I don't know you anymore ♢ Elizabeth

La matinée avait passé étrangement vite et Elio n'aimait pas vraiment cela. Il aimait avoir du contrôle sur le temps, se rendre compte des heures qui passaient et des minutes dont il disposait. Et s'il avait apprécié pouvoir travailler de chez lui ce matin là, il en avait aussi profité pour être distrait par beaucoup d'autres choses se trouvant dans la maison. Il n'avait pas lu autant qu'il l'aurait voulu - ou dû - mais il avait d'autres choses prévues dans l'après-midi et celles-ci lui donnait tout autant envie que finir le manuscrit qu'il avait entamé. Cela faisait quelques semaines qu'il n'avait pas pris le temps de passer un moment avec Elizabeth, un bon moment, rien qu'à deux où ils pouvaient se parler de tout et de rien, se mettre au courant des dernières nouveautés de leur vie. Ils avaient beau vivre dans la même ville, les deux Lempicka ne se voyaient pas autant que ce qu'Elio aurait souhaité. Mais entre son travail et sa vie de famille qui tentait péniblement de prendre son envol, il n'avait plus beaucoup de temps à distribuer à d'autres personnes, même celles qui comptaient énormément pour lui. C'est une des raisons pour lesquelles il avait sauté sur l'occasion en sachant qu'il pourrait travailler de chez lui aujourd'hui, il pouvait organiser son temps comme il le souhait et s'il préférait passer trois heures avec sa petite sœur et finir de lire à trois heures du matin, son patron ne lui dirait absolument rien, tant que le travail était fait. Et c'était donc ce qu'il comptait faire, passer du temps avec Elizabeth, autant de temps possible pour qu'ils n'aient plus rien à se dire et que l'aîné soit persuadé qu'elle aille bien.

En travaillant il avait grignoté un léger repas de midi et avait commencé l'après-midi de la même manière, en lisant et s'activant dans toute la maison. Il fallait avouer que le travail d'Elio le passionnait et à cause de cela, il n'hésitait pas à y consacrer beaucoup de temps. Il pouvait passer des heures cloué sur une chaise à prendre des notes, lire et relire inlassablement des pages en quêtes du moindre défaut ou faute d'orthographe. Sa femme avait un métier qui la passionnait tout autant et si elle était parfois plus raisonnable qu'Elio sur les heures passées au travail, elle compensait en s'occupant presque toujours seule de leur maison. Quelque chose que l'italien détestait et voulait à tout prix éradiquer. Il refusait de croire que parce qu'elle était une femme il fallait qu'elle s'occupe des corvées et qu'elle vive sa passion moins profondément que lui. Alors quand il avait du temps et qu'il était seul dans leur habitation, comme aujourd'hui, il tâchait de faire sa part du travail, de ranger, de nettoyer et de rendre leur lieu de vie commune un peu plus agréable. Jusqu'à ce que ce soit l'heure de partir.

S'il y avait bien une chose qu'Elio détestait, c'était être en retard. Il essayait le plus possible d'être à l'heure, si ce n'était en avance et redoutait par dessus tout de faire attendre les gens. Et puisqu'il faisait quotidiennement des efforts pour cela, il jugeait que ce n'était que normal que l'on lui rende la pareille. En voyant les aiguilles sur l'horloge de sa cuisine, il se rendit compte qu'il était grand temps de partir et puisque l'on était en milieu de journée, en semaine, il se décida à prendre sa propre voiture. Ce n'était pas une habitude qu'il avait souvent, il préférait généralement prendre des taxis, trouvant ce moyen de transport plus pratique, rapide et moins fatiguant. Tant qu'à être coincé dans les embouteillages, autant ne pas être celui qui devait conduire. Mais le début d'après-midi n'était pas un horaire épouvantable pour tenir le volant et la route entre Brixton et Hammersmith devrait être praticable. Elio prit rapidement son manteau, ses clés et son téléphone portable avant de partir vers l'appartement d'Elizabeth. Ils avaient décidé de se retrouver là-bas, jugeant qu'il était plus simple de passer du temps chez l'un ou chez l'autre plutôt que de sortir dans le centre de la ville, ne sachant pas exactement quoi faire et se retrouvant dans un petit café remplis de touristes parlant beaucoup trop fort. Non, pour se retrouver et avoir le temps de se reconnecter, il valait mieux que le frère et la sœur passent un moment dans un endroit calme et confortable.

La route vers l'appartement de la jeune femme parut interminable à Elio et il se demanda pourquoi il avait eu la mauvaise idée de vouloir conduire. Il avait hâte de se retrouver chez Elizabeth, avec elle, autour d'une bonne tasse de café ou de n'importe quelle autre boisson. Il passa dix bonnes minutes à chercher une place pour se garer et marcha enfin vers l'immeuble qu'il avait apprit à connaître. En prenant l'ascenseur, il ne pu empêcher un sourire de se former sur ses lèvres. Il était heureux de revoir sa petite sœur et il avait hâte de pouvoir la prendre dans ses bras, de savoir tout ce qui se passait dans sa vie. A vrai dire il ne connaissait pas grand chose au monde dans lequel Elizabeth vivait, bien qu'italien, la mode n'avait jamais été son domaine. Mais il savait qu'elle était passionnée, et c'était tout ce qui l'importait. Il voulait qu'elle soit heureuse. Une fois devant la porte, il toqua trois fois, distinctement, pour être certain qu'elle l'entende où qu'elle soit dans son appartement. Pas de réponse, aucun bruit de mouvement à l'intérieur. En bon grand frère qu'il était, Elio senti une légère vague de panique monter en lui et il tourna la poignée, qui sait ce qui aurait pu arriver ? Mais elle était verrouillée, elle n'était clairement pas là. Un coup d’œil à sa montre lui fit réaliser qu'il avait quelques minutes d'avance, peut-être avait-elle réalisé qu'elle n'avait plus de café ou peut-être qu'elle avait mangé à l'extérieur et qu'elle n'avait pas vu l'heure. Dans les deux cas ce n'était qu'une question de minutes avant que sa petite tête apparaisse derrière les portes de l'ascenseur.

Après une dixaine de minutes, Elio commençait à perdre légèrement patience et il sorti son téléphone pour vérifier qu'elle ne lui avait pas envoyé de message pour le prévenir de son retard. Pas de message, aucun appel manqué. Il avait réessayé de frapper à la porte, d'appeler le nom de sa sœur mais évidemment rien n'avait fonctionné. L'homme chercha le numéro de sa jeune sœur dans son portable et l'appela, seulement pour tomber directement sur le répondeur. Il essayait de rester calme, de ne pas penser au manuscrit qui l'attendait bien sagement sur la table de la cuisine et qu'il était censé avoir terminé pour le lendemain. Non, il avait prévu de voir sa sœur et il voulait la voir. Il l'a verrait, même si c'était seulement pour lui remonter les bretelles et lui donner une leçon sur la ponctualité. Elio n'aimait pas être comme ça, il savait que de toute façon, ça ne marchait pas vraiment avec Elizabeth, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Après tout c'était lui le grand frère, et il se devait de la protéger et de lui faire la morale quand c'était nécessaire. Leurs parents étaient de l'autre côté de l'océan et ce n'étaient pas eux qui allaient se confronter au tempérament de la jeune femme pour cela. A plusieurs reprises il eut envie de partir, de rentrer chez lui et de la rappeler plus tard. Mais faire cela au téléphone n'allait avoir aucun impact.

Jamais il n'aurait cru que c'était une demie-heure après le rendez-vous qu'ils avaient fixés d'Elizabeth pointerait le bout de son nez. Elio était adossé au mur et plus aucune trace de sourire ne se devinait sur son visage. Il était en colère, et il allait le lui dire. Il attendit que sa sœur se rapproche de lui et lui lança un faux sourire. « Eli... Tu vas bien ? Je ne suis pas trop tôt j'espère. » Une part de lui n'arrivait pas à croire qu'il était en train de faire ça. Sa sœur n'avait plus dix ans, il ne devrait pas avoir à lui faire une leçon, mais apparemment elle en avait besoin, et Elio avait toujours pris son rôle d'aîné très au sérieux.

Il savait bien que ce n'était pas son rôle, que ce n'était pas à lui de faire une leçon à sa petite sœur et d'essayer de la remettre sur le droit chemin. Mais Elio ne pouvait pas s'en empêcher, il n'avait jamais pu. Son statut de grand frère l'avait toujours permis de protéger et de faire rire Elizabeth et Alessio. Il avait toujours fait de son mieux pour être là pour eux, de la manière dont ils en avaient besoin. Mais quand il n'y avait pas de parents à la maison, être plus âgé de dix ans le mettait dans la position - parfois difficile - de donner des leçons et faire respecter l'ordre. Aujourd'hui, ils étaient dans un autre pays, leurs parents étaient bien loin et il savait parfaitement qu'Elizabeth n'était pas en très bon terme avec eux ces derniers temps. C'était donc à lui de ramener la jeune femme sur terre, même s'il n'en avait pas du tout envie. Lorsque la porte s'ouvrit enfin, il se força à afficher un sourire, qui n'était ni naturel ni sincère, mais il fallait bien commencer les choses en douceur, il n'allait pas se mettre à lui crier dessus dès maintenant, au risque qu'elle lui referme la porte au nez. Mais en entendant la première phrase et le lourd soupire d'Elizabeth, Elio comprit facilement que sa sœur n'allait pas faire un seul effort pour être agréable. Il ne répondit pas tout suite, se contentant de la fixer d'un regard à moitié sévère en entrant dans son appartement. Il fut étrangement surpris de voir que la pièce était bien rangée, il s'attendait presque à entrer dans bazar sans nom mais apparemment sa sœur savait toujours tenir à peu près bien l'endroit où elle vivait. Un petit rire lui échappa en entendant la question qui n'en était pas vraiment une. Il ne voulait pas s'offusquer ou se vexer. Après tout le quotidien d'Elio et d'Elizabeth étaient très différents. Ils avaient une décennie d'écart et c'était sans doute normal qu'ils n'attendent pas la même chose de la vie. C'était ce qu'il essayait de se répéter pour se calmer. Il devait rassurer avec ce genre de pensées, mais il n'était pas sûr que ça fonctionnait très bien. « Peut-être qu'on n'a pas la même définition de s'amuser, tout simplement. » Il laissa son regard parcourir l'appartement et un petit sourire se posa sur ses lèvres en voyant les lapins courir partout. C'était agréable de voir que certaines choses ne changeaient pas, et qu'Eli avait toujours cet amour pour les lagomorphes aux longues oreilles. Alors que la jeune femme partait vers la cuisine, il s'accroupit et caressa du bout des doigts un des pelages doux. La nouvelle question lui fit relever la tête et ramena en sa mémoire la demie heure qui venait de s'écouler. Il se releva et s'adressa à sa sœur, même s'il ne pouvait pas directement la voir. « J'ai déjà mangé, merci. Tu sais quand on se met d'accord sur une heure de rendez-vous c'est bien de la respecter et de faire ce qu'on a à faire avant. » Les mots sortirent de sa bouche sur un ton peut-être un peu trop ferme et il semblait plus énervé qu'il ne l'était vraiment. Il ne lui en voulait pas parce qu'elle n'avait pas encore mangé évidemment, mais plutôt pour l'attente dans le couloir qui lui avait semblé interminable. Décaler d'une demie heure n'aurait pas été un drame, il avait du travail et il aurait pu en profiter pour avancer un peu. Mais c'était Eli, sûrement une des personnes les plus spontanées qu'il connaissait et qui s'en foutait de tout et tout le monde. Elle n'avait pas toujours été comme ça, malheureusement Elio avait la sensation qu'elle agissait de plus en plus ainsi et il n'aimait pas cette nouvelle version de sa jeune sœur. En voyant le visage de sa sœur passer à travers la porte Elio prit le chemin de la cuisine, levant ses yeux au ciel en entendant les mots de la jeune femme. Elle le faisait exprès, sûrement pour l'énerver un peu plus, et il ne le savait que trop bien. Il commençait à être habitué aux manières de plus en plus agaçante d'Elizabeth et il était un peu décontenancé de voir que même en étant seuls tous les deux, elle agissait ainsi. « Ca fait combien de temps que tu ne l'as pas vu ? Peut-être qu'il est temps de passer à autre chose... » Un ton neutre qui exprimait à la perfection le rôle qu'il essayait d'avoir dans toute cette affaire. Le plus âgé de la fratrie savait bien que l'arrivée d'Eleonora dans la famille avait changé la relation entre les jumeaux. Il savait que son frère en souffrait, sans rien dire. Il était assez noble pour laisser du temps et de l'espace à Eli. Mais Elio comprenait aussi la réaction de sa sœur. Si lui-même avait facilement accepter le fait d'avoir une demi-sœur, il avait eu un peu plus de mal à comprendre comment s'était arrivé. Comment son père avait pu trompé sa mère alors qu'ils étaient ensemble depuis tellement longtemps. Mais c'était une chose à laquelle il n'aimait pas penser. Parce que s'ils étaient restés ensemble, c'était à cause d'Elio et l'erreur qu'il était. Alors le lecteur n'avait pas réfléchis à cela très longtemps. Il avait accueilli Eleonora dans la famille et fait comme si de rien n'était, comme si c'était totalement naturel qu'elle soit là, parce que c'était trop douloureux de faire autrement. Elio était sur le point de changer complètement de sujet, de mettre de côté la colère et la frustration qui avait ouvert leur rencontre pour demander des nouvelles d'Eli, savoir comment elle allait, ce qu'elle faisait ces derniers temps - même s'il n'avait pas réellement envie de le savoir, ayant bien trop peur de ce qu'il pourrait découvrir. Mais les nouveaux mots de sa sœur atteignirent directement Elio. S'il y avait bien un sujet sur lequel il ne fallait pas le chercher, c'était son mariage, surtout en ce moment. Si la réplique d'Elizabeth commençait bien, la fin eut le don de vraiment énerver l'homme qui répondit d'un ton sec. « Georgina va très bien, merci. Elle te dit bonjour d'ailleurs mais elle travaillait aujourd'hui. Tu sais certaines personnes se tiennent à leurs obligations. » Ce n'était pas subtil, ce n'était pas délicat, mais sur ce sujet là, il n'en avait rien à faire. Elio qui était d'ordinaire un homme calme essayait du mieux qu'il pouvait de ne pas exploser et de se disputer avec sa sœur. Il n'aimait pas ça, il ne se reconnaissait pas. Mais Elizabeth avait vraiment besoin d'une leçon.

Elio essaya de ne pas prendre personnellement la nouvelle réplique cinglante d'Elizabeth. Oui, il aimait lire et ce n'était pas nouveau. Il n'en avait pas honte et puisque la littérature avait une place centrale dans sa vie il n'allait pas s'en excuser. Ce qui l'avait le plus affecté était le mot "grand-père" mais il tâchait de ne pas le montrer. Eli savait bien qu'il était marié et heureux. Elle connaissait sa femme pour l'avoir rencontré plusieurs fois, elle avait bien évidemment assisté au mariage. Elle ne savait peut-être rien des tensions qui naissaient au sein du couple ces dernier temps, ils essayaient de pas trop en parler en dehors, le sujet étant un peu trop sensible. Mais si Elizabeth connaissait son frère un minimum elle savait que la famille était une notion importante pour lui et que l'expression qu'elle avait utilisé n'était peut-être pas la plus appropriée. « Au moins je ne suis pas dehors jusqu'au petit matin avec dieu-sait-qui. » Ce n'était pas très délicat et il regrettait ses mots immédiatement. L'italien ne connaissait rien de la vie privée de sa petite sœur ou de ses fréquentations. Il aurait aimé en savoir plus, mais ce n'était apparemment plus le genre de relation qu'ils avaient. S'il n'avait aucun droit de juger ces personnes, il ne regretta pas de l'avoir fait en entendant le nom qu'Elizabeth prononça. Il ne comprenait absolument pas l'attraction que Lorenzo représentait pour elle. « Mais qu'est ce que tu faisais avec lui Eli ? » Elio avait dit cela dans un soupir, un léger désespoir montait en lui en apprenant cela. Il avait soudainement peur pour sa sœur et son futur, sous une telle influence personne ne pouvait prévoir ce qu'elle allait devenir. Il tâcha de ne pas aller plus loin mais Elizabeth  ne voulait pas s'arrêter là, elle continua à prononcer des mots peut-être plus choquant les uns que les autres. « Traîtres, vraiment ? » Elio éclata de rire, ne croyant pas que ce mot venait de sortir de la bouche de sa petite sœur. Leur situation familiale n'était pas parfaite en ce moment mais utiliser un tel mot était beaucoup trop exagéré, ils n'avaient fait qu'accepter un nouveau membre dans la famille et elle avait tous les droits d'en faire partie. « Eleonora fait partie de la famille Elizabeth. Qu'est ce que tu attendais, qu'on la mette à la porte ? Qu'on le veuille ou non c'est notre sœur et elle est tout autant une Lempicka que toi ou moi. » Le ton de l'homme était un peu monté et il avait passé le cap de vouloir se calmer. La façon dont Eli agissait face à leur nouvelle sœur le mettait hors de lui et il ne comprenait pas pourquoi elle était aussi odieuse avec elle. L'entente entre les deux jeunes femmes semblait pourtant évidente à l'homme. Il n'y connaissait pas grand chose à la mode mais puisqu'elles étaient toutes deux dans ce milieu là, elles avaient forcément des choses à discuter. Il passa rapidement une main dans ses cheveux, geste qu'il avait fréquemment quand il était sur les nerfs. « Eli... » Ce n'était qu'un murmure. Il savait bien que sa sœur avait été blessée par la situation et si elle agissait ainsi c'était évidemment à cause de tout cela. Mais il était parfois difficile de garder en mémoire que ce n'était que par frustration qu'elle était ainsi, et pas par pur mépris des gens. « Tu sais bien que c'est différent. Tu lui manques Eli. » Elio avait les sourcils légèrement froncés, il était inquiet et aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour aider son frère et sa sœur à passer ce stade. Il réfléchissait à ce qu'il pourrait dire ou faire pour changer l'avis d'Elizabeth, pour qu'elle se débloque enfin de ses idées noires et accepte de passer du temps avec sa famille. Mais il n'en eu pas le temps. Voilà qu'elle se remettait à insulter sa femme et c'était la goutte de trop. C'était plus horrible pour lui que de savoir qu'elle traînait tard le soir avec leur oncle plus que louche, pire que le fait qu'elle ignore complètement son jumeau ou qu'elle continue à faire des coups bas à leur demi-sœur. « Une plante verte ? Vraiment Elizabeth, c'est ce que tu as de mieux ? Georgina est ma femme ! Tu n'as pas le droit de la traiter comme ça elle fait partie de la famille. » Il la toisa du regard, ses yeux bleus semblaient plus foncés que d'ordinaire. « Je ne te laisserai pas détruire cette famille Eli. Pas avec Eleonora et certainement pas avec Georgina. » Elio fit quelques pas en arrière et retourna dans le salon, essayant du mieux qu'il pouvait de se calmer. Il s'appuya sur le dossier d'un fauteuil et ferma les yeux quelques secondes. Il se détestait pour ce qu'il venait de faire. Crier sur les gens n'était pas dans ses habitudes, et le faire sur sa sœur le mettait hors de lui. Mais il était hors de question qu'il s'excuse.