"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Arrival (LIBRE) 2979874845 Arrival (LIBRE) 1973890357
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() message posté Ven 26 Sep 2014 - 12:37 par Invité
L’agent de la douane regarda attentivement son passeport, lui jetant de furtifs coups d’oeil. Il se dit que cette jeune femme avait l’air particulièrement perdue : elle regardait autour d’elle comme un nouveau né. Les pages s’enchainaient et les tampons de visas également : Italie, puis Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Ghana. Le douanier la regarda encore un peu plus ; il en voyait passer des gens mais cette femme n’avait vraiment pas la tête de quelqu’un qui part près d’un an dans des pays d’Afrique où situations sanitaires et régimes politiques sont plus que douteux. Tout avait l’air conforme cependant. Il lui tendit son passeport :

« Mademoiselle, mademoiselle ?
- Pardon ?
- Je désirais juste savoir ce qui vous amenait ici.
- Oh, excusez-moi j’étais perdues dans mes pensées ! Je viens m’installer.
- Je vois que vous avez traversé de nombreux pays ces deux dernières années… C’était à but touristique ?
- En partie oui pour l’Europe, plutôt humanitaire pour l’Afrique.
D’accord, tout me semble en règle : Bienvenue en Angleterre Mlle Koch. »

Cloé prit son passeport d’une main hésitante, elle empoigna sa valise, fit un signe de tête à l’homme en face d’elle et se dirigea vers la sortie. Elle se retrouva en plein centre du grand hall d’enregistrement. Elle s'arrêta, presque subjuguée par le spectacle se présentant sous ses yeux.
La lumière naturelle filtrait à travers de grandes fenêtres au plafond, se mélangeant à la lumière artificielle des néons blancs. C’était lumineux et bruyant. La voix du haut parleur résonnait sans cesse, appelant les avions prêts à décoller. Les conversations s’amplifiaient dans le grand hall formant un brouhaha presque musicale. La valse des boeing étaient visibles par les fenêtres du fond et incitaient aux voyages mentales vers des contrées inconnues. Les magasins et restaurants se succédaient ; ici était le dernier moyen de ramener le fameux souvenirs tant attendu ou de déguster le fameux Fish&Chips.
La jeune femme remarqua les visages éblouis de bonheur d’un groupe d’amis visiblement prêt à s’envoler pour des vacances ensoleillées, les embrassades chaleureuses d’une grand-mère à son petit-fils, les adieux déchirants d’un couple fou amoureux, la main affectueuse d’une mère dans les cheveux de son enfants, le sourire triste des vacanciers qui rentrent chez eux. Elle vit l’amour, l’amitié, la tristesse et la mélancolie. Elle vit les sentiments. Ils lui arrivèrent en pleine face, comme si d’un coup, Cloé ressentait tout à la fois. Comme si, sa barrière la protégeant d’émotions depuis des années venait de s’abattre. En elle, tout se bousculait, tout jaillissait, comme un feu d’artifice aux couleurs acidulées. Son regard balayant la foule, un sourire troublé se posa sur ses lèvres. L'aéroport était un lieu magique ; dans un si petit lieu il présentait la vie, les relations sociales, les émotions.
Elle reprit son élan vers la sortie, là où le jour baignait par les portes coulissantes, se frayant un passage parmi les passagers pressés, leurs bagages trainants derrière eux.
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() message posté Ven 26 Sep 2014 - 18:39 par Invité
Cela devait faire deux ans à présent que je n'avais pas remis les pieds en Inde. Ma famille paternelle me manquait, en particulier ces derniers temps. Depuis la dispute avec Nate, je me sentais comme seul et je n'avais envie de voir personne. Même Adriel n'arrivait pas à me réconforter autant qu'il le faudrait, et pourtant, elle était très douée. C'était une fille géniale sur tous les bords, adorable, une véritable crème. Mais quand j'étais en froid avec mon meilleur ami, je ne faisais aucun effort pour apprécier les bonnes choses de la vie.

Je savais que dans ces cas là, la seule chose qui saurait me réconforter était de retourner au pays natal et y voir mes oncles et tantes - mon père faisait parti d'une famille nombreuse - ainsi que mes cousins, cousines et mes grands parents. Je préférais mille fois mieux aller à l'autre bout de la Terre pour les voir eux plutôt que ma Grand Mère maternelle. Personne ne savait ce que c'était l'enfer si on avait pas passé un séjour chez elle.

De chez moi, j'avais pris un taxi pour ne pas perdre de temps dans les transports en commun et accéder plus rapidement à l'aéroport. Malheureusement, il y avait de la circulation en ville, si bien que je ne parvins pas à destination aussi rapidement que prévu.
Le soleil avait atteint son zénith lorsque j'arrivais enfin à l'aéroport. Je ne tardais pas à payer mon chauffeur avant de m'extraire du véhicule et me plonger parmi la foule. Visiblement, un avion avait décollé il y a peu pour pouvoir croiser tout ce monde.

Mon téléphone vibra et je ne pus m'empêcher de le soustraire de ma poche et d'ouvrir le menu pour aller le lire. Un message de Nate venait de me parvenir. Cela devait faire trois semaines au moins que je n'en avais pas reçu un.
A peine eus-je finis de lui répondre que mon corps entra violemment en contact avec quelqu'un d'autre, à tel point que je me sentis déstabilisé. Mon téléphone avait fait un vol plané et s'était explosé sur le sol, la batterie s'échappant à plusieurs mètres du point d'impact.
Je clignai des yeux pour me rendre compte de la situation, mon cerveau n'ayant pas retrouvé toutes ses fonctions.

"Pardon, je suis désolé, tout va bien?" demandai-je à la personne que j'avais bousculé sans le vouloir, m'inquiétant tout de même de son sort en priorité.
Lorsque je me rendis compte dans quel état se trouvait à présent mon téléphone, je posai une main sur mon front.

"Oh merde..."
Je n'étais pas plus inquiet que ça en vérité, il avait été vieux et je saurais le remplacer en moins de deux. Mais bon, tout de même.
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() message posté Lun 29 Sep 2014 - 19:19 par Invité
Les portes s’ouvrirent pour laisser passer la jeune femme, alors qu’elle se dirigeait vers la station de taxi. Cloé baissa les yeux vers sa poche de jean. Avec difficulté, elle y plongea la main à la recherche d’un bout de papier froissé. Elle tenta de l’ouvrir, tout en jonglant avec sa valise dans la main. Un inscription y résidait avec l’adresse de son nouveau logement.

Elle ne connaissait absolument pas Londres et n’y avait jamais mis les pieds. Son choix s’était porté sur cette ville pour le rapprochement de la langue et les bons échos qu’elle en avait eu. Bien sur, c’était surtout l’embauche qu’elle avait obtenue par chance, deux semaines avant de partir définitivement du Nigéria. Cloé avait, durant ses deux dernières années, eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes dont un écrivain passionné ayant parlé d’elle, de son investissement et de sa bonne volonté, à sa maison d’édition. Un homme l’avait appelé quelques mois plus tard, par hasard et l’avait embauché d’office. C’était une chance pour la jeune femme, c’était la possibilité de construire sa propre vie hors de l’Ecosse et de recommencer à zéro.

Alors qu’elle lut une nouvelle fois l’inscription, un violent coup l’entrava dans sa progression. Tout ce qu’elle tenait en main tomba par terre, sa valise s’entrouvrit, son papier tomba à ses pieds ainsi que sa veste. Elle se précipita à terre, et n’entendit qu’à peine la voix qui l’interrogea :

« Pardon, je suis désolé, tout va bien ? »

Rapidement, elle tentait de ranger ses affaires éparpillées dans la valise.

« Oui, oui, » répondit-elle timidement

Tandis que son regard et ses mains s’agitaient frénétiquement sur ce qu’ils restaient à terre, elle se rendit compte que le morceau de papiers avait disparu, elle parcouru du regard le sol autour d’elle, toujours accroupie. Elle l’aperçut enfin au loin, le vent l’éloignant encore. Elle se jeta alors dessus tentant de l’attraper dans sa course folle, laissant en plan ses affaires au pied de l’inconnu. Cloé y parvient dans un soupir de soulagement, le fourra dans sa poche et un objet attira son attention à ses pieds, la batterie du téléphone. Elle avait en effet entendu le cliquetis métallique de l’objet s’explosant au sol. La jeune femme le prit en main et revint vers l’inconnu, un peu penaude :

« Ouch.. Je suis vraiment vraiment désolée… Je ne regardais pas devant moi, je ne vous avais pas vu… »

Cloé regarda alors la personne en face d’elle pour la première fois. Elle détourna le regard avec rapidité cependant, déjà mal à l’aise par cette proximité. C’était un jeune homme qui paraissait préoccupé par la perte de son appareil. Elle se dit que l’homme devait être un peu étonné par la valse agitée qu’elle venait de livrer. Elle prit alors le sien dans sa poche droite, un vieux téléphone, encore en noir et blanc. La petite rousse le tendit, vraiment gênée, à la personne en face d’elle :

« Vous voulez le mien ? Je n’en ai plus l’utilité ! C’est pas la dernière génération mais bon… »
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() message posté Sam 4 Oct 2014 - 10:25 par Invité
J'étais tout excité à l'idée de remettre les pieds en Inde, comme à mon habitude. Sauf peut être encore plus ces derniers jours. J'avais besoin de me changer les idées et il y avait rien de mieux que de retrouver le pays de ma naissance. J'adorais l'Inde, à tel point que je voulais y faire ma vie là bas. Je voulais y travailler et je voyais déjà mon avenir tout tracé là bas. Le soucis, c'était que j'aimais aussi l'Angleterre, même si certaines complications avaient vues le jour. Mais je ne doutais pas un instant qu'elles s'arrangeraient. Que les nuages gris disparaitront. Dans un sens, j'aimerais laisser derrière moi l'Angleterre sans avoir de regret. Ça serait plus simple. Mais ça n'était pas très mature de penser comme ça.

J'avais prévenu mes parents, puis ma famille paternelle de ma décision et profiterais des derniers jours de vacances pour y faire séjour. Anushka comptait venir avec moi, puisqu'elle aussi désirait revoir notre famille. Et puis, c'était toujours mieux que d'aller tenir compagnie à ma grand mère maternelle, puisque ni ma sœur ni moi ne désirions la voir. On était peut être un peu dur, mais croyez moi, c'était véritablement horrible de rester seul à seul en sa compagnie. A tel point qu'on faisait la courte paille ma mère, ma sœur et moi pour savoir qui de nous trois allaient passer quelques jours avec elle. Mon père, ça n'était même pas la peine. Ma grand mère ne voulait pas le voir. Il n'y avait qu'en présence de maman qu'elle acceptait de le tolérer, mais sinon, il ne fallait pas y compter.

Toutes mes pensées se brouillèrent quand j'entrai dans un contact violent avec une fille à peine la réponse au message de Nate envoyé. Mon téléphone avait décédé sur le coup mais il n'avait pas souffert.
Mais je ne me préoccupai pas de mon appareil, je préférais vérifier l'état de la jeune femme que j'avais bousculé sans faire exprès - ou plutôt, nous nous étions bousculés mutuellement - et elle m'assura qu'elle allait bien malgré tout.

« Ouch.. Je suis vraiment vraiment désolée… Je ne regardais pas devant moi, je ne vous avais pas vu… »
- Ca n'est pas grave, vraiment, je ne regardais pas devant moi non plus de toutes façons. C'est moi qui suis désolé.

C'est alors qu'elle me tendit son propre téléphone portable après avoir constaté l'état du miens. A y songer, j'espérais que Nate ne pensera pas que je l'évitais ou que je changeais d'avis quant au fait de se revoir. Comme on était en froid ces derniers temps, je m'attendais à à peu près tout.

« Vous voulez le mien ? Je n’en ai plus l’utilité ! C’est pas la dernière génération mais bon… »

Gêné, je passai la main derrière la tête, puis :

"C'est gentil mais ne vous en faites pas. Je saurais m'en procurer un nouveau rapidement."

Ça n'était pas comme si je n'avais pas les moyens après tout. Je ne m'en vantais pas, mais j'avais la "chance" de faire parti d'une famille riche. Mon père gagnait très aisément sa panse et ma mère était riche héritière alors...
J'eus du mal à réagir par la suite. Nous étions gênés tous les deux, ce qui n'arrangeait pas les choses.  Je pouvais très bien dire "bon bin, ciao" mais ça serait inapproprié. Et puis, j'avais des principes que j'avais hérité de ma famille.

"J'espère ne pas vous avoir trop opportunée. Je peux vous offrir un verre pour le dérangement? Oh, surtout, n'allez rien imaginer, hein, j'aurais peut être effectivement procédé autrement si vous aviez été un homme mais je me serais arrangé quand même pour trouver un autre moyen de faire pardonner ma maladresse."

Et puis, j'aimais bien les nouvelles rencontres, moi.
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