J’adore vraiment ce festival et j’aime encore plus le fait d’avoir un pass VIP parce que je vais absolument partout sans le moindre problème. C’est le pied d’être célèbre, y a pas à dire ! J’avoue que j’en profite pas mal lorsque c’est nécessaire, mais je ne le fais jamais pour un intérêt autre que l’amusement ou pour avoir une table au restaurant lorsqu’on me sort que tout est complet. Enfin, on s’en fiche un peu de toutes mes petites techniques de mec célèbre qui ne veut pas qu’on lui refuse une table (je sais, c’est un peu pathétique, mais j’assume).
Quoiqu’il en soit, après mon petit tour au festival et dans les coulisses pour saluer quelques musiciens que je connais ou que j’admire par ce qu’ils font, je vais jusqu’au coin où il y a le tournage d’un film. Le domaine du cinéma me plaît pas mal aussi, mais je ne me vois pas du tout comme un acteur, je pense que je serai vraiment mauvais, puis ma passion demeure vraiment la musique. Je crois que sans elle, tout aurait été beaucoup plus difficile dans ma vie et j’aurai eu encore plus de mal à me remettre de la perte de ma petite sœur.
Enfin, je fous mes pensées en veilleuse le temps de faire ma petite visite. Le mieux c’est qu’il n’y a pas un chat - à mon avis, ils sont tous déjà partis - et je peux donc en profiter comme j’en ai envie. Et forcément, je touche à tout, je m’intéresse à tout ce que je vois, quitte à mettre un peu de désordre, mais personne ne saura jamais que c’est moi donc je ne vais pas en faire tout un drame... Mais je vais quand même faire un peu attention par respect pour les personnes qui bossent ici tous les jours.
Puis j’oublie tout lorsque je vois une scène spécialement montée pour le tournage. Une scène avec des instruments encore branchés. Je suis au paradis. Je suis à la maison. Je suis dans mon univers. C’est mon monde. J’ai bien fais de venir ici, je ne regrette absolument pas ! Même si on ne jouait pas ce soir avec le groupe, je ne vais pas me priver de jouer un petit morceau pour un puclic invisible (ça se trouve les fantômes aiment la musique).
Je m’installe sur le banc du piano au moment où mes doigts glissent sur les touches ébène et ivoire. Je ferme un instant les yeux ; c’est toujours un grand moment pour moi lorsque je joue parce que chaque instant est magique et différent. Il ne me faut pas d’ailleurs de longues minutes pour me décider ; j’entame la mélodie de « November Rain » des Guns N’ Roses ; une musique que j’affectionne particulièrement.