(✰) message posté Jeu 13 Sep 2018 - 11:45 par Invité
Je suis un peu mal à l’aise face au geste d’Aël, bien que touchée. Sauf que de mon côté, je ne sais rien lui donner : je n’imagine même pas la tête de mon père si Aël a un double des clés de son loft et quant à la maison de ma mère, je doute que ce soit très intéressant puisqu’elle travaille chez elle. « Parce que moi j’ai rien à te donner en retour, c’est pas égal du coup je peux facilement passer pour la fille qui profite » En réalité, je n’ai pas vraiment envie qu’il ait cette image de moi et j’aurai aimé pouvoir lui prouver quelque chose moi aussi, mais à part être moi et continuer à l’aimer un peu plus chaque jour, je ne voyais pas vraiment comment lui prouver que moi aussi je tiens énormément à lui, et que moi aussi j’ai confiance. « Méchant, tu t’ennuierais à force, tout seul avec Shiva. Elle a beau être distrayante, elle n’est pas très causante.... Alors que moi je peux te dire plein de choses » dis-je avec un soupçon de mystère dans la voix et un sourire qui en disait long mais qui, pourtant ne me poussait pas à en dire de trop non plus.
J’arque un sourcil et balaie sa silhouette du regard, il est clair qu’un quelconque régime n’est pas à l’ordre du jour le concernant, et moi non plus, mais contrairement à moi il a plus de raison de devoir être endurant « Ouais mais moi j’vais en cours pour dessiner, toi tu dois tenir le coup avec tes boulots donc tu dois pouvoir être un peu herculéen et avoir de l’endurance. Tandis que moi, c’est pas parce que je serai endurante que je vais dessiner plus vite » Bon en vérité, je sais qu’il n’a pas tort et que, ne serait-ce que pour décrasser un peu les poumons et cie de temps en temps ça ne ferait pas de mal, mais pour ça j’aime autant aller à la piscine ou encore faire une balade en vélo plutôt que de courir pour le plaisir de courir. « En plus t’y vas super tôt, moi à cette heure-là j’arrive à peine à me lever... Je viens du sud, là où on prend son temps, tout ça tout ça » dis-je en rigolant. En réalité, une fois réveillée j’aime quand les choses vont vite et ma patience est probablement aussi importante qu’un petit pois ; le plus difficile c’est toujours le matin. « donc toi t’es le genre de gars à partir en vadrouille dans les montagnes avec un sac à dos, tout ça ? T’es un routard quoi. En fait on est diamétralement opposé : toi tu viens de la nature, la montagne, le froid et moi je viens de la plage, la chaleur, ... De temps en temps on va se retrouver en plein choc thermique, moi je te le dis » tant pis pour l’esprit mal tourné qui peut potentiellement roder. Quant à mon père, je préfère ne même pas imaginer ce qu’il sait ou pas, ce qu’il croit savoir ou pas ou encore ce qu’il ignore totalement. « Je pense qu’il est pas totalement stupide et qu’il sait que quand je vais chez toi c’est pas forcément pour jouer au Monopoly ou enfiler des perles... » commençais-je en rigolant « ... mais après j’imagine qu’il évite d’y penser. Après, il ne sait pas tout parce que je ne me confie pas, mais il est quand même au courant de mes plus grosses conneries on va dire. Donc ça va, il ne s’en sort pas trop mal pour un père qui a été absent pendant dix-huit années sur vingt-deux. Puis, ce qu’il se passe dans ma vie intime, ça me regarde et je ne suis pas le genre de fille qui se confie à ses parents. En cas d’extrême urgence je le fais avec ma mère, mais c’est rare. C’est pour ça qu’ils ne savent pas grand-chose de toi » Je n’avais pas cette envie de partager quoi que ce soit concernant ma relation avec Aël, ou encore quoi que ce soit le concernant lui tout simplement. Non pas que j’avais envie de cacher notre relation, ou encore le cacher lui mais je préfère garder en tête qu’il faut pouvoir y aller petit à petit et qu’ils auront une info par-ci, par-là de temps en temps.
.. .. .. ..
J’ai lancé l’idée de faire du surf parce qu’après plusieurs mois sans avoir mis un pied en Espagne, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de tester – à nouveau – ce sport. Sans doute qu’une des raisons est, qu’en fait, je suis archi nulle et même si je le savais déjà, j’avais espoir qu’aujourd’hui, avec quelques années en plus et du recul, je parviendrai à faire un pas vers la réussite. Pourtant, c’est un véritable échec, pire encore, ça a même le don de m’énerver très clairement. Voir qu’Aël y arrive sans trop de difficulté alors que moi je peine à tenir sur la planche, m’horripile au point qu’après une ultime chute et une ultime humiliation, je décide de sortir de l’eau, d’abandonner la planche sur le sable et de m’enrouler dans la serviette la mine boudeuse. Je sais que je n’ai pas de patience, que je suis même très impulsive, et que je n’ai pas été franchement très reconnaissante avec Aël, alors que lui semble avoir de la patience pour deux. Lorsqu’Aël me rejoint, je boude toujours « J’veux plus faire ça. Je tombe tout le temps, y’a trop de vent, il fait trop froid. Et toi tu me lâches tout le temps donc je tombe encore plus ! » bon en vérité je ne lui en veux pas énormément, mais mon orgueil me pousse à lui reprocher mon échec « T’as qu’à faire ça avec Topaz, en tant qu’Australienne de pure souche, elle doit surement y arriver, elle. » dis-je avec une pointe de jalousie dans la voix. Moi aussi, finalement j’ai des origines australiennes, mais visiblement j’en ai juste les origines.
Invité
Invité
(✰) message posté Sam 15 Sep 2018 - 21:01 par Invité
Le surf n'est pas réellement une passion pour Aël. Il en a déjà fait quelques fois, et il s'en sort sans doute parce que c'est un acharné et qu'il est sportif mais il ne se considère pas doué. Encore moins capable de donner de réels conseils à Lilly qui a refusé de prendre un prof. La conclusion arrive vite : Lilly part bouder et lui se retrouve seul dans l'eau. Connaissant la jeune femme il aurait sans doute dû se douter que ça finirait comme ça. Cependant c'est quelqu'un de patient quand il s'agît de Lilly, il décide de ne pas prendre la mouche en la voyant s'éloigner. Prenant une dernière vague, il finit par se rapprocher d'elle planche coincée sous son bras. Malgré la combinaison il sent que l'eau est froide et qu'on a beau être en été il ne fait pas réellement chaud sur le sable. Passant une main dans ses cheveux pour évacuer l'eau quand il arrive proche de Lilly il sourit quand elle commence à se plaindre. "Et toi t'as pas de patience." Il se doute que ce n'est pas le genre de commentaire qui va lui plaire ou grâce auquel il arrivera à la faire sourire mais tant pis. Ce n'est pas nouveau qu'elle se comporte souvent comme une diva capricieuse. "Je suis pas prof de surf, on aurait dû prendre un prof." Dépliant sa serviette à son tour il entrevoit de se sécher.
Il a la serviette sur la tête quand elle fait plus qu'une allusion sur Topaz. Topaz, sa meilleure amie. Au début il pense qu'il a mal entendu avec le tissu sur sa tête qui couvre aussi ses oreilles, mais quand il croise son regard il comprend qu'il ne s'est pas trompé. "Topaz vraiment ?" Il s'assoit à côté d'elle dans le sable en se laissant tomber. "T'as pas trouvé mieux comme attaque que de me dire de faire du surf avec Topaz ?" Peut être se moque t'il, mais gentiment. Cependant une chose est sûre : ça l'a pris au dépourvu il ne pensait pas qu'elle irait jusque là une fois acculée par son échec en surf. "Tu es vraiment jalouse ou tu me fais payer le fait que je m'en sorte mieux en surf que toi ?" A vrai dire il est vraiment curieux d'avoir la réponse. Ouvrant sa combinaison il regarde la jeune femme en attendant sa réponse.
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 16 Sep 2018 - 14:15 par Invité
Aël marque un point. Je n’ai pas de patience, mais ça c’est pas nouveau ; ça fait même vingt-et-un an que c’est comme ça, autant dire que si j’éprouvais vraiment l’envie de vouloir changer cet aspect de ma personnalité, je n’y parviendrais certainement pas. D’un autre côté, il n’est pas sans le savoir, lui non plus. A force, il commence à me connaitre, normalement, et donc ce n’est pas un scoop pour lui de voir que je manque cruellement de self-control, ou tout simplement de patience. « Oui ben tu le savais, tu aurais aussi pu me dire non » Sauf qu’au fond je sais qu’il avait tout simplement voulu me faire plaisir et probablement qu’en me disant non, j’aurais aussi tiré la tête. Parce que oui, je reste malgré tout une demoiselle capricieuse qui n’hésite pas à râler quand ça ne lui plait pas, comme dans l’instant présent, par exemple. Finalement, comme le souligne Aël, la meilleure technique pour apprendre quelque chose reste de le faire avec une personne totalement étrangère. Ca évite ce qu’il se passe actuellement et pourtant je n’avais pas voulu pour la simple et bonne raison qu’il se serait très certainement moqué de mon incompétence, et peut-être aussi parce que je n’avais pas voulu venir ici pour passer mes vacances avec un autre. « Oui, ben si j’avais voulu passer mes vacances à m’humilier avec un parfait inconnu, je ne serais pas venue ici avec toi j’aurais été en Espagne et toute seule, au moins là-bas l’eau n’est pas à 10 degrés » Déjà, depuis le temps que je demande à retourner en Espagne, au moins une semaine ou deux, ce serait chose faite. De plus, j’aurais pu passer du temps avec mes amis d’enfance, et j’aurais de nouveau apprécié ma vie d’avant, avec mes grands-parents pas bien loin. Sauf qu’au final, je sais pertinemment que c’est ma mauvaise foi qui parle, tout ça pour dire que je n’avais pas voulu opter pour un prof pour la simple et bonne raison que j’avais aimé l’idée de passer un instant en plus avec Aël. Sauf que tout ne peut pas toujours être parfait, surtout avec un cruel manque de patience et une pointe de susceptibilité à la clé.
Et puis comme si ce n’était pas suffisant, j’en rajoute une couche en impliquant Topaz dans l’histoire. Elle qui n’est actuellement pas dans les parages, qui n’a sans doute rien demandé et qui ne se doute certainement pas qu’elle va probablement terminé au beau milieu d’une crise de jalousie. « Oui. Topaz. Tu sais la jolie brune élancée avec un regard de braise, avec qui tu passes tout ton temps à l’hôpital. Elle est Australienne, elle, non ? J’imagine qu’elle sait manier l’art de la planche à la perfection. Ca t’aurait éviter de perdre ton temps et ton énergie, au moins. » je hausse les épaules lorsqu’il semble définir mes paroles comme une attaque. Ce n’était pas réellement une attaque, juste une vérité enrobée d’une belle couche de jalousie, certes. Je me portais mieux avant d’avoir connaissance de l’existence de la meilleure amie d’Aël, c’est vrai mais en même temps je ne pouvais pas l’interdire d’avoir des amis. Même des amiEs. J’aurais seulement préféré que Topaz soit grosse, moche, pleine de bouton et encore plus paumée que moi dans sa vie plutôt que la fille qu’elle est. Je n’ai pas non plus envie d’avouer que c’est plutôt une crise de jalousie que je suis en train de lui faire. Orgueil mal placée sans doute. « Avoue au moins qu’elle entre précisément dans l’archétype de ta femme idéale. Elle est dans ta tranche d’âge, elle est parfaite physiquement, elle n’a pas un caractère de cochon, elle n’est plus aux études et au moins avec elle tu n’aurais aucun problème avec ses parents. Et comme elle est vraiment australienne, elle, je suis certaine que le surf c’est un jeu d’enfant. Sans parler qu’elle est enceinte, elle. Donc avec elle tu risques pas d’attendre dix ans pour avancer » J’attache mes cheveux mouillés, qui finalement me donnent plus froid qu’autre chose et m’enroule un peu plus dans ma serviette en songeant à cette discussion. « Puis me dis pas qu’il n’y a jamais rien eu entre vous parce que je ne te crois pas. Si je te disais que Pierre est mon meilleur ami, tu me croirais pas non plus. » dis-je en boudant toujours un peu plus.
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 4 Oct 2018 - 12:37 par Invité
Lilly a pris la mouche et quoi que Aël dise il y a des chances pour que ça tombe dans l'oreille d'une sourde. Mais peu importe non ? Le but est quand même de communiquer. Lui il est assez philosophe avec elle, et patient. Il prend avec le sourire pour l'instant ce qu'elle lui dit. Oui, avec Lilly il faut être patient c'est le mot d'ordre. "Je t'ai pas empêchée d'aller en Espagne tu sais ? Si tu avais envie d'y aller tu pouvais. Mais je sais aussi que tu voulais passer des vacances avec moi, et au vue de la situation c'était le compromis qu'on pouvait faire. " Ont ils déjà eu cette conversation ? Peut être quelque chose de semblable oui. Il tourne la tête vers elle guettant sa réaction.
Le fait est que Lilly s'enfonce encore plus dans sa bêtise. Et lui il la regarde à moitié interloqué, à moitié amusé. Puisqu'il faut parler de Topaz... Lilly ne lésine pas sur les superlatifs. Il l'écoute lui dire que pour lui ça devrait être la femme idéale, bien plus adaptée pour lui qu'elle même, enceinte ce qui est une aubaine pour lui, et qu'une fille comme ça ne peut pas être sa meilleure amie. Pendant quelques secondes il se demande si ça fait longtemps qu'elle se dit ça, et pourtant elle ne lui en a pas parlé. Mais elle va être déçue parce que non, Topaz n'est pas le genre de fille par qui Aël a jamais été attiré. Physiquement bien sûr que oui, mais ils n'ont jamais été au même moment de leur vie en même temps. Ne serait ce que ce bébé en est la preuve : les coups d'un soir ça n'a jamais été son truc à lui, et elle ne veut même pas entendre parler de le dire au père. Bref de toute façon là n'est pas la question. "Tu sais quoi mademoiselle Adams ?" Il la regarde alors qu'elle boude, mais elle est toujours aussi belle même quand elle tire cette tête. "T'as de la chance que je t'aime." Il lui sourit. Il se met debout et grimace avec sa combinaison trempée il commence à avoir froid. "On rentre ? J'ai froid je dirais pas non à une nouvelle douche." Il se tourne pour lui tendre la main et l'aider à se lever.
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 7 Oct 2018 - 23:37 par Invité
J’ai un sale caractère. Je le sais parce que mon père me le dit souvent, et ma mère n’hésite pas à me gratifier de petite peste, même si je sais que de sa bouche, c’est dit avec beaucoup d’amour. Aël commence probablement à avoir l’habitude de mes petites crises et même si ça ne dure jamais longtemps, j’imagine que ça peut être énervant, voir carrément déroutant. Je crois que sa patience est une belle preuve d’amour que j’ai tendance à oublier et pourtant, j’essaie d’être le moins ingrate possible, sauf que là tout de suite, je me rends compte que c’est carrément ce que je suis : une véritable ingrate. « Je sais. C’est pour ça que je voulais faire le surf avec toi et pas avec un professeur ; parce que j’ai voulu passer ces vacances avec toi » J’avais peut-être naïvement imaginé que ce serait une partie de plaisir plus qu’autre chose, sauf que pour ça il aurait fallu que je sois un peu moins impulsive, et peut-être aussi un peu moins boudeuse.
Je ne sais pas vraiment pourquoi la discussion dévie sur Topaz. Peut-être pour briser la glace, ou ma glace. Parce que pour Aël tout va bien concernant sa meilleure amie. Moi, ce qui me dérange, c’est qu’elle est trop parfaite. Peut-être est-ce juste moi, mais j’ai toujours l’intime conviction d’être un deuxième choix à défaut d’avoir le premier choix qui est Topaz. Je ne sais même pas pourquoi je me suis fait ce film, je ne sais pas non plus si c’est vraiment la réalité, et voir qu’il n’ajoute rien et qu’il ne réagit pas m’enfonce dans mon délire. Peut-être que c’est moi qui divague et peut-être même qu’elle se remettra avec le père du bébé et qu’ils vivront heureux, qu’ils auront une belle famille et que tout ça ne sera plus qu’un mauvais rêve et pourtant, je n’en suis même pas convaincue même si je fais tout pour l’être. Enroulée dans la serviette, je ramène mes genoux vers moi et ne relève les yeux que lorsque Aël m’adresse la parole. Ou plutôt, me pose une question à laquelle je ne réponds pas, mais dont j’attends une suite. Une suite qui vient et qui m’étonne. Qui me coupe le sifflet tout simplement. Je fronce les sourcils sans le quitter des yeux, je cherche à voir si j’ai bien entendu, ou si j’ai tout simplement rêvé. Puis je le suis du regard alors qu’il se lève et propose qu’on bouge pour rentrer et peut-être se poser cette fois. Je ne réagis pas vraiment à ce qu’il dit, et pense plutôt à sa déclaration juste avant. Ca résonne dans ma tête, puis finalement je me lève à mon tour en attrapant sa main et m’approche pour l’embrasser « Je suis désolée d’être chiante, ingrate et de bouder tout le temps, mais j’ai pas envie de partager. Je crois que je suis un peu jalouse et que je te veux rien que pour moi. » finis-je par dire en pinçant les lèvres, honteuse d’avoir été tout simplement égoïste.