"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Winter, makes my wishes come true 2979874845 Winter, makes my wishes come true 1973890357
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Winter, makes my wishes come true

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() message posté Ven 9 Déc 2016 - 9:19 par Invité
Winter, makes my wishes come true
Samuel & Callie
Le regard vide, Callie ne cessait de fixer la fenêtre. Dehors la neige ne cessait pas. Depuis cinq bonnes minutes, alors que certains se baladaient encore dans les rues de Londres, elle attendait son tour à la banque. Voilà quelques jours seulement qu’elle se trouvait dans la capitale anglaise et si le plan de base n’était adressé qu’à Lilly qu’elle voulait savoir chez son père, le sien se construisait petit à petit : elle comptait bien faire comme Macsen, un nouveau début à sa vie professionnelle et tenter de penser un peu plus à elle, à son domaine et un peu moins à sa fille. C’était ce qu’il ne cessait de lui répéter, mais il ne parlait pas en connaissance de cause. Callie avait beau se dire que la cohabitation entre Samuel et Lilly n’était que bénéfique pour cette dernière, elle ne pouvait s’empêcher de penser à l’évolution de Lilly. Si avant elles étaient fusionnelles, aujourd’hui c’était loin d’être le cas et l’idée de devoir vivre avec son père ne semblait pas l’enchanter non plus. Sa fille n’était plus cette petite princesse avec qui elle passait des heures interminables à la regarder sourire. Non, aujourd’hui il s’agissait d’une jeune fille qui en voulait au monde entier et Samuel et Callie étaient aux premiers rangs. Ses histoires de drogues inquiétaient plus que jamais l’espagnole et même si dans sa tête, une sonnette d’alarme lui rappelait que « la drogue est partout » elle avait une lueur d’espoir pour qu’un nouveau pays, un nouveau cadre de vie et une nouvelle figure d’autorité pourrait la recadrer un peu, mais aussi la cadrer. Mais encore une fois, elle n’en était pas convaincue, connaissant trop bien cette jolie demoiselle avec qui elle vivait depuis 19 ans. Malgré leur mésentente et les prises de tête incessantes, Lilly était la personne la plus importante dans la vie de Callie et même si au fond la culpabilité la rongeait un peu à l’idée d’envoyer sa fille chez son père du genre «  Je t’envoie un objet défectueux qui t’appartient, renvoie le moi une fois à nouveau opérationnel » elle essayait de se dire qu’il était bénéfique pour Lilly de connaître son père et d’avoir une figure paternelle, certes un peu sur le tard, mais vaut mieux tard que jamais.

Cette après-midi là, Callie avait embarqué Lilly avec elle, bien qu’elle savait pertinemment que les rendez-vous bancaires allaient la gonfler plus qu’autre chose, c’était une étape à passer pour Callie qui s’assurait de pouvoir couvrir ses arrières, mais aussi ceux de sa fille. Elle envisageait une nouvelle vie dans un nouveau pays plus cher que l’Espagne. Certes, elle n’est pas dans le besoin, mais revoir un plan financier lui donnerait l’impression que cette idée de changer de vie n’était pas totalement folle. Macsen aimait lui souligner qu’elle n’avait fait ce choix pour la simple et bonne raison que savoir Lilly a des kilomètres allaient la rendre en partie hystérique et morte d’inquiétude. Peut-être. D’autant plus que l’homme à qui elle laissait sa fille était le même que celui qui, à la naissance de cette dernière ne songeait qu’à ses études, plus âgé, plus mature et elle espérait, plus impliqué. S’il comptait sur Lilly pour lui filer un mode d’emploi la concernant, il pouvait rêver ; Callie vivait avec elle depuis toujours et pourtant, elle ne s’était jamais autant sentie paumée qu’actuellement. Peut-être que lui trouverait l’astuce, le truc qui ferait qu’elle arrêterait ses conneries et au fond, l’espagnole espérait que la réponse à l’énigme serait lui : Samuel.

En passant devant un disquaire, Lilly avait voulu s’y arrêter et naïvement, Callie avait pensé qu’il ne s’agirait que de cinq minutes, le temps de voir les dernières sorties et voilà. Mais non, les cinq minutes déjà passées, l’espagnole semblait exaspérée. « - Lilly, tu te dépêches s’il te plait, on n’a pas le temps tu reviendras ici après »  Mais comme la plupart du temps maintenant, ce qu’elle lui disait entrait dans une oreille et sortait de l’autre. Finalement, Callie laissa sa fille dans le magasin en lui suggérant de venir la rejoindre après à la banque quand elle aurait enfin daigné bouger de cette boutique. Face à cette vitre, dans cette banque, alors que le temps changeait du tout au plus, on vint lui annoncer que son rendez-vous était reporté pour faute de panne de courant dû à ce qu’il se produisait sous leurs yeux. Encore une fois, Callie regrettait de ne pas avoir été plus stricte avec Lilly, mais il ne s’agissait plus d’une gamine de 10 ans, elle n’avait plus la même autorité face à une jeune fille majeure qui clamait à tout va qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait désormais. Pendant de longues minutes, cette fenêtre aspirait toute la concentration et toutes les pensées de la jeune femme, ne faisant même pas attention à ce qui l’entourait.
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() message posté Ven 9 Déc 2016 - 19:16 par Invité
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Samuel & Callie
Vendredi 16 décembre,

Son biper le sortit brutalement du sommeil. On pourrait penser qu'un si léger signal n'en ferait rien, mais Samuel, ainsi que la plupart du corps médical, frémissait à son appel. Allongé dans un lit de la salle de repos, il porta l'engin à ses yeux tout en les frottant. Il fut sur pieds une seconde plus tard et déboula comme une bombe au service des urgences. La neige c'était mise à tomber avec fracas et elle avait apporté avec elle son flots d'accidents. Les urgences étaient pleines à craquer et le son caractéristique des brancards et des malades faisaient résonner toute la pièce. Il se dirigea au centre de l'agitation et porta un œil rapide à l'écran indiquant les patients et traitement en cours. « Qu'est ce qu'on a ? », demanda-t-il rapidement à son collègue, chargé de gérer les urgences pour la journée. Ce n'était en rien un poste enviable, il le savait que trop bien, mais essentiel pour gérer un tel afflux. Heureusement pour lui, son collègue du jour était un chef né qui le briefa très rapidement, notamment sur les cas qui nécessitaient sa présence. Un chirurgien traumatique était plus que demandé dans ce genre de situation, voilà pourquoi Samuel était plutôt accoutumé au service des urgences. Il n'eut pas besoin de savoir où se diriger car les cris provenant d'une des salles de consultations vint éveiller tous ces sens. Il poussa la porte sans ménagement et observa très rapidement ce qu'il se passait. Une jeune patiente était entrain de convulser alors que son abdomen était ouvert. L'interne présente tentait vainement de maintenir la patiente alors que son sang commençait à couler le long du brancard. « Il me faut un chirurgien général, vite. Et réservez un bloc, tout de suite ! », aboya-t-il à l'autre interne qui fixait la scène d'un œil morne.

Après l'opération, Samuel resta un moment dans son bureau à relire le dossier de la patiente. Il savait que c'était son nouveau rôle que de contrôler les cas qui posaient question, surtout quand la patiente venait à décéder sur sa table. Il ne comprenait pas comment cette patiente, devenue sa patiente, c'était retrouvée dans une telle situation, sans la présence d'un chirurgien. Qui l'avait prise en charge ? Qui était son médecin ? On toqua à la porte de son bureau. Samuel leva un regard fatigué vers l'assistante de direction de l'hôpital. « Chef, je suis désolé, mais... ». Elle débita son discours et déjà, Samuel était lassé. Il savait qu'elle ne faisait que son travail, mais il se serait bien passé de ça aujourd'hui. A priori, la banque avait besoin d'une signature urgente pour le compte de l'hôpital. Le directeur étant absent, son collaborateur le plus direct après lui était Samuel. Cela aussi faisait partit de ses nouvelles attributions en tant que chef de la chirurgie. Il aurait volontier envoyé un des membres du conseil d’administration, dont il était heureux de ne pas faire partit, mais aucun d'eux n'étaient plus présent. A une semaine des fêtes de Noël, les congés s'entassaient et encore plus un vendredi en fin de journée . A contre cœur donc, il quitta l'hôpital en demandant à ce que cette histoire soit réglé à son retour. Il n'aimait pas jouer le méchant flic, mais perdre un patient était encore une chose difficile à encaisser.

Le temps avait empiré. La météo avait annoncé une tempête de neige, mais pour le moment, Samuel n'y voyait aucune réelle conséquence. Il avait opté pour sa voiture, laissant sa moto au garage depuis que la neige c'était installé à Londres. En sortant de l'habitacle, il sentit le froid gifler sa joue et remonta sa veste au niveau de son nez. Il maudissait ce foutu banquier d'avoir voulu régler ça aujourd'hui alors qu'il allait devoir parler à la famille de sa patiente et gérer les potentiels erreurs de ses collègues. Dans des moments comme celui-là, il regrettait d'avoir accepté le poste. En entrant dans la banque, il sentit la chaleur exagérée des structures privées . Il patienta plusieurs minutes qui lui parurent une éternité avant d'être reçu par le directeur lui-même. Il ne se sentait pas vraiment dans son élément face à ce type en costard. Il sentait encore l'odeur du bloc opératoire et il avait gardé sa chemise de médecin sous sa veste. « Je suis navré Mr.Adams, notre serveur vient de lâcher, une coupure de courant à lieu dans tout le quartier ». C'était bien sa veine ! Il imaginait d'ici les dégâts dans une ville telle que Londres, sans parler des accidents potentiels qui allaient débouler à l'hôpital. Il allait quitter la banque quand il la remarqua, le regard perdu dans le vague. Callie. Il hésita une seconde avant de poser une main sur son épaule. « Callie ? », demanda-t-il alors qu'il savait pertinemment que c'était elle. Elle se retourna et lui fit face. Alors qu'il allait lui dire quelque chose, une voix vint couvrir celle des autres. « Madames, Monsieurs, je vais vous demandez de rester calme. Personne ne doit sortir d'ici tant que la tempête n'est pas terminée ». Samuel jeta un regard à travers la vitre la plus proche et constata que la neige était devenue si dense qu'il était presque impossible de discerner quoi que ce soit. Le vent semblait balayer tout ce qui se trouvait sur son chemin. Combien de temps avait-il attendu afin de ne pas voir à quel point cela avait empiré dehors ? Il se tourna de nouveau vers Callie. « Et bien je crois qu'on est coincé ici pour un bon moment ».
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() message posté Mar 10 Jan 2017 - 13:02 par Invité
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Samuel & Callie
Si Lilly ne semblait faire attention à Callie, son téléphone portable, lui, ne l’oubliait pas. Pire encore, il ne lui laissait pas une seconde de répits. Les yeux plongés sur l’écran du smartphone, Callie oubliait presque qu’elle était pressée, qu’on l’attendait et que sa fille se fichait pas mal de savoir qu’on l’attendait elle aussi. Son nouvel assistant dont elle avait du mal à comprendre la logique, lui envoyait un descriptif de tout ce qu’elle devait encore réaliser. Oui, oui, mais l’heure n’était pas à ça. Elle soupira en voyant la charge de travail et posa à nouveau son regard sur sa fille. Cette demoiselle était le stéréotype parfait du je-m’en-foutisme. D’ailleurs, Callie cherchait encore à savoir de qui d’elle ou Samuel elle tenait ce trait de caractère. Des derniers souvenirs qu’elle avait du père de sa fille, c’était un homme sérieux, loin de se foutre de l’importance des choses. Comme ses études, sa carrière. Elle était pareil, mais avec un ou deux levels en moins, puisqu’elle avait réussi à joindre ses études et l’éducation de Lilly. Peut-être qu’en fait, ce trait de caractère était seulement commun à tous les adolescents en pleine crise existentielle comme l’était Lilly aux yeux de Callie. Oui, ça devait être un truc du genre.

Un bref coup d’œil sur sa montre et l’espagnole abandonna sa fille pour se rendre à la banque, là où devait avoir lieu son rendez-vous. Après tout, Lilly n’était plus une gamine et la trainer par la main comme quand elle avait 6 ans, c’était révolu. Callie donna donc rendez-vous à la jeune fille dans les cinq minutes, probablement dans le vent, et continua son chemin jusqu’à la banque. Sur le chemin, elle n’avait cessé de se dire qu’en Espagne, elle aurait quelques degrés en plus et que ces quelques degrés lui manquaient. Le climat londonien était différent, il lui fallait un léger temps d’adaptation qu’elle ne craignait pas. C’était pas non plus la Laponie, juste une journée d’hiver plus menaçante qu’elle aurait si elle se trouvait dans son pays natale. La distance entre elle et la banque diminuait au fur et à mesure qu’elle avançait et avant même qu’elle n’atteigne le lieu dit, la neige se mit à tomber, offrant un paysage différent, mais pas moins joli.

En attendant l’heure du rendez-vous, Callie resta face à la vitre, observant le paysage changer et s’embellir sous ses yeux. La neige avait parfois un effet dévastateur et paralysant, mais autant dire que ça restait joli et apaisant à regarder. De temps en temps, elle jeta un œil vers le bout de la rue, dans l’espoir d’y voir la silhouette de Lilly qui l’aurait écoutée en la rejoignant, chose qui se faisait extrêmement rare ces derniers temps. C’était d’ailleurs ce qui préoccupait le plus Callie. Elle ne cessait de se demander où elle avait foiré pour que sa fille en vienne à déraper à ce point. Si ce n’est qu’elle n’avait pas vraiment grandi avec son père, elle ne lui avait jamais interdit de le voir pour autant, ni de l’appeler. Callie avait laisser pas mal de liberté dans les choix de sa fille concernant Samuel, si ce n’est au jour d’aujourd’hui où ils avaient décidé de reprendre les choses en main. Dès lors, elle vivait chez lui. Peut-être était-il la solution miracle. Peut-être qu’il arriverait à la raisonné et peut-être, tout simplement, qu’elle aura d’autres fréquentations. Malgré tout, vivre sans sa fille était un changement dans la vie de Callie. Elle s’était presque habituée aux cris dans la maison, aux pétages de câble de Lilly et aux chamaillerie concernant le temps passé dans la salle de bain. Voir la chambre de sa fille rangée et sans vie alors qu’ordinairement, elle ne cessait de lui dire de ranger son bordel, lui manquait presque. Concernant sa fille, Callie avait ce besoin de contrôle, mais aujourd’hui ils avaient pris une décision, à deux, et elle devait la respecter.

Une première voix la sorti de ses pensées. Un employé de la banque qui lui annonçait que son rendez-vous était décalé d’une dizaine de minutes. Un léger sourire forcé se dessina sur le visage de Callie, mais n’ajouta rien. Son regard se porta aussitôt sur cette neige qui ne cessait de tomber. Pire encore, qui se transformait doucement en tempête. Et Lilly alors ? Elle compte arriver dans combien de temps ? Cette gamine n’obéissait donc jamais. C’était ce que pensait Callie. Etait-elle en train de lui faire payer son changement de vie ? Lorsqu’elle lui avait annoncé cette nouvelle, Lilly avait littéralement crisé. Elle ne voulait pas partir loin de sa vie, de « ses amis ». Et quels amis s’il vous plait. Ce genre d’amis, Callie les préférait savoir éloignés que proche de sa fille. Alors non, pour le coup elle n’éprouvait aucune culpabilité. Et si elle devait se mettre Lilly à Dos, que cela ne tienne, au moins elle ne fréquenterait plus ces personnes, mieux encore : elle apprendrait à connaître son père et plus tard, elle ne pourra pas lui reprocher de l’avoir gardé juste pour elle. C’était ce genre de scénario qui se passait, souvent, non ? La fille qui reproche à sa mère de n’avoir jamais voulu qu’elle connaisse son père. Maintenant c’était chose faite : mieux encore elle vivait avec.

Et puis une voix qu’elle connaissait, qu’elle avait même longtemps entendue, écoutée et qu’elle avait même aimé entendre l’interpella. La main posée sur son épaule la fit sursauter et elle se retourna aussitôt. Si elle avait parlé avec Samuel au téléphone à plusieurs reprises ces derniers mois, elle ne l’avait plus revu depuis… un certain temps. Elle ne s’attendait pas à le voir, elle ne s’était même pas préparée à ça. Elle ne savait même pas si elle avait déjà voulu le revoir. Les sentiments qu’elle allait ressentir étaient quelque chose qui la troublait. Lui en vouloir d’avoir préféré son avenir professionnel à sa fille ? Accepter le fait qu’il avait été beaucoup plus important dans sa vie qu’elle ne voulait l’admettre ? Se forcer à penser que le passé devait rester passé ?  « - Salut » C’était tout ce qu’elle avait trouvé bon à dire alors que son regard était rempli de surprise. C’était inattendu de le rencontrer dans une banque alors que dans son souvenir, il restait un homme très pris par son travail. Le rencontrer « par hasard » était presque mission impossible sans vraiment provoquer ce hasard. Mais là non, c’était du pur hasard. Si elle avait espéré que sa fille se dépêche à la rejoindre, elle ne s’était jamais imaginée croiser le père de celle-ci dans cette banque. « - Je … » mais elle n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, qu’un employé de la banque vint leur annoncé que les rendez-vous était annulés. La neige faisait des dégâts, et pas seulement sur les routes visiblement. En se retournant vers la vitre, Callie remarqua le désastre qui se produisait à l’extérieur : une vraie tempête. « - Oh c’est pas vrai … » Blasée, Callie soupira. Son rendez-vous, c’était pas très grave, mais l’idée que Lilly était assez immature pour sortir à ce moment précis lui traversait l’esprit. La voix de Samuel se fraya un chemin à nouveau jusqu’à ses oreilles. Elle le regarda en se pinçant les lèvres. Callie allait devoir faire preuve de patience. « - Je pensais te croiser ici. T’es un peu ce genre d’homme qu’on ne penserait jamais croiser dans une banque. Fin, jamais croiser tout court par hasard en fait. » En réalité, elle ne savait pas trop ce qu’elle ressentait. Aurait-elle préféré attendre ici toute seule ?

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() message posté Lun 16 Jan 2017 - 17:42 par Invité
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Samuel & Callie
Vendredi 16 décembre,

Il songeait encore à cette patiente quand il avait franchit les portes de la banque. Samuel avait toujours du mal à prendre du recul face à une telle situation. Pourtant, c'était la première chose qu'on lui avait enseigné : à savoir faire un pas de côté, à mettre de la distance avec ce qu'il pouvait traverser. Sauf que Samuel n'avait jamais été un étudiant comme les autres. Ces affects faisaient partit de lui, au même titre que sa volonté de devenir médecin. Il ne se prenait pas pour Dieu pour autant, il avait plutôt tendance à le détester pour laisser faire tout ce mal. Samuel n'était pas particulièrement croyant, mais il avait été éduqué avec certaines valeurs chrétiennes. Il était proche de son prochain, dans l'entraide et la solidarité, des notions inculquées très jeune même s'il les avaient comprit que plus tard. Si bien qu'a chaque fois qu'il perdait un patient, il se sentait responsable, quand bien même il avait tout tenter pour le sauver. Il avait fait ce métier pour sauver des vies, pour changer la donne, offrir une seconde chance. Voir un patient s'envoler laissait toujours une marque d'inachevé, d'injustice. Ainsi, il pensait à cette femme qui avait rendu son dernier souffle sur sa table d'opération. Qui était-elle ? Comme souvent dans l'urgence, Samuel ne possédait que peu d'informations sur ses patients. Parfois, un proche était présent et pouvait lui apporter quelques éléments, mais la plupart du temps, le temps manquait cruellement pour aller à la pêche aux infos. Tout ce qu'il savait d'elle, c'était sa constitution, ses quelques anomalies. Il ignorait son âge, son histoire. Était-elle maman ? En tout cas, pour quelqu'un, elle était une fille, une amie, elle avait compté. Toute cette agitation en lui l'avait rendu hermétique au temps qui s’aggravait au dehors.

Quand le banquier lui dit qu'il ne pouvait pas le recevoir, Samuel regretta d'avoir perdu tout ce temps à le rencontrer alors qu'il avait la tête pleine de question. Néanmoins, quand il aperçut Callie, celle-ci prit toute la place. Il avait gravé son visage dans sa mémoire, comme un vieux film qu'on aime regarder tout en connaissant les moindres répliques, mais qui ne perd jamais de sa saveur. De profil, il remarqua une fois de plus la légère marque dans le coin de son nez, le petit grain de beauté au milieu de sa joue. Il l'avait regardé tellement de fois et souvent avec ce même air absent qu'elle arborait aujourd'hui, comme une esquisse d'un autre temps. «  Salut ». Sa voix aussi, il la connaissait. Bien sur, il l'entendait régulièrement au téléphone et bien souvent, elle était teinté de colère, de rancœur. Il se souvenait d'avant, quand elle était tendre, quand elle lui murmurait des mots, quand elle éclatait de rire après une de ses blagues. Mais là, elle était devant lui et sa voix résonna doucement à ses oreilles. Elle semblait tout aussi surprise que lui de le voir ici, sûrement une raison à une voix blanche, dénuée d'agacement. Un léger blanc s'installa avant qu'on leur annonce qu'ils devaient rester cloisonner jusqu'à la fin de la tempête. Il ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. En soit, il ne s'était pas retrouvé seul à seul avec Callie depuis longtemps. Mais il savait aussi que la conversation pouvait vite tourner au vinaigre et il avait une urgence à régler au travail.  «  Je pensais pas te croiser ici. T’es un peu ce genre d’homme qu’on ne penserait jamais croiser dans une banque. Fin, jamais croiser tout court par hasard en fait. » Elle semblait hésitante et Samuel ne pu s’empêcher de trouver ça craquant. Pourtant, c'était avant tout son air sur d'elle et son caractère assuré qui lui avait plut. Callie était de celles qui savaient où elle allait, qui pouvaient tout mener de front sans se laisser couler. Elle l'avait toujours impressionné par cette faculté d'adaptation et bien d'autre chose. « Il m'arrive de sortir de l'hôpital de temps à autre tu sais », dit-il avec un sourire, sur un ton désinvolte. Ce sujet était toujours tendu entre eux, c'était même en grande partie à cause de ça qu'ils s'étaient séparé. Voilà pourquoi Samuel tenait à le dire avec le sourire, bien conscient qu'il était très prit par son travail. Mais il tenait aussi à affirmer sa vie d'homme actif qui s'entretenait, sortait et avait une vie sociale contre toute attente. « J'avais une affaire à régler pour l'hôpital. », ajouta-t-il, ne sachant pas trop pourquoi il tenait à lui dire. C'était sans importance, mais ça lui permettait de lui parler sans aborder les sujets qui fâchent. Il sentit son portable vibrer dans sa poche et le sortit immédiatement. Il avait acquis ce réflexe très rapidement, il savait à quel point rater un appel pouvait avoir des conséquences fâcheuses. Il faisait pourtant de gros efforts pour se montrer moins joignable quand il était de repos mais le devoir était une addiction qu'il contrôlait difficilement. Néanmoins, aujourd'hui, il était de service et il n'avait rien à faire dans cette banque, même s'il avait la meilleure compagnie possible. Du moins elle l'avait été pour un temps, un temps où elle était son monde, son tout. Aujourd'hui, leur relation était complexe et lui rappelait sans cesse qu'il était responsable de ça. Il jeta un rapide coup d’œil à son portable et vit que sa secrétaire se demandait quand il allait revenir. S'il ne lui répondait, elle n'allait pas tarder à le harceler. Il pianota sur son écran lui expliquant qu'il était coincé à la banque. « Comment ça va avec Lilly ? Elle n'est pas trop dur avec toi depuis qu'elle vit un calvaire chez moi ? », demanda-t-il à la rigolade même si le fond était vrai. Lilly était tout sauf une jeune fille conciliante et elle faisait payé chèrement à son père son emménagement chez lui. Samuel pouvait aisément imaginé qu'elle ne devait pas être en reste avec sa mère.
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() message posté Sam 21 Jan 2017 - 19:43 par Invité
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Samuel & Callie
Tomber sur Samuel était une chose presque improbable à ses yeux, voir même impossible. A part peut-être dans son hôpital ou devant chez lui, et encore. Quand elle y redéposait sa fille, elle n’avait même pas cette chance. Et là, sans qu’elle ne s’y attende, Callie se trouvait devant cet homme dont  elle pensait avoir tout oublié. Tout oublié sauf l’essentiel, la raison de leur rupture. Peut-être que ça, elle devrait le zapper, le mettre de côté, mais en voyant comment sa fille lui faisait parfois vivre un véritable enfer, elle ne cessait de penser qu’avec son père dans sa vie comme toute personne normale, ils n’en seraient peut-être pas là. A cette pensée, Callie tourna à nouveau le regard vers la fenêtre. Justement, Lilly se trouvait actuellement dans un magasin et sa mère espérait qu’elle ne lui obéirait pas, comme à son habitude ou qu’elle soit assez mature pour ne pas tenter le diable par un temps pareil. Cet homme qui venait de leur annoncer qu’ils étaient bloqués ici un petit moment ne la rassurait pas vraiment, au point d’en oublier qu’en fac  d’elle se trouvait Samuel. Elle posa son regard sur l’homme pour qui elle avait éprouvé une envolée de sentiments, comme si elle redécouvrait son visage, ses traits, son sourire. Tout ça elle le connaissait par cœur. Il était plus jeune autrefois, mais il n’avait pas beaucoup changé, il avait toujours les mêmes mimiques, le même sourire, le même regard dans lequel elle aimait se perdre autrefois. Un léger sourire se dessina sur le visage de l’espagnole. Elle ne voulait pas repenser à tout ça, elle ne voulait pas regretter ses choix non plus, parce que le plus important, selon elle, c’était Lilly, juste Lilly. « - Je l’espère sincèrement pour toi, sinon ça doit pas être drôle tous les jours ton travail, déjà sans ça… » Callie s’imaginait enfermée dans son bureau H24 et heures supplémentaires. Elle ne pouvait pas, il fallait qu’elle bouge, qu’elle voit du monde et pourtant, son travail n’était pas déprimant, il était même plutôt joyeux et rempli de challenge. Celui de Samuel était plus difficile et pour ça, malgré qu’elle avait décidé de partir, elle le respectait beaucoup pour le travail qu’il apportait à ses patients. Il était investi et à la place d’un patient, elle serait heureuse d’avoir un médecin aussi impliqué que lui. Mais à l’époque, elle avait voulu qu’il s’investisse aussi pour sa vie privée et pas juste pour ses études, pour son futur. Aujourd’hui, Callie ne demandait pas la lune, juste qu’il s’implique un peu plus pour sa fille. Lui qui était en contact avec toutes sortes de personnes aux caractères différents, lui qui devait faire preuve d’empathie, elle était persuadée qu’il avait la clé aux crises de leur fille. C’était aussi une des raisons pour lesquelles elle avait voulu l’envoyer à Londres. Mais encore fallait-il que Lilly accepte de coopérer et là était tout le problème. « - C’est bien que tu aies atteint tes objectifs. Au moins je ne suis pas partie pour rien. Tu as pu faire ce que tu voulais et réussir » Même si ça pouvait sonner faux dans sa bouche, quelque part, elle se sentait soulagée de savoir qu’il n’avait pas fait tout ça pour rien, que leur couple n’avait pas couler pour rien. Sans doute que s’il avait fini éboueur, elle n’aurait pas fait quelconque preuve de respect. Et pour qu’ils l’envoient régler des trucs à la banque, c’est qu’il devait avoir certaines responsabilités. Mais malgré tout, une question lui traversait l’esprit, pire encore elle lui brûlait les lèvres « - Pourquoi Londres ? » Malgré tout, Callie gardait un timbre de voix assez bas pour ne pas en faire profiter toute la banque. Leurs histoires ne concernaient qu’eux, et leur fille parfois. Alors elle reprit de plus belle « Je veux dire, pourquoi pas l’Espagne ? ». Lorsque Lilly était plus jeune et qu’elle lui avait posé la question, Callie n’avait jamais su lui répondre, sans doute parce qu’elle-même se posait aussi la question. Pourquoi aller dans un pays où il pleut alors qu’il aurait surement pu trouver une place quelque part en Espagne et être auprès de sa fille et, accessoirement, pas très loin de l’espagnole. Callie garda les bras croisés et s’adossa contre un mur. Peut-être que le temps n’était pas à la discussion, mais que pouvaient-ils bien faire d’autres ?

Callie le vit dégainer son téléphone portable aussi rapidement que Lucky Luke pouvait le faire avec ses flingues. Elle se reteint de dire quoi que ce soit, et même de penser quoi que ce soit. Elle était qui pour ça au fond ? Et puis elle ne connaissait plus rien de sa vie. Elle ne pouvait même pas lui reprocher d’être plus inquiet pour son travail que pour sa fille, vu que concrètement, il ne savait même pas où se trouvait Lilly. Elle aurait bien pu être avec une amie au fond. Et puis aujourd’hui, Lilly et Callie devaient passer la journée ensemble normalement, alors pourquoi viendrait-elle à lui reprocher son manque d’implication dans la vie de la jeune adulte ? « - On va dire qu’elle est fidèle à elle-même depuis quelques années » et elle pesait ses mots. Leur fille avait décidé qu’elle ferait vivre un véritable enfer à ses parents et pour le coup, elle réussissait bien son coup. Entre la crise qu’elle lui avait faite lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle allait vivre chez son père et la crise du petit copain abandonné, Callie était servie. « - Dans la maison que j’ai loué, j’ai pas encore eu le temps de défaire toutes les affaires avec le boulot etc. Quand elle est passée ce matin pour venir chercher je ne sais quoi dans ses affaires, j’ai eu droit à la crise du siècle parce que je ne pensais qu’au travail, que je n’avais même pas pris le temps de ranger ses affaires. Alors après j’ai eu droit au mélodrame comme quoi elle était pas aimée par ses parents, parce qu’on ne pensait qu’au boulot et jamais à elle. Qu’on la prenait pour un colis à s’envoyer l’un l’autre, qu’elle ne voyait pas l’intérêt de vivre chez toi, qu’elle aurait très bien pu rester en Espagne et vivre avec son petit copain » et une chose en entrainant une autre… « - Après elle m’a demandé de lui verser de l’argent pour qu’elle puisse réserver un vol pour son petit copain et qu’il vienne passer le weekend ici. Ce à quoi j’ai répondu que de toute façon comme elle vivait chez toi, avant de verser quoi que ce soit, elle devait en parler avec toi, mais que j’étais pas certaine que t’acceptes un dealer chez toi. » Callie leva les yeux au ciel. Elle avait l’impression que c’était tout le temps le même discours, mais elle ne faisait aucun effort. « - C’est la crise du jour parmi tant d’autres. Il parait que les plus belles femmes sont celles avec du caractère… » A ses yeux, sa fille était magnifique. Elle n’était en rien objective, mais Lilly était toute sa vie, elle lui avait consacré énormément de son temps, elle l’avait élevée, elle avait toujours fait tout ce qu’elle pouvait pour que sa fille ne manque de rien. « - Je ne sais pas de qui elle tient ce caractère. » Bon, okay, Callie avait aussi un caractère de merde, mais elle ne se rappelait pas d’avoir été comme ça à son âge. « - Depuis cette dispute, elle ne me répond même plus. Je parle aux murs. Elle était avec moi il y a vingt minutes, je lui ai dit de se dépêcher, parce qu’elle a voulu s’arrêter chez un disquaire, elle n’a même pas relevé la tête. » C’était le genre de situation qui fatiguait le plus l’espagnol. Elle préférait encore avoir son mépris plutôt que son ignorance totale. « - Elle a épuisé mon seuil de patience je crois.  » Et c’est ce qui inquiétait le plus Callie. Elle ne savait plus comment s’y prendre avec Lilly, elle avait l’impression que sa fille la voyait comme un véritable monstre et c’était sans doute le plus blessant dans cette histoire. « - Et toi alors, elle te méprise jusqu’à quel point ? » Encore un léger sourire se dessina sur le visage de Callie, elle essayait de le prendre au premier degré malgré que tout ça la touchait plus qu’elle ne voulait le montrer.


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() message posté Mar 24 Jan 2017 - 16:20 par Invité
Winter, makes my wishes come true
Samuel & Callie
Vendredi 16 décembre,

« C’est bien que tu aies atteint tes objectifs. Au moins je ne suis pas partie pour rien. Tu as pu faire ce que tu voulais et réussir ». Samuel soupira légèrement puis fixa ses pieds quelques secondes. Le travail avait toujours été un sujet délicat entre eux. On pourrait penser qu'après tout de ce temps, avec les années écoulées, celui-ci serait devenu moins omniprésent. Mais quand elle disait cela, Samuel pouvait lire cette ancienne flamme dans ces yeux. Pas celle qu'elle avait autrefois quand ils étaient ensemble, non, celle qui allumait son regard d'une lueur mauvaise comme à chaque fois que le travail venait s'imposer entre eux. Mais il y avait du progrès, aujourd'hui ils pouvaient parler de tout ça en adulte, loin des cris d'autrefois même si la tension était palpable. D'ordinaire, Samuel était fière de son travail, mais face à Callie, il regrettait presque. Parce que son métier lui avait coûté son couple, Callie et Lilly. Néanmoins, il savait que Callie avait toujours eu de l'estime pour ce qu'il faisait et c'était d'autant plus dur pour lui de devoir jongler entre son métier et elle. Il était gêné en cet instant alors qu'il était plutôt heureux d'avoir réussi devant les autres. Devant tous, sauf devant elle ou Lilly. Elles représentaient son autre vie, celle qu'il avait mit de côté pour en arriver là où il était aujourd'hui. « Tu te trompes. Je les aient pas tous atteints et j'ai pas réussi partout. », dit-il tout bas mais il savait qu'elle avait entendu. Il avait envie de lui dire d'autres choses, de lui dire des vérités, mais il ne s'en sentait pas le courage en cet instant. Il songeait à sa patiente, à cette foutu tempête et il ne pouvait oublier le visage de Callie face à lui. Il passa une main agitée dans sa barbe de trois jours. Il devait avoir une sale gueule, il regrettait d'avoir encore remis à demain son rasage. Callie le regarda quelques secondes et il eut l’impression que son regard le brûla. « Pourquoi Londres ?  Je veux dire, pourquoi pas l’Espagne ? ». Il la regarda, assez surprit par sa question. Après tout ce temps, elle avait choisi ce moment pour le lui demander. Au moins, cela avait le mérite de décaler la conversation qui semblait les avoir mit tous les deux mal à l'aise. « Un poste de chirurgien en traumatologie c'était libéré et mon chef m'avait recommandé », dit-il simplement et c'était la vérité. Évidemment que si ce même poste avait été proposé à Madrid ou même Barcelone, Samuel l'aurait accepté tout autant. « Et Londres c'était toujours plus prêt que Sydney », ajouta-t-il avec un léger sourire. Cette ville qui avait hébergé leur amour naissant, accueilli la naissance de Lilly. Cette même ville que Callie avait fuit avec la petite sous le bras.

Il se montra discret quant à la réponse sur son portable. Il ne voulait pas que Callie pense qu'il se fichait de leur conversation, mais simplement qu'il avait des urgences en cours. Mais ça, comme beaucoup d'autre chose, il ne pouvait lui dire sans ressentir de la gêne ou le souvenir des temps d'autrefois. Samuel ne divulguait pourtant pas des informations compromettantes, il ne lui cachait pas une maîtresse, non, mais pour Callie ce portable avait été le symbole d'une carrière qu'il avait favorisé à elle et à leur fille. « On va dire qu’elle est fidèle à elle-même depuis quelques années ». Samuel esquissa un sourire. Pour lui, cela était flou, mais il s'abstient de le lui dire. C'est Callie qui la connaissait, c'est elle qui l'avait élevé. Samuel semblait être un étranger dans tout ça. Pourtant, il n'y avait pas un jour où il ne pensait pas à Lilly, où il ne se souvenait pas de la petite fille riant aux éclats. Un voile passa sur son visage à ses souvenirs qui lui revenaient en échos mais dont il n'avait pas su se saisir plus tôt. Il ne l'avait pas vu grandir, aussi il ne savait pas à quoi elle était fidèle mais il connaissait son tempérament maintenant qu'elle vivait sous son toit. Callie lui expliqua ensuite ce que Lilly lui avait fait vivre ce matin. Samuel sourcilla à l’évocation du nom petit-copain. Il croisa les bras, écoutant attentivement. A quel moment Lilly était-elle devenue si incontrôlable ? Si rebelle ? Il avait pourtant le souvenir d'une petite fille joueuse qui réclamait l'attention de ces parents plutôt que de les envoyer balader. Néanmoins, il percevait l'argument de choc de leur fille : le travail. Lilly semblait jouer cette carte aussi bien que sa mère, maisavec le temps, elle lui avait également apposé cette même excuse. Callie était une femme d'affaire, mais elle avait trouvé le temps et l'énergie d'élever Lilly tout en en menant sa carrière. Une fois de plus, il ne pouvait qu'avoir de l'estime et du respect envers cette femme. « Je peux te rassurer, ce type ne mettra jamais les pieds chez moi. Et je suis désolé qu'elle t'en ai mit plein la tête comme ça ». Et il l'était vraiment. Samuel pouvait gérer des tas d'urgences médicales, mais il était toujours prit au dépourvu devant la colère de sa fille. On aurait pu penser que Lilly ne destinait ce genre de crise qu'à sa mère, mais Samuel était sûrement le second sur sa liste. Elle le détestait et ne se privait pas pour le lui dire.  « C’est la crise du jour parmi tant d’autres. Il parait que les plus belles femmes sont celles avec du caractère… ». Elle glissa un regard vers Samuel. Celui-ci ne pu qu'approuver et il le fit avec un de ces sourires en coin dont il avait le secret. Autrefois, cela avait plu à Callie : son charme, son assurance. Mais aujourd’hui, ils semblaient tous deux mal à l'aise en face de l'autre. « Je confirme et Lilly te ressemble de plus en plus... Et puis c'est ma fille aussi, elle ne peut qu'être magnifique », dit-il simplement en mettant les mains en l'air. Évidemment que Lilly était sublime, mais elle l'était surtout parce qu'elle ressemblait à Callie et que Samuel n'avait jamais trouvé de femme plus attirante que la mère de sa fille, même après tout ce temps. « Je ne sais pas de qui elle tient ce caractère. » Samuel haussa les yeux au ciel. « Sérieusement ? ». Bon, Samuel n'était pas un ange, mais il n'avait pas le souvenir d'avoir été aussi explosif. Néanmoins, il avait eu un cadre rassurant entre ses parents et ses nombreux frères et sœurs, cela avant sans doute manqué à Lilly. Callie l'informa ensuite que Lilly était avec elle peu de temps avant. Il regarda sa montre et jetta un œil au dehors même si le voile blanc empêchait de voir quoi que ce soit. « J'espère qu'elle ne jouera pas l’aventurière en tentant de braver la tempête ». Il s'abstient de dire à Callie que lui l'aurait sans doute fait à son âge, juste pour frimer. « Et toi alors, elle te méprise jusqu’à quel point ? ». Samuel observa son sourire et cela le fit fondre. « Je dirais que je suis un vieux con réac, non attend ça veut dire la même chose. Disons plutôt qu'elle me trouve chiant et qu'elle me déteste parce que je suis tout le temps au travail, que je ne l'autorise pas à fumer à l'intérieur et j'en passe ». Néanmoins, il disait cela avec détachement, il ne comptait pas se laisser bouffer par sa rebelle de fille.
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() message posté Mer 1 Fév 2017 - 10:46 par Invité
Winter, makes my wishes come true
Samuel & Callie
« Tu te trompes. Je les aient pas tous atteints et j'ai pas réussi partout. » Callie tourna le visage vers Samuel. Elle avait parfaitement entendu ce qu’il venait de dire, mais ne s’attendait pas vraiment à ça comme réponse. Avec leur passé commun et son besoin de perfection dans son travail, elle n’avait jamais vu Samuel espérer une vie de famille, ou encore autre chose que de réussir dans son travail. En fait, elle ne se rappelait même pas en avoir parler avec lui un jour. Ca leur était tombé dessus comme ça, sans qu’ils n’aient rien demandé, alors que chacun essayait de créer son avenir, son futur. Ils étaient heureux comme ça, et puis il y a eu Lilly. Et ça a tout changé. Oui, comme chaque être humain, Samuel avait besoin de relations, de sociabilité, mais Callie s’était toujours dit qu’elle ne le verrait jamais marié avec une grande famille ni que Lilly aurait plusieurs frères et sœurs. A dix-huit ans, Callie avait d’autres envies que d’être maman et pourtant, elle n’a jamais regretté sa décision. A peine avait-elle pris conscience qu’un petit être grandissait sous son nombril que la décision de garder cet enfant était prise. Elle avait sans doute pensé qu’à elle, elle n’avait pas vraiment pris l’avis de Samuel en compte, mais à partir de cette annonce ils avaient déjà dû faire un choix. Un choix que Callie avait continué à respecter. Aujourd’hui sa fille était sa vie, son oxygène. C’était la personne la plus importante. Lorsqu’elle était encore aux études, elle décomptait les heures pour rentrer et la première chose qu’elle faisait, c’était de passer du temps avec sa princesse. Jouer avec elle, lui apporter de l’attention et de la tendresse jusqu’à ce qu’il soit temps pour l’enfant de rejoindre le pays des rêves. Après seulement, elle se penchait sur ses cours, sur ses études. Si Samuel avait choisi sa carrière, Callie avait choisi sa fille. Ca avait toujours été ainsi, et ça continuera de l’être. C’était peut-être un danger, mais pas pour elle. Lilly était aussi un sujet sensible et le jour où elle et Samuel avaient pris la décision qu’elle irait vivre chez lui, elle avait dû prendre sur elle et le faire pour sa fille. Cette décision l’avait rongée une partie de la soirée, de la nuit, où elle était restée assise dans le divan à se demander comment elle ferait, elle. Callie avait toujours eu l’habitude de voir Lilly, de se disputer avec, tous les jours, ou partager des moments de complicité. Et puis là, du jour au lendemain elle vivrait chez Samuel, elles se verraient moins souvent et sa maison serait vide de ses cris et de sa présence. Mais elle avait essayé de trouver des points positifs à cette histoire : Lilly avait besoin de Samuel, même si elle ne le savait pas encore. Toute fille a besoin de son père un moment ou à un autre dans sa vie, sans quoi elles ont l’impression qu’il manque un pilier dans leur vie. Et d’un autre côté, Callie se persuadait que Samuel avait aussi besoin de Lilly. Entre deux interventions, entre deux journées de travail, il devait surement ressentir le besoin de cette complicité qu’il devrait y avoir avec sa fille, dans une famille normale. Elle ne voulait pas s’initier entre eux, elle ne voulait même pas s’en mêler. Ils étaient assez grands pour régler leur problème. De plus, Lilly avait la chance d’avoir un père certes pas super présent, mais humain et attentif, même si elle ne l’avait pas encore remarqué. Callie savait mettre le doigt sur les défauts de son ex, mais elle savait aussi reconnaitre et souligner ses qualités. Des qualités qu’elle ne retrouvait pas en Macsen et qui lui manquaient. Macsen n’était pas Samuel, c’était un fait et tous les jours, c’était la remarque qu’elle se faisait. Dans cette banque, Callie semblait perdue dans ses pensées. Elle était inquiète pour leur fille, mais essayait de ne rien laisser paraitre face à Samuel. L’espagnole voulait garder cette façade de femme inébranlable, surtout dans une banque « - Tu espérais quoi de plus ? » Autrement dit, il avait fait un choix, et aujourd’hui, elle trouvait que professionnellement parlant, il touchait pratiquement l’excellence. Peut-être même était-il sérieusement engagé dans sa vie privée, mais tenait-elle vraiment à le savoir ? Elle n’avait pas envie de voir sa fille débarquer et exploser digne d’une bombe TNT tout comme elle n’avait pas envie de se dire qu’avec elle, il avait préféré son travail et ses études, et qu’aujourd’hui, tout avait changé avec cette autre « - Elle est toute ma vie, Samuel » Callie se sentait obligée de justifier son choix dix-huit ans auparavant. Comme si elle se sentait coupable d’être partie. Un peu peut-être. Mais ne l’avait-il pas poussée à le faire ? Et pourtant, elle avait eu l’impression que dans ses dires, il y avait une cargaison de sous-entendus. Peut-être même des reproches, elle n’en savait trop rien, mais elle avait eu ce besoin de s’exprimer. De lui dire le pourquoi. Elle n’était pas partie parce qu’elle ne l’aimait pas, ou parce qu’elle avait quelqu’un d’autre. Non. Elle était juste partie parce qu’elle en avait conclu qu’il avait fait un choix et elle un autre. A l’époque, la seule personne qui comptait vraiment dans la vie de Callie, c’était ce grand brun qui se trouvait actuellement juste en face d’elle. A l’époque, elle voulait croire qu’il était l’homme de sa vie, celui avec qui elle vivrait et qu’elle aimerait des années et des années encore. Et pourtant aujourd’hui, chacun vivait sa vie de son côté et la seule chose qui les reliait, c’était cette jeune fille aux longs cheveux, aux yeux de chat et au caractère explosif.

Callie n’avait jamais imaginé revoir Samuel dans une banque, encore moins lui parler du passé à cet endroit, alors que dehors l’hiver recouvrait la ville de son grand manteau blanc. Sans doute avait-elle voulu sauter sur l’occasion, parce qu’elle savait que justement, ces occasions seraient rares. Mais il était certain que se poser quelque part, autour d’un café où, dans un endroit plus discret était plus approprié, mais malgré tout son timbre de voix était léger. A peine audible. Il avait raison quelque part, Londres c’était plus loin, mais ça n’empêche qu’il n’avait pas le temps pour venir jusque l’Espagne, donc au fond ça changeait quoi ? Callie était persuadée que même s’il avait eu un poste pour l’Espagne, ça n’aurait rien changé, parce que la raison de sa venue aurait juste été son travail. C’était ce qu’elle lui reprochait, depuis dix-neuf ans, c’était toujours les mêmes reproches « - D’accord. » Elle préférait ne pas remettre le couvert sur le sujet de leurs disputes « - Si ça avait été l’Espagne, ça n’aurait rien changé, tu le sais très bien. Parce que la seule raison de ta venue aurait été ton travail. Tu le sais comme moi, et Lilly le sait aussi et c’est ce qui fait qu’elle ne veut pas vivre avec toi. Parce que pour passer du temps avec toi, elle doit faire comme tes patients : prendre rendez-vous, aller dans une salle d’attente et avec un peu de chance, passer à l’heure avec l’espoir que tu n’aies pas un patient mourant quelque part qui la ferait passer au second plan » ou peut-être que si en fait. Elle n’avait cependant pas été agressive dans sa façon de lui déblatérer tout ça. Elle était restée fidèle à elle-même, avec les cris en moins et toujours avec un timbre de voix discret. « - Sam, tes patients ils ont qu’une vie, mais ta fille aussi. Tu devrais le savoir, t’es mieux placé que moi pour savoir ce que vaut une vie. Et ta vie à toi elle ne devrait même pas se résumer à tes patients. » il était normal que Samuel s’occupe de ses patients, qu’ils aient même toute son attention, mais tout était question d’organisation et ça, elle avait réussi à l’apprendre quand elle avait dû jongler avec ses études et l’éducation de sa fille. Aux yeux de Callie elle avait aussi droit à la même attention que son père donnait à ses patients, au même temps, si pas plus. Peut-être était-elle sans cœur ou encore égoïste, mais à ses yeux, rien ne pouvait passer avant Lilly et si par malheur la soirée de campagne de quelconque ministre tombait à l’eau parce qu’elle avait dû faire passer sa vie avant, honnêtement elle n’en avait que faire. Si elle était médecin, elle préférerait passer moins de temps avec des patients qui, de toute façon n’étaient pas tous seuls puisqu’il y avait d’autres médecins, plutôt que de laisser sa fille de côté. Elle n’avait pas l’âme d’un médecin, mais ça c’était pas nouveau et peut-être que c’était l’une des qualités qu’elle avait, contre toute attente, apprécié chez Samuel : Elle manquait parfois cruellement d’humanité alors que lui en avait à revendre. Il en avait pour eux deux.

Le portable de Samuel qui sonne ne l’étonnait presque pas, bien que quelque part, ça appuyait ses propos. Mais là-dessus, elle ne comptait rien dire. Le sien était pareil, même si elle, elle n’avait aucun problème à le laisser sonner quand elle n’avait pas envie de répondre. Après, elle ne travaillait pas avec des vies, et X PDG de quelconque société ne risquait pas de mourir si elle ne prenait pas cet appel « - Tu dois me prendre pour un monstre quand même, non ? » et c’était le cas. Elle ne souhaitait pas la mort à personne, elle ne demandait même pas à ce qu’il fasse son travail à moitié. Elle aurait juste voulu que dans son monde médical, il arrive à trouver une petite place pour Lilly et que lorsqu’il passait du temps avec elle, il n’y en avait que pour elle et tant pis pour les patients. Alors pour essayer de détendre un peu l’atmosphère, elle ajouta non sans un léger sourire « -En fait, Lilly elle aurait eu plus de chances si elle avait opté pour la médecine à la fac. Vous seriez compris, mais je plains les patients » Pour le coup, ils avaient tous les trois un domaine de prédilection différent. Callie travaillait dans les affaires, dans le monde de la pub, Samuel était dans le médical et Lilly semblait vouloir se lancer dans l’art.

L’espagnole esquissa un sourire en l’entendant parler du pseudo petit ami de Lilly. Ce gars vivait en Espagne, elle ne s’en faisait donc pas. Ici elle allait rencontrer des gens, se lier d’amitiés et oublierait ce type. Il ne serait donc plus question de le faire venir et les problèmes seront sans doute implantés à Londres même. « - Ne t’en fais pas, lui c’est un parmi tant d’autres à venir » Elle ne prenait pas Lilly pour une fille facile, mais elle jugeait qu’elle vivait en son temps. C’était ce gars-là, peut-être que dans un mois ça sera un autre. Puis encore un autre jusqu’à ce qu’elle trouve le bon « - T’en verras peut-être d’autres défiler. Ou alors elle ira le voir sans que tu le saches, en te disant qu’elle va dormir chez une copine. Ma sœur c’était ce qu’elle faisait avec mes parents tu sais. » Pour Callie, ça avait été différent, puisqu’elle était partie à ses dix-huit ans pour ses études et y avait rencontré Samuel. Elle n’avait donc pas vraiment eu besoin de cacher quoi que ce soit « - J’en connais d’autres qui à l’âge de Lilly avait déjà compris le concept du lit double, si tu vois ce que je veux dire » Callie se sentait presque habituée du caractère de Lilly et de ses reproches. Au point que bien souvent, elle la laissait hurler, écoutait la moitié et continuait à vaquer à ses affaires. Mais des fois, elle avait des paroles tellement violentes que même si elle voulait passer outre, ça lui était bien difficile. Elles en étaient arrivées là et pourtant Callie savait que ce n’était pas la bonne attitude à avoir. Ca faisait d’elle une mère qui n’écoutait pas sa fille, qui ne lui prêtait plus attention. En même temps, c’était dur pour l’espagnole de se prendre tous les reproches parfois infondés. Malgré tout elle sourit en voyant la compassion de Samuel, bien qu’elle se sentît presque sauvée par rapport à ce que lui devait subir. Callie ne loupait pas le léger sourire en coin de Samuel, ce genre de sourire qu’il ne l’avait pas laissée indifférente quelques années auparavant. Ce genre de sourire à laquelle elle aimait répondre à l’aide d’un baiser ou d’un autre geste. En fait, avoir Samuel en face d’elle lui faisait comprendre que dix-huit ans plus tard, elle aimait toujours tout ce qui lui avait plu chez Samuel « - c’est vrai qu’elle a de qui tenir. » Callie ne pouvait pas nier que sa fille était magnifique à ses yeux. « - D’ailleurs ma sœur trouve qu’elle te ressemble beaucoup plus que moi. Et comme elle est magnifique…» Callie sourit à nouveau en baissant les yeux une fraction de secondes. Elle détourna ensuite le regard vers l’extérieur, cherchant à éviter celui de son ex-compagnon. « - Okay je suis un peu impulsive et directe… Mais moi je ne fuguais pas de chez moi. J’aurais jamais osé. Bon après mes parents étaient tellement strictes aussi… alors que Lilly ils la laissent faire n’importe quoi depuis qu’elle a trois ans. Avec Ma sœur ça nous révolte » ajoute-t-elle en rigolant. En réalité ça ne faisait pas rire Callie, bien souvent elle s’était disputée avec sa mère justement à cause de ça. Si Lilly demandait quelque chose et que Callie lui disait non, elle était assez maligne pour aller demander à sa grand-mère qui lui disait automatiquement oui ce qui avait le don de la faire exploser à son tour « - Moi je pense au contraire qu’on va la voir débarquer d’une minute à l’autre, et ça c’est pas de moi qu’elle le tient. » Elle savait que Lilly tenait la témérité de son père. Callie était plus du genre à réfléchir mille ans avant de se lancer ce qui avait l’art d’être un défaut dans son travail. Peut-être que justement, le métier de Samuel lui allait bien. Lui n’avait pas souvent le temps de réfléchir pour agir, il fallait qu’il compose en quelques secondes « - Garde bien en tête tous ses reproches, parce que quand elle aura trouvé un anglais qui lui plait assez, c’est toi qui pourras lui reprocher de ne jamais être là. » Callie attendait de voir la réaction de Samuel face à sa remarque. Malgré tout, elle espérait qu’il arriverait à mieux la tenir qu’elle vis-à-vis des garçons.


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() message posté Ven 3 Fév 2017 - 18:44 par Invité
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Samuel & Callie
Vendredi 16 décembre,

Se retrouver seul face à Callie avait quelque chose d'angoissant mais aussi d'excitant. Samuel n'avait pas vraiment peur des jugements, mais l'avis de Callie avait toujours compté. A l'époque, elle était celle qui le remettait sur le droit chemin, qui le poussait à se donner au maximum, elle avait toujours des idées et des avis bien tranchés. Pourtant, quand elle l'avait mise en garde sur le fait qu'il privilégiait sa carrière à leur famille, Samuel ne l'avait pas écouté. Pourtant il savait qu'elle avait raison, mais il c'était retranché derrière son travail, derrière ce pour quoi il avait tout sacrifié. Ce jour là, il ne l'avait pas écouté alors qu'il savait qu'il le regretterait, qu'elle finirait par claquer la porte, qu'elle n'était pas du genre à accorder de seconde chance. « Tu espérais quoi de plus ? ». Il coula un regard vers elle, tendre mais partagé. Il n'avait pas espéré des tonnes de chose, Samuel n'était pas un grand rêveur, ni un utopiste. Non, il avait toujours aimé les choses simples et accessibles. Il avait toujours misé sur des challenges qu'il pouvait relever. Et il avait presque tout réussi après tout. Il avait fini première de sa promotion, il avait obtenu un poste de titulaire à 30 ans et un poste de chef de chirurgie à 38 ans tout juste. Des objectifs qu'il pouvait atteindre en s'en donnant les moyens. Mais il y avait un défi qu'il n'avait pas pu affronter, celui de devenir chef de famille, soit un père aimant et un mari présent. Si sa vie professionnelle était un franc sucés, sa vie sentimentale était un échec cuisant. Aussi, il ne savait pas quoi répondre à Callie. Comment reconnaître qu'elle était sa faille, son échec, sa faute la plus cuisante ? Il passa une main nerveuse dans sa barbe, comme pour chasser le malaise qu'il ressentait en cet instant. « Être présent pour Lilly... Et pour toi », ajouta t'il finalement. Il ne pouvait reconnaître son erreur autrement, cela lui aurait demandé des efforts qu'il n'était pas capable de fournir. Parce que si Lilly était son unique enfant, Callie était la première femme qu'il avait aimé, celle qu'il avait laissé filer sans savoir si elle pourrait devenir sa femme. « Elle est toute ma vie, Samuel ». Oui, il savait. Elle était son enfant, celle qu'elle avait porté, qu'elle avait aimé de tout son être alors qu'elle n'était pas désiré. Callie avait toujours été la plus courageuse des deux et elle le lui avait largement prouvé. Elle avait mit de côté certaines priorités pour s'occuper de Lilly alors que Samuel n'avait fait que freiner des pieds. Lilly avait débarqué dans leur vie et avait tout mis sans dessus dessous. Si Callie avait eut tendance à voir ça d'un bon œil, Samuel avait frémit, inquiet, maladroit dans cette nouvelle vie qui c'était imposé à lui. Il avait découvert les bébés mais surtout leurs nombreuses attentes, leurs cris, leurs tempéraments sans cesse en changement. Pour un second année de médecine, cette nouvelle expérience l'avait chamboulé et il n'avait pas su tout gérer de front. Au contraire de Callie la courageuse, la battante, qui comprenait chaque pleur, chaque poussée de fièvre. Pour un futur médecin, il n'en menait pas large.

« Si ça avait été l’Espagne, ça n’aurait rien changé, tu le sais très bien. Parce que la seule raison de ta venue aurait été ton travail. Tu le sais comme moi, et Lilly le sait aussi et c’est ce qui fait qu’elle ne veut pas vivre avec toi. Parce que pour passer du temps avec toi, elle doit faire comme tes patients : prendre rendez-vous, aller dans une salle d’attente et avec un peu de chance, passer à l’heure avec l’espoir que tu n’aies pas un patient mourant quelque part qui la ferait passer au second plan. Sam, tes patients ils ont qu’une vie, mais ta fille aussi. Tu devrais le savoir, t’es mieux placé que moi pour savoir ce que vaut une vie. Et ta vie à toi elle ne devrait même pas se résumer à tes patients. » Encore une fois, des reproches. Samuel se retint de soupirer pour ne pas être grossier alors que ce discours faisait échos à tous les nombreux autres que Callie avait pu lui tenir. Il pouvait aussi l'associer à ceux que déblatéraitent sa mère. La mère Adams, en vrai mère poule qu'elle était, supportait plutôt mal la situation familiale de son fils. En tant que l’aîné, elle s'était attendu à ce qu'il soit le plus posé, le modèle pour la fratrie à suivre. Aujourd'hui, elle avait fait ce deuil, lui accordant uniquement sa réussite professionnelle alors qu'elle était toujours aussi navré de voir qu'il entrerait une relation plus que houleuse avec sa fille. Quant à son statut de célibataire, il avait cessé de la surprendre, malgré qu'elle aimait à lui rappeler quel bel homme il était et qu'il avait tout pour combler une femme. Oui, tout sauf un emploi du temps adapté à une relation de couple. « Parce que tu pense vraiment que si j'avais pris un poste à Madrid, je ne l'aurais pas vu plus souvent ? Callie, on parle de Madrid là. On a eu un bon millier de kilomètres entre nous. Tu a choisi de rentrer en Espagne alors qu'on c'était rencontré à Sydney, je vais pas m'excuser pour ça ». Il n'avait pas haussé la voix, il tenait simplement à lui dire le fond de sa pensée. « Ma fille est en pleine santé Callie et chaque jour je me dis que je suis chanceux pour ça. Mais d'autres enfants n'ont pas sa chance et en tant que maman, tu serais ravie de savoir qu'un médecin s'occupe de ton enfant quand il lui est arrivé quelque chose ». Il avait conscience de jouer avec les mots, mais il ne pouvait réfuter ce qu'il était. La médecine était toute sa vie, elle l'avait forgé, elle lui avait apporté la réponse à toutes les questions qu'il pouvait se poser. Il aurait pu lui parler de tous les enfants cabossés, maltraités, qui débarquaient dans son service chaque jour. Il pouvait lui nommer le nombre de maladie ou de cancer qui pouvaient emporter un être cher, mais il s'abstient. Callie n'était pas médecin, lui n'était pas dans les affaires, chacun son domaine de compétence. Il sentit que Callie c'était raidi près de lui. Ce n'était pas la première fois qu'ils abordaient le sujet et même après tout ce temps, il semblait toujours aussi sensible. « Tu dois me prendre pour un monstre quand même, non ? ». Callie c'était radouci. Samuel était toujours touché par ses mots et par son amour démesuré pour leur fille. Il avait beau avoir mal accusé le fait que Callie décide de garder leur enfant, mais il n'avait jamais été déçu qu'elle devienne la mère de sa fille. Callie, derrière ses airs de grande dame et de requin dans les affaires, était une femme tendre et aimante. Il fut un temps où elle l'était aussi à son égard, pensa-t-il amèrement. « Non, pas du tout. En fait, t'es une mère plutôt normal », dit-il avec un large sourire taquin. Samuel avait toujours le chic pour faire le mariole quand il se sentait stressé. Son humour avait toujours été son atout charme également, une manière comme une autre de faire fondre le cœur d'une femme. «En fait, Lilly elle aurait eu plus de chances si elle avait opté pour la médecine à la fac. Vous seriez compris, mais je plains les patients ». Samuel éclata de rire. Il songea une fraction de seconde à sa fille portant une blouse, un joint à la bouche et passant de patients en patients. Une vision d'horreur. Mais il garda pour lui le fait qu'elle aurait pu devenir médecin. Au moins, ils auraient partagé quelque chose, même s'il lui souhaitait réellement de trouver sa voie, peu importe ce qu'elle choisirait.

Parler de la vie amoureuse de sa fille lui était difficile. Samuel avait beau avoir eut trois petites sœurs, il ne savait pas comment aborder ces questions là avec sa fille. Il pouvait parler d'anatomie, voir des tas de femmes nues, mais la question des sentiments était quelque chose de subtil. Voilà pourquoi il était plutôt heureux que ce soit Callie qui gère ces parties là. « Ne t’en fais pas, lui c’est un parmi tant d’autres à venir. T’en verras peut-être d’autres défiler. Ou alors elle ira le voir sans que tu le saches, en te disant qu’elle va dormir chez une copine. Ma sœur c’était ce qu’elle faisait avec mes parents tu sais. » Il tiqua un peu sur la première phrase. D'autres ? Il n'était vraiment pas prêt à affronter tout ça. Il pouvait passer des heures à ouvrir des intestins, mais imaginer sa fille au lit avec différents garçons lui filait la nausée. Il songea à Ava, sa nièce ou à Louis, son filleul, et il se dit qu'il était bien plus fan de cette période de la petite enfance où la seule priorité est de savoir quoi manger ou quel doudou emporter dans la valise. « Je verrais rien du tout. Je compte installer des barreaux aux fenêtres et une alarme juste pour quand elle compte faire le mur. Et pour le reste, je connais un super tueur à gage qui pourrait me faire crédit... Pour les gars, hein, pas pour Lilly ! », s'empressa-t-il d'ajouter avant que Callie n'imagine qu'il avait planifier d'éliminer leur fille. « J’en connais d’autres qui à l’âge de Lilly avait déjà compris le concept du lit double, si tu vois ce que je veux dire ». Samuel lui souria, complice. Ils avaient son âge quand Lilly avait débarqué dans leur vie. Difficile à imaginer Lilly en maman dans quelques mois. Contrairement à Callie, elle était trop immature, trop instable pour s'occuper d'une autre personne qu'elle-même. « Oui mais nous c'était différent, on vivait dans un minuscule appartement et n'y avait qu'un seul lit ! », plaisanta-t-il à nouveau. Ils ne leur arrivaient jamais de parler du passé, de leur vie à deux. Cela avait été court, certes, mais pour Samuel cela avait compté. Deux étudiants ne pouvaient pas s'offrir un appartement grand luxe, alors ils c'étaient contenté d'un petit chez soit confortable que Callie avait soigneusement décoré tandis que Samuel potassait à même le sol. Quand elle venait vers lui pour se reposer, il aimait passer une main sur son ventre rebondi. « C’est vrai qu’elle a de qui tenir. D’ailleurs ma sœur trouve qu’elle te ressemble beaucoup plus que moi. Et comme elle est magnifique…». Samuel souria à nouveau, sincèrement ému du compliment. « Tu dira merci à ta soeur pour moi ».

« Okay je suis un peu impulsive et directe… Mais moi je ne fuguais pas de chez moi. J’aurais jamais osé. Bon après mes parents étaient tellement strictes aussi… alors que Lilly ils la laissent faire n’importe quoi depuis qu’elle a trois ans. Avec Ma sœur ça nous révolte ». Au moins, quand elle était en Espagne, Lilly était bien entouré. Samuel eut une pensée pour ses parents qui regrettaient chaque jour de n'avoir pas de contact avec leur petite fille. Lilly avait été la première, mais dix-neuf ans après, seule Ava pouvait les combler. Quand à ses sœurs, surtout Amanda, elles auraient apprécié de voir davantage leur nièce. Mais en partant vivre en Espagne, Callie avait emporté Lilly loin de sa famille paternelle. « Vous étiez leurs filles, pas leurs petites filles. Le côté ingrat des parents c'est ça. Eux, leur seul rôle c'est de la gâter ». Dit-il dans toute sa sagesse... « Moi je pense au contraire qu’on va la voir débarquer d’une minute à l’autre, et ça c’est pas de moi qu’elle le tient. » Samuel jeta un regard au dehors à nouveau. Il espérait sincèrement que Lilly ne voudrait pas relever un défi, parce que si elle tenait ça de lui, alors ils n'avaient pas fini de s'en faire. « Garde bien en tête tous ses reproches, parce que quand elle aura trouvé un anglais qui lui plait assez, c’est toi qui pourras lui reprocher de ne jamais être là. » Il aimerait bien, histoire d'inverser la tendance, mais cela ne serait jamais aussi simple. «J’essaie de me rapprocher d'elle, alors je vais éviter le foule de reproches. Et puis elle en a largement assez pour nous deux, pour l'instant. »
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() message posté Dim 12 Fév 2017 - 21:02 par Invité
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Samuel & Callie
« Être présent pour Lilly... Et pour toi » Encore une fois, Callie fut relativement surprise de la réponse. Lançant un regard sceptique à Samuel, elle ne savait pas vraiment comment le prendre. Techniquement, tout ça était derrière eux, ça faisait partie du passé et elle ne devrait même pas réagir à cette réponse. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher de le regarder pour essayer d’y trouver une once d’explication en plus. Qu’il veuille être présent pour Lilly était normal vu qu’il s’agissait de sa fille. Et s’il y a dix-huit ans Callie le lui avait reproché son manque d’implication dans leur petite famille, elle se sentait quelque part soulagée de voir qu’il avait des regrets pour ça. Mais la concernant c’était une autre histoire. En quittant l’Australie, Callie en était même arrivée à se dire que tout ça n’était qu’une mauvaise passe et qu’avant même d’arriver à l’aéroport, ils pourraient s’expliquer et arranger les choses. Ils avaient toujours su arranger leurs différends, jusqu’à cette fois-là. Alors oui, Callie avait naïvement cru qu’ils n’en arriveraient pas là et pourtant, dans cet aéroport elle avait attendu son avion à destination de l’Espagne pendant au moins deux heures et jamais elle n’y avait vu le visage de Samuel. Elle n’avait même pas bougé de place, elle était restée assise sur un siège avec sa fille contre elle, essayant de se rattacher à quelque chose. Sans le savoir Lilly lui a permis de passer le cap, de lui donner foi en l’avenir sans Samuel, de surmonter la peine qu’elle ressentait. Si elle s’était séparée du père de sa fille, elle s’était aussi séparée de l’homme qu’elle aimait et c’était douloureux. Alors la révélation de Samuel à cet instant venait de la renvoyer plusieurs années en arrière, dans cet aéroport alors qu’elle avait espéré plusieurs heures que tout ça s’arrange, qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise passe, qu’il n’avait pas vraiment fait le choix de préférer ses études à sa fille, ou à la femme qu’il disait aimer. D’un autre côté, Samuel devait savoir qu’elle revenait rarement sur sa décision et qu’il avait beau essayer de trouver un plan B, une entente, qu’elle ne voudrait pas l’entendre. Peut-être était-ce aussi la raison de ce manque de réaction « - Tu l’as été, mais pas jusqu’au bout. » L’espagnole n’avait jamais osé prétendre qu’il était lâche ou bien qu’il n’allait pas au bout des choses. Elle savait qu’il pouvait donner le meilleur de lui-même, qu’il se donnait les moyens de réussir et c’est quelque chose qu’elle a toujours aimé chez lui. Mais pour leur fille, elle n’a pas eu l’impression qu’il s’en inquiète. C’était ce qui l’avait blessée. Dans leur couple ils étaient deux, mais dans leur famille elle avait l’impression d’être toute seule avec sa fille. Elle n’avait jamais espéré mieux que de fonder quelque chose avec lui – certes, peut-être pas aussi rapidement. Le voir si indifférent l’avait blessée. Ou peut-être qu’elle lui en avait trop demandé. Néanmoins, elle ne pouvait pas nier qu’il avait été présent pour elle. Il avait été son monde, la seule raison pour laquelle elle restait en Australie, son repère dans un pays inconnu. Lors de sa grossesse il n’était pas parti, il était là, mais plus leur fille grandissait et moins il s’impliquait. La situation était difficile, mais pas juste pour lui.

« Parce que tu pense vraiment que si j'avais pris un poste à Madrid, je ne l'aurais pas vu plus souvent ? Callie, on parle de Madrid là. On a eu un bon millier de kilomètres entre nous. Tu a choisi de rentrer en Espagne alors qu'on c'était rencontré à Sydney, je vais pas m'excuser pour ça » Callie leva les yeux au ciel. Certes, mais sa mauvaise foi la poussait à penser que si elle avait choisi Wellington à Sydney, il n’aurait pas fait plus d’effort pour s’occuper de Lilly. Elle aurait été toute seule, alors être toute seule en Australie ou être toute seule en Espagne, le choix était vite fait « - A cette époque là, t’étais la seule raison pour laquelle je restais en Australie, Samuel. T’étais un pilier, c’est simple t’étais mon monde. Tu ne croyais quand même pas que j’allais rester dans ce pays ? J’avais aussi des études, je devais me trouver un autre boulot et confier ma fille à monsieur et madame tout le monde ? En Espagne j’avais mes sœurs, mes parents. J’étais pas perdue dans un pays qui n’est pas le mien. Alors à partir du moment où j’ai compris que mon monde s’était écroulé, oui je suis partie. En Espagne je pouvais laisser Lilly à mes parents pendant que j’allais en cours. A part de son père, elle n’a jamais manqué de rien, Samuel. Elle a toujours eu tout ce qu’un enfant doit avoir si pas plus. Avec une personne étrangère ça n’aurait peut-être pas été le cas. » Lilly aurait aussi pu être gardée par la famille de Samuel, mais Callie avait beaucoup trop de rancœur envers lui pour accepter que quelqu’un de sa famille garde sa fille. Oui, parce qu’à ce moment-là elle avait l’impression que c’était sa fille à elle seule puisqu’elle semblait être la seule à s’en soucier réellement « - Et puis, je n’avais pas juste écarté le père de ma fille, j’avais aussi écarté l’homme avec qui j’étais certaine de faire ma vie. Alors non, il était hors de question que je reste en Australie et si je partais, Lilly partait aussi. » En effet, elle n’aurait jamais accepté de partir sans sa fille, tout comme elle n’avait pas voulu rester en Australie. Avec du recul, Callie savait qu’elle avait surtout pensé à elle. Elle avait voulu fuir ce pays, pour répondre à ce besoin de vouloir couper les ponts avec Samuel. Elle n’avait ni pensé à lui, ni à Lilly. Elle était partie parce qu’elle seule en ressentait le besoin. Elle avait seulement été égoïste. Aujourd’hui, Callie avait mûri, elle avait appris à penser pour elle, mais aussi pour sa fille et il lui arrivait aussi à penser pour Samuel, parfois. Elle ne voulait pas priver sa fille de père, tout comme elle ne voulait pas privée Samuel de sa fille « Ma fille est en pleine santé Callie et chaque jour je me dis que je suis chanceux pour ça. Mais d'autres enfants n'ont pas sa chance et en tant que maman, tu serais ravie de savoir qu'un médecin s'occupe de ton enfant quand il lui est arrivé quelque chose » Callie se sentait égoïste de ne penser qu’à sa fille et pas aux autres. C’est sûr que s’il venait à arriver quelque chose à Lilly, elle voudrait l’excellence pour s’assurer que sa princesse s’en sorte. Même si elle devait se ruiner à payer des médecins ou des frais d’hôpitaux, elle le ferait très certainement. Mais peut-être était-ce aussi de l’envie mal placée qui venait à s’emparer de l’espagnole. Il s’occupe des enfants des autres, mais il avait mis Lilly de côté pour ses études. Elle aurait probablement aimé qu’il s’occupe autant de sa fille que des enfants des autres justement « - Je suis ravie de voir que pour les enfants des autres tu te sentes aussi impliqué. Vraiment » A nouveau elle alla s’appuyer contre un appui de fenêtre. Attendre ici commençait à être long et sa patience avait des limites. Callie passa une main dans ses cheveux et soupira. De temps en temps elle jeta un œil à son portable pour y voir si sa fille n’avait pas essayé de la joindre, mais elle n’était même pas sûre que le réseau soit optimal. « Non, pas du tout. En fait, t'es une mère plutôt normal » malgré tout, Callie lui rendit un léger sourire. Elle était persuadée d’être une mère un peu trop possessive avec sa fille. Elle n’aimait pas qu’on interfère dans l’éducation de sa fille, si ce n’est Samuel et elle-même. Elle avait toujours tout donné à Lilly, elle a toujours eu tout ce qu’elle voulait sans doute au point d’en devenir légèrement capricieuse aujourd’hui. Elle savait qu’elle n’avait pas fait un sans-faute sur son éducation, mais pour une jeune mère, elle s’en était pas trop mal sortie. Du moins c’était ce qu’elle en concluait. Sa fille n’était pas non plus la pire des pestes, elle était juste légèrement ingérable. Juste légèrement…

Entre filles, Callie et Lilly se comprenaient. Plus ou moins. Callie avait été adolescente, mais à dix-neuf ans elle se trouvait dans une autre situation que Lilly actuellement. Elle n’avait pas eu le choix de mûrir et de devenir plus responsable que ne l’est sa fille à dix-neuf ans. Avec un enfant en route, elle ne pouvait plus se permettre de sortir, d’aller en cours à la carte ou encore de se permettre une hygiène de vie aussi épuisante que se l’infligeait parfois sa fille. Tout ça, elle avait dû le mettre de côté pour le bien de son bébé, mais aussi pour son bien être à elle. En grandissant, Callie et Lilly avaient réussi à entretenir un lien fusionnel. Aujourd’hui ce lien semble un peu moins présent, mais est-il totalement absent ? Non. Callie ressentait toujours cette petite complicité, parfois, entre elles deux. Concernant la vie amoureuse de Lilly, elle essayait de la laisser avoir sa petite vie privée, son jardin secret et surtout de la laisser faire ses propres expériences dans la limite du raisonnable. Si Lilly voulait savoir quelque chose, Callie pouvait la conseiller et si elle allait trop loin, l’espagnole était là aussi pour la recadrer. « Je verrais rien du tout. Je compte installer des barreaux aux fenêtres et une alarme juste pour quand elle compte faire le mur. Et pour le reste, je connais un super tueur à gage qui pourrait me faire crédit... Pour les gars, hein, pas pour Lilly ! » Elle laissa un rire s’échapper de ses lèvres en entendant tout ce qu’il avait prévu. Visiblement il ne comptait pas faire les choses à moitié, puis en grimaçant, elle reprit « - J’imagine que je dois m’attendre à la voir débarquer comme une furie en me disant que son père la retient en prison, qu’il veut pas la laisser sortir, qu’il lui ruine sa vie etc. etc. etc. » Accompagné d’une mimique voulant dire qu’avec Lilly, c’était le couplet qu’elle ressortait à chaque fois qu’on l’empêchait de faire quoi que ce soit. Leur fille avait le don de faire dans le drame « - Tu vas en prendre pour ton grade, je te préviens » lui lança-t-elle avec le sourire. « - Je crois que le gars qu’elle voudra te présenter un jour, il devra avoir une force mentale du tonnerre » complétait-elle. Visiblement Samuel n’était pas vraiment prêt à voir un homme s’approcher trop près de sa fille. Mais Lilly avait le don de choisir les gars les moins fréquentables qu’aucuns parents sains d’esprit accepteraient de voir avec leur fille. « Oui mais nous c'était différent, on vivait dans un minuscule appartement et n'y avait qu'un seul lit ! » à nouveau, elle lui adressa un sourire. Callie préférait parler des bons moments du passé plutôt que du jour où elle a décidé de mettre fin à tous ces moments. Contrairement à maintenant, leur situation avait été bien différente. Lilly avait la chance d’avoir des parents gagnant tous les deux bien leur vie. Elle pouvait avoir ce qu’elle voulait, elle n’avait pas à se trouver un boulot pour aider à payer les factures ou simplement pour se faire plaisir. Elle ne se gênait d’ailleurs pas pour réclamer de l’argent ou demander la carte de crédit avant même d’adresser à ses parents un simple bonjour. C’était du vécu, Callie y avait droit souvent. « - Tu pouvais très bien me laisser le lit et, en bon gentleman que tu es, aller dormir sur le canapé. » Callie sourit à nouveau ; autrement dit, c’est parce qu’ils le voulaient bien, ils le savaient aussi bien l’un que l’autre et si vraiment Samuel en était venu à cette extrémité, il y avait de grandes chances pour qu’au beau milieu de la nuit, elle choisisse de quitter son lit pour le rejoindre sur le canapé et profiter des quelques heures où il n’étudiait pas pour l’avoir rien que pour elle. « Vous étiez leurs filles, pas leurs petites filles. Le côté ingrat des parents c'est ça. Eux, leur seul rôle c'est de la gâter » c’était pas faux, mais Callie continuait à penser que ses parents lui laissaient beaucoup trop de liberté. Chose qu’elle avait aussi du mal à supporter. D’un autre côté la maman de Callie avait été là et l’avait beaucoup aidée alors qu’elle était encore aux études. Elle ne pouvait pas non plus se montrer trop dure « - C’est pas simple ce côté ingrat. Je me suis toujours dit qu’elle préférait passer du temps avec ma mère qu’avec moi. D’ailleurs elle rêve de retourner en Espagne. Moi il me semble que si j’étais encore dépendante de mes parents à son âge, j’aimerais être là où ils sont. » son visage pourtant souriant il y a quelque seconde laissait s’envoler ce dit sourire pour laisser place à un autre soupire. Elever un enfant n’était pas simple, mais élever une adolescente l’était encore moins. Si elle avait voulu lire des livres durant les neuf mois précédent la naissance de leur fille afin de s’y préparer, il n’en avait pas été la même chose pour l’adolescence. Ca avait été beaucoup trop vite aux yeux de Callie au point qu’aujourd’hui elle avait l’impression que Lilly lui filait entre les doigts, que demain elle rencontrerait l’homme de sa vie et qu’elle voudrait emménager avec. Callie se demandait si c’était possible de s’apprêter à ce qu’un jour son enfant s’envole de ses propres ailes. Elle n’y parvenait pas et n’était pas prête non plus à voir sa fille faire sa propre vie. Avec un peu de chance, ils en étaient encore loin, non ? «J’essaie de me rapprocher d'elle, alors je vais éviter le foule de reproches. Et puis elle en a largement assez pour nous deux, pour l'instant. » C’était pas faux. Lilly avait un très mauvais caractère en plus d’être particulièrement cynique. Elle n’hésitait pas à appuyer là où ça faisait mal, à dire ce qu’elle pense et à agir sous l’impulsivité. « - Elle a besoin de toi, c’est juste que pour le moment elle ne s’en rend pas compte. Puis il y a un abcès à percer entre vous je crois. Ca ira peut-être déjà mieux après. »


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() message posté Lun 20 Fév 2017 - 11:24 par Invité
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Samuel & Callie
Vendredi 16 décembre,

Il n'y avait rien de bon à vivre dans le passé. Samuel le savait mieux que quiconque. Pourtant, il avait encore un pied prit dans les regrets et les remords de son passé. Il pouvait jurer à qui voulait bien l'entendre qu'il était tourné vers l'avenir, qu'au vu de sa situation professionnelle, il ne pouvait qu'espérer un brillant avenir. Mais la vérité était un peu plus sombre, confuse. Samuel donnait l'illusion d'être un homme droit dans ses bottes et dans ses choix, ce qui était vrai la plupart du temps. A l'hôpital, il était vu comme un chef rassurant et conciliant, qui savait prendre les bonnes décisions, qui savait aussi remettre de l'ordre quand cela s’annonçait nécessaire. Oui, la-bas personne ne pouvait soupçonner que derrière cette façade de chirurgien aguerri et de chef averti, se trouvait un homme qui songeait toujours à l'avenir avec une nuance amer. Quand il regardait Callie, il se souvenait du temps de leur rencontre, de leur romance et il savait que cela était terminé. Qu'un beau matin, tout c'était terminé brutalement sans qu'il ne fasse rien pour y remédier. Samuel pensait au passé à chaque fois qu'il était au contact de Lilly. Il songeait au peu de temps qu'ils avaient passé tous les trois, aux rares fois où il avait pu établir un vrai contact avec sa fille. Et puis le passé l'avait forgé d'une certaine manière. Si il n'avait pas perdu Danny cette nuit-là, il ne serait pas devenu chirurgien, il ne serait pas là à regarder la neige tomber face à son ancienne compagne dans l'attente de retourner à l'hôpital. Oui, c'est cet accident qui avait créé l'homme qu'il était devenu. L'homme que Callie avait aimé au départ mais de qui elle avait fini par se détourner.  « Tu l’as été, mais pas jusqu’au bout. » Il n'osa pas croiser son regard, se contenta de fixer le manteau neigeux au dehors. Cela lui faisait du bien à entendre, étrangement. Il avait toujours pensé que Callie le prenait pour un lâche, un froussard et visiblement, elle estimait qu'il ne l'avait pas toujours été. Il aurait aimé lui dire à quel point il n'était pas tout ça, mais quelque chose l'en empêchait. Il supportait mal l'idée qu'elle puisse le trouver fuyant, mais elle avait quitté l'Australie avait cette image de lui après tout.

« A cette époque là, t’étais la seule raison pour laquelle je restais en Australie, Samuel. T’étais un pilier, c’est simple t’étais mon monde. Tu ne croyais quand même pas que j’allais rester dans ce pays ? J’avais aussi des études, je devais me trouver un autre boulot et confier ma fille à monsieur et madame tout le monde ? En Espagne j’avais mes sœurs, mes parents. J’étais pas perdue dans un pays qui n’est pas le mien. Alors à partir du moment où j’ai compris que mon monde s’était écroulé, oui je suis partie. En Espagne je pouvais laisser Lilly à mes parents pendant que j’allais en cours. A part de son père, elle n’a jamais manqué de rien, Samuel. Elle a toujours eu tout ce qu’un enfant doit avoir si pas plus. Avec une personne étrangère ça n’aurait peut-être pas été le cas. » A part de son père, elle n'a jamais manqué de rien. Cette phrase lui fit l'effet d'une gifle. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il entendait ce discours mais le temps n'avait pas apaisé cette douleur. Il ne pouvait la blâmer de lui dire ça, après tout, Callie avait fait ce qu'il y avait de mieux pour elle à l'époque. On ne pouvait même pas dire que Samuel lui en voulait. C'est à lui qu'il s'en voulait surtout. Comment blâmer une mère qui se sent acculée, délaissée ? Samuel n'était pas assez imbus de lui-même pour la rendre responsable de tout ça. Il avait accepté depuis longtemps ses erreurs. Néanmoins, il restait encore distant vis à vis de l'Espagne. Il avait imaginé qu'elle resterait, qu'elle poursuivrait ses études sur place au moins le temps d'être diplômée. Il avait pensé qu'ils se mettraient d'accord sur la garde de Lilly, qu'elle pourrait continuer de voir sa famille paternelle qui se ferait une joie de la garder. Il avait imaginé beaucoup de chose mais Callie en avait décidé autrement. Quand Callie avait parlé de rupture définitive, elle voulait parler d'exil. Alors pas moyen de rectifier le tire, pas moyen de gagner du temps afin de la faire changer d'avis, Callie avait mit un terme définitif à leur histoire en emportant Lilly à des milliers de kilomètres. « Et puis, je n’avais pas juste écarté le père de ma fille, j’avais aussi écarté l’homme avec qui j’étais certaine de faire ma vie. Alors non, il était hors de question que je reste en Australie et si je partais, Lilly partait aussi. » Cette fois-ci, il tourna son regard vers elle. Faire sa vie... Il l'avait pensé lui aussi, bien sûr. En fait, il n'y avait qu'avec elle qu'il avait envisagé pareille histoire. Même si cela remontait à plus de dix-neuf ans, il continuait de se dire que Callie représentait la femme qu'il avait le plus aimé, la femme avec qui il aurait aimé faire un bout de chemin. L'entendre le penser également lui créa un choc, mais aussi une once de remord. Après tout, elle le tenait responsable de cet échec. « Le problème Callie, c'est qu'elle a manqué de son père. Je ne suis pas entrain de te faire la morale, je te dis simplement que ce n'était pas rien. Elle n'aurait manqué de rien non plus si vous étiez resté à Sydney. Je n'aurais pas laissé un étranger s'occuper d'elle, ma famille aussi été présente. » Il se revoyait encore retourner chez ses parents, peu de temps après leur départ. Quand sa mère avait ouvert la porte, certaine d'accueillir un trio et qu'elle c'était retrouvé face à son fils. Il avait dû lui dire la vérité, affronter son regard lourd de reproche puis le visage amer de son père. Bien qu'ils aient longtemps contesté cette grossesse surprise, ils étaient heureux d'être devenus grands-parents. Et Callie les avaient éloigné de ça en seulement quelques instants. Et elle l'avait privé de son droit à la paternité. Elle lui avait enlevé sa petite fille. Pendant longtemps, Samuel s'était convaincu qu'il passerait au-dessus et il avait plus ou moins accepté son sort. Mais Lilly lui manquait, Callie lui manquait et les rares fois où il n'avait pas la tête dans les études, il se retrouvait face à l'espace béant qu'elles avaient laissé derrière elles. « Je suis ravie de voir que pour les enfants des autres tu te sentes aussi impliqué. Vraiment » Il soupira malgré lui. Callie était sans doute la seule femme qui voyait ça avec amertume plutôt que gratitude. Il ne répondrait pas à cette remarque, c'était voué à l’échec. Callie lui en voulait pour ça et rien n'y changerait, alors autant faire la sourde oreille. « J’imagine que je dois m’attendre à la voir débarquer comme une furie en me disant que son père la retient en prison, qu’il veut pas la laisser sortir, qu’il lui ruine sa vie etc. etc. etc. » Samuel croisa les bras, bomba le torse. Il restait persuadé qu'elle l'en remercierait plus tard. De toute façon, avec Lilly, tout était prétexte à ce qu'elle lui hurle dessus ou lui reproche des choses. Alors Samuel avait décidé de tiré ça à son avantage. Peu importait qu'elle lui en veuille, lui n'accepterait pas qu'elle mène sa loi, jamais. « Tu vas en prendre pour ton grade, je te préviens. Je crois que le gars qu’elle voudra te présenter un jour, il devra avoir une force mentale du tonnerre ». Samuel songea à ces anciennes fréquentations, à ce qui les avaient amené à venir vivre ici. Callie lui avait dressé un portrait peu ravissant des gens avec qui Lilly avait l'habitude de traîner. Samuel n'osait imaginer sa fille avec un homme. Il n'était pourtant pas de la vieille école, il ne faisait pas partit de ces pères réac, mais il voulait préserver l'image de Lilly encore petite fille. Oui, c'était mieux comme ça. « Je suis ancien champion de boxe souvient toi. Il n'a aucune chance. » Et en plus d'être un ancien boxeur, c'était un père protégeant son enfant, ce qui lui donnait sûrement le meilleur alibi possible. Il n'avait pas boxé depuis un moment, la compétition lui étant interdite, mais il retrouverait rapidement ses vieux réflexes si cela lui était nécessaire.  « Tu pouvais très bien me laisser le lit et, en bon gentleman que tu es, aller dormir sur le canapé. » Samuel lui fit un large sourire. Non, jamais de la vie. Il avait beau être un vrai gentleman, il n'aurait pas supporté de la savoir dans un autre lit que le sien. Après les journées éprouvantes qu'il menait à l'époque, il aimait retrouver le confort de leur petit appartement mais surtout la chaleur de ses bras. Il aimait se glisser dans le lit à ses côtés alors qu'elle était endormi. Il posait un léger baiser dans son cou, plaçait un bras protecteur autour d'elle et s'endormait près de son cœur. « C’est pas simple ce côté ingrat. Je me suis toujours dit qu’elle préférait passer du temps avec ma mère qu’avec moi. D’ailleurs elle rêve de retourner en Espagne. Moi il me semble que si j’étais encore dépendante de mes parents à son âge, j’aimerais être là où ils sont. » Samuel vit le voile passer sur le visage de son ex-compagne. Il aurait voulu la consoler, mais il n'était pas sur que cela serait bien vu de la part de l'espagnole. Il avait sans doute perdu ce droit, comme beaucoup d'autres. « Tu es une très bonne mère Callie, mais Lilly est une rebelle, elle ne sait pas encore la chance qu'elle a ». Ou plutôt si, elle le savait, mais en faisait fit. Samuel était toujours surprit de la complicité entre la mère et la fille. Lui-même adorait ses parents mais n'était pas proche d'eux à ce point. Callie avait un amour débordant pour Lilly et il savait que le contraire était aussi vrai. Seulement Lilly se complaisait à lui mener la vie dur pour le choix difficile qu'elle avait prit en venant s'installer à Londres. « Elle a besoin de toi, c’est juste que pour le moment elle ne s’en rend pas compte. Puis il y a un abcès à percer entre vous je crois. Ca ira peut-être déjà mieux après. » Un abcès était un bien jolie mot pour définir leur relation. En vérité, Samuel avait l’impression qu'il y en avait une centaine. Il ne savait jamais par quoi commencer tellement leurs différents étaient nombreux. Il soupira légèrement. « Elle m'en veut Callie. Elle me le fait payer à la moindre occasion. Je ne sais même pas si un jour elle me pardonnera ». Il avait perdu de son assurance légendaire, il semblait même fatigué. A force de bataille avec Lilly, il revivait sans arrêt cette époque de sa vie où il avait vu Callie emporter la petite loin de lui. Le genre de souvenirs dont il préférait se passer.
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