J'arrive comme à mon habitude ponctuelle à mon rendez-vous avec un magasine traitant des jeunes artistes prometteurs anglais. Quand ils m'ont contacté j'étais en pleine partie de FIFA en ligne contre un joueur français et franchement j'étais en avance sur les buts... Iphone en haut parleur je répondais à leurs demande sans trop m'y intéresser, le regard fixe sur ma défense. J'avais pris conscience de la chance que l'on me donnait qu'après avoir raccroché. Je faisais de la photographie en professionnels seulement depuis un an et déjà j'allais être publié dans la presse. J'attendais patiemment dans le bureau du journaliste, il avait du retard pour cause de problème de circulation dans la ville : Voilà une des raisons pour lesquelles j'étais bien contente de me déplacer à pied.
Après trente bonnes minutes d'attentes sur un siège inconfortable avec deux cafés dans les veines, le journaliste était enfin devant moi & il me présentait déjà ses excuses. Il prit un café et m'en proposa un, mais je déclinai gentiment sa proposition : j'allais finir par me faire pipi dessus si je continuais à consommer autant de liquide. Il s'installa face à moi un stylo dans sa maindroite et un bloc note devant lui, il alluma le dictaphone de son Iphone et commença son interview.
« Pia Joséphine Calloway comment vous est venu la passion de la photographie ? »
Pour une première question la réponse ne me semblait pas facile à trouver...
« J'ai toujours aimé la photographie, enfin il me semble que je l'aime depuis un bon moment. J'ai envie de vous répondre pourquoi pas tout simplement. Cette passion c'est pour moi une évidence, il n'y a pas de déclencheur juste une passion. J'ai dû avoir mon premier appareil photo vers l'âge de huit ans et depuis j'ai agrandi ma collection et j'en ai fait mon métier. J'aime prendre les paysages en photo, mais surtout les gens de toutes origines. C'est un peu du voyeurisme finalement, mais un voyeurisme saint. »
Je ne sais pas si j'ai été claire et vu la tête du journaliste qui se trouve face à moi, je ne pense pas qu'il s'attendait à ça comme réponse, par réflexe je commence à ronger mes ongles, une sale habitude qui me fait passez le stress pendant quelques secondes.
« Vous venez d'une grande famille et nous avons pu voir sur votre blog beaucoup de photo de celle-ci. Sont-ils une source d'inspiration ? »
« J'aime beaucoup ma famille, mes parents ont toujours étés parfait, nous avons grandi avec assez d'argent pour être heureux et beaucoup d'amour. Alors, oui ils sont mon inspiration. Surtout Oliver qui pour moi est un super exemple pour chaque gamin. »
Oliver c'est mon jumeau, ma moitié et l'une des personnes que je respecte le plus au monde. Je suis sa grande soeur et même si ce n'est que de peu de temps il est le petit frère tout de même et j'adore le lui rappeler. Le 7 Juillet 2005 mon père m'a téléphoné pour que j'allume la télévision ce que j'ai pu y voir m'a horrifié. Ce que je ne savais pas c'est qu'il était la bas, alors on nous raconte des conneries sur les jumeaux comme quoi il ressentirait quand quelque chose de grave arrive à l'autre et bien j'ai envie de dire : CONNERIE ! Moi je n'en avais aucune idée et malheureusement quand j'ai su il était trop tard Oliver était déjà à l'hôpital et on lui enlevait une jambe.
« Oliver est votre jumeau avez-vous aimé être jumeau ? »
Je rigole un peu avant d'entrouvrir la bouche
« Oliver est quelqu'un de formidable avec qui j'ai adoré grandir. Je suis une fana de jeux vidéos à cause de lui vous savez. Je l'admire beaucoup & j'espère avoir un jour autant de notoriété que lui ! Nous sommes une grande famille et il y a eu beaucoup d'amour chez nous. Par contre, je ne sais pas ce que lui en pense !»
S'ajoute à ce dernier commentaire un petit rire du journaliste.
« Mise à part la photographie que faites vous de vos journées ? »
« Je passe beaucoup de temps à lire, je joue aux jeux vidéos et j'écoute beaucoup de musique. Sinon je sors comme toutes les filles de mon âge : Je fais les magasins, je sors entre amis et je prends soin de moi. »
J'avais une vie normal, d'une adulte normal et voilà je n'étais pas sous le feu des projecteurs même si avec mon frère et ses concerts j'étais parfois prise en photos en concert, soirée en boîte. Je n'aime pas trop attirer l'attention et me fait un maximum discrète même si parfois je ne peux échapper à la foule médiatique.
« Avez-vous un homme dans votre vie ? »
Cette question indiscrète je m'y attendais c'est un magasines people qui suit les artistes de demain alors c'est tout à fait normal ; mais cette question me dérange un peu. Je croise et décroise les jambes avant de répondre naturellement.
« Je n'ai jamais eu d'histoire sérieuse et pour dire la vérité je ne crois pas au prince charmant. Enfin plus depuis longtemps, je suis peut-être fleur bleu et oui j'aimerais qu'un homme me face l'effet que peux faire Darcy sur Elizabeth ! Malheureusement je sais que ça n'arrivera pas. »
« Eh bien ce n'est pas très joyeux, si je devais faire tout mon possible pour vous séduire que devrais-je faire ? »
un sourire au bord des lèvres je passe ma main dans mes cheveux et pose mes jambes en tailleur sur la chaise.
« Il faudrait que vous aimiez les jeux vidéos, vous aimez les jeux vidéos ? »
il secoue sa tête de haut en bas pour me signifier un oui.
« Alors, vous avez peut-être votre chance. Encore faut-il que ne preniez pas peur en découvrant mon appartement : c'est un véritable chantier, tout est ranger hein mais la salle de bain c'est ma chambre noir, le temps que je trouve un endroit où développer mes photos. C'est du provisoire mais c'est le foutoir. Il faudrait supporter le fait que j'ai la phobie de tout ce qui est voiture & transport en commun. Bref, et ça ce n'est que le début. Je n'aime pas quand il fait trop chaud, j'adore prendre les escaliers même si il y a dix étages à monter. J'aime que les sandwiches poulet crudité, sinon je n'aime que les desserts. Je pense que là c'est vous qui ne voulez plus de moi Monsieur. »
Il rigole me sourit et regarde son bloc note, il semble reprendre le cour de ses questions.
« Vous avez choisit d'être derrière l'objectif mais avez-vous déjà pensé à être devant ? »
« J'ai fais quelques photos de modes plus jeune il y a deux trois ans je crois, mais ce n'était pas pour moi je ne me sens pas à l'aise ou on ne savait pas me mettre à l'aise, je ne sais pas mais c'est pas mon truc. J'ai toujours eu de la chance d'avoir un jolie minois et une taille de guêpe, on m'a toujours dit : tu seras actrice, comédienne, chanteuse, model photo. Mais finalement regardez-moi je crois que je suis à ma place. »
« Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ? »
« Du succès, peut-être une exposition rapidement. Des ventes de mes oeuvres. De la réussite tout simplement. »
La fin de l'interview à sonner, je suis là toujours face à lui. Il éteint machinalement son Iphone et me regarde plus attentivement, il me souhaite de la réussite. Il me propose un café de nouveau et celui-ci je ne le refuse pas. On parle un moment et je l'affectionne un peu plus que quand il avait ses trente minutes de retard. On bavarde un peu encore un moment de tout et de rien, on rigole ensemble comme deux vieux amis. Il me raccompagne à la porte de l'escalier
« Vous l'avez bien noté, moi qui pensais que vous ne vous souciez pas des détails. » il me sourit et me dépose un délicat baiser sur la joue tout en me donnant dans le creux de la main un papier. Je tourne la poignet de la porte et m'engouffre dans l'escalier sans un regard en arrière, le papier serré au creux de ma main. Une fois à l'extérieur de l'imposant bâtiment j'entrouvre ma main, je déplis avec soin le papier et constate que le jeune journaliste m'a laissé son numéro de téléphone. Je rentre ce nouveau numéro dans mon répertoire avec l'identifiant : Journaliste. Je remets mon téléphone dans ma poche et fil à travers la ville de Londres.