We all need somebody to lean on. ღ Kyle.

Parcourant les pièces, elle se rendit compte, toujours aussi impressionnée par cette constatation, qu'elle connaissait presque mieux la demeure de son frère que son propre appartement. Mais une maison n'était-elle pas, dans la logique des choses, plus accueillante qu'un petit logement ? Elle caressa le bord d'un cadre photo tout en y pensant. Ce genre de sujet pouvait prêter à débat. Déjà parce que l'être humain possédait naturellement une fâcheuse tendance à ne jamais ou très rarement se satisfaire de ce qu'il avait, mais encore, l'on avait parfois besoin de peu de choses pour se sentir bien ou chez soi quelque part. Deux idées, deux visions des choses plutôt paradoxales. Elle haussa les épaules. Tout ce que la jeune femme pouvait en conclure, fut qu'elle appréciait l'endroit. Pourquoi traînait-elle là d'ailleurs ? Eh bien, à l'origine, elle était venue voir sa nièce, qui ne ce trouvait apparemment pas là. Bon...Elle s'apprêtait à faire demi-tour pour rebrousser chemin lorsque quelque chose retint son attention. "Miles ?"s'interrogea-t-elle à voix haute en se rapprochant. Penchée au dessus de lui, elle afficha un air étonnée de le trouver ainsi. "T'es pas censé être...ailleurs ? " s'informa-t-elle. D'un autre coté, il a le droit de rester chez lui aussi, commenta sa conscience. Oui, peut-être...« Excuse-moi tu disais ? » Elle secoua vaguement la tête en réponse. "Rien de bien important va." La demoiselle s’apprêtait à aller s'installer dans un fauteuil, lorsque celui-ci annonça : « Fais comme chez toi. » Kyle révéla alors une expression à mi chemin entre le pincement de lèvres et le sourire. En effet, elle faisait déjà comme chez elle, sans avoir bénéficié d'aucune permission.  « Ça va ? Qu'est-ce qui t'amène ? » s'intéressa-t-il,  tandis qu'elle prenait finalement place près d'une fenêtre, profitant du soleil tant attendu. "Ça va." Elle se mordit l'intérieur de la joue. Il y avait une question plus inutile que celle-ci ? Bien sur, elle était dans l'ordre des choses et apparaissait bien souvent comme quasi rhétorique, puisqu'elle n'acceptait qu'un seul type de réponse. De fait, l'on pouvait affirmer aller bien, pour respecter le bon sens de la coutume et de l’interaction sociale basique ou, répondre par la négative, ce qui induisait généralement un certain malaise dans l'échange ou chez le destinataire. En clair, la britannique ignorait toujours le meilleur moment pour se montrer honnête ou suivre les conventions. Miles était son frère, elle le savait digne de confiance et prêt à partager ses soucis. Toutefois, elle ne voulait pas l’inquiéter inutilement, il avait surement assez à faire ailleurs. " Je suis venue voir ma nièce. Mademoiselle courant d'air" précisa-t-elle. "On devait se rejoindre...Mais, je crois qu'elle m'a posée un lapin." Elle haussa les épaules, démunie. Elle ignorait d'ailleurs où se trouvait la jeune fille et elle imaginait que son père aussi, ce qui s'avérait déjà plus problématique, que le simple fait de l'avoir laissée en carafe.

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Si Kyle venait régulièrement chez son frère, généralement pour voir ses nièces, faire des activités avec celles -ci ou éventuellement prendre un café avec Gaby, elle n'y croisait que rarement son frère. Tout du moins, pas en pleine journée, songea-t-elle. Toujours occupé à autre chose. Aujourd'hui cependant, les choses avaient tournées autrement. En effet, la demoiselle devait originellement rejoindre la fille aînée de Miles à la maison. Maison où elle ne ce trouvait vraisemblablement plus, lorsqu'elle était arrivée.  " Je suis venue voir ma nièce. Mademoiselle courant d'air" avait-elle précisée après avoir répondu au traditionnel questionnement concernant l'humeur ou l'état du jour. Une coutume sociale bien étrange quant on y pensait, puisqu'elle engageait la plupart du temps à une réponse unique.  "On devait se rejoindre...Mais, je crois qu'elle m'a posée un lapin." Elle haussa les épaules. Ce n'était pas très grave et Kyle ne lui en tenait pas rigueur. Ce n'était pas la première fois, ce ne serait sans doute pas la dernière. Néanmoins, elle comptait bien se renseigner sur les raisons de cette absence. Si la brune ne souhaitait pas particulièrement faire la police, laissant ce rôle aux parents, elle gardait néanmoins un oeil attentif sur l'adolescente. « Moi qui croyais que tu venais voir ton vieux frère, je suis déçu. » déclara alors le propriétaire des lieux aussi amusait que peu convaincu. La britannique afficha alors une petite moue septique. "Est-ce qu'on parle du fait que tu ne devrais pas être là ?" Tout en discutant, elle parcourue la pièce. Elle aimait bien se promener ici, dans cet espace à la fois chaleureux et aéré. C'est sur qu'on est bien loin de ton petit appartement encombré, railla sa conscience. L'air de rien, elle dirigea jusqu'à un fauteuil pour s'y installer. Légèrement bordé de lumière celui donnait sur la fenêtre et l'extérieur, qui captèrent presque instantanément son attention. « Bizarre... Mademoiselle courant d'air a dû se faire attraper par sa mère… » finit-il par dire. Ce à quoi elle répondit simplement en haussant les épaules, n'étant pas certaine de la véracité de cette justification. Connaissant le phénomène, il n'était pas inenvisageable qu'elle eue décidée d'aller retrouver ses copines au dernier moment en omettant de prévenir quiconque et contre l'avis de ses parents. Elle n'en dit rien cependant, ne voulant" pas lui occasionner d'ennuis inutiles, ni relançait un conflit sous-jaçant et revenant régulièrement sur le tapis.   « Je te sers quelque chose à boire où tu préfères en rester à la luminothérapie ? ». Elle sourit vaguement, l'ombre traversant le visage de son camarade ne lui avait pas échappée, bien qu'elle n'en eue rien dit. "Tu me propose quoi ?" s'informa-t-elle, ignorant d'ailleurs ce qu'elle préférerait. "Et tu devrais essayer cette pratique" dit-elle en faisant référence à la luminothérapie. "Il parait que c'est très bénéfique, surtout lorsqu'on arrive sur l'hiver, le temps et les température moins clémentes." Délaissant sa place, elle suivit son frère tandis qu'il s'inquiétait des boissons, pour continuer à discuter. "Ca fait vraiment drôle de trouver ici à cette heure" commença-t-elle. Jouant vaguement avec ses doigts, elle se sentit maladroite. "Je ne sais pas si c'est à cause de ça, mais...j'ai l'impression qu'on marche un peu sur des œufs. Tu ne trouve pas ?" l'interrogea-t-elle. "Ce début de conversation à l'air tellement...factice. On est censés avoir dépassé ça depuis longtemps un moment maintenant, non ?" Elle ignorait si son impression était partagée, mais elle l’espérait. Elle préférait être sur la même longueur d'ondes que Miles plutôt que le contraire.

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Sa nièce lui avait posée un lapin. Ce n'était pas le premier et sûrement pas le dernier. Ça ne faisait pas particulièrement plaisir, mais il y avait sans doute pire. Elle n'en offusqua donc pas plus que nécessaire. Par ailleurs, il fallait bien que l'adolescence se passe, comme on disait. Si elle n'était donc pas choquée par cette absence, elle ne pouvait pas en dire autant concernant la présence de son frère. Même s'il se trouvait effectivement chez lui, à cette heure là, ce n'était pas un fait coutumier. Cette rencontre imprévue donna lieu à un début de discussion qui parut particulièrement rigide, superficielle et malaisée à la jeune femme. Elle s'installa momentanément dans un fauteuil, profitant de la lumière agréable diffusait par les fenêtres. Précédemment, elle ne croyait pas particulièrement à luminothérapie, ce, jusqu'à ce qu'elle en découvre les vertus bienfaisantes. En bon hôte, son frère lui proposa alors de boire quelque chose, tout en se dirigeant vers la cuisine. La brune se leva donc pour le suivre. « Je te vanterais bien les mérites d’un bourbon ou d’un irish coffee pour résister à l’hiver, mais on sait tous les deux que je ne bois pas. » Elle haussa les épaules. « De toute façon, je ne me voyais pas vraiment commencer à picoler aussi tôt » tenta-t-elle de plaisanter.  « J’ai tout un tas de jus de fruits, du coca, et les classiques café thé, mais si tu préfères dérober une pom-pot à ta plus petite nièce, ne te gêne pas. » « Un thé conviendra très bien, si ça ne t’ennuie pas » déclara-t-elle. « Il faut bien que j'entretienne un peu mon coté british. »  Hésitante, tandis qu'il semblait peiner à prendre la décision de refermer le frigo, elle osa dépasser le coté surfait d'une conversation banale et peu naturelle. « Je ne sais pas si c'est à cause de ça, mais... J'ai l'impression qu'on marche un peu sur des œufs. Tu ne trouves pas ? » Elle reprit un instant son souffle avant de poursuivre. « Ce début de conversation à l'air tellement.. factice. On est censés avoir dépassé ça depuis longtemps un moment maintenant, non ?» La demoiselle avait annoncée ça sans arrière pensée et sans idées de reproches. Ce qui ne fut apparemment pas complètement comprit par son interlocuteur, du moins, en eut-elle l'impression.  « Je ne suis pas sûr… Tu essais de relever le fait que je ne suis jamais chez moi ou que je suis un frère minable ? ». Elle ouvrit la bouche avant de la refermer pour secouer la tête. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. » Elle se tut alors, attendant la suite. S'ils étaient bien différents pour un tas de choses, elle devait avouer avoir en commun avec son frère son aspect parfois un peu trop indéchiffrable. « Tu m’as pourtant dit que ça allait. Est-ce que tu m’aurais menti ? C’était pas une question conventionnelle tu sais. » L'ancienne étudiante grimaça légèrement. « Peut-être un peu...Je ne sais pas. Je n'aime pas vraiment cette question. Il est rare qu'elle ne s'impose pas par convenances et c'est...difficile d'y répondre. A bien y réfléchir, elle n'a pas de sens. » Elle se fit silencieuse à nouveau. La femme de ménage prenait sur elle de faire un effort. Comme beaucoup d'autres personnes, elle l'imaginait, le choix entre un sujet difficile et des choses plus légères, était vite fait. « Ça m’intéresse. Et si ça t’intéresse de savoir pourquoi parler de la mère de ta nièce préférée me fait serrer les dents, je te le dirais aussi. » Faisant mine de réfléchir, elle donna un vague coup de coude à Miles. « Évidemment que ça m’intéresse. Tu sais que tu peux me parler, si tu le veux ou si tu en a besoin ou quoi que ce soit, non ? ». Elle croisa les bras, l'air soudain boudeur. « Je refuse d'être uniquement celle qui attire les problèmes et canalise toute l'attention. ».

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