( Mi ou fin Juin 2018 )
Son père l’avait réinscrit aux cours d’été, sans lui demander son avis. Pour rattraper son retard scolaire, qu’il avait dit. Après tout, si près du but… à quelques mois d’avoir enfin son Master… Pourquoi ne pas prendre des bouchées doubles?
La tête trop pleine, sur le point de périr de chaleur dans cet auditorium mal ventilé, Alistair avait fait l’école buissonnière. Fuck Maître Chambers et ses théories de la législation de la vie privée. Il pouvait bien aller se faire…
L’air frais. Oh putain, la brise tiède qui circulaient entre les édifices du centre londonien faisait presque le même effet q’un ou une bonne amante, dès que son contact vous touchait. Une extase dans toute cette moiteur qui vous inondait l’épiderme. Alistair ferma les yeux un moment pour ressentir le vent dans son cou, avec un air qui ressemblait presque à un plaisir charnel.
Le tintement de verre retentit une, deux et trois fois dans la poche de son jeans arrière, accompagné de sa vibration caractéristique. Un sms. Nate, assurément. Alistair ne put s’empêcher de sourire.
Putain qu’il avait chaud. D’accord. Le bonnet qu’il s’était enfoncé jusqu’aux oreilles n’aidait pas. Mais il avait des cheveux à chier. Sa teinture était à refaire et mieux valait subir le même sort qu’un homard que de se résigner à montrer l’or terni de ses racines de chérubin. Surtout devant Nate. Voilà. Il était entièrement responsable de son état de cuisson.
Les yeux à demis-clos, il jouissait encore de la caresse de l’air sur sa nuque lorsqu’il vit la scène, dans un état second. Une fille latina, concentrée sur son téléphone, marchait devant lui. Un mec, vêtu d’un blouson de cuir avec un scorpion brodé dans le dos, malgré la chaleur la suivait, de près. De beaucoup trop près.
La scène passa au ralenti devant ses yeux. La fille semblait agacée par son interloculeur. Le mec avait simplement étendu le bras et ramasser le téléphone comme un fruit sur un arbre, comme s’il lui appartenait déjà.
Le reste? Du pur automatisme. Alistair ne compris jamais pourquoi il s’était mis à courir. Est-ce que la fille était jolie? Est-ce que l’acte le révoltait? Dieu qu’il fallait être con pour voler un cellulaire, de nos jours.
Le mec s’était arrêté pour reprendre son souffle, un ou deux coins de rue plus loin. Alistair lui rentra dedans, d’un coup d’épaule. Le type échappa l’appareil et le regarda, avec des yeux ronds et se mit à lui gueuler dessus, comme s’il le connaissait depuis toujours.
« Mais putain Eristoff, qu’est-ce que tu fous, bordel?! »
Une sirène de police éclata au loin. Alistair tentait de retrouver son souffle, devant celui qui maintenant, regardait derrière lui avec des airs d’épouvante. Le type le regarda une dernière fois, avec incompréhension et prit ses jambes à son cou en laissant le portable gisant par terre.
Déboussolé, le gosse de riche ramassa l’appareil. La vitre était fêlée, à présent. Il soupira, secoua la tête et fit demi-tour vers sa propriétaire.
« Désolé hein, il faudrait que je travailles mes habilités de superhéros. L’écran est fêlé… »
@Castiel Eristoff