(✰) message posté Ven 31 Oct 2014 - 16:37 par Invité
Il y a des patients dont elle a bien cerné le problème et où les choses sont dites telles qu’elles le sont. Et il y a les autres, comme ce Mr. Echilly par exemple, qui resteront un mystère pour Rose. Il parle lors de leur session ce qui est déjà un bon début, mais ils n’avancent pas.
C’est vraiment étrange de travailler avec lui. Et puis, Rose a comme l’étrange impression de l’avoir croisé par le passé — certainement au cours de ses premières années à l’université, ce qui ne remonte pas à hier — elle ne lui a jamais adressé la parole pour autant. De cette façon, cela ne fait pas bien longtemps que ce dernier passe la voir. Juste la première séance en réalité. La séance où il se présente et où elle doit comprendre sans pour autant qu'il s'explique, mais au final... elle ne a toujours pas saisi. Si aucun de ses patients ne se ressemble, elle a l’étrange sensation qu’il ne rentre dans aucune « catégorie ». Et puis on dirait également qu’il n’a pas la moindre motivation à venir ici, comme si ce n’est pas par choix, mais plus par obligation. Et les apparences sont rarement trompeuses pour Rose. Et puis elle ne sait pas si le « problème » de Seth est de son ressort, si c’est psy ou tout autre chose.
Ainsi, la jeune psychologue est on ne peut plus sceptique quant à ce rendez-vous… Néanmoins, elle demeure optimiste quant à l’idée qu’un jour elle comprendra et pourra le guider vers une issue. L’échec n’a jamais été concevable pour elle… La brune repose son thé non loin de son ordinateur et de son carnet, puis, sourire aux lèvres, elle sort de son bureau constatant qu’il l’attend bel et bien dans le petit vestibule servant de salle d’attente. « Bonjour Seth. Vous pouvez rentrer. » Et elle tourne les talons pour finalement s’installer sur un fauteuil, face à un autre, en plein milieu de la pièce après avoir attrapé ses affaires sur son bureau. Pas de divan, comme dans les films. À son goût, c’est bien trop risqué : elle pourrait se retrouver avec un patient assoupi sans rien avoir demandé… Une fois Seth également installé, elle jette un coup d’œil à son montre et griffonne l’heure sur son carnet. « De quoi souhaitez-vous parler aujourd’hui ? » Ses yeux se détachent de la feuille pendant qu’elle lui pose la question et viennent le fixer, interrogateurs. Malheureusement, Rose ne peut pas l’obliger à se confier sur la raison précise de sa visite et satisfaire sa curiosité par la même occasion. Il faut que cette discussion vienne de lui-même afin d’éviter toute frustration ou confrontation. C’est à lui de s’ouvrir. Et c’est certainement pour cela que c’est plus simple d’avoir des patients volontaires. Même lorsqu’elle travaille pour le tribunal, les jeunes sont plus « bavards » que Seth… C’est pour dire.
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(✰) message posté Sam 1 Nov 2014 - 23:30 par Invité
Time to talk
Si j'étais aujourd'hui dans cette salle d'attente en train de taper un rythme sur ma cuisse à l'aide mes mains c'est à cause de mes parents. Pour comprendre il faut un peu remonter le temps. Vous savez sûrement que les cours de droits m'ennuies et que j'ai redoublé de nombreuses fois. Je ne compte plus maintenant. Le problème c'est que mes parents commençaient à s'inquiéter. A vrai dire c'était bien normal, depuis mais dix-huit ans je ne fais aucun effort et je suis en première année de droit depuis de longues années. Ils ont naturellement pensé que tout cela était lié à des inquiétudes et des peurs que je ressentais. Ils m'ont donc poussé à prendre rendez-vous. Si j'ai décidé de choisir cette psychologue c'est grâce à son nom de famille. Il me disait étrangement quelque chose. Je pense que j'avais dû l'entendre lors des diplômes de fin d'années. Si j'avais assisté chaque année aux discours des seniors c'est, car Ulysse et moi adorions verser de la vodka dans le punch. Il n'y avait généralement que les enseignants qui consommaient cette boisson et c'était assez plaisant de les voir être ivre et révéler des choses sur eux que personne n'aurait pu imaginer. Je souris en me remémorant ce souvenir. Il fallait bien que je m'occupe, j'étais venu trente minutes en avances. Je ne suis pas ce genre de gars qui planifie tout, qui reste organisé et qui se doit d'arriver toujours le premier. Je n'avais juste rien à faire et il se trouvait que je passais dans le coin. Je revenais d'un atelier de tir à la carabine et le cabinet était sur ma route. Heureusement que je n'avais pas emmené mon meilleur ami avec moi, il aurait sûrement mit le bazar dans la salle d'attente. Je trouvais ça plutôt irrespectueux. Ce n'est pas comme si j'étais quelqu'un qui accordait énormément d'importance à ce genre de choses, mais étrangement, je me sentais petit, face au savoir de ma thérapeute. Je n'avais pas envie de me montrer désagréable envers sa décoration.
Le temps ne passait pas vraiment vite. Je n'avais rien à faire à part faire le point sur ma vie et jouer avec la chaise de bois où j'étais assis. C'était divertissant, car elle était tapissée de fines languettes de bois et celles-ci semblaient vouloir voir l'extérieur. Le fauteuil était en piteuse état et je m'amusais à entortiller autour de mon doigt une des languettes. Elle était tellement souple que lorsque je le retirais, elle devenait frisé, formant de belles bouclettes bien dessinées. Je ne tardai pas à voir sortir du bureau de mademoiselle O'pry une jeune femme en pleurs, quelques mouchoirs dans la main. Cela me mena à réfléchir sur ce que je pourrai dire. Comme d'habitude je n'allai que très peu parler, je ne suis pas du genre à me livrer à quiconque. Des fois j'aimerais que quelqu'un puisse comprendre ce que je ressens vraiment, mais en même temps si je n'ai jamais parlé de mes ressentis à personne comment pourraient-ils deviner. Des fois je me plaisais à penser que les télépathes existaient et qu'un jour j'en rencontrerai un, qu'il arriverait à me faire me sentir mieux, car il saurait quel est mon problème.
Tandis que je méditais silencieusement la jolie brune qui me servait de psychologue ouvrit la porte et me dis avec un beau et simple sourire que c'était l'heure, que je pouvais rentrer dans la petite pièce et commencer à faire un monologue ennuyeux qu'elle serait prête à écouter. Je ne détestais pas les psychologues, mais plutôt les personnes qui pensaient que ceux-ci s'intéressaient réellement à nos problèmes personnels. Quelquefois c'est bien le cas, mais il faut les comprendre, ce ne peut pas être tout le temps intéressant d'entendre les banalités sur à quel point la vie peut-être nulle. Si c'est le cas, il saurait déjà, eux aussi savent ce que c'est, ils vivent aussi. Je soupirai avant de me lever et de suivre la jeune femme pour m'asseoir sur un deux deux fauteuils. Elle me regarda dans les yeux, me souriant, se voulant être rassurante je présume. Elle me posa une simple question. De quoi voulais-je parler aujourd'hui ? Que pouvais-je répondre à cela. A vrai dire je n'en avais aucune idée. Je me contentais alors d'esquisser un léger sourire avant de lui adresser enfin la parole.
- Mes journées se ressemblent dans le fond, je n'ai pas grand-chose à dire.
Après, je pouvais toujours décrire en détail le contenu d'aujourd'hui. Je ne vois pas en quoi cela pouvait l'intéresser. Mais après tout elle était là pour m'écouter, non ? Pourquoi pas en profiter ?
- Je me suis encore réveillé sans souvenirs de la veille. C'est plutôt basique chez moi. Je fais la fête toutes les nuits jusqu'à pas d'heures et généralement je me retrouve soit chez un inconnu soit chez Ulysse ou alors quelquefois chez moi. En tout cas je suis régulièrement accompagné. Ça peut paraître cool, mais au bout d'un moment ça lasse un peu. Enfin, sinon j'ai traîner le reste de la journée. J'ai marché dans les ruelles de Londres admirant presque chaque vitrines avec attentions. Je ne suis pas quelqu'un de minutieux, mais étant de nature curieuse, c'est vrai que j'aime bien observer chaque petit détail.
Je souris sur cette anecdote, fixant mes mains pour tenter de détourner mes yeux d'elle. J'ai toujours cette impression qu'elle me sonde en essayant de comprendre mes pensées les plus profondes. Je ne veux pas de son aide et je n'ai pas envie qu'elle découvre des choses sur moi. Je suis bien comme je suis, je n'ai pas besoin que quelqu'un me change ou me fasse réaliser des choses qui auront comme conclusion de me sortir de ma monotonie. J'aime faire la fête et me saouler. Je suis plus accro à l'ivresse d'une fête qu'à l'alcool en elle-même. Je crois que même si je le voulais vraiment je serai incapable de faire en sorte que cette pseudo dépendance s'efface. C'est qui je suis c'est tout. Elle peut essayer autant qu'elle le désire, mademoiselle O'pry n'arrivera pas à m'enlever ça.
(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 21:06 par Invité
Sa question peut paraître vague et déstabilisante, mais elle ne tient pas à lâcher l’affaire. En plus de cette histoire d’échec, ce serait une perte de temps et d’argent pour lui. Bref, tant de raisons pour ne pas l’abandonner. Et s’il faut plusieurs séances sans échange pour qu’il daigne s’ouvrir un peu plus tard, alors il faudra faire avec. « Mes journées se ressemblent dans le fond, je n’ai pas grand chose à dire. » Rose plisse légèrement les yeux, sceptique par les propos de son patient. S’il n’y a pas grand chose à dire comme il vient de le préciser, ils n’iront définitivement pas loin… « Je me suis encore réveillé sans souvenirs de la veille. C’est plutôt basique chez moi. Je fais la fête toutes les nuits jusqu’à pas d’heures et généralement je me retrouve soit chez un inconnu soit chez Ulysse ou alors quelquefois chez moi. En tout je suis régulièrement accompagné. Ça peut paraître cool, mais au bout d’un moment ça lasse un peu. Enfin, sinon j’ai traîner le reste de la journée. J’ai marché dans les ruelles de Londres admirant presque chaque vitrines avec attentions. Je ne suis pas quelqu’un de minutieux, mais étant de nature curieuse, c’est vrai que j’aime bien observer chaque petit détail. » C’est donc cela son quotidien ? Ça doit être fatigant, non ? C’est un choix comme un autre. Après tout, Rose n’a jamais été le genre de fille qui sort beaucoup, encore moins le genre de fille qui se réveille accompagné (certainement par quelqu’un de différent) chaque matin. Toujours aussi professionnelle, la jeune femme n’a rien dit, ni même bougé, pendant tout son monologue, prenant ainsi des notes une fois. C’est en quelque sorte l’histoire classique d’un étudiant. Un étudiant resté au stade de la première année depuis un moment déjà. Un étudiant loin d’être encore un adolescent. Par ailleurs, elle n’a cessé de l’observer afin de déceler quoi que ce soit de plus le concernant. « C’est donc pour cela que vous venez me voir ? » Haussement de sourcil. Elle cesse aussitôt d’écrire. Rose n’a pas pu s’empêcher de lui poser la question. Enfin. Malgré tout ce que Seth vient de lui raconter, elle ne saisit pas encore le problème. Si c’est un mode de vie peu sain dans le fond, ce n’est pas un drame pour autant. Après tout, s’il aime ça, il n’a qu’à en profiter. « D’ailleurs, après notre dernière séance j’ai eu une question… Pourquoi consulter un psy ? » D’ordinaire, ses patients en parlent par eux-même. Dès le début. Sauf Seth. Une grande première. Et d’ordinaire, la jeune femme n’aime pas obtenir ce genre d’information de la sorte. Il ne lui laisse guère le choix, malheureusement. Si c’est au sujet de ses études et du fait de passer tout son temps en première année, peut-être s’est-il trompé dans ses choix ? Sauf que Rose n’est pas une experte dans le domaine des choix d’études. Si c’est au sujet de ses activités nocturnes, cela lui passera certainement le jour où il trouvera sa voie et prendra conscience de ses responsabilités. Arriver dans la vie d’adulte (rythmée par les factures, le loyer et tout ce qui va avec) a le même effet qu’une claque.
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(✰) message posté Dim 9 Nov 2014 - 7:44 par Invité
Time to talk
Ma psychologue m'écoutait avec attention. Elle avait l'air un peu froide. Je ne sais pas si elle était tout le temps comme ça, mais je ne l'espérais pas pour elle. On m'avait souvent raconté que ce genre de personnes étaient obligatoirement des gens gentils et rassurants. On avait envie de se confier à lui et de dévoiler sa vie ainsi que ses problèmes. Mais avec elle, je n'en avais pas vraiment envie. Déjà que ce n'était pas ma décision de me trouver ici en ce moment même, j'avais encore moins envie de parler. Je pense que son problème c'est qu'elle cherche avec une volonté énorme à percer mon secret. Mais je n'en parlerai pas et elle peut essayer d'utiliser sa sorcellerie scientifique à moins d'user d'un sérum de vérité je ne révélerai rien sur ma profondeur d'esprit.
Soudain la jeune femme plissa les yeux comme pour montrer toute la concentration qu'elle devait accorder à mon cas. On pouvait la voir distante. J'avais encore plus cette impression d'être un poisson dans un aquarium, privé de liberté, obligé de se cacher entre les algues et que tous les passants voudraient scruter sans prendre en considération sa vie personnelle. Plus le temps s'écoule, plus je regrette ma décision d'être venu ici.
Lorsque je lui parlai de mon quotidien la psychologue semblait repenser à la sienne. On aurait vraiment dit que tout ce que je disais la toucher personnellement et la faisait réfléchir sur sa propre vie. Pourtant, elle semblait de nature froide, mais elle avait vraiment l'air d'être intéressée par chaque parole que je pouvais dire. S'en était presque inquiétant. On pourrait croire que chaque patient devenait une obsession pour elle. Je veux dire, ça m'est déjà arrivé plein de fois d'être l'obsession de plein de filles hystériques et bizarres, mais cette fois c'est plus mon histoire qui l'intéresse que mes sentiments ou mon physique.
Elle se cacha derrière une apparence statique, mais je n'étais pas un imbécile. Enfin, c'est à discuter. Je veux dire que je n'avais pas été berné par le fait que ses "problèmes" personnels lui revenaient en tête à chaque mot que je disais. Elle se comparait ou s'identifiait à moi. Je ne sais pas trop à vrai dire, je n'ai aucune idée de quelle personne elle peut être. Elle m'observa encore et je me sentis un peu gêné, fuyant son regard. Je ne sais pas si j'avais peur qu'elle me sonde ou simplement peur d'elle. Vous pouvez me trouver ridicule mais j'ai déjà eu plein d'amis qui sont sortis de ce genre de rendez-vous les yeux rouges dans un état de déprime bien profond. Je n'avais pas envie de finir comme eux et de me transformer en une petite fille, ce n'est pas ce que je suis et je ne le serai jamais. J'ai déjà pleuré, mais pas devant les autres. Il faut dire que le notebook ferait pleurait n'importe qui, même la grosse brute qui travaille à la station service la plus proche. Je vous défis de le voir sans avoir une seule larme à l’œil.
Enfin, revenons-en au rendez-vous. Elle me posa une question en haussant un sourcil. Elle revenait sur le sujet de ma venue ici. Pourtant, il était clair que je n'avais pas envie d'en parler. Je me repositionnai dans mon siège, comme si j'allais dire quelque chose d'important et répondre à la question qui la démange depuis que je suis arrivé ici. Mais je me contentai simplement de lui dire "Non ce n'est pas pour ça..". Au moins ce n'était pas compliqué, je n'avais pas besoin de compléter cette phrase en expliquant la vrai raison de ma venue ici.
Elle me posa une autre question, mais je ne l'écoutai pas vraiment, mon regard était rivé sur un de ces statuettes chats. Vous savez, ces trucs que l'on trouve dans les magasins chinois où la tête bouge dès qu'on la touche...mais pas le reste du corps. J'avais toujours adoré ce genre de choses. C'était plus fort que moi il fallait que je joue avec elle. Je pouvais vraiment me comporter comme un gamin des fois, tout le temps à vrai dire. Enfin, c'est pour ça que quelques secondes plus tard lorsque ma psychologue était sûrement en train d'être exaspéré par mon caractère, j'étais en train de jouer avec cette décoration adorant le bruit qu'elle faisait. C'était un peu le même qu'une balle rebondissante.
Je me repris rapidement. C'était assez irrespectueux de faire ce genre de choses, mais je suis quelqu'un souvent distrait. Je me demande où elle a acheté cette chose. Vous pensez que ça se commande sur internet? Est-ce qu'il est possible d'en faire à l'image d'une personne. Je suis sûre que ce serait un super cadeau de Noël pour mon meilleur ami. Il faudrait que je me renseigne. Ça n'a pas l'air de coûter très cher en plus, enfin ce n'est pas comme si l'argent m'intéressait vu l'argent de poche que je reçois chaque mois. Puis autant en avoir un de qualité. C'est idiot que j'ai oublié le nom de ces choses. Peut-être que si je tape tête qui bouge sur google j'aurais la solution. Je devrais me faire un mémo sur mon portable pour être sûre de m'en rappeler.
Mais de quoi suis-je encore en train de parler ? Je divague vraiment beaucoup et je semble être incapable de me concentrer. Il faut dire que ce rendez-vous ne m'intéresse pas plus que cela et je ne vois pas pourquoi je devrais faire plus d'efforts. La seule chose que je veux savoir en ce moment c'est comment s'appellent ces statuettes. J'ai cas lui demander, une femme avec autant de diplômes est intelligente et doit avoir assez de culture pour répondre à ma question.
- Ça s'appelle comment ces machins ? J'en ai toujours voulu un.
Je me rendis vite compte que poser cette question un peu déplacée, mais je pense qu'on sait tous les deux que tout ça n'est qu'une façon comme une autre de détourner le sujet. Je n'ai pas vécu quelque chose de terrible et je suis sûre que si elle sait la vérité Mademoiselle O'Pry me trouvera ridicule, mais ce qui compte ce n'est pas la gravité de la chose, mais comment je me sens vis-à-vis de ça et pour moi la réponse était ; mal.
(✰) message posté Ven 14 Nov 2014 - 12:04 par Invité
Dans le fond, Rose n’est absolument pas convaincue d’obtenir enfin une réponse satisfaisante à sa question. Néanmoins, elle n’est pas (encore) défaitiste et possède quelques cartes. Quitte à avoir une réponse négative, elle s’attend au moins à un « mais » derrière ainsi qu’une explication. « Non ce n’est pas pour ça.. » C’est presque dit sèchement. Déçue et sur le point de frôler le désespoir, Rose s’enfonce un peu plus dans son fauteuil sans même s’en rendre compte. C’est bien la première fois qu’elle se retrouve face à un patient aussi peu coopératif. Elle ne va pas tarder à se demander si Seth doit faire des dessins, comme avec les enfants, pour découvrir ce qu’il peut cacher, pour évacuer d'une façon différente ce qu'il garde pour sa petite personne. Et encore… Ce n’est pas dit que cela fonctionne. Parce qu’en tant qu’adultes, il va certainement plus réfléchir et être moins instinctif qu’un enfant et le résultat ne sera pas celui escompté. « Ça s’appelle comment ces machins ? J’en ai toujours voulu un. » Le jeune homme finit par l’extirper de ses pensées en changeant de conversation, ce qui ne l’étonne plus vraiment à ce stade. Rose tourne la tête en direction de la statuette de chat tricolore posée sur un coin de son bureau. « [color=crimson]Maneki Neko… Je crois. Il parait que c’est un porte bonheur. » Il parait. Parce qu’elle n’a jamais appris à parler japonais et ne s’est jamais intéressée à cette culture plus que cela. Un porte bonheur donc… En plus d’avoir une petite tête rigolote et aussi joufflue qu’un hamster. La personne à l’origine du cadeau lui avait parlé de « chat qui invite », d’une histoire avec la patte gauche, une autre histoire pour la patte droite. Bref, ça ne devait pas être faux puisque ce genre de statuette est très souvent présente dans les magasins et restaurants asiatiques, non loin de la caisse. Cette personne le lui avait offert pour une raison qui lui échappe aujourd’hui. Peu croyante et malgré ses superstitions, la jeune psychologue ne lui a jamais prêté de quelconques pouvoirs du genre. « Pourquoi ne pas vouloir parler de la raison de votre présence ? » Il ne semble pas être particulièrement timide et jamais, jamais, la jeune femme se permettrait de porter le moindre jugement à son histoire. Ça fait parti des règles du métier et du système de confiance qu’elle souhaite mettre en place avec chacun de ses patients. « Vous savez que rien ne sortira de ces murs ? » Elle préfère le lui rappeler au cas où. Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas médecin qu’elle n’est pas tenue au secret professionnel comme ces derniers. Peu importe ce que l’on peut lui proposer en contre partie, Rose ne dira jamais rien. À personne. Même pas à la famille de Seth, sous prétexte que c’est pour son bien.
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(✰) message posté Mer 26 Nov 2014 - 2:24 par Invité
Désolée d'avoir mis autant de temps à répondre, je travaillais à fond sur un projet de forum. Bref, voici voilà:
Time to talk
Je commençai à être plutôt touché par l'attention que me portait ma psychologue. Je veux dire, malgré mon opposition évidente à ses idées tordues pour me faire parler, elle ne semblait pas se laisser abattre. Même si j'étais certain que je ne finirai pas par lui dire quoi que ce soit, j'admirais son courage et sa détermination. Elle était motivée et aimait vraiment ce qu'elle faisait. Je l'enviais, je dois bien l'avouer. J'aurais bien aimé être aussi courageux, faire autant d'effort pour que ma vie ait plus de sens. Mais, je n'y pouvais rien, dès que je voyais quoi que ce soit qui touche aux études -à part les belles universitaires- je grimaçai et retournai à la dégustation plutôt lente de ma bière.
Je n'y peux rien, je suis incapable de me motiver et puis il faut dire que l'alcool a un goût vraiment agréable. C'est d'ailleurs plutôt étrange ma résistance accrue à cette substance. Je veux dire, je suis souvent bourré, mais je ne suis pas dépendant le moins du monde. Si quelqu'un remplace mon whisky par du jus de pomme, je me vexerai bien sûre au début. Forcément, je ne vais sûrement pas vous apprendre quelque chose, mais ce genre de trucs sont capables de vider votre porte-feuille. C'est vrai que je jette l'argent par les fenêtres, mais je sais tout de même être raisonnable. C'est dingue à quel point cette phrase peut avoir le don de me faire rire intérieurement. Enfin, revenons en au jus de pomme. La conclusion de cette histoire très vraisemblable -oui, ma cousine s'est déjà joué de moi de cette façon bien précise- c'est que je ne suis pas un alcoolique. Je ne me souviens même plus de la raison pour laquelle j'avais voulu me convaincre de ça. Ma psychologue l'avait-elle insinué ? Je ne pense pas, cela aurait été vraiment déplacé et irrespectueux de sa part.
Je tentai alors de me concentrer un peu plus sur le rendez-vous, Mlle O'Pry avait peut-être dit quelque chose d'intéressant lorsque je pensais. Visiblement non, elle était encore en train de m'analyser et elle n'avait pas semblé dire un mot. Le silence m'aurait gêné, mais heureusement il fut vite interrompu par le tic tac de l'horloge qui manqua de me faire sursauter.
Elle avait l'air plutôt blessé par les paroles que je lui eusse murmurée quelques minutes auparavant. A vrai dire, je suppose qu'encore une fois, je pensais énormément en très peu de temps et que par conséquent il ne s'était écoulé uniquement quelques misérables secondes. Lorsque je tentais de m'assurer de mon hypothèse en scrutant l'horloge, celle qui produisait ce bruit assez insupportable, j'observai aussi d'un oeil discret ma psychologue qui semblait vraiment être déçue de ma réaction. Elle avait trop espéré, encore, tout le monde espérait trop de moi de toute façon. Mais ce n'est pas à cause de son air triste que je commencerai à lui raconter mes problèmes, je ne suis pas là pour ça. Enfin, je suis totalement là pour ça à vrai dire, c'est juste que je n'ai envie de me confier à personne et ce n'est pas son métier qui va changer mes réactions.
Je vis que la jeune femme s'enfonça dans son fauteuil, même si ce n'était pas vraiment le comportement à adapter dans ce genre de situation, je me sentais plutôt fière d'être un des seuls à apparemment la désespérer. Il faut dire que chaque évènement qui avait le pouvoir de me faire sentir unique était bon à prendre, ça faisait monter ma self-esteem. Oui, étrangement, je ne suis pas une personne narcissique, bien que je sois fier de mon physique, je n'apprécie pas mon caractère de perdant.
Elle réfléchissait encore, c'est incroyable à quel point elle persévérait, on aurait vraiment dû lui donner une médaille pour ça. J'étais même plutôt sûre que plusieurs traînaient dans les tiroirs de son bureau en bois.
Enfin, la psychologue répondit à mes précédentes questions sur ces décorations que j'aimais tant. Je me demandai si c'était une façon détournée de me faire avouer des choses sur mon passé ou avait-elle simplement abandonné avec moi et n'avait rien trouvé d'autre à dire que de me répondre avec un ton légèrement scientifique. Mais, je fus quand même ravi d'en apprendre un peu plus sur ces statuettes apparemment nommées "Maneki Neko". La jeune femme avait beau affirmait que c'était des porte-bonheur, pour moi cela restait des jouets extrêmement divertissants.
Elle me posa ensuite une question légitime. On pouvait voir à son regard qu'elle avait du mal à m'imaginer timide. Elle n'a pas tort, je suis plus celui qui boit la tête à l'envers, les jambes en l'air et les mains sur un tonneau que celui qui tient les jambes du mec qui fait le poirier sur le fût il y a d'ailleurs beaucoup de chance que ce gars-là soit moi. En attendant, je n'avais pas l'intention de laisser la psychologue poireauter plus longtemps, je finis donc par la regarder en souriant et hocher les épaules. A vrai dire, je me fichais vraiment du fait de garder secret le fait que ce soit mes parents qui me forçaient à être ici, je trouvais ça plus amusant de plus, ça se voyait clairement que mon mystère l'intriguait et je pouvais en jouer. En plus elle ajouta une petite phrase qui se devait rassurante. On pouvait vraiment sentir sa curiosité.
- Je vous dis pourquoi je viens ici si vous me dites votre prénom.
Je trouvais ça plutôt gênant d'être face à elle sans même savoir comment elle se prénommait. J'avais l'impression d'être en face d'un robot et c'est vraiment déstabilisant en plus, elle connaît mon prénom ce qui fait qu'elle fut un peu en situation de supériorité, je n'aimais pas tellement cette idée.