Mellony V. Hamlet - fiche terminé

Qui n'a pas l'habitude de voir un conte débuter son histoire par le célèbre « Il était une fois » ? Ma vie n'a rien d'un conte de fées ou d'un simple conte, ce n'est pas non plus une histoire de princesse. Je la qualifierais plus d'une histoire banale. Je ne me vois pas vous relater ma petite vie par un petit « Il était une fois », comme-ci ces mots pouvaient avoir une quelconque signification à mon égard. Bref, je ne vais pas m'éterniser sur ce petit détail, commençons plutôt le récit de ma vie, c'est bien pour cela que vous êtes si attentif à mon discours. Non ? Mais bon de là à faire un livre biographique sur ma personne. Je n'en vois vraiment pas l'intérêt, surtout que pour un psychologue, vous avez de drôle de façon de faire une séance.

Mon nom ? Hamlet, oui, oui, comme le titre de l'une des œuvres de Shakespeare, c'est bon, vous avez fini de vous extasier ainsi devant mon nom de famille, je peux continuer ?? Où faut que je vous fasse tout un épilogue sur Hamlet ? Non, c'est bon. Continuons. Je disais donc, mon nom est Hamlet, Mellony Verona. Ce n'est pas courant, je vous l'accorde. Qui de nos jours appellerait son enfant Verona comme la ville italienne. Ou encore Mellony. Mellony, une sorte de ressemblance avec Mélodie, vous ne trouvez pas ? Pourtant, je crois bien que, c'est la seule chose que je porte avec fierté venant de ma famille. À vrai dire, c'est bien la seule qui me reste de ma famille. Le choix des prénoms revient à mon père, je pense, ma mère aurait plus opté pour un prénom typiquement coréen. Seulement, je suis certaine que le choix était fait bien avant que je pointe ma frimousse le 12 juin 1995, au soir, dans la ville de Busan en Corée du Sud.

Busan ?! Vous ne connaissez pas Busan ? Pourtant, c'est une ville portuaire importante en Corée du Sud, mais bon, si vous ne vous intéressez qu'au Royaume-Uni, c'est normal que vous ne connaissiez pas. Alors, j'image déjà votre tête si je vous le mets sous l'alphabet coréen, on va rire. Regardez un peu ce que Busan devient en Hangeul : 부산. C'est joli non ? Bon après, je n'utilise pas trop ce dialecte, je préfère l'anglais. C'est mieux pour communiquer à Londres. Mais je maitrise parfaitement cette langue, ainsi que le japonais, un peu.

Ma famille ? Laquelle ? Parce que vous savez bien Dr Freudom que... Ah oui, vous voulez que je parle de cette famille. Cela fait bien douze longues années que je n'ai pas parlé d'eux et je n'ai pas particulièrement envie de le faire maintenant. M'aider, vous pensez vraiment, ce n'est pas parce que vous n'avez pas réussi à me faire parler d'eux, il y a 12 ans, que vous y arriverez aujourd'hui. Ohhhhh, calmos Dr, c'est bon, je vais parler de ma famille biologique, il ne faut pas vous mettre dans cet état, ce n'est pas bon le stresse. Alors, ma famille biologique. Il y avait mon père biologique, ma mère biologique et mon petit frère biologique. Mon père se nommait Kyle Hamlet, il était pompier pour la ville de Londres, je crois bien, il est décédé le 16 juillet 2002. Ensuite, viens ma mère, elle se prénommait Eun-Ae Kang, de son nom de jeune fille, en épousant mon père, elle a pris le nom de Hamlet. Il me semble qu'elle était infirmière dans un grand hôpital. Elle aussi, elle est décédée le 16 juillet 2002. Puis pour finir mon petit frère, Jason Hamlet, je ne sais pas ce qu'il est devenu, il avait 5 ans et moi 7 ans, quand nous avons été séparés l'un de l'autre. J'ai bien essayé de chercher, mais il a dû changer de nom de famille puisque je n'ai trouvé aucun Jason Hamlet dans les registres. Le reste de ma famille biologique ? Qu'en sais-je, je n'ai jamais entendu parler d'eux, que ce soit du vivant ou suite à la mort de mes parents.

Je pense avoir fais le tour, non. Comment cela non ? Ma famille d'adoption ? Sérieusement, après ma famille biologique, il faut que je vous parle de ma famille d'adoption ? Je ne vais pas tergiverser pendant des heures sur eux. C'est vrai, il n'y a que deux personnes, en fait trois, depuis quelques mois maintenant. Lance Hammer est mon père adoptif, âgé de 42 ans, c'est un producteur de cinéma. Délia Hammer est ma mère adoptive, âgée de 40 ans, c'est une grande styliste. Il me semble qu'aux dernières nouvelles, elle prépare un défilé. Vous pouvez donc constater que depuis l'âge de sept ans, je vis dans le bonheur, la joie et le luxe également, il faut l'avouer. Puis, il y a Mona Hammer, petite fille de six mois, que mes parents ont quelques jours après sa naissance. Puis, il y a le reste de la famille, les cousins, les oncles et tantes, ainsi que les grands-parents adoptifs.

La séance est terminée maintenant ? Non, bon et bien continuons. Vous parlez de mon enfance ? J'ai grandi point final. Développer ? Il n'y a rien à développer. Oui, c'est vrai il y a eu cela, oui cela aussi... Mais à croire que vous connaissez déjà ma vie, je me demande bien à quoi sert tous cela. Soulager mon cœur, vous êtes un comique la nuit ? Alors. Il n'y a pas vraiment grand-chose à dire, j'ai vécu à Séoul les premières années de ma vie, c'est-à-dire jusqu'à l'âge de quatre ans. C'est donc au courant de l'année 1999, que mes parents ont pris la décision de déménager au Royaume-Uni, dans la ville de Londres. Mes parents avaient été promus dans un poste à Londres. Bref, nouveau pays, nouveaux amis, apprendre l'anglais pour communiquer. Heureusement que j'étais déjà un peu bilingue grâce à mon père biologique qui me parlait anglais de temps en temps. Que dire d'autre. J'ai commencé le piano à l'âge de six ans, ainsi que le chant. Mais, je n'ai pas pris de cours pour le chant, c'est naturel. Puis, il y a eu ce grand changement. Survenue le 16 juillet 2002, j'étais âgée de 7 ans, je me trouvais à l'arrière du véhicule avec mon petit frère. Puis, il y eut un coup de freinage, des pneus qui glissent, une grande percussion et ensuite, c'est le trou noir. Je me souviens seulement mettre réveillé à l'hôpital et avoir appris quelques jours plus tard que mes parents étaient décédés dans l'accident. Je devais donc me rendre dans un orphelinat avec mon petit frère. Peu de temps avant mes 8 ans, en mars 2003, une famille m'a adopté : les Hammer. C'est à partir de ce moment-là, que j'ai perdu la trace de mon petit frère. J'ai eu du mal à faire face à ma nouvelle vie. D'un milieu modeste, je passais à un milieu de vie très aisé. Voilà, c'est à peu près tous, à non, mince, j'ai commencé le patinage artistique à l'âge de 10 ans.

Pour finir ? Ma vie d'adulte ? On peut dire que je vis dans un appartement dans le quartier d'Hammersmith que mes parents d'adoptions ont tenu à m'acheter. Pourtant, je tiens à les rembourser et c'est aussi moi qui paye les factures. Je n'ai pas envie de vivre à la botte de mes parents. Je vais les voir assez souvent, que ce soit à la maison Hammer ou sur leur lieu de travail. Oui, les plateaux de tournages de films, je connais. Niveau travail, je travaille pour une librairie dans le West London, même si ce n'est pas le métier que je ferai toute ma vie, j'apprécie celui-ci. Je donne également des "petits concerts" pour le loisir. Piano et chant sont au rendez-vous. Je suis en train d'apprendre la guitare en ce moment.