"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Delilah - Like a wrecking ball 2979874845 Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €


Delilah - Like a wrecking ball

Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 17:50 par Invité

Delilah Vanity Okwards

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Okwards, c'est le nom que t'as donné ton père lorsque tu es née, et c'est à peu près tout ce qu'il a fait pour toi avant de disparaître. Dire que tu en as des souvenirs serait mentir, mais tu as réussi à t'en construire quelques-uns avec les photos qui ornaient les murs, les histoires que te racontait ta mère, au point que cet homme que tu n'as pourtant jamais connu en vienne à te manquer. PRÉNOM(S) : Delilah, un prénom mis à l'honneur dans une chanson que tu aimes beaucoup, et comme tu es née bien avant sa sortie, tu continues de te demander d'où ta mère a bien plus le sortir. Vanity, du prénom de cette dernière. Si c'est ton père qui t'as donné ton appartenance familiale, c'est au contraire clairement ta mère qui a défini qui tu serais. ÂGE : 22 ans, la petite fille est devenue grande, non sans un bon nombre d'obstacles qu'il a fallu franchir. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Tu es née à la fin de l'année 1994, à Melbourne en Australie, à l'autre bout du monde, c'est exactement la distance que tu as voulu parcourir pour prendre ton indépendance. NATIONALITÉ : Tu es en passe d'obtenir la double nationalité, mais pour le moment, tu restes australienne, et même si tu as quelque peu fui ton île, tu n'en restes pas peu fière. STATUT CIVIL : Tu es célibataire, au cœur fissuré, tu es encore jeune mais jusqu'ici tu n'as jamais su choisir les bons partenaires de vie, tu as encore le temps, tu le sais, mais le savoir n'empêche pas la souffrance. MÉTIER : Petite, on ne te voyait jamais sans le caméscope familial greffé dans ta main, tu immortalisais tout. Grandissant, cette passion ne t'as pas quittée, jusqu'à ce que tu partes à Londres pour intégrer une grande école de cinéma. Grande école que tu as quitté il y a deux ans, pour t'adonner pleinement à ta deuxième passion, la musique. Tu te sers du peu que tu as appris pour réaliser tes propres petits clips dans lesquels tu joues et tu chantes, avant de les poster sur YouTube où une petite communauté te suit fidèlement. TRAITS DE CARACTÈRE : Mystérieuse, Entêtée, Passionnée, Courageuse, Impulsive, Jalouse, Susceptible, Pétillante, Mauvaise perdante, Douce, Exigente, Attentive, Loyale, Curieuse, Naturelle. GROUPE : Walk on a line.



My style, my life, my name

Tu as transformé ton appartement en un petit local de cinéma, en fait, tu y entreposes surtout ton matériel puisque la plupart de tes prises de vue tu les fais en extérieur quand le temps te le permet. ♦ Tu as un A tatoué sur la nuque, la première lettre du prénom de ton frère aîné décédé alors que tu avais seize ans. Tu as encore beaucoup de mal à vivre sans lui, sachant surtout qu'aujourd'hui tu n'as plus aucune famille vers qui te tourner. ♦ Tu adores Londres, c'est à peu près l'opposé de ta ville natale d'Australie mais peu importe, tu aimes la pluie, tu aimes le soleil qui vient juste après, fait s'évaporer l'eau, tu aimes la verdure, la beauté de la ville. ♦ Tu es un véritable oiseau de nuit, exactement comme à ta naissance, même si cette caractéristique t'a offert un très mauvais départ dans la vie, aujourd'hui tu profites de tes insomnies pour sortir et t'amuser autant que la vie te le permet, parce que tu connais sa valeur mieux que quiconque. Tu n'as de plus pas besoin de beaucoup d'heure de sommeil pour être en forme, mais tu ne te prives pas de quelques grasses matinées fort agréables. ♦ Tu es très active sur les réseaux sociaux, cela permet à ceux qui te suivent de ne pas oublier ton existence. Tu sors une vidéo par semaine, c'est un rythme plutôt soutenu mais tout va tellement vite dans ce monde qu'il suffit de moins que ça pour que les gens se lassent de patienter. Alors tu postes tout et rien, des essais musicaux, des photos de te cheveux défaits au réveil, tout ce qui peut te rendre plus humaine et accessible. ♦ Tu adores qu'on te reconnaisse dans la rue, ça n'arrive pas toujours, certes tu as désormais un communauté plutôt imposante derrière toi, mais beaucoup sont en Australie, pays où tes quelques amis ne se sont pas fait prier pour partager ton travail. Tu n'as pas pour autant la grosse tête, mais cela te fait chaud au cœur quand tu vois les sourire s'afficher sur les visage de ceux pour qui le tien n'est pas inconnu. ♦ Tu es végétarienne, parce que tu aimes les animaux alors tu ne veux pas qu'on leur fasse de mal juste pour te nourrir alors que tu y arrives très bien sans consommer de viande. Et les seuls produits d'origine animale que tu manges sont ceux dont tu es sûre que la production a été effectuée dans le respect de l'animal. Et enfin, tu ne portes que des matières synthétiques. ♦ Ce que tu déteste par dessus tout, ce sont les gens qui donnent des leçons quand ils ne sont pas capables de faire mieux. Tu es quelqu'un qui cache beaucoup de chose sur sa propre vie, et tes choix peuvent parfois être incompris, du pain béni pour ceux qui se croient meilleurs que tout le monde, et c'est pour toi un des défauts les plus insupportables. ♦ Tu n'as, pour le moment, aucune envie de retourner en Australie. Tu as vécu trop de moments difficiles là-bas, le passé doit rester dans le passé. ♦ Tu n'as absolument pas peur des insectes, l'Australie étant considéré comme le pays le plus dangereux du monde tu es vaccinée de ce côté là. Par contre, à Londres, tu as découvert une population impressionnantes de pigeons, fourbes volatils prêts à te voler la moindre miette que tu laissera s'échapper de ton sandwich, si ce n'est pas pour carrément te le voler entre tes mains. Tu ne comptes plus le nombre de personnes s'étant moquée de toi alors que tu fuyais face à ces ennemis redoutables.

PSEUDO : MadWorld. PRÉNOM : Justine. ÂGE : 22 ans. PERSONNAGE : Inventé.  AVATAR : Alexis Ren. CRÉDITS : Gif : Northgang, Avatar : Toxic Heart. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? : En furetant sur obsession. CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE ?: Nop.



Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 17:51 par Invité
At the beginning

   


December 1999 - How to save a life
Tu poses la touche finale sur la feuille autrefois blanche et poses le crayon rouge que tu tenais dans ta petite main. Plus court que les autres, il est celui que tu utilises le plus, parce que le rouge est ta couleur préférée. Tu regardes la feuille avec fierté, tu viens d'avoir cinq ans et tu trouves que ce dessin est de loin le plus beau que tu aies jamais fait. Tu t'empares de la feuille et te précipites vers la chambre de maman, manquant au passage d'écraser les pastels sur son tapis préféré. Tu traverses le salon, passant devant la baie vitrée dont la vue donne directement sur une plage où tu n'as presque jamais le droit d'aller, le couloir dont les murs sont recouverts de photos souvenirs, et pourtant il n'y en a qu'une sur laquelle ta famille est au complet, et tu arrives enfin devant la porte de la chambre de maman. Elle y est enfermée depuis la veille et depuis ce matin, c'est ton grand-frère qui s'occupe de toi. Il a trois ans de plus et a déjà conscience de bien plus de choses que toi, par exemple, il sait bien mieux que toi qu'en ce jour, mieux valait ne pas entrer dans cette fameuse chambre. Mais tu n'avais que cinq ans, tu ne faisais pas attention à la date, tu avais juste envie de montrer ton œuvre à celle qui t'avait donné la vie.
Tu tournes la poignée, doucement et entres dans la pièce. Le silence n'était troublé que par un air de Beethoven, son compositeur préféré, mais la pièce était pourtant désespérément vide. Tu remarques pourtant la chemise de nuit de maman sur le lit défait, et la porte de la salle de bain entrouverte. Alors tu t'approches doucement, parce que maman n'aime pas trop qu'on la dérange quand elle se prépare, mais tu as vraiment envie de lui montrer à quel point tu t'es améliorée. Tu sais que maman a ses humeurs, parfois elle crie sans raison apparente, juste parce qu'elle est un peu plus fatiguée que d'habitude, mais tu es sûre que quand elle verra ton dessin, toute envie de crier s'évaporera. Tu pousses doucement, silencieusement la porte de la salle de bain et reste tétanisée devant le spectacle qui s'offre à tes yeux.
Une avalanche de rouge. Cette couleur si chère à ton cœur s'étale sur le sol, dégouline le long de la baignoire, teinte l'eau dans laquelle ta mère s'est paisiblement endormie. Son bras droit pend mollement dans le vide, sa tête repose sur sa poitrine, son nez à quelques millimètres de la surface de l'eau. Rien ne bouge, rien ne vibre, sauf l'air sous les impulsions musicales de la Sonate au clair de lune. « Lilah non, on doit laisser maman tranqu... ». Tu n'avais pas entendu ton frère, Aedan, arriver dans ton dos. Il t'avait tirée en arrière, hors de cette pièce à la scène si troublante, pour planter son regard dans le tien et t'ordonner de quitter les lieux. Puis il avait vu ton visage blême, décomposé, et avait enfin tourné son regard vers la salle de bain, et son esprit un peu plus âgé avait compris bien avant le tien que la situation était grave.
Plus tard, les pompiers avaient posé beaucoup de question à mamie, qui était venue pour s'occuper de vous, surtout pour chercher à comprendre son geste. Alors elle avait raconté ce qu'il s'était passé, il y a cinq ans, une semaine après ta naissance.

♦♦♦

May 2002 - Sounds of silence
Maman dépose sur la table du salon un gâteau au chocolat joliment décoré. Tu regardes avidement le glaçage coloré, les bougies allumée qui se consument doucement, dix, il y en a dix. La chanson s'achève et tu regardes, rongée par la jalousie, ton frère souffler doucement sur les flammes qui brûlaient en son honneur. Les invités applaudissent en chœur, toi aussi, même si au fond tu es surtout triste. Viennent les cadeaux, qu'il doit ouvrir avant de pouvoir déguster la pâtisserie faite maison par maman le matin même, te faisant saliver d'avance en répandant une odeur sucrée dans toute la maison. Elle dépose quelques paquets sur la table, et furtivement tu aperçois les cicatrices sur ses poignets, blanches, fines, seuls souvenirs de cette journée terrible d'il y a deux ans. Elle avait eu la chance de s'en sortir, mais plus que jamais, la période qui entourait ton anniversaire n'était pas propice aux célébrations, et jamais tu n'avais eu une fête d'anniversaire aussi réussie que celle de ton frère aujourd'hui.
Il ouvre les paquets un par un, découvre tour à tour des livres, des voitures, des robots, des puzzles, tout ce que tu n'as jamais eu. Le dernier paquet a une forme étrange, une forme que tu n'as jamais vue, tu n'as aucune idée de ce qu'il peut contenir et c'est donc celui qui t'intrigue le plus. C'est un cadeau de maman elle-même et plus que jamais tu l'envies d'avoir droit à de si belles attentions. En quelques gestes il met fin au suspens et découvre un instrument, une guitare, mais une toute petite guitare, et alors qu'il gratte maladroitement deux cordes, le son qui s'en dégage te fait immédiatement sourire. « C'est un ukulélé, un vrai instrument de grand pour mon grand garçon. ». La voix de maman résonne, mielleuse, douce, tendre, comme tu ne l'as jamais entendue, comme elle ne l'est jamais quand elle s'adresse à toi, comme si elle te rendait responsable de tous ses problèmes.
Les amis de ton frère et ce dernier quittent la table pour aller profiter des nouveaux jouets. Tu restes avec les adultes, même si tu meures d'envie d'aller jouer aussi, tu as peur que ton frère te rejette. Tu descends de ta chaise pour rejoindre mamie. Après l'accident de maman, vous êtes restés un an chez elle pendant que maman se reposait. Tu n'as pas bien compris ce qui c'était passé, les adultes n'ont pas voulu t'expliquer, tu sais simplement que maman aurait pu mourir, mais qu'aujourd'hui elle va beaucoup mieux. Tu t'assoies sur les genoux de mamie et elle te prend tendrement dans ses bras. Voilà ce dont tu rêves avec maman, ces petits gestes qu'elle ne t'accorde jamais. « Tout va bien Lilah ? ». Elle te connaît par cœur, elle sait très bien lire sur ton visage. « Tu crois que maman m'aime autant qu'elle aime Aedan ? ». Elle ouvre ses yeux ronds de surprise. « Bien sûr ma Lilah ? Quelle idée stupide tu es en train de te mettre dans la tête ? ». Tu hausses les épaules, c'est juste une impression que tu as, depuis toujours, surtout depuis que mamie avait raconté aux pompiers ce qui était arrivé à papa, une semaine après ta naissance.
Sans en demander plus, tu descends des genoux de mamie et quittes la pièce pour rejoindre ta chambre, ton sanctuaire paisible, le seul endroit dans cette maison où tu te sens vraiment bien. Dans la pièce d'à côté, les rires résonnent. Alors tu t'assoies sur le sol, comme tu aimes le faire, avec une feuille blanche, et ta boîte de pastels dans laquelle le rouge a disparu.

♦♦♦

July 2004 - Brothers in arms
« Je déteste ce truc !!! ». Un grand fracas te tire de ta somnolence. Allongée sur ton lit tu te redresses brusquement et comprend vite l'origine du bruit. Ton frère s'est encore essayé à l'apprentissage du ukulélé mais ce n'est définitivement pas son truc. Il y a beaucoup de choses pour lesquelles il est doué, des choses qu'il apprend très vite alors qu'on ne le lui a montré qu'une ou deux fois, mais la musique ce n'est vraiment pas un domaine dans lequel il excelle. Malgré tout, voilà trois ans qu'il s'entête, parfois il l'abandonne pendant plusieurs mois puis le ressort de son placard. Il tente de s'en sortir pendant quelques semaines puis abandonne à nouveau quand l'instrument finit par le pousser à bout, comme aujourd'hui. Voilà trois ans que tu supportes sa mauvaise humeur envers cet objet dont tu rêves d'être la propriétaire. Quand il sort parfois, que tu es seule à la maison, tu te rends en cachette dans sa chambre pour le prendre entre tes mains délicates, frotter doucement sur les cordes. Tu ne t'en sors pas trop mal, mais comme ta fréquence d'entraînement est plutôt aléatoire tu as du mal à t'améliorer.
Tu entends ton frère ouvrir brusquement la porte de sa chambre, tu sens la rage dans son geste précipité. Tu sautes au bas de ton lit et te précipites dans le couloir. « Tu vas où ? ». Il tient le ukulélé dans la main et s'arrête dans son élan pour se tourner vers toi. « Je vais le mettre à la poubelle, ce truc ne me sert à rien, je n'arrive pas à m'en servir ! ». Ton cœur s'emballe, doucement, d'abord parce que ça te met en colère. Comment pourrait-on avoir envie de jeter un objet aussi fantastique ? Et puis, s'il le jette, comment pourras-tu t'entraîner à nouveau, tu peux toujours rêver pour que maman t'en offres un, même si tu lui demandais le plus gentiment du monde. Puis la colère fait place à l'excitation, parce que tu viens d'avoir une idée, une idée qui arrangerait tout le monde, ton frère parce qu'il serait débarrassé de ce cadeau empoisonné, et toi, parce que tu obtiendrais enfin en ta pleine possession l'objet de tes désirs. « Tu n'as qu'à me le donner plutôt. ». Il te regarde, un air d'incompréhension sur son visage encore déformé par la rage. Puis il se radoucit, et tu sais avant même qu'il ne le dise que tu as gagné, pour une fois dans ta vie, tu as gagné.
Il fait demi tour et marche dans ta direction, sans taper des pieds sur le sol cette fois. Il te tend l'instrument et alors que tu t'en empares, dépose un baiser sur ton front. « Joyeux anniversaire petite sœur. ». Cette phrase te touche, ce n'est pas ton anniversaire, mais c'est comme si ce cadeau rattrapait tous ceux que tu n'avais pas eu. Et alors que tu croyais qu'il n'en avait jamais rien eu a faire du comportement de ta mère envers toi, tu prends enfin conscience qu'il le voyait aussi bien que toi, et par ce geste il est en train de te montrer qu'il a toujours été de ton côté.

♦♦♦

December 2007 - He shots me down, bang bang

Il s'appelle Nolan, il a trois ans de plus que toi, et c'est le meilleur ami d'Aedan. Tu lui as parlé quelques fois, surtout quand il vient à la maison, il t'apprécie mais c'est surtout toi qui l'apprécies, depuis toujours. Nolan et ton frère se sont connus à l'école primaire, il a donc toujours fait partie de ta vie. Tu l'as toujours trouvé plus drôle, plus gentil, plus intéressant que tous ces autres individus gravitant autour de ton frère. Tu ressens toujours cette petite pointe au creux de ta poitrine quand tu le vois, sans comprendre vraiment ce qu'elle signifie, tu est toujours contente de le croiser, même quand ce n'est que quelques secondes. Et depuis qu'il a pris en maturité, que sa voix se fait plus grave, plus suave à mesure que le temps passe, toi et tes sensations nouvelles d'adolescente fondent toujours plus comme neige au soleil devant lui. Mais tu arrives malgré tout à cacher subtilement ton jeu, riant avec lui des promesses de mariage que tu lui faisais quand vous étiez petit, au point que toi-même parfois tu te perds dans la nature de tes sentiments à son égard. Aujourd'hui, ton frère s'est absenté, mais c'est bien Nolan qui sonne à la porte.
Tu ouvres, fébrile, tu as vu par la fenêtre de ta chambre que c'était lui. Tu as reconnu ses boucles brunes, sa carrure déjà bien développée, sa veste de cuir noir. « Salut Nolan, mon frère n'est pas... ». « Je sais, il me l'a dit, en fait, c'est toi que je viens voir. ». Ton sang ne fait qu'un tour, tu ne comprends pas très bien ce qu'il veut dire par là. Sourcils froncés, intriguée, tu le laisses entrer dans la maison silencieuse. Il retire sa veste et ses chaussures, et tu comprends qu'il n'est pas simplement de passage. Il voit ton air surpris, presque apeuré et rit. « Et bien, quel accueil ! ».
Tu l'invites à s'installer dans le salon pendant que tu prépares du café, sa boisson préférée, et les questions fusent dans ton esprit. « Je sais que cette période de l'année est toujours difficile pour vous, et je savais que tu étais toute seule, je me suis dit qu'avoir un peu de compagnie te soulagerait. ». C'est donc ça. Tu est loin d'avoir oublié la date du jour, ce triste jour où treize ans auparavant ton père a perdu la vie, poussant ta mère, il y a  huit ans, à faire une tentative de suicide. Cette dernière est d'ailleurs sortie, elle aussi, prendre l'air. Depuis sa fameuse tentative infructueuse, elle évite scrupuleusement de s'enfermer pour broyer seule du noir comme elle le faisait avant. Tu est donc la seule à être restée à la maison aujourd'hui, seule face à tes pensées. « Ah c'est gentil, merci. ». Tu ne sais pas quoi dire d'autre. Son attention te touche mais te gêne surtout. Tu ne sais de quoi parler avec lui, étrangement, quand il est avec ton frère tu as toujours envie de les rejoindre, mais alors que pour une fois il vient pour toi, tu es incapable de trouver le moindre sujet de conversation. Bien plus à l'aise que toi, il se lève déjà. « Paraît que tu joues pas trop mal du ukulélé, tu veux bien me montrer ? ».
A l'étage, l'instrument attend dans son écrin de velours. Tu le soignes depuis trois ans, si bien qu'on le croirait neuf. Tu le prends entre tes bras de jeune fille, et, intimidée malgré tout, tu entames une mélodie que tu connais par cœur. Nolan écoute avec attention, la musique, ta voix, ne t'applaudit pas quand tu termines mais tu sens qu'il est touché par ce que tu viens de jouer. « C'est toi qui as écrit ça ? ». Tu hoches la tête en signe de confirmation. « Ça parle de ton père ? ». Nouveau hochement de tête. Il te regarde intensément, tu te sens bien, comme avec un grand frère de substitution. « Il ne m'a jamais raconté ce qu'il s'était vraiment passé, Aedan n'aime pas parler de ça, même avec moi. ». Tu restes d'abord silencieuse, tu as toujours cru que Nolan était au courant de tout. Tu hésites un moment mais lâches prise, et déballes enfin tout ce que tu retiens depuis tant d'années. « Mon père est mort une semaine après ma naissance, à cause de moi. ». Il est choqué, la stupeur se lit sur son visage. « Comment tu peux dire une chose pareille ? ». « Il adorait le surf, il allait tout les week-ends à la plage pour prendre les vagues et boire des bières avec ses copains. Quand je suis née, j'ai mis longtemps à faire mes nuits. En fait je dormais le jour et je pleurais la nuit. Alors il était exténué. L'alcool, le soleil, la fatigue, c'est une très mauvais mélange. Il a pris trop de risque en surfant vers des rochers qu'ils évitait d'habitude soigneusement. Il est tombé de sa planche et... ». Tu ne parviens pas à finir ta phrase, engluée dans tes larmes, mais il a compris comment l'histoire se termine. Sans en demander plus, il te prend dans ses bras, longtemps, jusqu'à ce que tes sanglots se calment. Et pour finir, alors que tu commences enfin à te sentir apaisée, il te vole un baiser, le tout premier de ta vie.

♦♦♦

March 2010 -  I'm holding on for dear life
« Lilah mange s'il te plaît. ». Il te supplie mais tu l'entends à peine. La douleur bourdonne dans ta tête et te fait oublier toute notion d'espace et de temps. Il écrase brutalement son poing sur la table, tu sursautes à peine. Ton verre de jus d'orange tombe à la renverse, le liquide s'étale sur la table, coule sur tes jambes, mouille le jogging que tu portes depuis une semaine jours et nuits. Tu n'y fait même pas attention, tu ne lèves même pas le regard vers Nolan dont la patience touche à sa fin. Il a maigri, ses traits sont tirés, son teint est pâle, mais ce n'est rien à côté de toi. « Bon ça suffit maintenant. ». Brusquement il attrape ton bras, te force à te lever. Tu n'opposes aucune résistance, tu n'en as plus la force. Il te fait mal, t'écrase le bras mais tu ne dis rien, ta plus grande douleur est celle de ton cœur. Il t'attire dans la salle de bain attenante à ta chambre, alors tu passes devant celle de ton frère et ton cœur se brise un peu plus. Il te pousse sous la douche, tu as juste le temps d'apercevoir ton reflet dans le miroir, tes cernes, ta maigreur, ta pâleur, avant qu'il n'allume l'eau froide. Il ne s'épargne pas non plus, l'eau coule sur son visage face au tiens. « Réveilles toi Lilah, tu ne peux pas rester toute ta vie comme ça, ça fait deux mois déjà ! ».  Deux mois ? Tu ne t'es rendue compte de rien. Tu as l'impression que c'était hier que ton frère a eu cet accident de voiture mortel. Tu as encore l'impression de le voir prendre son manteau pour partir le matin, de l'entendre se servir de la machine à café, tout en sachant très bien que tout n'est que le fruit de ton imagination désespérée.
Voilà donc deux mois que Nolan s'acharne à te maintenir la tête hors de l'eau, comme si tu l'avais supplié de t'aider. Tu n'as rien demandé à personne, pas même à ta mère qui de toute façon, au fin fond de sa chambre d'hôpital au service de psychiatrie, ne peut rien pour toi, ni à ta grand-mère qui pourtant, malgré son chagrin, fait aussi tout pour te rendre heureuse à nouveau. Nolan est le seul à s'être autant démené pour t'aider, peut être pour s'éviter de plonger lui-même suite à la perte de son meilleur ami. Mais aujourd'hui, visiblement, il n'en peut plus de te voir te laisser aller doucement dans la dépression, vers l'abandon total de tout espoir. « Il nous manque à tous les deux Lilah, mais je te jure que je ne supporterais pas de te perdre aussi, alors reviens à toi. ». Tu sens très légèrement cette pointe au creux de ta poitrine, presque imperceptible, souvenir ancien de ce que tu as pu ressentir pour lui. Cette pointe t'avait explosé en plein cœur lorsqu'il t'avait embrassée, quatre ans auparavant, te rendant plus accroc que jamais à lui. Mais ça n'avait pas été plus loin, trop préoccupé qu'il était par ce qu'aurait pu penser ton frère, son ami, il avait mis un terme à votre histoire avant même qu'elle ne commence.
Tu lèves doucement les yeux vers lui, pour la première fois peut-être depuis deux mois. Tu le vois, désespéré, au bout du rouleau, s'accrochant encore à l'espoir de te faire remonter la pente la plus raide qui se soit jamais présenté à toi, un héros des temps modernes, rien que pour toi. Doucement, tu poses la main sur sa joue, elle pique, il est mal rasé mais ça lui donne du charme. « Reviens à moi... ». Tu absorbes son murmure, comme un nouveau souffle de vie et ton cœur relance sa machinerie. Comme le phénix tu renaîs de tes cendres à cet instant, dans ses bras, contre lui, dans tes vêtements trempés, glacés, tu cherches la chaleur de ses lèvres. Il ne te repousse pas, au contraire, comme s'il attendait ce geste depuis toujours.
Ce matin là, vous faites l'amour ensemble pour la première fois.

♦♦♦
October 2014 - I'll rise up, I'll rise like the day
Tu envoies valser le vase que ta mère aimait tant et que tu as sauvé du déménagement. Il s'écrase bruyamment contre le mur de ton appartement alors que tes propres mots résonnent dans ton esprit « Je suis tellement heureuse pour toi, félicitation. ». Le téléphone que tu viens de raccrocher gît sur le canapé, lui aussi tu as envie de l'envoyer s'écraser contre un mur. Tu as l'horrible impression de perdre une fois de plus un être qui t'étais cher. Fiançailles. Ce mots sonne comme une sombre nouvelle. Tu savais pourtant que ce jour finirait par arriver, Nolan mérite de trouver la femme de sa vie, mais au fond tu as toujours espéré qu'un jour il se rendrait compte que la femme de sa vie c'est toi. Mais non, il a fini par s'enticher d'une autre blondinette, au point de croire qu'il peux faire sa vie avec elle. Il faut dire que partir à l'autre bout du monde n'a pas été ton idée la plus lumineuse si ton but était de le garder pour toi, mais tu as eu besoin de quitter l'Australie, de fuir ton histoire.
Après la mort de ton frère, Nolan a été la pour toi, même après que tu aies commencé à reprendre goût à la vie, grâce à lui principalement. Après votre nuit, il n'y en a pas eu d'autre, comme si cette nuit n'avait été qu'un accident de parcours. Mais vous étiez tous deux fragiles et n'aviez pas besoin de vous engager dans une relation. Jusqu'au jour où Nolan a sauté le pas, mais avec une autre que toi. Tu étais déjà à Londres depuis quelques semaines a ce moment là. Tu as envisagé de tout quitter pour retourner auprès de lui mais tu as fini par te raviser, te disant qu'il se rendrait compte lui-même de son erreur. Bien mal t'en pris, deux ans après ton départ, le voilà t'annonçant ses fiançailles avec elle.
Au bord de la syncope, tu tournes en rond dans ton appartement, oscillant entre la rage, le désespoir. Tu as cours aujourd'hui, l'année est presque finie, mais tu n'as plus envie d'y aller depuis quelques temps. Tu t'es toujours passionnée pour les images, petite, tu étais responsable d'immortaliser les événements familiaux avec un caméscope que ta grand-mère te prêtait. Tu as été ravie d'apprendre que tu étais prise dans une école de cinéma à Londres. Mais finalement, l'intensité du travail demandé ne te convient pas, tu aspires à une vie plus libre, où tu serais seule à décider. En quittant l'Australie, tu n'as presque rien emmené, sauf ce vase adoré de ta mère en souvenir d'elle, croupissant désormais à l'asile, enfermée dans sa folie, dont tu prends des nouvelles de temps en temps, quelques vêtements et ton ukulélé. Ce dernier, cadeau de ton défunt frère, reste encore aujourd'hui ton meilleur ami fidèle, celui que tu vas voir dès que tu te sens mal, dès que tu as besoin d'un exutoire, comme aujourd'hui.
Tes doigts frottent désormais les cordes avec une incroyable dextérité, et ta voix est bien plus mélodieuse qu'autrefois. L'idée t'est venue à plusieurs reprises de te filmer pour faire partager ta passion, connaître vraiment l'avis de personnes objectives. Tu regardes souvent des vidéos sur le net, de filles et de garçons qui font ce premier pas et qui séduisent de plus en plus de personnes. Tu admires leur courage de se mettre à nu devant une foule d'inconnus, toi qui as toujours été si timide. Non timide n'est pas le mot, réservée te correspond mieux. A part Nolan, personne n'est au courant de tout ce que tu as vécu en Australie, des véritables raisons qui t'ont poussée à partir. A Londres, tu as repris du poil de la bête, tu sors beaucoup, tu rencontres beaucoup de monde, tu sais t'amuser. Tu es bien loin de la fille que tu étais autrefois, toujours à l'écart, mais pour autant, tu n'est pas quelqu'un qui raconte sa vie à n'importe qui. Mystérieuse, cela fait partie de ton charme et il paraît que ça te rend intrigante et attirante, mais tous sont loin d'imaginer ce que tu caches derrière ton joli sourire. Mais aujourd'hui, bouleversée par la nouvelle que tu viens d'apprendre, tu décides de franchir le pas, de te dévoiler un peu plus aux travers de tous ces textes que tu as toi-même écrits au fil des années.

♦♦♦

October 2016 - Stairway to heaven
Le chiffre incroyable que tu as sous les yeux te semble impossible à concevoir. Plus tu le laisses s'imprimer sur ta rétine, moins tu arrives à t'imaginer sa véritable signification. Cinq cent mille. C'est le nombre de personnes que tu as réussi à réunir en deux ans sur ta chaîne YouTube, c'est le nombre de personne qui chaque semaine regardent la nouvelle vidéo que tu mets en ligne. Tu viens de dépasser ce nombre, quelques minutes auparavant mais tu as du mal à y croire. Cinq cent mille, c'est un nombre tellement élevé pour toi, toi qui a posté ta première vidéo seulement deux ans auparavant. A l'époque, elle a fait un petit buzz, en une semaine elle a déjà été vue deux cent mille fois, et déjà tu t'es dit que c'était incroyable. Tu n'as jamais imaginé être quelqu'un dont on apprécierait tant le talent. Tu repenses à Aedan, en te disant que s'il n'avait pas accepté de t'offrir son ukulélé alors que tu avais dix ans, jamais tu aurais pu arrêter tes études et vivre de cette passion au travers de tes vidéos hebdomadaires. Nombreux sont ceux qui les attendent impatiemment, qui t'envoient des messages d'encouragement. Tu as aussi ceux qui critiquent ton travail, mais c'est tellement insignifiant à côté de tout cet amour que tu reçois.
Depuis le début, la qualité de tes vidéos s'est considérablement améliorée. Tu te sers désormais de ce que tu as pu apprendre à l'école pour tourner toi-même des clips peu prétentieux, juste pour éviter que ton publique n'est que l'image de toi, assise sur ton lit dans la chambre de ton petit appartement. Tu as investi dans un peu de matériel, que tu loues parfois quand les fins de mois sont difficiles. Aujourd'hui tu t'en sors admirablement bien. Tu n'as plus donné de nouvelles à Nolan, rester en contact avec lui te faisait trop de mal. Il a été pour toi bien plus qu'un ami ou qu'un frère, mais tu n'as jamais eu en retour l'amour que tu attendais, alors tu as préféré te préserver de nouvelles souffrances.
Tu as retrouvé ton équilibre, jusqu'à ce que ton destin bascule à nouveau.
   
Revenir en haut Aller en bas
i am every word i ever said.
Jake O. Cavendish
Jake O. Cavendish
i am every word i ever said.
Delilah - Like a wrecking ball OcEhdgw
» Date d'inscription : 21/03/2015
» Messages : 20836
» Pseudo : marine / tearsflight
» Avatar : jon kortajarena
» Âge : thirty-two years old
» Schizophrénie : Alexander & Olivia
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 17:54 par Jake O. Cavendish
alexis + le pseudo Delilah - Like a wrecking ball 1935183664 Delilah - Like a wrecking ball 1935183664
bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche Delilah - Like a wrecking ball 3744571258 Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
n'hésite pas si tu as des questions Delilah - Like a wrecking ball 208687334
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 17:55 par Invité
bienvenue mademoiselle et bon courage pour ta fiche (=
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 18:08 par Invité
Bienvenue parmi nous. Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
Revenir en haut Aller en bas
Administratrice
Willow E. Hopkins
Willow E. Hopkins
Administratrice
Delilah - Like a wrecking ball Tumblr_p8u8pz53aU1s5hgwbo2_250
» Date d'inscription : 26/01/2016
» Messages : 10065
» Pseudo : night stars. / Vanessa
» Avatar : lucy kate hale
» Âge : 29 ans née le huit février
» Schizophrénie : autumn (l. james) & tessa (a. kane) & eulalie (b. lively)
» Absence : 05/05/2019
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 18:19 par Willow E. Hopkins
Le prénom Delilah - Like a wrecking ball 2941632856

Bienvenue parmi nous Delilah - Like a wrecking ball 1922099377
& Bon courage pour ta fiche Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
Revenir en haut Aller en bas
Guyliner.
Ethan I. Hemsworth
Ethan I. Hemsworth
Guyliner.
Delilah - Like a wrecking ball 1557878364-tumblr-ogindvnttb1ux6xe1o1-250
» Date d'inscription : 13/10/2016
» Messages : 12723
» Pseudo : Meg'
» Avatar : Colin O'Donoghue.
» Âge : 37 ans (19/02/82).
» Schizophrénie : Le quadra.
» Absence : 26/05
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 18:22 par Ethan I. Hemsworth
J'adore ce prénom Delilah - Like a wrecking ball 1922099377
Bienvenue & courage pour ta fiche Delilah - Like a wrecking ball 208687334
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 18:41 par Invité
bienvenue parmi nous Delilah - Like a wrecking ball 1922099377 Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 18:43 par Invité
bienvenue parmi nous Delilah - Like a wrecking ball 1973890357
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 26 Fév 2017 - 19:16 par Invité
Bienvenue parmi nous Delilah - Like a wrecking ball 1381809495
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
() message posté par Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciennes fiches
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
» Jay × like a wrecking ball.
» i came in like a wrecking baaaall ✻ Louvy
» (maja & delilah) I'm trying to help.
» Delilah ‹ les relations
» delilah » holes in the sky

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-