Cercle familial de Natalie R. Woods

C’est dans l’hôpital de Salem, aux Etats-Unis, qu’un couple de jeunes mariés, Isabella et Daniel Woods, eurent une fille.
Elle se tenait dans une santé de fer et se montrait plus grande que les autres bébés. Le trois décembre 1966, la première fille de ce couple est née. Les parents s’étaient longuement fixés sur les prénoms de la demoiselle, ils avaient opté pour une liste. Le prénom de Natalie y figurait ainsi que celui de Rachel.
Le couple Woods venait d’Angleterre, leur rencontre fut à l’Université, Daniel en finance et Isabella en journalisme. Les deux amoureux partirent pour Salem où Isabella eut un poste dans le journal local en tant que rédactrice en chef, Daniel, lui, était un simple employé dans une entreprise de financement.

Quatre ans après l’éveil de Natalie, le couple eut un second enfant, un fils, Tyler. Les deux enfants vécurent dans une harmonie digne d’un frère et d’une sœur, aussi bien qu’un chien s’entendrait avec un chat.


« Tyler ! » Hurla une voix féminine quelque peu enfantine. Un enfant de type masculin, dévala les escaliers en bois d’une maisonnette en rigolant et en tenant un livre. « Je jure devant Dieu que je vais te tuer ! » La même voix apparaissait et une petite fille, assez grande, vêtue d’une robe jaune à fleur, poursuivait le petit garçon. Contrairement à lui, elle semblait en colère, ses joues viraient aux rouges et ses oreilles fumaient. « Tu m’auras jamais ! » Se moqua le petit garçon en s’arrêtant sur le seuil d’une porte, regardant l’enfant blonde aux yeux bleus et lui tira la langue avant de repartir vers le jardin. Il fut un temps ensoleillé, il ne faisait pas très chaud puisqu’une brise fraîche venait s’abattre de temps à autres. La petite blondinette courra avec ses ballerines sur l’herbe fraîchement tondue. « Tyler ! » Hurla-t-elle de nouveau. Le petit garçon, nommé Tyler, trébucha et se prenait violemment l’herbe sur le menton. Le livre lui avait échappé des mains, à quelques mètres de lui seulement. Ce fut une aubaine pour la blondinette qui s’empressa de le prendre en souriant, d’un sourire moqueur, vers Tyler. Le petit garçon pleurait et semblait ne plus vouloir jouer à ce petit jeu. La gamine l’avait bien remarquée, il ne plaisantait plus. Grimaçante, elle s’approcha de lui, s’accroupissant au sol et lui caressait la chevelure. « Ça va, p’tit frère ? » Demanda-t-elle inquiète. Un petit silence fut et ni une ni deux, le livre se retrouvait de nouveau dans les mains de Tyler, qui avait courût jusqu’à la porte de la cuisine. Il faisait face à sa grande-sœur, sourire aux lèvres. « Alors, Natalie… Qui tu aimes ? » Fit-il en agitant le livre au-dessus de sa tête.
Alors qu'elle commençait à bruler de rage, Tyler feuillète les pages du journal intime tout en se marrant. Natalie prend ses jambes à son cou et courra sur lui. Tyler entre dans la maison et la course poursuite recommença.  

Quelques minutes après, le téléphone retentissait dans la maison, Natalie prit le combiné et répondu d'un ton légèrement épuisé : « Oui ? »
« Bonjour, je suis bien chez les Woods ? » Demanda une femme au bout du fil. « En effet. » Acquiesça Natalie en s’adossant contre le mur, totalement k.o. « C’est les urgences de Salem… » Natalie arqua un sourcil. Pourquoi les urgences l’appelleraient ? Elle se redressa un moment en comprenant que le ton de la femme se faisait de plus en plus mélancolique. « Monsieur et Madame Woods sont décédés. » Elle disait ça si naturellement. Natalie resta bouche bée, jetant un coup d’œil à son frère qui l’attendait non loin, le sourire aux lèvres. « Comment ? » Tremblait-elle retenant ses larmes. « Dans un accident de voiture, il y a dix minutes. Ils n’ont pas survécu dans l’ambulance. » C’est fait, Natalie coula à flot de larmes, ses jambes tremblaient. Que vont-ils faire ? « Toutes mes condoléances. » Fit la femme d’un ton compatissant. « Puis-je savoir qui vous êtes ? » Demanda-t-elle immédiatement après. « Je… Nous… » Natalie avait perdu ses mots. Tyler s’avança près d’elle, ne comprenant pas pourquoi sa sœur pleurait autant. « Nous… Nous-Nous sommes leurs enfants. » Sa respiration l’empêchait de bien parler. « Oh. Vous pouvez venir ? » Natalie observa autour d’elle. Il y avait bien ses voisins, mais elle n’en avait pas le courage. Elle n’avait que dix ans, elle devait déjà surmonter ça et le pire était son petit-frère de six ans… « Oui. » Puis elle raccrocha tout simplement, le regard triste dans les yeux de son frère inquiet.

Le gouvernement ainsi que le Juge, déclara la garde légitime de Natalie et Tyler à leurs grands-parents maternels qui habitent à Londres. C'est à ce moment-là, que la vie londonienne de Natalie débuta.