"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici On est pas passés loin ! - Maja  2979874845 On est pas passés loin ! - Maja  1973890357


On est pas passés loin ! - Maja

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() message posté Sam 18 Avr 2015 - 15:30 par Invité
9 heures du matin dans la city, le quartier des affaires commence déjà à s'activer, des tas d'hommes en costumes plus ou moins bien taillés marchent comme des fourmis, téléphones portables à l'oreille et café à la main. Les pauvres devaient souvent batailler ferme avec des banquiers ou des investisseurs étranger, heureusement Ethan n'avait plus à gérer ce genre de choses, il payait les gens pour s'en occuper et c'était bien mieux comme ça.

Toujours est il que ce matin, il se rendait un peu plus tard que d'habitude au siège de son entreprise, convaincu qu'il avait besoin de plus de sommeil pour pouvoir gérer les innombrables crises économiques et écologiques de la planète. Il avait appelé James, son chauffeur hier soir pour lui demander de venir plus tard, lui aussi devait être ravi de pouvoir passer deux heures en plus avec sa famille.

Ethan était monté à l'arrière de la Bentley Continental, s'asseyant sur le cuir confortable de la banquette arrière sur laquelle étaient disposés différents journaux Européens. Le jeune entrepreneur était toujours friand de lire les nouvelles des pays voisins au petit matin, avant que son téléphone ne se mette encore et toujours à sonner.

En l’occurrence, il s'était dit qu'il allait plutôt s'asseoir à son bureau pour éplucher la presse avec un bon café, son regard se perdait donc sur le paysage qui défilait alors que le ronronnement de la voiture accompagnait son déplacement. Bientôt, les premiers buildings apparaissaient, signe qu'ils étaient presque arrivés à destination, Ethan prit sa respiration, comme pour se zenifier avant une journée qui s'annonçait encore.. longue.


Saisissant ton téléphone pour prévenir de son arrivée, il fut brusquement interrompu par une freinage d'urgence de James, faisant s'écraser la ceinture contre ton torse, ou son torse sur la ceinture c'est selon. Reprenant vite ses esprits après une montée d'adrénaline qui a au moins eu le mérite de le réveiller, il décrocha sa ceinture pour regarder ce qui se passait devant. James était descendu et semblait furieux. L'habitacle capitonné de la luxueuse berline Anglaise couvrait la conversation.. Le jeune PDG soupira donc et sortit de la voiture alors que quelques passants curieux regardaient la scène avec amusement.

« Mais vous êtes cinglée de traverser comme ça ? Vous n'avez pas vu la voiture ? Elle n'est pas assez grosse comme ça ? Peut être qu'avec un camion vous m'auriez remarqué ! Mais sérieusement ! »

Ethan rejoint les deux protagonistes et s'aperçut que l'engueulade s'était déclenchée avec une femme à vélo, apparemment elle avait coupé la route de James qui n'avait pas franchement apprécié et qui s'emportait visiblement, ce qui déclencha un sourire sur le visage du jeune homme. Calmement il s'approcha, d'un pas léger et un main dans la poche, se plaçant entre eux.

« James.. calmez vous. Qu'est ce qui se passe ici ? »

« Désolé Monsieur mais cette idiote à traversé la route juste devant moi ! Si je ne m'étais pas jeté sur les freins elle aurait fini sous les roues de la voiture ! Mais comment les gens peuvent ils être aussi cons ?? »

« James.. je vous ai demandé de vous calmer, s'il vous plaît, regardez là, elle tremble plus que vous non ? »

Il lui offrit un sourire chaleureux qui calma légèrement le chauffeur qui s'éloigna de quelques pas en marmonnant et en allumant une Marlboro, s'appuyant sur l'aile gauche de la voiture. Une fois son employé calmé, Ethan, toujours un sourire aux lèvres, se retourna vers la jeune femme.

«Je vous prie de l'excuser, de conduire à Londres quasiment tous les jours, ça n'aide pas à garder son sang froid, croyez moi. Tout va bien ? Rien de cassé ? »
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() message posté Sam 18 Avr 2015 - 23:06 par Invité


On est pas passé loin

Ethan Hartness & Maja Alvarez


Aujourd’hui, je ne travaille pas, et j’ai décidé d’aller faire quelques courses avec ma fille. Pour cela, il me faut traverser la City sur mon vélo. Lucia se trouve dans le siège enfant derrière moi, bien ficelée pour ne pas risquer de tomber, et bien emmaillotée pour ne pas avoir froid. Ma petite puce est toute de pastel vêtue, ce qui crée un grand contraste avec moi, toute de noir et de rouge vêtue. Nous ne pourrions être plus différente l’une de l’autre.

Avec Lucia avec moi, donc, je suis plus prudente que jamais, n’avançant que lorsque c’est mon tour. En théorie, à 9h, le gros des bouchons est passé, et c’est le cas. Petit à petit, je me détends dans la circulation, bien que je reste toujours aussi prudente qu’au départ. Je ne ferais rien, jamais, pour mettre la vie de ma fille en danger. Et pourtant.. Pourtant, alors que c’est à moi de passer, je pourrais le jurer sur ma vie, alors que je m’avance pour traverser une rue sur mon vélo, un coup de frein se fait entendre venant de ma gauche. Je m’arrête en sursautant et en prenant appui sur mon pied droit avant de regarder le véhicule qui s’est arrêté à moins d’un mètre de nous. Une Bentley Continental… Forcément. Encore un riche avec chauffeur particulier qui n’en a rien à faire du commun des mortels. Avant que le chauffeur n’ait le temps de descendre de son véhicule, je me tourne vers ma fille pour m’assurer qu’elle va bien, mais elle s’est assoupie et ne s’est rendue compte de rien. Heureusement.

Mais, alors que le chauffeur descend de voiture, l’adrénaline m’envahit à l’idée de ce à quoi je viens d’échapper, de ce à quoi nous venons d’échapper et je me transforme en véritable volcan et les cris du type n’ont rien pour me calmer, d’autant qu’ils réveillent Lucia qui commence à pleurer.

« Pardon ? C’est moi la cinglée ? C’est pas moi qui traverse une intersection au feu rouge, Môssieur je conduis la grosse voiture de mon patron et je suis le roi de la route ! Vous avez failli tuer ma fille espèce de danger public ! »

Plus je m’énerve et plus mon accent ressort, mais je m’en fiche totalement. Ma voix s’apaise quelques secondes le temps de prendre ma fille dans mes bras et de lui murmurer des paroles rassurantes en espagnol, pour aussitôt remonter d’un cran lorsque je me retourne vers le type qui continuer à m’invectiver.

« Et vous l’avez eu où, votre permis de conduire ? Dans une pochette surprise ? Non mais sérieux… Je suis sûre que je la conduirais mieux que vous cette bagnole ! En tout cas, moi, je respecterais la signalisation ! »

Autour de nous, quelques personnes se sont rassemblées pour assister à la seine et le passager de la voiture – le patron, donc – ne tarde pas à intervenir pour demander ce qu’il se passe et son chauffeur ne tarde pas à me traiter d’idiote, comme si je n’étais pas là.

« Non mais hé, ho, Ducon ! Je suis là, je vous signale ! Vous n’êtes pas obligé de me traiter d’idiote comme si je n’étais pas là, surtout que c’est VOUS qui êtes en tort ! S’il y a un con ici, c’est VOUS ! »

Le ton de ma voix augmentant, les pleurs de ma fille reprennent de plus belle et je fais tout ce que je peux pour la calmer alors que l’homme qui se trouvait à l’arrière de la voiture tente de calmer son chauffeur et lui signale que je tremble plus que lui. Parce que je tremble, oui, autant de peur que de rage et, si Lucia n’était pas là, il est fort probable que j’aurais déjà sauté à la gorge du chauffeur pour l’étrangler ou lui arracher les yeux. Finalement, l’homme à la casquette s’éloigne de quelques pas et le plus jeune des deux se tourne vers moi en me souriant et en me demandant d’excuser l’autre. Je me connais. Je sais très bien que, sans mon bébé, je ne serais pas aussi intransigeante, et, surtout, sans doute plus sensible au charme de celui qui me fait face. Mais là…

« Rien de cassé, non. » je réponds d’un ton sec, malgré mon accent espagnol chantant. « Si conduire le prive de son sang-froid, il a qu’a faire autre chose… Marcher, par exemple. Ou… Faire du vélo, tiens ! Etre de l’autre côté de la barrière, ça l’aiderait peut-être à se mettre à la place des autres ! »

Je me penche sur le côté pour voir le chauffeur et lui lance :

« La route est à tout le monde, Ducon ! »
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() message posté Sam 18 Avr 2015 - 23:50 par Invité
La jeune femme était visiblement excédée par la situation, à vrai dire c'était assez compréhensible, après un premier coup d’œil Ethan n'avait pas remarqué la présence de la petite fille et tout le monde sait qu'une mère peut devenir une vraie lionne quand il s'agit de la sécurité de sa progéniture, son sourire s'effaça l'espace d'un instant en prenant conscience que James avait bel et bien failli causer un vrai drame, il ne savait pas qui était vraiment en tort et le plus important était que tout le monde sortait de tout ça sain et sauf. Sans prêter attention à Maja qui continuait à vociférer sur James il posa la main sur la tête de la petite fille avant de s'écarter.  

« C'est sûr.. mais qui va me conduire si James part bosser à pied ? Sûrement pas moi, ce serait bien plus dangereux étant donné qu'on m'appelle toutes les cinq minutes et que j'aime lire le journal sur le trajet pour aller au bureau.. »

Ethan sourit chaleureusement en regardant ensuite son chauffeur qui semblait inspecter la voiture en attendant que la situation se calme et retournant finalement vers les yeux bleus de la jeune femme avec un accent typiquement.. pas Londonien.

« Et je crains que si je lui demande de me porter sur mon dos je ne m'attire les foudres de l'inspection du travail, et puis je ne lui ferai pas subir ça.. »

Son sourire s'élargit alors qu'il semblait vouloir désamorcer une situation tendue par un léger trait d'humour. Ethan n'était pas du genre à s’énerver sur ses employés parce qu'il était conscient que si il était arrivé si haut, c'était aussi grâce à eux. Il se contenterai de lui parler calmement autour d'un café sans même hausser la voix, parce que ce n'était pas nécessaire.

« Vous savez, ce n'est pas un mauvais bougre, et au final il ne pense sûrement pas ce qu'il vous a dit, James est un type bien et il à eu une mauvaise semaine, je crains que ses nerfs n'aient explosé, mais n'en tenez pas compte »

Comment faire pour calmer une mère qui a eu peur pour son enfant ? Honnêtement Ethan n'en avait aucune idée surtout que la petite continuait à pleurer. Et puis il eut une brillante idée, sans même dire un mot il était retourné dans la voiture avant de ressortir quelques secondes plus tard et de se diriger vers James en lui glissant quelque chose à l'oreille et dans la poche. Maja put entendre un grognement émanant du chauffeur puis put le voir partir dans la Bentley comme si de rien était, contournant le vélo sans même jeter un regard à la jeune femme.

Ethan, conscient que Maja était sûrement en train de se demander ce qu'il était en train de foutre, se rapprocha d'elle et l'invita à quitter le bord de la route pour éviter de se faire attaquer par un rétroviseur sauvage.


« Il va revenir, je l'ai envoyé faire une course, en attendant.. Je vous offre le petit déjeuner »

Il désigna un café qui semblait assez calme et non peuplé de ces fourmis de bureaucrates non loin de là et sourit avant de toucher le bout du nez de la petite fille en souriant. 

« Et à toi aussi ! »
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 20:26 par Invité
On est pas passé loin

Ethan Hartness & Maja Alvarez


Je suis aussi remontée et furieuse que j’ai pu être effrayée par ce qui aurait pu arriver à ma fille. Si nous avions été percutées, je ne m’en serais pas remise. Je ne me le serais jamais pardonné. Alors oui, on peut dire qu’il y a eu plus de peur que de mal, mais tout de même. La pression a du mal à redescendre, même face à cet homme charmant qui est devant moi et qui essaye de désamorcer ma colère. J’ai l’impression qu’il essaye de trouver quel fil est le bon pour désamorcer la bombe qui se trouve dans ma tête. Cette idée pourrait me faire sourire mais il est encore trop tôt pour ça. La frayeur est encore trop bien présente à mon esprit et se dispute dans mon regard avec la colère.

« Il y a le métro et les bus, sinon, comme possibilité. » je réponds.

Pourtant, les bus ne sont pas toujours plus sécurisants que les voitures pour nous cyclistes. Ils ont tendance à se croire tout permis, à l’image de ce chauffeur. Je pose la joue sur la tête de ma fille pour puiser du réconfort dans sa chaude présence alors que ses pleurs commencent à s’apaiser tandis que je la berce contre moi.

« Quoique… Oubliez le bus. Les chauffeurs sont parfois pires que le vôtre… Ils ont tendance à changer de file sans regarder dans leurs rétroviseurs. »

Je ne peux, cependant, me retenir de rire lorsqu’il évoque la possibilité de se faire porter par son chauffeur, je ne peux m’empêcher de pouffer.

« Je vous imagine assez bien à cheval sur son dos, oui, avec une cravache à la main pour le faire avancer plus vite… » dis-je avant de reprendre mon sérieux en me souvenant que je suis toujours en colère après son chauffeur, justement.

Mais l’image dans ma tête est tellement persistante que je ne peux m’empêcher de sourire à nouveau et de me dire que, au contraire, c’est très exactement ce qu’il mérite. Au moins comme punition.  L’homme en face de moi, dont j’ignore toujours le nom parce que je ne lis que rarement la presse, et évite totalement les tabloïds,  prend la défense de son employé ce qui, somme toute, est logique.

« Vous saviez, si nous devions tous renverser quelqu’un lorsque nous avons une mauvaise semaine, il n’y aurait plus beaucoup de personnes à Londres… Mais peut-être aurait-il besoin d’une semaine de congé ? » sans être payé, bien sûr, j’ajoute pour moi-même.

Dans mes bras, Lucia continue de pleurer doucement, et j’essuie tendrement  une larme au coin de son œil tout en  lui murmurant des mots doux en espagnol. L’homme en face de moi, pendant ce temps parle à l’homme à la casquette qui ne tarde pas à s’en aller, en voiture. Je redresse la tête et fronce les sourcils. Qu’est-ce que c’est que ce bin’s ? Le plus jeune des deux, pourtant, reste avec moi et m’invite à quitter la route avant de m’offrir le petit déjeuner ? Quelque peu tendue, j’accepte sa proposition et cale Lucia sur ma hanche pour prendre le vélo de l’autre main pour quitter la chaussée. Clairement, je me demande où il veut en venir et sais pertinemment que ma méfiance est éveillée principalement à cause de la présence de Lucia. Il semble vouloir se racheter de la bêtise de ce James, en tout cas. J’attache mon vélo à une borne et le suis dans le café.

« Avant que vous ne m’offriez le petit déjeuner, pourrais-je savoir votre nom ? » je demande finalement au moment où ma fille porte son pouce à sa bouche et pause sa tête sur mon épaule.

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() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 21:17 par Invité
Au moins la jeune femme accompagnée par son enfant semblait un tant soit peu calmée, c'était une bon début mais Ethan supposait qu'elle ne se laisserait pas attendrir et calmer de la sorte, pas avec juste un café et une discussion amicale. Le jeune homme poussa la porte du petit café ou les têtes ne se tournèrent même pas et laissa passer Maja avant de la refermer derrière lui et de l'entendre lui demander son identité, après tout, tout le monde ne connaissait pas son visage et il ne pouvait absolument pas lui en vouloir pour ça.

Ethan attendit un peu avant de prendre en considération sa question et prit place au fond du café sur une banquette, la serveuse était vraisemblablement occupée et il avait le temps, il ne l'a hela donc pas comme bon nombre de clients agaçants l'auraient fait, il se contenta de saisir un journal présenté sur une table non loin de là. Les cafés du coin avaient l'habitude de mettre à disposition différents journaux et magazines d'affaires. Ethan en posa un sur la table en désignant la couverture.


« Ethan Hartness.. comme c'est écrit là, loin d'être une célébrité pas mal de monde me connaît dans le coin, en bien comme en moins bien.. et vous ? »

Le jeune homme reposa le magazine sur la table et vit la serveuse arriver pour prendre leur commande, il avait bien envie d'un double expresso bien corsé, et ne se priva pas de lui en demander un. Il laissa ensuite la jeune femme assise en face de lui commander et reprit la conversation.

« Ne voyez pas ce café comme un rendez vous galant, c'était simplement la moindre des choses après ce qui s'est passé un peu plus tôt »


C'est vrai.. et puis en plus, rarement les rendez vous galants ne comportent la présence d'une petite fille dans les bras de l'une des deux parties. Peu importe, il avait vraiment l'intention de ne pas laisser une image négative de James ou de lui même à cette jeune femme. Quand il eut cette pensée, comme un signe du destin, le chauffeur revint avec un immense ours en peluche dans les bras, ce qui fit légèrement sourire Ethan.

Sans même broncher, il posa l'ours inoffensif à coté de Maja et sortit du café pour visiblement retourner à sa voiture, ne regardant même pas la jeune femme. Ethan le regarda partir puis reposa ses yeux sur elle en souriant. 

« Bon.. il n'y a pas de carte parce qu'il a du se dépêcher, mais considérez ça comme un cadeau d'excuses pour la petite. Et pour James.. ne vous en faites pas, je vais lui offrir une petite semaine de congés.. il en a besoin c'est vrai. »

La serveuse revenait alors avec les boissons et un large sourire. Elle posa le café devant Ethan qui la remercia en payant en billets, lui demandant de garder le tout .Etant un homme généreux, il n'allait pas pleurer pour quelques billets quand même ?
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() message posté Jeu 23 Avr 2015 - 22:13 par Invité
On est pas passé loin

Ethan Hartness & Maja Alvarez


Je le suis à l’intérieur du café, sans trop savoir à quoi m’attendre. Déjà, en termes de prix, à voir la population à l’intérieur, et la décoration, surtout, je me doute que ce n’est pas donné et je me raidis quelque peu. Je ne suis pas pauvre, mais je ne roule pas sur l’or pour autant. Sinon, même si je préfère le vélo, lorsque je me promène avec ma fille, je serais en voiture, une petite citadine, de type Smart, ou autre voiture du genre. Mais les Smart coûtent juste un bras, et le permis aussi. J’ai donc choisi de ne pas le passer, jusque là, même s’il me faudra sans doute sauter le pas un jour. Un jour… Je ne suis pas pressée. Surtout quand je vois comment certains anglais conduisent. Ca fait, réellement, froid dans le dos.

Nous nous installons à une table quelque peu isolée, dans le fond de la salle et, en attendant que la serveuse arrive pour prendre la commande, mon interlocuteur prend un journal abandonné sur une table voisine. Je hausse un sourcil, me demandant, clairement, si c’est une blague qu’il me fait, s’il s’apprête vraiment à lire le journal devant moi, comme si nous étions un vieux couple en escapade à Londres et dont le mari ne pouvait pas quitter une journée des yeux ce qu’il pouvait bien se passer dans le reste du monde. Mais non. Il se contente de le prendre et de le poser, tourné vers moi en désignant la couverture et en me donnant son nom.

Mon regard s’agrandit sous l’effet de la surprise et, l’espace d’un instant, je ne sais plus quoi dire, ce qui ne me ressemble guère, il faut l’avouer. Bon, clairement, le fait qu’il ait un chauffeur, m’avait déjà quelque peu renseigné sur son niveau social. Mais... Mais ça aurait été tellement plus simple si c’était monsieur tout le monde qui avait failli me renverser… Non. Il fallait que ce soit un homme millionnaire ? milliardaire, peut-être ? Le fait est que oui, j’ai déjà entendu son nom, à la radio, mais que je n’ai jamais vu sa tête avant aujourd’hui.

« Votre photo ne vous fait pas honneur. » je dis pour rompre le silence avant d’enchainer : « J’ai effectivement déjà entendu votre nom à la radio, mais… Je vous pensais plus vieux… Genre… De 15 ou 20 ans ? »

J’esquisse un sourire taquin avant de répondre, enfin, à sa question :

« Je m’appelle Matea Alvarez. Mais tout le monde m’appelle Maja. Et ma fille s’appelle Lucia. »

A cet instant, la serveuse arrive pour prendre la commande et mon interlocuteur commande un double expresso bien corsé. J’esquisse un nouveau sourire. Bizarrement, je ne m’attends pas à autre chose d’un homme d’affaires riche à millions. Quand elle se tourne vers moi, je commence par commander un chocolat chaud pas trop corsé en chocolat pour ma fille et un thé pour moi accompagnés d’un verre de jus d’orange. Je ne suis pas très café et les chocolats, je les préfère maison, faits dans une casserole de lait chocolaté amené doucement à frémissement.

Sitôt la serveuse partie, il s’empresse de me dire qu’il ne s’agit pas d’un rendez-vous galant et, une fois de plus, je hausse un sourcil.

« Je n’ai pas l’habitude d’emmener ma fille pour un rendez-vous galant, vous savez… »

A cet instant, je vois revenir le chauffeur d’Ethan Hartness, tenant une énorme peluche dans ses bras. Mon deuxième sourcil se positionne alors comme le premier alors que le chauffeur pose la peluche à côté de moi avant de partir sans dire un mot et je me retourne vers le milliardaire qui s’excuse pour l’absence de carte. Malgré ma surprise, j’ai envie de rire à ses explications et une lueur d’amusement pointe dans mes yeux alors que je réponds :

« Vous essayez de m’acheter pour que je ne dise rien à la presse ? »

Dans ma voix, la taquinerie est clairement perceptible, mais, néanmoins, une question se pose :

« Par contre… Je le ramène comment, à la maison ? »

Ma fille n’aurait pas été là, je l’aurais mis à sa place dans le siège bébé. Je l’ai déjà fait. Mais là… Là, je dois dire que je ne sais pas trop. Je suis en pleine réflexion quand la serveuse revient avec les boissons, un large sourire, et quelques viennoiseries et, avant que je n’ai le temps de réagir, Ethan paye pour ma fille et moi.

« M. Hartness, je vous suis reconnaissante de votre… euh… générosité » je commence en désignant la peluche « mais je peux nous offrir les boissons à ma fille et moi… »

Le fait est que je suis quelque peu gênée. Même lorsque j’ai un rendez-vous galant avec un homme, je n’ai pas l’habitude de me faire inviter, et cela doit, d’ailleurs, se voir sur ma tête. Lucia toutefois, pas perturbée pour deux ronds, commence à déballer un sucre pour le mettre dans son chocolat et prend sa cuillère pour commencer à touiller. Bien, ma fille… je songea en lui attachant a serviette autour du cou pour qu’elle ne s’en mette pas partout.

« Ch’est bon, maman… » dit-elle après avoir léché sa cuillère avant de se tourner vers Ethan : « Mechi monchieur Chat’nech »
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