(✰) message posté Ven 26 Déc 2014 - 4:35 par Invité
“We fear violence less than our own feelings. Personal, private, solitary pain is more terrifying than what anyone else can inflict.” ― Jim Morrison. ✻ Il se trompait outrageusement à mon sujet. Je véhiculais une image trompeuse, exprès pour le blesser. Il Son visage se figea brusquement sur l’expression de son horreur. serait certainement surpris de découvrir mon penchant bisexuel, et l’inventaire de mes relations amoureuses. J’eus un sourire mesquin. J’étais parfois fourbe, mais le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres ? Je baissai les yeux sur ses béquilles laissées au sol, avant de le fixer avec rage. Je voulais qu’il vienne après moi. Je ne désirais que ça ! Mon esprit nourrissait un désir d’autodestruction effrayant. Je grinçai des dents sous la pression de la colère.
« C’est tout à fait ça. Tu es un gosse de riche pédant, et brisé. Tu es en pleine crise d’identité alors tu joues au martyre. Et ben devine quoi ? Tu n’es pas le seul. Tu corresponds tellement au cliché du mec gay rejeté par la société. C’est tellement ennuyant, je pourrais m’endormir debout. Ce n’est pas accrocheur comme histoire, tu devrais te sentir flatté d’être apparu dans une rubrique du Times UK même si ce n’est pas la plus glorieuse. » Je pris une grande inspiration avant de froncer les sourcils. Il avait besoin des autres, c’était une question d’équilibre. Contrairement à lui, je m’évertuais à dresser une distance entre le monde et mes vices intérieurs. J’avais un cercle d’amis restreint, j’avais appris à les admirer, à les connaitre et à les aimer de manière inconditionnelle. L’avis du reste n’importait peu.
« Tu es entrain de te damner pour satisfaire l’opinion publique ? » M’enquis-je en arquant un sourcil. « Plus le temps passe, plus tu ouvres la bouche, et plus je te trouve pathétique. »
Il s’étendait dans des justificatifs inutiles, mais je ne voyais que de la rancœur dans son regard. Tristan se perdait dans les méandres de son âme, et je me surpris à penser que dans un contexte géométriquement opposé, ou une sorte d’anti-monde grotesque, nous aurions pu discuter calmement. Je tentais de me détacher, mais sa prise était ferme sur le col de ma chemise. Il s’arrêta un instant, me demandant si j’avais écrit l’article en question. Le doute l’avait subitement assailli. Je me mordis la lèvre inférieure.
« A ton avis ? » Je marquai un silence afin de le défier du regard. « Est-ce que j’ai l’air d’un type qui écrirait un article injurieux sur monsieur tout le monde ? » Je soupirai en me levant avec difficulté. Mon genou me lançait dangereusement, me tirant une longue plainte au fur et à mesure que je m’avançais. « Qu’est-ce que ça t’apporte de savoir ? Tu t’es défoulé sur moi, oublis maintenant. »
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 4 Jan 2015 - 11:31 par Invité
Je le regarde et je me demande si j'ai bien fait de l'attaquer directement et sans preuves mais, j'ai quelque chose en moi qui avait besoin de se défouler et même s'il n'était pas tout à fait en tort il m'exaspère alors je n'ai pas hésité à le frapper et le frapper pour me défouler. Ce n'est pas très fair play, surtout après ce que je viens de vivre. Je regarde mes mains qui tremblent légèrement par ma folie passagère. Je n'ai pas envie de devenir un agresseur, je n'ai pas envie de devenir quelqu'un de mauvais et pourtant je glisse de plus en plus vers ce côté obscur. Je me noie de plus en plus ne sachant plus comment me défaire de cette image négative. Ces mots étaient les bons et je m'en rends compte et ça me terrifie. Je baisse les yeux me sentant coupable et n'ayant plus la force de protester. Qu'il dise ce qu'il veut, ce n'est pas ça qui le discréditera à mes yeux. Il est aussi coupable que les autres. C'est un journaliste. Je hausse les épaules me fichant un peu de ses remarques, du moins cachant que ça me touche : « Et alors, qu'est ce que ça peut te faire? Ça t'es égal après tout, tu ne serais pas si égocentrique si ça te faisait vraiment quelque chose.»
Mes mots n'ont aucun sens. J'essaie de me justifier alors que je sais très bien qu'il a raison. Je ne veux juste pas qu'il gagne ce jeu. Je suis pathétique soit, ça il me l'a déjà dit, quand est-ce qu'il changera son discours? Sans doute jamais, de toute manière, je n'ai pas besoin qu'il en change. « Et toi tu es hautain et égoïste, au moins on a des choses en commun.»
J'ai omis volontairement de lui dire qu'il était alcoolique parce que je n'ai pas envie d'enfoncer encore plus le couteau dans la plaie. Je l'ai sans doute assez blessé pour en ajouter une couche. Je me suis rendu compte qu'il n'était pas l'auteur de l'article et que je m'en suis pris à lui pour aucune raison. Je ferme les yeux et me passe une main sur le visage. Putain ce que je peux être con parfois. On dirait que je ne l'ai pas loupé et je m'en veux déjà de lui avoir taper dessus à cause de ce quiproquo. Il va m'en vouloir à présent ce qui est normal mais, au fond si je ne l'avais pas frapper, est-ce que ça aurait changé quelque chose? « Rien … juste la culpabilité d'avoir taper sur un con comme toi et qui souffre visiblement autant que moi. J'aurais sans doute du réfléchir avant d'agir. Ce n'est pas une des qualités qui brille chez moi, des qualités je ne sais même pas si j'en ai, comme tu l'as dis je suis pathétique ….»
Je me sens ridicule et fatigué. Il est temps que je rentre à la maison et que j'aille m'étaler sur mon lit pour oublier tout ça, un petit verre me fera le plus grand bien. Je reprends mes béquilles qui sont restées un peu plus loin et lui jette un dernier regard. Au moins il se souviendra de moi.La ronde continue.
FINI POUR MOI :chou:
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 4 Jan 2015 - 19:02 par Invité
“We fear violence less than our own feelings. Personal, private, solitary pain is more terrifying than what anyone else can inflict.” ― Jim Morrison. ✻ Il avait beau parler, s’étaler en justificatifs, ou m’injurier de toutes les façons possibles et inimaginables, ses mots sonnaient comme des bruits dérisoires à mes oreilles. Je le fixais avec un dédain non feint, incapable de retenir mes excès d’arrogance et de colère. Tristan était encore plus lamentable que ce que je croyais. Je me redressai avec nonchalance, refusant de me battre contre un ennemi qui n’était pas à ma hauteur. La douleur qui grouillait dans mon système animait mes passions retenues pour le vice. J’eus un rire démentiel avant de me rétracter. Mon esprit était brouillé par mes pensées, toutes plus diaboliques les unes que les autres. L’envie pressante d’écrire me percuta de plein fouet, et je me mis à marmonner des bouts entiers de phrases littéraires d’un air absent. L’inspiration était un phénomène étrange, elle venait et partait au gré du vent sans jamais s’annoncer. Je me penchai avec lenteur.
« Je suis arrogant, et égoïste. » Répétai-je en accentuant chacune de mes paroles.« Mais je ne suis pas un rebelle sans raison. Je déteste tout le monde, y compris moi. »Je m’accoudai au comptoir avec désespoir ; Les effets de l’ivresse commençaient à se dissiper et j’avais besoin de coucher les dernières prouesses de mon esprit sur papier. Je pris un stylo dans ma poche avant de tirer sur une serviette qui traînant là. Ma main bougeait de manière frénétique, faisaient couler l’encre et le sang sur le tissu nacré. Je mis quelques minutes à réaliser que je saignais su nez – un nouveau rire sarcastique m’échappa. Je me retournai vers le jeune homme brisé qui avait croisé mon chemin. Mon regard ombrageux s’attarda sur son visage, et ses traits rongés par le mal de vivre. Je pinçai les lèvres avant de gribouiller son prénom. Tristan ; l’âme condamné à errer pour satisfaire l’opinion des autres. Là, il devenait un sujet accrocheur ! Je fis la moue. Peut-être qu’il pouvait bien m’intéresser en fin de compte.
« Tu dois bien avoir des qualités … Il suffit de s’attarder sur toi pour en voir certaines. » M’amusai-je en rangeant mon brouillon dans ma poche. Je m’approchai de la porte à sa suite. « Tu es pathétique, tellement pathétique, que s’en ai presque intéressant. » Grommelai-je dans ma barbe, en le regardant s’éloigner avec ses béquilles. Le vent glacial s’engouffrait dans ma chevelure de bronze, m’insufflant des extravagances nouvelles. Et je pris la décision ahurissante d’écrire cet article. Après tout, j’avais déjà reçu tous les « honneurs ».