bsh + can't keep my hands to myself.

L'enfance ; « Montre moi ta robe. Parfait. Tu seras la plus belle, comme toujours. » Je cessais de tournoyer sur moi-même et affichais un large sourire à ma mère. Sydney arrivait dans le salon, sa chemise à moitié dans son pantalon et la cravate à la main, une moue au visage. Affichant un sourire fière, j'avançais vers lui d'une démarche assurée et m'appliquais à lisser sa chemise avant de me concentrer sur son nœud de cravate. « C'est plus facile de le faire sur les autres que sur soi-même, c'est tout. » Maugréa mon frère, alors que je lui passais la langue. « Avoue que tu es juste nul, papa te l'as appris 156 fois. » Et du haut de mes huit ans, j'étais très habile de mes petits doigts lorsqu'il s'agissait de nouer une cravate, ce qui l'énervait forcément puisqu'à dix ans, il était incapable de le faire. Mon père nous rejoignait au salon et son regard descendait directement sur mes pieds que je tentais de cacher derrière mon frère sans grande conviction. « Va mettre des chaussures plates Leo, tu sais très bien que tu ne sors pas comme ça. » Mon père adressait un regard à ma mère pour qu'elle appuie sa décision et celle-ci m'adressait un signe de main qui m'envoyait dans la chambre. Maman n'était pas fan de me voir en talons si jeune mais elle ne m'en empêchait pas : elle me répétait toujours qu'il n'y avait pas d'âge pour qu'une petite fille se ballade avec classe, mais ça n'avait jamais été l'avis de papa. Il faut dire que maman tenait beaucoup à notre image, alors que papa était discret, voir lassé de toutes ces soirées auxquelles nous devions participer. Mais pas aujourd'hui, parce qu'il s'agissait de moi en grande partie. Nous inaugurions un nouveau club de danse pour les jeunes talents et j'étais l'invitée d'honneur pour avoir fini première de plusieurs compétition cette année et surtout pour être à l'origine de ce club. C'était une idée que maman avait approuvée et j'en étais plus que fière. « Je t'ai corrigé ton discours. Tout le monde est prêt? » Signe positif de la tête, je glissais mes doigts entre ceux de Sydney et les resserrais, sortant de l'appartement pour affronter les médias ainsi que la foule qui nous attendait sur place. Si papa et mon frère détestaient tout ça, ils n'en étaient pas moins présents pour nous et mon frère savait parfaitement qu'il avait tout intérêt à ne pas me lâcher la main de la soirée en dehors de mes quelques minutes de discours. Je m'affichais à l'aise face à tout ce tapage mais Syd' savait parfaitement qu'au fond, je détestais cette attention et ne souriais que pour voir ma mère être fière de moi : la seule chose qui m'intéressait était de gagner, d'être toujours meilleure, pas de paraître.

L'adolescence ; Je sortais du cinéma, plaçant mes mains dans les poches pour les couvrir du froid, que je détestais. « T'es sure que tu ne veux pas venir à Miami avec moi? Tu n'es même pas obligée de rester un mois complet pour tout régler, juste l'ouverture Brooke! » Je roulais des yeux - face à ses arguments mais aussi ce surnom que je détestais! - et passais mon bras sous celui de Sydney pour reprendre notre marche vers le parking ou la voiture nous attendait. « Tu sais très bien que je ne raffole pas des soirées et j'ai une tonne de boulot, j'aimerais avancer un peu dans mes cours, j'ai pris tellement de retard cette année... et honnêtement, tu vois papa me laisser partir à Miami ? » Non, ni ma mère d'ailleurs. A 16 ans, il était hors de question qu'ils me laissent déménager sur un autre continent avec mon frère, qu'ils avaient déjà bien du mal à laisser partir, même s'il le faisait pour la compagnie. Cette année avait été la naissance de ma carrière de mannequin et m'avait fait prendre un retard de fou dans mes cours, hors je tenais à être diplômée à 17 ou 18 ans, comme tout le monde. Il était temps pour moi de me concentrer sur tout ça plutôt que sur l'ouverture de notre nouveau club. « J'ai du raté l'étape ou on t'a adoptée! Sérieusement c'est pas possible qu'on ai les mêmes gênes... T'as l'occasion de faire la fête tout en agrandissant la société et tu choisis un diplôme dont tu n'auras jamais besoin! Tu sais combien tueraient pour ta place? » Beaucoup. Parce que la plupart des jeunes de mon âge ne pensaient qu'à sortir et s'amuser... Ils étaient inconscients et bêtes. « J'en ai besoin! Excuse-moi d'être aussi nulle, vraiment. » Je soupirait, alors que son doigt s'enfonçait entre mes côtes m’arrachant une grimace. Nous étions encore calmes là, puisque les prises de tête et pics entre nous étaient aussi fréquents que les moments ou nous étions liés comme les deux doigts de la main. Cette chamaillerie aussi bénigne soit-elle était pourtant la source de notre distraction, celle qui ne nous fit pas réaliser la voiture qui perdait le contrôle sur le verglas à quelques mètres de nous pour venir nous renverser violemment.  

J'ouvrais les yeux, coincée sous la voiture et tentais d'appeler Sydney sans que le moindre son ne puisse sortir de ma bouche. J’apercevais sa main ensanglantée et parvenais à toucher celle-ci, complètement paralysée sous le véhicule. Je voulais hurler son prénom pour qu'il me réponde mais le noir se faisait à nouveau autour de moi... et seule la voix de mon frère me permettait d'en sortir. Je luttais pour ouvrir les yeux à plusieurs reprise, m'accrochant à sa voix et finissais par y parvenir. Je revenais doucement à moi et m'asseyait brutalement lorsque la réalité me frappait. A bout de souffle, je criais son prénom alors que quelqu'un plongeait sur moi pour m'allonger de force. « Je suis là. BROOKLYN ! Je suis là... Calme toi, tu dois rester allongée. » Je m'apaisais complètement au son de sa voix, me laissant retomber lourdement sur le lit qui m’accueillait de bien meilleure manière que le macadam sur lequel je me pensais toujours allongée. Après des heures de sommeil bien méritées, je m'autorisais à ré-ouvrir les yeux pour affronter la réalité, car quelle qu'elle soit, mon frère allait bien et c'était la seule chose qui m'importait. Mes parents me regardaient bienveillants, les yeux brillants, ce qui me faisait chaud au cœur bien qu'ils ne soient pas ceux que je désirais voir de suite. « Sydney est juste parti chercher quelque chose à manger » Me signalait papa qui avait remarqué mon regard inquiet qui voyageait à travers la chambre. « Comment il va? Combien de temps je suis restée inconsciente? » demandais-je, car même si je craignais la réponse, je devais savoir. « Une double fracture de l'humérus, c'est tout. Je vais bien, et toi aussi. » répondait mon frère à la place de mon père alors qu'il entrait dans la chambre avec son sourire moqueur légendaire. Je retenais mes larmes, refusant de lui montrer à quel point j'avais eut peur pour lui même si c'était évident. « T'es restée inconsciente deux heures... et tu as dormi comme un bébé une bonne dizaine d'heures après ça. » Sydney le disait sur un air taquin, l'air qu'il utilisait toujours pour me faire remarquer que j'agissais comme une princesse capricieuse. Je n'avais pas la force de répondre à ça et opinait simplement. « Tu vas bien Lyn... Tu as besoin de te reposer et demain tu as une nouvelle IRM mais d'après les premiers résultats, c'est juste une grosse commotion. Ça n'aura aucun impact à long terme pour ta carrière. » J'adressais un sourire à ma mère, qui savait parfaitement que j'avais besoin d'être rassurée sur ce point. Savoir que j'allais pouvoir danser à nouveau était au fond la seule chose qui m'importait - après la vie de mon frère - même si lui, et mon père, ne s’inquiétaient que du fait qu'on soit en vie. Ils ne comprenaient juste pas à quel point c'était important pour moi.

L'âge adulte ; « Elle est magnifique. Merci Ethan. » J'observe la bague que mon meilleur ami vient de m'offrir pour mes 25 ans, les yeux brillants. Je l'enfile et referme sa boite avant de lui montrer fièrement ma main, que je glisse ensuite dans la sienne. « Comment tu veux que je me trouve une chérie en me promenant toujours à ton bras? » Je lui tire la langue et il passe son bras autour de mes épaules pour se faire pardonner. « Tu as la meilleure, on a pas besoin des autres. » Précisais-je en plaisantant avec un faux air hautain. « Certes! » Je souris de plus belle lorsqu'il approuve, même si je sais qu'il n'oserait pas me contrarier sur ce point. J'aime Ethan sans doute autant que j'aime Sydney. Ensembles depuis la plus tendre enfance, nos nombreuses séparations lorsque je partais quelques mois à New York n'ont jamais changer notre complicité. Il est sans doute l'une des seules personnes en qui j'ai une confiance aveugle... Et je commence à me dire que c'était une erreur ! Monsieur m'a promis que mes parents n'avaient rien de prévu pour mon anniversaire, hors une centaine de personne scande un " bon anniversaire " dés que j'ouvre la porte de chez moi. Des amis, mais aussi un tas de gens que je prétends appréciés pour le bien de la société ou pour ma carrière... Par chance Sydney et Ethan se sont chargés en grande partie de la liste d'invités et quelques personnes chères se perdent parmi les invités que je rêve de virer de chez moi. « Bon anniversaire ma chérie. Et félicitations, on est très fiers de toi. » Mon père m'embrasse sur le front, comme si j'avais 5 ans, suivi de près par ma mère qui me prend dans ses bras. « Je n'aurai mon diplôme que dans un mois, je peux encore me planter vous savez. » Ma mère grimace et lève les épaules. « Dis pas n'importe quoi. » Meilleure de ma promotion, il y a peu de chance pour que je ne l'obtienne pas mais nous ne sommes jamais à l'abris de rien ! Surtout vu mes nombreuses d'absence au cours de cette dernière année dû à ma carrière. Je mime un revolver en observant mon frère par dessus l'épaule de ma mère qui me sert une nouvelle fois. Il qui m'avait aussi promis qu'on ne ferait rien de spécial en dehors d'un dîner en famille avec Ethan... LIARS.