(✰) message posté Mar 28 Mar 2017 - 19:04 par Invité
I'm feel so empty, can you help me.
Oswald & Eleonor
Tu es là, adossée à ce mur froid, à regarder discrètement derrière la petite vitre de la porte en bois qui te sépare d’un groupe dont tu ignores tout. Tu regardes attentivement ce qui se passe alors que des larmes roulent sur tes joues. Tu as mal et pourtant tu souffres en silence. Tu n’essayes pas d’écouter, leur histoire ne t’intéresse pas et pourtant elles pourraient peut-être t’aider à comprendre ce que ressens ton mari. Mais à l’heure actuelle c’est toi qui ressens, c’est toi qui souffres et tu as envie d’être égoïste, de ne plus penser à lui. Tu baisses un instant la tête, un bleu est en train apparaître sur ton avant-bras et ça te fait un mal de chien. Tu remets ton tee-shirt en tirant dessus pour être sûr que celui-ci ne soit pas visible puis tu te remets à observer la scène devant toi. Ces gens discutent de leurs démons, de ce qui ne va pas chez et parmi eux, il y a un homme bon, un homme qui sait les écouter mais par-dessus tout les aider. Toi aussi tu as besoin d’aide, tu as besoin qu’il t’écoute. Tu prends une grande respiration pour essayer de ravaler tes sanglots mais tu as du mal. Il est tard, tu ne devrais pas être dehors à une heure pareille, si ton mari le savait, tu en pâtiras sûrement. Mais dès qu’il a franchi la porte de la maison, te laissant gisant sur la moquette, tu as décidé de marcher à travers la ville afin de venir retrouver Oswald. Tu ne savais pas où aller, tu ne pouvais pas prendre de voiture à cause de ton garde du corps alors tu t’es simplement enfuie de chez toi en te laissant guider par tes pas et te voilà devant cette réunion des alcooliques anonymes. Tu t’appuies contre le mur froid et tu souffles longuement, le froid ralenti un peu tes douleurs et ce n’est pas plus mal. D’un revers de main, tu tentes d’enlever les dernières larmes sur ton visage car tu sais que la réunion va bientôt se terminer. Tu pestes en voyant du fond de teint et tu t’inquiètes. « Non… non… non… » Ce sont des paroles d’une femme terrorisée, qui a peur de montrer la vérité. Un homme passe alors près de toi et s’inquiète de ta situation. Il te demande si tu vas bien et tu réponds avec le plus doux de tes sourires, puis tu le laisses partir. Mais quelqu’un vient ouvrir la porte près de toi et tu sursautes, la réunion est déjà terminée. Tu t’excuses, tu te pousses et tu tentes de tapoter doucement ton visage comme si ça pouvait remettre en place ton maquillage. Tu avales ta salive, respire et tout à coup, tu te figes. Tu sens le regard d’Oswald sur toi, visiblement il ne comprend pas. Tu restes alors près de la porte et d’une voix faiblarde tu prononces « Bonsoir. »
we talked about the real things and drove into the fire. headlights on the highway, the desert wind is howling. rattlesnakes and romance are spilling with the rain. candy apple red dress, bleedin' when she kissed me. take away my pain. ✻ La douleur est un sujet récurrent dans ce genre de rassemblement. La honte l’est aussi, tout comme le regret. Simple guide pour toutes ces personnes, je suis avant tout spectateur de leur malheur. Je suis cette oreille attentive à leurs erreurs, cette âme positive aux changements qu’ils comptent appliquer dans une nouvelle vie plus saine et plus rangée. Dire que toute cette tristesse ne m’atteint pas serait mentir et ignorer la réalité. Personne ne peut rester aussi insensible face à toute cette même peine rassemblée dans ce lieu unique censé unir les personnes qui s’y trouvent. Tous les visages présents dans la pièce prennent un air grave lorsqu’un homme d’une cinquantaine d’année se lève et se râcle bruyamment la gorge. Son étiquette nous renseigne sur son prénom : William. Il s’agit de sa première venue ici. Les plus habitués l’encouragent à nous livrer ses secrets les plus obscures, ceux qui concernent la boisson. L’homme reste silencieux, les yeux rivés vers le plafond comme s’il attendait le moindre encouragement de Dieu. Il soupire, une énième fois tandis que l’écho de son souffle résonne dans la salle. Je n’aime pas particulièrement ce lieu, mais c’est le seul que la municipalité a bien voulu nous confier pour mener à bien ces réunions encadrées par l’Eglise. Un rapide regard sur les murs m’indique qu’ils mériteraient un sacré rafraichissement. C’est pourquoi, à mon tour, je soupire d’agacement et probablement légèrement de désespoir. Mon comportement ne manque pas d’alarmer William qui se met à me fixer d’un air interrogateur.
- Excusez-moi, j’étais plongé dans mes pensées. Je vous en prie, racontez-nous William. Personne n’est ici pour vous juger mais plutôt pour vous venir en aide. Vous pouvez compter sur les gens présents ici pour vous accompagner, quoiqu’il arrive.
L’homme hoche positivement la tête avant de finalement prendre la parole. Sa voix est hésitante et l’on peut très clairement deviner qu’il cherche la plupart de ses mots, incertain. Mes yeux suivent le mouvement de ses lèvres charnues tandis qu’il conte ses diverses péripéties. Nous apprenons rapidement que la boisson lui a fait perdre la garde de ses enfants ainsi que son travail, qu’il enchaîne désormais les petits boulots et qu’il est passé d’une situation aisée à difficile. Beaucoup de compréhension est lisible sur le visage des autres participants qui l’écoutent avec attention, tous ayant été concernés par cette maladie qu’est l’alcoolisme. Je laisse alors d’autres intervenants prendre la parole avant de clôturer cette réunion par une prière qui se veut pleine d’espoir pour ces fidèles. La salle se vide peu à peu tandis que je range le peu de chaises utilisées pour cette séance. Un visage familier vient alors bousculer mes plans pour ce soir, c’est-à-dire pas grand-chose. Eleonor. Rien que le simple fait d’évoquer son prénom illumine ma soirée et me fait culpabiliser. Deux sensations si opposées qui pourtant cohabitent sans peine lorsque je dois me trouver près d’elle.
- Madame Keane, comment-allez vous ? dis-je avec enthousiasme sans vraiment savoir la raison de sa venue ici.
Je remarque la peur dans ses yeux et l’inquiétude qui semble l’habiter. Par automatisme, je fronce les sourcils tandis qu’elle me salue à son tour. L’enthousiasme qui la caractérise habituellement est inexistant, laissant place à une Eleonor que je ne connais pas. Aucun geste tendre ne m’est permis, pourtant je pose une main chaleureuse sur son épaule et sans quitter celle-ci, je laisse mon regard soucieux et interrogateur se plonger dans le sien.
- Qu’est-il arrivé ?
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 19 Avr 2017 - 17:08 par Invité
I'm feel so empty, can you help me.
Oswald & Eleonor
Tu es totalement incertaine, tu restes interdite alors que la peur semble vouloir se creuser un nid dans ton ventre. Tu regardes l’homme devant toi qui empile des chaises sans rien dire et cette vision est presque rassurante à tes yeux. Tu avales ta salive mais tu as l’impression que ta gorge te brûle, comme chacun de tes muscles d’ailleurs. Tu pries intérieurement pour que le fond de teint en énorme quantité, maquillage que tu as étalé sur les marques, ne te fasse pas faux bonds en s’écoulant ou en s’effaçant à cause de ton gros col de pull. Ce soir, tu n’es pas spécialement belle, la mannequin célèbre à laisser place à une femme meurtrie, peinée par sa vie actuelle qui lui pèse terriblement sur les épaules. Tu croises les bras sur ta poitrine et tu relèves la tête en voyant Oswald te regarder. Tu ne sais pas comment réagir, à vrai dire tu ignores pourquoi tu es ici de toute manière. Tes pas t’ont guidé auprès de lui car tu sais qu’à l’heure actuelle, il est le seul homme qui peut prendre soin de toi, qui peut te protéger. Tu ignores pourquoi mais au fond de toi, tu le sais. Tu le salues, puis tu fais quelques pas dans ce lieu froid qui te fait frissonner dès que tu passes la porte. « Je vais bien, et vous ? » Tu regardes autour de toi, tes yeux s’attardent sur tout, sauf lui. Tu fuis son regard car tu sais qu’il ne te laisse pas de marbre, car tu sens qu’avec un seul de ces petits regards, tu pourrais réanimer une flamme que tu pensais avoir éteinte depuis longtemps, un sentiment de bien-être que tu croyais avoir tué dans l’œuf. Il s’approche de toi et tu lèves la tête, tu l’affrontes et un réflexe te pousse à te méfier, à te contracter alors qu’il pose sa main bienveillante sur toi. Tu tentes de feindre un sourire mais il se transforme en rictus à cause de la douleur. « Je passais simplement dans le coin. » Tu hausses les épaules en sachant terriblement que tu mens et que tu n’aimes pas ça. Il faudrait que tu te confesses mais comment le faire de la bonne façon alors que le prêtre en face de moi l’homme qui te trouble et comment lui avouer une vérité aussi déchirante ? Tu sais qu’il appuie son regard car il attend une réponse plus claire et précise sur les événements de ta soirée. Tu te racles la gorge, il faut que tu trouves une excuse valable. « Je suis tombée dans l’escalier un peu plus tôt, je suis toujours aussi maladroite alors… » Tu tentes de lâcher un petit rire pour détendre l’atmosphère et tu fais rouler tes yeux vers le plafond.