RHYS ◭ Never trust a liar

Mon prénom ? Rhys. Prénom bizarre tiré de je ne sais quel film ou livre préféré de mes parents. C'est bien dommage qu'on ne puisse pas choisir son propre prénom en grandissant, je me serais bien vu avec un prénom un peu moins tiré par les cheveux tout en restant original. Cela dit, j'étais plutôt satisfait de ne pas faire partie de ces Kevin, Bryan, Brandon, Dylan et autre prénom cliché de Beverly Hills. J'avais échappé à cette torture monumentale pour une fois. Né dans une petite banlieue de Londres, je fus le premier d'une fratrie de deux enfants. On ne peut pas dire que j'étais né avec une cuiller en or dans la bouche. Né de l'union d'un père entrepreneur en bâtiment et d'une mère femme de ménage dans un hôtel relativement connu, dans lequel elle cumulait heures sur heures en étant plus que sous payée, mes parents avaient appris à mettre de coté et savaient ce que signifiait le mot sacrifices. Il leur arrivait régulièrement de se priver d'un morceau de viande pour pouvoir nous l'offrir à moi et Alys. J'avais cinq ans quand elle est arrivée dans la famille. Elle n'était pas vraiment prévue au programme eu pourtant elle a tout de suite été la bienvenue. Du moins plus pour mes parents que pour moi. Les gosses et moi ça fait deux. Je me méfiais trop d'elle pour lui prêter mes jeux de gosses, par crainte qu'elle répande de la bave dessus ou autre substance issue de son corps de bébé. Mon retrait a duré deux un ans, mais lorsqu'elle prononça mon prénom en guise de premier mot, ça a été le coup de foudre fraternel. Le lendemain, je la prenais pour l'aider à marcher, je lui donnais à manger, et lui donnait même ses panades dès que j'en avais l'occasion. On était loin d'être malheureux comme gosses. Du moins jusqu'à cette année de juin 2000. Ce jour là, mon père travaillait comme chaque jour sur la rénovation d'une ancienne maison en pierre bleue, une maison qu'il rêvait de nous acheter mais que nos moyens nous empêchaient de nous offrir. Grimpant sur un échafaudage déséquilibré par un écrou manquant, il chuta de huit mètres de hauteur. Une hauteur qui lui fut fatale. Sa mort déséquilibra la famille entière, autant que l'échafaudage sur lequel il avait grimpé ce jour là. Malgré tout, ma mère gardait la tête haute, même si quelques fois de ma chambre, je pouvais l'entendre pleurer et parler à mon père. Quelques fois, Alys rejoignait mon lit, incapable de trouver le sommeil tant ses pensées étaient tournées vers mon père, mais nous étions encore loin de ce qui nous attendait. Âgé de 16 ans, je pus enfin trouver un boulot pour aider financièrement ma mère qui se tuait à la tache pour nous permettre avec son minuscule salaire de survivre sans mon père. Préférant orienter mes études vers le métier manuel, d'une part pour travailler sur les traces de mon père, et d'autre part pour permettre à Alys de faire les études qu'elle désirait, je commença à travailler dans un Fast Food, parallèlement à mes études en bâtiments. L'année de mes 18 ans fut elle aussi lourde à assumer elle aussi. Clouée au lit par d'horribles migraines, ma mère supportait difficilement le bruit et la lumière à tel point qu'une visite à l'hôpital me semblait plus appropriée plutôt que l'automédication à l'aspirine. Le diagnostic fut plus lourd qu'on ne le pensait. Tumeur au cerveau.. Travaillant dur comme fer, je chuta quatre fois de haut mais ma blessure la plus grave se résume à une fracture de quatre vertèbres pour lesquelles j'ai a été opéré, mais qui restent cependant véritablement douloureuse dans certains mouvement comme une extensions. Si autrefois je pouvais faire autant de sport que je le voulais, ce n'était plus vraiment le cas aujourd'hui. Malgré tout, cela ne m'empêchait nullement de passer les tests nécessaires à l'obtention du diplôme de pompier volontaire qui me permettait de cumuler deux salaires utiles pour permettre à Alys d'atteindre l'université, mais pas encore assez pour offrir à ma mère l'opération qui la soulagerait définitivement. Multipliant les visites à l'hôpital pour diverses blessures, j'avais pris l'habitude de voir les ordonnances trainer, jusqu'à ce que l'absence du médecin me permit d'en voler quelques feuilles me permettant d'obtenir quelques médicaments soulageant les douleurs de ma mère à défaut de mieux. Ces visites multiples me permirent aussi de rencontrer une jeune étudiante, en neurochirurgie d'après ce que je pouvais comprendre, une chance apportée sur un plateau d'argent. Autant dire que mes chutes n'étaient plus si involontaires que ça, quitte à ce qu'on me prenne pour un abruti ne sachant pas mettre un pied devant l'autre, autant parvenir à approcher la jeune femme au dispensaire où elle travaillait quelques jours par semaine. Une jeune femme dont il avait plus que jamais besoin, et qu'il ferait tout pour charmer, afin de parvenir à ses fins.