[Lorella] what have you done?

La tête était lourde, très lourde. Des milliers d'images défilaient les unes après les autres et des frissons me parcouraient tout le long de la colonne vertébrale. Aurais-je attrapé froid? Ou peut être n'étais ce que mon imagination. J'étais tel Alice s'engouffrant dans un trou de lapin sans fond et volaient sans jamais prendre pieds nul part.

La soirée avait duré jusqu'à tard. Il devait être environ quatre heure du matin lorsque j'avais quitté les lieux. En fait, je ne m'en souvenais plus vraiment. La dernière chose dont je me rappelais, c'était ma vision floue sur les gens qui étaient présents sans me souvenir une seule seconde de qui il pouvait y avoir. Je ne savais pas ce que j'avais fait en partant, si j'étais parti seul ou accompagné et ce qui avait éventuellement pu arriver. Les durs lendemains de fête. Certains diront que j'avais passé l'âge mais j'aimais seulement me défouler après une longue semaine de cours. Ça n'arrivait pas tout le temps non plus mais plus le jour du diplôme avançait, plus le stress me retournait le ventre... et l'esprit.

Je me réveillai en sursaut ce matin là, m'éveillant de cet affreux cauchemar. J'avais une phobie du vide depuis que j'avais failli tomber du balcon de chez grand mère en jouant les imbéciles avec ma sœur. Fort heureusement, je m'étais rattrapé juste à temps et avait échappé à un état végétatif pour le reste de ma vie. Ce jour là, grand mère avait fortement haussé le ton, plus sur moi que ma soeur dû à mon statut d'aîné qui ne montrait aucun exemple dans son comportement, et si à l'époque j'avais jugé sa réaction démeusurée, avec du recul, je comprenais son inquiétude... et n'arrangeait pas mon cas en me promenant dans les rues à moitié saoul. Je pourrais me faire renverser ou attaquer que je ne m'en rendrais même pas compte. Fort heureusement, ça n'était jamais arrivé.

Ce qui était en revanche déjà arrivé, c'était de me réveiller à côté d'une inconnue. De Lorella, plus particulièrement. Et si ce matin, je m'attendais pas à la voir, voilà qu'elle gisait à côté de là où je m'étais réveillé, sans doute en plein sommeil que je l'avais été juste avant de sursauter comme un lapin effrayé.
Pire, je me rendais compte du fait que j'étais seulement à moitié vêtu et que comme cette scène s'était déjà produite alors que je m'étais pourtant promis de ne plus jamais recommencer, l'anxiété me traqua.
Je me baissais doucement, en essayant de ne pas tenir compte de mon coeur qui battait à tout rompre dans la poitrine, vers le corps de la jeune femme. Elle était si endormie qu'on pourrait presque croire qu'elle était morte. Heureusement, son corps bougeait au rythme de sa respiration.

"... hey..." gémis-je faiblement à son intention, bien que je savais pertinemment que je n'obtiendrais aucune réponse vu la bassesse du ton de ma voix.
Si seulement j'avais été chez moi. Mais non. Cette façon de ne pas me retrouver dans mon territoire s'ajouta à mon inquiétude et la panique m'envahissait.

J'avais été si stupide.

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