"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici sometime in the future we can share our stories. (neal) 2979874845 sometime in the future we can share our stories. (neal) 1973890357
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() message posté Sam 20 Aoû 2016 - 12:44 par Invité
Pour la première depuis deux mois, elle revenait dans le quartier de Brixton, et elle eut l'impression de débarquer dans un pays inconnu, sur un territoire étranger. Elle n'avait pas averti Neal qu'elle viendrait ce soir-là, parce qu'à l'autre bout du téléphone, Danny n'aurait pas su quoi lui dire pour expliquer cette envie de le voir. Il lui manquait, c'était indéniable, mais ils ne se disaient jamais ce genre de choses. Alors elle était rentrée dans son appartement grâce au double des clés qu'elle gardait toujours dans son sac, poussant la poussette à l'intérieur avant de refermer la porte avec son pied. L'appartement semblait vide, aucune trace de Neal et elle fut soulagée de ne pas le retrouver encore une fois, enfoncé dans son canapé à broyer du noir. Dans la poussette, Wendy gigotait, réclamant les bras de Danny. Elle contourna rapidement la poussette pour venir détacher la ceinture de sécurité et soulever la petite, l'entourant de ses bras rassurants. Lorsque Wendy entrait dans son champ de vision, plus rien ne semblait avoir autant d'importance que le sourire de sa filleule. Elle lui offrait tout son amour, et son monde, d'une façon presque inexplicable, se mêlait à celui de l'enfant. Alors que la jeune femme fredonnait une comptine au bébé lover contre sa poitrine, elle se demandait encore pourquoi elle était revenue ici. Elle allait et venait dans l'appartement, passant d'une pièce à une autre, observant avec attention les derniers travaux réalisés par Neal. Wendy jouait avec le collier accroché à son cou et ses petits yeux lutés pour rester ouverts. Après un tour complet de l'appartement, elle finit par s'endormir dans le creux de ses bras et Danny la reposa délicatement dans la poussette inclinée. Elle profita de ce moment calme et de l'absence de Neal pour fouiller dans son frigo à la recherche de quelque chose de bon à manger. Elle avait le choix, les étagères étaient toujours remplies. Comme affamée, elle fixa un morceau de tarte au citron dans une assiette, sans prendre le temps de savoir si Neal comptait la manger plus tard. Elle prit l'assiette, une petite cuillère et partit s'installer devant la télévision, sur le canapé, pour grignoter son dessert. Un sourire s'étira sur ses lèvres lorsque le bruit familier de la porte s'éleva de l'autre côté du salon et elle releva doucement la tête, comme un soulagement, de voir Neal apparaître enfin. « Salut Grincheux. » Elle leva la petite cuillère en signe de salutation, puis elle finit par se redresser pour s'assoir, observant Wendy toujours endormie. « Je venais vérifier que les chats errants t'avaient pas encore mangé. » chuchote-t-elle, posant un doigt sur ses lèvres en désignant, d'un signe de la tête, la poussette dans laquelle se trouvait le bébé. Avant qu'il ne juge ce qu'elle regardait à la télévision, elle prit la télécommande pour éteindre et cacher la rediffusion d'un épisode de Downton Abbey.  Elle fixa la tarte dans son assiette et releva son regard pour croiser celui de Neal, un sourire narquois au coin des lèvres. « La prochaine fois, pense à prendre des gâteaux à l'abricot, c'est ce que je préfère. » Danny savait pertinemment que Neal ne remplirait jamais son frigo en fonction de ses préférences mais elle espéra, pendant une minute, qu'un jour ce soit le cas. S'approchant du jeune homme, elle vint s'assoir sur le plan de travail à côté de lui, posant son assiette à côté de ses jambes. Elle n'avait pas le comportement qu'une amie normale devait faire preuve mais au delà de ça, Danielle s'était toujours promis de venir lorsque Neal aurait besoin d'elle, peu importe qu'il soit conscient ou pas de ce besoin. Sauf qu'il semblait aller mieux. Deux, peut-être trois mois étaient passés depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus et elle ressentit un étrange pincement dans son cœur à la pensée qu'il allait bien sans elle. Elle tenait peut-être à lui de façon incontrôlable mais leur amitié avait pris, au court des mois et des années, une place dans son cœur, qu'aucune autre relation ne pouvait égaler. « Tu sembles aller mieux. » Elle l'observait, comme si elle redoutait le moment où il confirmerait ces mots ou qu'il ne dise le contraire.
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() message posté Mar 29 Nov 2016 - 22:55 par Invité
Toute sa vie, Neal avait tenté de fuir le quotidien métro-boulot-dodo. Sans pour autant rêver de gloire ni fortune, il avait toujours voulu faire quelque chose d’extraordinaire, dont il serait fier. En entrant dans l’armée, il avait cru un instant pouvoir atteindre ses ambitions en se mettant au service de son pays, mais aujourd’hui, tout portait à lui montrer qu’il s’était trompé. Il n’avait pas eu les épaules. Il n’avait pas su l’endosser. Pour la première fois après des mois, il l’avait dit. Il avait posé des mots sur ce sentiment qu’il avait voulu refouler par égo et il se rendait à présent compte du bien fou que cela lui avait fait de se libérer de ce poids. C’était sûrement simplet dit comme cela, mais pour une fois, Neal avait réellement eu la sensation d’avoir lâché prise pendant quelques minutes, après des mois en thérapie. Il avançait, petit à petit. Il se relevait, lentement certes, mais un jour, il espérait arriver à enfin être en paix avec lui-même. Le cœur un peu plus léger, l’homme sortit du cabinet médical qu’il fréquentait régulièrement et s’engouffra dans sa voiture, démarrant en direction de son domicile. Arrivé sur place, il ouvrit la porte de son appartement, la tête dans ses pensées et ce n’est que lorsque Danny prit la parole qu’il se rendit compte de sa présence. « Salut Grincheux. » Neal s’immobilisa, l’air hagard. Cela faisait un petit moment qu’il ne l’avait plus vue, c’était presque bizarre de recroiser son regard et de se familiariser de nouveau avec ses traits qui, pourtant, n’avaient pas changé. Il s’apprêta d’ailleurs à lui demander ce qu’elle fichait là mais elle l’interrompit, attirant son attention vers la poussette qui traînait au beau milieu de son salon. « Je venais vérifier que les chats errants t'avaient pas encore mangé. » Des chats errants? Quelle étrange idée. Parce que c’était elle, l’homme prenait bien la remarque mais nul doute qu’avec une autre personne, il l’aurait directement envoyée chier. « Toujours aussi drôle, dis donc. » grommela-t-il, posant sa veste sur le dossier du canapé. Il faisait le type grognon mais au fond, il était content qu’elle reste fidèle à elle-même. Elle avait réussi à dissiper le malaise probable que Neal aurait crée s’il s’était pointé à l’improviste chez elle. Après ce silence radio et par ses lacunes en communication, il n’aurait sûrement pas su quoi dire. Allant vers la cuisine pour se chercher de quoi grignoter à son tour, il jeta rapidement un coup d’œil en direction de la poussette pour enfin voir la fameuse Wendy. Il savait que Danny avait un bébé à sa charge depuis quelques temps, mais il ne l’avait encore jamais vue. « La prochaine fois, pense à prendre des gâteaux à l'abricot, c'est ce que je préfère. » Il soupira, partagé entre le dépit qui l’envahissait à l’idée que la brune se montre parfois aussi envahissante, et le fait qu’elle ait des goûts aussi peu communs. Enfin, à ses yeux. Les portes de son frigo grandes ouvertes devant ses yeux, il balaya les étagères du regard avant de réaliser que ce qu’il cherchait avait déjà été sorti et entamé. « Ben bien sûr, la prochaine fois fais moi ta liste aussi, ce sera plus simple. » rétorqua-t-il avec ironie. Il allait finir par lui demander de payer la moitié de son bail à ce stade, c’était injuste qu’elle squatte chez lui à sa guise sans participation financière ! Louchant sur la tartelette qui traînait à quelques centimètres, l’ancien militaire chopa sans ménagement la cuillère de Danny pour à son tour en manger un fragment. « Tu sembles aller mieux. » Le morceau mit du temps à passer dans sa gorge. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui dise cela, surtout qu’il venait à peine de lui-même se rendre compte des améliorations. Légèrement décontenancé, il releva son regard bleu vers son amie, la scrutant d’un regard inquisiteur. Comment pouvait-elle faire ces conclusions? Ils avaient pu être proches, mais pas au point de lire dans les pensées de l’autre. Il n’avait parlé à personne de sa séance de thérapie de ce matin et jusqu’ici, encore personne, même pas sa sœur, ne lui avait dit qu’il allait mieux. Reprenant face, il haussa les épaules d’un air léger en reprenant une deuxième cuillère de gâteau. « Disons que le temps fait bien son travail. » choisit-il de répondre, espérant qu’elle ne revienne pas dessus. Neal détestait les discussions à cœur ouvert, il ne ressentait jamais le besoin de se confier et c’était pour ces mêmes raisons que ses séances avec la psychologue avaient été longues et laborieuses. Avec Danny, les rares fois où ils avaient touché un sujet sensible et plus sérieux que les chamailleries auxquelles ils étaient habitués, l’homme s’était braqué. Il évitait au maximum d’en parler car il savait déjà comment il réagirait, or, blesser Danny était loin d’être son intention. Ainsi, il préféra rapidement changer de sujet. « Bon sinon, qu’est ce que tu deviens? Deux ou trois mois de silence radio et pouf tu réapparais, que me vaut l’honneur de ta visite? Si tu as besoin de moi pour garder la petite pendant que tu fricotes avec je-ne-sais-qui, c’est mort, je suis pas babysitter bénévole. »
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() message posté Mar 13 Déc 2016 - 23:15 par Invité
Neal lui manquait. Sa présence, la façon particulière qu'il avait de froncer les sourcils lorsqu'il était mécontent. Oui, même son air grognon lui manquait. Elle s'était réveillée, ce matin-là, avec l'impression d'un grand vide dans sa poitrine que lui seul savait combler. Elle aurait pu l'appeler, tout simplement, échanger quelques mots, lui raconter comment Wendy avait fait ses premiers pas mais le voir était plus important. Retrouver son appartement, les traits de son visage après deux mois sans le voir, ni l'entendre, ça avait une saveur particulière. L'espace d'un court instant, Danielle espérait lui avoir manqué aussi, au moins un peu, qu'il ait eu envie de la voir aussi. Elle ne savait pas trop pourquoi, puisque Neal s'était toujours efforcé de lui montrer qu'il la détestait. Le comportement qu'il avait toujours eu envers elle, pendant des années, n'aurait pas dû la pousser à revenir ici. Mais le voir réagir aussi bien à sa présence était une surprise, c'était la première fois. Lui qui avait toujours eu la mauvaise habitude de l'insulter ou la menacer de la jeter dehors. L'amitié que Danny lui portait surpassait tout, ça la rendait peut-être naïve ou plus forte, elle n'en savait rien, elle ne voulait juste pas abandonner Neal. Alors elle revenait toujours. Elle essuya sa bouche avec le revers de sa main, les traits de son visage trahissaient son étonnement, alors que Neal s'était soudainement rapproché pour venir dérober sa cuillère et manger dans son assiette. Leur proximité était surprenante. Quelque chose avait changé chez lui. Danny n'aurait pas su dire quoi mais elle cherchait, son instinct le sentait. « Disons que le temps fait bien son travail. » Un sourire glissa naturellement sur ses lèvres, alors qu'au même instant, son regard croisa celui de Neal. Elle était ravie pour lui, sincèrement, même si égoïstement, elle aurait aimé l'entendre dire que c'était aussi un peu grâce à sa présence. Elle avait l'impression que ses interventions n'avaient jamais réellement servi. Elle venait mais son absence ne changeait probablement rien à sa vie ou seulement celle de son frigo, qui devait se vider moins vite. Elle avait pensé qu'il viendrait la voir, qu'il en aurait envie, elle avait été vexée qu'il ne vienne jamais. Elle jeta un regard vers la poussette où dormait Wendy, pas perturbée par l'échange de l'autre côté de la cuisine, entre les deux adultes. « Bon sinon, qu’est ce que tu deviens? Deux ou trois mois de silence radio et pouf tu réapparais, que me vaut l’honneur de ta visite? Si tu as besoin de moi pour garder la petite pendant que tu fricotes avec je-ne-sais-qui, c’est mort, je suis pas babysitter bénévole. » Elle relevait les yeux vers Neal, avant de froncer les sourcils, sans comprendre à quel jeu il avait décidé de jouer. En général, il ne lui posait jamais ce genre de question, sa vie ne l'avait, aux dernières nouvelles, jamais intéressé. Son intérêt pour sa vie sentimentale était tout aussi étonnant, ce qui lui arracha un rire. Fricoter avec quelqu'un, Danny se trouvait pathétique à penser que ça ne lui était pas arrivé depuis plusieurs mois. Ce n'était pas un sujet qui la mettait mal à l'aise, mais en parler avec Neal, c'était étrange. Elle le regarda longuement, reposant l'assiette à côté de ses jambes. « Il faudrait d'abord que je trouve quelqu'un. Après on pourra toujours parler de ton salaire. » Elle esquissa un sourire alors qu'elle savait parfaitement que pour s'occuper de Wendy, elle appellerait toujours Walt. Personne d'autre. Son intérêt pour sa vie était troublant, elle haussa un sourcil en le dévisageant d'un air intrigué. « Et si je suis là, c'est parce que j'ai décidé que toi et moi, on sortirait ce soir. J'en peux plus de rester enfermer chez moi. Et il est temps que tu rencontres à nouveau des gens. » Elle le pointe avec son index, avant d'attraper le dernier morceau de tarte pour le manger. Elle n'avait pas le temps de se demander si il avait déjà des projets pour la soirée, elle connaissait assez Neal pour croire que non. « Depuis quand t'es pas sorti avec une femme d'ailleurs ? Depuis Kat ? Je suis certaine que tu sais plus comment on fait. » Elle ricanait, lui adressant un coup d'œil complice. Rester ici pour la soirée était une bonne idée mais sortir était encore meilleur. Elle se laissa glisser pour descendre du meuble, se retrouvant alors devant Neal. « Sauf si tu as déjà des projets pour la soirée. »
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() message posté Jeu 15 Déc 2016 - 14:20 par Invité
Il avait beau jouer les indifférents, la traiter comme si aucune de ses actions ou gestes le touchaient, Neal était plus que reconnaissant envers Danny. Elle avait toujours été là. Elle avait été présente quand il était au plus bas dans sa vie, quand il était brisé. Elle avait été là pour recoller les morceaux et même si le miroir n’était pas encore totalement reconstruit, elle avait été l’investigatrice du plus gros chantier. Elle était toujours là pour lui. Et encore une fois, il la retrouvait alors qu’il ne méritait pas le quart de son amitié. Si toute sa vie, il avait tout entreprit pour ne pas ressembler à son père, il semblait que Neal lui ressemblait beaucoup plus que ce qu’il n’aurait voulu. Il était autodestructeur. Muré dans cette envie de bien faire, tout en finissant par se nuire soi même ainsi que ceux qui l’entouraient. Et Danny, même s’il était parfois désagréable avec elle, il n’avait jamais réussi à entièrement la rayer de sa vie. Il aurait pu être méchant avec elle. Lui balancer des saloperies à la tronche pour qu’elle prenne ses jambes à son coup et ne revienne jamais. Mais il n’avait jamais réussi. N’avait jamais voulu, sûrement. Parce que malgré lui, la brune avait été sa béquille. La revoir après ces quelques mois était aussi agréable que déroutant. Il ne savait pas trop comment la recevoir, alors il se contentait de faire comme avant, de répondre sur le même ton détaché. « Il faudrait d'abord que je trouve quelqu'un. Après on pourra toujours parler de ton salaire. » Pour être honnête, il se demandait toujours pourquoi et comment Danny était célibataire. Malgré parfois une personnalité un peu trop extravertie à son goût, elle avait tout pour elle. C’était presque bizarre et s’il la taquinait autant sur ce sujet, c’était aussi pour faire part de son étonnement. « Je ne demande pas moins de deux cents livres par heure. » lâcha-t-il d’un ton ironique, parfaite traduction de son humour cynique. Si aujourd’hui, l’envie n’était vraiment plus d’actualité, autrefois, Neal avait désiré des enfants. Il s’était imaginé être un père protecteur et bienveillant, comme il avait toujours voulu que son propre géniteur le soit. Il l’avait souhaité, et ce souhait avait fini par s’évanouir en même temps que tous ses projets de vie en quelques mois. Dur retour à la réalité, qu’il avait fatalement accepté. « Et si je suis là, c'est parce que j'ai décidé que toi et moi, on sortirait ce soir. J'en peux plus de rester enfermer chez moi. Et il est temps que tu rencontres à nouveau des gens. » L’ancien militaire la fixa d’un regard sceptique, dépité à l’idée qu’elle n’ait pas lâché l’affaire. Alors quoi, ça allait encore être le même scénario? Voulait-elle encore l’emmener dans une soirée karaoké ou dating? Et surtout, quand allait-elle comprendre qu’il n’avait pas besoin, et surtout pas l’envie de rencontrer des gens? « Et allez, c’est repartiiiii. » soupira-t-il. Neal était très bien dans son petit cocon. Il n’avait jamais eu la nécessité d’être entouré de dix mille personnes et ne comptait pas changer. La solitude, ça lui allait mieux qu’autre chose. « Depuis quand t'es pas sorti avec une femme d'ailleurs ? Depuis Kat ? Je suis certaine que tu sais plus comment on fait. » Il serra les dents lorsque le prénom de son ex petite-amie retentit entre ses tympans. S’il avait fait dernièrement fait des progrès sur pas mal de plans, il y avait des sujets qui restaient profondément sensibles. La cicatrice autour de son organe vital se ravivait au chaque mot pouvant évoquer le souvenir de Kat. Danny le savait très bien, d’où la raison pour laquelle il la fusilla du regard. Machinalement, il se frotta l’annulaire droit où l’empreinte de son ancienne alliance semblait encore vive et mit bien quelques secondes avant de reprendre une contenance. « On parlera une autre fois de ça, tu veux? Je ne pense pas que cet aspect de ma vie soit aussi intéressant que cela. » Sous ses airs de je-m’en-foutisme, il était assez pudique. De plus, il n’avait aucune envie de donner d’autres occasions à la brune de se moquer de lui et sa vie sentimentale actuellement inexistante, surtout lorsqu’elle-même ne semblait pas dans une meilleure situation que lui. Elle était mal placée pour parler. « Sauf si tu as déjà des projets pour la soirée. » Il la regarda, le visage fermé. Il n’avait pas envie de la rejeter encore une fois, qu’elle croie qu’il ne faisait aucun effort. Parce que c’était faux. Il en faisait constamment. C’était un combat perpétuel contre ses vieux démons, contre lui-même et à la fois pour lui. La plupart des gens ne s’en rendaient pas compte, mais s’en sortir était bien plus compliqué qu’il n’y paraissait, surtout lorsqu’on se retrouvait aussi vulnérable après de tels évènements. « Danny… » commença-t-il, ne sachant pas trop comment lui faire comprendre. « J’étais dehors toute la journée, j’ai taffé puis je suis allé faire ma séance avec la psy. Je suis crevé, j’ai vraiment pas envie de sortir maintenant. Je te promets qu’on sortira un autre jour. » Il était prêt à l’accompagner n’importe où, pourvu que ce ne soit pas aujourd’hui. Et puis, il faisait un froid de canard, qui était assez suicidaire pour s’aventurer dehors? « Reste ici avec moi. » proposa-t-il, finissant par se saisir de sa main dans un geste remarquablement doux. « S’il te plaît. » Parfaitement conscient de la couleur de ses yeux qui parfois déconcertait les gens, Neal ancra son regard dans le sien, espérant la convaincre de se plier à ses volontés.
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() message posté Mer 21 Déc 2016 - 14:30 par Invité
Ses prunelles étaient posées sur le visage de Neal, sur les expressions qui le traversaient, le gris de ses yeux. Danny avait eu un avant-goût de ce que deviendrait sa vie sans lui si elle décidait de ne plus le revoir, ne plus revenir ici. Et elle n'avait pas aimé. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, le serrer contre sa poitrine, lui dire qu'il lui manquait tout le temps depuis deux mois, mais ça aurait eu une saveur désespérée que Neal ne comprendrait sûrement pas. Il avait probablement passé les six dernières semaines à retaper son appartement et à broyer du noir au milieu de son canapé, tout en savourant l'absence de Danielle dans sa vie. Comme toujours. Alors elle était surprise de le retrouver comme ça, moins grognon, et intéressé par ce qui se passait dans sa vie. Il ne ressemblait en rien au Neal Abernathy qu'elle avait laissé deux mois auparavant, c'était totalement déroutant, mais aussi un réel plaisir. Alors elle proposa un programme simple pour la soirée, qui ne l'obligerait pas à devoir chanter sur une scène devant des inconnus. Elle avait compris depuis longtemps que ni Walt, ni lui, n'aimaient les soirées karaokés. Quelque chose qu'elle adorait. « On parlera une autre fois de ça, tu veux? Je ne pense pas que cet aspect de ma vie soit aussi intéressant que cela. » Elle soupira lentement, fermant les yeux et les rouvrant aussitôt. Elle voudrait lui demander pourquoi Kat est partie, pourquoi ils ont rompu leur fiançailles ou pourquoi il n'a rien fait pour la retenir. Ce qui avait poussé Kat à le quitter était un réel mystère. N'importe quelle femme serait heureuse de partager sa vie avec un homme comme Neal. Mais finalement, Danny eut la sensation qu'il ne laisserait de la place à personne dans sa vie, même pas pour elle. Son regard se posa sur la poussette installée plus loin, au milieu du salon, là où dormait Wendy, gazouillant dans ses rêves. Elle finira probablement par se réveiller bientôt. « Danny… » Elle releva brutalement la tête. « C'est mon prénom. » Elle savait déjà ce qu'il s'apprêtait à dire, connaissant ses excuses par cœur, comme une chanson qui tournerait en boucle dans sa tête. « J’étais dehors toute la journée, j’ai taffé puis je suis allé faire ma séance avec la psy. Je suis crevé, j’ai vraiment pas envie de sortir maintenant. Je te promets qu’on sortira un autre jour. » Elle se pinça les lèvres en secouant lentement la tête. C'était un refrain qu'elle avait trop souvent entendu et auquel elle ne croyait plus. Il promettait toujours mais les promesses s'arrêtaient là. A chaque fois. Elle essuyait ce soir encore, un nouveau refus. Passant une main sur son visage fatigué, Danielle hésita à lui redonner les clés de son appartement et repartir maintenant. Il voulait être seul ? Alors elle finirait par s'en aller. Ce genre de pensée lui donnait mal au cœur mais au fond, elle n'avait plus vraiment d'idées pour le convaincre ou lui redonner de l'espoir. Ni la patience d'attendre qu'il se confie, qu'il ose lui parler. Elle attendait depuis des mois, des années peut-être. Pourtant, elle ne bougeait pas, elle restait plantée devant lui, attendant peut-être quelque chose de sa part. « Reste ici avec moi. » Le regard posé sur leurs mains, l'une dans l'autre, et ses doigts qui s'entremêlent naturellement aux siens, elle finit par relever son regard vers ses yeux. Leur proximité ne semblait plus si étrange. « S’il te plaît. » Un faible sourire se dessina au coin de ses lèvres. Son rythme cardiaque accéléra violemment. Son regard la troublait. « Je reste. » Elle resterait tout le temps pour Neal, c'est une évidence. Pour son ami, elle serait toujours là. « Mais ça va pas nous aider à rencontrer des gens si on reste tout le temps ici. T'en as conscience ? La prochaine fois je sors, avec ou sans toi. » Son sourire s'élargit. Elle plaisantait mais au fond, une idée commençait à germer dans son esprit, aussi évidente que troublante lorsque son regard croisa à nouveau celui de Neal. Sa douceur, leur proximité, sa main dans la sienne, le regard qu'il avait sur elle, Danny eut soudainement envie d'effacer les derniers centimètres qui la séparaient de lui. Instinctivement son corps voulait se rapprocher du sien. C'est une envie étrange qui se forme au creux de son estomac, qui n'aurait jamais dû naître et qu'elle chasse de son esprit. Après tout, elle ne le voit pas autrement que comme un ami. « Qu'est-ce qu'on fait alors ? On vide ton frigo et on regarde un film ? » Elle exerce une légère pression sur sa main pour lui faire signe de la suivre jusqu'au salon, tout en pensant qu'elle ne pourrait pas être là trop longtemps à cause de Wendy. « Tu choisis le film évidemment. »
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() message posté Ven 13 Jan 2017 - 17:28 par Invité
Leurs retrouvailles étaient teintées d’une atmosphère étrange. Pas désagréable, ni pesante, juste… bizarre. C’était comme s’ils étaient encore plus pudiques l’un face à l’autre, comme s’ils se parlaient sans réellement vouloir se dire les choses. Certes, ils n’avaient jamais été très ouverts l’un envers l’autre. Ils ne se confiaient pas comme des meilleurs amis, n’étaient pas le genre à s’appeler à n’importe quelle heure pour n’importe quoi. Il y avait une espèce de barrière invisible qui se dressait constamment entre eux et pour Neal, ça avait toujours été un côté sécurisant. Il n’avait pas envie que l’on s’approche. Il n’avait pas envie de laisser quiconque rentrer et percer à jour son âme blessée. Surtout pas Danny. Elle méritait dix mille fois mieux. Pourtant, ce soir, il effritait doucement cette barrière, sans même s’en rendre compte. Il ne savait pas si c’était parce qu’il allait véritablement mieux comme tout le monde semblait dire, mais il y avait bel et bien quelque chose de différent. « Je reste. » Il hocha la tête, resserrant instinctivement sa prise alors qu’il aurait probablement dû lâcher sa main, une fois obtenu satisfaction. Et pourtant, il garda ses doigts liés à ceux de Danny, immobile. « Mais ça va pas nous aider à rencontrer des gens si on reste tout le temps ici. T'en as conscience ? La prochaine fois je sors, avec ou sans toi. » Un sourire minuscule vint relever le coin de ses lèvres tandis qu’il se pinça l’arrête du nez un bref instant, faussement agacé. Décidément, elle ne s’arrêtait jamais. Il avait du mal à comprendre l’acharnement avec lequel elle tentait constamment de le convaincre de sortir, de rencontrer des gens. L’ancien militaire ne ressentait aucunement l’envie de faire la connaissance de quelqu’un. Il avait déjà connu l’amour. Un amour brut, pur, qui avait fini par lui laisser un trou béant dans le cœur. Les plaies étaient encore trop importantes, il ne se sentait pas prêt à sentimentalement se donner de nouveau à quelqu’un. Pas maintenant, peut-être même plus jamais. « Deal. Tu me diras si la pêche a été bonne, dans ce cas. » répondit-il avec sarcasme, ayant déjà oublié qu’il avait promis de l’accompagner. Danny pouvait faire ce qu’elle voulait, il ne l’avait jamais retenue. Après tant de temps sans l’avoir vue, Neal était incapable de l’abandonner. Commençant à être gêné par leur proximité, il détourna le regard, se demandant s’il ne valait pas mieux qu’ils s’éloignent immédiatement. Il n’y avait pas l’ombre d’un doute, aucune ambigüité ne devait s’installer entre eux, sous aucun prétexte. Leur relation platonique était très bien comme telle, c’était une erreur de la saboter, n’est-ce pas? « Qu'est-ce qu'on fait alors ? On vide ton frigo et on regarde un film ? Tu choisis le film évidemment. » Il manqua de peu de soupirer de soulagement, heureux qu’elle le sorte de ses pensées et balaye d’un revers ce à quoi il avait commencé à songer. Une soirée devant un film, voilà qui lui semblait être un bien meilleur programme. Neal avait toujours préféré les choses simples aux exubérances. Il n’aimait pas les endroits bondés de monde, devoir faire la conversation, la politesse. On le prenait probablement pour un type ennuyeux, ce n’était pas très grave. Il avait ses proches, ses intérêts. Et si Danny était toujours là, c’est qu’il n’était pas si chiant, non? En profitant pour lâcher sa main tandis qu’elle s’installait sur le canapé, il se saisit de son ordinateur portable posé sur la table basse, dans le but de choisir un film. « Déjà, hors de question que l’on regarde un truc neuneu du genre Dirty Dancing. » ajouta-t-il, descendant immédiatement la page lorsqu’une affiche de film avec un soldat apparut dans la liste de suggestion. Il espérait que la brune n’ait pas remarqué l’expression de son visage lorsque son regard s’était posé sur l’affiche et fit mine de continuer à chercher, n’ayant aucune idée du film qu’il souhaitait regarder. « Avatar? Je trouve que t’as des airs d’une Na’vi. » la taquina-t-il gentiment, tentant de plaisanter pour oublier ce qu’il venait de voir. Il y avait encore souvent des mots, des images qui lui rappelaient la période trouble qu’il avait vécu durant ces derniers temps. Il tentait de se contrôler, d’y faire abstraction mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Un rien réenclenchait en lui un sentiment de culpabilité. Alors qu’il s’apprêtait à mettre en route le film, Neal se stoppa dans son geste puis tourna la tête vers Danny. « Avant que l’on commence, j'ai un truc à te demander. Pourquoi tu reviens maintenant? Pourquoi après deux mois sans nouvelles? » Son ton n’était pas accompagné de reproches ni de déception car il savait qu’il avait ses tords. C’était une simple question à laquelle l’homme voulait avoir une réponse, ni plus ni moins.
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() message posté Sam 14 Jan 2017 - 20:54 par Invité
Elle décida de ne pas faire de remarque lorsqu'il relâcha sa main. Même si, sur le moment, Danny aurait largement préféré qu'il reste plus près. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, ils n'allaient pas se tenir le main toute la soirée. C'était bête et trop niais. Elle préféra s'installer dans le canapé, tapotant avec la paume de sa main, le dessus des coussins pour en toucher la douceur. D'un mouvement agile, elle retira ses chaussures et sa veste. A côté, Neal faisait apparaître sur l'écran, une page avec un choix considérable de films. Un film avec Ben Affleck attira immédiatement son attention, sa passion pour les films de cet acteur n'était plus vraiment un secret. « Déjà, hors de question que l’on regarde un truc neuneu du genre Dirty Dancing. » Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Ils n'étaient donc jamais d'accord sur rien, même pas sur le choix d'un film. Elle adorait les comédies, les films de filles, lui non. Ils ne partageaient, d'aussi loin qu'elle se souvienne, aucune passion en commun. Leur monde, leurs centres d'intérêts, jusqu'à leur personnalité, tout les éloignait l'un de l'autre. Pourtant, leur relation particulière, Danielle ne l'échangerait pour rien au monde. Il pouvait bien proposer n'importe quel film, elle accepterait juste pour rester ici avec lui ce soir et lui faire plaisir. « Avatar? Je trouve que t’as des airs d’une Na’vi. » Du coin de l'œil elle l'observait faire défiler la page de films sur l'écran de l'ordinateur. Elle plissa les yeux, relevant sa main jusqu'à ses oreilles pour en toucher le bout. C'était l'une des particularités des Na'vi, leurs oreilles pointues, en plus de vivre presque nus et d'avoir la peau bleue. « Dis aussi que j'ai le nez écrasé, pendant que tu y es. Dirty Dancing, c'est beaucoup mieux. » Et c'était un classique, de ceux qu'elle avait vu et revu avec ses sœurs, parfois avec ses frères aussi. Sous la contrainte les garçons n'avaient jamais eu d'autre choix que d'accepter. « Avant que l’on commence, j'ai un truc à te demander. Pourquoi tu reviens maintenant? Pourquoi après deux mois sans nouvelles? » Il avait raison, revenir soixante jours plus tard, sans avoir donné signe de vie pendant aussi longtemps, était étrange. Elle sentait son regard sur sa peau, mais Danny ne bougea pas d'un centimètre, observant l'écran de l'ordinateur avec désintérêt. « Je t'ai pas donné de nouvelle et t'en as pas donné non plus. On est quitte, non ? Tu devrais d'abord te demander pourquoi toi, tu ne reviens jamais me voir ? » Sa voix était neutre, trahissant une déception jusque là bien cachée. C'était une question à laquelle Danny n'avait jamais eu de réponse. Neal espérait peut-être qu'elle l'oublie, elle ne serait pas étonnée qu'il lui dise cela, mais ça ne marchait pas comme ça dans la vraie vie. Il ne suffisait pas qu'elle décide de l'oublier pour qu'il disparaisse subitement de ses pensées. Danielle n'était pas stupide, les choses paraissaient plus simples pour Neal. Il ne devait pas beaucoup tenir à elle, parce qu'il n'était jamais celui qui venait la voir en premier. Une part d'elle était vexée de ne pas lui plaire, de ne pas l'intéresser suffisamment pour qu'il ait envie de venir jusqu'à Bloomsbury ou à son bar. « Je t'ai dit, je suis venue voir si les chats t'avaient pas mangé. » Et, apparemment, non. Elle tourna légèrement son visage, d'un air particulièrement las, pour le regarder enfin dans les yeux. Ils ne se tenaient trop près l'un de l'autre sur le canapé, c'était encore bizarre. Elle pouvait sentir son odeur ou toucher sa main, mais sa propre main resta sagement posée sur sa jambe. Elle parlait lentement, son regard rieur fixant le sien plus refermé. Elle était blessée, au fond, de toujours devoir faire le premier pas vers Neal, de justifier ses visites, de se battre pour deux. C'était fatiguant. « Et aussi parce que tu me manques. Même si t'es ennuyeux, j'aime bien être avec toi. » L'admettre était humiliant, parce que c'était reconnaître qu'elle avait eu besoin et envie de le voir. Elle aurait pu se justifier encore, prétendre que, c'est ce que font les amis en règle générale, mais là, Danny n'y croyait pas. Elle avait eu envie de le voir, et depuis des jours, cette envie surpassait toutes les autres. Ses prunelles fixaient toujours ses yeux plus gris, comme si elle attendait quelque chose de sa part. Puis sans attendre, elle appuya sur le bouton pour mettre le film et échapper à son regard. « Sauf si tu as d'autres questions, on peut regarder le film. »
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() message posté Lun 16 Jan 2017 - 17:50 par Invité
Neal n’avait jamais été doué pour exprimer ce qu’il ressentait. Il détestait se dévoiler. Sa petite sœur, son ex, ses amis, tout le monde lui avait dit de s’ouvrir un peu plus. Mais il n’y arrivait pas. N’avait pas envie, aussi. Ce n’était simplement pas lui. Et c’était sûrement pour cette même raison que son amitié avec Danny fonctionnait si bien. Elle ne lui demandait rien, mis à part se bouger, se reprendre en main. Elle ne cherchait pas à savoir à quoi il pensait, ni ce qui s’était passé. Elle lui évitait les discussions insupportables, celles où il lui répondrait par un long silence. L’ancien militaire savait qu’il n’était pas facile à vivre. Il était bourru, constamment grognon, pas très bavard. Il y avait pleins de sujets qu’il fallait éviter, pleins de questions qu’il ne fallait pas poser. Mais elle était là, encore une fois. L’une des seules qui était restée. L’une des seules qui n’avait pas fui. Neal l’avait maudite plus d’une fois, priant le ciel pour qu’elle lui lâche les baskets et le laisse respirer quelques temps, mais lorsqu’elle avait enfin exaucé ses vœux, il se rendait à l’évidence : Danny lui avait manqué. La revoir était inconsciemment une bouffée d’air frais, un soulagement. Et quand bien même il rêvait de balayer d’un battement de cil les pensées qui le tourmentaient, il ne put s’empêcher de lui en parler. Il avait besoin de savoir pourquoi maintenant. Pourquoi elle était partie. Si elle comptait rester, aussi. « Je t'ai pas donné de nouvelle et t'en as pas donné non plus. On est quitte, non ? Tu devrais d'abord te demander pourquoi toi, tu ne reviens jamais me voir ? » Elle avait raison, Neal le savait. Il y avait pensé, il avait même eu des remords. Mais Danny, même s’il ne lui disait jamais directement, elle était censée savoir qu’elle comptait à ses yeux. Elle était censée savoir que leur amitié était précieuse et que son absence allait forcément se faire ressentir. Ça avait toujours été comme ça entre eux, pas vrai? On ne se dit pas les choses, parce qu’elles n’ont pas besoin d’être dites, ni d’être entendues. Elle n’avait pas le droit de passer autant de temps avec lui pendant une période, de se faire une place de plus en plus importante dans sa vie pour ensuite se tirer. Alors oui, le temps avait continué, il ne s’était pas arrêté. Mais il y avait eu quelque part ce manque, cette absence. « Parce que tu le fais toujours la première. » lâcha-t-il dans un souffle. Il n’avait aucune excuse. Il n’avait rien à lui répondre, parce qu’il avait tous les tords en ce qui concernait cette histoire. Effectivement, ils étaient quittes. Peut-être que ça le ferait réfléchir pour les prochaines fois. En vérité, l’homme n’avait jamais eu l’impression que Danny ait particulièrement besoin de lui. A ses yeux, c’était plutôt le contraire qui était évident et il pensait qu’elle faisait cela plus par fidélité que par réelle envie. « Je t'ai dit, je suis venue voir si les chats t'avaient pas mangé. » Il sentait que cette conversation ne la mettait pas à l’aise et il regretta aussitôt d’avoir amené ce sujet sur le tapis. La tentative de plaisanterie était bien menée, mais pas suffisamment pour briser l’ambiance lourde qui s’était tout à coup dispersée dans la pièce. Et alors qu’il s’apprêtait à rebondir pour mettre fin à cet instant aussi pénible pour elle que pour lui, Neal fut coupé dans son élan. « Et aussi parce que tu me manques. Même si t'es ennuyeux, j'aime bien être avec toi. » Les mots bourdonnèrent pendant quelques secondes dans ses oreilles. Stoïque, il la regarda sans rien dire, tentant de comprendre ce qu’elle venait de confesser. C’était la première fois que Danny avouait quelque chose de semblable. Bien qu’il la savait parfaitement sincère, l’ancien militaire ne put que rester figé. C’était bizarre. Ça ajoutait une autre dimension à ce qu’ils avaient vécu jusque là et Neal était incapable de savoir si c’était quelque chose de bon ou de mauvais. Bien trop perturbé, il la vit lancer le film mais ne tourna pas la tête, son regard toujours fixé sur la brune. Une, deux trois. Quatre, cinq, six secondes. Puis il appuya à son tour sur le bouton, arrêtant le film avant que les premières images n’apparaissent. Elle tourna la tête vers lui, et Neal vint l’embrasser d’un contact brûlant, glissant sa main dans la nuque de la jeune femme. C’était probablement une erreur qu’il regretterait, comme toutes celles qu’il avait pu commettre, mais il s’en fichait. Il voulait simplement lâcher prise, se laisser aller dans les bras de Danny juste une fois.
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() message posté Jeu 26 Jan 2017 - 21:24 par Invité
Ça la fatiguait tellement de toujours avancer vers Neal alors que lui semblait indifférent, tourmenté par tout un tas de choses qu'il refusait de confier depuis des années. Ils étaient amis depuis si longtemps, Danny ne comprenait pas ce qui l'empêchait de lui révéler ses problèmes. Elle ne voulait pas non plus croire qu'il n'avait pas confiance en elle. Elle en serait vexée, blessée parce qu'elle se pensait réellement proche du militaire malgré leurs personnalités différentes. Neal avait le bon rôle finalement, il se contentait de poser des questions et de la maudire lorsqu'elle venait un peu trop souvent mais il ne disait jamais rien de plus. Danielle en était arrivée à la conclusion, après les deux premières semaines sans le voir, qu'il devait être particulièrement content de ne plus l'avoir entre ses pattes. Mais maintenant qu'il lui avait demandé de rester, qu'elle était assise sur son canapé, près de lui, prête à regarder un film de personnages bleus étranges sur une planète fictive en sa compagnie, elle lui pardonnait son incapacité à se confier. Elle lui pardonnait aussi, de ne pas avoir été le premier à revenir. Il la fixa un moment en silence, à peine quelques secondes, et Danielle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire ou dire pour qu'il arrête de l'observer de cette façon, parce qu'elle sentait son regard lui picoter la peau et ça devenait forcément gênant. Peut-être qu'elle avait quelque chose collé sur la joue, il ne disait rien. Elle prit une inspiration lorsqu'il arrêta le film, laissant l'écran totalement noir, les images n'avaient pas eu le temps d'apparaître. Son visage se tourna vers celui de Neal, vers le gris de ses yeux, et elle leva un sourcil, comme pour l'interroger du regard. Elle eut envie de lui demander pourquoi il avait arrêté le film, à quoi il jouait, mais elle se ravisa. Quelque chose, son instinct peut-être, lui soufflait de ne pas poser de question. Elle se pinça les lèvres, le fixant toujours, incapable de faire autre chose que de le regarder. Il était beaucoup trop proche, ou alors elle ne le remarquait vraiment que maintenant. Mais qu'elle ait envie d'être près de lui ou non, c'était en train de devenir dangereux, Danny le savait. Pour lui, pour elle, pour le fragile équilibre qu'ils avaient trouvé au fil des années et qui, jusqu'à maintenant, ne lui avait jamais posé de problème. Elle pouvait presque sentir son parfum masculin. La main de Neal, bien trop assurée, glissa un instant sur la peau de sa nuque et la seconde d'après leurs lèvres se trouvèrent dans un baiser brûlant, pressant. Ses paupières se fermèrent, naturellement, comme par réflexe au contact des lèvres de Neal sur les siennes. Elle frissonna d'abord, surprise par son geste, mais se détendit tout aussi rapidement, réalisant qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien depuis longtemps. Neal n'était pas sensé avoir autant d'effet, ni autant d'influence sur elle. Danny aurait dû être immunisée contre lui. C'était ce que la logique voulait. Elle aurait dû ressentir du dégoût, trouver ça bizarre ou pire, repousser Neal et lui rappeler qu'ils sont amis, qu'ils n'ont pas le droit de s'embrasser. Parce que les amis ne s'embrassent pas, c'est comme ça. Pourtant ses mains se posèrent naturellement à plat contre son torse chaud, jusqu'à remonter contre ses joues pour l'attirer un peu plus vers elle, malgré sa position inconfortable. Son cœur prenait une nouvelle accélération, brûlant d'un nouveau désir, d'une sensation qu'elle pensait avoir oublié. Elle ne fit pas attention à la durée de cette étrange étreinte, parce qu'elle avait le désir que ce baiser ne s'arrête jamais. Elle s'étonnait d'en vouloir plus. Plus de lui, de ses baisers. Elle était guidée par une envie, un désir qu'elle ne pensait pas un jour ressentir à l'égare de Neal et elle continuait ce baiser avec une passion dévorante, s'accrochant à son t-shirt pour ne pas se séparer de lui maintenant. Elle en oublia même de respirer, jusqu'à éloigner son visage du sien, pour le regarder un moment, silencieuse, les joues rouges par la chaleur de ce baiser. Elle avait envie de l'embrasser à nouveau et c'était une pensée qui la terrifiait. Penser ça d'un ami, c'était mal. Penser ça de Neal, c'était leur perte. « On... » Ils devaient s'éloigner. Elle voulait lui rappeler qu'ils étaient amis, mais elle se ravisa encore. « On oublie le film ? » souffla-t-elle, alors qu'au fond, Danny n'attendait pas réellement de réponse à sa question parce que la suite de la soirée ne lui avait jamais paru aussi évidente. Elle voulait Neal et préférait vivre sa vie seconde par seconde, sans s'occuper des conséquences. Sa main referma l'écran de l'ordinateur sans lui demander son avis et elle se redressa sur le canapé, avec la volonté de se rapprocher de Neal, de briser définitivement les derniers centimètres qui la séparaient de lui. Tirant sur son t-shirt pour l'obliger à se tourner vers elle et se coller un peu plus à lui, elle déposa un baiser sur sa joue, la commissure de ses lèvres, pour finalement l'embrasser à nouveau.
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() message posté Lun 20 Fév 2017 - 0:43 par Invité
Il ne savait pas ce qui avait changé, ni comment c’était arrivé. Quand est-ce que son regard sur Danny avait pu changer. Comment le désir s’était entremêlé à l’amitié. Il ignorait tout et à vrai dire, il faisait également de son mieux pour ne pas y penser. L’explication la plus rationnelle qui lui venait en tête était tout simplement son célibat. Après avoir vécu des années en couple, il fallait l’avouer, le retour à la vie en solo pouvait s’avérer parfois pesant. Mais Neal refusait de croire que seuls ses instincts primitifs l’avaient guidé à embrasser la brune. Elle méritait mieux que cela. Elle méritait bien mieux et pourtant, la caresse de ses lèvres sur les siennes ne faisait qu’alimenter l’envie qui bouillonnait en lui. Ils commettaient une erreur. Il le savait. Il savait pertinemment qu’ils risquaient de faire capoter leur amitié, d’ôter l’essence même de leur relation mais chaque baiser, chaque toucher suffisait à atténuer l’once de culpabilité qu’il pouvait ressentir. S’il s’était déjà envoyé en l’air avec des inconnues rencontrées dans des bars pour faire tomber la pression, force était de constater qu’avec Danny, c’était complètement différent. C’était plus fiévreux, plus émotionnel. Plus intense. Parce que justement, elle n’était pas une inconnue. Ils n’avaient beau de jamais rien montrer, il y avait toujours eu de l’affection entre eux, un sentiment que l’ancien militaire avait toujours assimilé à de l’amitié, mais cet élan de passion ne faisait que tout remettre en question. C’était déconcertant de constater qu’il pouvait ressentir ce genre de choses avec elle. Pour elle. Et c’était tout aussi perturbant de remarquer qu’elle se montrait réceptive. Car à cet instant, il était incapable de raisonner correctement. De faire la part des choses. De réaliser que ce qu’ils étaient en train de faire, ils le regretteraient probablement. Sans forcément l’avoir vécu, il ne fallait guère être un génie pour comprendre qu’une amitié qui se transformait en un peu plus était vouée à l’échec. Peut-être qu’ils enterraient leur amitié. Pas par des coups de pelles, mais à coups de baisers, à coups de caresses. Sûrement une façon un peu cruelle de les inciter à poursuivre sur leur lancée sans se rendre compte des dégâts qu’ils ne pourraient qu’observer, quand le mal serait fait. Il en était persuadé, cet écart de conduite était irréversible. Il n’y aurait aucun moyen de faire comme si rien ne s’était passé, de faire abstraction de ce moment. Tout allait changer. Ca avait déjà probablement changé. Ils ne pourraient pas être ce duo d’amis qui se serrent la main en oubliant tout d’un claquement de doigts. Il essaierait pourtant, Neal. Il se connaissait un minimum. Il savait que le lendemain, il fuirait, lui dirait qu’ils n’auraient jamais du franchir cette étape. Il tenterait d’effacer cette épisode de sa mémoire avant de comprendre que tout ce qu’il avait fait, c’était finalement simplement les détruire. Et pourtant, il ne pouvait se résoudre à la laisser partir. Il entendit le bruit de l’ordinateur qui se refermait et la seconde d’après, ses lèvres se pressaient de nouveau contre celles de Danny dans une vague de chaleur aussi étourdissante qu’agréable. Il la fit s’allonger sur le canapé et sa bouche traça avec douceur une ligne sur son cou, s’enivrant du parfum de la jeune femme. Ses mains glissèrent contre ses hanches, l’une s’aventurant sous son haut tandis que l’autre descendait lascivement vers sa cuisse. Guidé par ce désir qu’il n’aurait jamais pensé ressentir ici, Neal se laissait aller. Pour une fois, il abandonnait tout, oubliait tout. Les cauchemars. Les médicaments. Kat. Le trou béant dans son cœur et dans son âme, brièvement rebouché quand leurs peaux brûlantes se touchaient et que leurs lèvres se cherchaient. Il ne restait que Danny, ce soir. Il ne restait qu’eux.

(sujet terminé)
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