A peine. Tu veux simplement voir son visage s'éclairer pour toi. Tu fumes une cigarette en attendant, un peu avant, histoire de ne pas puer la clope quand il reviendra. Il n'aime pas vraiment ça. Pas du tout même, mais il a tendance à ne rien dire.

Il rentre, tu l'entends, et un sourire s'installe sur tes lèvres. Tu crèves déjà d'envie de l'embrasser, de le déshabiller, de te coller à lui. Toutes les heures sont un supplice. Tu restes dissimulé dans l'ombre, le laissant t'appeler, avant te glisser derrière lui, les mains sur ses hanches, les lèvres dans sa nuque. Amoureuses, brûlantes, tu voudrais le consumer avec toi, comment avez-vous déjà pu tenir quatre ans sans vous cramer les ailes ?  Tu ne peux décemment pas le plaquer déjà au mur, et un rire s'élève à sa question. « Caché à t'attendre, c'est bien suffisant, je suis discret non ? » Une de tes mains s'enfuie déjà sous son haut, à la recherche d'une chaleur humaine, de sa peau que tu connais par cœur, si douce. Tu le découvres tous les jours, tu le connais jusqu'au bout des ongles. C'est incroyable une telle histoire. Tu n'as jamais cru aux contes de fées, mais c'est le tien. Le seul. Un nouveau rire, et tes lèvres relâchent sa peau pour observer l'univers qui vous entoure. « Qu'il nous regarde, Liam. » Mais il prend les devants et se retourne, t'embrasse en t'arrachant au passage un soupir, chaque baiser en deviendrait presque meilleur que le précédent, et tu pourrais y passer des heures, rien que de l'embrasser. Ton autre main rejoint son ventre alors qu'il s'amuse avec tes lèvres, les siennes se lient autour de ta nuque, et tu souris avec tendresse. Haussement d'épaule. « Un repas tout simple mon cœur. » Tes doigts se pressent contre sa peau et l'attirent contre toi, encore un peu plus, tu laisses ta langue glisser sur ses lèvres, entre elles, un baiser tendre. T'en oublies un peu le repas, les baisers te perdent toujours. Mais tu t'obliges à t'éloigner, juste un peu, et murmures « Je t'aime. » C'était quand, la première fois que tu lui as dit ? Tu ne t'en rappelles pas. Tes phalanges se séparent de sa peau à regret et se lient aux siennes, tu l'entraînes vers la table et l'oblige à s'assoir, tes doigts se glissent ses épaules pour les délier doucement dans un massage. Tu as apprit ça, aussi, tu maîtrises plusieurs domaines. Mais ça ne dure que quelques secondes, tu finis par un baiser dans sa nuque, une morsure douce sur son lobe et un sourire s'étire. « Je t'amène à boire. » Tu repars quelques secondes et tu déposes le verre à pied devant lui, verses le champagne. De la grande qualité, votre cave est remplie de luxe, tu ne saurais vivre dans un monde normal. Un peu triste de te séparer de son corps, tu t'assieds à ton tour face à lui, et lui sers l'entrée rapidement. Sans manger, tu croises tes mains sous ton menton et l'observes, plein d'amour. Tu oublies les lettres incendiaires, ton stress, tu plonges simplement dans tes yeux dans les siens. « Ça a été la danse, mon cœur ? » Vous avez une routine qui te plaît, toute simple et belle. T'aimerais juste voir une bague sur sa main, comme un con possessif. Un repas tranquille. Le dessert n'est pas là, tu l'as déposé près de la piscine en sous-sol, pour prendre un peu de bon temps tendre en sa compagnie.  

© Camaleón

Liam & Miles

Vos premières fois t'englobent souvent. Le premier regard, quand tu te changeais dans la chambre de son frère, tu n'es pas pudique et tu avais oublié de fermer la porte pour te changer. Même à Liverpool, entouré de tes frères et sœurs tu n'y pensais que rarement. Tu avais entendu la porte s'ouvrir, et le manque de commentaire t'avait rapidement fait comprendre qu'il ne s'agissait pas de ton meilleur ami, mais de son petit frère. Depuis la première rencontre, le petit bonhomme t'avait attiré l'oeil, mais il était bien trop jeune pour toi, et tu ne saurais pas toucher au frère de ton ami. Le silence s'était fait quelques secondes et puis tu avais craqué, lancé cruellement « Ce que tu vois te plaît ? », avant de te retourner pour lui faire face. Tu n'en avais rien à foutre d'être nu devant lui, tant de personnes t'ont vu nu que ça n'a plus de sens. Mais déjà, tu le sentais, quelque chose était différent avec Liam. Même à cet âge-là, il n'avait pas le même effet que les autres.  Ses yeux, tu ne t'en fichais pas, tu voulais qu'il t'observe et qu'il ose, mais comment demander ça à un gosse ? Il avait baissé les yeux, fuit, et ton meilleur ami était revenu en râlant à son propos, mais tu lui avais fermement rétorqué qu'il devrait se montrer plus sympathique avec lui. Tu l'as toujours défendu dès que ton ami osait lever le ton à son encontre. Un petit gars qui avait besoin qu'on le soutienne un peu dans cette famille foutrement désagréable avec lui, c'était tout ce qu'il était. S'il t'attirait, ce n'était qu'à cause de ton habitude envahissante de vouloir te taper à peu près tous les hommes qui existaient, et ça même si tu avais comprit que tu ne le laissais pas indifférent. Imagine un peu Miles, si t'es le premier gars qui le réveille un peu ? Il a eu d'autres histoires, tu le sais, comme toi qui en a eu un million, tu ne t'y intéresse pas. Ce gosse t’obsédais depuis que vous vous connaissiez, au fur et à mesures des années c'était de plus en plus dingue, jusqu'à ce que ton meilleur ami, ce traître, foute le camp ailleurs pour ses études. Tu n'avais plus aucune raison d'aller chez lui, et tu as oublié un peu Liam, tu t'es perdu dans les bras de ton donateur et l'image de son visage s'est effacée de ta mémoire. Il n'était plus qu'un attrait comme un autre. Par la même occasion, tu es parvenu à accepter qu'il te plaisait, t'as eu un peu honte, il n'avait que quinze ans la première fois, c'était un môme comparé à toi, et pourtant tu l'as foutrement désiré. Maintenant que tu ne risquais plus de le voir, tu pouvais l'admettre.

Le premier baiser, c'était le jour du retour de ton meilleur ami. Tu avais organisé une fête immense en son honneur, mais au final les heures s'étaient écoulées à fuir Liam, à te détourner de lui pour fixer tes pensées sur les barmen ou tous tes amis plus sexy uns que les autres. Peine perdue. Tu avais fini par craquer, une seconde fois, et à l'entraîner sur le balcon, loin de tous et surtout de son frère, tu l'as mit au pied du mur en lui demandant clairement un baiser que tu as fini par lui imposer. Aux lumières de la ville, en pleine nuit, toi l'emprisonnant contre la rambarde, et le corps pressé au sien, déjà tendre, déjà amoureux. Tu l'as capturé tout le reste de la soirée, inventant une excuse pour le reste des invités qui s'étaient aperçu de l'éloignement – peu, très peu, pas même ton meilleur ami. Vous vous êtes parlés, beaucoup, embrassés, un peu. Tu l'as emmené dans tout ton appartement pour lui faire découvrir, heureux de discuter de tout et de rien, et de t'extasier comme un gosse devant ce que tu connais par cœur. La fête ne comptait plus. C'est peut-être la première fois que tu es tombé amoureux, aussi, ce jour-là. Aussi vite que ça. Un simple baiser, et ton cœur est tombé. Ça traînait depuis longtemps, ce truc inexpliqué. Puis vous avez commencé à vous voir, surtout en secret pour que votre connaissance commune ne découvre rien. Ce n'était pas vraiment un mensonge, enfin, tu le crois. Tu ne comptais pas le blesser, mais comme il l'a prouvé, il n'aurait jamais accepté. Quand le pot au rose a été découvert, tu as vite fait ton choix : Liam. Seulement Liam. Fou amoureux.

Maintenant, il est face à toi. Il vit avec toi. Et t'es submergé de bonheur comme un con, c'est à peine croyable. Comment ça a pu t'arriver, un aussi joli truc ? T'étais pas destiné à ça, enfin tu ne crois pas, t'étais plutôt digne de te foutre au lit avec le premier venu, et de chercher à te poser quand t'aurais quoi, quarante ans ? Et là, ça fait quatre ans que tu ne tournes plus la tête sur les autres. Enfin si, un peu, toujours, mais plus pour partir avec, t'as le plus beau avec toi, celui qui te correspond. T'es sur le point d'abandonner le dîner, de l'embarquer dans tes bras jusqu'à votre chambre, tu n'en as jamais assez, jamais lassé. Mais tu luttes, tu veux la soirée parfaite, magique, tu veux le rendre fou et encore plus amoureux qu'il ne l'est actuellement. Vous vous installez et il t'oblige à manger, tu perds un peu trop tes secondes à l'observer et à vouloir savoir si ça lui plait. Tes sourcils se haussent quand il annonce un problème, mais il refuse de continuer et ton regard se voile. Liam te parle rarement de ses soucis, et tu t'en rends triste. Malgré les années, tu n'arrives pas toujours à savoir ce qui cloche, t'aimerai juste qu'il t'en parle avec confiance. Il ne comprend pas que tu es là pour lui, définitivement, éternellement ? Tu es prêt à tout accepter pour lui, tout écouter,  lui apporter ton aide dès qu'elle se révèle nécessaire. Tu ne veux pas qu'il se retienne de t'en parler pour une raison qui t'est inconnue. La chaleur de sa main éclipse les sombres pensées en quelques secondes, et ses mots sont encore plus efficace, un massage ? Tu es prêt, tu sais qu'il n'arrive pas à se masser seul et tu es heureux de pouvoir le faire à sa place. Ça te convient. Un sourire crétin s'installe quand il te demande si tu avais prévu autre chose pour la soirée, et ton regard le suit quand il se relève pour s'approcher de toi, attentif. Il attaque tes lèvres et ta chemise, et tes mains prennent possession de ses joues pour en réclamer un peu plus, tu pourrais l'embrasser éternellement, peut-être même ne faire que ça. Quand le premier bouton saute, tes doigts se glissent sous son haut, caressants, impatients. Un second et tu mordilles sa lèvre inférieure, tes yeux s'illuminent, il t'en faut peu pour t'exciter de la part de Liam, un geste et ton ventre s'embrase. Un troisième et des caresses. Un soupire s'évade doucement entre vous deux et ton corps se tend un peu, encore, d'un geste rapide ton bras entoure sa taille et le colle contre toi, tes lèvres se font tourmente, tu l'embrasses avec passion. « J'ai envie de te déshabiller là, tout de suite. » Faire l'amour sur un balcon c'est très certainement un de tes fantasmes stupides, et ici vous ne pouvez pas. Il y a toujours le voisinage, toujours un risque. Une demande de sa part et tu te relèves, prends ses doigts entre les siens et adresse un charmant doigt d'honneur au voisin trop envahissant sans même le regarder. « T'en occupes pas. » Tu ne crains rien. Tu joues trop avec le feu Miles, il faudra finir par t'en rendre compte, tu aimes bien trop ta liberté pour ne pas la défendre, mais tu ne mesures pas les conséquences que tes attaques peuvent avoir. Qu'ils te cassent la gueule, tu t'en fous, que tes collègues déposent des mots incendiaires dans ta boîte aux lettres, tu t'en fous. Qu'ils agacent seulement Liam et tu deviens un chien enragé, sans pitié, prêt à casser la figure du premier emmerdeur. Cet homme te rend fou.

Après ce geste sans considération, tu l'entraînes avec toi à l'intérieur, laissant le reste sur la table. Tu t'en occuperas demain matin avant le travail. Un sourire se coule jusqu'à lui, « Et bien sûr que j'ai prévu le reste de cette soirée. » Rien de magique, simplement une soirée en amoureux, pour lui, seulement pour lui. Ton téléphone est coupé, ton ordinateur aussi, tu peux perdre quelques clients que ça ne changerait ni ton salaire, ni le court de ta vie. Vous descendez quelques escaliers, tu chantonnes, heureux tout simplement, et passes la porte qui mène à la piscine intérieur. Cet appartement est merveilleux, héritage de ton premier donateur. Tu ne te rends toujours pas compte de ta chance. Un dessert est installé sur la table, proche des fauteuils et en compagnie d'une bouteille de champagne, mais aussitôt rentré tu l'attires un nouveau contre toi, brutal, pour un baiser, tu ne peux pas t'en passer. « J'ai prévu un dessert, mais avant... » Tes doigts sont traîtres, rapides, il se glissent sous son haut et entre deux baisers violents le t-shirt vole sur le sol, et ils poursuivent leur chemin jusqu'à son jean, ardents. Tu l'en débarrasses, le laisse glisser le long de ses jambes, t'autorise une lente caresse avant de te défaire tout aussi de ce qui te couvre. Nu, tu t'imposes quelques secondes contre lui, les lèvres fichées dans sa nuque pour imprimer tes lèvres avec légereté, tu le désires follement mais ce n'est pas le moment. Un souffle « Je t'aime tellement putain. » Tu n'es pas très malin, depuis quand peux-tu lui résister ? Tu te fais violence pour t'éloigner, l'attirer avec toi dans la piscine chauffée jusqu'à ce que l'eau couvre le haut de ses épaules. Tes doigts deviennent presque professionnels, découvrent les nœuds dont il se plaignait, massant avec délicatesse, sans forcer, sans brusquer.  

© Camaleón

Liam & Miles

Tes doigts s'amusent à délier un dos que tu préférerais mille fois griffer sous tes pulsions, en le maintenant contre toi jusqu'à la déraison. A croire que tu n'as que ça en tête, vingt quatre heures sur vingt quatre. D'un certain côté, c'est presque ça. Avant Liam, tes amis s'amusaient à te traiter de traîné sans aucune honte, même devant toi, et tu ne pouvais que leur donner raison. Une espèce de putain de luxe, officiellement seul ton généreux donateur n'avait le droit à ton corps, quand il le voulait, dès qu'il le réclamait, et toi tu aimait ça. En réalité, en plus de lui, les soirées étaient souvent comblées par des âmes perdues que tu croisais au détour d'un bar, pour finir votre histoire dans les toilettes d'une boîte ou la chambre d'un d'entre vous au meilleur des cas. C'était souvent comme ça, plusieurs fois par semaine où tu enchaînais sans rechigner avec les cours ou le stage, le nez fourré quelques heures auparavant dans la poudre blanche qui te servait de stimulant. T'as cru en crever, plusieurs fois, quand t'en arrivais au point de ne plus pouvoir différencier la nuit du jour, où tu ne pouvais plus dormir sans te fourrer des somnifères dans le ventre, ces nuits où tu traînais un peu trop tard, un peu trop défoncé, un peu alcoolisé, avec un peu trop de compagnie. Tes amis te disaient de tout arrêter, que ça finirait par coincer un jour ou l'autre, qu'un mec jaloux ou un dealer un peu trop con finirait bien par te casser la gueule pour jouer à l'idiot comme ça, mais rien n'a jamais suffit à te calmer.Il y avait ce vide, là, au fond de toi, à combler par tous les moyens possibles, tu as tout essayé, en merdant le plus possible au passage, t'as sans doute foutu en l'air ta santé juste pour un foutu creux qui ne voulait pas foutre le camp. Et en une soirée, sans l'aide de tes amis de si bons conseils, tu as tout arrêté. Enfin presque. Tu as arrêté d'aller te fourrer à droite et à gauche, tu as réduis les doses de cocaïne en passant par de sales périodes jusqu'à enfin ne plus être dépendant, et les fêtes tu évites s'il n'y a personne pour te ramener à l'ordre. Il a fallut une soirée, un baiser de Liam pour que tu dises enfin stop. L'abstinence, c'était nouveau pour toi. Le jour où ta vie sexuelle a débuté, tu ne t'es jamais arrêté, et pourtant tu es resté patient, fidèle, sans chercher à passer tes envies mortelles sur d'autres personnes. T'as attendu qu'il soit prêt, en te mordant la langue, l'intérieur des joues, le poing pour ne pas te montrer pressant, vorace. Trop amoureux pour ne pas devenir un mec clean. Bien sûr, tu n'aurais pas pu attendre l'éternité. Trop affamé pour ça, trop demandeur pour ne pas finir par craquer, malgré la main-mise qu'il a sur ton cœur. Quand tes mains ont pu enfin se poser sur lui, tu as vite su que tu ne regretterais jamais cette attente-là, qu'elle avait été positive pour vous deux, et puis manifestement, vous avez apprit à rattraper ce temps sans aller plus loin que les baisers, il a vite été rentabilisé. C'est un peu comme si tu étais revenu au point de départ, jamais rassasié, mais maintenant il n'a plus lui qui t'intéresse, et tes amis restent ébahis quand tu assures être devenu fidèle. Tu sais bien qu'ils ne te croient pas, comment toi, le mec le plus volage de Londres, a pu se caser comme ça, aussi radicalement, et pour un type qu'ils trouvent aussi insignifiant que le petit éboueur qui ramassent leurs poubelles le matin ? T'as lutté pour qu'ils acceptent Liam, pour leur faire comprendre que tu l'aimais, que non tu ne le quitterais pas, et que pour toi, il était clairement l'homme avec qui tu resterais toute ta vie. C'est encore un peu bancal avec eux, au point qu'ils ne sont même pas au courant de ta future demande en mariage. Personne ne l'est, d'ailleurs, ça fait des semaines que tu gardes ça et ça commence à te bouffer d'attendre. Il dira oui de toute façon. Tiens, si t'avais l'écrin sous la main tu lui demanderais dans la piscine, rien à foutre d'être trempés et à poil, tu lui demanderais. D'ailleurs, tu ne sais toujours pas pourquoi ça te tient tant à cœur, après tout c'est un foutu bout de papier. Mais l'envie crèche dans ton cœur et ne te lâchera pas tant qu'il n'aura pas accepté, il serait temps de mettre fin au supplice que tu t'imposes.

Tes doigts glissent, s'agitent, défont les nœuds et ton corps continue de quémander un peu plus, il y a deux personnes différentes en toi, celui qui ne résiste pas à l'envie de lui sauter dessus et l'autre, un peu plus sage, qui décide de finir le travail avant de tenter. Sa voix te sort de tes pensées et tu le regardes s'éloigner, s'appuyer sur le rebord de la piscine avec un grognement sonore. Il te cherche là. Il sait bien qu'en le voyant ainsi tu n'auras qu'une idée en tête, que tu es bien trop faible face à la chair pour résister. Le masque sérieux se durcit et tu te colles un peu plus à lui, ton travail devient plus difficile de cette façon mais tu te concentres, déplaces tes mains au fil de ses ordres sans un mot, tu t'appliques, élève sérieux. Il va regretter de te chercher ainsi, de te tendre des perches de plus en plus indécentes, avec ses gémissements amplifiés par la résonance de la pièce. Tu comptais rester sage, mais comment continuer à t'en convaincre dans ces conditions ? Il n'attend même plus de toi que tu le sois, il quémande plus et tu refuses de le laisser gagner la manche. Tu clignes des yeux à sa phrase, laissant un sourire carnassier passer sur ton visage. Le regard se perd sur le haut de son corps qui n'est plus dans l'eau, tu en savoures la moindre parcelle, même après quatre ans tu n'en est pas encore rassasié. Ça ne te dérangerait pas de le voir changer, vieillir, il t'attirerait toujours autant. La suite... tu vas lui faire regretter de te tenter de la sorte.Un frisson t'apaise à ses mots doux et tu relèves une de tes mains pour la glisser dans ses cheveux blonds. « Je t'aime aussi... » Puis tu te fais violent, un peu plus brusque, tu tires sur les boucles pour relever son visage vers le tien. « Mais si tu veux le jouer comme ça, tu vas le regretter. » a peine menaçant. Ce ne sont pas des promesses de douleur, loin de là, il le sait bien, il te connaît maintenant. S'il y a une inquiétude, tu l'effaces d'un baiser brutal, sauvage, le repoussant en même temps contre la paroi de la piscine. « Sale gosse impatient. » Tu ne prends pas de gants, et en quelques secondes c'est ses bras qui se retrouvent sur le bord de la piscine, tu colles son dos à ton ventre sans ménagement, déposant de multiples baisers sur la peau à laquelle tu as accès, glissant ici et là quelques morsures douces, juste histoire de le marquer un peu. Tu n'as jamais été le mec le plus romantique ou le plus calme du monde, ni le plus patient, et tes mains se glissent sur son ventre, sur son bassin avant de jouer de petites caresses. Ils se font maîtres, conquièrent un domaine que tu connais par cœur et qui parvient à te rendre fou jour après jours. Tu sais les gestes qui le font plier, qui se suffisent à eux même, et tu en joues pour le faire geindre dans cette pièce si sonore. Tu te fais dominant, encore et toujours, et tu te plaques un peu plus à lui pour te frayer un chemin, avec douceur, soupirant contre sa peau perlée d'eau. « Oh Liam... » Tu ne comptes pas te faire prier, tu ne sais pas jouer avec l'attente, le suspens, et tes reins amorcent un mouvement lent facilité par l'eau qui vous entoure. Tu succombes toujours à ses demandes, pauvre idiot amoureux.

© Camaleón