"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici we knew the skies, but not well enough /eugenia. 2979874845 we knew the skies, but not well enough /eugenia. 1973890357
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 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Sam 2 Mai 2015 - 22:10 par Invité
"we're too young to die today but we're too broken to fly away. 'cause we both know better than to set ourselves on fire." ~ mikky ekko.
☐ ☐ ☐

Le mois d’avril avait été chargé en émotions. Entre ses vacances improvisées au Mexique suivies des braquages simultanés survenus à Londres, Rhys n’avait plus su où donner de la tête ces derniers temps. Comme toujours, il avait fini par prendre le tout à la rigolade et vivre son quotidien normalement, plaisantant sur le fait que sa vie avait pris le tournant d’un mauvais feuilleton télévisé le temps de quelques heures. Il avait même refusé de prendre un arrêt maladie d’une semaine, comme lui avait conseillé le médecin de l’hôpital qui l’avait pris en charge après le braquage. Pour que Rhys refuse des vacances payées, il y avait quand même un sérieux progrès (ou problème, à voir). En réalité, il avait tout simplement préféré reprendre sa vie normalement et le plus vite possible afin d’enterrer cette histoire de braquage que tout le monde ressassait. A vrai dire, cela sonnait tellement bateau et nian nian à ses oreilles, mais le jeune homme avait réalisé que son existence ne tenait qu’à un fil. En une poignée de secondes, par un malheureux hasard, tout pouvait basculer. Ainsi, il s’était encore plus conforté dans son mode de vie, utilisant à tout va ce prétexte pour justifier ses nombreuses soirées en boîte de nuit ou dans les fêtes les plus animées de la capitale. Rhys avait toujours été un fêtard, un oiseau de nuit. Ses proches lui reprochaient souvent de ne pas être assez terre-à-terre, mais c’était presque viscéral. Vivre la nuit et dormir le jour, c’était son quotidien lorsqu’il ne travaillait pas. Peut être que dans une vie parallèle, une réincarnation en hibou aurait été idéale. Sortant tout juste d’un rendez-vous professionnel avec le fils d’un politicien qui avait visiblement une haine envers son père, le jeune homme dégaina son portable pour regarder l’heure. Dix-neuf heures, parfait, il avait encore le temps d’aller boire un verre avant de rentrer chez lui pour le match de foot. Au moment de sortir du bureau dans lequel il venait de passer deux heures intensives, il réalisa alors qu’il se trouvait à Shoreditch, non loin d’où habitait Julian. Sans penser à lui envoyer un message avant, il rejoignit rapidement l’immeuble de son ami, aspirant à l’inviter au bar avec lui. Ils s’étaient envoyés quelques textos depuis leur retour d’Amérique latine, mais ils n’avaient pas encore eu l’occasion de réellement s’entretenir. Prenant l’escalier pour rejoindre l’étage où vivait Julian, il extirpa négligemment une cigarette de sa poche et la cala entre ses lèvres, pensant pouvoir la consumer dès qu’il sortirait de l’immeuble. Rhys sonna alors, puis quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit. « Dis-moi, elle est super mignonne la blonde du deuxième éta— » Sa phrase resta en suspens tandis qu’Eugenia Lancaster se matérialisait sous ses yeux. Oops. Par réflexe, le jeune homme attrapa précipitamment sa cigarette qu’il fourra de nouveau dans sa poche, comme si c’était quelque chose d’interdit. « Woh, Jules ! J’ai toujours su que t’avais un souci avec les coiffeurs, mais je ne pensais pas que tu laisserais pousser tes cheveux aussi longtemps. » plaisanta-t-il, faisant allusion au fait que la brunette n’était pas du tout la personne à laquelle il s’y attendait. Et pourtant… Mais oui, quel idiot. Sur une échelle de un à dix, à quel point avait-il pu être aussi stupide pour l’oublier ? Julian et Eugenia sortaient ensemble. Ils formaient un couple. Julian était le petit ami d’Eugenia, Eugenia était la petite amie de Julian. Ce ne fut qu’à cet instant que Rhys se rendit réellement compte de la révélation que lui avait faite son ami quelques jours plus tôt. Si auparavant, il avait juste été heureux pour eux, aujourd’hui, il réalisait ce que cela signifiait. Et bien, ce n’était pas trop tôt. Il n’était pas du genre à croire à l’amour éternel, les âmes sœurs et tout le toutim mais il fallait tout de même admettre que les deux, c’était bel et bien quelque chose. Lui adressant un petit sourire en fronçant le nez dans une moue enfantine, Rhys se frotta d’une main l’arrière de la nuque, geste qu’il faisait systématiquement lorsqu’il était embarrassé. « Désolé de débarquer de cette façon. J’avais oublié que— euh, » Que vous sortiez ensemble. Il se tut pendant quelques secondes, comme gêné à l’idée de potentiellement commettre une boulette. Qui sait, peut être était-ce encore un secret ? Peut-être qu’Eugenia n’avait pas envie qu’il soit au courant, après tout, ils s’étaient beau reparlés un peu plus franchement la dernière fois à l’hôpital, Rhys n’avait pas l’impression d’avoir retrouvé la complicité qu’il partageait avec elle autrefois. Bref, tant de secrets de polichinelle l’étourdissaient. « Bref. Je n’interromps rien, j’espère ? » demanda-t-il, s'amusant d’avance à l’image d’un Julian planqué derrière la porte, en train de se rhabiller à toute vitesse. Cette adrénaline des visites improvisées en plein moment câlin, le brun l’avait tellement vécue qu’à présent, il en rigolait toujours. Particulièrement lorsque ses amis devaient y faire face.
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() message posté Dim 3 Mai 2015 - 12:15 par Invité

Rhys & eugenia — sometimes in life, you find a special friend. someone who changes your life just by being part of it. someone who makes you laugh until you can't stop. someone who makes you believe that there really is good in the world. this is forever friendship. your forever friend hold your hand and tells you that everything is going to be okay. and if you find such a friend, you feel happy and complete because you need not worry. you have a forever friend, and forever has no end. ✻ ✻ ✻ Mes doigts effleurèrent le papier des notes de cours que j’avais bien pu prendre, il y avait un peu plus de deux ans de cela. Les lignes griffonnées par mon écriture pressée défilaient sous mes yeux mais je ne parvenais pas à distinguer ne serait-ce qu’un seul mot ; inconsciemment, mon esprit était loin, loin et ailleurs. Il surveillait mon téléphone dans l’attente d’un message de Julian. Il se rappelait des émotions que je ressentais quand ses lèvres se posaient sur les miennes. Il trépignait d’impatience en songeant à son retour. Il ne parvenait plus à se focaliser sur quoi que ce soit tant il lui manquait. J’étais comme une adolescente, quelque part. Une adolescente puérile et amoureuse, incapable de contenir ses sentiments, incapable de contenir ses envies. J’avais beau devoir réviser, je ne faisais que penser à lui. J’avais beau avoir d’autres choses à faire, chacune de mes pensées me ramenaient vers lui. Je pensais à Julian quand je croisais des visages dans la rue. Je pensais à Julian quand je sentais l’odeur de cigarette au détour d’une ruelle. Je pensais à Julian quand le moindre détail que je pouvais entrapercevoir me rappelait un moment que nous avions partagé. Il était le centre de mes pensées, oui. Mon esprit tout entier gravitait autour de lui même quand il était absent.
C’était comme s’il était toujours là, d’une certaine manière.
Je secouai doucement la tête pour me remettre les idées en place, mais je finis par admettre, amèrement, que je ne parviendrais à rien faire. Alors, simplement, je posai mes affaires de cours sur la table basse avant de m’extirper, non sans difficulté, du canapé. Je m’installai dans mon fauteuil roulant avec douceur, mes gestes s’étant précisés avec le temps, avec l’habitude. Je poussai un petit soupir en observant les meubles de l’appartement de Julian et Elliana, poussés de telle manière à ce que je puisse circuler à ma guise, avant de poser mes mains sur mes roues et me diriger vers la cuisine. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas utilisé mes prothèses ; l’enthousiasme légèrement retombé, je m’étais rendu compte que cela m’épuisait bien plus qu’aller et venir à l’aide de mon fauteuil. Alors, avec un petit pincement au cœur, je les avais soigneusement rangé dans mon armoire, me promettant que je les remettrais uniquement quand cela était réellement nécessaire. Me promettant que cela n’était pas si grave. Me promettant qu’avoir pu me lever grâce à mon opération et cette technologie était déjà une victoire.
La sonnette de l’appartement résonna à l’instant même où je posai ma main sur la poignée du réfrigérateur pour trouver de quoi grignoter. Je fronçai les sourcils, hésitant quelques instants avant de finalement me diriger vers la porte d’entrée. Je ne savais même pas si j’avais le droit de répondre à la porte quand Julian était absent. Je ne savais même pas si, dans l’usage, cela se faisait. Je n’étais pas chez moi, après tout. Cela n’était pas mon appartement. Mais j’avais cru comprendre qu’Elliana perdait régulièrement ses clefs donc, en ouvrant la porte, je ne ressentais absolument plus aucune gêne, presque persuadée que je me retrouverai face à elle.
Mais loin d’apercevoir une chevelure dorée, ce fut Rhys que je découvris dans l’encadrement de la porte. Rhys, décontracté, une cigarette au bec comme s’il s’apprêtait à conquérir le monde entier. « Dis-moi, elle est super mignonne la blonde du deuxième éta— » me déclara-t-il avec entrain, avant de s’interrompre. Il rangea précipitamment sa cigarette dans sa poche comme s’il s’attendait à ce que je le réprimande. Ce qui, au fond, n’était pas forcément peu probable. « Woh, Jules ! J’ai toujours su que t’avais un souci avec les coiffeurs, mais je ne pensais pas que tu laisserais pousser tes cheveux aussi longtemps. » J’esquissai un sourire avant de lever les yeux au ciel, secouant la tête pour lui signifier à quel point il pouvait être con quand il s’y mettait. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu une de ses remarques ; il fallait dire que le niveau de sa bêtise me surprenait presque, en cet instant, tant je n’étais plus habituée. Je ricanai alors qu’il se grattait l’arrière du crâne, embarrassé. Il avait l’air de ne plus savoir où se mettre, non. « Désolé de débarquer de cette façon. J’avais oublié que— euh. » Il s’interrompit une nouvelle fois, n’allant pas au bout de ses pensées. Je savais qu’il savait. Je savais qu’il ne savait pas que je savais. Et, au fond, cela ne faisait que m’amuser encore plus. « Bref. Je n’interromps rien, j’espère ? » Je secouai la tête avant de m’écarter de l’encadrement de la porte pour l’inviter à entrer. « Rien du tout, entre, » lui lançai-je avant de fermer la porte derrière lui. Je balayai la pièce du regard. On pouvait facilement deviner que tous les meubles avaient changé de place pour que je puisse circuler. On pouvait facilement voir que j’avais presque établi mon quartier général ici ; mes feuilles de cours mangeaient la moitié de l’espace de la table basse, certaines de mes affaires trainaient ça et là. Je tentais de conserver une expression neutre mais, au fond de moi, j’étais sans doute légèrement gênée. « Julian est… » commençai-je, sans terminer. Il était à sa thérapie pour apprendre à gérer ses colères. Il était ailleurs, en train d’honorer sa part du marché. Mais je ne savais même pas s’il avait envie que cela se sache. Alors, simplement, je me raclai la gorge. « Il est dehors, je ne sais pas exactement quand est-ce qu’il va rentrer. Tu peux l’attendre ici si tu veux. » Je lui adressai un sourire, tentant d’ignorer les plaques rouges qui se formaient sur mon visage, comme à chaque fois que je pouvais mentir. Au fond, je ne le faisais pas ; je m’impliquai simplement à cacher la vérité. Pourtant, au fond de moi, j’avais l’impression de faire quelque chose de profondément mauvais.   « Alors comme ça tu avais oublié qu’on était ensemble ? » finis-je par demander, principalement pour changer de sujet. « Tu peux le dire, tu sais. Il a arrêté d’agir comme s’il s’agissait d’un secret d’état, depuis quelques jours. » J’haussai vaguement les épaules. J’avais l’impression de devoir surveiller ce que je disais, oui. De devoir surveiller de peur de faire un faux pas. De peur de réduire à néant les efforts qu’on s’était promis de faire.
J’avas peur de tout ça, oui. Peur parce qu’il me manquait, au fond. Peur parce qu’il me manquait énormément.
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() message posté Mar 9 Juin 2015 - 22:46 par Invité
Rhys avait toujours été de nature sans-gêne. Loin d’être du genre à planifier tout ce qu’il ferait dans la journée, il vivait au jour le jour, préférant profiter du moment présent et des occasions qui se présentaient à lui, d’où cette initiative presque naturelle de se pointer chez l’un de ses meilleurs amis juste avant l’heure du dîner. Il n’avait même pas envisagé la possibilité que Julian ne soit pas à son appartement, pour dire à quel point il était brouillon quand il s’y mettait. Quelle ne fut pas sa surprise quand la frimousse d’Eugenia apparut, à la place de celle de son ami. Confus, Rhys tentait d’adopter une attitude cool et décontractée, comme il avait l’habitude le faire – paraît-il. Sauf qu’évidemment, c’était toujours dans les moments où l’on voulait paraître cool que l’on ne l’était pas du tout. Super, Ginny allait sûrement le prendre pour un idiot fini, à présent. Enfin, il se souvenait qu’à l’époque où ils traînaient encore ensemble, elle était habituée à son humour digne d’un élève de maternelle, mais le tout était de savoir si elle y adhérait toujours autant qu’avant. Qui sait, en plus d’un an, tout pouvait changer. Ses doutes furent légèrement balayés quand il la vit esquisser un sourire et immédiatement, Rhys éprouvait une satisfaction à l’idée d’avoir réussi à la faire ricaner. « Merci. » Il avança dans l’appartement elle l’y invita, jetant un coup d’œil curieux au salon. Quel bazar, pire que chez lui (et Dieu seul savait à quel point son chez-soi était actuellement semblable à un capharnaüm). « Vous organisez un atelier d’écriture ou quoi ? » s’enquit-il d’un ton rieur, le regard posé sur le paquet de feuilles éparpillées un peu partout dans la pièce. A vrai dire, l’idée que les deux fassent réellement ce genre de choses l’aurait bien fait marré (c’était presque le genre de Julian… Après avoir fumé quelque chose de pas très légal, certes). Après tout, chacun ses passions, Rhys respectait tout à fait. Il fit légèrement la moue quand Ginny lui annonça que Julian n’était pas là, pas qu’il ne souhaitait pas se retrouver avec Eugenia, mais c’était juste que bon, on était un jour de match, quoi. Il n’était pas sûr que la brunette soit friande des soirées devant la télé, bière à la main à s’époumoner d’insultes à cause d’une erreur d’arbitrage ou à cause d’un joueur. Il fallait cependant voir le bon côté des choses, c’était peut être le bon moment de renouer avec elle. Partagé entre sa conscience qui lui disait de partir pour ne pas plus la déranger, et son cœur qui lui soufflait de rester pour recoller les morceaux (encore une fois), Rhys finit par hocher la tête, un très léger sourire aux lèvres pour lui témoigner sa reconnaissance. Le brunet lâcha un ricanement gêné quand elle rebondit sur le sujet du couple que ses deux amis formaient à présent. Comment se griller en trente secondes, par Rhys Carstairs. Comme un enfant, il se mordit l’intérieur des joues, mimant un air renfrogné. Il fallait qu’il apprenne à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. « Oh, vous êtes ensemble ? Vraiment ?! » feinta-t-il durant quelques secondes avant de réaliser que sa tentative était d’ores et déjà vaine. Il pouvait parfois être très convainquant, tout comme piètre menteur. Aujourd’hui, c’était plus la deuxième possibilité qui semblait prendre le dessus. « D’accord. Jules m’a envoyé un texto il y a quelques semaines pour me le dire. » admit-il après quelques instants, les lèvres pincées. Allait-il passer pour un traître, un vendu ou une balance aux yeux de son Jules? De toute façon, Eugenia l’avait confirmé d’elle-même : ce n’était pas (plus) un secret. Julian et Eugenia en couple, officiellement. Cela paraissait si évident et pourtant si étrange aux yeux de Rhys. Spectateur passif d’une relation qui ne demandait qu’à être entamée, il avait toujours su que Julian nourrissait un sentiment plus qu’amical à l’égard de la petite brune. Il ne l’avait simplement jamais dit, par respect pour lui, mais aussi parce qu’il faisait partie de ceux qui croyaient avec ferveur que le temps faisait les choses. Pour une fois, le journaliste ne s’était pas trompé. « Bon, et bien… Je ne sais pas s’il faut que je te félicite ou que je souhaite mes plus sincères condoléances. Déjà qu’avoir Julian en ami n’est pas facile, alors j’imagine même pas en tant que petit-ami. » La lueur mutine dans son regard trahissait le ton détaché qu’il avait essayé d’adopter.  Tout était prétexte à taquiner le jeune Fitzgerald, même lorsque le concerné n’était pas là. De plus, Rhys était quasiment certain qu’Eugenia rentrerait dans son jeu et le suivrait de bon cœur, elle n’était pas du genre rabat-joie. « Non sérieusement, je suis vraiment content pour vous. De toute façon, je le savais depuis le début qu’il était dingue de toi, ça crève les yeux. » Le brunet ignorait si sa confession allait venir éveiller la curiosité de la jeune femme mais quoiqu’il en soit, il était presque soulagé, comme s’il se traînait un secret depuis des années (ce qui était à peu de choses près la vérité). Rhys mourrait d’envie de poser dix mille questions à Eugenia. Comment ils avaient fini par se mettre ensemble, depuis quand… Pire qu’une fille, il se retenait de l’asséner d’interrogations. Il avait surtout envie de savoir pour avoir des choses à se mettre sous la dent au sujet de Julian (une déclaration mièvre aurait été le must) afin de constituer une base d’informations au cas où il aurait besoin de lui faire du chantage, mais il préféra ne rien dire. Ce n’était pas le bon moment. Il irait cuisiner Julian plus tard. Se calant contre un meuble pour être face à Ginny, le jeune homme détourna pudiquement les yeux quand son regard se posa à nouveau sur son fauteuil roulant. Quelque part, il se sentait toujours coupable de ne pas avoir pu être là pour la soutenir après son accident. « Quoi de neuf, à part ça ? Tu vas bien, toi ? » demanda-t-il, spontanément. Rhys avait l’impression de se lancer dans une conversation bateau qui risquait fortement de vite retomber mais après tout, lui demander comment elle allait était tout de même la moindre des choses.
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 0:26 par Invité

Rhys & eugenia — sometimes in life, you find a special friend. someone who changes your life just by being part of it. someone who makes you laugh until you can't stop. someone who makes you believe that there really is good in the world. this is forever friendship. your forever friend hold your hand and tells you that everything is going to be okay. and if you find such a friend, you feel happy and complete because you need not worry. you have a forever friend, and forever has no end. ✻ ✻ ✻ Je ne m’étais pas attendue à ce que mon regard se pose sur Rhys. Je ne m’étais pas attendu à ce qu’il apparaisse dans l’embrasure de la porte. A vrai dire, il avait toujours habité mes pensées, d’une certaine manière ; j’avais songé à lui une ou deux fois par semaine, me demandant si je pouvais lui envoyer un message, ou simplement lui faire suivre un mail qui m’avait fait rire. J’avais envié Julian et la relation qu’il entretenait avec lui ; j’avais l’impression que, quand ils étaient tous les deux ensemble, tout était plus facile. J’aurais aimé m’immiscer dans leur routine comme nous avions bien pu être un trio, plus jeune. J’aurais aimé faire partie de leur équipe, être inclu dans leur soirée entre amis, avoir ma place.
Je n’avais rien fait pour que cela soit le cas, sans doute par crainte, sans doute parce que j’étais bien incapable de prendre ce genre d’initiative. J’étais constamment habitée par la peur d’en faire trop. Constamment habitée par la conviction que j’envahissais l’espace vitale des autres. Constamment habitée par les pensées folles que je n’avais pas la place parmi eux. J’avais énormément de mal à gagner l’amitié des autres. Mais, étrangement, je savais très bien comment la perdre.
Je le laissai entrer et, aussitôt, je vis son regard détailler le joyeux désordre qui régnait dans l’appartement. J’avais fini par m’y faire, personnellement, évoluant dans cet espace de plus en plus familier ; c’était un terrain de jeu géant pour une personne dans ma condition et, maintenant que j’y prêtais attention avec le regard d’une personne qui n’avait pas l’habitude ou qui ne savait pas, cela me paraissait bien mal rangé. Je tentai de me répéter que ce n’était pas grave. Que c’était Rhys. Que Rhys ne jugeait pas ce genre de choses, qu’au contraire, il s’en moquait. Mais c’était justement son humour qui me faisait peur. Comme s’il était susceptible de mettre le doigt sur des choses sur le point de se briser. « Vous organisez un atelier d’écriture ou quoi ? » demanda-t-il finalement en désignant mes feuilles de cours qui recouvraient toutes les surfaces disponibles dans l’appartement de Julian. J’esquissai un sourire en haussant vaguement les épaules, comme si je déclinai absolument toutes responsabilités. « Je révise sous ordre du grand patron. Apparemment, je suis à la traine puisque je suis la seule à ne pas encore avoir de diplôme en poche. Julian s’amuse à me le rappeler tous les jours, à peu près. » Je poussai un petit soupir dramatique. Peut-être, aussi, n’était-ce pas très gratifiant de sortir avec une personne qui n’avait absolument aucun diplôme en poche. De sortir avec une fille qui n’avait fait qu’errer, errer et se perdre dans sa propre existence. Je demeurai silencieuse quelques instants avant de reporter mon attention sur Rhys.
Avant de reporter mon attention sur lui et admettre à voix haute qu’il n’avait plus à prétendre qu’il n’était pas au courant pour nous deux. « Oh, vous êtes ensemble ? Vraiment ?! » demanda-t-il, feignant maladroitement la surprise. Je levai un sourcil, l’observant sans un mot, jugeant presque sa piètre prestation. « Rhys… »  marmonnai-je, avant qu’il ne reprenne de lui-même. « D’accord. Jules m’a envoyé un texto il y a quelques semaines pour me le dire. » Je ricanai silencieusement, secouant la tête presque par dépit. Il avait été celui à me faire un drame. Celui à me demander à ce que cela reste entre nous. Je n’avais pas été d’accord, au départ. Mais, après, sûrement par bêtise, je l’avais laissé faire, persuadée que ce n’était pas si important que ça. Mais, au fond, ça l’avait été. Ca m’avait touché. Ca m’avait atteinte. J’avais mal vécu ce silence imposé. « Bon, et bien… Je ne sais pas s’il faut que je te félicite ou que je souhaite mes plus sincères condoléances. Déjà qu’avoir Julian en ami n’est pas facile, alors j’imagine même pas en tant que petit-ami, » reprit-il et je me mis à rire. « Non sérieusement, je suis vraiment content pour vous. De toute façon, je le savais depuis le début qu’il était dingue de toi, ça crève les yeux. » J’arquai un sourcil en l’observant avec attention. Rhys ne m’avait jamais fait part de ses impressions ; il ne m’avait jamais dit ce qu’il pensait, ce qu’il voyait, tout comme je n’avait jamais réussi à lui dire, à voix haute, tout ce que je ressentais pour Julian. J’étais partie du principe que c’était suffisamment évident pour qu’il s’en rende compte. Pour qu’il le voit. « Si tu me l’avais dit plus tôt, ça nous aurait fait gagné pas mal de temps, » notai-je en prenant une mine renfrognée face à son regard curieux. « Mais merci, c’est gentil de ta part. Par contre, je compte sur toi si un jour j’ai besoin d’aide pour enterrer son corps. » J’esquissai un sourire en coin alors que Rhys, lui, s’appuyait contre un des meubles pour se poster en face de moi. Je l’observai me regarder, puis ses yeux descendirent légèrement pour se poser sur mon fauteuil et se relever soudainement vers moi.
Pire que tout, je notai la gêne. La gêne qui s’était installée dans ses yeux. La gêne qui s’était encrée dans son regard. Je ne dis rien. Je ne relevai pas. Du moins, pour le moment, me disant que cela était sans doute sans importance. « Quoi de neuf, à part ça ? Tu vas bien, toi ? » me demanda-t-il et je relevai les yeux sur lui, surprise. J’hochai doucement la tête, attendant quelques instants avant de finalement reprendre la parole. « Ce n’est pas contagieux, ce que j’ai. Tu ne vas pas l’attraper si tu fixes trop longtemps mon fauteuil. » Je n’avais pas pu garder mes mots pour moi. Je n’avais pas pu me taire, me taire et laisser passer. J’avais encore ce problème, avec le regard des autres. Comme si leurs opinions avaient une quelconque importance. « Oui, ça va. Un peu fatiguée parce que mon cerveau n’était plus habitué à travailler autant mais ça va, » finis-je par reprendre. « Et toi ? Alors comme ça la voisine te plait ? Il me semble qu’elle est prise, par contre. Mais si tu veux, je peux pousser son fiancé dans les escaliers pour que tu puisses jouer le rôle de l’épaule réconfortante quand elle pleurera la disparition de son bien-aimé. » Il y avait de l’entrain, dans ma voix, comme si je ne lui tenais pas compte de son regard. Au fond, c’était le cas. Je ne lui en tenais pas compte parce qu’il avait simplement agi comme les autres. Je ne lui en tenais pas compte parce que j’aimais me dire qu’il était quand même mon ami et que cela n’avait pas d’espèce d’importance.
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