(✰) message posté Dim 22 Juin 2014 - 23:01 par Invité
La semaine dernière j’ai acheté une paire de chaussure sur Oxford street et en rentrant chez moi j’ai eu la belle surprise de me rendre compte qu’ils avaient mis deux pieds droit dans la boite. Je m’en suis rendu compte seulement lorsque j’ai eu besoin de mettre ces chaussures pour la première fois. Ca fait donc quelques semaines que j’ai ces chaussure. Heureusement qu’ils laissent 365 jours pour retourner les chaussures du moment qu’elles n’ont pas été portées. J’ai laissé trainer encore quelques jours jusqu’au moment où je me suis pris par la main et je me suis finalement décidé à retourner au centre ville pour les changer. C’est pas que j’aime pas le centre ville, j’adore faire du shopping, mais il y a juste un peu trop de monde à mon goût. Généralement je me débrouille pour aller en ville en semaine où il y a légèrement moins de monde que le week end, mais là je n’ai pas d’autre créneau de libre pour les changer. On est donc samedi, et en plein milieu d’après midi. En d’autres mots, le pire moment pour aller sur Oxford Street. Avec mon sac, contenant la boite à chaussure, je vais jusqu’à la station de métro la plus proche de chez moi, qui est Hammersmith. J’ai la belle surprise de voir que la Piccadilly line est fermé. J’oublie toujours les travaux le week end. Je me retrouve à prendre l’autre ligne disponible à ma station, et je dois faire un changement à Wood Lane pour marcher jusqu’à White City et prendre la central line. Je pourrais prendre un bus mais je n’ai pas envie de perdre encore plus de temps. Les bus dans le centre ville c’est presque du sur place qu’ils font. On va plus vite à pied.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve sur la plate-forme à White City. Beaucoup de monde. Comme souvent sur la central line. Je soupire un peu. Je n’aime pas quand les transports sont bondés. Je regarde le panneau d’affichage qui dit que le prochain train sera là dans 5 minutes. En d’autres mots, une éternité. Surtout que la plate-forme continue de se remplir de gens. Je soupire un peu et je ferme les yeux un instant. Je me demande si je change pas de trajet au lieu de rester ici collé aux gens. Je regarde autour de moi et je remarque une jeune fille à ma droite, j’hausse les sourcils.
« Hey ! »
Je n’ai pas vraiment réfléchit avant de prendre la parole. Je me souviens juste que je l’ai raccompagné l’autre soir après une situation qui a quelques peu dégénéré au Portobello Bar.
« Hmmm… Billy c’est ça ? »
J’ai un vague souvenir que son prénom était aussi celui d’un garçon, mais je ne suis pas sûr d’avoir mis le doigt sur le bon. Je parle mais il se pourrait bien qu’elle ne se souvienne pas du tout de moi. Je ne pense pas qu’elle était sous l’effet de drogue l’autre soir, mais cette théorie n’est pas à réfuter complètement.
« Damian, je t’ai raccompagné chez toi l’autre soir. La semaine dernière. »
Je préfère préciser avant qu’elle ne me prenne pour un type chiant qui essaie de la draguer. Parfois j’ai juste envie de m’écrire sur le front que je suis gay, afin de pouvoir avoir une conversation normale avec une femme sans qu’elle ne pense que je suis en train de la draguer.
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(✰) message posté Mer 25 Juin 2014 - 19:08 par Invité
Je n'ai pas que des idées brillantes. Il m'arrive de marcher en chaussettes dans la salle de bain après m'être douchée (et Dieu seul sait ô combien j'ai horreur d'avoir les chaussettes mouillées). Il m'arrive aussi de poser mon lisseur (allumé bien évidemment) sur ma boîte à bijoux (en plastique). De jeter ma petite cuillère à la poubelle au lieu du pot de yaourt, de critiquer à voix haute les gens autour de moi, de faire des paris bidons sur des courses de Formule 1 que je ne regarde même pas. Et puis il m'arrive aussi d'aller faire du shopping le samedi après-midi. Comme aujourd'hui. Mais j'ai eu l'envie soudaine de m'acheter une robe. Et comme cette envie est relativement rare, il m'a fallu saisir l'occasion sans perdre la moindre seconde. Je me suis donc retrouvée au milieu d'un centre commercial bondé de gens, et bien sûr, j'ai fini par perdre patience. Mais il était hors de question que je reparte sans cette foutue robe. Alors j'ai fait tous les magasins susceptibles de vendre un truc qui me plairait et une fois arrivée au dernier de ma (courte) liste, il m'a fallu arracher des mains d'une blonde écervelée l'ultime exemplaire d'une robe somptueuse. Je me suis fait insulter, et tout le magasin m'a regardé de travers, mais j'en avais strictement rien à foutre. Cette robe était à moi, le destin nous avait liées à jamais, et il était hors de question que je laisse quoi que ce soit nous séparer l'une de l'autre. Je l'ai donc achetée, bien sûr. Puis je me suis barrée de ce centre commercial, fatiguée par ces deux heures de chasse à la robe. Je me suis donc retrouvée dans les transports en commun, puis à une station de métro, avant de finalement réaliser qu'il me manquait une paire de chaussures pour aller avec ma destinée. "Je suis trop conne putain !", que j'ai fini par lâcher avant de traverser la station pour retourner sur mes pas. Voilà donc comment je me retrouve là, au milieu d'une foule attendant impatiemment le même métro que moi. J'essaie de relativiser et même de sourire, mais je crois que j'ai plutôt l'air à deux doigts d'exploser. C'est une voix d'homme qui me sort de pensées. "Hey !" Je sursaute, et me retourne finalement. "Hmmm… Billy c’est ça ?" À cinq lettres près c'est ça oui, que j'ai envie de lui répondre nonchalamment. Mais je n'en fais rien. Il faut que j'essaie d'être cool, détendue, sociable. Surtout que ce mec a l'air plutôt sympa, je finirais par culpabiliser de lâcher ma colère sur lui. "Damian, je t’ai raccompagné chez toi l’autre soir. La semaine dernière." Ah oui, c'est exact. Je me disais bien que je l'avais déjà vu. Son visage me disait vaguement quelque chose. Je dois avouer que je ne me souviens pas de ce fameux soir dans les détails. Je me souviens des verres que j'ai bu, de la fille (pas très jolie) que j'ai failli gifler, puis de lui maintenant. "Ah oui, bien sûr." Je tente un sourire. "Non, c'est pas Billy. C'est Eliott. Mais on va dire que c'est le film qui t'a induit en erreur." Le film, Billy Elliot. S'il ne le connait pas, il ne va pas me comprendre. Ça serait pas la première fois qu'on ne me comprend pas à vrai dire. J'ai l'habitude de dire des trucs que je suis la seule à saisir, ce qui est d'ailleurs assez inquiétant. Je regarde le monde autour de nous, avant de reposer mon regard sur lui, une moue sur le visage. "On dirait qu'on a eu la même mauvaise idée." Sortir un samedi après-midi.
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(✰) message posté Sam 12 Juil 2014 - 23:43 par Invité
Elle n’a pas l’air très ravi de me voir. Sûrement parce que mon image lui rappelle cette soirée qui ne s’est pas vraiment terminé en happy ending. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai raccompagné cette jeune fille jusque chez elle, quand à mon habitude, lorsqu’il s’agit d’inconnus, j’appelle seulement un taxi pour eux et l’histoire est réglé. Non, ce soir là j’avais envie d’être sûr qu’elle rentrerait chez elle saine et sauve, alors je m’en suis occupé personnellement. Et elle n’a pas eu d’objection non plus. Elle était quand même assez alcoolisé en même temps.
Je me suis planté dans son prénom. Elle s’appelle Eliott. J’ai confondu avec la comédie musicale Billy Eliott. On voit des affiches partout tout le temps dans le métro londonien. Elle le dit elle même, que j’ai du me tromper avec le film.
« Ouais, c’est tout à fait ça. J’étais pas trop loin. »
Je me sens tout autant amusé que stupide sur le coup mais en même temps, ça remonte à une semaine et je ne pensais pas que j’aurai avoir besoin de me souvenir de son prénom. Je n’étais pas si loin que ça non plus on va dire. Une fille avec un prénom de garçon, je me souvenais de ce détail mais je n’ai pas misé sur le bon. Ce n’est qu’un détail, je suis sûr qu’elle a déjà oublié.
Je la vois qui jette un coup d’oeil sur la foule autour de nous.
« Ouais… C’est limite si j’ai pas envie de partir à pied ou de voir si y’a pas un bus. Rien que de voir tout le monde sur la plateforme ça me démoralise. »
Je sais que si j’opte pour cette solution le trajet va être deux fois ou trois fois plus long que si je parviens à entrer dans un métro. Mais voilà, c’est uniquement si j’arrive à entrer dans un de ces fichus métro. Vu tout le monde qu’il y a, je vais peut être devoir en laisser passer deux ou trois avant de m’incruster dans un.
« Je vais attendre un ou deux trains et puis j’abandonnerai je pense. »
Je ne sais pas pourquoi je partage ces informations, elle en a sûrement rien à faire, mais c’est histoire de discuter et c’est quand même le sujet de conversation le plus naturelle sur le moment. Les métros de Londres on les aime quand ils marchent, on les déteste dès qu’il y a le moindre délai ou retard. J’ai assez de chance de ce côté là, je n’ai jamais beaucoup de problème dans les transports en commun, sauf aujourd’hui manifestement.
« J’avais un truc à retourner dans une boutique, mais ça pourra attendre, même si ça fait des mois que je retarde déjà. »
Elle va me prendre pour une vraie fille à parler autant de ma vie comme ça. Je m’en fiche d’être jugé, j’ai un bon feeling avec Eliott et j’ai envie d’entamer la conversation avec elle. Je me demande toujours pourquoi une jeune fille aussi jolie qu’elle en est venue à se battre (ou presque) avec une autre fille l’autre soir. Sûrement une histoire de garçon. Non. Quelque chose me dit que ce n’était pas ça. Je suis curieux de savoir, mais je ne lui demanderai jamais de but en blanc.