(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 22:51 par Invité
Je venais sans doute de passer une des pires journées de ma vie, j’avais pratiquement faillis être viré et en plus j’avais eu droit à une scène de la part d’une de mes exs qui me rappelait bien trop mes vieux démons californiens. Tout a commencé par un simple déjeuner d’affaire, je n’étais pas vraiment là pour draguer la jeune femme mais bon après tout elle était mannequin, j’étais un homme, hétéro, plutôt beau gosse, que pouvait-il se passer d’autre ? Si en plus de servir mes intérêts professionnels, elle me satisfaisait pleinement autrement, je n’allais pas refuser une offre aussi alléchante. Malgré ce dilemme qui me faisait presque oublier de répondre aux questions qu’elle me posait, elle pouvait me rapporter gros, me permettre d’enfin prouver à mon patron et par procuration, à mes parents, que je n’étais pas seulement le petit idiot pourri gâté qui faisait conneries sur conneries. Malheureusement tout cela n’était que provisoire car bientôt, comme sortie de nulle part, Snow avait fichu une pagaille indescriptible en l’espace de quelques instants. Après s’en être pris à la jeune femme qui n’avait sans doute rien vu venir, elle l’avait pratiquement insulté tout en me décrivant comme le pire des salauds. Alors évidemment, la suite n’était pas difficile à deviner, les menaces d’un rapport à mon patron avaient été proférées, et une belle gifle retentissante écourta notre entrevue. Sachant qu’il avait accepté de m’engager uniquement en réponse à une faveur qu’il devait à mon père, non pas parce que j’étais un excellent atout pour sa compagnie, je commençais à flipper. Il était presque certains qu’une erreur pareille ajoutée au reste de mes frasques me vaudrait au moins un avertissement si ce n’est plus. Après une conversation entre Snow et moi, j’étais rentré complètement épuisé à mon appartement, me refusant à faire face à un autre drame aujourd’hui. Je préférais me concentrer sur une bonne bière, des sushis commandés préalablement et un match de basket qui me permettraient d’oublier que j’étais dans une ville où je ne connaissais pratiquement personne. C’était étrange de me sentir aussi bien dans ce grand loft, comme protégé du monde extérieur et de toutes les crasses qu’il me réservait alors que je me sentais surtout affreusement seul. J’avais beaucoup de mal à me faire des amis, à trouver une fille qui pourrait me convenir, c’était une situation totalement inconnue pour moi qui avait toujours été si sociable, je me retrouvais à la place de ces types qui n’avaient pas d’amis au lycée, non pas parce qu’ils ne le voulaient pas mais parce qu’ils ne se sentaient pas à leur place. Je sentais qu’il me manquait quelque chose depuis un bon moment sans jamais découvrir de quoi il s’agissait, comme si je n’avais jamais été complètement capable d’être heureux malgré tous mes efforts. Raccrochant une fois de plus le téléphone à la suite d’une discussion flamboyante avec mon père, je vis une fois de plus que Roméo m’avait envoyé un texto. Il était mon frère jumeau et je ne pouvais tout simplement pas supporter d’être dans la même pièce que lui. Il me rappelait que j’avais été abandonné par ma mère biologique… non seulement cela me faisait mal mais en plus je ne cessais de me dire que j’avais perdu tant d’années à supporter ma solitude qu’aujourd’hui avoir retrouvé le moyen de combler ce vide dans mon cœur me faisait presque peur. Pourtant ce soir là je ne pouvais plus attendre, il fallait que je lui parle. Non seulement mes sentiments étaient troublés car je pensais tomber amoureux de Mila mais en plus j’étais toujours en train de me battre avec moi-même pour ne pas rentrer en Californie et reprendre ma vie d’héritier pourri gâté. Malheureusement je savais que si je faisais ça mon père ferait tout pour que je bosse dans sa boite, et l’avoir comme patron était simplement inconcevable pour moi.
Sans crier gare je m’étais retrouvé devant sa porte, j’allais frapper lorsque soudain cette panique me prit à nouveau, j’avais peur qu’il m’en veuille de ne pas avoir répondu à ses nombreux textos, j’avais peur qu’il soit déçu d’avoir un frère comme moi, et c’était une chose que je ne pourrais pas supporter d’entendre, pas maintenant. Me laissant glisser le long du mur je me pris le visage dans les mains et tout en me frottant les yeux attendit de trouver le courage d’entrer. Lorsque je pensais à ma vie, à tout ce que j’avais accompli j’en étais fier, mais lorsque je pensais à mon cercle social, au fait que ma famille était complètement tarée, que j’avais une pierre à la place du cœur, j’avais juste envie de chialer, chialer oui, mais je ne le pouvais même pas. Finalement je donnais un énorme coup de poing dans le mur qui collait la porte ce qui provoqua immédiatement une douleur intense et un flot de sang qui s’évacuait peu à peu. Je me sentis encore plus con qu’auparavant et commença donc à faire demi-tour lorsque la porte s’ouvrit et que mon double fit son apparition. Je le sais, j’ai l’air pathétique avec ma main en sang et les larmes aux yeux, je ne peux pas t’expliquer pourquoi j’ai mis autant de temps à venir, mais je suis là. J’ai vraiment envie de connaître mon frère, j’ai l’impression qu’au final tu es le seul à qui je peux parler librement. C’est drôle parce que je ne te connais même pas mais j’imagine que le fait qu’on soit identique doit aider. Après un sourire très léger presque caché par la grimace que je faisais, j’attendis qu’il me fasse entrer afin de trouver quelque chose pour arrêter le saignement. Je ne tenais pas particulièrement à commencer notre soirée par un passage à l’hôpital.
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(✰) message posté Dim 14 Sep 2014 - 16:02 par Invité
L’asphalte défile sous mes pieds. Concentré sur ma respiration, je fais à peine à attention au monde qui m’entoure. Un an que j’emprunte le même chemin. Trois-cent-soixante-cinq-jour à croiser les mêmes joggeurs, à éviter les mêmes voitures ; quel ennui… Mais pas le temps de remettre mes choix de vie en question. Mon jogging, je le fais avant tout pour fermer l’œil. Nerveux de base, hyperactif de surcroit, j’ai besoin de me dépenser pour me sentir mieux, pour me sentir à l’aise avec moi-même. Arrivé à l’angle d’Haberdasher Street et de l’East road, je finis par ralentir histoire de reprendre mon souffle avant de m’engager dans les escaliers qui montent jusqu’à mon appartement. Une fois à l’intérieur, je retire les écouteurs de mon IPhone et tout ce qui peut être retiré. Une fois libéré de toutes mes affaires – vêtements compris, je me dirige droit vers ma salle de bain histoire de me décrasser. Par habitude, je commence d’ores et déjà à faire couler l’eau de la douche. C’est pas que, mais mon ballon d’eau chaude n’est pas très réactif… Essoufflé, fatigué, je finis par me positionner face au miroir histoire de me rassurer. Mon séjour à New-York n’a pas laissé de trace, dieu merci. J’ai beau ne pas être du genre superficiel, le physique, c’est tout ce que j’ai. C’est triste, mais c’est presque vrai. Pour me rassurer un peu plus – voire beaucoup plus, j’attrape mon iPhone resté inerte sur le coin du lavabo. Direction Tinder, direction la machine à plan cul. Tout en écoutant l’eau qui s’écoule dans la canalisation, je m’amuse à « liker » ou « disliker » les filles et les mecs qui apparaissent sur mon écran. Plusieurs matchs ont lieu et bizarrement, je me sens tout de suite rassuré. Pour le coup, je m’amuse à disliker tout ceux qui m’ont liké… je ne voudrais pas qu’Elias pense que je sois intéressé par ne serait-ce que l’un d’entre eux. BOUM. Surpris par le bruit, je coupe vite fait l’eau de la douche. Pas réellement rassuré, je finis par attraper une serviette que je m’attache autour de la taille. Avec un peu de chance ce n’est que le voisin du dessous qui rentre bourrer. Avec moins de chance c’est quelqu’un qui passe me voir et dans ce cas-là : t’arrive un peu tard, je suis bon pour aller me coucher. A moins que ça soit Elias… dans ce cas-là je ne dis pas non.
Je finis par ouvrir la porte et la vue d’Austin me surprend plus qu’elle ne le devrait. Austin a beau me fuir, j’ai toujours su qu’il reviendrait tôt ou tard. C’est d’ailleurs la raison qui me pousse à lui écrire toutes les semaines. J’ai beau aimé ma mère, j’ai beau la considérer comme ma seule famille, Austin reste important à mes yeux. On a beau ne pas se connaitre, on est liés. Ce qui me surprend par contre, c’est son état. La main en sang, les yeux pleins de larmes… ce n’est pas ce soir que je m’enverrai en l’air - en même temps, je doute qu'Elias accepte de passer ce soir... Je le sais, j’ai l’air pathétique avec ma main en sang et les larmes aux yeux, je ne peux pas t’expliquer pourquoi j’ai mis autant de temps à venir, mais je suis là. J’ai vraiment envie de connaître mon frère, j’ai l’impression qu’au final tu es le seul à qui je peux parler librement. C’est drôle parce que je ne te connais même pas mais j’imagine que le fait qu’on soit identique doit aider. Je souris. Cela fait plusieurs semaines que je le harcèle sans vraiment le vouloir (même si je doute que « Salut comment ça va ? Moi ça va, la semaine dernière j’étais à New York et… » puisse être considéré comme du harcèlement)… mais apparemment ça a fini par payer. Viens, entre. Je lui fais signe d’entrer et le laisse s’installer sur mon canapé. Dans la salle de bain j’attrape plusieurs compresses et désinfectant que je ramène. Sur la table du salon, mon iPhone continue de vibrer pour m’avertir que la plupart des gens aux alentours ne sont pas contre le fait de coucher avec moi… Faut vraiment que je pense à désactiver ce truc parce qu’il risque de vite m’attirer des problèmes. Mais pas le temps de plus y penser car aujourd’hui, j’apprends à être un frère. Pas facile pour moi qui ai grandi seul… pour moi qui n’ai même pas un meilleur ami. En silence, je m’occupe de sa main. Austin est grande gueule, il fera la conversation pour nous deux. Une fois sa main correctement soignée, je lui tape dans le dos et me contente de sourire. J’ignore ce que je dois dire ou ce que je dois faire. J’imagine que rester là ne va pas suffire. Le problème, c’est que je ne connais rien de sa vie… Tu sais… oh non, pitié Romeo, ferme ta gueule. T’es vraiment pas doué pour parler. Je suis content que tu sois là…
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(✰) message posté Dim 14 Sep 2014 - 17:14 par Invité
Après avoir essayé de nier son existence, je m’attendais à ce qu’il me claque la porte au nez. Je ne voulais pas gâcher une fois de plus une chance de créer un lien avec quelqu’un, et pourtant je ne savais faire que ça. Tomber amoureux ? Jamais de la vie, je n’étais pas fait pour les niaiseries. Avoir des amis ? Ils finissaient tous par me détester pour une raison ou pour une autre. Soit je finissais par me lasser ou alors je coucher avec leur copine histoire de mettre un peu de piment dans ma vie en créant du conflit. J’avais été élevé de cette façon, je ne pouvais rien y faire mais voir Roméo là devant moi me redonner un peu d’espoir. Il était certainement très occupé, il venait de sortir de la douche d’après son accoutrement. Un rapide coup d’œil à sa physionomie m’indiqua que lui aussi devait prendre autant soin de lui que moi. Lorsqu’il m’invita à entrer je fis un léger sourire, le suivant sans broncher, je m’asseyais sur le canapé regardant vaguement autour de moi. J’étais en train d’inonder son sol de mon sang, de notre sang. Il ne tarda pas à prendre les devants et se dirigea vers la salle de bain pour revenir avec tout l’attirail qui servirait à me soigner et s’attela à la tâche. Cette scène semblait tellement naturelle et bizarre à la fois que nous étions tous les deux mal à l’aise. Je pouvais voir dans son regard fuyant qu’il avait sans doute d’autres plans pour la soirée et moi je débarquais comme une fleur pour raconter ma vie, j’étais vraiment un putain d’égoïste. Excuse-moi de passer comme ça à l’improviste, on dirait que tu es très demandé vu comment ton téléphone s’emballe, je sais que j’aurais dû appeler. Je ne savais pas vers qui d’autre me tourner et même si je n’ai pas cessé de me dire que tu n’existais pas, nous sommes frères. Je tournais ma tête avant de lui faire un sourire en coin. On dirait qu’il avait fait ça toute sa vie. Une fois le bandage bien en place, je pus retrouver un semblant de virilité, je me sentais mieux mais je me sentais surtout très con.
Je pris l’initiative de me lever du canapé pour aller scruter ce qu’il avait dans son frigo, oui je savais mettre les gens à l’aise car je n’avais aucune pudeur et aucune gêne. Je pris une bière qui trainait là et lui en pris une également avant de les décapsuler toutes les deux. Je revins vers lui pour lui tendre l’une des deux bouteilles me rasseyant près de lui. Bon alors dis-moi un peu j’espère que tu ne caches pas une fille dans un placard on dirait que certaines personnes s’impatientent. Dis-je en voyant toujours son portable vibrer. Je ne connaissais rien de la vie de Roméo, nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion de discuter mais maintenant je me rendais compte qu’il était temps de grandir, d’évoluer et de cesser de jouer les playboys solitaires bourrés de thune. Au fait tu faisais quoi à New York ? J’ai… enfin j’ai reçu tes messages. Glissais-je sans oser le regarder dans les yeux. J’avais un peu honte de l’avoir laissé tomber comme ça alors qu’il avait mis du temps à me retrouver. Je savais tout de même reconnaître lorsque j’avais tort même si cela me tuait, je me demandais vraiment comment il avait vécu tout ce temps, était-il heureux ? Moi aussi je suis content d’être là, enfin surtout content que tu ne m’aies pas laissé crever sur le trottoir. Je pris une gorgée de ma bière avant de soupirer et de me caler dans son fauteuil, tout cela était nouveau c’est vrai mais j’aimais l’idée d’avoir une famille qui voulait autre chose de moi que la perfection. Mes parents m’aimaient dans le fond, je le savais, ou du moins j’essayais de m’en convaincre, mais ils n’avaient jamais trouvé le moyen de me le montrer. Enfin j’étais persuadé que pour eux l’amour était équivalent à un parcours du combattant que je devais à tout prit traverser pour le mériter. Quelle vie.
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(✰) message posté Jeu 2 Oct 2014 - 18:36 par Invité
Plus jeune, j’aurais tout donné pour avoir la chance d’avoir un frère ou même une sœur. Mais ma mère n’a jamais voulu me faire – se faire – se plaisir. J’imagine que je devrais déjà lui être reconnaissant de m’avoir voulu moi. Les enfants, elle n’a jamais réellement aimé ça. Plus jeune, elle avait même réussi à convaincre mon père de ne jamais avoir d’enfant. C’est ma petite bouille qui l’a fait cédé… faut dire que j’ai toujours été du genre mignon tout plein… si on met de côté mes joues de hamster et mon manque évident de sex appeal. Bébé, je passais mon temps à loucher et à me faire dessus… pas très hot comme comportement. Mais j’imagine qu’on passe tous par là (je parle bien entendu des couches sales et non pas de ma super capacité à loucher vingt-quatre heures sur vingt-quatre). Enfin. Tout ça pour dire qu’elle n’a jamais voulu réitérer la chose… Du coup, je me suis retrouvé seul. Et pour être tout à fait franc, cela ne m’a jamais réellement dérangé. Egoïste et égocentrique j’aurais fait un frère exécrable. Je me demande bien qu’elle genre d’enfance Austin a pu avoir. Etait-il aussi insupportable que moi ? Aussi pervers ? Personnellement, je passais mon temps sur les sites porno… je sais que c’est pas très flatteur mais je n’ai aucun problème avec ça… adolescent, j’étais un sac à hormones. D’ailleurs, puisque j’y pense… non… on va éviter de se poser ce genre de question. L’intimité d’Austin ne me regarde pas… peu importe à quel point je meurs d’envie de savoir jusque où peut aller notre ressemblance. Excuse-moi de passer comme ça à l’improviste, on dirait que tu es très demandé vu comment ton téléphone s’emballe, je sais que j’aurais dû appeler. Je ne savais pas vers qui d’autre me tourner et même si je n’ai pas cessé de me dire que tu n’existais pas, nous sommes frères. Je lève les yeux vers Austin et souris. J’en connais un qui ne va pas bien. Il y a pas deux jours, Austin s’amusait à faire le mort. Et le voilà aujourd’hui tout dégoulinant de sentiments. J’imagine qu’il a dû se passer quelque chose… Mais aussi tentant que ça puisse être, je préfère garder ça pour plus tard ; je ne voudrais pas le faire fuir. Oh, ne t’inquiète pas pour ça… Je termine finalement de lui bander la main et me redresse, fier de moi. A croire que mes nombreux stages en premiers secours ont fini par porter leurs fruits… Du coup, un gros blanc s’installe et j’ai la merveilleuse idée de lui faire savoir à quel point je suis content qu’il soit venu. J’avoue que j’aurais pu garder ça pour moi… il y a rien de mieux pour faire fuir un frère qui vient de passer des semaines à se convaincre de votre inexistence.
Sans prendre la peine de répondre quoique ce soit, Austin finit par se redresser et se dirige vers ma cuisine. Sur le coup, j’avoue que je ne comprends pas trop ce qu’il se passe. Sans lever mon cul du canapé, je me redresse et essaie de voir ce qu’il est entrain de faire. Apparemment, Austin et moi n’avons pas eu droit à la même éducation… si je mettais permis ce genre de chose… en fait, j’ose même pas imaginer ce que ma mère aurait pu me faire si je mettais risqué à faire une chose pareille. Mais bon, qui suis-je pour juger ? Bon alors dis-moi un peu j’espère que tu ne caches pas une fille dans un placard on dirait que certaines personnes s’impatientent. J’attrape la bière qu’il me tends et jette un coup d’œil à mon portable, je l’avais complétement oublié lui… Par contre, sa petite blague sur le fait d’avoir une fille dans le placard… ça j’avoue que ça a tendance à me faire rire… si tu savais… Qui te dit qu’il n’y en a qu’une ? J’en ai peut être plusieurs sous l’coude… Oh oh ! C’est que je me risque à faire des blagues ! Surtout que ce n’est pas demain la veille que je ramènerais une fille ici… Elias me tuerait… Non sérieusement… t’inquiète pas pour ça… au pire tu croiseras mon mec… non, je ferais bien de garder ça pour moi. Au fait tu faisais quoi à New York ? J’ai… enfin j’ai reçu tes messages. Je souris en buvant ma bière. Au moins il ne les a pas effacé sans les lire… c’est déjà un bon début. Mon cousin était en pleine dépression, du coup on s’est dit qu’une petite virée à New York nous ferait du bien… petite virée ? Oh c’est pas comme si on y était resté deux mois… J’aurais pu le lui dire et lui raconter mon séjour en détail… mais ça ne m’intéresse qu’à moitié. Moi ce que je veux savoir c’est pourquoi il est ici, pourquoi maintenant ? Un nouveau blanc finit par s’installer, mais heureusement pour moi Austin finit par le briser. Moi aussi je suis content d’être là, enfin surtout content que tu ne m’aies pas laissé crever sur le trottoir. Pour le coup j’éclate de rire. Je ne sais pas trop qu’elle idée il se fait de moi, mais je suis loin d’être le genre de gars qui vous laisse tomber au moindre pépin. Tu sais ce qu’on dit… la famille avant tout… Pour le coup, j’avoue ne pas trop savoir quoi dire. On a beau partager le même sang, je ne suis pas sûr qu’on fasse parti de la même famille… Mais j’aurais tellement aimé que ça soit le cas. Alors… qu’est-ce qui t’as décidé à venir ? J’aurais pu être plus direct et lui demande ce qui l’avait poussé à se battre contre mon mur, mais je préfère y aller doucement…
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(✰) message posté Mer 8 Oct 2014 - 14:10 par Invité
Lorsqu’il termina de me soigner, je ne tardais pas à prendre mes aises, comme si je le connaissais depuis toujours je m’étais naturellement dirigé vers son frigo qui était désespérément vide. D’ailleurs en y regardant de plus près cet appartement était cosy et chaleureux mais ne sentait pas du tout le fric. Je me demandais dans quel genre de famille Roméo avait pu atterrir à la naissance, il devait lui semblait évident à la façon dont j’avais de m’habiller, de parler ou de me comporter que j’avais toujours eu l’habitude d’avoir ce que je voulais. J’espérais que lui n’avais pas eu cette chance empoisonnée, en réalité la richesse de mes parents adoptifs ne m’avait jamais rendu heureux, elle avait simplement comblé ce vide énorme que je ressentais chaque fois que je me regardais dans le miroir, le manque de mon jumeau très certainement. On raconte qu’apparemment quand l’un ne va pas bien l’autre le ressent immédiatement, c’était certainement cette connexion que l’on avait brisé à notre naissance qui refaisait surface de temps à autre. Je revins donc vers lui des tas de questions à l’esprit mais bien sur j’avais choisi de les balayer par une remarque légèrement grivoise sur le fait que son portable s’emballait et qu’il devait certainement manquer à quelqu’un. Tu sais, je crois que finalement on n’est pas si différents que ça, je t’avoue que le sexe est un peu mon péché mignon à moi aussi. Je levais les yeux vers lui. Ne paraît pas aussi choqué, je suis sûr que d’après ce que tu me dis tu es loin d’être un saint toi aussi. Mais surtout si je te dérange ou si tu attendais quelqu’un n’hésite pas à me foutre dehors. Je lui donnais une légère tape dans le dos, tout cela était bizarre, oui mais dans le bon sens. J’essayais de me persuader que tout cela était naturel, que Roméo et moi avions une chance de rattraper toutes ces années de perdues. Je le voulais vraiment, je n’avais aucune envie de passer une journée de plus à me poser un millier de questions sur lui, sur nos origines et sur sa vie. Malgré tout lorsque je l’interrogeais sur son voyage à New York, il sembla tout à coup un peu distant comme s’il ne tenait pas trop à en parler, peut être tout cela ne lui semblait pas normal à lui, il voulait peut être qu’on s’en tienne à des conversations creuses et sans intérêt pour notre première véritable rencontre. Tu sais c’est amusant que tu parles de famille, j’ai toujours cru appartenir à une classe, un milieu bien précis depuis toujours, et maintenant que je te connais j’ai l’impression qu’en fait tout ce que j’ai vécu auparavant c’est un peu bancal comparé au fait d’avoir un véritable frère, et un jumeau en plus. Il y a vraiment un fossé de plus en plus grand qui se creuse entre moi et mes parents, et je me rend compte que la seule personne à qui j’ai envie de me rattacher c’est toi. Je sais ça paraît dingue mais c’est comme ça. Voila pourquoi je suis venu, maintenant tu sais. Un léger sourire sur les lèvres je pris une gorgée de ma bière avant de le laisser un instant, j’avais pris l’initiative de commander des pizzas tout en me servant dans son frigo. C’est fou aujourd’hui avec la technologie en un clic on peut avoir ce qu’on veut. Je pris mon portefeuille et sortit un billet de 100 que je tendis au livreur une fois arrivé à la porte, j’étais d’humeur festive ce soir, je lui sommais donc de garder la monnaie ce qui n’avait pas l’air de lui déplaire loin de là. Je revins avec notre festin et déposa le tout sur la table, je me demandais si je ne devenais pas un peu trop envahissant pour le coup, mais qu’importe il était temps que je m’impose, nous avions perdu assez de temps, il fallait maintenant qu’on passe au-dessus de nos appréhension pour vraiment vivre cette chance que nous avions. J’espère que tu vas aimer je t’avoue que c’est un mélange un peu bizarre, en général tout le monde déteste cette pizza mais moi je suis fan. Je pris une part que je croquais à pleine dent, je mourrais littéralement de faim, et bien que ma main me faisait toujours atrocement souffrir et que je la sentais s’endormir sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit, je ne pouvais pas m’attarder sur ces petits détails insignifiants qui viendraient me gâcher la soirée. Bon alors raconte-moi un peu, comment tu as vécu toutes ces années ? La première fois qu’on s’est vu tu m’as rapidement expliqué mais je t’avoue que je n’étais pas prêt à t’entendre… Tu as toujours ton job ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? Il ne devait pas comprendre d’où venait ce virage à 180 degrés. J’étais passé du frère antipathique au frère aimant et presque un peu trop curieux sur les bords. Mais justement n’étais-ce pas la relation que deux frères devraient avoir ? Pourquoi nier notre ressemblance, notre lien ? Il avait mit tellement de temps à me retrouver que je lui devais au moins d’essayer de le connaître et d’apprendre à l’aimer.