(✰) message posté Mer 12 Nov 2014 - 22:14 par Invité
Cette allait décidément de surprises en surprises. D'abord, elle retrouvait Maura à un endroit où elle était passée des centaines de fois, un endroit qu'elles avaient l'habitude de côtoyer, un endroit qu'elle évitait à présent. Le destin était joueur, et il avait décidé de réunir les deux tornades ce jour-là. Sam avait déjà pensé au jour où elle reverrait son ancienne meilleure amie. Elle avait imaginé mille rencontres fortuites, mais en se levant ce matin-là, elle n'aurait jamais pu deviner que le jour-j était venu. L'univers était une grande farce, mais aujourd'hui la farce était plutôt belle. Elles se retrouvaient comme au bon vieux temps, à déguster leur boisson favorite et à parler sans vraiment penser. Bien sûr, tout avait changé. Il était clair que Maura n'était plus la même, et Sam n'avait plus rien de celle qu'elle avait été. Elles étaient différentes mais s'accordaient sur un point : elles s'étaient manquées. C'était su bête après tout. Tant de mois, d'années gâchées. Mais c'était peut-être ce qu'il leur avait fallu pour mieux se retrouver après. Pour pouvoir discuter à nouveau de tout et de rien, même si aujourd'hui c'était plus qu'intéressant : l'affaire Adam était de nouveau sur le tapis. La brunette avait toujours soupçonné que ces deux-là n'étaient pas que des amis. Ils n'étaient pas faits pour l'être. Il y avait cette alchimie, ces regards, ceux qui ne trompaient pas. Sam n'était pas une spécialiste de l'amour, mais c'était des détails auxquels elle prêtait attention. Détails qu'elle gardait pour elle afin de ne pas subir les foudres de Maura. Alors c'est tout naturellement qu'elle glissa cette question qu'elle savait tout sauf innocente. Elle poussait son amie dans ses retranchements et se contentait d'observer. « Je ne sais pas. Je suis confuse. D'un côté, je suis contente qu'il soit de retour parce que c'est ici qu'il devrait être il me l'a toujours dit lorsque nous étions encore des voisins, mais d'un côté c'est... » Sam vida son gobelet avant de se redresser pour mieux écouter Maura. Adam, Adam, Adam… Un sujet si vaste qu'elle était sûre aujourd'hui de pouvoir en écrire un roman. « Compliqué, je dirais. Il est fiancé, mais j'ai l'impression que.. Que nous deux, ce n'est plus comme avant. Il a une vie et j'ai la mienne, mais je n'ai toujours pas été en mesure de digérer qu'il soit revenu pris. Qu'il soit fiancé. » Sam touchait du doigt ce qu'elle n'était jamais parvenue à faire dire à sa meilleure amie. Toutes ces années, elle avait côtoyé ces deux-là comme personne, et jamais Sam n'avait vu sa meilleure amie si souriante qu'en présence d'Adam. « Et je passe pour un monstre quand je me dis que je suis peut-être jalouse de sa fiancée. J'en sais rien. C'est compliqué et j'ignore quoi faire. » Elle n'était pas un monstre. Sam ne pouvait que comprendre le sentiment de son amie. Sur ce point, elles étaient semblables. Sam était connue pour sa jalousie légendaire, aussi amusante et attendrissante qu'insupportable. Elle avait d'ailleurs été souvent jalouse des autres amies de la rouquine. « Tu n’es pas un monstre, tu es humaine. » Elle posait ses coudes sur la table pour regarder son amie avec un brin de malice dans les yeux. « Si tu veux mon avis, cette fille a du soucis à se faire à mon avis. Elle n’a pas encore croisé ton chemin. Ca va te paraitre bête mais quand on était encore que des gosses tous les trois, je pensais que vous finiriez ensemble. » Elle haussait les épaules avant de s’enfoncer de nouveau dans son siège. Ils étaient trois gosses innocents, et bizarrement, Sam avait réussi à être jalouse. Elle avait été jalouse de ce qu’avaient Maura et Adam.
Sam avait toujours été celle qui trouvait les mots exacts pour réconforter Maura. Et même si, en ce moment, leur relation n'était pas au plus beau fixe les mots de sa meilleure amie réconfortait Maura. Pour la première fois, depuis le retour d'Adam à Londres et de la découverte qu'elle avait fait il y a quelques temps, Maura se confiait et cela lui faisait un grand bien. Partager les détails de sa vie, de celle d’Adam sur le fait qu’il était fiancé et du fait qu’elle était certaine de ressentir des sentiments pour ce dernier. Aux yeux de la rousse, c’était une situation compliquée et elle n’aimait pas les situations compliquées. Maura préférait la simplicité. Puis, Sam était certainement la seule personne qui connaissait véritablement la relation qu’Adam et elle entretenait depuis leur enfance. Certes, ils ne s’étaient pas parlé pendant plusieurs années, mais Sam connaissait tout d’eux. Après tout, elle avait été celle qui les accompagnait dans leurs délires -qu’elle créait parfois- et Sam connaissait Adam depuis le temps de l’innocence. Plus Maura expliquait la situation stupide dans laquelle elle s’était retrouvée, plus elle sentait un poids se retirer de ces épaules. Elle savait que peu importe, elle aurait le soutien de sa meilleure amie. Qu’elle lui donnerait les conseils qu’elle a tant besoin, qu’elle lui dirait certainement les mots que Maura veut entendre parce que c’était ça la base de leur amitié. Elles trouvaient les bons mots, disaient ce qu’elles voulaient entendre et ils n’y avaient pas chichis entre elles. C’était bien, c’était l’essentiel. « Tu n’es pas un monstre, tu es humaine. » Un léger sourire s’afficha sur les lèvres de Maura qui jouait nerveusement avec le gobelet qui contenait, autrefois, son cafè latte. De plus, la jeune femme pouvait voir les yeux malicieux de Sam, ces yeux qu’elle connaissait que trop bien. Elles avaient enfin une véritable discussion depuis l’événement où elles s’étaient retrouvées avec le cœur brisé. En même temps. « Si tu veux mon avis, cette fille a du soucis à se faire à mon avis. Elle n’a pas encore croisé ton chemin. Ca va te paraitre bête mais quand on était encore que des gosses tous les trois, je pensais que vous finiriez ensemble. » Maura souleva ces sourcils, surprise d’entendre ces mots sortir de la bouche de Sam. Ce n’était pas la première fois, des gens de son entourage le lui avait toujours dit qu’un jour elle terminerait avec Adam ou alors ils lui disaient qu’ils formaient un joli petit couple lorsqu’ils n’étaient pas ensemble. « Tu veux rire ? Tu sais que tu n’es pas la première à dire cela. » Répondit-elle en haussant, à son tour, les épaules pour ensuite déposer son menton dans la paume de sa main. « Tu ne l’as pas vu. Elle est magnifique. Américaine. Tu sais comment elles sont ? Superbes. Elle en fait partie. Je dirais plus que j’ai à m’inquiéter parce qu’elle l’aime. » Elle s’arrêta pour pousser un long soupir. « Ils s’aiment, je peux le voir. » Un autre soupir avant de fermer les yeux et de se gratter le front. Elle détestait les situations compliquées.
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(✰) message posté Mer 14 Jan 2015 - 19:29 par Invité
C’était simple, presque quotidien. Comme si les dernières années n’avaient jamais eu lieu, comme si elles ne s’étaient jamais perdues. Et pourtant. Maura était sûrement le plus grand regret de Sam. Elle avait fait passé sa douleur avant la sienne, pensant que rien ni personne ne pourrait la combler. Elle avait eu tord. Peut-être que si elle avait été là pour sa meilleure amie, si elle l’avait soutenu, peut-être que son coeur aurait guéri plus vite. Au moment où elle avait eu le plus besoin d’elle, la brunette l’avait repoussé, aveuglée par la peine. Elle avait fait une erreur qu’elle payait cher aujourd’hui. Mais en écoutant Maura, en la regardant, en prenant un café avec elle tout simplement, une intuition lui disait que tout n’était pas perdu. Il faudrait du temps, certes, elles en avaient toutes les deux besoin. Avec tout ce qu’elles avaient traversé, elles arrivaient encore à discuter, à se confier. C’était un acte banal pour certain, mais si rare dans la vie de Sam. Elle n’aimait pas parler d’elle, préférait écouter les autres. Il n’y avait qu’avec la rouquine qu’elle se sentait libre de se confier, il n’y avait qu’elle pour comprendre. Et même si il leur faudrait du temps, elle était prête à attendre. Prête à être pardonner. Mais surtout à se pardonner. Elle avait détruit leur relation il y avait de cela des années, et elle prendrait du temps à tout reconstruire. « Tu veux rire ? Tu sais que tu n’es pas la première à dire cela. » Sam arborait un sourire paisible face à la naïveté adorable de Maura. Si elle savait. Combien de fois lui avait-on demander ce qu’il en était du duo Maura/Adam. Leur relation faisait l’objet de nombreux commérages au lycée, tout le monde s’attendant d’un instant à l’autre à les voir enfin ensemble. Sam faisait partie de ces gens, mais jamais elle ne s’était sentie en droit d’en faire part à sa meilleure amie. Certes, il y avait eu des sous entendus, mais la brunette n’avait jamais voulu pousser Maura à rien. Et aujourd’hui, en l’écoutant parler, elle était amusée de voir que sa meilleure amie avait finalement vu ce que tous pensait évident. « Tout le monde n’attendait que ça, je te jure. » Elle rit doucement alors que son amie prenait un air songeur, et visiblement teinté de tristesse. « Tu ne l’as pas vu. Elle est magnifique. Américaine. Tu sais comment elles sont ? Superbes. Elle en fait partie. Je dirais plus que j’ai à m’inquiéter parce qu’elle l’aime. Ils s’aiment, je peux le voir. » Sam pencha sa tête sur le côté alors que son amie soupirait. Elle s’était mise dans une situation compliquée qui semblait même la dépasser. Et Sam ne pouvait que comprendre son désarroi. Elle connaissait l’amour à sens unique, mais en connaissant ses deux amis, elle ne pouvait croire que c’était le cas ici. « Je n’ai jamais vu cette fille, je ne la connais pas, mais ce que je peux te dire c’est qu’elle ne fait pas le poids face à la tornade rousse. » Elle se penchait sur la table pour poser une main réconfortante sur celle de Maura tout en lui souriant. Un geste autrefois banal qui ne dura que quelques secondes avant que Sam ne récupère sa main. Immédiatement après, son bipper résonna à son oreille et la réalité reprit ses droits. On lui signalait une fuite dans le quartier après un vol dans une grande boutique. Elle poussa un long soupir avant de reposer ses yeux sur Maura. « Je suis désolée il faut que je file, on dirait bien que le devoir m’appelle. » Un sourire barra son visage alors qu’elle se levait déjà. Elle vérifiait qu’elle avait bien son insigne dans sa veste et fit le tour de la table pour venir embrasser son amie sur la joue. « Je suis contente Maura. Vraiment. » Elle exerça une petite pression sur son bras avant de faire volte-face pour disparaitre dans la foule. Il leur faudrait du temps, mais elles y arriveraient. Elles se retrouveraient.