"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (damian) keep running. 2979874845 (damian) keep running. 1973890357


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() message posté Dim 3 Aoû 2014 - 16:24 par Invité
Il est déjà un peu plus de seize heures lorsque je prends mes affaires et grimpe rapidement dans un taxi qui me mène jusqu’à la salle de sport où j’ai des habitudes depuis quelques semaines. Je n’y vais pas régulièrement parce que généralement, je m’entraîne au club même, mais comme nous avons une journée off, j’en profite pour faire des exercices de mon côté. J’en ai trop besoin, je suis encore nouveau dans l’équipe et je me sens le besoin de faire mes preuves comme tout bon nouveau qui se respecte. Et puis je n’ai pas ne rien faire, être chez moi et jouer aux jeux vidéo durant des heures alors que je peux faire mieux, beaucoup mieux. J’ai toujours mis le sport au premier plan et ce n’est pas maintenant que je vais agir différemment sous prétexte que j’ai une place dans une bonne équipe – j’ai besoin d’être titulaire pour qu’une partie de mon rêve soit accomplie.

J’arrive à la salle. Je paye la course et descend de la voiture, sac de sport sur l’épaule. J’ai trop de choses à faire, j’ai l’impression que je n’aurais jamais assez de temps mais je veux toujours en faire trop de toute manière. L’entraîneur me dit souvent de mettre un frein à mon énergie, mais je ne peux pas, il ne comprend pas que ce sport c’est ma religion, que je ne vis que pour cela et que sans le football, je ne serai rien. Alors même si je me tue pendant les entraînements, je m’en fiche, après tout, je n’ai rien à faire après ; je rentre juste chez moi, je mange et je me couche pour récupérer des forces et être encore meilleur le lendemain. Ma vie à Londres ne se résume qu’à ça pour le moment et cette vie me convient très bien.

Je vais jusqu’aux vestiaires, j’ai vu qu’il n’y avait pas beaucoup de monde dans la salle et c’est tant mieux. Je n’aime pas trop quand c’est trop plein parce qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut à cause des autres qui occupent les machines dont on a besoin, mais cette fois-ci, tout semble être correct. Il faut dire qu’il fait pas mal beau dehors donc les gens profitent du soleil et ne s’enferment pas dans une salle où des accros de la musculation se rendent, peu importe le temps qu’il fait dehors. Enfin, pour le moment je me change tranquillement, j’enfile un simple t-shirt, un short (comme ceux que je mets pendant mes entraînements de football) et une paire de baskets dans lesquels je suis bien à l’aise. Une fois prêt, je prends juste ma bouteille d’eau et ma serviette, avant de mettre mon sac dans mon casier et le fermer.

Je retourne jusqu’à la salle et mon choix premier se porte sur un tapis de course. J’ai déjà une bonne endurance, mais je veux l’améliorer sans cesse pour être au top et j’ai besoin de renforcer un peu les quadriceps. Les gens ne s’imaginent pas forcément à quel point c’est difficile d’être un sportif professionnel, de le faire en haut niveau, mais franchement, on en bave pas mal parce qu’on risque sans cesse la blessure avec cette crainte qu’elle pourrait mettre un terme à notre carrière. Je la redoute forcément, mais jusqu’à présent, je n’ai jamais eu aucun problème et j’espère que ça continuera ainsi. C’est pour cela que je m’échauffe toujours bien avant de faire des entraînements, je ne suis pas un dingue, je ne joue pas avec ma santé et ma carrière à peine commencée.

Je pose mes affaires à côté de moi, m’échauffe bien les muscles et après une bonne quinzaine de minutes, je grimpe sur le tapis de course et commence d’abord doucement. Je trottine pendant dix minutes, le temps de bien me mettre dedans et ne pas faire le con à être directement dans la puissance alors que ce n’est pas le but recherché. Après quinze minutes, j’accélère encore un peu la vitesse et je compte le faire jusqu’à atteindre la vitesse avec laquelle je cours pendant un match et la tenir le plus longtemps possible.
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() message posté Dim 3 Aoû 2014 - 21:55 par Invité
J’ai mangé comme un porc hier soir. Une tartiflette et encore plein de fromage en dessert, avec du bacon et plein de bons gâteaux. Des milles feuilles, un éclaire au chocolat et puis j’ai terminé le tout par une bonne glace Ben & Jerry Chunky Monkey avec de la chantilly devant mon film. En gros, je veux dire par là que si je ne vais pas au sport aujourd’hui, je vais avoir mauvaise conscience et je vais avoir peur de mettre mon pied sur la balance. Je ne me pèse pas souvent, mais une fois de temps en temps pour voir où j’en suis. Je fais attention à mon corps et pour cela il faut que je fasse attention à ce que je mange. Sauf que la bouffe c’est ce que je préfère dans la vie, avec le sexe, je pense que je laisserai le sexe pour la bouffe en fait. La nourriture est vraiment ce que je préfère dans ce monde. Je ne mange pas pour vivre, je vis pour manger.

Pour avoir bonne conscience, je compte passer au moins deux heures dans la salle de sport aujourd’hui. Peut être trois si je suis motivé. Deux c’est déjà pas mal, ça fera au moins partir la glace et la chantilly. Je prends mes affaires de sport avec moi en allant au boulot pour pouvoir aller à la salle directement après. Je compte rester de 9h à 16h au boulot aujourd’hui. C’est ça qui est bien d’être son propre patron, tu t’aménages tes horaires comme tu veux.

Je ne perds pas de temps à 16h, après avoir passé ma journée entre les papiers et les cocktails, je prends mes cliques et mes claques et je file à la salle de sport. Il n’y a pas grand monde, en semaine, aussi tôt dans l’après midi, c’est bien, ça veut dire qu’il y aura toutes les machines que je veux de dispo. Je me mets en short de sport et débardeur noir. Je prends ma bouteille d’eau et ma serviette et je file dans la salle. Je regarde un peu autour, voir ce qui est dispo ou non quand mon regard s’arrête sur un jeune qui est en train de courir sur le tapis. Ca fait plusieurs fois que je le remarque et pour cause, ce type est le portrait craché de mon ex quand il était jeune, quand on s’est rencontré il y a de ça 8 ans. Ca me fait toujours bizarre de le croiser dans le coin. J’ai jamais osé lui adresser la parole encore. Je devrais me faire violence et le faire aujourd’hui. Je ne voulais pas courir sur le tapis mais ça a l’air d’être la seule alternative si jamais je veux entamer la conversation. Non… Je ne peux pas me résoudre à faire de la course à pied sur un tapis. Je m’installe non loin, je pose mes affaires à côté de moi et je mets quelques poids sur la machine. Je vais me faire les épaules pour commencer. Une fois assis, les poids en place, j’ai une vue magnifique sur les fesses du jeune homme. Autant dire que je vais pouvoir rester là un moment avant d’avoir envie de bouger. Au bout d’un moment à le mater, je prends mon courage à deux mains et je parle un peu fort afin qu’il puisse m’entendre.

« Pourquoi venir dans une salle de gym si c’est pour courir ? C’est tellement plus agréable de le faire dehors à l’air frais. »

Je ne savais pas quoi dire d’autre, je ne pense pas que ce soit la meilleure des entrées en matière mais soit, c’est fait maintenant. J’ai le coeur qui bat assez vite et mes joues se sont rosis, mais comme je suis en train de faire des efforts avec mes poids, je peux mettre ça sur le compte de la fatigue, même si je commence tout juste, ou presque.

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() message posté Mer 6 Aoû 2014 - 16:09 par Invité
J’essaie de ne pas perdre de vue mes objectifs et même si une jolie fille passe devant moi, je ne m’arrête pas pour faire le malin, je continue de courir, quitte à perdre une belle occasion de faire de nouvelles bonnes rencontres. Après tout, je compte être dans cette ville pendant quelques années alors j’ai du temps devant moi, même si j’avoue que je devrais prendre un peu plus de bon temps au lieu de toujours faire du sport au point où le reste de mon temps libre, je passe à dormir pour récupérer de l’énergie et recommencer le lendemain. Toutes mes journées se ressemblent mais je ne peux pas m’en plaindre, c’est la vie que je veux, celle que j’ai choisi et je ne renoncerai pas maintenant sous prétexte que mes potes s’éclatent plus que moi en boite de nuit. Moi, j’ai la chance de vivre mon rêve, ce n’est pas rien.

J’accélère encore le rythme, comme si j’étais sur un terrain et que j’avais une position déterminante dans le match. Je ne perds pas de vitesse, je donne tout ce que j’ai et je ne ressens même pas encore de fatigue. Je fais cela depuis trop longtemps, mon corps s’est habitué à mes séances de sport intensives. Avant j’avais mal partout après chaque entraînement mais maintenant, j’ai juste parfois quelques courbatures mais elles passent rapidement et au club, nous avons des masseurs donc je ne peux pas me plaindre. Ils prennent vraiment soin des joueurs.

C’est à ce moment de mes réflexions que j’entends un mec qui demande pourquoi venir dans une salle de sport pour courir alors que c’est plus agréable de le faire dehors. Je suis bien d’accord avec lui pour la course, mais pour le reste, vaut mieux être déjà présent pour utiliser les machines, c’est moins prise de tête. Je tourne alors un peu la tête vers lui sans stopper ce que je fais, je termine simplement mes deux dernières minutes de courses avant de ralentir et stopper la machine.

« Je suis d’accord. Mais quand on a plusieurs exercices à faire, c’est plus pratique d’être là où tout est disponible. »

J’esquisse un mince sourire parce que je suis constamment dehors pour courir. Que ce soit dans les rues de la ville durant les matinées ou sur le terrain lorsque je suis aux entraînements plusieurs fois dans la semaine. Je passe ma vie à être dehors et j’aime ça aussi. Mais j’avoue que ça me convenait mieux en Espagne parce qu’il fait nettement plus chaud, mais bon, je ne vais pas trop me plaindre de la vie Londonienne qui m’offre une si belle opportunité.

J’attrape la bouteille d’eau, l’ouvre et en boit de longues gorgées. Quand je vois tout ce que j’ai prévu, je me dis vraiment que le timing va être serré, mais il ne faut pas trop que je perde du temps avec mes pensées à la con. Donc une fois la bouteille prise ainsi que ma serviette, je change et je vais sur un vélo pour une bonne vingtaine de minutes, ça devrait être bon.

« Je suppose que vous pensez la même chose pour le vélo ? », je demande, sourire aux lèvres.

Tout est toujours plus agréable quand on le fait dehors, à l’air frais, mais on n’a pas toujours le choix de faire ce qu’on veut alors on fait ce qu’on peut.
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() message posté Jeu 7 Aoû 2014 - 22:43 par Invité
Il est d’accord avec moi, un bon point pour lui. J’aime les gens qui ne sont pas contrariant. C’est rare de nos jours. Surtout chez les jeunes. Non je ne me considère pas encore vieux, mais il y a quand même beaucoup plus jeune que moi. Rien que lui, sous mes yeux, il doit bien avoir dix ans de moins que moi, si ce n’est plus.

Je reconnais tout de suite son accent espagnol dans ses paroles. Ca lui donne un côté encore plus attirant. Latino, sang chaud… Il faut que je calme mes envies tout de suite. Mon gaydar est à zéro. Ce magnifique jeune garçon est hétéro, il doit me voir comme un ancêtre qui essaie de garder la forme à venir au sport.

Il prend sa bouteille d’eau et se met à boire, j’ai l’impression qu’il fait exprès pour m’allumer, même si en soit il ne fait rien d’anormal. Je suis juste très facilement allumé par ce jeune homme. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ressemble bien trop à mon ex quand on s’est rencontré. Il était aussi jeune que lui, peut être un peu plus jeune. Je me souviens encore comment j’ai renversé mon café sur Mike (mon ex oui) dans ce lounge à l’aéroport. Il aura suffit d’un café renversé pour que nous deux ça décolle. Je crois bien que je suis tombé amoureux de lui presque instantanément, et je peux jurer que c’était réciproque. On ne s’est jamais dit les mots et ça fait quatre mois qu’il a rompu avec moi, mais je suis sûr qu’on était autant fou l’un de l’autre. Il est juste plus effrayé que moi de se révéler gay au monde entier.

Je sors de mes pensées quand il repose sa bouteille, je reprends mes exercices aussi. Oui parce que j’avais arrêté, je ne m’en étais même pas rendu compte. Trop perdue dans les nuages. Je le suis des yeux quand il va jusqu’aux vélos non loin et il me demande si ma façon de voir les choses est la même concernant les vélos.

« Oui, de même pour les vélos. Mais il est vrai qu’avec le temps londonien on est jamais sûr. Courir ou rouler sous la pluie ce n’est pas agréable et c’est aussi très dangereux. »

Je me lève pour aller m’installer sur le vélo à côté du sien. Sans raison particulière je décide de l’accompagner au vélo. Bon ok, j’ai envie de le voir de plus près et j’ai aussi envie de continuer la conversation. Il m’a l’air d’être un petit jeune bien intelligent et avec la tête sur les épaules. Et oui, ça me fait craquer un peu plus. Je l’ai remarqué il n’y a pas si longtemps. Je viens dans cette salle de sport depuis de nombreuses années, ce n’est pas son cas.

« Ca fait pas longtemps que t’es en ville non ? »

Je fais quelques réglages sur le vélo avant de me mettre à pédaler. L’intensité tout ça. Je lance une sessions de dix minutes, je verrai si je rallonge. Je vais suivre le jeune espagnol à côté de moi.

« Espagnol ? »

Je ne vais pas faire l’hypocrite et prétendre que son accent ne s’est pas fait entendre.

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() message posté Ven 8 Aoû 2014 - 16:27 par Invité
Je déteste courir sous la pluie et encore plus lorsque je me trouve sur un terrain, il devient glissant et ce n’est pas bon. J’ai vraiment la hantise d’une blessure, j’ai l’impression qu’elle plane au dessus de ma tête comme une épée de Damoclès. Je n’ai pas envie qu’une fichue blessure mette ma carrière entre parenthèses ou qu’elle l’achève définitivement. Je ne supporterais pas de vivre sans faire du football, c’est toute ma vie, c’est ce pourquoi je me bats depuis que je suis tout gamin et je veux que toute ma famille soit fière de moi – bien que je sais qu’elle l’est déjà et ce, depuis que j’ai fais mes classes juniors au Real Madrid -. Mais j’en veux toujours plus, c’est dans ma nature.

« Et ce sont des risques que je n’ai pas toujours envie de prendre. »

Je lui réponds tranquillement, il me paraît sympathique et cela fait du bien d’avoir des discussions avec des gens que je ne connais pas en dehors des gars de l’équipe. Je ne prends vraiment pas assez de temps pour faire de nouvelles rencontres et je le ressens parfois, mais encore une fois, ce sont mes choix et j’en assume les conséquences : notamment la solitude lorsque je n’ai rien de spécial à faire et que j’ai le mal du pays. Il faudrait vraiment que je me fasse de nouveaux potes en dehors de ceux qui vivent encore en Espagne et en dehors de l’équipe.

Je le vois le mec qui s’installe sur le vélo à côté du mien, c’est toujours plus motivant de faire du sport à deux je trouve. On se dépasse plus facilement et on a envie de tester ses limites. Du moins, c’est ainsi que je fonctionnais lorsque j’étais avec les autres et que je voulais être en haut du tableau.

À la question de l’homme, je hoche la tête – je crois qu’on remarque facilement que je ne suis pas ici depuis très longtemps -. Je me perds encore en ville lorsque je sors seul et que je ne prends pas un taxi, c’est une catastrophe mais cela me fait toujours rire et je découvre de nouveaux endroits que je ne connaissais pas donc c’est un mal pour un bien dans le fond.

« Je suis ici depuis seulement quelques mois… Je n’ai pas encore trop l’habitude de la ville et du climat. »

Il faut dire que niveau température, on est loin de celles que j’ai en Espagne, mais ce ne sont que des détails qui n’ont pas la moindre importance. Je rentre chez moi aussi souvent que possible et je profite de toutes ces douceurs Espagnoles que j’aime tant.

« Si, yo soy español. », dis-je, sourire aux lèvres. « Je ne peux définitivement pas le cacher. »

Et d’ailleurs j’en ai pas la moindre envie. J’ai trop de fierté à être espagnol, même si on a été minable lors de la dernière coupe du monde… Oh Dios mío, quand j’y pense, j’ai trop honte. Enfin, je chasse ces mauvaises pensées de mon esprit et je tends la main à l’homme qui se trouve à mes côtés, sans cesser de pédaler.

« Je m’appelle Cruz. »
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() message posté Sam 16 Aoû 2014 - 17:09 par Invité
Il ne veut pas prendre de risque à courir ou faire du vélo sous la pluie. C’est quelque chose que je peux tout à fait comprendre. Un accident est si vite arrivé. Il bouge d’endroit et se met sur un vélo, je ne mets pas bien longtemps à en faire de même. J’ai envie de parler plus avec lui et puis j’aime le vélo, j’adore ça même. Je devrais m’en acheter un pour me déplacer et faire quelques économie tout en faisant du sport. Sauf que c’est vraiment très dangereux de faire du vélo à Londres. Ce n’est pas comme à Copenhague où toutes les routes sont prévus spécialement pour les voitures ainsi que les vélos. C’est très sûr comme moyen de transport là bas. Ici c’est presque une sentence mortelle dès que tu veux faire du vélo en ville. Je ne me sens pas assez courageux pour ça.

Je l’écoute parler et je dois avouer qu’on me perd un peu plus à chaque fois que j’entends son accent espagnol. C’est une version de Mike - mon ex - avec des origines latino et c’est vraiment hot. Je souris un peu plus quand il me dit qu’il n’est pas habitué au climat. C’est sûr que ça doit le changer de l’Espagne. Il dit quelques mots en espagnol et je ne peux pas me retenir de me mordre la lèvre en le regardant. Dieu qu’il est sexy, il faut que je me calme. Il est bien trop jeune, je risque de le faire flipper le gosse si je commence à faire des avances.

« Enchanté Cruz, moi c’est Damian. »

Je vais serrer sa main qu’il me tend et je le regarde toujours en train de pédaler. Je me mets correctement sur le vélo et je commence à pédaler à mon tour. Je ne sais pas combien de temps je compte faire du vélo, je verrai en fonction de mon feeling du moment. Si jamais il a envie d’aller faire un saut à la piscine après, il est sûr que j’irai le suivre de nouveau. Il va me prendre pour un fou à le suivre comme ça.

« Qu’est ce qui t’as fait venir à Londres ? Ca doit être dur de quitter le beau temps d’Espagne… »

Je suis peut être en train de remuer le couteau dans la plaie, mais il n’a pas l’air trop malheureux en même temps. Je suis curieux de savoir ce qui l’amène dans le coin.

« J’habite ici depuis huit ans, si jamais t’as besoin de conseil ou je sais pas trop, si t’as des questions. Fais toi plaisir. »

Je suis un type qui aime bien aider mon prochain. Surtout quand mon prochain est jeune, canon et complètement adorable. Je ne ferai pas cette proposition à tout le monde, je dois l’avouer. Je ne peux juste pas m’en empêcher là. Ca fait plusieurs fois que je le voyais à la salle et je n’avais jamais encore osé lui adresser la parole. Je suis assez fière de moi pour le coup. En plus il est toujours là à côté, donc je ne dois pas faire si peur. J’essaie de ne pas trop le mater.

« Je suis pas d’ici non plus et dans mon pays, le vélo, c’est la vie. Tout le monde se déplace en vélo en ville, mais c’est bien mieux qu’à Londres. La ville est faite pour. »

Je parle bien trop et sûrement qu’il s’en fou de ce que je suis en train de raconter. D’ailleurs il faudrait que je précise de quelle ville je parle, sinon ça n’a aucun sens.

« Je viens de Copenhague. »



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() message posté Lun 18 Aoû 2014 - 14:22 par Invité
Je me présente à lui, c’est toujours plus sympathique lorsqu’on discute avec quelqu’un de connaître son prénom, d’autant qu’il me paraît vraiment cool. Je ne vais pas dire que c’est rare, mais presque. Parfois j’ai l’impression que les gens sont toujours trop pressés, comme si ils ne pouvaient pas se détendre cinq minutes alors que chez moi, on est toujours assez relax, on n’aime pas se prendre la tête. Mais c’est peut-être parce que nous avons plus de beau temps qu’ici, j’en sais rien. Le soleil aide pas mal lorsqu’on aime perdre des heures sur les trottoirs de la ville à discuter de tout et rien avec ses potes. Cela me manque beaucoup, mais je tente de pas trop m’en faire parce que lorsque j’ai le mal de pays, je ne suis vraiment pas dans mon assiette.

Enfin, j’apprends quand même qu’il se prénomme Damian et j’enregistre le prénom dans un coin de ma tête. Je n’oublie jamais les prénoms – ou presque, mais ce n’est pas de ma faute si j’ai trop de cousins et cousines donc parfois je me mélange les pinceaux ou j’oublie carrément qui se trouve devant moi. Cela nous amuse toujours parce qu’on se trompe tous. C’est juste impossible qu’on sache qui est là. Je me souviens même qu’une fois ma petite sœur avait dû faire un arbre généalogique pour l’école, on avait tous plaisanté avec le fait qu’il faudrait un mur complet pour mettre la famille Cruz-Torres, mais c’en était pas moins vrai.

Lorsqu’il me demande pourquoi j’ai quitté l’Espagne, un petit sourire glisse sur mes lèvres. Le fait d’être dans une aussi grosse équipe de football est ma grande fierté, je ne pouvais pas passer à côté d’une telle occasion, c’aurait été du suicide.

« Ce n’était pas évident, surtout parce que j’ai quitté ma famille, mais j’ai eu une proposition que je ne pouvais pas refuser. J’ai été recruté par l’équipe de Chelsea. Je me suis dis que c’était ma chance, donc je n’ai pas mis des jours entiers avant de prendre ma décision et rejoindre Londres. »

J’aurai été fou de dire non et puis je sais que ma famille n’aurait pas voulu que je renonce à ce rêve fou que j’ai. Je me bats depuis trop longtemps pour faire ce travail et avoir ma carrière de sportif professionnel, alors maintenant que j’y suis, je mets toutes les chances de mon côté pour être titulaire durant les matchs parce que j’ai vraiment l’envie d’être parmi les meilleurs. Je ne veux pas juste être un joueur parmi d’autres, je veux me démarquer.

Mais j’oublie mes ambitions le temps d’écouter Damian qui m’apprend qu’il est ici depuis déjà huit ans. Je me demande si je vais rester ici durant aussi longtemps, mais je ne vois pas pourquoi ce serait pas le cas, je me sens bien cette ville. Mais après si j’ai d’autres opportunités, il n’est pas dire que j’aille pas ailleurs.

« Copenhague ? » bon je déforme un peu le mot parce qu’avec mon accent, je le prononce très mal, mais tant pis, je fais comme je peux. « Pourquoi es-tu venu ici ? » je lui retourne la question parce que cela m’intéresse vraiment.

J’aime bien connaître les motivations des gens qui changent de pays comme ça et qui ne retournent pas chez eux. C’est quand même beaucoup de courage je trouve de repartir de zéro ailleurs alors qu’on a tout nos repères dans une ville qu’on connaît depuis toujours.

« Et si ta proposition est sérieuse et si je n’abuse pas trop, je ne dirai pas non à une sorte de visite guidée des endroits cool de la ville. » je marque une pause alors qu’un sourire étire mes lèvres pendant que je pédale toujours sans perdre le rythme, même si je rajoute des résistances. « Parce que franchement, à part les entraînements, des séances de sport, manger et dormir, je ne fais pas grand-chose… »

Je ressemble à une sorte de bourreau de travail, ouais.
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() message posté Mar 26 Aoû 2014 - 18:38 par Invité
Il ne précise pas de quel sport il s’agit quand il parle de l’équipe de Chelsea mais je comprends tout de suite qu’il parle de football. C’est le sport national de l’Angleterre et Chelsea c’est une équipe très célèbre. Je comprends tout à fait qu’un petit jeune comme lui puisse quitter son pays et sa famille pour ce genre d’opportunités. Footballeur professionnel ça paye énormément. Il pourra vivre tout ses rêves s’il a un salaire de folie étant si jeune. Il aura le temps de voir et revoir sa famille en faisant plaisir à tout le monde. Je m’emporte un peu, je n’ai aucune idée de ce qu’il compte faire de sa vie, mais c’est comme ça que je vois les choses. Des sacrifices plus ou moins important maintenant pour une belle vie pour lui et sa famille jusqu’à la fin de ses jours ensuite.

Je lui parle de moi, que je viens de Copenhague et il veut savoir pourquoi je suis venu à Londres.

« Une histoire de mec… »

Je souris en le regardant, je vais lui dire la vérité, parce qu’il m’inspire confiance. Il m’a l’air tout innoncent et pur ce Cruz. Je le sens bien.

« D’habitude je dis aux gens que c’est pour le boulot, mais c’est qu’à moitié vrai. »

Doucement mais sûrement, j’en viens à mon histoire. Je continue de pédaler en même temps. Je ne prête pas beaucoup d’attention à ce que je fais, en même temps pour pédaler ça ne demande pas beaucoup de concentration. Il est vrai que je n’y vais pas très fort cependant. Je pédale à la cool.

« J’étais mannequin quand j’étais plus jeune. Y’avait plus de boulot à Londres et le mec que je voyais à l’époque est anglais, alors je suis venu vivre ici pour pouvoir le voir plus souvent et avoir plus de boulot. »

Je regarde Cruz ne voulant pas manquer sa réaction après lui avoir dit que je suis gay. Je suis sûr qu’il n’aura aucun problème avec ça. Il m’a l’air d’être un jeune bien, la tête sur les épaules tout ça. Il me fait fondre ce mec. Il me demande ensuite si ma proposition est sérieuse pour lui faire visiter la ville.

« Plus que sérieuse. Ca me fera plaisir de te faire découvrir la ville. »

Bingo ! Je vais sûrement choper son numéro avant la fin de notre séance de sport ou son email. On va se revoir, ailleurs qu’ici. Cette idée me fait vraiment plaisir. Ce type me fait quelque chose que je ne comprends pas moi même. Je le connais à peine et pourtant, trop d’émotions. Il ressemble bien trop à Mike et petit à petit j’aime tout ce que j’apprends sur lui. Il est une version bien mieux que l’original.

« Je bosse dans un bar, je commencerai la visite par là. »

Je ris un peu.

« Non plus sérieusement, ce bar est cool pour faire des connaissances. Je connais une tonne de monde juste parce que je bosse là depuis des années. Je te présenterai des jeunes qui sont cool. »

Oui parce que je suis vieux et que je me doute que Cruz appréciera ce geste. Je connais vraiment beaucoup de monde dont des espagnols. Beaucoup d’étranger. Je ne connais pas beaucoup d’anglais en fait. En même temps à Londres il n’y en a pas tant que ça. Il faut aller en banlieue ou dans les petites villes autour pour voir les vrais anglais. Ici il y a tout les jeunes de tous les pays d’Europe qui ne veulent pas rester dans leur pays.

« T’habites dans quel coin ? Moi je suis vers Hammersmith. »



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() message posté Lun 1 Sep 2014 - 21:26 par Invité
Je suis curieux d’apprendre pourquoi des personnes quittent tout ce qu’ils ont pour se rendre dans un autre pays. J’aime connaître les raisons parce que je me sens forcément concerné. J’ai quitté mon Espagne natal parce que j’ai eu une proposition de malade à laquelle je ne pouvais pas dire non, ça aurait été mettre un terme à ma carrière à peine commencée. On ne dit pas « non » à Chelsea. Limite on les remercie pendant des semaines parce qu’ils ont eu le courage de miser sur un petit jeune qui débarque tout juste. J’ai eu une chance de malade et je ne sais pas si c’est parce que j’ai une bonne étoile comme le dit mon père, mais j’aime le croire. J’espère que mon étoile ne me quittera pas de si tôt. On est bien elle et moi.

Damian m’annonce finalement qu’il est venu à Londres à cause d’une histoire de mecs. Je hoche simplement la tête, j’attends qu’il poursuivre son récit s’il en a envie. Ce qu’il ajoute me fait sourire, je peux comprendre qu’il n’ait pas envie de dire à tout le monde que c’est pour un mec. Il y a des gens qui réagissent comme des cons et on ne sait jamais sur qui on tombe. Dans le fond, je me sens flatté qu’il ne se sente pas obligé de se cacher avec moi. Je n’ai rien contre les gays, les gens font ce qu’ils veulent, je m’en fiche. On pourrait croire que je suis contre parce que je suis croyant, mais je suis toujours du genre ouvert d’esprit, toute ma famille l’est. Après tout, dans la Bible il est dit : aimez-vous les uns les autres. Et non pas : aimez-vous les uns les autres sauf les homosexuels. Ce serait ridicule.

« Et qu’est-ce qui a le mieux fonctionné ? La relation ou le boulot ? »


Je lui adresse un mince sourire. Je n’ai pas envie qu’il croit que je suis trop curieux, mais je demande quand même, ça m’intéresse. Il m’est sympathique et je n’ai pas envie qu’il pense que je suis gêné si je laisse un petit silence. Je ne le suis pas. Sinon, j’aurai déjà mis les voiles. Mais non, je continue de pédaler comme si toute ma vie était en jeu. Je ne sais d’ailleurs pas depuis combien de temps je pédale, mais je ne ressens aucune fatigue, juste je sens que mes muscles chauffent et c’est tout bon, ça prouve que je bosse bien.

En plus sa proposition est sérieuse, ça m’arrange. J’ai bien envie de faire une bonne visite de la ville parce que je suis trop nul. Je n’ai pas vraiment bougé depuis que je suis ici, je passe trop de temps à faire du sport, j’en deviendrais presque dingue si je n’aimais pas autant ça.

« Ce serait vraiment cool ! Je ne sors quasiment jamais dans des bars. Non pas que j’aime pas ça, mais je ne bois pas vraiment d’alcool et rien que l’idée ficherait la trouille à ma mère. »

Un rire m’échappe quand je pense à ma mère. Elle a vraiment la trouille d’un rien, mais c’est pour ça que je l’aime autant. Dès qu’on sortait de la maison, même pour juste jouer au bout de la rue, elle n’était pas rassurée.

« Avant, c’était plus facile, quand je vivais encore à Madrid, je veux dire. J’avais juste à me rendre sur un terrain, je sortais un ballon de football et j’avais dix amis à la fin de la journée. Maintenant que je passe mon temps au terrain d’entraînement privé, c’est un peu plus complexe… Donc je ne suis pas contre le fait de faire de nouvelles rencontres. »

Parce que j’aime bien les gars avec qui je joue, mais nous ne sommes pas vraiment proches comme si on se connaissait depuis toujours. C’est parfois difficile. Mais du moment qu’on forme une vraie équipe pendant un match, ça va.

« J’habite à Brixton. Et tu vois, je suis tellement pas encore à mon aise dans cette ville que je ne sais pas du tout où se trouve ton coin. »

J’esquisse un sourire et lui lance un regard.

« Mais si on serait à Madrid, je t’emmènerais partout les yeux fermés. »

Je connais la ville comme ma poche. Mais je vais me foutre le mal du pays avec mes conneries.
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() message posté Dim 7 Sep 2014 - 22:01 par Invité
Il est curieux par rapport à ce que j’ai raconté et ça me fait plaisir de voir qu’il s’intéresse et donc qu’il écoute ce que j’ai à dire. Il aurait très bien pu être juste poli et ne pas vraiment prêter attention à mes paroles. Aussi, j’essaie de ne pas utiliser des mots trop compliqué. J’ai compris qu’il est sur le territoire depuis pas longtemps et à la vue de son accent, il ne doit pas être complètement à l’aise avec l’anglais encore. Il se débrouille vraiment bien quand il parle, alors peut être que je prends des gants pour rien au fond. Dans tous les cas, ça ne fait de mal à personne de faire attention.

« Le boulot. »

Sans hésitation. Il n’habitait même pas à Londres, juste qu’il avait sa famille ici, donc je savais qu’il revenait assez souvent. C’est plutôt moi qui allait le voir à New York. Je propose à Cruz de lui faire visiter la ville et il est très enthousiaste à l’idée, ça me fait plaisir. Je ris un peu quand il évoque sa mère. Il est vraiment jeune. Ca me frappe encore plus maintenant. Il me raconte que maintenant il rencontre moins de gens à cause de son emploi du temps et ses entrainements privés.

« Et les types de l’équipe ? Ils sont pas cool ? »

Je me dis qu’ils sont tous jeune et qu’ils doivent se voir souvent. Ca doit créer des liens. J’apprends ensuite qu’il habite à Brixton, un quartier sympa.

« C’est pas trop loin de Brixton. Hammersmith c’est dans le sud ouest. Y’a pas de ligne de métro qui y va directement mais ouais c’est pas trop loin. Je dirai 30 minutes en transport. »

En voiture ça doit être beaucoup moins. Peut être qu’il en a une. Ou peut être qu’il a un chauffeur. Il doit être bien loti en étant footballeur pro. Peut être pas tout de suite, mais si il devient titulaire et qu’il marque des buts, je pense qu’il empochera le jackpot. Il me parle de sa ville qu’il a l’air de connaître comme sa poche.

« Ne me tente pas, ça fait longtemps que je suis pas allé à Madrid. »

Quand j’étais encore mannequin à temps plein j’ai voyagé aux quatre coins du monde. Je n’ai pas remarqué mais j’ai complètement arrêté de pédaler maintenant. Je suis juste concentré dans notre conversation. Je le regarde beaucoup aussi. Il est vraiment trop canon.

« Quel jour tu serais dispo pour qu’on fasse un tour de la ville, que je te montre quelques coins sympa ? »

J’ai bien envie que tout ce que nous avons dit ne reste pas que des paroles. Il avait l’air bien motivé alors je ne vais pas le laisser tomber là dessus.

« Je te laisserai mon numéro avant de partir et tu me contactes quand tu veux. »

C’est au cas où il était juste poli et qu’il n’ait pas vraiment envie de ma compagnie, mais j’y crois pas. Il avait l’air trop vrai et entier quand il m’a dit qu’il était partant. Mais je sais que les gens des fois ça change d’avis. Je n’ai pas envie de le bloquer dans une situation. Je préfère être prévoyant. Au pire je pourrais toujours revenir ici pour mater sa magnificence.

Je reprends à pédaler maintenant que je remarque que j’ai arrêté.


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