"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici [Flashback - Birkbeck College] Dancing through life ♐ Brahms 2979874845 [Flashback - Birkbeck College] Dancing through life ♐ Brahms 1973890357
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[Flashback - Birkbeck College] Dancing through life ♐ Brahms

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Sharona K. García-Brown
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() message posté Lun 14 Aoû 2017 - 0:37 par Sharona K. García-Brown
Juin 2017

Quand j'ai vu l'intitulé de l'intervention externe qu'on devait avoir cette semaine, j'ai juste été transportée. La danse, ça a toujours été toute ma vie, et même si je ne plus vraiment la pratiquer, ça reste... ça reste la danse, rien ne pourra remplacer ni égaler ça. Et quand j'ai vu le nom de l'intervenant, je suis restée bloquée plusieurs minutes sur l'annonce.

- Sérieux Jay, confirme-moi, c'est qui l'intervenant de cette semaine ?

Il m'a regardée comme si j'étais une extraterrestre.
Jay, c'est le pote de l'université. Le mec avec qui je cause de pas grand chose à part des cours, mais... Voilà. Il me raconte sa life, on s'échange des infos quand on en a besoin, bosse en binôme quand c'est nécessaire et... Voilà. Et c'est très bien comme ça. En tout cas, moi ça me va comme ça, et ça a pas l'air de lui déplaire non plus. Même si parfois, je sens bien qu'on est à des années-lumière l'un de l'autre.
Jay, c'est le mec qui vise surtout l'écriture scénaristique, là où moi je me dirige largement plus vers la mise en scène. On se complète pas mal, pour le coup, même s'il a parfois un côté un peu trop nonchalant qui m'agace. Ca reste un mec adorable, qu'est toujours prêt à me filer un coup de main ou à me couvrir si vraiment je peux pas venir à un cours, et je suis franchement bien contente de l'avoir dans ma promo.

Mais là, quand il me regarde comme ça, j'ai envie de le secouer comme un prunier. Je sais que je suis pas comme ça d'habitude, me regarde pas comme si tu me reconnaissais pas, t'as juste aucune idée de ce que ça représente, là, pour moi, que CE danseur étoile vienne nous faire un cours. En même temps, il risquait pas de savoir, je lui en ai jamais parlé. Et résultat, de ce moment-là jusqu'au cours en question, j'ai été excitée comme une puce et super impatiente - déjà que la patience n'est pas ma qualité première - si bien que parfois, je crois bien que je l'ai saoulé à lui demander ce qu'il pensait que ça allait donner. La place du ballet au théâtre, ça lui passe au-dessus, forcément...

*

Le jour J, ça a été pire encore et je suis arrivée en avance dans la salle de classe désignée. Je me suis installée sur le côté, contre un des murs de la salle, Jay m'a rejointe peu après, en me demandant si ça y était, maintenant qu'on était là j'étais calmée.

- Même pas en rêve...

Il a eu l'air dépité, mais n'a rien ajouté. Et quand le cours a commencé, quand il est entré, c'est rien de dire que j'ai direct été captivée. Je crois bien que j'ai jamais participé autant à un cours de l'année, et pourtant, si on en croit les professeurs, je suis une élève attentive et appliquée. Mais là, c'est un tout autre niveau, et si je sais pas comment mes interventions, mes questions que je tâche de rendre pertinentes, sont perçues par le prof du jour, je suis bien loin de m'empêcher de les poser, et mon enthousiasme, autant que ma connaissance de la scène et de la danse sont sans le moindre doute évidents.

A la fin du cours, je suis restée en retrait, laissant les gens partir, quelques personnes poser une ou deux question et s'éclipser, et quand Jay m'a lancé un regard interrogateur, j'ai secoué la tête. Il a levé les yeux au ciel, mais je crois bien qu'il avait déjà compris que je sortirais pas tout de suite de la salle. J'ai attendu qu'il n'y ait plus personne pour m'approcher du bureau, un peu timidement, j'avoue. A mon niveau, c'est un peu comme si... un fan d'Harry Potter rencontrait Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint ou J.K. Rowling, je crois.

- M. De Bury ?

Une fan face à son idole, je suis sûre que c'est à ça que je ressemble à cet instant. Le genre de groupie que j'ai toujours détesté. En moins hystérique, peut-être - et heureusement. Je suppose qu'il a pas enregistré mon nom pendant le cours, cependant ; même si j'ai beaucoup ouvert ma gueule, j'étais pas la seule, et on était surtout nombreux.

- Je m'appelle Sharona García-Brown... Je voulais...

Je voulais quoi au juste ? Pourquoi je suis là, face à lui, en fait ? Je vais pas lui demander un autographe - même si ça me dérangerait pas d'en avoir un, bien loin de là - et il a sans doute pas grand chose à faire avec une petite étudiante lambda...

- Je voulais juste que vous sachiez que j'ai été ravie de votre intervention ici... Je savais que vous aviez arrêté la scène, je savais pas que vous étiez devenu prof...

Et si évidemment, je suis triste de le savoir loin des planches parce que c'était clairement sa place - et que je sais à quel point ça peut être frustrant - je suis super contente qu'il soit là aujourd'hui, j'aurais jamais eu l'occasion de lui adresser la parole, sinon, sans doute...
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() message posté Dim 3 Sep 2017 - 17:52 par Invité
And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Ce matin là il s'était demandé ce qui s'était passé dans sa tête pour accepter d'être intervenant, il était professeur à la royal ballet school mais ses élèves, plus jeunes, n'avaient tout simplement rien à voir avec des étudiants. Bizarrement tout cela le stressait au même titre que ça l'énervait parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il allait pouvoir leur raconter, parce qu'il savait si l'un d'eux évoquait sa chute il ne pourrait contenir sa colère ; de ça il en avait fait part à leur professeur et il espérait qu'il avait mit ses élèves au courant de ce sujet « fâcheux ». Quitter la scène était quelque chose de particulièrement douloureux pour un danseur ou un comédien, la quitter pour cause de blessure était terrible mais il fallait s'y résigner, lui avait quitté la scène parce que son égo surdimensionné l'empêchait d'y remonter, parce qu'il ne supportait plus le regard des gens qui n'attendaient qu'une seule et unique chose : qu'il se prouve à lui-même que sa chute n'était qu'une parmi d'autres, qu'elle n'était que le début d'une longue série. Comme à son habitude il s'était vêtu élégamment d'un costume avec une cravate, faisant ressortir à nouveau ses origines bourgeoises plutôt que sa carrière de danseur étoilé. Il était entré dans la salle de cours, la tête haute, ce désagréable air hautain luisant sur son visage, l'homme charismatique et sûr de lui, celui que rien ni personne ne pouvait ébranler, il cachait sa souffrance derrière un manque flagrant d'expression, derrière sa sévérité. Et il avait parlé. parlé. parlé. Sans trop savoir si ce qu'il disait intéressait les élèves. En en repérant deux ou trois particulièrement attentifs, qui posaient de nombreuses questions. Sûrement les meilleurs de leur promotion, qu'il s'était dit. Mais au fond que pouvait-il leur apprendre par la parole ? La danse elle se vivait sur scène, à travers des répétitions, pas par des mots et une rapide biographie dite par un homme dont la fierté en avait prit un coup trois années auparavant. Et le cours s'était finalement terminé, les élèves s'étaient évaporés dans les couloirs. Peut-être pas tous. « M. De Bury ? » il se retourna vers la jeune femme qui venait de l'interpeller mais resta silencieux, attendant qu'elle reprenne la parole, Brahms était du genre à ne jamais parler pour ne rien dire et il trouvait idiot de répondre « oui » à cette question alors que de toute évidence elle connaissait son identité puisqu'elle venait d'assister au cours et que, de toute manière, elle semblait tellement déterminée à lui parler que même avec un « non » elle aurait été capable de continuer quand même. « Je m'appelle Sharona García-Brown... Je voulais... » il gardait le silence, contemplant les traits du visage de la jeune femme comme si il essayait de déterminer ce qu'elle valait sur scène « Je voulais juste que vous sachiez que j'ai été ravie de votre intervention ici... Je savais que vous aviez arrêté la scène, je savais pas que vous étiez devenu prof... » elle le connaissait donc d'avant, d'il y a environ trois années, elle connaissait le danseur étoile de paris, celui qui rameutait la foule à l'opéra de paris, l'expert ballets dont la difficulté en rebutait plus d'un. Un léger rire nerveux s'échappa de sa gorge. « A la royal ballet school. » il croisa ses bras sur sa poitrine « je suis surpris que tu me connaisses pour mes talents de danseur, ces dernières années on me connaît plutôt pour être un professeur intransigeant et très sévère. »
✻✻✻
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() message posté Dim 3 Sep 2017 - 22:49 par Sharona K. García-Brown
Je sais pas quel est son ressenti, et à vrai dire, je sais pas où il en est de tout ça. Quand j'ai dû arrêter de danser, j'ai un peu délaissé la presse spécialisée sur le sujet, alors que je collectionnais les abonnements et articles concernés auparavant. Et quand j'ai claqué la porte de la grande maison familiale à Houston, il y a trois ans, j'ai complètement laissé ça de côté. Alors évidemment, quand les gros titres parlent d'un danseur étoile, mon attention est attirée, mais je ne cherche plus tellement l'information de moi-même, et pour cause : ça me rappelle trop vivement que ce monde ne m'appartiendra plus jamais. Mais de voir ce danseur-là, vêtu comme un aristocrate intervenir ici, ça réveille tellement de choses... Tellement de souvenirs, bons ou douloureux, d'une part. Et cette flamme passionnée, d'autre part, celle que je croyais éteinte, étouffée par la blessure, mais qui n'avait manifestement fait que se terrer dans l'ombre, attendant la moindre étincelle pour revenir briller, plus fort encore.

Et elle était là, aujourd'hui, cette étincelle : dans la silhouette droite et digne qui nous faisait face, dans les propos professionnels qu'il nous tenait, malgré le masque froid qu'il arborait. Ce n'est pourtant pas cette sévérité et cet air hautain sur son visage qui m'impressionnent, ce qui transparaît dans mon ton de voix comme je m'adresse à lui à la fin du cours, mais bel et bien sa carrière passée et son palmarès. Je sais bien que dans la classe, la plupart de mes camarades ne réalise pas qui il est, et sans doute que pour beaucoup, même le savoir ne changerait rien parce que ça ne les intéresse sans doute pas, ou peu. Mais pour moi, être face à un des danseurs que j'ai juste adulé pendant des années, c'est indescriptible.

Et son rire me glace le sang : j'ai l'impression désagréable d'être une de ces gamines attardées qui font le pied de grue à la sortie des concerts ou des hôtels où séjournent leurs idoles. Comme un enfant pris en faute, je sens mes doigts qui se nouent, crispés les uns sur les autres. Pourquoi je suis venue lui parler, au fait ?

« A la Royal Ballet School. Je suis surpris que tu me connaisses pour mes talents de danseur, ces dernières années on me connaît plutôt pour être un professeur intransigeant et très sévère.
- Oh... mais cette partie-là, je risque pas de la connaître, j'ai pas la chance d'être à la Royal Ballet School... Puis en danse classique, on arrive à rien sans être intransigeant. »

Et je l'aurais jamais, cette chance - et le fait que je considère que ça en soit une est sans doute remarquable -, d'une part parce que mon dossier n'y sera jamais accepté, parce que je n'aurais jamais les moyens de me le permettre, d'autre part, et puis de toutes les manières... Pour ça, il faudrait que je puisse encore danser. Un soupir m'échappe. C'était le seul cadre où je me montrais pas complètement réfractaire à l'autorité, le seul endroit où je pouvais m'astreindre à une discipline de fer sans rechigner.

« En revanche... Ca va vous sembler ridicule, mais il y a quelques années, je rêvais qu'un jour, je serais sur la scène de l'opéra Garnier avec vous... »

Je hausse les épaules. C'était un rêve d'ado, de petite fille, presque, c'était dans une autre vie. J'ai un peu honte de l'admettre, mais je suis déjà ridicule, donc, à venir l'enquiquiner à la fin de son intervention, je suppose que je suis plus à ça près. Et puis je crois que la petite fille que j'étais a pas du tout envie de laisser partir une de ces idoles, comme ça, sans rien dire de plus.

« C'était un joli rêve... Dans une autre vie... »

Quand j'étais encore une petite américaine qui passait le plus clair de son temps sur des pointes et des planches. Mais je suis plus cette petite fille depuis longtemps. J'ai beau n'avoir que vingt-trois ans, il y a une partie de moi qu'est déjà usée par les blessures de la vie, résignée et... blasée. Si je suis ici aujourd'hui, c'est qu'elle n'a pas encore complètement dévoré toute passion, tout enthousiasme, mais... chaque rappel de ce que j'ai perdu, chaque nouvelle blessure lui donne plus d'ampleur, et quelque part, je crains le jour où il ne restera que cette lassitude et cette mélancolie.

« Enfin vous avez dû en avoir plein d'autres des gamines qui vous ont dit ce genre de choses... »

Parce que c'est bien ce que je suis, là, face à lui, n'est-ce pas ? Et il a certainement mieux à faire que d'écouter les propos décousues d'une ancienne danseuse qui aura jamais été pro et redansera sans doute plus jamais.

« Je... hum... vous avez sans doute autre chose à faire cela dit, je veux pas vous déranger non plus... Je voulais juste vous remercier d'être intervenu aujourd'hui. Je sais pas pour mes camarades, mais pour ce qui me concerne, si je devais retenir qu'une chose de cette année, ça serait clairement les deux heures qui viennent de passer... »

Ca lui fait sans doute une belle jambe, mais pour moi, ça restera un moment inoubliable, clairement. A défaut de pouvoir danser avec quelqu'un comme lui un jour, j'aurai au moins eu la chance d'avoir assisté à un de ses cours, et ça, ça n'a pas de prix. Et là, je me dis qu'il faudrait sans doute que je m'en aille, que je le laisse tranquille mais... mais je reste plantée comme une cruche parce que passer la porte de la salle, c'est mettre fin à un truc dont j'aurais pas osé rêvé, enfin plus depuis des années maintenant, et j'en ai pas du tout envie.
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() message posté Mer 20 Sep 2017 - 14:05 par Invité
And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Brahms se hissa sur le bureau sans pour autant cesser d'écouter la jeune femme qui se tenait devant lui, c'était un concept assez bizarre de voir une sorte de « fan » ; il s'était toujours douté que sa carrière avait fait le tour du monde et que, sans doute, des personnes aimeraient lui ressembler mais jamais il ne s'était posé la question de savoir si il avait des « fans » parce que pour lui ce genre de choses étaient réservées à des célébrités telles que brad pitt, leonardo dicaprio ou encore justin bieber. Mais certainement pas à Brahms De Bury, le danseur déchu. Mais au fond ce genre de mots lui faisaient plaisir, lui ravivaient le coeur et lui arrachaient quelques sourires sur des lèvres pincées depuis bien longtemps. « Oh... mais cette partie-là, je risque pas de la connaître, j'ai pas la chance d'être à la Royal Ballet School... Puis en danse classique, on arrive à rien sans être intransigeant. » il inclina légèrement la tête sur le côté, elle avait l'air d'être une élève sérieuse qui faisait une tâche sans rechigner, c'étaient des personnes comme elles qu'il aurait aimé avoir dans son cours de danse classique, des personnes passionnées et prêtes à tout pour réussir. Non pas qu'il insinuait que ses actuels élèves étaient dépourvus de talent mais la plupart du temps ils étaient là grâce au compte bancaire de papa et maman plutôt que pour un quelconque talent. « En revanche... Ca va vous sembler ridicule, mais il y a quelques années, je rêvais qu'un jour, je serais sur la scène de l'opéra Garnier avec vous... C'était un joli rêve... Dans une autre vie... » bizarrement ça lui donnait un sacré coup de vieux alors qu'il était encore jeune, mais d'un côté ça l'intéressait : pourquoi cette jeune femme qui avait tant rêvé de se retrouver à ses côtés avait finalement renoncé à son rêve ? Il existait de nombreuses raisons pour abandonner un objectif, par exemple lui refusait de remonter sur scène depuis sa chute parce que la peur du regard des autres lui paralysait les membres. « Alors pourquoi je ne t'ai jamais eu comme partenaire à l'Opéra Garnier ? » le reste de ses paroles ne l'intéressait pas Brahms, pas qu'il se fichait complètement de la voir si heureuse de l'avoir eu comme intervenant et même qu'il en était particulièrement touché mais pour le moment il était concentré sur sa question et attendait patiemment une réponse.

✻✻✻
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() message posté Ven 29 Sep 2017 - 6:07 par Sharona K. García-Brown
Mes mots trouvent-ils écho chez lui ? J'en doute, mais après tout, je ne suis qu'une gamine parmi les autres auxquelles il a dû donner un cours, plus ou moins volontairement. J'ignore s'il est ravi d'avoir été là aujourd'hui, j'ignore ce qu'il pense de son nouveau statut professionnel, je sais seulement qu'il est là, face à moi, et que pour moi, c'est quelque chose d'exceptionnel. Je me doute en revanche que le rêve éveillé que ça représente pour moi lui passe au-dessus, et je me sens un peu ridicule, là, face à lui, mais je partirais pour rien au monde... Enfin tant que ça ne devient pas dérangeant pour lui.

Il hoche la tête à certains de mes propos, mais j'entends ma voix dix fois plus que la sienne, et je m'engueule intérieurement d'être si bavarde. Je dois l'ennuyer, avec mes propos dignes d'une midinette pathétique, et peut-être qu'il vaudrait mieux que je m'éclipse, que je lui fiche la paix. Je suis toujours là, pourtant, j'ai pas bougé, j'y arrive pas, en réalité, et je sais pas si j'en ai tellement envie. Et quand il reprend la parole, revenant quelques minutes plutôt dans la conversation - dans mon monologue, plutôt - je souris faiblement, lâche un soupir.

- Alors pourquoi je ne t'ai jamais eue comme partenaire à l'Opéra Garnier ?
- Parce que j'ai jamais mis les pieds à Paris, déjà...

Mais ça n'est pas la vraie raison, et sans doute que le ton dérisoire employé en atteste. Ca reste la vérité, j'ai jamais été là-bas, même si je rêverais de visiter ce monument, de m'asseoir dans un de ses fauteuils pour y admirer de grands danseurs comme lui évoluer sur les planches. J'aurais adoré être à leur place, davantage encore, même, mais je sais que ce rêve-là n'est plus accessible. Je me suis fait une raison, en quelque sorte, depuis le temps...

- Et puis...

Une part de moi a envie de me faire taire, que je ne l'importune pas avec mes déboires qui ne changeront pas sa vie après tout, et l'autre ressent le besoin de partager ça, avec quelqu'un qui peut, peut-être, comprendre tout ce que ça représente. Etrangement, parce que d'ordinaire cette voix-là reste faible en arrière-plan de mon esprit, aujourd'hui, c'est elle qui se fait entendre.

- ...parce qu'il y a longtemps que je peux plus danser à un tel niveau.

Je pince les lèvres, hausse les épaules comme si ça n'avait pas d'importance, mais je crois que ce geste qui se veut nonchalant ne trompe personne. Ca n'est pas anodin, ça n'est pas rien. J'y suis résignée, parce que je n'ai pas le choix, mais ça n'est pas quelque chose qui n'a pas d'importance, bien au contraire. Cet accident, c'est ce qui a déterminé la majeure partie de ma vie ensuite, et j'en suis là, aujourd'hui, à cause de lui. Et si j'avais le pouvoir de revenir en arrière pour me forcer à arrêter, pour être soignée à temps, je crois que quel que soit le prix à payer, je n'hésiterais pas une seconde. Dans quelques semaines, je ne dirai peut-être plus tout à fait la même chose, mais pour l'heure, la question ne se pose même pas.

- Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir chausser mes pointes à nouveau... Mais ma cheville supporte plus vraiment le traitement...

Et j'ai aucun espoir à ce niveau-là et la façon dont je prononce ces mots est sans doute assez éloquente.
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() message posté Sam 28 Oct 2017 - 13:43 par Invité
And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Du bout des doigts il caressait le bois du bureau tout en restant parfaitement attentif aux paroles de son interlocutrice ; habituellement il n'était pas le genre d'hommes à s'attarder sur des discussions, il avait même tendance à fuir les journalistes comme la peste depuis qu'ils s'étaient emparés de l'affaire pour le tourner en ridicule mais cette jeune femme n'était pas journaliste et elle partageait sa passion, il pouvait voir les étoiles briller dans ses yeux. Il ne savait pas vraiment pourquoi il s'attardait plus pour elle que pour un autre élève, peut-être parce qu'il se doutait qu'elle avait une histoire proche de la sienne, un amour commun pour la danse classique, peut-être parce qu'elle faisait partie des personnes qui méritaient son intérêt. Il se mordilla l'intérieur de la joue, plongeant son regard dans celui de son interlocutrice. « Parce que j'ai jamais mis les pieds à Paris, déjà... » fait embêtant pour percer à l'opéra garnier en effet, il avait lui-même fait le choix de décoller pour la capitale française alors qu'il venait tout juste d'atteindre sa majorité ; sans doute aurait-il plus réfléchi si il n'avait pas bénéficié de l'argent de ses parents, sa décision s'était presque prise sur un coup de tête alors qu'il avait voulu toucher la gloire et la célébrité dans son domaine. Parfois il regrettait ce choix. Parfois il se disait, souvent la nuit lorsqu'il ne trouvait pas le sommeil, que sans ça il n'aurait jamais chuté sur le lac des cygnes, il serait en meilleurs termes avec sa sœur cadette. Mais il ne pouvait pas revenir en arrière. Pas respect pour son interlocutrice il était resté silencieux, attendant la fin de son récit. « parce qu'il y a longtemps que je peux plus danser à un tel niveau. » il inclina la tête sur le côté, sentant soudainement une douleur au creux de son ventre, une plaie non pansée qui se réouvre. Elle n'avait pas besoin d'aller plus loin, de continuer de parler, il savait déjà ce qu'elle allait dire, comme si il pouvait lire dans ses pensées ; peu de choses empêchaient un danseur classique de danser, peu de choses mettaient fin à une carrière mais l'une était particulièrement douloureuse : la santé. Il suffisait d'une chute, une vilaine chute, pour être privée à tout jamais de la danse classique. « Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir chausser mes pointes à nouveau... Mais ma cheville supporte plus vraiment le traitement... » il avait envie de la rassurer, de lui dire que tout allait s'arranger parce qu'il comprenait sa douleur mais il se demandait bien, à l'instant présent, comme elle pouvait lui parler sans lui hurler dessus alors que lui pouvait continuer, que lui ne s'était pas blessé mais que son égo l'empêchait de reprendre une carrière professionnelle dans le milieu. Mais non, au lieu de lui hurler dessus et de déverser sa frustration elle se contentait de conter son histoire. « Tu es tombée ? » il s'empara d'un bout de papier sur lequel il inscrivit plusieurs chiffres les uns à la suite de l'autre avant de tendre le papier à la jeune femme « j'emmène mes élèves à l'opéra garnier dans deux mois, j'ai besoin d'accompagnateurs. Voilà mon numéro, si ça t'intéresse de te joindre à nous. »

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() message posté Lun 30 Oct 2017 - 7:15 par Sharona K. García-Brown
Est-ce que j'aurais un jour pu imaginer me trouver là, face à lui, à ne serait-ce que discuter ainsi ? Pas depuis la chute, non. Avant oui, avant je rêvais que je danserais avec lui, un jour, mais depuis que ce rêve-là est hors de portée, l'idée même d'un jour pouvoir lui dire bonjour était devenue complètement farfelue, irréalisable. Alors quand j'ai vu son nom sur la liste des intervenants, je suis restée une seconde sans voix avant de laisser place à une excitation sans limite. J'ai bu ses paroles, participé comme à peu près jamais à ce cours, et là j'en reviens juste absolument pas d'être réellement en train de discuter avec lui. Même si, forcément, évoquer la danse, ça rappelle des souvenirs douloureux et ça me fait un drôle de pincement au coeur.

J'ai jamais mis les pieds à Paris. Peut-être que si je m'étais pas blessée, peut-être que si j'avais gagné ce concours, prouvant à mes parents que c'était pas juste une activité extra-scolaire qui faisait bien en société, mais une réelle vocation, ils auraient consenti à investir là-dedans. Peut-être que j'aurais pu décoller pour la capitale française, moi aussi, et tenter de percer à Garnier. C'est ce dont je rêvais, plus jeune, le soir avant de me coucher. Mais il y a longtemps que les illusions ont fait place à la triste réalité : ça n'arrivera jamais. Je peux plus danser, et sans les vivres de mes vieux, j'ai plus les moyens non plus.

Est-ce que je me rends compte que mes mots ont un réel impact sur lui quand j'évoque la chute ? J'en sais trop rien. Quelque part, instinctivement, je peux pas imaginer que ça ne soit pas le cas : il est danseur, lui aussi, ça ne peut pas le laisser complètement indifférent, ne serait-ce que parce que c'est quelque chose qui ferait pâlir tout passionné. Et puis parce que lui aussi, il est tombé. Alors certes, de ce qu'on en dit, lui peut danser à nouveau, moi pas. Mais je suis pas dans sa tête, dans sa vie, et j'ai pas la prétention de savoir ce qu'il ressent. N'empêche que si je lui hurle pas dessus pour ça, j'ai du mal à comprendre, même avec le plus gros ego du monde, mais... ça me regarde pas après tout.

« Tu es tombée ? »

Je hoche tristement la tête, baisse le regard en le voyant griffonner je sais pas quoi.

« Je suis tombée lors d'un concours, je me suis entêtée, j'ai continué à danser... et quand j'ai enfin vu un médecin, le mal était fait. Ca a été ma dernière médaille... »

Il m'a tendu ce qu'il était en train d'écrire, et j'ai pris le morceau de papier machinalement, sans comprendre. Mais je reste interdite quand il reprend la parole, fixe les chiffres sans réellement les lire.

« J'emmène mes élèves à l'opéra Garnier dans deux mois, j'ai besoin d'accompagnateurs. Voilà mon numéro, si ça t'intéresse de te joindre à nous.
- Sérieusement ? »

J'ai relevé la tête vers lui quand mon cerveau s'est décidé à imprimer ce que ça signifiait. Il me propose de venir à l'opéra Garnier. Lui. Brahms De Bury. M'emmène, moi, au grand opéra de Paris. J'en reviens juste pas, mais je risque pas de laisser passer une telle occasion !

« Bien sûr que ça m'intéresse ! »

Comme si je pouvais seulement tenter de dire le contraire ! J'ai regardé les chiffres à nouveau, sorti mon téléphone dans lequel j'enregistre le numéro - et j'ai du mal à croire que je suis vraiment en train de faire ça - avant de lui envoyer un sms, histoire qu'il ait, lui aussi, mon numéro de portable.

Et là je reste comme une con, à plus savoir quoi dire ou faire.

« Je sais pas trop ce que j'ai fait pour mériter ça... »

A mon sens, à peu près rien, et c'est d'autant plus aberrant...

« ...mais je risque pas de laisser passer une telle occasion, vous pensez bien.
Et maintenant vous avez mon numéro aussi et...
»

Un petit mouvement de la main qui tient mon téléphone, et j'ai l'air un peu cruche, mais il y a tellement d'étoiles dans mes yeux, il y a tellement longtemps que j'ai pas ressenti ça que je m'en contrefous.

« ...et je crois que je vais y aller avant que vous changiez d'avis parce que je vous aurais trop saoûlé. »

J'hésite une seconde, mais finis par me décider à tourner les talons, prête à gagner la porte où je m'arrête pourtant pour le regarder encore un instant, un "merci" énorme écrit en toutes lettres dans mes prunelles sombres. Un peu pour graver ce moment dans ma mémoire aussi, mais je vois pas trop bien comment je pourrais oublier ça. Et je lui fous la paix, en espérant très fort qu'il ne revienne pas sur sa décision d'ici là. Ce qui serait terriblement cruel, à vrai dire, mais c'est pas vraiment comme si j'étais très habituée à ce que la vie me fasse des fleurs, bien au contraire alors...

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