Alexia June Collins ▲ Ne craint rien ... je t'ai juste brisé le coeur.

Le quatorze août, alors que le soir s'installait, certains habitants regardaient la télévision tandis que les autres étaient déjà couchés. Une voiture parcourait les routes à une vitesse folle. La voiture s'arrêta brusquement à l'entrée des urgences. Je pense que vous avez compris. Le quatorze août au soir, un enfant est né. Ben ... c'est moi. Oui, c'est moi le bébé qui a cassé les oreilles à la famille Collins ... C'est moi qui ne voulait pas dormir ... Mais bon, j'ai envie de dire que tous les bébés étaient comme ça.

Mais par contre, pendant mon enfance, je n'étais pas vraiment comme tout le monde. Je ne m'habillais pas en rose, je détestais les paillettes. Tous les jours après les cours, j'allais surfer. En effet, quand la sonnerie retentissait, je me dépêchai de rentrer chez moi, me changer et prendre ma planche. Je me souviens, un après-midi quand j'avais congé, je m'étais précipitée à la plage, même si il y avait un drapeau orange (ce qui disait que ce n'était pas conseillé d'aller dans l'eau). Mais je m'en fichais, il n'y avait ni mes parents à la maison, ni un maître nageur à la plage. Il n'y avait aucune tête qui sortait de l'eau. J'étais seule. Comme d'habitude, je me précipitai sur la planche. Par contre, ce qui n'étais pas habituel, c'était les vagues qu'il y avait. Le vent tournoyait dans mes cheveux et de plus en plus de grandes vagues s'affalaient sur la plage. Je m'éloignais de la côte quand soudainement, je perdis l'équilibre et me retrouvai submergée d'eau. Je n'arrivais plus à en sortir. Je pense que j'étais en apnée des dizaines et des dizaines de secondes. C'était long. Mes poumons se remplissaient d'eau, quand tout à coup j'inspirai de l'air. J'étais sauvée, in extremis. J'essayai de remonter sur ma planche. Je toussais et je pleurais. J'avais mal aux poumons, au coeur et à la tête. Je restai couchée sur la planche, je n'avais plus de force. J'imaginais le retour à la maison ... J'allais faire comme si rien ne c'était passé. Comme d'habitude. Même si cette fois j'ai failli y passer ... J'espérais que mes parents n'allaient se douter de rien. Rentrée à la maison, mes parents étaient là. Ils m'ont demandé où j'étais et comment c'était. J'ai dis que j'étais à la plage en face de la location de jet-ski ... et j'ai dis que c'était génial. A la salle de bain, je m'observai dans le miroir. Je n'avais rien et heureusement. Mais quand je m'étais retournée, j'ai vu dans le miroir une entaille au niveau du bas dos. Ca saignait. J'étais paniquée, mais ne voulait rien dire à mes parents. Voici ce que j'appelle une séquelle gardée à vie. Oui, si vous regardez bien, elle y est encore.

Je me suis rendue compte qu'il ne fallait plus retourner surfer quand il y avait le drapeau orange. C'était une bonne leçon. Mais à côté du surf, y'avais les cours. On va dire que j'étais plutôt une bonne élève. Je me suis orientée dans l'hôtellerie. Vous allez vous dire que j'aurais pu rester à Honolulu, mais non, j'ai voulu changer de vie. Tous les "voyages" sont intéressants. Ma maison me manque, mes parents, mes amis ... Mais on s'dit qu'il faut le faire. On fait de nouvelles rencontres, ça nous remonte le moral, même si le boulot est très fatiguant. Ce qui me manque le plus, c'est les plages de sable fin et ma planche de surf.