"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici No retreat, no surrender. (Tyler) 2979874845 No retreat, no surrender. (Tyler) 1973890357
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No retreat, no surrender. (Tyler)

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() message posté Lun 25 Mai 2015 - 15:46 par Invité
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Tyler & Alice : No Retreat, No Surrender.



Trois quarts d'heure pour relier Brixton à Hammersmith en vélo. Alice avait beau s'être promis d'attendre une vraie bonne raison pour y aller, les voyages inutiles chez Tyler commençant à s'accumuler, elle ne pouvait pas s'empêcher de se trouver des excuses bidon. Pour le coup, elle avait prétexté avoir besoin de passer au centre commercial, mais honnêtement, elle aurait pu se contenter du marché de Brixton. Seulement, elle avait besoin de voir Tyler. De s'expliquer, de s'excuser. Ou simplement de parler, pour rattraper le temps perdu. Tout ça à la fois. Elle savait très bien que son frère raccrocherait l'interphone dès qu'il entendrait sa voix, mais ça valait la peine d'essayer. Et puis, de toutes façons, pensait-elle, ça lui ferait les mollets.

Bon, le truc pas très intelligent, c'était la jupe ample pour faire du vélo un jour de grand vent, mais au moins, ça rafraîchissait… Faut voir le bon côté des choses. Enfin, Alice l'aimait bien, cette jupe, pile à la bonne longueur (un tout petit peu au dessus du genou, ni trop courte ni trop longue), d'un joli bleu nuit. Avec un t-shirt blanc et des ballerines, ça donnait un ensemble à la fois décontracté mais suffisamment sérieux pour ne pas qu'on la prenne pour une touriste en balade. En fait, elle était tout le contraire d'une touriste en balade. A force d'arpenter Londres à vélo, de long en large, de haut en bas, en diagonale, en cercle, en carré ou en triangle, elle connaissait la ville comme sa poche, ce qui n'est pas une mince affaire. Elle aurait pu faire certains itinéraires les yeux fermés : de la maison à l'hôpital, de la maison à la crèche… Et de la maison à chez Tyler.

D'un côté, elle saisissait pourquoi son frère ne voulait plus lui parler, mais en même temps, elle ne comprenait pas. Elle n'aurait pas du l'abandonner comme ça, bien sûr. Soit. Elle le regrettait, plus qu'amèrement même. Mais elle était déjà venue s'excuser plusieurs fois, et il savait bien qu'à ce moment-là, elle non plus n'allait pas très fort. Lui aussi devrait s'excuser de l'avoir laissée tomber. Après tout, c'était lui qui lui avait tourné le dos en premier, qui s'était refermé comme une huître. Qu'on ne vienne pas dire qu'elle n'avait pas tenté de lui parler, au départ. Et maintenant, c'était pareil : lui se recroquevillait dans sa coquille, et c'était à elle de forcer la porte, et au passage de se prendre des rejets en permanence. Sympa.

Sauf qu'au final, Alice ne pouvait pas s'empêcher de venir toquer à la porte de son frère. Elle en avait besoin. Sa fierté, si elle en avait une – ce dont son entourage doutait fort –, elle la ravalait volontiers quand il s'agissait de Tyler. Et c'est vrai, de toutes manières, elle se sentait coupable, et n'était pas suffisamment rancunière pour avoir des ressentiments de son côté. Et voilà où ça menait : dans sa tête, personne d'autre qu'elle n'était coupable, alors que n'importe qui aurait pu dire qu'il y avait du tort des deux côtés. Mais ça, Alice refusait de l'entendre, bizarrement. En un sens, elle préférait porter toute la culpabilité à elle seule. C'était plus facile. De quoi elle aurait l'air, à arriver chez Tyler pour dire « J'suis désolée, vraiment, mais toi aussi tu devrais l'être. » ? Non, honnêtement, elle ne pensait pas que ça fonctionnerait.

Voilà pourquoi Alice aimait le vélo. Ça lui donnait de l'espace pour réfléchir. Un bon bol d'air. Pollué, certes, on reste à Londres, faut pas rêver, mais de l'air quand même.

Elle arriva au pied de l'immeuble de Tyler, descendit de son vélo antique et grinçant. Il faudrait vraiment qu'elle pense à en racheter un, un de ces jours. Elle sortit l'antivol de son sac, et accrocha la bicyclette à un tronc d'arbre non loin, au cas où, par magie, Tyler accepterait de la laisser entrer, et elle devrait laisser l'engin derrière elle. Cas hautement improbable certes, mais possible.

Alice prit le temps de reprendre sa respiration vaguement essoufflée – Londres est remplie de côtes, vous n'imaginez pas – , prépara rapidement ce qu'elle allait dire, et appuya sur le bouton de l'interphone.


- Hey, Tyler. C'est moi, Alice. S'il te plaît, laisse-moi entrer. Je t'en prie.

Bon, elle avait prévu quelque chose de plus enjoué, de plus accrocheur, pour sortir de l'ordinaire, mais c'était sorti tout seul, comme un automatisme. Et puis merde, hein, elle n'avait pas changé, Tyler la connaissait, elle n'était pas du genre à aborder des gens avec un grand sourire et une bouteille de champagne à la main.
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() message posté Mar 26 Mai 2015 - 0:34 par Invité
C’était une journée de weekend tout à fait comme les autres. Je m’étais réveillé et levé avant midi, n’ayant exceptionnellement pas fait de folies cette nuit – ce qui était non seulement étonnant, mais était également très frustrant pour quelqu’un comme moi qui avait pris l’habitude d’être satisfait toutes les nuits. Je ne savais pas exactement ce que faisait Nate, ni avec qui il était, mais il n’était pas rentré cette nuit et il me semblait qu’il ne viendrait pas non plus aujourd’hui. Et si le fait qu’il était absent la journée ne me dérangeait pas plus que cela – j’étais ainsi libre de faire ce que bon me semblait, comme de trainasser devant la télé ou encore d’aller rendre visite à mon meilleur ami à qui j’allais d’ailleurs peut-être proposer de sortir aujourd’hui –, cela m’embêtait un peu plus lorsque c’était la nuit. J’étais quelqu’un de totalement insatiable lorsque cela concernait le sexe…

Après avoir pris une bonne douche bien chaude et avoir enfilé des vêtements on-ne-peut-plus confortables – je n’avais de toute façon besoin de plaire à personne et les joggings avaient mieux fait leur preuve que les jeans lors d’activités telles que celles que j’avais planifié pour une grande partie de l’après-midi –, je m’affalai dans mon sofa et je me mis à jouer avec la télécommande, zappant sur les différentes chaînes auxquelles j’avais droit grâce à ma box jusqu’à tomber finalement sur un programme qui me plaisait partiellement. Cependant, au moment où je décidai d’abandonner les programmes de télévision débiles du weekend pour jouer à l’un de mes nombreux jeux vidéo, l’interphone de mon appartement se mit à sonner. Et tout en me demandant qui était la personne qui était en bas de mon immeuble – j’espérais d’ailleurs sincèrement que cela soit Rafael, mon meilleur ami –, je me dirigeai vers la machine dans le but d’y répondre.

- Hey, Tyler. C'est moi, Alice, répondit alors une voix féminine que je reconnaissais très bien puisque c’était celle de ma sœur… S'il te plaît, laisse-moi entrer. Je t'en prie, fit-elle ensuite sur un ton presque suppliant, presque comme si sa vie en dépendait.

- Eh ben… Tu sembles pressé de me voir, me fis-je un plaisir de railler d’une voix moqueuse. Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Tu peux pas aller emmerder quelqu’un d’autre ? râlai-je ensuite, appréciant peu cette intrusion forcée dans ma vie. Parce que si j’avais réussi à complètement effacer de ma vie l’existence de mes parents avec lesquels je ne gardais plus aucun contact – bien qu’il m’arrivait parfois de recevoir une lettre écrite par ma mère qui semblait s’acharner depuis quelques années à présent à reprendre contact avec moi, ce que je refusais catégoriquement –, Alice se montrait si acharnée que j’avais fini par arrêter de me cacher, même si ses quelques visites ne m’enchantaient guère. J’espère que t’as pas amené le marmot avec toi… Le « marmot » en question était mon neveu et, s’il ne m’avait personnellement jamais rien fait – en même temps, il avait à peine un an –, je n’aimais tout simplement pas les enfants… Donc, après m’avoir assuré qu’il était avec son père, je lui ouvris la porte – je savais de toute façon qu’elle était capable de camper devant chez moi rien que pour me voir, alors autant écourter sa visite en la laissant entrer…
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() message posté Jeu 28 Mai 2015 - 19:24 par Invité
La réponse de Tyler se fit moqueuse, comme d'habitude. Cinglante, même.

- Eh ben… Tu sembles pressée de me voir. Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Tu peux pas aller emmerder quelqu’un d’autre ?

Alice avait beau être habituée, ce genre de réaction continuait à la faire souffrir. Elle voulait juste que tout redevienne comme avant. Enfin, aussi blessée qu'elle était, elle n'allait pas se faire marcher sur les pieds par son morveux de petit frère. C'est vrai quoi, eh oh. Elle avait trois ans de plus, tout de même, ça méritait un peu de respect, non ? OK, certes, ses salutations avaient quelque peu manqué de panache et de fierté, mais il était temps de se reprendre. Elle se racla un peu la gorge et répondit à l'interphone :

- Arrête un peu, tu veux ? Je veux juste une bonne discussion.

Ouais, bon, pour l'autorité, c'était encore à retravailler, mais on verra ça plus tard.

- J’espère que t’as pas amené le marmot avec toi…

Alice tiqua. Elle ne supportait pas qu'on appelle son fils par quelque mot péjoratif que ce soit. Son bébé, c'était son trésor. Un peu gnan-gnan peut-être, mais vrai, au fond.

- Non, Ben n'est pas là, je l'ai laissé à Alex, fit-elle en insistant sur « Ben ». Tu m'as prise pour une débile ? Je te connais, hein. T'as jamais aimé les enfants. Bref, on s'en fiche. Tu m'ouvres ?

Une sonnerie retentit. Alice poussa la porte et grimpa jusqu'à l'étage de Tyler ; la porte était ouverte. Elle entra, pour découvrir son frère affalé sur son canapé, en jogging. Sérieusement ? Elle savait bien que la plupart des gens normalement constitués, de la puberté jusqu'à la quarantaine, aiment bien traîner chez eux en pyjama, quand il n'y a personne. Pas de nouveauté de ce côté-là ; mais la jeune femme n'avait jamais compris cette habitude. Elle aimait se savoir fraîche, jolie, bien habillée, prête à partir en cas d'urgence. Voir que Tyler était passé du côté obscur de la force – ouais, elle y allait fort, tant qu'à faire – l'énervait vaguement. Le jogging, ça fait sale, ça fait fainéant, ça fait adolescent retardé. Enfin quoi, Ty' n'était plus adolescent depuis un certain temps – quoique. Du moins, c'était l'âge où leurs routes s'étaient séparées. Est-ce que le fait de porter encore des joggings lui rappelait cette époque ? Alice aurait bien aimé, mais, pour être tout à fait honnête, ça n'était pas vraiment possible. A ce moment-là, leurs parents autorisaient à peine de prendre le petit déjeuner en pyjama le dimanche.

Bref. Comment disserter mentalement pendant trois minutes de la signification d'un jogging le dimanche pour un jeune adulte vivant seul.

Enfin, « vivant seul », elle le présumait. Elle n'avait jamais vu personne dans l'appartement de Tyler, mais il pouvait très bien vivre avec quelqu'un. Elle n'en savait rien et aurait aimé pouvoir dire qu'elle s'en contrecarrait, mais ce n'était pas vraiment le cas. En fait, elle aurait voulu savoir les moindres détails de la vie de son petit frère. Lui poser des centaines de milliards de questions. Au lieu de ça, elle se contenta de ceci :

- Salut. Euh, ça va ?

Répartie et audace légendaires, vous nous aviez manqué.
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() message posté Lun 1 Juin 2015 - 2:17 par Invité
De suppliante, la voix d’Alice s’était tout à coup transformée pour devenir plus ferme. J’avais d’ailleurs presque l’impression qu’elle tentait de reprendre ce rôle de grande sœur qu’elle avait perdue depuis bien longtemps.

- Arrête un peu, tu veux ? asséna-t-elle donc, en réponse au ton quelque peu moqueur que j’avais pris pour lui parler. Mais cela n’était pas non plus une nouveauté pour Alice puisque je m’étais presque toujours adressé à elle de cette manière – comme à toutes les personnes qui avaient le malheur de croiser ma route, d’ailleurs ; à l’exception tout de même de mon meilleur ami, Rafael, et de mes deux autres potes qui avaient généralement le droit à mon attitude la plus supportable (et encore, ils avaient plus fait l’effort de s’adapter à mon comportement exécrable que je ne l’avais fait avec eux…). Je veux juste une bonne discussion.

Je soupirai alors si fortement que j’étais persuadé qu’Alice avait pu entendre mon souffle à travers l’interphone, mais cela m’était franchement bien égal. J’en avais honnêtement assez de discuter, on ne faisait pratiquement que cela à chaque fois qu’elle venait me rendre visite. N’avait-elle pas compris à force que je ne souhaitais pas discuter ? Ni des parents, ni de ce qu’il s’était passé il y avait plus de dix ans de cela, ni de rien du tout en rapport – de près ou de loin – avec tout ce que je venais de citer précédemment.

- Non, Ben n'est pas là, je l'ai laissé à Alex, répondit-elle à ma question indirecte concernant son enfant – et par défaut, mon neveu –, en insistant bien sur le prénom de ce dernier comme pour me faire comprendre que ce « marmot » avait un nom. Tu m'as prise pour une débile ? Je te connais, hein. T'as jamais aimé les enfants, répliqua-t-elle ensuite. Cependant, malgré ce qu’elle en disait, il lui était tout de même déjà arrivé de venir chez moi avec son gosse dans les bras. Elle évoquait alors toujours cette raison qui était que je me devais de connaître mon neveu – et que lui-même devait connaître son oncle. Bref, on s'en fiche. Tu m'ouvres ?

J’appuyai donc sur le bouton qui permettait d’ouvrir la porte d’entrée de mon immeuble et à peine quelques secondes plus tard, Alice était déjà dans mon appartement à me regarder d’une drôle de manière. J’attendis alors patiemment qu’elle prenne la parole puisqu’elle était apparemment si avide de discuter, mais cela tarda légèrement et je me demandais alors à quoi elle pouvait bien penser pour qu’elle reste bloquée dans cette position.

- Salut. Euh, ça va ? finit-elle par me demander.

- C’est tout ? m’étonnai-je de son manque soudain d’éloquence, elle qui semblait pourtant si pressée de parler il y avait de cela quelques minutes à peine. T’as fait tout ce chemin simplement pour me demander si ça va ? Un coup de fil aurait suffit, précisai-je sur ce même ton cynique que j’utilisais pour m’adresser habituellement aux gens – pour qui je n’avais bien évidemment que très peu de respect, ce qui équivalait à environ 99,9% de la population londonienne. Bon, je devais bien admettre que je répondais rarement à ses appels qui m’ennuyaient profondément – tout comme ses visites, mais celles-ci étaient plus difficiles à éviter –, mais ce n’était pas non plus une raison pour me déranger en plein weekend simplement pour savoir comment j’allais… Et puis, je croyais que tu voulais une « bonne discussion », fis-je ensuite en reprenant les mots qu’elle m’avait sorti tout à l’heure. Je te préviens tout de suite : j’ai rien à te dire de plus que ce que je te dis à chacune de tes visites depuis presque dix ans…
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() message posté Mar 2 Juin 2015 - 23:36 par Invité
Tyler se fit sarcastique, encore une fois.

– C’est tout ? T’as fait tout ce chemin simplement pour me demander si ça va ? Un coup de fil aurait suffi.

Alice se renfrogna.

– Haha, très drôle. Tu peux attendre deux minutes ? Excuse-moi d'être polie, au fait.

C'est vrai, quoi, on ne pouvait même plus commencer une discussion par un simple « ça va ? » ; ce gamin avait toute une éducation à refaire. Tiens, en parlant de ça, il l'avait à peine écoutée, visiblement, puisqu'il enchaîna aussitôt.

– Et puis, je croyais que tu voulais une « bonne discussion ». Je te préviens tout de suite : j’ai rien à te dire de plus que ce que je te dis à chacune de tes visites depuis presque dix ans…

La jeune femme soupira. C'était la même scène à chaque fois. Oui, bien sûr, elle ressortait toujours le même discours. Ça, elle devait bien l'admettre. Mais si elle radotait comme ça, c'était uniquement parce que Tyler refusait d'écouter et restait campé sur ses positions, refusant catégoriquement de renouer le lien avec qui que ce soit. Il avait beau hocher la tête d'un air distrait, et faire semblant d'être d'accord pour que sa sœur s'en aille au plus vite, la sœur en question n'était pas dupe – il aurait fallu être sacrément idiot pour l'être, de toutes façons. Le jeune homme n'écoutait pas, et n'avait strictement rien à carrer des larmoiements, discours et arguments d'Alice. Aussitôt qu'elle repartait, il revenait à coup sûr à sa petite vie, profondément assommé par les paroles de quelqu'un qu'il avait rayé de sa vie depuis bien longtemps et qui s'obstinait à vouloir revenir. Mais Alice était patiente et persévérante, et ne se laissait pas démonter par l'indifférence de son frère. Elle était capable de venir à vélo jusqu'à Hammersmith tous les jours jusqu'à sa mort, même emménager de force dans l'appartement de Tyler si il  le fallait, ça ne l'aurait pas dérangée. Patience et longueur de temps, hein ? Haha. Ce môme allait voir de quoi une grande sœur était capable.

– Justement, fit-elle en se laissant tomber sur le canapé à côté de Tyler, qui se redressa et s'écarta. Tu crois pas qu'il serait temps de passer l'éponge ?

Elle sortit une bouteille d'eau de son sac, but à longs traits avant de continuer.

– D'accord, j'ai pas été là au bon moment, mais ces visites que je te fais depuis dix ans, justements, elles prouvent pas que je tiens à toi, peut-être ?

Alice prit un petit temps pour bien peser ses prochains mots. Ce qu'elle allait dire là, elle ne l'avait encore jamais exprimé à voix haute, et elle savait que la manière dont elle le tournait avait de l'importance. Si elle le disait mal, Tyler risquait de s'énerver franchement, et là, elle était cuite.

–  Moi, ça fait dix ans que je m'excuse. Tu devrais plutôt en vouloir à papa et maman de ne jamais avoir fait de même. Surtout à papa, en fait.

La bombe était lâchée. Tyler allait peut-être réagir, peut-être pas. Peut-être bien, peut-être mal. De toutes façons, il aurait fallu le dire un jour. Même si c'était très prétentieux et condescendant, et bas et vil vis-à-vis de ses parents, il y avait plus qu'un fond de vérité dans ce que la jeune femme venait de dire.
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() message posté Lun 8 Juin 2015 - 0:06 par Invité
- Justement, enchérit Alice après que je l’avais aimablement prévenu – du moins, à ma façon – du peu d’intérêt que j’avais à discuter avec elle, tandis qu’elle se permettait de prendre ses aises sans même y avoir été invitée en venant confortablement s’installer à mes côtés sur le sofa. Tu crois pas qu'il serait temps de passer l'éponge ?

Et alors qu’elle s’arrêtait quelques instants dans le but de boire un peu d’eau de la bouteille qu’elle avait apporté et qu’elle venait de sortir de son sac – je me retins d’ailleurs de lui faire remarquer qu’Hammersmith avait beau être situé dans la zone 2 de la région Londonienne, ce n’était quand même pas le tiers-monde et qu’il y avait donc de l’eau à sa disposition dans ma cuisine –, de mon côté, je me demandai ce qu’elle entendait réellement par « passer l’éponge »… Parce que si elle voulait dire par là que je devais oublier la façon dont nos parents m’avaient traité après l’annonce de mon homosexualité, elle pouvait sincèrement aller se faire foutre – et j’étais poli. Par contre, si elle parlait plutôt d’effacer de ma mémoire son manque de soutiens durant cette période plus que difficile, c’était une toute autre histoire. Et si je n’oublierai probablement jamais le fait que ma grande sœur n’avait pas été présente lorsque j’en avais eu le plus besoin, il y avait tout de même certaines choses que – avec du recul – j’étais en mesure de comprendre. Et puis, j’étais certainement le mieux placé pour savoir de quoi notre père était capable, je n’avais donc aucun mal à la croire lorsqu’elle m’affirmait avec véhémence qu’il lui avait ordonné de rester à l’écart de tout cela.

- D'accord, j'ai pas été là au bon moment, continua-t-elle alors après cette petite pause déshydratante, mais ces visites que je te fais depuis dix ans, justement, elles prouvent pas que je tiens à toi, peut-être ? Moi, ça fait dix ans que je m'excuse. Tu devrais plutôt en vouloir à papa et maman de ne jamais avoir fait de même, finit-elle par lâcher – avec précaution tout de même –, avant de rajouter rapidement : Surtout à papa, en fait.

- Attends… commençai-je, en faisant comme si je prenais le temps de réfléchir à ce qu’Alice venait de me reprocher. T’es en train de me dire que j’en veux pas aux parents alors qu’à toi, oui ? Dis-moi juste honnêtement à qui je refuse de parler depuis que j’ai quitté la maison lors de mon entrée à l’université ? Très certainement pas toi puisque tu te trouves sur mon canapé au moment où je te parle… Alors, arrête un peu de te plaindre, c’est franchement fatiguant, rétorquai-je finalement sur un ton quelque peu las. Et puis, de toute façon, même s’ils venaient un jour à s’excuser, je ne les pardonnerais jamais, ajoutai-je rapidement afin que cela soit bien clair. Surtout qu’au vu des quelques lettres provenant de notre mère que je recevais de temps à autre, cela faisait apparemment plusieurs années qu’elle avait demandé mon pardon. Cependant, comme je ne répondais pas, elle pouvait toujours attendre… Si j’avais voulu rompre tout contact avec toi comme je l’ai fait avec les parents, tu ne serais pas ici à me parler, crois-moi…
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