I want you forever even when we're not together. - April Dawkins.

Sept ans. « Ariannaaaaaaaaaaaa. Rend moi ça ! » je cours après ma sœur alors qu'elle vient de me voler mon jouet, peut-être que j'ai un poil abusé en lui faisant envie avec celui-ci. Mais c'est pour toute les fois où c'est le contraire, et comme je suis la plus petite, souvent elles sont deux contre moi, je gagne rarement. Sauf quand je réussi à faire rentrer mon père dans notre bagarre, la je suis toujours sûre de gagné.  « April, viens ici. » Je me stop dans ma course et me tourne vers mon père en faisant la moue. Il sourit et me tend une nouvelle poupée, je tend les bras vers elle, les yeux pétillant. « Oh. Merci Papa. » Il embrasse le sommet de ma tête et retourne dans son bureau. Notre vacarme devait le déranger pendant le boulot, mais je balaie bien vite cette information et repasse devant mes sœurs toute fière avec mon nouveau jouet avant de m'enfermer dans ma chambre.

Douze ans. C'est mon premier jour au collège et je sent que déjà ça allait être une journée bien pourrie. Je ne connais personne, le peu d'amies que j'ai étaient inscrite dans d'autres collèges puisque mes parents m'ont inscrite dans un collège pour filles. Je suis installée tranquillement en cours de mathématiques quand je sent un regard sur moi, je lève les yeux pour rencontrer le regard de ma voisine posé sur moi, elle ne fait même pas mine de détourner la tête. Je retourne sur mon cours essayant de suivre, peine perdue avec cette fille me fixant comme une perdue, je tourne la tête à nouveau vers elle, haussant un sourcil avec mon allure hautaine.  « Pourquoi tu me regardes ainsi ? » je lui demande en chuchotant. « Pourquoi tu fais la précieuse ? » me répond-t-elle sur le même ton. Je la regarde presque choquée, mais qu'est ce que c'est que cette fille ?  « Je suis loin d'être précieuse. » Et la elle se met à rire, mais pas un truc discret non un vrai fou rire bien fort. Toute la classe se tourne vers nous, dont le professeur qui nous prie gentiment de sortir et d'aller voir le directeur. C'est rouge de honte que j'ai prend mes affaires et que je sors de la salle, alors qu'elle elle en a clairement rien à faire. « Où est-ce que tu vas Darling ? » je lève les yeux au ciel à cause de ce surnom.  « Je te rappelle que le prof viens de nous faire sortir et nous a demander de... » elle me coupe la parole en soufflant et en partant du côté opposé au bureau du directeur.  « Eh !! C'est de ta faute si on en est là, alors tu pourrais avoir l’obligeance de m'y accompagner tout de même ! » « C'est ça Princesse ! Aller suis moi, la vraie vie c'est mieux que tes diamants. » J'ai donc le choix : soit je finis seule au bureau en la dénonçant soit je la suit et met du piment dans ma vie. Devinez ce que j'ai finis par choisir ?

Quatorze ans. Cette fille bizarre de mon premier jour de cours, a fini par devenir ma meilleure amie, on est toujours fourrées ensemble au grand dam de mes parents. Ils l'aiment bien, après tout devant eux elle est toujours le parfait exemple d'une petite fille modèle, sauf qu'ils ont remarqué mon changement d’attitude depuis que je la connais. Mais tant pis, elle a changé tellement de chose en moi, elle m'a appris à vivre, m'a montré le monde qui nous entoure avec son regard. Elle a changé ma vie en seulement deux ans, une vraie tornade. J'adore sa folie, sa façon d'être complètement dégantée, une vraie bouffée d'air pure.

Dix-sept ans. « Princesse !! Deviiiiine quoi ! » c'est comme ça que l'on sait qu'elle est chez moi. Puisqu'elle est déjà en train hurler dans le couloir pour m'annoncer une bonne nouvelle. Comme si elle ne pouvait pas attendre d'être ma chambre, il fallait qu'elle fasse partager ça a toute ma famille bien sûr. Je voit d'ici ma mère avec un sourire aux lèvres levant les yeux au ciel, et mon père blasé de lui avoir ouvert la porte. En parlant de porte la voilà faisait claquer la mienne contre le mur.  « Je devine que tu n'as toujours pas appris à frapper aux portes. » elle rit et referme la porte avant de se laisser tomber dans mon lit à mes côtés, je refermé mon livre tranquillement avant de le poser.  « Alors ? Qu'est ce qu'il y a ? » elle tire de son soutien gorge deux bout de papier, et pas n'importe quel bout de papier. J'ouvre les yeux rond comme des billes, finis par sautiller sur mon lit d'impatience avant de lui prendre les billets des mains.  « Mais naaaaan !! Comment t'as fait !! Il n'y a plus de place, j'en ais chercher pendant des jours. Oh mon dieu !!! OH JE T'AIME PUTAIN !! » je pose ma main sur ma bouche d'un coup en grimaçant. Oups. J'ai tendance à m'exciter un peu trop lorsqu'elle est là et mes parents n'apprécient pas trop, j'ai attendu un moment et n'ayant rien entendu alors j'ai finis par sourire alors qu'elle est pliée en deux sur mon lit. Je la regarde souriante, amusée par sa réaction. « C'est mon secret. Même tout ton argent n'a pas vaincu ça Princesse ! »  « Arête de m’appeler Princesse débile. » « Tu préfères Précieuse ? » je leve les yeux au ciel en soupirant.  « Je préfère April. » « D'accord Princesse. » je secoue la tête avec un sourire en coin malgré tout, cette fille m'épuise, je la pousse alors qu'elle  part en fou rire.

Dix-huit ans. Rencontrer les amis des amis à force de sortir fini par nous faire rencontrer l'amour. Fallait bien que ça m'arrive un jour non ? Mais si je dis à Ava' que c'est grâce à elle, je pense qu'elle finira par vraiment le détester, déjà qu'elle a de plus en plus de mal car d'après elle il m'accapare trop. C'est dommage, au début elle s'entendait tellement bien avec lui, elle a fait parti de mes amies qui me répétais que l'on serait si "mignon ensemble" et maintenant que c'est fait ça ne lui va pas non plus. Peut-être qu'elle a raison et que je ne fais pas assez d'efforts ? Je ne sais plus... Je vais essayer de passer plus de temps avec elle et de me partager, on verra bien.

Dix-neuf ans. On est installées à notre table, dans notre café, oui parce qu'après tout ce temps c'est à nous. On discute de tout et de rien, comme d'habitude, en riant. « Aller dit moi ce qui ne va pas Princesse. Je te connais par cœur et là il y a un truc qui cloche ! » je lève les yeux de mon thé et hausse un sourcil, je la regarde, cette fille m'étonneras toujours. Je fini par lui sourire et me mordille la lèvre, comment lui dire ça ?  « Hum. Avec Keenan on a décider de partir à Londres. » je l'observe craignant un peu sa réaction, c'est la première à qui j'en parle. Mais je la regarde s'exciter sur cette bonne nouvelle, je crois qu'elle n'a pas bien compris... « Oh mais c'est génial ça April !! Pourquoi tu n'es pas heureuse ? Depuis le temps que tu voulais visiter Londres ! » je lui sourit tendrement, mais tout de même peinée, elle hausse un sourcil ne comprenant pas pourquoi je ne suis pas heureuse.  « On ne va pas seulement visiter Londres chérie, on va y vivre. » et la sa tête se décompose, voilà plus la réaction à laquelle je m'attendais. Je suis partagée entre mon copain et ma meilleure amie, je sais qu'on avait dit qu'aucun mec ne nous séparerais mais il ne le fait pas vraiment n'est-ce pas ? Il ne m'a pas demander de choisir entre elle et lui, car il sait pertinemment que ça aurait été elle. Non la il me demande juste de grandir, de prendre mon indépendance par rapport à mes parents. Malheureusement ma meilleure amie, ma sœur, mon tout en pâtit aussi.  « Mais t'inquiète pas, on skypra tout les jours, je te harcèlerais de sms, de mails et tout ce qu'il faut. Et puis tu viendras quand tu voudras, et je reviendrais ici aussi de temps en temps. »
Ce n'est pas mieux passé du côté de mes parents, on a eu une énorme dispute avec mon père. Mes sœurs sont parties se réfugiées dans leur chambres ces trouillardes alors qu'on montait le ton peu à peu. On a réussi à faire pleurer ma mère dans tout ça et mon père m'a soutenu que l'on avait plus rien à se dire si je quittais le pays. Est-ce qu'ils se sont passé le mot pour me faire chier ? Je ne comprend pas, ce n'est pas comme si je partais à l'autre bout du monde. Mais j'aurais du m'y attendre mon père n'a jamais trouvé que Keenan était un mec bien, sous-entendant qu'il n'avait pas assez d'argent pour moi. Je n'avais jamais rien dit bien que ça m'a toujours énervée. Cette dispute ne me donne qu'une envie : partir plus tôt.
En arrivant sur Londres, j'ai décider de ne pas toucher à l'argent de mes parents surtout à cause de ma dispute avec mon père. J'ai pris ce dont j'avais besoin pour vivre un ou deux mois sans boulot et me suis mis à la recherche d'un job de suite. Du coup, en plus de ma vie étudiante, je bossais dans un bar pas trop loin de chez nous. Un copain m'a parler de ce pub et le patron a accepter. Je n'avais jamais bosser donc au début c'était très périlleux et puis finalement je m'y suis habituée.

Vingt ans. Voilà plus d'un an que je suis à Londres et je me pose beaucoup de questions, mais comme je n'ai pas les réponses, je ne dis rien. J'ai ma mère au téléphone de temps en temps et elle me dit que mon père ne m'a toujours pas pardonner, même si je l'avais bien compris puisqu'il ne veut toujours pas me parler. Mes sœurs aussi je les ais de temps en temps au téléphone et des fois elles viennent jusqu'à Londres, surtout pour faire du shopping, je l'ai bien compris mais je les laisse faire. Ça me fais du bien de les voir alors pourquoi leur prendre la tête ? Avalyn évite souvent mes appels et préfère les messages écrits sur skype, je crois qu'elle aussi m'en veut toujours mais n'arrive pas à me tourner le dos complètement. Avec Keenan, c'est étrange autant des fois j'ai l'impression que c'est l'amour fou, autant des fois je me demande si il ne va pas voir ailleurs tant il est distant avec moi.
« April ? » je relève la tête de mon magasine pour le regarder. « Qu'est ce qui y'a ? » je demande alors que je le trouve bizarre, je ne comprend pas ce qui se passe. Je ne l'avais même pas vu partir du canapé, c'est dire combien de je suis fatiguée. « Tu veux bien poser ton magasine cinq minutes ? »  je m'exécute. « Alors voilà, ça fait deux ans qu'on est ensemble maintenant hein ? »  je hoche la tête, est-il sérieux ? « Du coup je me disais que ce serait bien qu'on se marie non ? Ce serait plus simple... Je veux dire il est temps quoi. »  Sur le coup mon cœur s'est limite arrêté de battre tant j'étais heureuse. J'étais contente de voir que je me faisais des idées avec ses maîtresses. Après tout on épouse pas une femme que l'on trompe n'est ce pas ? Mais avec le recul, je me dis que sa demande en mariage était à chier et que j'aurais dû lui faire avaler sa bague tout rond. Bref, me voilà fiancée.

Vingt et un ans. Je cours presque jusqu'à chez moi, trop heureuse de finir plus tôt. Je me vois déjà avachie dans mon canapé surement à me goinfrer devant ma nouvelle série. J'accélère le pas tant l'idée me plaît. Je monte les escaliers quatre à quatre, comme si ça me faisait vraiment arrivée plus vite. J'entre et jette mon sac sur le canapé avec ma veste, je passe la porte de la cuisine et fais quelques pas en arrière en entendant du bruit. Je tend l'oreille et entend un rire. Tiens ? Keenan est rentré ? Il doit être au téléphone ou en train de faire chier Pompon. Sur le chemin jusqu'à la chambre je trouve des fringues au sol, ouais je vois le genre. Je sais très bien ce que je vais trouver derrière cette porte mais il faut que je le vois quand même. Elle est entrouverte, je la pousse un peu plus fort que ce que je pensais et elle finit par claquer contre le mur. Ils se retournent tout les deux surpris par ma présence. Keenan à la décence de se sentir mal, je crois même le voir paniquer, par contre il me semble que la fille jubile. Elle savait, mais ça ne l'a pas empêcher de coucher avec mon mec... Sans ouvrir la bouche j'attrape un sac et fourre mes affaires à la va vite à l'intérieur. « April ? Ce n'est pas ce que tu crois... » bah c'est sûr, j'te trouve au lit, nu et avec une autre mais ce n'est pas ce que je crois. Je sais que je suis naïve mais n'abusons pas. « Elle n'est rien cette fille j'te jure. » je me retourne au moment ou elle lui assène une claque. Ouah, apparemment elle n'est pas d'accord. Je file dans la salle de bain et attrape ce qui est à moi pendant que l'autre claque la porte d'entrée. « April, je t'aime. J'ai fait une erreur, excuse moi... » Une seule erreur ? Je n'en suis pas si sûre. Je continue mon chemin jusqu'au salon pour récupérer mon sac à main et ma veste. Adieu soirée tranquille dans le canapé. Il récupère mon bras avant que je ne passe la porte. « Tu vas où ? Pourquoi tu ne dis rien ? Ne me quitte pas, je t'aime je te jure... » Au son de sa voix, je comprend que finalement l’ignorance fait plus mal que les cris ou la violence. Je récupère mon bras et descend les escaliers aussi vite que je les ais monté. Arrivée à la porte d'entrée de l'immeuble je l'entend crier mon prénom. Crève. Je me dirige vers la seule personne qui va savoir comment me gérer : Poppy. Après avoir sonner je me rappelle que j'ai fini plus tôt aujourd'hui, je décide donc de l'attendre. C'est pas comme si j'avais autre chose à faire finalement. Je pose mes sacs et me laisse glisser contre la porte. Ma tête posé sur mes genoux, c'est à ce moment la que mes larmes décident de monter. Je sursaute en entendant la clef tourner dans la serrure, mes sacs partent dans l'appartement et Poppy m'aide à me relever avant de me pousser sur le canapé. Elle ne se pose même pas de question finalement, c'est encore pire que ce que je pensais. Elle revient avec deux verres et une bouteille de vin. Hum... Ça ne va pas être assez ça. Je bois dans mon verre dès qu'elle me le tend, sans l'attendre. « Qu'est ce qu'il a fait ? » Je fais la moue, elle me connait trop bien. Je reprend une gorgée pour me donner du courage mais c'est finalement le verre entier qui y passe. Je lui demande quelque chose de plus fort avant de lui raconter. On finit par refaire le monde en sirotant de la vodka. Enfin, c'est ce qu'elle me dit parce que personnellement je ne me rappelle pas de tout à partir d'une certaine heure. Peut-être que j'aurais du me contenter du vin ? Le lendemain matin le réveil est horrible, mais bien sûr Poppy à penser au petit dej' spécial mal de cheveux. Elle me pousse sous la douche en me disant qu'on est pressées aujourd'hui. Je n'ose pas la contrarier et file dans la salle de bain. Aujourd'hui je fais péter le jogging, les cheveux en chignon à la va vite et sans maquillage. Et le plus beau ? C'est que je m'en fous complètement. Je suis mon amie jusqu'à mon appartement sans vraiment comprendre ce qu'elle veut faire ici. Elle est au téléphone sur le chemin mais je n'essaie pas de savoir avec qui, plus à côté de ses pompes tu meurs. Elle vérifie qu'il n'y a personne avant que je rentre. « Aller ma April, sors toute ses affaires et fais des tas partout. » Je hoche la tête, va pour du rangement. Je commence par la chambre et ouvre le dressing, je regarde de haut en bas et fais glisser ses fringues une par une. Poppy les met dans des sacs et on va dans la salle d'eau, ça sonne à la porte alors on se regarde. Elle me sourit et je la suis jusqu'à la porte d'entrée, elle ouvre sur un petit jeune. Qui c'est lui encore ? Elle lui explique ce qu'elle veut et je comprend. Ahhhh. Cette fille est trop intelligente. Elle doit lui mentir un peu mais tant pis, c'est pour la bonne cause après tout. Il fait son travail tranquillement pendant que l'on continue, lorsqu'il a terminer on le paie en le remerciant. Dès que la porte est refermée elle me donne les clefs avec un grand sourire. « Les clefs de ton nouveau chez toi. D'un nouveau départ ma April. » je lui rend son sourire, cette femme est merveilleuse. Maintenant, on se fait une petite pause gourmandise, bien sûr au lieu qu'elle dure dix minutes on est toujours à dire des conneries devant notre thé lorsqu'on entend râler devant la porte. On se regarde avec un sourire se doutant que c'est Keenan qui n'arrive pas à entrer chez lui. J'attend qu'il sonne pour ouvrir la porte, il me regarde décomposé. « April... Je... Je suis désolée. » « Arrête on sait tout les deux que c'est faux. Maintenant tire toi. » « Tu es sérieuse ? Je suis chez moi ici aussi ! » « Plus maintenant. » « Et mes affaires April ? J'vais pas repartir comme ça non plus... » Je tourne la tête vers Poppy qui me fait un grand sourire, elle ouvre la fenêtre et fais sauter un sac puis deux avant que je réagisse. « Je pense que tu peux aller les récupérer sur le trottoir. » « Comment ça ? » Je referme la porte sur son expression de surprise et rejoins Poppy pour jeter ses affaires dans la rue. J'entend Ken' crier devant la porte, l'ordi me passe entre les mains avant de s'écraser sur le sol. Poppy a eu l'air surprise un instant mais l'ordi était déjà au sol, on a entendu crier et on a regarde en dessous c'était Keenan pas du tout content. Il va me maudire longtemps je pense, parce que je continue jusqu'à ce qu'aucune chose qui lui appartienne ne soit devant moi. Elle ferme la fenêtre alors qu'il hurle toujours dans la rue sa rage. C'est moi qui devrait être en colère non ? Voyons un peu de tenue. On se tape dans les mains avec Poppy, ouais on est contente de nous. Maintenant ça va être moi et moi contre Londres, parce que bon en dernier (mais vraiment très dernier) recourt je retournerais en Irlande.

Vingt-deux ans. C'est le grand retour à la maison. Et évidement je suis seule, Austin n'a pas pu se libérer. A part ma mère personne ne sait que je suis enceinte, c'est l'heure des grandes annonces. Avec un père qui ne me parle plus et des sœurs hyperactives je sens que ça va être sympa comme moment. Et me voilà en train de prier pour que l'avion ne se pose jamais. N'importe quoi. Mais voilà, au bout d'une bonne heure il se pose comme prévu. J'attrape mon énorme sac et direction la sortie. Bien évidement une voiture m'attend à l'entrée, je me dirige vers lui et salue le chauffeur d'un signe de tête alors qu'il me prend mon sac des mains. J'ai envie de râler que je suis enceinte et pas handicapée comme j'ai dû le faire au moins un million de fois pour Austin depuis qu'il est au courant (et heureux de cette nouvelle bien sûr.) mais avant d'ouvrir la bouche, je me rappelle que ce pauvre monsieur n'est pas au courant de ma situation. Il fait juste son travail comme il faut alors ma bouche reste soudée et je m'installe à l'arrière sans rien dire. Je rallume mon téléphone et envoie un message à celui qui partage maintenant ma vie pour le prévenir que je viens d’atterrir histoire de ne pas me faire harceler. Je parcours mes notifications avant de reposer mon téléphone dans mon sac et observer le paysage qui défile sous mes yeux. Ah Dublin, qu'est ce que tu m'as manqué. Je prend une grande inspiration et souris, contente d'être enfin de retour à la maison. Et tant pis si le chauffeur me prend pour une folle. Ma main se pose sur mon ventre, geste devenu habituel et rassurant maintenant. Voilà quatre mois que je suis enceinte, et oui ça commence à se voir. Bien que je m'entête à mettre des habits ample pour cacher tout ça. Surtout pour aujourd'hui, j'aimerais leur annoncer avant qu’ils ne le découvrent d'eux même. Je ne vais avoir à le cacher longtemps quoi. Je me mordille la lèvre, j'ai très peur de la réaction de mon père il faut l'avouer. Le chauffeur me dépose devant la porte de leur immense maison. Doit-on appeler encore ça une maison à cette allure la ? Je sors de la voiture en observant le paysage de mon enfance. Je me rappelle de toutes ces parties de cache-cache que je faisais avec mes sœurs. Ouais, celles où elles voulaient être tranquille et me demander d'aller me cacher sans pour autant venir me chercher comme le demande le jeu. Je pouvais rester cacher un bon moment avant de comprendre que non, je n'étais pas si forte à ce jeu. Avant que j'arrive en haut des marches du perron, ma mère ouvre la porte avec un grand sourire. « Ma chérie, te voilà enfin !! » elle s'exclame en me serrant dans ses bras. Si fort que j'ai du mal à respirer. « Bonjour maman ! Comment tu vas ? » J'embrasse sa joue avant de m'éloigner d'elle et de pouvoir l'observer. Elle me sourit avant de poser sa main sur mon ventre. « C’est à moi de te demander ça non ? » Je souris à mon tour. « Tout va bien merci. » Elle dégouline de bonheur, être grand-mère pour la première fois la rend toute chose j’ai l’impression. Le chauffeur nous emmène mon sac et je vais pour le prendre quand ma mère s’en empare avant moi. Je soupire, et voilà encore une. « Roh maman ! » « Oui, je sais tu n’es pas handicapée. Mais laisse-moi t’aider comme je le peux. » Je roule des yeux et entre enfin. Je dépose mon manteau dans l’entrée et elle mon sac, je la suis jusque dans le séjour où tout le monde s’y trouve. Daisy se lève dès que je passe la porte et vient me saluer, suivit de près par Logan son fiancé. Arianna elle, raccroche son téléphone et viens me prendre dans ses bras elle aussi. Je vois qu’elle retient sa remarque sur ma prise de poids, mais je sais qu’elle a envie de dire quelque chose. Au lieu de ça j’ai le droit à un : « Ton petit-ami n’est pas venu ? » « Non, il travaille et s’excuse de ne pas avoir pu faire le déplacement. » Elle hausse les épaules. Ouais tu t’en fiches finalement. Je souris, contente de retrouver tout le monde. On s’assoit tous dans le salon en attendant le dîner. Moment où je vois enfin mon père pour la première fois depuis que je suis arrivée. Pas de bonjour, ni de signe de la tête, je ne serais pas ici ce serait la même chose. Tout le monde discute et le dîner continue. Je me racle la gorge et tout le monde tourne le regard vers moi, sauf mon père bien sûr mais il ne compte pas. De toute façon, je sais que son attention est tout de même rivée sur moi. «  J’ai quelque chose à vous dire. » Je souris car ma mère couine dans son coin, bien sûr elle en a marre d’attendre pour pouvoir en parler à tout le monde. « Tu vas te marier toi aussi ?! » Lance Arianna, j’ai l’impression d’entendre de la jalousie dans sa voix, voilà autre chose. « Non. Mais tu vas être tata dans quelques mois. » J’annonce en souriant. Tout le monde me regarde en buguant, sauf ma mère qui trépigne dans son coin. Bin quoi ? Personne n’a compris ? « Je suis enceinte. » je répète pour qu’ils assimilent tous la chose. Et la c’est le drame. Daisy se lève d’un coup en criant et se jette dans mes bras alors que je ris et la serre dans mes bras. « Montre-moi ça s’il te plaît !! » elle demande en relevant mon haut. Mouai, plus un ordre qu’une demande finalement. Tout le monde observe mon ventre qui commence juste à s’arrondir. « Owwwn. Bonjour petite chose, c’est tata Daisy. » Arianna pousse doucement notre sœur et se baisse au niveau de mon ventre elle aussi. « Et moi c’est tata Arianna, celle que tu vas préférer dans le monde entier ! » Je roule des yeux alors que commence une dispute entre mes ainées pour savoir laquelle des deux cet enfant va préférer. Ma mère vient me serrer dans ses bras à son tour et me chuchote combien elle est contente pour moi. Ah oui ? Ca ne se voit pas du tout. Je cherche du regard mon père qui est en train de profiter de cette pagaille pour s’éclipser sans tomber nez à nez avec moi. Moi qui pensais qu’un petit fils ou une petite fille le détendrais un peu envers moi, mais non. Je suis déçue, ma mère le voit et me serre à nouveau contre elle. « Ne t’inquiète pas, je sais qu’il est aussi heureux que moi. Il cache juste beaucoup mieux ses émotions. » Bien mieux ouais. Je souris à ma mère et monte dans ma chambre directement après le dîner. Je retrouve ma chambre d’adolescente, avec des posters partout, des photos d’Avalyn et moi accrochés dans tout les sens. Je me laisse tomber dans mon lit et finit par m’endormir. Le reste de mon séjour se passe comme d’habitude, sauf que mes sœurs sont aux petits soins pour moi. Eh bien, je serais peut-être plus souvent enceinte finalement. Elles ont même trouvés des bodys avec marqué « I love my auntie. » Bin tien. Elles m’ont fait promettre que c’est le premier que je devrais lui mettre. Pauvre enfant.

Vingt-trois ans. Je grogne en entendant Ethan pleurer, je cherche mon téléphone sur la table de nuit. Huit heures. Je me frotte les yeux, baille et finit par me lever puisque mon fils insiste tant. Je vais le chercher et dès qu’il est dans mes bras c’est des babillements que j’entends. Cool fini les pleures, c’est déjà ça. « Bonjour mon amour. Alors, tu as déjà fini ta nuit ? » Il me sourit en mordillant mon doigt. On va dire que ça veut dire oui. Je l’installe dans sa chaise haute, j’appuie sur le bouton de la bouilloire qu’Austin à penser à remplir avant de partir bosser. J’attrape de quoi faire un biberon, je lui tourne le dos quand il réussit à articuler un papa. « Oui, il travail papa. » je lui explique avec une voix de débile mentale. Comme s’il allait comprendre. D’ailleurs pourquoi il arrive si bien à dire papa et pas maman ? Même tata tu le dis ! Arianna et Daisy en était folle la dernière fois. Même si ce n’est pas encore elle qu’il désigne réellement ça fait un pincement au cœur. Tata et pas maman. Que de tristesse. Je lui tends son biberon qu’il fourre directe dans la bouche. Eh ben quelle soif ! J’attrape ma tasse et me prépare mon thé, je m’assois à ses côtés et l’observe. J’avais déjà vu de beaux bébés, mais faut avouer qu’on a pas mal travaillé avec Austin pour le coup. Mais est-ce que je suis vraiment objective ? Je fais la moue, pas sûre. Mais ça reste une petite merveille.  Je bois une gorgée de mon thé et passe ma main sur sa joue. « C’est bon p’tit cœur ? » Ça a l’air en tout cas. Il finit tranquillement son biberon alors que je suis complètement sous le charme de cet enfant. Pompon se frotte contre mes jambes, réclamant lui aussi son petit déj’ et mon attention, je lui sers sa gamelle et retourne m’asseoir et finir mon thé. Ethan me tend son biberon dès qu’il comprend qu’il n’y a plus rien et je lui reprends pour le laver. « Alors qu’est ce qu’on fait Ethan aujourd’hui ? On va se promener un peu ? Ça te dirait qu'on aille voir tonton ? » Je monologue toute seule en lavant son biberon. « Ma. Ma. Maman. » Je laisse tomber le biberon dans l’évier sous la surprise. Oh mon dieu. Un frisson me parcours, a-t-il vraiment dit ce que je crois qu’il a dit ? Je me retourne pour l’observer en essuyant vite fait mes mains. « Quoi ? Qu’est ce que tu as dis ? » Je me baisse pour être à sa hauteur. Je n’arrive pas à croire que j’ai loupé ça. Est-ce le fruit de mon imagination ? Tout content d’avoir récupérer mon attention il éclate de rire, alors que je souris. Je l’observe le cœur battant. « Tu répètes Ethan ? Ma-man ? » Ses mains sert mes doigts et il me fait un grand sourire. « Maman ! » Et il agite ses petites mains potelées vers moi. J’ai envie de pleurer de joie tant le bonheur me submerge. J’ai été April, une fille, une amie, une amante, une petite-amie et me voilà maman. Je suis toute émue. Je prends Ethan dans mes bras et le serre contre moi et lui fait des bisous sonore partout ce qu’il le fait éclater de rire. Ce son résonne dans la maison et je souris. Comment être plus heureuse qu'à ce moment la ?