(M) DYLAN O'BRIEN, le fiancé pas chanceux.

il lui a appris à aimer, elle lui a appris à vivre.

Voix OFF Camilla.
Bordel. Shit. Fuck. J'en ai marre. Pourquoi ? Pourquoi faut-il que j'accompagne constamment mes parents à ces foutus repas. Ils ne comprennent pas que j'en ai rien à cirer de cette famille pourrie. Certes, ils sont meilleurs amis depuis le lycée et ? Ça doit changer quelque chose à mon univers ? Non. Je préfère largement m'attarder sur l'accouplement des coccinelles dans le noir plutôt que de devoir supporter ça encore des années. J'ai 20 ans et je dois suivre comme un gentil toutou. D'habitude j'en fais qu'à ma tête, mais pour une fois, je n'ai pas râlé. Ils ont tous les quatre, mes parents et leurs meilleurs amis d'enfance, perdus quelqu'un de cher à leurs yeux. Ce n'est pas le bon moment. Alors je me torture le cerveau et l'esprit. A l'intérieur de ma tête au moins personne n'entend ce que je pense ou dis. C'est vraiment cool de pouvoir insulter tout le monde tout en souriant gracieusement. Et puis y a leur fils. Cet abruti de soumis. Un véritable esclave. Moi qui croyais que toute cette merde avait été abolie. En le voyant, je me rends compte que c'est encore d'actualité. Un vrai imbécile qui ne cesse de vivre avec une corde au cou. Ils devraient lui acheter un collier avec son prénom et une puce intégrée, au moins, ils seront sur de ne jamais le perdre. Oh on arrive. Désolé ma voix off, je te mets en pause mais ne va pas trop loin, je vais vite revenir vers toi.


Voix OFF X.
J'aimerai tellement être à la place de quelqu'un d'autre mais certainement pas ici. On va recevoir la famille Meyes. J'avais dans l'espoir que seuls les parents viennent, mais lorsque j'ai appris que Camilla serait présente lors du repas, j'ai commencé à voir rouge. Alors pour me calmer, je suis descendu dans la pièce où on a l'habitude de prier. Et j'ai prié, une fois, deux fois puis au final j'ai arrêté de compter. J'ai imploré les cieux, j'ai imploré mon Dieu de me venir en aide. Je n'avais vraiment pas envie de devoir la supporter durant des heures entières. Elle est tellement...Non il n'y a aucun mot respectable pour la désigner. Je vis dans un petit paradis et elle devient mon enfer dès qu'elle est à mes cotés. C'est interdit de le dire, mais merde je voudrais tellement être damné à cet instant précis. Je pense que je serai davantage heureux. Oh non, j'entends la voiture qui se gare. Une dernière prière. Allez, je peux y arriver.


Point de vu X
« Hey coincé du cul...Oh pardon du derrière. Je vais pas faire le dessert toute seule, alors si tu pouvais venir m'aider au lieu de me regarder comme un chien battu.» Je contracte la mâchoire. Son langage hérisse mes poils et mes muscles se raidissent. Elle est tellement vulgaire. Pour une jeune femme c'est un vrai gâchis. Pour une famille comme la sienne, encore plus. Je ne comprends pas comment ils ont pu la laisser tout commander. Enfin non, je connais déjà la réponse. Ils m'ont raconté les misères qu'elle leur a fait vivre. A leur place, je l'aurai certainement abandonné à l'orphelinat. D'ailleurs, je vais peut être leur filer la solution. Non ce n'est pas tolérable. Ce ne sont pas mes problèmes. Alors je me lève dans un élan brusque, faisant tournoyer le tabouret où j'étais assis, puis je me dirige vers elle d'un pas lent. Je tire un peu sur ma chemise avant de toussoter. « Tu devrais me laisser faire. J'ai pas envie que ma maison prenne feu comme la dernière fois. » Non c'est vrai. La dernière fois qu'elle a essayé de faire à manger seule, j'ai dû courir dans tous les sens pour arrêter le désastre. J'ai dû me faire pousser des cheveux blancs avant l'âge ce jour là. Sans attendre de réponse, je lui arrache les ustensiles des mains et commences à faire la tarte. J'adore cuisiner. Mes parents me laissent souvent faire les repas. Je pourrais m'y attarder toute la journée. Je ne m'en lasse pas. « Ouais je sais. Mais avoues que t'as bien aimé secourir la princesse en danger.» Je l'entends rire mais moi j'arque simplement un sourcil avant de soupirer. Elle me tape sur le système nerveux. Mon pouls se fait ressentir sur mes tempes. J'en ai mal au crâne mais je me dis que la torture est bientôt terminée. Encore un plat puis le dessert et ils partiront. J'ai déjà enduré le reste, je peux encore tenir. Je ne suis pas un faible comme elle.


Point de vu Camilla
Non mais sérieux, j'ai jamais vu un mec autant écouter ses parents. Il n'a pas compris que c'est sa vie qu'il a entre ses mains ? Pas celle de sa famille. Faut vraiment qu'il se réveille. Comment peut-il continuer ainsi ? Il est âgé de 20 ans et on dirait qu'il en a déjà 40. Quelle horreur. Je suis bien contente d'être comme je suis, au moins j'ai pu profiter. « C'est bon c'est pas parce que toi t'es une junkie qui ouvre les jambes à la première seconde qu'il faut que je devienne comme toi. Je suis très bien comme je suis et je me respecte moi ! » J'hausse les sourcils tout en sifflant. Et ben dis donc, le petit démon vient de sortir de son trou. T'es plutôt surprise par ses paroles, tu ne l'as jamais réellement entendu parler ainsi, même si tu le pousses à bout. Peut être que cette fois, t'as réussi à toucher un point sensible. « Ouah alors ça ! Putain t'as des couilles mon pote ! J'croyais qu'elles s'étaient perdues dans le désert du Sahara.» J'applaudis tout en lui faisant une révérence. Je suis même à la limite de lui baiser la main. Il vient de m'impressionner mais comme il le sait, jamais il n'aura le dernier mot. Il me connait depuis le temps, j'ai toujours réponse à tout. « Je sais même pas pourquoi je continue à te parler. J'devrais garder ma salive pour quelqu'un de plus intéressant que toi.» Je le regarde avant de lui faire un geste peu catholique. J'écarte mes doigts, les dépose contre ma bouche et insère ma langue au milieu. Tout le monde connait ce geste sexuel, lui y compris. Puis je lui lance un clin d'oeil. « T'as raison gardes ta salive, déjà qu'avec ton attitude tu dois vite asséché les vagins. Tu vas en avoir besoin ! » Je lui tapote l'épaule comme si c'était mon collègue puis je retourne dehors, un grand sourire sur les lèvres. Je l'ai entendu soupirer. Je remporte, encore une fois, le match.


Cela fait maintenant presque 2 ans que les deux jeunes gens ne se sont pas revus. Camilla, ayant réussi à éviter plusieurs repas avec cette famille, et lui, prétextant avoir beaucoup de travail. Mais au fond, ils avaient la même pensée, s'éviter au maximum. Jusqu'à ce fameux jour où leurs parents respectifs ont décidé de les fiancer par obligation, suivant soit disant la coutûme de leurs ancêtres...