(M) BENJAMIN MASCOLO, PETIT FRÈRE.

15 mars 1991

Je suis née ce jour-ci. C'était une journée pluviale d'après maman. Il faisait froid, malgré l'arrivée du printemps. Je crois que j'étais née aux allants-tours de 16 heure. Une heure à laquelle le soleil avait commencé à éclairer la capitale. On m'avait dis que j'avais beaucoup pleuré à la naissance, comme si on voulait me dire ouais, t'étais déjà chiante à l'époque. À vrai dire, je ne me souviens de rien, et c'est bien normal. Je retrouve juste quelques cassettes de papa me tenant dans ses bras musclés. Et sur le coup, maman avait peur que l'on me brise. Mais ce n'était pas ce jour-ci qu'il m'avait brisé...

20 avril 1993

Oui, vous pouvez le dire, mes parents n'avaient pas perdu de temps et souhaitaient déjà un enfant, comme si je suffisais pas avec mes conneries... Oscar. C'était ainsi qu'ils l'avaient nommé. Il faut avouer que les premiers temps ont été insupportables pour moi. J'avais été très jalouse de toujours le voir dans les bras de maman. C'est le temps qui m'a aidé à passer au dessus de cette jalousie. J'ai même commencé à m'attacher à cette vermine (surnom que je lui donnais dans notre adolescence).

Dans l'année 2003

Oscar et moi étions totalement différents. Lui, il était beaucoup plus encré dans les maths, les sciences. Il aimait aussi beaucoup dessiner, regarder des films parfois trop tristes, et le pire dans tout ça, c'est qu'il était très obéissant. L'inverse de moi. Moi j'étais nulle. Mais la nullité dans tous domaines ! Il n'y avais que l'art-plastique où je gérais plus ou moins ! Comparée à Oscar, je n'étais ni douce ni posée, j'étais presque hyperactive et bavardais déjà beaucoup ! J'étais une sale gosse détestable qui écoutait de la musique rock en s'enfermant dans sa chambre après une dispute avec les parents.

Mais voilà, c'était aussi cette année-là que j'avais surpris mon père en train de sauter une brunette. Ça c'était passé lors de vacances en Thaïlande. Je m'étais promenée avec Oscar, et en attendant qu'il aille chercher sa glace préférée, je m'étais immiscée dans les toilettes. Bas quoi ? Je dois encore vous dire ce que je comptais y faire ? Passons, vous le voulez bien ?! C’était en entrant dans les toilettes des femmes que j'avais surpris mon père, pendant l'acte. Autant vous dire que la vue de ces deux corps collés ensemble m'avait brûlé la vue. Littéralement, j'avais perdu mes yeux.
Cependant, après une discussion avec mon père (qui m'avait bien évidemment supplié de ne rien dire), celui-ci me fit la promesse de ne plus recommencer en échange de mon silence. J'ai accepté. J'ai regretté.

Dans l'année 2004

Oui, mon père n'avait pas tenu bien longtemps après notre retour. C'était à peine quelques mois après la nouvelle année. J'étais rentrée plus tôt des cours, voulant sécher le dernier. Maman était censée être au travail, tandis qu'Oscar était à la bibliothèque municipale. En entendant du bruitage (je vous décris pas les gémissements, bien sûr) dans la chambre des parents, j'y suis allée pour jeter un coup d’œil. Et en allumant la lumière, j'avais découvert mon père chevauchant une blonde (oui, il aime tout le monde). Autant vous dire que j'avais été choqué. Et cette fois-ci, je n'avais pas tenu ma langue. J'avais tout balancé à ma mère, d'une seule coup, comme pour me soulager d'un poids. D'un coté, c'est bien horrible, mais de l'autre, c'est mieux qu'ils se séparent si mon père ne sait pas contenir ses envies perverses à la vue de simples fesses rebondies !

A mon grand étonnement, Oscar avait décidé de suivre mon père. Nous avions perdu tout contact. Et bien évidemment, j'étais restée avec ma mère. Celle-ci fut dépressive pendant quelques mois. Sa dépression m'avait affreusement touché et j'ai commencé à chuter à l'école. J'ai eu des fréquentations peu appréciables et, par la suite, j'ai adopté un comportement dégueulasse envers mon entourage, sauf ma mère adorée.

Dans l'année 2007

J'avais fumé ma première cigarette la veille de mon anniversaire. Puis je me suis battue contre une fille que je n'aime pas, et je suis rentrée (le jour de mon anniversaire) à 3 heures du matin, complètement bourrée. Ma mère n'avait pas supporté cela. Elle a été très choqué et avait compris que le divorce m'avait affecté à un point inimaginable. Je n'allais plus en cours, ou du moins, je dormais pendant, et je me faisais renvoyer à deux établissements scolaires de suite. Pas très brio, n'est ce pas ? C'est à cette époque que maman m'avait sur-protégé. Elle était tout le temps avec moi et me surveillait tout le temps. Ou du moins, pas assez pour m'empêcher de passer ma première fois avec un forceur.

Dans l'année 2008 (17 ans)

Pas beaucoup de choses à raconter pendant cette année-là. Je m'étais fais un tatouage, dans un excès de crise d'adolescence, et je peux vous dire que même aujourd'hui, je ne le regrette pas. Je me suis teins les cheveux et j'ai commencé à me forger une genre de carapace. J'avais arrêté d'être l'enfant rebelle pour soutenir ma mère dans son travail.

Dans l'année 2009 (18 ans)

Par la suite, je suis devenue tatoueuse dans un petit salon. J'étais très flattée des compliments qui m'étaient adressés après un tatouage dont la clientèle était toujours satisfaite. Puis un jour, ma cousine (avec qui je suis très proche) m'avait proposé de garder ma filleule une journée. Je suis tombée complètement fan du baby-sitting et j'ai commencé à en faire à mes heures perdues. C'est aussi cette année-là que j'avais poussé ma mère à s’inscrire sur un site de rencontre. Cela lui a permis de faire la connaissance de Johny, un homme d'affaire remarquable. Ils se sont même fiancés quatre mois plus tard. Suite au mariage, j'avais fais le tour de beaucoup de pays pour essayer de me retrouver, comme si j'étais perdue.

Dans l'année 2012

J'ai posé mes bagages à Londres, dans un petit appartement. Puis je suis devenue tatoueuse dans un salon réputé et j'avais même repris du Baby-sitting dans des familles bien aimables. C'est par ma mère que j'avais appris que mon frère, Oscar, habitait à Londres. Je comptais bien renouer contact avec lui, mais comment ?