"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. / bleizian 2979874845 maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. / bleizian 1973890357
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maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. / bleizian

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() message posté Sam 6 Juin 2015 - 16:06 par Invité

Bleizian & olivia — somewhere along the way we all go a bit mad. so burn, let go and dive into the horror, because maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. ✻ ✻ ✻ Je poussai un soupir avant de me redresser doucement sur le canapé. Je me sentais vide. Vide et lasse. Vide et triste. Vide. Vide comme si quelqu’un était venu m’arracher le coeur en pleine poitrine, vide comme si je n’avais plus d’émotions ou de sentiments. Vide comme si le soleil ne se lèverait plus jamais sur mes pensées parasites et sombres.
Vide, vide, vide.
Vide et sans espoir.
Vide, vide, vide. Vide comme mes veines asséchées, vide comme le coeur insensible d’Isaac, vide comme mes sentiments qu’il s’était appliqué à déchirer, déchirer jusqu’à ce qu’ils ne soient que poussières et désolation, déchirer jusqu’à ce qu’ils se tassent au fond de mon coeur dans l’espoir de disparaître un jour. Il osait clamer haut et fort qu’il m’aimait mais chaque jour n’était qu’une nouvelle preuve de la profonde haine qu’il devait nourrir à mon égard ; il me perdait dans les raisonnements tortueux de son esprit et je ne parvenais même plus à l’approcher sans avoir l’impression de ne pas être la bienvenue dans sa bulle. Alors, je le laissais. Alors, il vaquait à ses occupations sans que je ne vienne interférer dans son existence et je continuais de vivre en parallèle, à moitié morte, gardant mes désillusions et mes douleurs pour moi. Je prétendais aller bien comme à mon habitude ; j’accordais de grands sourires aux membres de ma famille pour ne pas les inquiéter et je conservais une expression enjouée sur le visage comme si, au bout du compte, j’allais finir par tromper mon propre coeur et lui faire croire que j’allais réellement bien.
Mais ce n’était pas le cas, non. Cela ne serait jamais réellement le cas. Isaac m’avait filé entre les doigts, à chaque fois un peu plus ; depuis que j’étais sortie de l’hôpital, il n’avait fait que témoigné du dédain à mon égard. Il avait eu l’air de se ficher de mon infertilité. De se ficher de la douleur psychologique que cela m’avait infligé. Il n’était pas venu me réconforter les nuits que j’avais passé à pleurer ; il avait instauré de la distance entre nous, une distance à chaque fois plus grande, avant de finalement s’en aller temporairement sans prendre la peine de me prévenir de vive-voix. Il m’avait blessé dans mon ego et dans mes sentiments. Il m’avait blessé, moi, alors que j’avais passé des semaines à tenter de l’aider, à tenter de faire les choses correctement, à tenter de lui réapprendre à m’aimer correctement.
Tous mes efforts, toutes mes illusions, tous mes espoirs avaient été vains. Tout, absolument tout. Je n’étais qu’une idiote, après tout, de m’être attachée de cette manière à une personne qui ne désirait pas être sauvée.
Du moins, qui ne désirait pas être sauvée par moi.
Je passais une main sur mes paupières closes, avant de finalement balayer le salon du regard. J’esquissai un sourire en voyant mon petit frère à deux fauteuils de moi et, avec encore quelques difficultés, je me mis debout ; je posai mes mains sur mes hanches avec précaution, mes doigts palpant le corset qui me serrait encore l’abdomen. « Dis-moi, » commençai-je, avant de m’avancer jusqu’à lui. « Si je te disais que j’ai envie de faire un gâteau, tu me répondrais quoi ? » J’avais cette voix. Cette voix pleine d’entrain, cette voix que j’avais toujours eu. Je ne savais pas quand est-ce que j’avais commencé à m’appliquer pour protéger les miens du chaos qui régnait dans mon coeur mais, avec le temps, je m’étais perfectionnée dans cet exercice. Je préférais me concentrer sur eux. Je préférais mettre mes propres problèmes de côté, les oublier le temps d’un instant, afin de me démener pour les miens.
Il n’y avait eu qu’à l’enterrement. Qu’à l’enterrement d’Isaac. Je n’avais pas su retenir mes larmes, je n’avais pas su conserver un sourire pour leur faire croire que tout allait bien se passer. Je m’étais laissée à la douleur, cette douleur qui n’était jamais réellement partie, cette douleur qui n’avait fait que s’accroitre depuis qu’il était revenu d’entre les morts. Mais je ne m’étais plus jamais laissée avoir. Je n’avais plus jamais laissé mes sentiments prendre le dessus, même si cela était de plus en plus dur de lutter contre ma propre personne. « Allez, viens, tu vas être mon assistant, » lui déclarai-je avant de tourner les talons et me diriger jusque dans la cuisine. J’avais été celle à partir de la Nouvelle-Orléans ; j’avais été celle à tous les abandonner quand je n’avais pas su gérer ma tristesse. Pourtant, cela ne voulait pas dire qu’ils ne m’étaient pas essentiels. Ma fratrie comptait, pour moi. Ma fratrie était sans doute ce qui me poussait à avancer, maintenant que je n’avais même plus de coeur pour pleurer.
Lorsque j’arrivais dans la cuisine spacieuse, j’allais chercher dans le frigidaire les oeufs, le beurre et le lait, avant de fouiller les tiroirs pour sortir le livre de cuisine que j’avais tenu depuis le jour où je m’étais mariée, il y avait maintenant dix ans de cela ; Bleizian entra dans la pièce au moment où j’étais en train de parcourir les lignes d’une recette. « Tu préfèrerais un gâteau au chocolat ou bien quelque chose aux fruits ? Je suis presque sûre qu’on a de quoi faire une tarte aux fraises, » lui lançai-je, le regard presque soucieux. Je tournai les pages de mon livre de cuisine. « Ou tu veux quelque chose d’autre. Tes désirs sont des ordres, jeune homme. » Je lui adressai un sourire avant de lui donner un léger coup d’épaule. Il ne s’en rendait probablement pas compte, mais sa simple présence réussissait à apaiser mes tensions. Il ne s’en rendait probablement pas compte, mais il me calmait, il me calmait en acceptant simplement d’être à mes côtés. En acceptant simplement d’être là.
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() message posté Ven 12 Juin 2015 - 19:39 par Invité
maybe it’s the chaos which helps us find where we belong ✻✻✻ Totalement affalé dans un des fauteuils du salon d'Olivia, mon ordinateur reposait sur mon ventre tandis que mes jambes se balançaient dans le vide, appuyées sur l'un des accoudoirs. L'autre accoudoir me servait  comme une sorte d'oreiller, et malgré ce que l'on pourrait croire, c'était assez confortable en fait. Mon casque sur les oreilles, je suivais simplement des yeux ma série, à moitié en train de m'endormir. Non pas que ce ne soit pas intéressant, mais je suis vraiment trop bien installé dans mon fauteuil, et je n'ai envie de rien faire du tout dans l'immédiat. De toute façon, je l'ai déjà vu cet épisode. J'ai bien plus d'une dizaine de séries en cours et je suis incapable de toutes les regarder en même temps, du coup je me refais certaines que j'ai déjà vues. Si, c'est très logique. Je jette un regard vers la table, où trônent depuis tout à l'heure une boîte de gâteaux malheureusement hors de ma portée. J'ai beaucoup trop la flemme de me lever pour ça, du coup ça fait quelques dizaines de minutes que je les regarde à la dérobée, croyant presque que ladite boîte se déciderait à glisser jusqu'à moi. Je ne pouvais plus vraiment sortir l'excuse du plâtre pour ne pas bouger en plus, étant donné que j'ai pu délaisser mes béquilles pour qu'on me mette un plâtre de marche. Si c'est plus pratique et ça m'empêche toujours de mettre la table, c'est vraiment moche. Mais vraiment. Je peux pas sortir et avoir l'air classe avec ce truc. Une chance que j'aime pas sortir, du coup. Mais déjà que je suis maladroit, de base... ou plutôt que je ne fais pas l'effort d'être adroit, ça commence à m'agacer un peu.  Normalement je pourrais le retirer dans deux semaines si tout va bien, mais ma cheville sera beaucoup plus fragile qu'auparavant, et je devrais passer par les joies de la rééducation. Ça fait beaucoup trop longtemps que j'ai pas pu faire de sport avec ces conneries...  Et Clarence s'est blessé aussi, même si je crois que ça ne l'empêche pas de forcer un peu trop. Et en plus, il ne vit plus ici pour une raison qui m'échappe donc j'ai hâte de pouvoir le recroiser à la salle de sport.
Un mouvement un peu plus loin dans le salon me fait mettre en pause ma série, bien que je ne sois de toute façon pas assez concentré pour pouvoir la suivre correctement. Je renverse ma tête sur l'accoudoir du fauteuil, regardant ma sœur et hôte à l'envers, Olivia. Je souris d'un air beaucoup trop angélique pour être naturel, essayant de ne pas remarquer les précautions qu'elle prenait en se levant. « Dis-moi, si je te disais que j’ai envie de faire un gâteau, tu me répondrais quoi ? » Je me redresse dans mon fauteuil, enlevant finalement mon casque de mes oreilles même si j'avais pu comprendre parfaitement ce que voulait me dire Olivia. Je souris de plus belle, cette fois un vrai sourire, rabattant l'écran de mon ordinateur et le posant sur le fauteuil au moment où je me levais finalement de celui-ci. « Je réponds que je suis totalement partant pour t'aider ! » Je réplique, même si elle sait parfaitement que je plus du genre à manger les ingrédients au fur et à mesure qu'autre chose. Et que par aider, je voulais plus dire regarder en essayant de manger le plus de pâte possible. J'ai toujours fait comme ça, quand quiconque se risquait à me demander de l'aider en cuisine. Je n'arrête pas de répéter que si on me confie un repas, c'est que l'on tient à voir sa cuisine partir en fumée, mais en fait c'est surtout parce que je n'ai jamais vraiment essayé. Et puis peut-être qu'à force de le répéter j'ai fini par me l'enfoncer dans la tête.
« Allez, viens, tu vas être mon assistant. » Je souris de plus belle, me rapprochant de ma sœur tout en raflant le paquet de gâteaux qui trône toujours sur la table. J'essaye au mieux de ne pas boiter, même si ce plâtre est franchement embêtant. Quand j'y repense, personne n'a eu de chance ce jour-là. Il a fallu qu'on soit pratiquement tous dehors sur les lieux des braquages. Faut m'écouter, quand je dis que c'est dangereux dehors, hein... Faut rester du bon côté de la fenêtre.
Elle se rend dans la cuisine avant moi, sortant les ingrédients tandis que je la regarde sans rien faire, simplement en me donnant faim en lorgnant vers le reste de nourriture dans les placards. Je mange d'ailleurs un des gâteaux avant de reposer la boîte dans un coin, me rapprochant d'Olivia qui lit un livre de cuisine. Je fronce le nez en essayant de regarder les recettes qu'elle lit. « Tu préfèrerais un gâteau au chocolat ou bien quelque chose aux fruits ? Je suis presque sûre qu’on a de quoi faire une tarte aux fraises. » Je lève les yeux vers ma sœur, pris au dépourvu. Ce que je préfère ? « Euuuuh... » Je plisse les yeux, essayant de réfléchir. Le choix est quasi impossible en fait. Les tartes aux fraises sont tout de même super bonnes, mais le chocolat... « Ou tu veux quelque chose d’autre. Tes désirs sont des ordres, jeune homme. » Je penche la tête sur le côté tandis qu'elle me donne un léger coup d'épaule. Je secoue finalement la tête. « C'est vraiment trop difficile comme question ! » Et en fait je crois que je suis sérieux quand je dis ça. Mais je réfléchis encore un peu avant de donner ma réponse. « Du chocolaaat ? »  
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() message posté Jeu 18 Juin 2015 - 19:21 par Invité

Bleizian & olivia — somewhere along the way we all go a bit mad. so burn, let go and dive into the horror, because maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. ✻ ✻ ✻ « Je réponds que je suis totalement partant pour t'aider ! » J’esquissai un sourire en voyant mon petit frère se mettre sur ses deux jambes sans l’ombre d’une hésitation. Parfois, je me demandais si j’avais réellement ma place, si j’avais réellement des droits. Je remettais souvent en question ma place au sein de notre famille, ma position dans le monde. Je n’avais jamais été hésitante mais, depuis quelques temps, ma tête était pleine d’incertitudes ; comme si mon univers avait changé, et moi avec. Mais Bleizian, en l’espace d’une demi-seconde, venait de me rappeler que j’avais mon importance. Que je n’étais peut-être pas indispensable mais que j’avais encore des raisons d’être. C’était son naturel qui me poussait à sourire, son entrain qui m’amusait ; il me réchauffait le coeur sans prétendre, sans s’en rendre compte, sans forcer. C’était son insouciance qui me donnait du courage parce que je savais, au fond de moi, que j’avais le droit d’être moi-même en sa compagnie. Que je n’avais pas sans cesse à avoir peur de ce que j’allais dire. Que je ne devais pas sans cesse réfléchir aux paroles que j’allais prononcer.
Ce n’était pas le cas avec la plupart des autres. Ce n’était pas le cas avec Isaac. Le pire dans tout cela était que, j’avais beau prendre sur moi, j’avais beau faire des efforts, mes vaines tentatives n’avaient absolument aucun impact sur lui ; il semblait se ficher de tout ce que je faisais, il semblait ne pas y prêter de l’importance. Pire encore, cela n’était pas assez puisqu’il trouvait toujours quelque chose à me reprocher. Quelque chose à m’infliger. Mon coeur se serra doucement dans ma poitrine, alors que je me dirigeai vers la cuisine, Bleizian me suivant de près. Mon visage était impassible pour ne pas l’inquiéter mais, au fond, je m’en faisais.
Je m’en faisais, comme toujours.
Être heureuse semblait être plus facile en sa compagnie. Il dégageait autour de lui une aura d’insouciance communicative. Tout semblait plus simple, quand on regardait les situations à travers ses yeux. Tout semblait plus facile. « Euuuuh... » dit-il quand je lui proposais plusieurs choix, comme s’il s’agissait d’un choix capital. Concentrée au dessus du livre de recette sous mes yeux, je réfléchis à ce que je pouvais faire. Quelque part, je me fichais bien de ce qui allait finir dans le four ; je passais le plus clair de mon temps à nourrir les autres plutôt qu’à cuisiner pour moi-même. Je ne gouterais sans doute pas au gâteau, même , et c’était principalement pour cela que je laissais mon frère choisir.
Je le connaissais. Il serait un des premiers à tout engloutir. « C'est vraiment trop difficile comme question ! » protesta-t-il et j’esquissai un sourire, avant de secouer la tête. J’aurais aimé que mes problèmes soient à ce niveau mais je m’étais rendue compte, depuis un moment, que cela ne serait probablement plus jamais le cas. Qu’une fois qu’on commençait à avoir de réels ennuis, cela ne se terminerait jamais. Et je souhaitais à mon frère, de tout mon coeur, qu’il ne les connaisse jamais. « Du chocolaaat ? » finit-il par trancher. J’hochai la tête pour approuver. « A vos ordres, » déclarai-je en tournant une page de mon livre de recettes. Je vis passer fondant et mousse au chocolat ; je rejetai les moelleux parce qu’ils me paraissaient trop simple, avant d’écarter la tarte au chocolat en décrétant qu’elle était trop sucrée. Puis, finalement, j’attardai mon attention sur une vieille recette que je n’avais plus eu l’occasion de faire depuis des années, et un sourire nostalgique flotta sur les lèvres. « Du coup, ça sera le gâteau étagé au chocolat noir de grand-maman, tu sais, celui avec la ganache au caramel et à la cannelle. » Je levai les yeux vers lui, me demandant, l’espace d’un instant, s’il s’en souvenait. Sans doute. Elle était décédée quand il avait été âgé de quatorze ans. Il avait eu le temps de la connaître.
Pas aussi bien que moi, mais il avait eu l’occasion de voir à quel point elle avait été une bonne personne.
Je sortis la crème et le sel, avant de lever la tête vers l’étagère du dessus. Je fronçai les sourcils en me rappelant vaguement les paroles du médecin, puis je finis par pousser un soupir. « Tu peux me passer le pot en verre ? Celui où il y a les bâtons de cannelle, » demandai-je à mon petit frère, tandis que je sortais le sel. Si Bleizian n’avait pas été à mes côtés, j’aurais pris la chaise pour l’atteindre moi-même. Mais je ne voulais pas l’inquiéter. Je ne voulais pas qu’il me sermonne, également, comme si cela risquait de briser notre bulle. « Merci. » Je récupérai le pot pour en sortir un bâton de cannelle, mettant le tout dans une casserole avec de l’eau. J’allumai la plaque électrique en attendant que cela chauffe, puis me tournai vers mon petit frère. « Alors, dis-moi, comment tu vas, toi ? » demandai-je avec un doux sourire. J’observai son expression, comme si j’allais trouver des réponses dans ses traits ; mais, la vérité, c’était que je ne connaissais pas mes frères et soeurs tant que cela. Je les aimais, oui. De tout mon coeur. Mais la distance que j’avais installé entre eux et moi durant des années me semblait toujours présente. « Je n’ai pas l’occasion de parler à aucun d’entre vous. » J’haussai doucement les épaules en prenant une cuillère en bois pour mélanger le début de ganache que je préparais. J’étais presque gênée face à cette vérité mais, au fond, je savais que cela n’était la faute de personne ; tous les évènements qui s’étaient succédés ne nous avaient pas aidé. Au fond, c’était de la faute du destin.
Du destin, lui et lui seul.
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() message posté Ven 3 Juil 2015 - 22:02 par Invité
maybe it’s the chaos which helps us find where we belong ✻✻✻ J'ai parfaitement conscience d'être souvent à côté de la plaque. En ce qui concerne à peu près tout, d'ailleurs. Et ce qui se passe dans ma famille ne fait pas exception. Je comprends rarement ce qu'il s'y passe. Je ne cherche pas vraiment à comprendre de toute façon. Je fais juste avec. Comme lorsque j'étais encore en cours. Mes professeurs avaient tendance à dire que je faisais exprès de ne pas comprendre. Que j'essayais de paraître plus bête que je ne l'étais réellement. Pour moi, ce n'est pas ça. D'ailleurs, je n'ai jamais compris à quoi ça aurait pu me servir, de me faire passer pour un idiot. Il m'arrive parfois de réfléchir beaucoup trop, à des sujets sans importance, comme il m'arrive de faire des choses sans réfléchir une seule seconde. Ca dépend totalement de mon humeur, j'ai envie de dire. Même si généralement, je passe plus mon temps à ne rien faire et à attendre que le temps passe qu'autre chose. En même temps, je n'ai pas grand-chose à faire en ce moment. Ces derniers mois ont été assez lents, surtout lorsque j'ai été obligé de rester sur ce canapé toute la journée. Mais même avant, depuis que je suis ici, mes journées ne sont pas énormément remplies. Je vais à la salle de sport, je fais les courses, mais je suis devant mon ordinateur quasiment toute la journée. Ce n'est pas quelque chose qui me dérange, au contraire. D'ailleurs si je le pouvais, je passerais sûrement ma vie assis sur un canapé. Heureusement que je fais du sport à côté, quand même. Avec tous les trucs que je mange en plus. Mais l'année prochaine sera différente normalement. Si je suis accepté dans l'université où j'ai postulé, pour étudier l'astronomie et la physique. Je ne sais pas trop où ça me mènera, ou si je finirais mes études, mais c'est toujours mieux que rien. Je dois désespérer tout le monde a être aussi indécis, mais j'ai déjà décidé que je ne ferais plus quelque chose qui ne me passionne pas juste pour faire plaisir à quelqu'un. Ca ne mène à rien de toute façon. 
Je reporte rapidement mon attention sur Olivia et le gâteau qu'elle compte préparer. Rien qu'en y pensant, j'en salive d'avance. J'ai choisi le gâteau au chocolat au final, après ce qu'il m'a semblé être un choix impossible. J'espère qu'elle aura le temps de le finir avant que je ne mange tous les ingrédients, sachant que j'ai tendance à toujours grapiller par-ci par-là lorsque la nourriture est en préparation. Comme quand on fait les crêpes, je suis toujours celui qui préfère prendre des cuillers de pâte à crêpes plutôt que d'attendre qu'elles soient prêtes. Ma soeur se met à fouiller dans son livre après  avoir acquiescé à ma demande, et je me retiens de sautiller sur place, impatient. Elle finit par s'attarder sur une des pages, un sourire aux lèvres, avant de reprendre la parole.  « Du coup, ça sera le gâteau étagé au chocolat noir de grand-maman, tu sais, celui avec la ganache au caramel et à la cannelle. » Je hoche vigoureusement la tête, soudainement nostalgique. Je n'ai pas eu l'occasion d'en manger souvent, ma grand-mère étant décédée lorsque j'avais quatorze ans, mais je sais que goûter de nouveau à cette recette réussirait à me projeter quelques années en arrière. 
Alors qu'Olivia se met à sortir quelques trucs pour cuisiner, je reste debout sans rien faire, juste en l'observant. Je me sens un peu coupable de rester là à rien faire, mais je me connais, et je me sais incapable de résister à manger un gâteau à moitié fini qui termine entre mes mains. « Tu peux me passer le pot en verre ? Celui où il y a les bâtons de cannelle. » « J'y vais. » Je réponds immédiatement, me postant en face de l'étagère. Je me mets sur la pointe des pieds avant d'étirer le bras, le plus possible, jusqu'à réussir à faire glisser le pot jusqu'au creux ma main. Ca aurait été plus facile de s'aider d'une chaise, mais je ne voulais pas vraiment risquer de glisser et de repartir pour quelques semaines de plâtre, ou au moins d'attèle. Elle me remercie lorsque je lui tends le pot, tandis que je salive encore plus en sentant l'odeur de cannelle. Olivia allume la plaque électrique avant de se retourner vers moi, un sourire sur les lèvres. « Alors, dis-moi, comment tu vas, toi ? » Je me balance d'avant en arrière, ne m'attendant pas franchement à cette question.  «[color:0ca0=#cornflowerblue] Moi ça va. Il ne se passe pas grand-chose en ce moment... Enfin, ce n'est pas plus mal. » J'essaye de me rattraper, me disant que de toute façon quand il se passe des trucs, c'est souvent pas très agréable. En tout cas, pas depuis quelques mois. Sauf le retour d'Isaac... Même si je n'ai pas franchement eu l'occasion de lui reparler depuis son retour dans le monde des vivants.  « Et toi ? » Je demande, un peu hésitant au fond, parce que je me rends compte que je n'ai pas tendance à observer les gens autour de moi. 
 « Je n’ai pas l’occasion de parler à aucun d’entre vous. » Je hausse simplement les épaules, avant de sourire.  « C'est pas grave. Après tout, il s'est passé plein de choses depuis qu'on a tous décidé de débarquer chez toi. » Je suis totalement sincère, comme d'habitude. Je n'ai pas vu le temps passer depuis que je suis arrivé, et pas seulement parce que je découvrais la ville.  
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() message posté Lun 13 Juil 2015 - 13:30 par Invité

Bleizian & olivia — somewhere along the way we all go a bit mad. so burn, let go and dive into the horror, because maybe it’s the chaos which helps us find where we belong. ✻ ✻ ✻ Mes gestes étaient mécaniques, trouvant une certaine aisance dans les tâches manuelles. C’était pareil, quand j’étais à l’hôpital. Je soignais en me focalisant sur mes mains, sur ce que je devais faire. Je soignais en oubliant le monde autour de moi, m’emprisonnant dans une bulle, dans laquelle seule mon patient et moi semblaient compter. C’était plus facile, de cette manière. Je mettais le reste de côté. J’oubliais ce qui parasitait mon esprit. Je faisais le tri dans mon existence, dans ma tête. J’avais un esprit qui fonctionnait beaucoup trop sans cela. Un esprit qui se noyait dans les informations et qui avait tendance à tout ressentir en deux fois, trois fois, dix fois pire. Un sourire flottait sur mes lèvres alors que je mélangeais de la crème, de l’eau et du sel dans la casserole, ajoutant un bâton de cannelle quand mon frère me donna le pot en verre. Je montais la puissance de la plaque électrique en attendant que le tout monte à ébullition, surveillant d’un oeil presque expert la progression de la cuisson.
Je ne savais pas si Bleizian s’en rendait compte, de l’effet apaisant qu’il avait sur moi. Je n’étais même pas sûr qu’il sache que cuisiner me permettait d’avoir une trêve dans mon esprit qui fonctionnait trop vite. C’était cela qui me réconfortait le plus, quelque part ; il n’était pas une personne qui se rendait compte du bien qu’il provoquait chez les autres, il n’était pas une personne qui agissait en étant intéressée. Il se contentait de vivre, d’embrasser la vie telle qu’elle lui venait, de respirer et d’être là. Il se contentait d’être calme et d’être heureux, sans doute. Du moins, d’être le plus heureux d’entre nous tous.
Je n’avais pas eu beaucoup l’occasion de le connaître. Quand j’étais partie en Afghanistan, il n’avait pas encore passé la crise d’adolescence ; il venait tout juste d’abandonner ses traits poupins et ses manières d’enfant. Je l’avais dorloté quand il n’avait été qu’un gamin mais je n’avais pas eu le temps de rencontrer la personne qu’il finirait par devenir. Quand j’étais rentrée, veuve, je n’avais pas eu les yeux suffisamment ouverts pour voir à quel point il avait grandi. Il avait fallu qu’il vienne. Il avait fallu qu’il suive son frère pour que je le rencontre réellement, pour que je connaisse vraiment ce petit frère que j’avais toujours eu. Je m’en voulais presque d’avoir été si absente dans sa vie ; cependant, je me réconfortais en me disant qu’il n’avait probablement pas suffisamment de rancune pour m’en vouloir, ou même songer à m’en vouloir.
Ma question sur lui sembla le désarçonner, comme s’il ne s’était pas attendu à ce que je veuille en savoir un peu plus sur ses états d’âme. Je l’observai se balancer d’avant en arrière comme s’il cherchait une véritable réponse au creux de son esprit, tandis que je continuais de mélanger le contenu de la casserole. « Moi ça va. Il ne se passe pas grand-chose en ce moment... Enfin, ce n'est pas plus mal, » me répondit-il et j’esquissai un sourire. « Il faut dire, tu n’as pas eu beaucoup de chances depuis que tu es là. »  Je pensais à son plâtre et à toutes les mésaventures qui en avaient découlé. A une certaine échelle, cela n’avait pas été si grave, au fond ; j’avais vu de véritables horreurs au front et j’étais presque reconnaissante de savoir que mon frère n’aurait jamais à subir tout ce que les soldats du régiment que j’avais servi avant bien pu connaître. Cependant, je savais également que, pour lui, cela n’avait pas été facile.
Tout était dans la nuance. Tout était une question de point de vue, de ressentie. Tout dépendait des personnes. De leur vécu. De leur futur. « Et toi ? » me demanda-t-il et j’haussai les épaules. Je sortis une autre casserole pour y verser de l’eau et du sucre, l’écrasant de sorte à ce qu’il devienne humide. Mes gestes étaient appliqués. Appliqués et précis. Comme pour m’éviter de penser à la réponse que je pouvais bien donner à Bleizian. « C'est pas grave. Après tout, il s'est passé plein de choses depuis qu'on a tous décidé de débarquer chez toi, » me dit-il pour me rassurer. Je lui adressai un sourire. « Ce n’est pas une raison, je pense. »  Je retirai la casserole contenant la cannelle du feu pour la poser sur une plaque froide, posant un couvercle par-dessus le temps de laisser infuser. Je couvris également celle qui contenait le futur caramel, programmant le minuteur pour qu’il sonne dans deux minutes. « Enfin, ce n’est pas grave. Je vais tenter de me racheter avec un gâteau, ça devrait le faire, »  repris-je avec un sourire en coin. « Tu peux t’asseoir, si tu veux. »  Je lui désignai les tabourets fixés au sol disposés autour du plan de travail central. Je savais que mon frère n’était pas quelqu’un habitué à cuisiner ; j’avais simplement besoin de sa présence, cette présence qu’il acceptait de m’offrir.
Je me demandais ce qu’il pouvait bien penser de ce qu’il se passait, de ce qui continuait à se passer. Je n’avais jamais réellement eu son avis sur le retour d’Isaac, ni même su comment les choses se déroulaient entre eux. Je m’en voulais, quelque part, d’avoir établi une certaine distance entre moi et les autres, comme si je n’avais pas réussi à faire la part des choses. Comme si, en me protégeant de mon mari, j’avais fatalement dû installer de la distance entre ma famille et moi. « Je vais bien, sinon, »  repris-je. « J’ai hâte de retourner travailler. D’ailleurs, je me demandais, tu veux revenir encore une ou deux fois à l’hôpital avec moi ou tu as complètement abandonné l’idée ? »  Subtilement, j’orientai la conversation vers lui, ne m’attardant pas sur mon arrêt maladie, préférant m’intéresser à lui et ce qu’il comptait faire de son existence. Préférant m’intéresser à ce petit frère que je pouvais connaître, désormais.
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