Let's get crazy [Penny&Zoella]

Comme toujours, je me sentais décalée par rapport aux autres fêtards. Je les voyais s'amuser, rire aux éclats et danser. Certains vaguaient à d'autres occupations plus débridées. J'avais même été forcée de mettre un couple un peu trop saoul hors de ma chambre que j'avais oublié de verrouiller comme une idiote. Et, maintenant que tout était sous contrôle à l'étage, j'étais redescendue pour essayer de me détendre un peu. J'avais cherché Javadd, en vain. Il était probablement occupé avec un homme ou une femme et, comme si ce n'était pas assez, aucun de nos autres colocataires n'avait répondu lorsque je les avais appelé. Je me retrouvais donc seule, dans cette marre d'étrangers complètement bourrés, sans trop savoir quoi faire vu le léger dédain que j'éprouvais pour l'alcool. À vrai dire, je m'ennuyais tellement que je m'étais mise à ramasser les gobelets rouges et les bouteilles vides que je trouvais un peu partout dans la résidence. Ce ne fut qu'une fois les mains pleines de verres collants de vodka que je réalisai à quel point j'étais pathétique en ce moment. Je me débarrassai donc des contenants en vitesse, puis je sortis mon portable, prête à appeler quelqu'un pour venir à mon secours. Machinalement, je composai le numéro de Penny pour lui envoyer un message texte. Une réponse positive ne tarda pas à me parvenir. J'étais contente, mais en attendant, je ne savais toujours pas quoi faire. J'allai donc m'enfermer à l'étage avec Poppy. La pauvre semblait s'ennuyer autant que moi. Elle devait se demander pourquoi elle n'avait pas le droit d'aller voir tous ces gens qui avaient envahis sa maison. je restai donc avec elle pour la consoler un peu le temps que ma sauveuse arrive.

Penny Wise était en train d’errer sans but lorsqu’elle perçut la vibration de son téléphone portable. Un message venait de lui être envoyé, et elle se rendit compte que c’était Zoella qui était venu chercher son aide pour la sauver d’une soirée qu’elle avait elle-même organisée. Penny s’était mis à rire en lui demandant comment cela se faisait qu’elle n’y trouvait pas déjà, mais elle accepta tout de même. Elle avait éteint son ordinateur et s’était mise à se préparer afin d’avoir une tenue de circonstance. Une jolie petite robe rouge, une paire de collants, des escarpins, un gilet pour ne pas avoir froid en ces temps hivernal, une veste, un bonnet, et elle fut prête à partir. Elle avait rassemblé quelques affaires dans un sac, il était fort probable qu’elle y reste la nuit, se voyant mal rentrer chez elle au beau milieu de la nuit alors que les transports auraient probablement terminés leur service ainsi que les taxis. Et comme les Uber n’existaient plus à Londres et qu’elle ne possédait pas de vélo, elle n’aura pas le choix que d’attendre au petit matin, à moitié endormie, et terminer sa nuit dans sa propre chambre.

Elle avait décidé de se rendre jusqu’à la maison de Zoella en métro, il n’y avait pas trop de monde vu l’heure et elle sut se faire discrète malgré tout. Elle ne tarda pas à rejoindre le domicile de son amie une fois qu’elle sortie du côté de Hampstead. Elle n’eut pas besoin de sonner, la porte était ouverte lorsqu’elle s’empara de la poignée de porte. Avant même qu’elle ne fasse ses premiers pas, elle entendait la musique tambouriner et les gens faire la fête. Et lorsqu’elle ouvrit une bonne fois pour toute la porte, elle fut face à une mer de gens, tous en train de danser, discuter, fumer et boire. Personne ne remarqua son arrivée, ça n’était pas plus mal. Elle se glissa à travers les gens, et prit un verre au hasard à son passage qu’elle but cul sec. Il n’était pas à son intention, mais ils sauront se resservir, sans aucun doute !

- Excusez moi ! Dit-elle à plusieurs reprise jusqu’à ce qu’elle atteignit les escaliers, lieu de ‘rendez-vous’. Elle savait où se situait la chambre de Zoella pour y avoir déjà été, et elle entra non sans avoir toqué auparavant. Elle retrouva son amie sur son lit, en plein tête à tête avec son animal de compagnie.

- Saluuut ! Je ne dérange pas dans votre conversation j’espère ! Plaisanta-t-elle avant de s’avancer vers elle après avoir refermé la porte derrière elle. Elle présenta alors ses bras afin de la saluer comme deux véritables copines puis elle prit place sur son lit après s’être débarrassé de ses chaussures. Elle croisa alors ses jambes et se mit en position d’écoute.

- Eh bien, il y en a du boucan chez toi ! Alors, dis moi, qu’est ce qu’on fait maintenant ?

Séance maquillage ? Parler de garçons ? De leurs acteurs et actrices favorites ? Jouer à un jeu ? Ce n’étaient que de bonnes idées, et il ne faisait aucun doute qu’elles trouveront rapidement de quoi occuper le reste de la soirée. Assez ironique quand même!

Mais qu'est-ce qui m'avait pris de ne pas l'inviter avant? Normalement, elle était l'une des premières à apprendre que nous organisions un party, car elle venait toujours me tenir compagnie. Sauf cette fois. J'avais complètement oublié de la prévenir et maintenant, j'en payais le prix. J'étais coincée dans ma chambre et, même si j'adorais Poppy, je commençais à me sentir seule. Et les éclats de rire en provenance du rez-de-chaussé, presque couverts par la musique, ne m'aidaient en rien. J'avais besoin de me distraire un peu, mais pour ça, j'avais besoin d'une amie. J'avais besoin de Penny. Sauf qu'elle n'était pas là, à cause de mon idiotie. Ou plutôt, de mon manque de mémoire. J'entamai donc une grande discussion avec ma chienne. J'y mettais un peu trop d'enthousiasme, m'amusant à la faire parler, analysant la moindre de ses réactions afin de prolonger la conversation. J'étais entrain de lui raconter comment j'avais presque rencontré mon prince charmant aujourd'hui -un bel italien qui m'avait percuté en pleine rue- lorsqu'une personne cogna à ma porte. Croyant qu'il s'agissait de fêtards en quête d'un endroit pour copuler, j'étais prête à les envoyer promener. Je remarquai, juste à temps, qu'il ne s'agissait pas de jeunes adultes en chaleur, mais d'une adorable brunette au visage couvert d'un large sourire. Ma sauveuse était enfin arrivée! Elle s'excusa, puis je me levai pour aller l'accueillir. Après une brève étreinte, je retrouvais ma place initiale, assise en tailleur sur le lit. Poppy revint se coucher sur mes genoux. « Peu importe, n'importe quoi sera mieux que ce que j'avais déjà prévu! Sans vouloir te vexer. » Terminai-je en jetant un regard navré vers ma chienne que je venais accidentellement d'insulter. « Bon... Après, j'ai rien de nouveau à te dire. Tu connais tous les potins du moment. À moins qu'il y ait du nouveau de ton côté? » Demandai-je, curieuse de savoir si elle avait maintenant un prétendant. Je profitai aussi de cette courte pause pour réfléchir à une distraction. Je n'avais pas envie d'être relookée, ni de simplement parler toute la soirée. En fait, aussi étrange que ça puisse paraître, j'avais envie de m'éclater... J'avais envie de faire des folies, même si je travaillais le lendemain. « Action ou vérité?! » M'exclâmai-je, sans trop réfléchir. L'idée m'était passée par la tête subitement et je l'avais dit tout de suite, avant de me dégonfler. C'était idiot et immature, mais pourquoi pas? J'espérais juste que Penny embarquerait dans ma folie, plutôt qu'elle me convainque qu'il s'agissait d'une mauvaise idée. Qu'elle me prévienne que j'allais le regretter le lendemain.

Là, dans la chambre de son amie, Penny ressentit déjà beaucoup plus de calme. C’était assez ironique, puisque c’était Zoella qui avait organisé cette fête et que c’était elle qui se retrouvait cloîtrée dans sa chambre en attendant que le temps passe et que les invités ne partent. Elle l’avait donc rejointe sur son lit, et n’avait pas manqué de saluer son chien au passage, en lui donnant une caresse amicale. Ca n’était pas la première fois qu’elle voyait cette petite chienne, et elle était adorable. Penny avait un truc avec les animaux, et c’était ce qui l’avait conduite à faire le métier qu’elle exerçait actuellement, en dehors de la chanson, évidement.

- Peu importe, n'importe quoi sera mieux que ce que j'avais déjà prévu! Sans vouloir te vexer, répondit Zoella.
Penny haussa les épaules. Se vexer ? Oh non, il lui fallait plus que cela !
- Me vexer ? Pourquoi faire ? Voyons… je t’aurais bien proposé un petit karaoké ou quelque chose dans le genre mais… je crois que ça va pas être trop possible, heh ?
- Bon... Après, j'ai rien de nouveau à te dire. Tu connais tous les potins du moment. À moins qu'il y ait du nouveau de ton côté?
Penny soupira.
- Oh moi tu sais… pas vraiment. J’ai toujours pas de mec, je me suis disputée avec personne et… mouais, j’ai pas la vie si intéressante que cela ! On verra dans les prochains mois, peut-être que ça sera plus croustillant !

Mais lorsqu’elle avait quelque chose à dire, Penny était incapable de retenir sa langue. Alors forcément, le jour où elle aurait du neuf dans sa vie, Zoella pouvait être certaine qu’elle en serait rapidement informée.
Elles ne savaient toujours pas quoi faire, et penny en était amusée. Elle commença à se demander pourquoi Zoella l’avait convoquée jusqu’à ce qu’elle entende :

- Action ou vérité?!

Penny lui adressa tout d’abord un regard surpris, avant que ses lèvres ne commencèrent à tracer un large sourire. Ce jeu pour enfant était intemporel, et même si cela faisait longtemps qu’elle n’y avait pas joué, elle ne pouvait pas refuser une partie. Elle réfléchit alors rapidement et décida de prendre le choix qu’elle préférait en général :

- Action ! Dit-elle en secouant les sourcils afin d’exprimer son petit côté joueur qui ressortait. Elle n’avait généralement aucune limite sur les défis qu’on lui imposait, du moment que ça restait moral et dans ses principes. Mais c’était une bonne idée de la part de Zoella et ça avait au moins le mérite d’être original. Elle se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir lui trouver à faire faire, enfermées toutes les deux dans cette chambre. Mais elle savait que son amie avait la tête pleine d’idée. Penny plissa ses deux jambes et posa son menton contre ses genoux en attendant son gage, les yeux brillant par l’excitation. Elle avait soudainement l’impression d’être la gamine qu’elle était lorsqu’elle avait douze ans même s’il était probable que les questions et les actions ne soient plus les même qu’à cette époque là.