**Et merde** La sonnerie du réveil de Rhiannon venait de la faire lever les yeux de l’écran de son ordinateur sur lequel elle s’était mise à travailler après avoir mis Camille à la sieste. Pour constater qu’elle avait été tellement prise dans la traduction sur laquelle elle travaillait qu’elle allait probablement être en retard pour son rendez-vous avec Peters. La journée, qui avait mal commencé, n’avait pas l’air de vouloir aller en s’arrangeant. Sa princesse s’était réveillée d’une humeur grognon, ce qui n’arrangeait pas la blondinette qui devait avancer dans son travail si elle voulait pouvoir respecter les termes de son contrat. Elle avait donc passé la matinée à s’occuper de la petite tête blonde et avait décidé de se mettre à travailler un peu avant de se préparer à sortir, ce qui n’avait pas été l’idée du siècle vu qu’elle n’avait pas vu le temps passer et qu’il allait maintenant falloir qu’elle se dépêche si elle ne voulait pas faire attendre le beau blond. Elle se précipita sous la douche, reconnaissante envers elle-même d’avoir lavé ses cheveux la veille au soir pour ne pas avoir à s’en occuper le jour-même. Il ne lui fallut pas longtemps pour être prête, juste à l’heure pour partir déposer Camille chez ses grands-parents. C’était sans compter sur la puce qui avait décidé de jouer les prolongations de sieste et dormait encore profondément. En temps normal, la jeune maman aurait repoussé son rendez-vous ou réveillé la petite fille, mais elle ne pouvait pas bouger l’heure de début des films, et ne voulait pas interrompre le sommeil de son petit ange quand elle avait l’air en petite forme. Elle se résolut à frapper à la porte de sa meilleure amie en face de la sienne pour lui demander si elle voulait bien garder un œil sur Camille et appeler ses parents pour qu’ils viennent la récupérer une fois qu’elle était réveillée.
Les détails finalement réglés, Rhiannon souffla un bon coup avant de remercier Bree’ et de se diriger vers la sortie de la maison qu’elles partageaient. Elle était un peu juste, mais en marchant d’un bon pas elle pouvait arriver à l’heure sans avoir à s’entasser dans les transports publics ou payer le prix éxorbitant d’un taxi londonien. Marcher ne pouvait que lui faire du bien pour mettre un peu d’ordre dans son esprit. Elle avait bien failli annuler ce rendez-vous prétextant qu’elle devait rester avec sa fille qui n’était pas bien, mais elle savait que ce n’était pas la véritable raison, même si elle se sentait un peu coupable de la laisser avec ses grands-parents quand elle n’était pas bien. La véritable raison était qu’elle avait peur des sentiments qu’elle commençait à développer pour le jeune homme. Après leur première rencontre à l’écurie, elle était persuadée qu’elle avait dit quelque chose qu’elle n’aurait pas dû et qu’elle n’allait pas le revoir n’ayant pas ses coordonnées. Son apparition quelques semaines plus tard alors qu’elle était entrain de brosser Ginger l’avait étonnée et ravie. Ils s’étaient revus régulièrement depuis, et elle apprenait à le connaitre doucement. Elle ne pouvait nier qu’il lui plaisait mais elle avait peur de s’attacher à nouveau à quelqu’un pour qu’au final soit il ne ressente pas la même chose, soit il disparaisse avant qu’elle puisse lui dire ce qu’elle ressentait. Elle savait qu’elle ne pouvait pas rester seule toute sa vie juste parce qu’elle avait souffert dans le passé, mais elle n’était pas sûre non plus d’être prête à s’ouvrir à nouveau à quelqu’un. Il fallait qu’elle arrête de tout retourner dans son esprit et qu’elle pense à autre chose, s’il devait se passer quelque chose entre eux, cela finirait par arriver, sinon il faudrait qu’elle se fasse une raison. La seule chose qu’elle savait, était que s’il devait se passer quelque chose entre eux, elle n’aura pas le courage de faire le premier pas, du moins à l’heure actuelle.
Dès qu’elle aperçut le beau blond, un grand sourire se forma automatiquement sur ses lèvres. Il n’avait pas l’air de l’avoir vu, elle en profita pour faire une pause et l’observer un instant. Finalement elle fit les quelques pas qui les séparaient, elle était en retard de quelques minutes et espérait qu’il ne lui en veuille pas.
« Coucou. Je vais bien merci, et toi ? Je suis désolée d’être en retard, j’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre. » La blondinette avait horreur de ne pas être à l’heure, elle s’arrangeait en général pour être en avance, malheureusement il y avait parfois des imprévus comme le début de sa journée. Elle pouvait sentir son cœur battre un peu plus fort alors que le beau blond s’était penché vers elle pour lui faire un baiser sur la joue. La jeune femme pouvait sentir son cœur battre un tout petit peu plus fort au contact des lèvres du beau blond sur sa joue, presque au coin des siennes alors qu’elle avait très légèrement tourné sa tête. Elle avait l’impression de se retrouver quinze ans en arrière à espérer que le garçon sur qui elle craquait la remarque. Elle respira intérieurement pour calmer le tumulte à l’intérieur de sa poitrine tout en rendant son sourire au jeune homme.
« Tu as une préférence sur le genre de film ? » La traductrice se tourna vers l’écran affichant les films que passait le cinéma, cherchant quelque chose qui pourrait leur plaire à tous les deux. Il y avait l’embarras du choix et elle faisait rapidement une élimination de ce qu’elle n’avait vraiment pas envie de voir. Il y avait l’embarras du choix dans le genre de films. Elle commençait par mettre de côté les films d’horreur, elle savait que c’était généralement le genre de film choisi pour avoir une excuse pour se blottir dans les bras fort de l’homme présent, mais elle n’était pas prête de s’affliger un film qu’elle n’avait pas envie de voir juste pour avoir une excuse.
« Mmmm alors : ‘A dog’s way home’, ‘Bumblebee’ ou ‘Black Panther’, tu préfères lequel ? » La blondinette n’aimait pas décider toute seule, elle avait donc sélectionné les trois films qui la tentaient le plus et laissait le choix au jeune homme de décider lequel il préférait.
Une fois le film choisi ils se dirigèrent vers l’intérieur du cinéma pour acheter les billets. La jeune femme pouvait sentir la présence du gymnaste à ses côtés, il était assez proche pour que leur bras se frôle par intermittence, mais sans être collés l’un à l’autre pour autant. Chaque fois que leur main se touchaient par accident, Rhi’ espérait qu’il fasse un geste pour les lier ensemble avant de se rappeler qu’elle n’était pas sûre de vouloir se lancer dans une nouvelle histoire. Son cœur et sa tête étaient en complète opposition, alors que pour ce qu’elle en savait il ne voyait peut-être pas plus qu’une amie en elle.
Emi Burton