(✰) message posté Dim 28 Sep 2014 - 20:41 par Invité
“Little talks and small ashes. Cause though the truth may vary, this ship will carry our bodies safe to shore. Don't listen to a word I say, the screams all sound the same. ” Mon sang était en ébullition. Je sentais chaque cellule, de chaque partie de mon corps ployer sous l’effet de la colère. Je tentais de résister mais c’était un appel strident auquel je ne pouvais me dérober. Austin Jenkins, avait le don de déclencher tous mes instincts en inhibition. La simple vue de son visage, et de son expression hautaine, me donnait des envies de meurtres. Je déglutis en déviant le regard. J’essayais de me concentrer sur le plafond, ou les murs d’une blancheur impeccable. En vain. Mon démon intérieur grinçait, avide de sang et de coups de poings. Je soupirai.
« Êtes-vous entrain d’insinuer que je suis stupide ? » Sifflai-je en fronçant les sourcils. Le son de voix à lui seul, était un défi, que je me devais surmonter. Je courbai la bouche d’un air contrarié. Mon aversion pour les gosses de riches remontait à une époque qui me semblait aujourd'hui lointaine. J’avais été complètement désabusé, laissé de côté, pendant des années à cause de mon milieu. Je baissai les yeux, au fond, cet idiot n’avait pas complètement tort. J’étais hargneux, et plein de ressentiments mal placés. Mon vécu rendait cette affaire spéciale à mes yeux. Ce n’était pas très professionnel, mais j’étais un homme de cœur avant tout. « Je n’ai jamais pensé être mieux que tout le monde. Je suis mieux que vous, uniquement. » Claquai-je avec animosité. « Y’aurait-il une phrase où vous ne ressentez pas le besoin de rappeler que vous êtes riche. C’est pitoyable et très désespérant. »
Son antipathie pour mes plans me glaçait les sens. Il n’avait de respect pour rien, et semblait dénigrer mon ambition ravageuse. J’étais le genre de personne à ne pas fléchir devant la difficulté. J’avais commencé à partir de rien, avant de trouver une place de choix, à l’effigie de mes talents. Ce n’était pas trop grand de vouloir exposer un système corrompu. Bien au contraire, cela me semblait légitime. Il se dérobait sous mes doigts, mais pour une raison qui me dépassait je voulais bien le croire. Il était bien trop confondu pour tirer les ficelles. Ce mec était un soumis! Je plissai les yeux, tandis qu’il revenait vers moi. Il s’assit au bureau afin de gribouiller quelques feuilles à la volée. Je me demandais s’il lisait réellement ces documents ou s’il se contentait de signer comme un illettré, juste pour me provoquer à nouveau. Je serrai les poings. Il fallait vraiment que je quitte cette pièce avant de lui déboiter la mâchoire, ou pire, lui arracher la gorge à main nue. Je soupirai.
« Vous ne savez rien en ce moment, mais rien ne vous empêche de vous renseigner dans un avenir proche. » Répondis-je avec provocation. « Ecoutez, je ne demande pas votre avis. J’arriverais bien à me débrouiller sans vous. J’écrirais mon article et je vous ferais part d’une première esquisse par mail. » Mon ton était dégagé, plein de sérieux. Il ne s’en rendait peut-être compte, mais je n’étais pas là pour jouer dans la cours des grands. Mais pour y régner en maître.
Il releva les yeux vers moi et sa révélation, me laissa perplexe pendant quelques instants. J’arquai un sourcil, intrigué. A quoi jouait-il au juste ? Me connaitre ? Boire un verre ? Déjeuner ? Je failli pouffer de rire mais je me retins dans un élan d’arrogance. Je redressai mes épaules, en claquant la langue. Je lançai un regard en biais à mon calepin avant de le saisir pour y écrire l’adresse e-mail du TIMES UK.
« La section in money, regorge d’articles signé Julian Fi. Je pense que la meilleure manière de me connaitre est de me lire. Je vous propose d’explorer ma plume. Et si vous ne changez pas d’avis , je serais ravi de vous laisser me payer un déjeuner avec l’une de vos nombreuses cartes Gold. » Je lui lançant le bout de papier.
Je souris en me redressant. Au fond, je restais persuadé qu’il n’avait pas aussi mauvais fond qu’il le clamait, peut-être même pourrait-il se ranger du bon côté. C’est-à-dire le mien.
« Abrégeons nos souffrances mutuelles. » Lançai-je en lui tendant la main.
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 12 Oct 2014 - 22:45 par Invité
La conversation que nous avions commençait sérieusement à me fatiguer, il tournait autour du pot, espérait une certaine coopération de ma part qu'il n'aurait jamais, et en plus il se prenait pour le roi du pétrole alors qu'il n'était qu'un bouseux qui avait eu la chance de grimper les échelons par un talent que seuls des bureaucrates idiots et surpayés devaient avoir vu. Il est clair que si j'avais été à leur place j'aurais directement jeté son CV à la poubelle pour cause d'inutilité et de stupidité chronique. Savait-il même aligner deux mots sans raconter de conneries ? Après tout s'il commençait déja à chercher de la merde à raconter sur moi c'est vraiment qu'il devait être à cour de sujet, je ne le connaissais même pas personnellement, comment pourrait-il avoir une dent contre moi ? Ah oui si on passe sur le fait qu'il était jaloux de ma réussite simplement parce que j'avais à la fois l'argent la beauté et l'intelligence. Je n'y pouvais rien si j'avais été adopté par cette famille, je n'y pouvais rien si j'étais un beau gosse en puissance, je n'y pouvais rien si mon esprit était aussi vif que mes cartes de crédit. Vous savez Julian, je ne sais pas si nous pourrons nous entendre un jour mais je vous conseille tout simplement d'arrêter de perdre votre temps à creuser mon passé, vous allez être déçu, il n y a vraiment rien d'intéressant à voir surtout pour un soit disant auteur de magazine d'économie. Comme je vous l'ai dit si vous voulez jouer les commères, passez chez Public ou Voici, je pense que vous savez comme moi que c'est là qu'est votre place. J'insistais sur le mot place, venant lui rappeler une fois de plus qu'il n'était rien, oui une piqûre de rappel n'était jamais de trop avec ce genre de zigoto qui n'hésitait pas à faire penser au monde qu'il était prêt à jouer dans la cour des grands.
Tandis qu'il se préparait enfin à me laisser en paix, il m'invita à lire ses écrits, je ne manquerais sans doute pas de me régaler de sa prose qui devait être des plus sommaires. Une bonne crise de rire et cela m'aiderait à passer cette journée horrible qui s'annonçait. Une fois de plus il ramenait tout à l'argent, un complexe devait le ronger de l'intérieur pour être obsédé par cette pathétique haine de toute représentation de l'aisance. Je vous ferai part de mes commentaires, ne vous inquiétez pas, finalement vous m'avez bien amusé, je suis content que vous soyez passé, je pensais m'ennuyer aujourd'hui. Un petit sourire vint ponctuer ma phrase, en effet je faisais référence à une comparaison à peine déguisée entre l'homme et les bouffons que les rois engageait à l'époque du Moyen-Age pour venir les distraire. Il n'avait aucunement réussi à me faire peur, et même s'il avait suscité en moi de l'intérêt par son charisme et son culot monstre, je ne pouvais pas me permettre de lui mâcher le travail, je voulais voir s'il était capable de remonter son filon, sans aide, sans filet. S'il m'annonçait sa réussite, je lui tirerais mon chapeau, mais s'il venait à échouer et abandonner cet article qui lui tenait tellement à coeur, il ne ferait que confirmer ma première impression. Une impression de nullité absolue ponctuée d'une chance de cocue l'ayant propulsé au poste qu'il occupe aujourd'hui.
Me tendant la main, je soupirais toujours le regardant fixement sur un air de défi, nous n'étions plus simplement dans le cadre d'une réunion professionnelle, une certaine tension s'était installée entre nous, nous étions tous les deux sur le point d'exploser et pourtant, nous restions très cordial, ne voulant pas faire le plaisir à l'autre de craquer le premier. Un vrai combat de mâle en puissance. J'espère que cette tension entre nous ne vous a pas donné la mauvaise impression, je suis flatté mais pas intéressé. Un petit clin d'oeil accompagné de ce petit pic gratuit vint terminer la conversation. Je n'étais pas gay et aucunement homophobe, mais si je pouvais le titiller encore un peu, mon plaisir était complet. Je savais qu'il allait finir par céder à la tentation de me refaire le portrait, c'était une question de temps. N'ayant plus la capacité de ressentir le moindre sentiment depuis que mon père m'avait pratiquement renié, je voulais qu'il le fasse, pour que la douleur remplace enfin ce vide intersidéral que je portais au fond de moi. Il ne pouvait pas le comprendre, mais il m'était d'une grande aide en ce moment.