(flashback) but she's nowhere to be seen (Wyatt)

❝Theo x Wyatt

   ♔ Flash Back

Je crois bien que je me souviendrais toujours de cette journée. Aucune journée n’a jamais été aussi explosive et inattendu de ma vie. Ça s’est passé 1 semaine et demi après la mort de Hope et de Maman. Les plaies n’étaient bien sure toujours pas refermé, quelqu’un que je ne m’attendais pas à voir est apparu, et j’étais le pire sale gosse que cette ville n’ait jamais vu. Bref, c’est la vieille époque maîtresse d’un jour qui restera à jamais dans ma mémoire. Je vous propose un petit retour en arrière ?

« Je pars Wyatt, appel moi dans la journée, s’il-te-plait. Je t’aime… » Me dis mon père la voix basse et fragile avant de refermer la porte de ma chambre, tandis que je suis confortement allongé dans mon lit. Il est 10heure du matin. Voilà presqu’une heure que je suis enfermé à regarder par la fenêtre de ma chambre. Les rayons du soleil percent à travers le verre. Je contemple le bleu du ciel sans même m’en lasser. Je me fiche complètement que ce soit les vacances et que tout le monde en profite. Je me fiche de ce pourquoi mon père file à Londres. Tout ce que je sais, c’est qu’il va prendre la route. Je n’aurais pas la conscience tranquille avant d’avoir la chance de lire son message qui m’annonce de son arrivée au siège de Londres. De plus ce n’est pas lui qui conduit mais notre chauffeur, et c’est ce qui m’inquiète le plus. J’entends la porte de la Villa claqué, signe que mon père à mis les voiles. Le bruit du départ m’enfuit de mes pensés plus déprimante qu’autre chose, et je me décide enfin à me lever.

Midi, je me balade torse nue dans la villa avec comme simple vêtement un jogging gris claire sur le cul. J’ai même du boire deux bières et 6 canettes de coca depuis ce matin. Je n’ai répondu à aucun de mes messages depuis deux jours. C’est comme ça; je laisse tout balader. J’ai besoin de temps, d’être seul et surtout que les gens me comprennent. Je me fiche complètement de ce que ses idiots ont à me dire de toute façon, ça n’a jamais été intéressant. Toutes les portes fenêtres de la Villa sont ouvertes et laissent entrer toute la chaleur que le soleil procure en ce matin d’été. On peut même entendre l’eau de la piscine danser et les oiseaux chanter. C’est jolie, mais il y a une autre chose pourtant tout aussi jolie qui fait tâche : moi. Franchement, je ne supporte pas de me voir comme ça. Ce mec fragile et coupé du monde c’est pas moi du tout. Seulement voilà, la belle vie ne peut pas toujours tourner en ma faveur, je l’ai enfin compris après 19 ans.

Après avoir passé une bonne heure de détente au soleil, j’ai décidé d’arrêter mes conneries, le cœur lourd. J’empoigne mon téléphone qui est justement entrain de sonner. Un pote avec qui j’ai l’habitude de faire la fête m’appel. Je décroche enfin. « Eh salut Parker, c’est pas trop tôt ! Tu fou quoi ? On t’a attendu hier soir à la fête, t’es jamais venu… Du coup on peut peut-être venir chez toi c’soir nan ? » Je fronce les sourcils et baisse la tête. Ce mec est sérieux ? Je ne laisse personne me parler sur se ton, et encore moins un rigolo de ce genre qui ignore tout de moi. Je fronce les sourcils et lui réponds avec un "poil" de méchanceté. « Tu sais quoi bouffon ? Reste chez ta mère ce soir. Si tu lui demande, j’suis sure qu’elle te fera la fête bien comme il faut! » Je raccroche sèchement laissant l’autre con seul au bout du fil. Je n’veux même plus entendre parler de lui, et c'est sérieux, j’suis pas du genre à m’attacher comme ça.

Vers 14 heures environ tandis que je sors le robot de la piscine du placard, j’entends que quelqu’un frappe à la porte. Merde, je crains le pire. Si c’est l’autre con, y’a pas de soucis je le renvoi dans sa grange qui pue le porc à coup de pied au cul. Mais franchement, ça pourrait être n’importe qui. Je ne suis d’humeur à voir personne alors je suis sérieusement entrain de me demander si je vais ouvrir ou bien au contraire flanquer l’un des plus gros ouragans que cette ville ait connu. C’est dingue mais quand je parle des records de Bath j’y vois souvent mon nom ! Bref, je pose le robot par terre, enfile un t-shirt bleu marine et file ouvrir la porte à contrecœur… Eh oui, ça c’est vraiment parce que ça pourrait être une superbe blonde qui s’est perdu. Je souffle un coup avant de baisser la poignet et d’ouvrir la grande porte entourer de pierre. Surprise, ce n’est pas une blonde, mais un petit blond. Pour être exacte, ce n’est pas n’importe qu’elle blond, c’est un ami de Hope…enfin c’était. Je ne l’ai pas vu depuis des mois, et me voilà aujourd’hui face à lui plus fatigué et faible que jamais. J’emmerde clairement le monde, et ça se voit. Mes yeux sont humides comme ils le sont depuis des jours. Ils ne sèchent jamais. Theo me salut, un super sourire aux lèvres. Est-ce qu’il est au courant ? Je commence sérieusement à douter. Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi répondre. Je reste là, immobile à le fixer l'air triste sans savoir quoi faire. Puis il ajoute : « C'est Theo. De Londres, tu te souviens ? Comment ça va ? » Bien sure que je me souviens du petit gars que je me faisais un malin plaisir à taquiner. Je l'apprécie énormément, même encore après tout ce temps j'en suis sure. Je regarde derrière moi la maison complètement vide. Malgré le soleil qui rentre de tous les côtés, elle me semble terriblement triste. J’allais enfin trouver quelque chose à répondre quand il enchaîne sans même m’en laisser le temps. « Elle est pas là, Hope ? La bourrique, elle a même pas répondu à mon sms, elle aurait pu prévenir. » J’ai mal. Au fond de moi je n’ai jamais eu aussi mal. Je sens mon cœur brisé battre contre ma paroi, ou c’est peut-être tout simplement mon corps qui se décompose. Il ignore entièrement ce que moi je sais, ce que moi je ressens depuis une semaine. J’ai presque envie de vomir, de crier. Je suis perdu, ne sachant plus comment réagir du tout. Il est venu voir Hope. Je rêverais de lui dire qu’il n’a qu’à monter les quelques marches et qu’il la trouvera dans sa chambre. Mais non. Ça c’est le rêve que je fais toutes les nuits. Sauf qu’en règle générale il y a ma mère aussi. Une femme belle et épanouit qui prend du bon temps au bord de la piscine. Seulement rien de tout ça n’est réelle et ne le sera plus jamais. La seule chose concrète actuellement c’est Theo Adamson debout devant moi, tout sourire. Je tremble de tout mon corps, et mes yeux deviennent bien plus humides qu’ils ne l’étaient déjà. Comment lui dire ? Comment dire à ce gosse qu’il est venu pour rien ? Je ne m’en sens absolument pas capable. Après un long silence je fais alors mine de rien en lui jetant un sourire en coin nerveux, voir même forcé. En réalité, ce sont plus les mots que je vais utiliser qui font mine de rien. Ma voix quand à elle est tremblante, faible et hésitante. « Theo ! Si bien sure que j’me souviens d’toi…» Je me tiens de toutes mes forces à la poignet de la porte, comme si j’allais m’écrouler d’une seconde à l’autre. « J’t’en prie, rentre… » sont les seuls mots que j’ai trouvé à dire. A la façon dont je les ai dits, ça ressemblait plus à une demande pleine de pitié plutôt qu’à une proposition amicale. Le visage pâle et le souffle court je lui prends sa valise et emmène Theo à l’intérieur. Je la pose dans un coin de la salle en laissant le blond s’installer sur l’un des divans. J’ai du rester sur place une bonne dizaine de seconde, la tête baissé à regarder le sol en me demandant comment j’en ai fais pour en arriver là. Dans l’une des plus belles et luxueuses Villa de Bath, se déroule l’histoire la plus triste de toute une vie.

Je souffle un bon coup avant de me diriger vers lui. Ça y est, je suis prêt à tout lui dire. Il faut qu’il sache, le plus vite sera le mieux. Mais j’aimerais tant éviter de rendre les choses plus compliqué en les bousculant et en les brisants juste parce que je n’ai pas utilisé de pincettes. A la dernière seconde je change de direction et file vers le bar juste derrière le divan où il est assied, et je me sers un verre de bière. Je suis trop faible, à la dernière seconde j’ai renoncé. J’aimerais tellement caché ce que je ressens, mais c’est si fort, si puissant, que ça en devient impossible. Voilà pourquoi je lui tourne le dos. « Je…J’te sers quelque chose ? » Dis-je en bégayant. Ce petit jeu ne durera pas, j’en suis conscient. A un moment ou à un autre il va falloir que je lui dise. Mais pas tout de suite, par pitié, pas maintenant.

❝Theo x Wyatt

   ♔ Flash Back

Je subis et j’encaisse. Ce que je fais actuellement est trop facile. Theo mériterait tellement de connaitre la vérité. Pourquoi je joue avec la vérité comme ça d’ailleurs ? Je ne pouvais pas simplement lui annoncer la nouvelle dès que je l’ai trouvé devant ma porte ? Non évidemment. Ça parait simple comme ça de ne prononcer que trois petits mots qui veulent en fait dirent tellement plus ‘elle.est.morte’. Je n’ai jamais été confronté à une réalité aussi dure à expliquer, aussi dure à regarder en face. C’est ce que je fais actuellement, je fuis devant la vérité.  C’est bizarre mais depuis leur mort, je pense différemment. Je pense comme quelqu’un qui souffre d’une perte et qui sait ce que c’est que d’avoir perdu un être aimé. On ne se lève plus du même œil le matin, tout semble si différent. Et surtout…on a peur. En me servant un verre, j’ai presque renversé la moitié à côté. Autant dire que je suis complètement perturbé et que rien ne me changera pour le moment. Je suis même si mal, que la vérité ne tardera pas à éclater. Je n’suis pas en mesure de tenir plus longtemps.

Je bois une gorgé bien pleine avant d’avoir l’intention de me diriger vers le placard en but de lui servir un verre d’eau. Je n’en ai pas eu le temps. Sa main s’est posé sur mon épaule et cette attention qu’il me porte me fait horriblement culpabiliser. Il est mort d’inquiétude, et il y a de quoi. Ses mots, ses gestes, ses paroles, me font clairement pensés à Hope. Ils sont un peu pareil tous les deux et c’est pourquoi je les ai toujours trouvé super mignon lorsqu’ils étaient ensemble! Mais bon, je crois bien qu’ils étaient juste amis et rien de plus. Actuellement je le sens mal à l’aise et c’est tout à fait normal. Je me comporte comme un malade mentale, un taré qui aurait besoin d’une bonne thérapie ou de sa drogue du jour. Du moins c’est l’image que j’ai l’impression de donner en ce moment.« Je peux repasser plus tard, si tu veux être un peu seul. J'aurais du appeler, j'suis désolé... à moins qu'elle ne soit pas là ? Hope, je veux dire.» Rien que ces mots me donnent une envie folle de crier. J’en ai assez de le regarder croire en ce qui n’est pas simplement parce que j’ai perdu la force de parler et d’avouer. Une larme rebelle se  décide à couler le long de ma joue.

Je me tourne, me retrouvant face à lui pour la première fois depuis nos retrouvailles sur le palier de la porte. Je m’adosse au bar comme seul point de support me permettant de rester debout. Je le fixe en ayant oublié que mes yeux sont humides et qu’une larme à mouillé une partie tracé de mon visage. Il ne sourit plus du tout. Ça y est, je suis enfin prêt à lui annoncé la triste nouvelle, une volonté accentué par ses derniers mots. De toute façon si j’essaie encore une fois de fuir, il risque de m’en vouloir ou même de quitter la maison sans savoir. "A moins qu’elle ne soit pas là" cette phrase raisonne en boucle dans ma tête. Je baisse la tête une seconde le temps de souffler un bon coup, histoire de libérer les mots qui ont du mal  à sortir.  Puis je l’a relève et plonge mes yeux bleus humides dans ceux de Theo.
« Theo… » Dis-je la voix basse et sanguinolente. Je hoche la tête de mouvements très lent de droite à gauche en continuant le cœur lourd. « Hope ne r'viendra pas. » Rien que ses mots me font lâcher une seconde larme que Theo peut cette fois ci voir couler en direct. Ma voix est si faible, si noyé par le chagrin, que rien d’autre au monde ne pourrait prouver à qu’elle point je suis déchiré. « Maman et elle sont mortes la s'maine dernière…» Si la seule pensée que je plaisante lui traverse l’esprit, alors c’est que ce mec est aveugle, voir même à ce niveau là ; naïf. Je garde les yeux rivés sur lui, et j’observe son visage se décomposer peu à peu. Qu’est ce que je suis sensé faire maintenant que cela est dit ? A la vue de sa réaction, d’autres larmes s’échappent. Je n’ai alors qu’un seul réflexe, celui que j’aurais du faire dès le départ. Je lâche enfin ce maudit Bar sur lequel je me suis appuyé pour me rapprocher de Theo. Je le sers dans mes bras, tout simplement. Une main dans son dos et une autre sur sa chevelure, je pose ma tête au sommet de la sienne. J’étais encore plus grand que lui à cette époque! Mon regard à présent plongé dans le vide, j’ai enfin arrêté de penser. Ça devait sortir et voilà qui est fait. Les larmes continuent d'affluer et je ne sais plus quoi faire d’autre maintenant que de réconforter du mieux que je peux le Londonien en même temps que je me réconforte moi-même. Je ne lui ai pas vraiment laissé le temps de comprendre, de réagir, mais je m'en fiche. Je ne veux plus perdre de temps et lui montrer que je suis là.

❝Theo x Wyatt

   ♔But she’s nowhere to be seen

Je n’peux pas le regarder sans pensé à Hope, c’est plus fort que moi. Je l’a vois encore agrippé aux dos de Théo, le sourire aux lèvres et ce rire que je trouvais à l’époque agaçant au fur et à mesure. Aujourd’hui je regrette son rire qui n’était rien d’autre que la manifestation de son bonheur. Je regrette les câlins que ma mère me faisait le soir alors que je n’avais déjà plus l’âge d’être dorloté. J’aimerais tant être capable de continuer à vivre normalement sans elles, même au bout d’une 1 semaine. Mais c’est impossible, la plait est bien trop infecté et ça serait cracher sur leur honneur. Et pourtant je sais qu’elles aimeraient que je continue à sourire et à prendre du plaisir à faire chier le monde comme je l’ai toujours fais ! Mais à part prendre une potion magique qui me couperait de tous sentiments, impossibles de faire une croix sur le passé. Je sais que la blessure se refermera un jour,  ce n’est pas mon genre de me lamenter des années durant. Mais une chose perdura toujours ; la cicatrice de cette blessure.

Nous sommes restés collés plusieurs secondes avant que Théo ne se détache et s’en aille s’asseoir sur le canapé. Je m’adosse à nouveau au bar en le fixant de mes yeux devenus rougeâtres.  Il ne dit rien, trop pris d’assaut par la douleur. Je ne vois pas son visage, mais je sais qu’il pleure suite au mouvement de son bras dont il a utilisé la manche du Pull qui le recouvre. Je lâche du regard après avoir pensé que je n’ai toujours pas bu cette maudite bière ni même servie de verre à Théo. Je devrais aller vers lui en ce moment, mais je préfère le laisser seul encore quelques instants.  Je me déplace alors vers le robinet de la cuisine munit de ma bière, sans trop savoir pourquoi je l’apporte avec moi d’ailleurs. Je suis tellement perturbé, faible et perdu dans mes pensés que je ne fais pas attention et percute un coin du Bar avec ma bière. Celle-ci tombe au sol, et le verre éclate en morceau. Je regarde le sol 5 secondes durant. Aucune réaction immédiate de ma part. C’est après seulement que je remmène mes mains sur mon visage, catastrophé par la situation. Je n’ai plus la force de m’énerver, ni même de me pencher pour ramasser quoi que ce soit. Le verre reste, moi je pars. J’ouvre le placard à Alcool de la cuisine pour sortir deux bouteilles déjà bien entamé. Une de Vodka et une autre de Whisky. Je me sens complètement misérable à devoir me retrouver dans la crasse avec deux bouteilles d’alcool fort en compensation. Mais je suis bien décidé à couper ses larmes qui ne cessent de couler. Ma détermination est entrain de prendre le dessus sur le reste. Après avoir pris deux petits verres à shot je me dirige enfin vers Théo. Il est toujours aussi mal qu’avant, je dirais même encore plus. Avant de m’assoir sur le divan en face du sien, séparés par une grande table de verre, je passe une main dans ses cheveux blonds comme je le faisais à l’époque, mais avec cette fois-ci bien plus de douceur pour le réconfort. Un geste affectif tandis qu’une nouvelle larme dévale ma joue. Mon regard évite de croiser le sien. Je ne peux pas le regarder dans les yeux. Pleurer en soit c’est déjà quelque chose, mais regarder quelqu’un pleurer envenime les choses.

Je pose verres et bouteilles sur la table, l’air devenu bien plus sérieux suite à ma détermination. Pendant que je me sers un verre de Whisky, mes sourcils se froncent toujours accompagné de cette larme au coin de l’œil. Par pure réflexe, je lui en sers un également, la main tremblante. Maintenant je dois dire quelque chose. On ne peut pas rester dans ce silence de mort une minute de plus. « J'espère que tu n’y vois aucun inconvénient ? » Dis-je avant de boire le contenue de mon verre cul-sec.  Ma voix était bien moins tremblante et bien plus solide, gardant par ailleurs cette touche de douceur et de faiblesse. Je n’ai aucunement l’intention de nous saouler mais je sais que l’alcool fait un bien fou. Pourquoi croyez-vous que les gens qui ont de la peine se bourrent la gueule à longueur de temps ? Ça nous fait oublier le temps d’un moment. Je n’ai besoin que d’une chose, d’oublier.

❝Theo x Wyatt

   ♔But she’s nowhere to be seen

La situation est dure, vraiment très dure. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi douloureux et invivable. Il est même rare que les gens me voient dans cet état, une vision que je n’aime pas donner de moi-même. Je passe pour quelqu’un d’égocentrique, fière et imbus de sa personne. Mais je ne vais pas me cacher simplement parce que je tiens à ma p’tite gueule, si ?

Finalement Théo choisit également l’option qui est l’alcool, même si je suis conscient que ça n’est pas la meilleure solution. Sérieusement, je sais que c’est triste, mais j’en ai besoin. J’ai besoin de sentir ma gorge me brûler et ma tête tournoyer histoire de répendre la douleur plus loin qu’au centre de mon cœur. Le p’tit blond trouve enfin les mots après plusieurs minutes, juste après avoir avalé une bonne gorgé. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Je sourie en coin, amusé par le ridicule de ma situation. Je suis ridicule ; à nouveau imposer à cette question, une question dont j’ai du donner la réponse une vingtaine de fois déjà. Mais je vais y répondre une 21ème fois, rien que pour lui. Il mérite de savoir tout ce qu’il y a à savoir. Toujours la voix faible et noyer par les sanglots, je lui réponds enfin. « Elles avaient décidés de passé le week-end dans notre loft à Londres… » Je m’arrête le temps d’un instant. Je respire pour alléger mes mots qui en une seule phrase auraient été bien trop lourds. « ... la voiture à heurter un camion de plein fouet et… » En fait je n’ai pas l’intention de continuer. Je vais m’arrêter là puisque tout a été dit. Je me lève d’un cout, assommé par mes propres mots.

Debout dos à lui, de nouvelles larmes toutes fraîches déroulent de mes yeux déjà humides. Je passe une main sur mon visage avant de froncer les sourcils. C’est bon, là je suis à bout, j’en ai assez.  Ça va bientôt faire deux semaines que je suis dans cette misère, et il est temps que ça cesse. En colère contre moi-même je me retourne brusquement vers Théo, debout devant lui avec juste la table entre nous. « Ok tu sais quoi ? J’en ai marre, ça suffit. Ça va bientôt faire deux semaines que je me torture enfermé dans cette fichu baraque vide. A quoi ça me sert tout ça ? On connaissait tout les deux Hope. On l’a connaissait par cœur, et on sait tous les deux qu’elle n’aurait jamais accepté la façon dont j’agis actuellement. Elle voudrait que j’avance et que j’abandonne cette situation de grève à la con parce que ça les ramènera pas ! Maman dirait la même chose. » Ma voix se calme peu et à peu dans la continuation. « Hope était différente de moi, de mes parents et c’est ce qui l’a rendait si spéciale. Elle voulait vivre autrement parce qu’elle était persuadé que les gens pauvres pouvaient être encore plus heureux que nous. Je comprends à présent… Regarde moi...j’ai l’air heureux ? » Une nouvelle larme coule, avant que je ne me décide à continuer, visiblement très inspiré et entêté. « Elle aurait voulu que je continue à vivre dès l’instant où elle nous a quitté parce qu’elle savait que l’inverse serait ridicule et insensé. Elle aurait voulu que je pense à elle en buvant mon café du matin avant de partir au travail et de vivre ma vie comme je l’entends. Et s’il y a une chose dont je suis sure, c’est qu’elle aimerait que durant ce combat tu sois auprès de moi, comme elle l’a elle-même toujours été. Elle aimerait te voir à travers moi parce que je sais que nous voir ensemble dans ce combat l’a ferait revivre. Je n'ai pas l'intention de me laisser m’écraser. Et s’il le faut, dès que tu en auras besoin, je te sauverais au vol ! » Un monologue décidément riche en émotion, mais j’ai dis tout ce que j’avais à dire, tout ce qui me restait sur le cœur. I need to moove on. Je suis terriblement triste, mais les mots que je viens d’utiliser m’ont renforcés et m’ont fait réaliser à quel point je me suis torturé cette dernière semaine. Il est normale que je sois dans cet état, c’est bien trop récent pour m’en remettre déjà. Mais je suis un gars déterminé et entêté, alors je n’aime pas cette situation de faiblesse. Ma sœur et ma mère ne m’ont jamais vu comme ça, et je ne pense pas qu’elles aimeraient me voir comme ça. Les choses doivent tout doucement commencés à changer.

Je fixe Théo dans le regard, ne sachant plus quoi faire, ni quoi dire après mon grand finale. Je soupire un coup avant de laisser une dernière larme, plutôt faible celle-ci, couler le long de ma joue.