(✰) message posté Dim 30 Nov 2014 - 18:00 par Edwin Turner
Cause I'm a painter
Tristan S. Newmann && Rika Alvares
Lundi 18.08.2014 • Hyde Park
Il est plutôt cool ce mec, c'est que je me dis en discutant un peu avec lui, et en ayant le droit de le dessiner, surtout. Y a des gens qui m'auraient juste envoyé bouler genre « ça va pas non, pauvre taré ! », c'est déjà arrivé et je suppose que ça arrivera encore. Lui non. Il a pas l'air super à l'aise, d'accord, mais il me laisse faire et on discute tranquillement, c'est franchement cool. Même si les sujets abordés le sont un peu moins. Le boulot, par exemple...
« Dommage, j'espère que tu trouveras quelque chose qui te plaît. - Ben l'inconvénient, c'est que ce qui me plaît, ça rentre pas vraiment dans le domaine des boulots conventionnels... et c'est compliqué de gagner sa vie avec. La plupart des jobs m'ennuient profondément en fait... »
Mais ça m'empêche pas d'essayer de faire les choses bien, juste... Ca se voit que c'est pas fait pour moi quoi. Du coup je lui retourne naturellement la question, et je crois bien qu'il a une seconde d'hésitation. Tiens ? Pourquoi ?
« Je suis barman et stripteaser à mes heures perdues. - Ah bah dans le genre boulot pas très conventionnel, t'es pas mal toi non plus... »
Et c'est tout, oui. Parce que c'est vraiment pas mon genre de juger les gens, j'ai aucun droit de le faire, d'ailleurs, et si son boulot lui convient, j'ai rien à dire là-dessus. Personnellement, je suis beaucoup trop pudique pour ce genre de choses, mais ça signifie pas que tout le monde doit être comme moi. Et par ailleurs, le fait qu'il ait pas de problème avec le fait de se dénuder devant des inconnus... Bah pour moi, c'est plutôt cool : je pourrais avoir besoin d'un modèle et envisager de lui demander de poser, donc.
En attendant, c'est là, dans ce parc, parfaitement habillé et dans une pose tout ce qu'il y a de plus anodine qu'il pose pour moi. On verra le reste plus tard.
Et pourquoi on parle de son père, d'ailleurs ? Ah oui... Parce qu'il compte acheter et offrir ma toile à son paternel. Je sens bien l'amertume dans tout ça, et je peux pas dire que je la conçois pas. C'est pas comme si mes propres parents étaient très au fait de ma vie réelle, pas comme s'ils avaient pas d'autres projets qu'artiste-peintre sans le sou pour leur fiston. Quant à ce à quoi le sien, de père, ressemble...
« A un vieux riche. »
D'accord, mais encore ? Non parce que je vais t'en dessiner douze des vieux riches, ils se ressembleront pas, tu sais ?
« Il est banquier. Tu n'as jamais entendu parler de Jack Newmann ? Il est à la tête d'une grande banque, c'est assez pompeux je dois dire. Je crois qu'il rêvait que je prenne sa suite, il peut toujours espérer. Je ne suis pas fait pour ce genre de travail. Je mourrais d'ennui. - Comme moi si j'avais embrassé la carrière militaire ou juridique à laquelle on me destinait, j'imagine... Jack Newmann... Wow... Et bah quand même ! »
Ok, t'aurais franchement pas de mal à t'offrir mes croûtes quoi... Je suis sûr qu'avec la fortune familiale, y a moyen que t'achètes la plupart des galeries de Londres.
« Je me suis toujours évertué à faire tout le contraire de ce qu'il attendait de moi, simplement pour l’embêter, mais au fond, je n'ai jamais voulu devenir comme lui. J'espère que tu as une famille plus conciliante que la même. - Je te dirai ça quand ils sauront que je serai jamais avocat... »
Et je dois bien avouer que je suis pas super serein à ce sujet.
Lucia s'est réveillée, frottant ses petits yeux endormis en me cherchant du regard. Je lui ai souri et quand elle a vu mon carnet, la première chose qu'elle a fait, c'est de venir voir ce que je dessinais. Elle a levé la tête vers Tristan, et l'a pointé du doigt.
« Si Niña, es ello... »
Un sourire, et elle s'est approché de mon modèle du jour, doucement, en se demandant si elle avait le droit de le faire sans doute. A un moment, elle m'a jeté un regard, cherchant sans doute à savoir si j'allais l'en empêcher ou non, mais comme je n'ai rien dit, elle a continué sa petite route... pour venir faire un câlin à cet inconnu face à moi.
« Je crois qu'elle t'aime bien... »
Sans blague...
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 5 Déc 2014 - 21:17 par Invité
J'ai eu un petit sourire lorsqu'il me dit que ce qu'il aime faire n'est pas conventionnel et qu'il ne gagnerait pas ça vie avec ça. Ça me plaît. J'aime ce qui n'est pas conventionnel. Ca montre qu'il a de la personnalité et qu'il sait ce qu'il veut aussi. J'espère juste qu'il pourra faire ce qu'il aime tôt ou tard, comme moi même si aujourd'hui je ne suis plus très certain de ce que j'aimerais devenir. Je ne veux pas travailler dans un bureau, ça s'est sûr, mais après je sais et je savais que je ne serais pas barman toute ma vie. Je crois que j'ai besoin de faire quelque chose de neuf, seulement je ne sais pas encore comment m'y prendre et je ne sais pas ce que je ferais. Je pourrais rester sans emploi avec tout l'argent que j'ai sur mon compte, seulement ça ne me correspondrait pas de ne rien faire. « Et qu'est-ce qui te plaît? La peinture?»
Je suis presque certain que c'est ça et il ferait un très bon peintre ou dessinateur, je ne sais pas s'il aime faire les deux ou s'il veut parler d'autre chose, c'est difficile à dire, surtout parce que je le connais à peine. J'ai souris quand il m'a dit que mon job n'était pas très conventionnel. Non en effet et c'est bien pour ça qu'il me plaît. « Ouai je sais et je crois que mon père l'a compris lui aussi. Ça m'est égal, je ne serais jamais derrière un bureau à donner des ordres, ce n'est pas du tout moi, je préfère être derrière un bar dans un milieu normal et rencontrer des gens, c'est ça la vraie vie.»
C'est m'a définition de la vie, mais en ce moment je suis bien éloigné de cette vérité là. Je divague je me perds et je surtout je me mens en me disant que je vais bien, tôt ou tard ça me retombera dessus et je m'en mordrais sûrement les doigts. Je suis surpris qu'on ai autant de points commun, sa famille semble aussi sympathique que la mienne, je ne m'étais jamais dis que d'autres étaient dans mon cas, ça me rassure et à la fois j'aurais aimé que les autres ne vivent pas ça, parce que ce n'est pas facile tous les jours d'avoir des parents incompréhensifs. « Avocat, c'est toujours mieux que banquier.»
Je lui ai souris le taquinant légèrement, je n'aurais pas aimé non plus être avocat, il y a trop d'études et de temps à passer au travail, tout ce que je hais. Je fus alors surpris par le réveil de la petite fille aux côté de Rika, elle me regarda d'un air attendrissant, c'était bien la première fois qu'un enfant me touchait autant, avec les petits yeux qu'elle avait elle ressemblait à une poupée. Je fus encore plus surpris lorsqu'elle vient vers moi et qu'elle me sera dans ses petits bras pour me faire un câlin. Je n'osais pas bouger et ne savais pas comment réagir, trop occuper à la regarder. On ne m'a jamais fait ce genre de câlin quand j'étais enfin, je n'en ai jamais fais non plus alors forcément ça me fait drôle et c'est tellement inattendu que je suis complètement perdu puis finalement un petit sourire viens s'afficher sur mon visage. « On dirait, c'est ta … ? »
Je suis tellement perturbé par le geste de cette petite fille que j'en perds mon vocabulaire. S'il me dit que oui j'en conclurais alors qu'il n'est pas gay, s'il me dit non, il y a encore un espoir qu'il le soit.
Ie sais pas si a montre vraiment grand chose, et si je sais ce que je veux, je sais aussi que je suis pas si battant que ça, puisque je biaise depuis des années pour sauver les apparences auprès de ma famille. Je déteste les conflits à tel point que je vais parfois un peu trop loin pour les éviter, sans doute, et on a souvent l'impression que je me laisse marcher sur les pieds, sauf que ce n'est pas si simple. C'est pas parce que je m'insurge pas contre tout, que je ne me bats pas forcément pour faire entendre ma voix que je n'ai pas mon avis, et que j'adhère toujours à celui des autres. Et au contraire, en fait, il est assez difficile de me faire changer d'idée, en réalité.
« Et qu'est-ce qui te plaît ? La peinture ? »
Je n'ai répondu que par un sourire, je crois pas que ça ait besoin de plus de confirmation que ça au final. Un peintre face à un stripteaser, et une puce au milieu, drôle de tableau n'est-ce pas ?
« Ouais je sais et je crois que mon père l'a compris lui aussi. Ça m'est égal, je ne serais jamais derrière un bureau à donner des ordres, ce n'est pas du tout moi, je préfère être derrière un bar dans un milieu normal et rencontrer des gens, c'est ça la vraie vie. - Si c'est ce qui te plaît t'as raison de t'y accrocher. »
Au final, on a des situations plus ou moins similaires. Au moins sur ce point-là. Notre avenir professionnel n'est pas forcément facile à déterminer, et il ne plaît pas forcément à tout le monde. Mais au fond, si c'est ce qui nous convient, qui a le droit de trouver à y redire ?
« Avocat, c'est toujours mieux que banquier. - Mouais, je crois que ça se vaut à mes yeux. Puis je suis pas vraiment à l'aise devant les gens, alors les plaidoiries... »
On est manifestement d'accord là-dessus, d'ailleurs, la banque ou le juridique, c'est pas fait pour nous... Je suis quand même surpris, cela dit, de la familiarité de Lucia avec lui, comme ça, d'un coup. Et manifestement, lui aussi. Ca se voit qu'il est peu à l'aise, qu'il ne sait pas trop quoi faire.
« On dirait, c'est ta… ? - Ma fille ? Non, c'est ma nièce. Je préfèrerais être marié avant de faire un enfant à quelqu'un pour ce qui me concerne... Enfin on choisit pas toujours. Je la garde souvent comme ma soeur bosse en magasin... Elle s'appelle Lucia. »
Et Lucia a manifestement adopté Tristan. Dans ses bras, un instant, elle s'est rallongée la tête sur ses genoux à lui cette fois.
« Voilà, interdiction de bouger maintenant ! »
Je souris, comme pour signifier que ce n'est évidemment pas vrai. S'il veut partir, il peut, Lucia se relèvera, c'est pas un souci. De toute façon, le ciel s'obscurcit légèrement, annonciateur d'un temps qui tourne manifestement à l'orage, et il faudra sans doute qu'on rentre assez rapidement chacun de notre côté. Je lui laisse mon numéro de téléphone, cela dit, pour le cas où il veuille voir la toile, quand elle sera terminée. Je me doute évidemment pas que dans les mois à venir, ses relations avec mon meilleur ami vous devenir particulièrement tendues.
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