Never say never (sio)

Never say never
Eoghan & Siobhàn

Eoghan a tant essayé de se convaincre qu'il ne l'aimait pas, que ces sentiments n'étaient rien d'autre qu'une perturbation hormonale. Un changement en passant à l'âge adulte. Foutaises. Plus il essayait, plus le tout était renforcé, violent, brutal, comme une gifle. L'avantage, c'est qu'avec le temps, il avait finit par s'y faire, vivre avec, composer comme il le pouvait. La jalousie qui le taraudait à chacun des rendez vous coquins de sa colocataire étaient extériorisés lors de séances sportive intensives. Sa bêtise avait été de croire que le tout finirait par s'amoindrir avec le temps, qu'il penserait moins à elle... Une certitude qui commence à s'étioler. Un soupire alors qu'il se regarde dans la glace pour filer à cette soirée. Un effort vestimentaire moindre, Eoghan ne se permettrait jamais de sortir sans être un minimum apprêté. Il pousse la porte du bar de quartier, en bas de chez eux après avoir reçu un message de sa meilleure amie. Son regard se pose sur Siobhàn sans trop de difficulté, comme attiré par sa beauté.  Un regard qui s'attarde trop longuement, le cœur qui s'emballe. Il est bien incapable de contrôler ce qu'il ressent. Elle porte un chemisier en soie blanc accompagné d'un jean qui la met véritablement en valeur. Elle n'a pas besoin de faire énormément d'effort pour séduire. Elle fait parti de ces femmes charismatiques, celles qui ont la chance d'obtenir les faveurs de n'importe quel homme en claquant des doigts. Atout supplémentaire chez sa meilleure amie: elle n'a absolument pas conscience de l'effet qu'elle a sur les hommes mais lui le voit trop bien. Un passage obligé par le bar pour commander une bière, il se frotte le visage et rejoint le petit groupe, un sourire aux lèvres. « salut. » lâche t-il, presque timidement.  Finalement, son regard vient croiser celui d'Annie, emplie d'un certain désir. Une relation particulière, oscillant entre la haine et l'amitié, peut être même proche de l'amour. Il ne sait pas, il sait juste qu'elle est la première sur qui il pose vraiment un regard. La seule qu'il désire, qu'il convoite. Jusque là, ces attentions étaient réservés à sa meilleure amie, il n'avait pas su approcher les autres mais un quelque chose assez sauvage l'intriguait chez la belle anglaise. Un jeu dangereux probablement, puisque la lionne n'appartient à personne, elle le revendique haut et fort. Son regard se détourne pour se poser sur Siobhàn. « T'es pas rentrée hier soir ? » fit il, mimant une question alors qu'il sait très bien qu'elle a découché. Il est resté éveillé une bonne partie de la nuit, espérant son retour. Pathétique. Il se rend ridicule à force de jouer les amoureux transis. Il tente de faire preuve de discrétion, de ne pas laisser ses émotions l'envahir et se contrôler pour éviter tout incident du genre Eoghan qui fout un coup de poing à un type seulement parce qu'il porte un peu d’intérêt à celle qu'il aimerait voir sienne mais qui ne l'est pas, qui ne le sera sans doutes jamais. Il porte sa bière à la bouche, masquant ainsi toute forme d'anxiété dans l'attente de sa réponse. Ses yeux dévient quelques secondes sur ses lèvres rosées, celles qu'il a eut la chance de goûter par le passé. Une erreur quand il y repense, pas parce qu'il regrette ce baiser mais parce que cela l'a rendu d'autant plus accroc. Une vrai larve pendue à ses pieds. Il y repense souvent avec le sourire avant de s'endormir. Il aimerait recommencer mais sait bien que c'est impossible. Après tout, elle n'a rien dit ce soir là, ils n'en ont d'ailleurs jamais vraiment reparlé, ce qui signifie clairement qu'elle a mit ça sur le compte du jeu et de l'alcool, peut être même qu'elle n'a rien ressenti.
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Eoghan & Siobhàn

Un sourire amusé aux lèvres, Siobhàn écoute Annie lui raconter sa folle journée. Comme chaque fois qu'elle se retrouve seule avec elle, Siobhàn passe un très bon moment. Elles s'entendent plutôt bien, partagent de nombreux points communs, ce qui pourrait être un atout si seulement elles ne partageaient pas aussi leur intérêt pour le même homme. Bien sûr, Annie ignore tout des sentiments que l'Irlandaise nourrit envers son meilleur ami, mais Siobhàn ne peut s'empêcher de lui en vouloir lorsqu'elle lance des oeillades appuyées au garçon ou qu'elle essaye par tous les moyens d'attirer son attention. A vrai dire, Siobhàn ne sait pas ce qui l'agace le plus entre le comportement de la belle anglaise, et le fait qu'Eoghan se montre réceptif à ses charmes. Car si le libraire semble avoir oublié le baiser qu'ils ont échangé le soir du mariage de Tara, sa mémoire à elle est encore tout à fait intacte. Elle plonge le nez dans son verre de bière pour en avaler une petite gorgée et retient une légère grimace. Il lui arrive dans des moments comme celui-ci de regretter l'Irlande, Youghal et le Coachouse où Bo, le barman, connait ses goûts en matière de bière. Celle-ci n'a rien à voir avec la Murphy qu'elle a l'habitude de commander. Elle lui semble un peu trop forte en goût, amère. Elle relève les yeux vers Annie qui continue de parler lorsque le regard de cette dernière semble s'illuminer. Un simple regard sur le côté permet à Siobhàn d'apercevoir la raison de ce soudain changement. Eoghan se dirige vers elles une bière à la main. Un sourire éclaire le visage de la jolie blonde tandis que son coeur accélère légèrement dans sa poitrine. Elle est heureuse qu'il soit venu les rejoindre. « salut. » «Salut, toi!»Lance Annie, tout sourire, son regard brûlant posé sur Eoghan.«Hey!» Elle lui sourit et se décale légèrement sur la banquette pour qu'il puisse s'installer à côté d'elle avant même qu'Annie ait finit de pousser ses affaires. Un léger sourire triomphant aux lèvres, Siobhàn tourne la tête vers son meilleur ami qui la questionne à propos de la veille. « T'es pas rentrée hier soir ? » Elle secoue la tête et baisse légèrement les yeux. «Nan, je... J'avais un peu trop bu, je suis restée dormir sur place...» C'est à moitié vrai. Elle a effectivement bu, un peu, trop. Seulement, elle n'est pas restée dormir. Elle ne reste jamais dormir, elle se contente souvent d'un passage express entre les draps de celui ou celle sur lequel elle a jeté son dévolu. Pourtant cette fois, aucun drap n'a été froissé, pas par elle en tout cas. C'était pourtant au programme de la soirée. Invitée par l'un des clients de la boutique de fleurs pour laquelle elle travaille ici à Londres, Siobhàn avait dans l'optique de passer une bonne soirée. Seulement, elle a été incapable de penser à quelqu'un d'autre qu'à Eoghan. Si elle a bu, c'est uniquement dans le but de chasser le visage de son meilleur ami de ses pensées, en vain. Elle n'a même pas été capable d'embrasser ce pauvre type ailleurs que sur la joue en guise d'excuses avant de quitter l'appartement et d'errer sur les bords de la tamise jusqu'au petit matin. Mais comment pourrait-elle expliquer à Eoghan que depuis qu'il l'a embrassée, elle n'a pas été capable d'en embrasser un autre?
Siobhàn se mord l'intérieur de la joue, perdue dans ses pensées, et Annie profite du silence pour tenter d'accaparer l'attention du jeune homme:«T'aurais du me dire que t'étais tout seul, on aurait pu se faire une soirée... Tout les deux...» Susurre-t-elle avec un sourire aguicheur tout en insistant sur ses derniers mots avec un léger clin d'oeil. Siobhàn force un sourire et inspire profondément le plus discrètement possible. La Annie qu'elle ne supporte pas vient de faire son apparition et déjà l'idée d'inviter Eoghan à se joindre à elles lui semble bien moins bonne.
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Eoghan & Siobhàn

Il faudrait simplement que les deux amants arrêtent de se voiler la face, ils ne sont plus amis, ils ne le sont plus depuis l'instant même où il a comprit. Depuis le jour où Eoghan a surprit la jeune femme en compagnie de sa petite amie de l'époque, c'était il y a presque un an maintenant et le bel irlandais est trop bête pour comprendre que c'est ce jour là que tout a changé. « Nan, je... J'avais un peu trop bu, je suis restée dormir sur place... » Une façon détournée de lui dire qu'elle a passé la nuit en charmante compagnie. Il suppose que c'est à cause d'Alex, son cousin, elle ne souhaite probablement pas étaler sa vie privée au grand jour. Sa curiosité peu satisfaite, il s’apprête à répliquer lorsqu'Annie prend la parole. « T'aurais du me dire que t'étais tout seul, on aurait pu se faire une soirée... Tout les deux... » On ne peut pas dire qu'elle passe par quatre chemins pour exprimer ce qu'elle ressent. Aguicheuse, Eoghan se demande combien de verre de vin elle a prit avant qu'il n'arrive et les rejoigne. Elle est d'habitude bien plus subtile, moins rentre dedans et cela le met particulièrement mal à l'aise même s'il n'en montre rien. Un sourire gêné, une main qui frotte sa nuque, il articule difficilement: « Tu as bu combien de verres ? » taquin, il ne rentre pas vraiment dans son jeu. Il répond avec plaisir à ses sourires, ces regards insistants mais ne souhaite pas participer à ce petit jeu de séduction devant sa meilleure amie. Puéril non ? Après tout, Siobhàn lui a souvent répété par le passé qu'elle adorerait le voir heureux avec une fille. « Pas tant que ça. » Son fort penchant pour l'alcool, il l'avait déjà noté. Il s'était même demandé ce qu'elle cherchait tant à fuir en picolant autant mais jamais il n'avait osé posé la question. Ils s'était pourtant rapprochés au fil des semaines. Amusé, il secoue la tête, elle n'a pas besoin d'agir de la sorte, pas avec lui en tout cas, au contraire, il la préfère plus simple, plus naturelle. Cette fille est un véritable mystère. Elle commence à remonter vers son entrejambe sans ménagement à l'aide de son pieds droit duquel elle a retiré le talon Gucci qu'elle a choisit pour terminer sa tenue. Il sursaute et renverse sa bière. Il ne s'était pas attendu à un tel geste. La moitié de la boisson tombe sur son jean alors qu'il recule vivement. Siobhàn le regarde à la dérobée avant de prendre une serviette sur la table et frotter furieusement son entrejambe. Son corps répond à cet assaut avec une rapidité inouïe alors qu'une bosse vient dessiner son pantalon. Il lève les yeux au ciel et prend la serviette des mains de sa colocataire, comme si son contact le brulait. Si jamais elle s'était rendu compte de l'effet qu'elle lui faisait ? Bordel. Il se lève et va rapidement rejoindre les toilettes. Sur place, il fait couler l'eau froide et passe son visage sous cette dernière, une façon bien à lui de reprendre ses esprits. Si ce contact avait eu lieu dans d'autres circonstances, il aurait été le plus heureux des hommes. Ressaisi toi mec, c'est ta meilleure amie, rien de plus, il est clair qu'elle ne te voit pas comme ça. Des encouragements qui n'auront aucun effet, il le sait bien... Sa respiration saccadé l’étreint, il est à bout de souffle. Il lui faudra quelques minutes pour reprendre ses esprits et se décider à sortir des toilettes. A vrai dire, il ferait bien de prendre l'air, une cigarette serait la bienvenue. Pour cela, il faudra qu'il rejoigne la table où il se trouvait et affronte le regard de Siobhàn...
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Eoghan & Siobhàn

Les dents légèrement serrées, clairement agacée par le comportement d'Annie, Siobhàn lève les yeux pour croiser le regard de son cousin qui lui adresse un petit sourire narquois. Alex sait pertinemment ce qu'elle ressent pour Eoghan, ils ont eu l'occasion d'en parler quelques fois depuis l'arrivée des deux Irlandais à Londres, et il sait aussi à quel point les tentatives d'Annie pour séduire le libraire l'énervent, la blessent, la brisent.   « Tu as bu combien de verres ? » Son regard passe d'Alex à Eoghan, puis se détourne vers Annie à laquelle il s'adresse. Annie dont la réponse trahit justement l'état d'ébriété.« Pas tant que ça. » Siobhàn esquisse un sourire amusé «C'est au moins son quatrième cocktail, et visiblement, elle tient bien moins le rhum que la bière » Fait-elle remarquer moqueuse. Elle regrette pourtant rapidement ses paroles. Ce n'est pas son genre de blâmer une fille, une amie qui plus est, pour son penchant pour l'alcool, mais son comportement change radicalement lorsqu'elle est en présence d'Annie. Elle se sent menacée et utilise les moyens de défense qui lui passent par la tête, quitte parfois à risquer de blesser sa rivale ou à faire preuve de bassesse. Elle ne se reconnait plus... Elle croise à nouveau le regard d'Alex qui lui semble réprobateur et la jolie blonde baisse les yeux pour ne pas avoir à l'affronter, elle n'a pas besoin que quelqu'un la blâme pour ses agissements, elle sait très bien le faire elle même. «Et sinon, vous voulez manger ...» Alex n'a pas le temps de finir sa phrase. Il a tout juste le temps de rattraper son verre avant qu'il n'imite celui d'Eoghan qui en sursautant a bousculé la table et renversé la totalité de sa pinte sur son jean. A côté de lui, Siobhàn est légèrement éclaboussée par quelques gouttes de bière qui atterrissent sur son chemisier et son jean. Heureusement, les tâches sont superficielles à côté de celle sur le jean de son meilleur ami. Par réflexe après avoir constaté les dégâts, elle récupère une serviette sur la table pour tenter d'éponger le maximum de bière sur le pantalon du jeune homme, sous le rire d'Annie qui semble trouver la situation particulièrement drôle.Une main sur le genoux d'Eoghan, l'autre qui s'active sur la tâche, Siobhàn ne réalise que tardivement le caractère gênant de la situation lorsqu'elle sent sous ses doigts à travers son jean, la tension palpable dans le corps de son meilleur ami. Ce dernier lui retire la serviette des mains et se rue vers les toilettes, visiblement agacé. Lèvres légèrement entre-ouverte, Siobhàn le suit brièvement du regard avant de baisser vivement la tête lorsqu'elle réalise pleinement ce qui se trouvait sous ses doigts à l'instant. Ses joues rougissent violemment et elle tente de masquer son trouble en inspirant profondément. «Et ben, il est sensible! »Annie s'esclaffe et Siobhàn lui adresse un regard interrogateur. A-t-elle pu remarquer elle aussi la réaction physique du libraire? « Si j'avais su qu'il en gâcherait sa bière, je lui aurait pas fait de pied sous la table... » Elle glousse et Siobhàn laisse échapper un petit rire nerveux. C'était donc Annie la responsable de tout ça, pas elle... «Je vais aller voir comment il va...» Alex se dévoue mais Siobhàn secoue la tête et se lève avant qu'il n'ait eu le temps d'amorcer le moindre mouvement en ce sens. «Nan laisse, j'y vais... Occupe toi d'elle plutôt... » Elle coule un regard en direction d'Annie qui lui adresse un sourire alcoolisé avant de se faufiler entre les tables pour rejoindre le petit couloir légèrement en retrait qui abrite les toilettes du bar. Elle s'arrête devant la porte des toilettes pour hommes et s'apprête à toquer à la porte pour signaler sa présence à Eoghan, mais se ravise. S'appuyant contre le mur, elle laisse échapper un léger soupir. Elle aurait du se douter que l'érection d'Eoghan n'avait rien à voir avec elle. Après tout, il lui a déjà dit l'aimer, comme un frère aime une soeur. Le pauvre a du se sentir particulièrement gêné, elle s'en veut... La porte des toilettes s'ouvre et elle détache son corps du mur pour faire face à Eoghan. Malgré elle, son coeur s'accélère dans sa poitrine, ses mains deviennent moites et ses joues se colorent légèrement. Elle passe une langue humide sur ses lèvres avant de prendre la parole. « Ca va? » Questionne-t-elle en cherchant son regard. «Annie nous a expliqué et je... » Elle chasse le chat que la gêne a installé dans sa gorge avant de poursuivre en détournant légèrement le regard. C'est bien la première fois que parler d'une érection la trouble autant...« J'veux dire, c'est une réaction naturelle, je sais que c'est pas comme si tu pouvais contrôler ça. Mais t'en fais pas... Je l'ai pas mal interprété... Enfin tu vois, je l'ai pas pris pour moi quoi... » Elle se mord légèrement l'intérieur de la joue et force un léger sourire afin de détendre l'atmosphère et étayer ses paroles. Elle a horreur de cette gêne qu'elle ressent en lui parlant désormais. Autrefois, avant de découvrir ses sentiments pour lui, Siobhàn n'aurait jamais hésité à lui parler, n'aurait jamais bafouillé. Elle déteste celle qu'elle est devenue, cette fille trop fragile à son goût. Trop attachée, trop amoureuse...   © ACIDBRAIN

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Eoghan & Siobhàn

Ce n'est pas tout à fait comme ça qu'il avait imaginé que sa soirée se déroulerait. Il se doutait bien que la petite bande serait là mais Annie ne s'est jamais montrée aussi démonstratrice en ce qui concerne son affection. Contrairement à ce que l'on peut croire à première vue, il manque de confiance en lui. La situation le met particulièrement mal à l'aise. Il s’éclipse jusqu'aux toilettes, le coeur totalement en vrac. Tout devient très clair, même si c'est une réaction humaine, le désir qu'il éprouve pour sa meilleure amie est toujours là, tapis dans un coin. A cet instant, il rêverait de devenir invisible et se cacher dans sa chambre pendant des heures, le temps que la gêne s'estompe. Il souffle un bon coup et sort finalement des toilettes. Il n'avait pas prévu de tomber sur Siobhàn, un tête à tête qu'il se serrait volontiers évité. Quel con tiens. Il pourra se voiler la face autant qu'il le souhaite, lui et sa meilleure amie ne redeviendront jamais ce qu'ils étaient l'année précédente, trop de choses avaient changés, la dynamique de leurs relation était différente, plus tendue. Finalement, il aurait du faire comme tous ces copains d'école et trainer avec des mecs plutôt qu'avec elle non ? « Ca va? »  Une question qui le laisse sans voix, toujours aussi mal à l'aise, il se sent même rougir. « Annie nous a expliqué et je... » expliqué ? Mais expliquer quoi ? Il fronce un instant les sourcils alors que sa colocataire reprend:  « J'veux dire, c'est une réaction naturelle, je sais que c'est pas comme si tu pouvais contrôler ça. Mais t'en fais pas... Je l'ai pas mal interprété... Enfin tu vois, je l'ai pas pris pour moi quoi...  » Oh mais ce n'est pas Annie qui a provoqué une telle réaction dans son pantalon. Le voilà qui vire pivoine quand il entend ses propos. L'atmosphère est lourde, trop pour qu'il arrive à ne pas bégayer: « Je... Je...  » Il passe une main dans ses cheveux, un sourire maladroit sur les lèvres. « On pourrait parler d'autre chose... » N'importe quoi serait mieux que sa soudaine érection suite au contact de la main de Siobhàn. Il ne rectifie par la vérité parce que la situation deviendrait encore plus gênante. « Je vais me reprendre une bière. » Il passe devant elle, évitant soigneusement son regard, faudrait mieux éviter que ça revienne soudainement. Il file au bar rapidement. La pauvre Siobhàn ne doit rien comprendre à son comportement, lui même ne sait pas vraiment où se foutre ce soir. Il aurait mieux fait de rester à la maison et se mater un vieux film dans le fond. Bon courage pour réussir à la sortir de ta tête maintenant. Il pousse un soupire et interpelle le barman pour reprendre une pinte avec pour seule idée en tête prendre Siobhàn dans ses bras, l'embrasser, la serrer contre lui et si ça peut aller plus loin, bordel il serait le plus heureux du monde. Il finit par rejoindre la petite bande pour lâcher dans un sourire, comme si rien de tout ça n'était arriver:   « On devrait peut être la ramener non ? » fit il en pointant Annie du regard, cette dernière flirte désormais avec un garçon un peu plus loin. Elle est ivre, ce qui explique plus en détails son comportement de tout à l'heure et ses avances un peu déplacés. A ce rythme, elle va se fourrer dans une situation pas possible, autant arrêter le drame avant qu'il ne débute non ? Elle tombe de ses talons haut perchés et Eoghan se précipite pour l'aider à se relever. Sans crier gare, ses lèvres viennent se heurter violemment contre les siennes. D'abord surpris, il ne bouge pas puis finit par reculer vivement. « Je pense qu'il est temps d'y aller, vous venez ou vous restez là ? » demande t-il aux deux autres compères présents sur les lieux.
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Eoghan & Siobhàn

« Je... Je... On pourrait parler d'autre chose... » Un petit rire nerveux s'échappe des lèvres de Siobhàn tandis qu'elle hoche la tête.«Ouais... » Souffle-t-elle tout en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Je vais me reprendre une bière. » Elle hoche à nouveau la tête, évite de poser les yeux trop longtemps sur lui. Elle se sent encore mal à l'aise vis à vis de ce qu'il vient de se passer. Bien qu'elle pense ne pas être à l'origine de la réaction physique d'Eoghan, elle ne se sent pas moins troublée à l'idée de l'avoir touché ainsi. Elle regrette le temps où un tel incident aurait pu arriver sans provoquer une telle gêne. Fut un temps où ils en auraient probablement rit ensemble, seulement, Siobhàn est désormais trop chamboulée pour en rire, et Eoghan probablement trop gêné à l'idée qu'elle ait pu voir les effets d'Annie sur son corps.«Ok. » Il s'éloigne et la jolie blonde prend quelques secondes pour reprendre ses esprits. Elle inspire et expire profondément à plusieurs reprises avant de rejoindre la table où ils étaient installés. Alex y est assis seul à siroter le reste de sa bière. «Tout va bien? J'ai pas compris tout ce qui c'était passé... »Siobhàn acquiesce et hausse les épaules, elle ne tient pas réellement à ce que son cousin sache en détail ce qu'il vient de se passer. Surtout, elle ne tient pas à subir ses moqueries. Elle se sent suffisamment mal comme ça. «Ca va oui, juste un peu de bière... Où est Annie? » Alex la lui indique d'un signe de tête et Siobhàn l'aperçoit un peu plus loin, flirtant ouvertement avec un inconnu. C'est la première fois qu'elle la voit saoule et ça n'a rien de beau à voir. Certes, la fleuriste est soulagée de voir la jeune femme jeter son dévolu sur quelqu'un d'autre qu'Eoghan, mais elle trouve dommage de la voir se mettre dans des états pareils. « On devrait peut être la ramener non ? » Eoghan reparait et Siobhàn quitte Annie des yeux pour l'observer brièvement. Il ne quitte pas la jeune femme des yeux. Serait-il jaloux? Cette idée fait justement monter une légère vague de jalousie en elle. Un bruit sourd l'interpelle de l'autre côté, et elle a tout juste le temps de voir Eoghan se précipiter pour ramasser Annie qui est tombée de toute sa hauteur. Cette dernière semble un peu perdue suite à sa chute et s'accroche au cou d'Eoghan pour se relever. La démarche est un peu brusque et ses lèvres atterrissent sur celles de l'Irlandais dans la manoeuvre. Le souffle coupé, Siobhàn observe la scène, les lèvres légèrement entre-ouvertes, sous le choc. Le baiser inattendu lui semble durer plus longtemps qu'il ne dure en réalité, sa jalousie semble distordre le temps et l'espace. Eoghan se détache finalement d'Annie et Siobhàn sent le regard d'Alex peser sur elle. «Ca va? » Murmure-t-il à son attention. Elle semble reprendre ses esprits et serre les dents tandis qu'Eoghan s'adresse à nouveau à eux. « Je pense qu'il est temps d'y aller, vous venez ou vous restez là ? » Sentant les larmes lui monter aux yeux, Siobhàn lui jette un regard froid. «Je vais appeler un taxi... » Souffle-t-elle durement en tournant les talons vers la sortie tandis qu'Alex se précipite vers Eoghan pour l'aider à soutenir Annie. Elle quitte le bar précipitamment, ravalant ses larmes avec difficulté. Contrairement à elle, Eoghan ne semble avoir aucune difficulté à embrasser quelqu'un d'autre. Certes, il s'agit d'un accident, mais il n'a pas semblé dérangé outre-mesure par ce baiser. Elle en revanche... Le froid qui règne à l'extérieur du bar la saisie et ses nefs lâchent finalement. Quelques larmes s'échappent de ses yeux qu'elle essuie d'un revers de manche rageur tandis qu'elle hèle un taxi qui s'arrête devant elle au moment même où la porte du bar s'ouvre sur les garçons qui soutiennent encore Annie. Ouvrant la porte arrière, elle se glisse à l'intérieur et se colle contre la vitre opposée sans un regard pour son meilleur ami. qui la rejoint quelques secondes plus tard pour réceptionner Annie qui semble elle enchantée par ce baiser: « Je savais que tu m'aimais bien toi aussi...Sinon tu m'aurais pas embrassée... » glousse-t-elle en se laissant tomber contre le libraire tandis qu'Alex s'installe en face d'eux sur le strapontin fixé derrière le siège du chauffeur auquel il donne l'adresse d'Annie afin qu'il puisse les y déposer.
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Cette soirée n'est en rien ce à quoi il s'était attendu et au lieu de se détendre auprès de ses amis, il se trouve en mauvaise posture. « Je vais appeler un taxi... » Elle se lève et file à l’extérieur ou règne une fraicheur de saison. Dire qu'il vient de se commander une nouvelle pinte. Encore raté pour lui. Voici dix livres foutues en l'air. Tant pis, il est clair que la jolie Annie ne peut pas rester une minute de plus dans un endroit qui sert de l'alcool, elle risque même de se trouver bien embêtée demain matin quand elle n'aura aucun souvenirs de sa soirée. Il la soulève et la traine jusqu'à la sortie avec l'aide de son acolyte, Alex. Elle bouge dans tous les sens et rend la tâche particulièrement compliquée. Ils grimpent tous à l'intérieur du taxi. « Je savais que tu m'aimais bien toi aussi...Sinon tu m'aurais pas embrassée... » Il lève les yeux au ciel alors qu'elle vient se caler contre son épaule tendrement. « Parce que tu m'as laissé le choix ? » taquine t-il avant de remarqué que les yeux de son interlocutrice sont fermés. Il souffle avant de poser un regard songeur sur Siobhàn, elle a l'air mécontente. Ce crétin ne comprend pas pourquoi, ceci dit, pour sa défense, il n'a pas vraiment toutes les clés en main pour déceler les raisons de ce comportement. Le trajet se veut silencieux, dans une ambiance presque glaciale. « Tu m'aides à la monter et je me débrouille ? » dit simplement Alex alors que le chauffeur se gare devant l'appartement de la victime de son alcoolémie. Eoghan acquiesce d'un mouvement de tête avant de se tourner vers sa meilleure amie. « Tu m'attends ? On en a pour cinq minutes. » Une question rhétorique, après tout, ils vivent au même endroit, il est donc logique qu'ils partagent le taxi sur le chemin du retour. Le bras de la brune autour de son épaule, il se maudit d'avoir prit la décision de se rendre à cette soirée. Sans parler de ce moment particulièrement gênant avec Siobhàn au bar, il peut être sure que ces relations avec Annie seront différentes demain matin. Et ce même si elle recouvre la mémoire. Il salut Alex présent aux côtés de celle qu'il considère comme sa meilleure amie. Il n'a jamais trop comprit la relation qui unissait ses deux là mais il a conscience qu'elle est forte. Il reprend les escaliers en sens inverse et s’engouffre à nouveau dans le taxi pour se retrouver à nouveau confronté à un mur de froideur. Il tend un nouveau billet au chauffeur en lui demandant de revenir au point de départ. « Je peux savoir pourquoi tu fais la gueule ? » demande t-il, mettant les deux pieds dans le plat, un truc la chagrine c'est une évidence, il la connait trop bien pour ne pas le voir, peut être aussi trop bien pour comprendre que c'est de lui dont il s'agit. « Je suis désolé si j'ai réagi un peu froidement tout à l'heure devant les toilettes... C'est juste que... J'étais gêné. » Il avale sa salive plus difficilement qu'à son habitude et vient s'installer à côté d'elle pour la pousser doucement. « Tu devrais avoir l'habitude maintenant, je suis parfois un sale con. » ironise t-il pour détendre l'atmosphère. Il ne voit aucune autre raison pour laquelle elle lui en voudrait. Et puis c'est vrai qu'il a pas été cool sur ce coup là, elle cherchait seulement à rectifier le tir, à l'aider et il s'était montré particulièrement brusque. « On retourne au bar où on se fait une bière à l'appart' devant un film ? » il donne sa préférence à l'appartement, surtout qu'ils ne sont que tous les deux, alors ils y seront bien plus à l'aise, vautrés dans le canapé.
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Eoghan & Siobhàn

Le regard rivé sur l'extérieur, Siobhàn observe les rues défiler sous ses yeux sans dire un mot. Elle est blessée, en colère, et entendre Eoghan et Annie flirter comme des adolescents, même brièvement, ne l'aide pas à apaiser ce sentiment de rage et de tristesse qui l'étreint. « Parce que tu m'as laissé le choix ? » Elle lève les yeux au ciel avant de jeter un bref regard en direction d'Alex. Elle sent le regard de son cousin peser à nouveau sur elle. Elle sait ce qu'il est probablement en train de penser en cet instant et ne tient pas à lire la pitié dans son regard. Elle détourne rapidement les yeux vers l'extérieur et concentre à nouveau son regard sur le décors tandis qu'elle déglutit avec difficulté, la gorge serrée.« Tu m'aides à la monter et je me débrouille ? » le taxi vient de s'arrêter devant l'immeuble d'Annie. Alex pose une main compatissante sur le genoux de sa cousine qui croise son regard. Elle lui adresse un semblant de sourire pour lui souhaiter bonne nuit avant de tourner les yeux vers Eoghan qui s'adresse à elle.   « Tu m'attends ? On en a pour cinq minutes. » Siobhàn acquiesce en silence. La portière claque derrière eux, et elle jette un coup d'oeil au chauffeur dans le rétroviseur. Il a l'air concentré sur le match de football diffusé à la radio et ne lui porte aucune attention. La jolie blonde  rejette la tête en arrière, ferme les yeux et laisse échapper un long soupir. De nouvelles larmes lui montent aux yeux auxquelles elle ne laisse pas la chance de couler. Elle inspire profondément pour s'astreindre au calme avant le retour de son meilleur ami qui reparait rapidement. Il s'installe et Siobhàn reprend sa position initiale pour observer la route du retour en silence. Seulement, il semble qu'Eoghan n'ait pas l'intention de lui en laisser l'occasion. « Je peux savoir pourquoi tu fais la gueule ? » Elle voudrait lui hurler dessus, peut-être même le frapper pour lui faire comprendre qu'il est la raison pour laquelle elle est dans cet état. Parce qu'elle le déteste de l'avoir embrassée et d'avoir oublié, parce qu'elle le déteste de flirter ainsi avec Annie, de l'avoir embrassé elle aussi avec autant de facilité. Parce qu'elle se déteste aussi, de ne plus être capable de penser à quelqu'un d'autre qu'à lui, et surtout d'être incapable de le détester réellement. Tout serait plus facile si c'était vraiment le cas. Pourtant, elle n'esquisse pas le moindre geste. Elle se contente de hausser les épaules: «J'suis fatiguée c'est tout... » C'est à moitié vrai quand on sait qu'elle a passé la moitié de la nuit dehors à essayer de se sortir son meilleur ami de la tête. « Je suis désolé si j'ai réagi un peu froidement tout à l'heure devant les toilettes... C'est juste que... J'étais gêné. » Siobhàn hausse à nouveau les épaules feignant l'indifférence. Comme si elle se fichait que tout ait changé entre eux. Elle a beau blâmer Annie, elle sait qu'elle n'est pas étrangère à tout ces changements. C'est sa faute si tout est devenu étrange entre elle et lui, parce qu'elle est incapable de faire abstraction de ses sentiments pour Eoghan, incapable de jouer correctement son rôle de meilleure amie. Elle se mord la lèvre inférieure et lui jette un regard qu'elle tente de rendre le plus indifférent possible alors qu'il s'approche d'elle pour la bousculer. « Tu devrais avoir l'habitude maintenant, je suis parfois un sale con. » Incapable de lui en vouloir bien qu'elle soit profondément blessée, Siobhàn esquisse un sourire et le bouscule à son tour. L'espace d'un instant, elle a l'impression que les choses s'arrangent, qu'elle pourrait finir par faire taire ces foutus sentiments qui la rongent et qu'ils pourraient à nouveau vivre comme avant. Heureux de faire partie de la vie l'un de l'autre, tout simplement. «T'as raison, t'es qu'un sale con... » Souffle-t-elle dans un sourire avant de venir poser sa tête sur l'épaule du garçon. C'est un contact tout à fait anodin, mais qui l'apaise autant qu'il la trouble. Elle sait qu'elle participe activement à sa propre torture en agissant ainsi, mais le sentiment de bien être qui l'étreint alors que sa tempe entre en contact avec l'épaule du libraire vaut toutes les souffrances du monde. « On retourne au bar où on se fait une bière à l'appart' devant un film ? » La jolie blonde hausse à nouveau les épaules. Elle n'est toujours pas parvenue à se défaire de cette mauvaise habitude. «Une bière et un film ça m'a l'air bien... » Souffle-t-elle avant de se redresser à contre coeur. Elle reconnait la rue, le taxi commence à ralentir et s'arrête cette fois devant leur immeuble. Le bar de quartier situé au pied du bâtiment semble encore bien rempli, mais c'est la porte de leur building qu'ils poussent après avoir payé le chauffeur. Les parties communes sont plongées dans le noir, et Siobhàn cherche à tâtons l'interrupteur. Lorsqu'elle le trouve, ses doigts rencontrent maladroitement ceux d'Eoghan qui semble avoir eu la même idée qu'elle. « Désolée... » Souffle-t-elle dans un petit rire alors que la lumière se répand dans le couloir et la montée d'escaliers tandis qu'elle adresse un regard à son meilleur ami. Ils gravissent les étages qui les séparent de leur appartement en silence, et Siobhàn qui ouvre la marche ouvre rapidement la porte de leur nouvelle colocation. Ce n'est pas très grand, ni très bien décoré, mais c'est leur endroit, rien qu'à eux et rien ne pourrait plus la réjouir. «Tu choisis le film? Je me change et j'apporte les bières... » Elle se défait de ses chaussures d'un petit coup de pied sans prendre le temps d'en défaire les lacets et se dirige rapidement vers sa chambre où elle troque son jean contre un short en coton et son chemisier contre un t-shirt trop grand pour elle qui appartient sûrement à Eoghan... Tandis qu'elle défait les boutons de son chemisier, elle entre-baille la porte pour s'adresser au garçon tout en restant dissimulée derrière la porte: «T'as faim? Moi je meurs de faim... Tu veux que je fasse réchauffer une pizza? » Ce n'est pas de la grande cuisine, mais ils ne sont pas non plus de fin gourmets, et rien ne vaut une pizza, une bière fraiche et un bon film confortablement installé dans un canapé.
© ACIDBRAIN

Never say never
Eoghan & Siobhàn

Cette relation qu'ils partageaient autrefois est révolue. Elle n'existe plus que dans les souvenirs des deux acolytes, pourtant, à certains moments, il a le sentiment de la retrouver. Tous deux dans le taxi, ils se taquinent doucement. « J'suis fatiguée c'est tout... » Quelque chose lui laisse entendre que ce n'est pas tout, l’instinct du meilleur ami lui fait comprendre qu'il y a autre chose alors il s'excuse de son comportement plus tôt. Pas d'avoir embrassé Annie, pas parce que ce baiser représentait beaucoup pour lui, très franchement, s'il avait imaginé l'embrasser, ça ne se serait pas passé comme ça. Ce baiser n'avait rien de réjouissant, il n'était rien en comparaison de celui qu'il a partagé avec sa meilleure amie quelques mois plus tôt. « T'as raison, t'es qu'un sale con.. » Un sourire se dessine sur son visage alors qu'il rétorque: « Hey ! » Ils arrivent très vite devant l'appartement. Siobhàn ne tarde pas à prendre une décision concernant sa proposition.  « Une bière et un film ça m'a l'air bien... » C'est ce dont il a envie là, tout de suite, se retrouver seul avec sa meilleure amie et profiter un peu d'elle. Depuis qu'ils sont arrivés à Londres, et malgré le fait qu'ils habitent ensemble, ils se voient moins, moins en tête à tête en tout cas. Ils sortent du véhicule et se trouvent tous les deux la main sur l'interrupteur en même temps. Les joues rosies, il la regarde s'excuser dans un sourire timide. Il l'impression de se retrouver dans l'une de ses comédies romantiques qu'elle l'obligeait parfois à regarder lorsqu'ils étaient plus jeunes. Sauf que pour eux, ça ne se terminera pas par un : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Une fois à l'intérieur, elle l'interpelle: « Tu choisis le film? Je me change et j'apporte les bières... » Elle est de meilleure humeur, c'est agréable. Il commençait à penser que la soirée allait être longue.Ceci dit, il ne se faisait pas trop d’inquiétudes, la jeune femme n'arrive jamais à lui faire la gueule très longtemps. Il est bien meilleur qu'elle à ce petit jeu. « Ca marche. » Il traine sur son disque dur à la recherche d'un film qui pourrait convenir et finit par opter pour un classique: the mask. Ils le connaissent tous les deux par coeur, ils ont passés des heures à imiter Jim Carey quand ils étaient gosses. Il voit la jeune femme revenir dans un shorty très... court. Trop pour que ces pensées ne dévient pas. Il n'avait pas pensé à tout ça en emménageant avec elle. Une chance pour le moment, elle se montre bien moins aguicheuse qu'à Youghal avec les hommes et il n'a pas à supporter de la voir revenir avec des hommes. C'est vrai d'ailleurs, maintenant qu'il y pense, il ne l'a pas revu avec un garçon depuis leurs arrivée ici. « T'as faim? Moi je meurs de faim... Tu veux que je fasse réchauffer une pizza? » Il se tourne vers la télé pour mettre le film en pause au début et répond: « T'as toujours faim ! » Mais il n'est pas contre un morceau de pizza, ce à quoi il allait accéder avant d'entendre la sonnerie de son portable retentir. Il s'approche et le récupère pour lui tendre. Il fronce les sourcils en voyant le numéro d'Uscias s'afficher. « Je croyais que c'était qu'un plan cul, je savais pas que vous vous appeliez encore. » lâche t-il sans réfléchir avant de reprendre: « Répond, je m'occupe de la pizza. » un sourire forcé avant de prendre sa place dans la cuisine.
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Never say never
Eoghan & Siobhàn

Même si elle peine à digérer toute cette histoire de baiser -aussi peu romantique celui-ci ai-t-il été- et ce petit jeu du chat et de la souris qui s'est instauré entre Annie et Eoghan, Siobhàn tente de faire abstraction. Après tout, elle ne peut pas en vouloir à son meilleur ami de chercher à être heureux. Elle a juste du mal à accepter de le voir trouver le bonheur ailleurs qu'avec elle. Ils mènent pourtant déjà quasiment une vraie vie de couple depuis qu'ils sont installés à Londres. En témoigne la facilité avec laquelle ils se répartissent les tâches dans l'organisation de la soirée télé qu'ils improvisent. « Ca marche. » La jolie blonde enfile des vêtements plus confortables comme souvent lorsqu'elle est à l'appartement et en profite pour proposer à Eoghan de partager une pizza. Son ventre crie famine et l'idée de boire sans manger ne lui parait pas judicieuse. Qui sait ce qu'elle pourrait dire avec une bière de trop... Elle ne tient pas à trahir bêtement son secret, ou pire, prendre le risque de tout avouer sans être capable de s'en souvenir le lendemain. L'alcool a déjà fait suffisamment de dégâts dans leur relation. Eoghan a suffisamment oublié pour eux deux... Dommage que Siobhàn pour sa part, soit incapable de se sortir ce baiser de la tête. « T'as toujours faim ! » Elle éclate de rire et quitte enfin sa chambre pour le rejoindre au salon avant de lui répondre:«C'est pas vrai! J'ai seulement pas mangé grand-chose aujourd'hui... » Elle lui tire la langue avant de se diriger vers la cuisine pour sortir une pizza encore fraiche du petit réfrigérateur. Après avoir passé la nuit à la belle étoile et n'être rentrée qu'au petit matin pour prendre une douche avant d'aller travailler, Siobhàn a préféré sauter sa pause déjeuner pour s'accorder une petite sieste dans l'arrière boutique. Heureusement, elle est de repos pour les deux jours à venir. Un week-end complet qu'elle estime avoir bien mérité. Son ventre se manifeste bruyament tandis qu'elle déchire l'emballage plastique de leur repas et la fleuriste respire avec un sourire l'odeur de fromage frais qui s'en dégage. Elle en a l'eau à la bouche. La sonnerie de son portable se met à retentir, et elle délaisse le plan de travail pour rejoindre le salon où Eoghan lui tend son téléphone. « Je croyais que c'était qu'un plan cul, je savais pas que vous vous appeliez encore. » Elle fronce les sourcils et jette un coup d'oeil à l'écran. Uscias. Elle est aussi surprise qu'Eoghan de voir le nom du garagiste s'afficher à l'écran, s'appeler n'a jamais été dans leurs habitudes, ils se contentaient de profiter l'un de l'autre au hasard de leurs rencontres dont la dernière a d'ailleurs laissé sur la joue du garçon, une vilaine trace causée par le poing d'Eoghan...«C'est bizarre, je lui manque peut-être...» Souffle-t-elle avec un sourire amusé. Elle doute pourtant qu'il s'agisse de la raison de son appel. La jolie blonde espère seulement que rien de grave ne soit arrivé à l'un de ses proches. « Répond, je m'occupe de la pizza. » Elle dresse un pouce en l'air pour signifier à son meilleur ami qu'elle l'a bien entendu et décroche son téléphone qu'elle colle à son oreille. «Hey, Us! Que me vaut le plaisir de ton appel? » La voix de son ancien amant résonne dans le combiné et Siobhàn se laisse tomber dans le canapé, où elle s'allonge sur l'assise,ses jambes nues pendues dans le vide par dessus l'un des accoudoirs. Uscias participe visiblement à une soirée, il a l'air plutôt bien alcoolisé lui aussi, et Siobhàn peut-entendre à travers le combiné, Stella, la cousine du garçon qui tente par tous les moyens de lui hurler qu'elle lui manque. Un éclat de rire s'échappe des lèvres de la fleuriste lorsqu'elle l'entend s'époumonner tandis qu'Uscias tente de la repousser pour pouvoir parler tranquillement à Siobhàn. «Bon alors, comment c'est Londres? J'suis sûr que tu t'amuses pas aussi bien qu'avec moi! Les anglais ont tous des petites bites, si tu vois ce que je veux dire...! A moins que t'ai fini par sauter sur celle de ce cher Eoghan... » Un petit rire nerveux s'échappe des lèvres de la blonde qui se redresse très légèrement tout en cachant le haut parleur du téléphone pour vérifier qu'Eoghan n'est pas en mesure d'entendre les paroles d'Uscias depuis la cuisine.«Je te ferais savoir si ça si j'ai l'occasion de vérifier...Pour ce qui est du tu-sais-quoi de tu-sais-qui, on en est toujours au même point, c'est une guerre perdue d'avance... » Elle soupire tout en se laissant retomber sur le canapé, ses pieds se balançant dans les airs.«Tu peux pas perdre une guerre sans avoir livré bataille ma jolie! Mais si jamais tu t'ennuies et que tu veux revenir au pays... Tu sais où me trouver! » Siobhàn pourrait presque le voir lui adresser un clin d'oeil en prononçant ces mots qui lui arrachent un nouveau sourire. «Comptes sur moi. » La conversation se poursuit encore quelques secondes durant lesquelles Stella insiste pour que Siobhàn passe le bonjour de sa part à Eoghan avant qu'ils ne finissent par raccrocher. Reposant son téléphone sur la table basse, elle quitte le canapé pour rejoindre son meilleur ami à la cuisine. Il lui tourne le dos et la jole blonde s'imagine un instant venir passer ses bras autour de sa taille, coller son corps contre son dos et déposer un baiser sur sa nuque. Elle se contente seulement de lui signaler sa présence en venant s'appuyer sur le le plan de travail près de lui.«Stella te passe le bonjour... Elle a dit que tu saurais pourquoi...» Souffle-t-elle avec un demi-sourire.«Très bon choix au fait, le film. Y avait longtemps qu'on avait pas dansé sur "sancho de cuba"... » souffle-t-elle avec un petit rire en lui donnant un petit coup de hanche. Plus jeune, ils avaient apprit la chanson et sa chorégraphie par coeur. Ce film a toujours été l'un de ses préférés.© ACIDBRAIN