"Fermeture" de London Calling
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Anonymous
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() message posté Mar 28 Avr 2015 - 18:28 par Invité
“ It’s screwed up out there. I don’t know if you’ve been outside lately, but it is. But we have a go. Whatever comes, we have a good go at it. ‘Cause it’s all we can do. ”    

Est-ce que quelqu’un a déjà tué pour imbécillité de l’interlocuteur ?
La question primaire, l’envie soudaine d’égorger les idiots qui se veulent plus intelligents que la masse, mais ne sont que les cafards qu’on se répugne à écraser. Argyre soupire aux questions des étudiants.

Des cas qu’il présente, les plus fascinants, les plus dérangeants et pas les imbéciles qu’on jette dans des boites. Bélisaire délaisse les assassins de bas-étage pour les grandiloquents, eux et leurs idées de génie. Les tableaux qui se déploient, la jalousie et l’admiration à ses mots alors qu’il commente les scènes. La fin du cours qu’il amorce plus tôt que prévu. La main qui s’agrippe au bureau. L’étouffement au bord des lèvres. Le même constat. La pièce qui se rétrécie. Plus rien. Plus d’issue. Ils s’inquiètent les gamins. Demandent. Vous avez besoin d’aide. La blonde du premier rang. Faut appeler un médecin. L’incapable qui n’agit pas. Mais non il va bien. L’aveugle. T’es cinglé il va nous bouffer. L’apeuré du cinquième rang. Il les entend, chaque sifflement, chaque parole. Tout est un écho, une amplification. Bélisaire murmure les mots de sa langue oubliée, comme un moyen de reprendre pied à la réalité. Ne pas se laisser absorber. « Le spectacle est fini » Le crachat du fébrile. Les pas qui se pressent. La fin. Ils s’échappent. Terminé pour aujourd’hui. Mains au visage. L’enveloppe à terre. Le cœur cravache encore de ses fantaisies. Cauchemars à l’éveil.

« Monsieur Carroll ? » Occupé à ranger ses affaires, la cigarette au bord des lèvres, il n’entend pas, ne saisit pas. Oswald Carroll, c’est l’identité d’une nouvelle naissance, depuis trois années qu’il porte un nom anglais, une référence à ce cher Lewis et à ses vices. Trois années à prétendre, à se fondre dans la masse des malpropres et des creux. Eux les absents, eux à l’imagination flétrie. Eux que l’on choque avec aisance. Il jouit de l’absence des fers mais crève à la peur qu’ils reviennent. Menottes au poignet et retour chez les cinglés. D’un geste il pivote vers la voix. Admet enfin que c’est son identité. « Mademoiselle ? » Tête blonde qui se dresse devant lui, l’impatience et la curiosité. Un sourire qu’il décoche, de quoi rendre le visage agréable, de quoi tromper. Sous le masque, la carcasse rutilante d’un diable. « Vous ne suivez pas mon cours » Constat. Les visages qu’il retient. Galerie de portraits, aisance pour les traits mais pas les noms. Des numéros qu’il attribue à ses étudiants. « Vous ne faites pas partie de la plèbe écoeurante qui demande à ce que je dirige leur thèse… alors je vous écoute » Trois ans qu’il prétend. Falsifier un diplôme. Aisé. Trouver un poste de professeur. Aisé. Il suffit de tuer le précédant. Assis au rebord du bureau, il attend les réponses. La curiosité cavale au regard. Flic ? Non. Ce n’est qu’une gosse. Enfant naïve et intouchable. « Vous permettez qu’on sorte ? La cigarette n’attend pas » Le sourire qui se glisse dans les mots, l’invitation à poursuivre la discussion ailleurs. La mort qu’il encoche à ses poumons.

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Anonymous
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() message posté Ven 8 Mai 2015 - 14:10 par Invité
C’était presque comme dans un rêve en fait. Des pressentiments, partout. Au détour d’une rue, j’avais l’impression de risquer ma vie et de voir celle-ci s’enfuir comme la fumée de ma cigarette qui me glissait entre les doigts, maligne et sinueuse. La vie ne tenait qu’à cela : les circonstances. Vous naissez dans la mauvaise famille ? C’est une histoire de circonstance. Vous assassinez quelqu’un ou bien le tuez en tentant de vous protéger : la différence ? Les circonstances. Vous correspondez au schéma d’un tueur en série ? Circonstances, à nouveau, voire même coïncidence, mais ça, c’était plus subtil encore. Si subtil qu’on l’oubliait. On oubliait que l’on pouvait mourir chaque jour, à chaque heure, à chaque seconde. C’était devenu tellement évident qu’on arrêtait simplement d’y penser, jusqu’au jour où ça nous tombait dessus et voilà qu’on se mettait à bouillir intérieurement, car toutes ces années passées à oublier reviennent nous hanter d’un coup, et nous nous rappelons. Moi je tentais d’oublier mon frère. En vain. J’avais le vague sentiment qu’il se cachait derrière chaque porte et cela sonnait comme une menace, comme la sonnerie des bateaux en plein brouillard : on ne les voyait pas mais on les entendait, on les sentait. Cette inquiétante étrangeté qui nous guettait. Nous étions piégés, mais nous l’avions oublié, ça aussi.

Je me trouvais devant l’université, un peu réticente à l’idée d’entrer. J’hésitais encore, c’était dans ma nature. Je m’étais posée beaucoup de questions. Comment faire pour oublier, pour vraiment oublier ? Je voulais que l’image de mon frère disparaisse de mon esprit : l’oublier, c’était le tuer, quelque part. L’oublier, c’était le vaincre. Alors j’avais cherché, et j’avais trouvé cette petite lueur d’espoir qui me paraissait si étrange qu’elle en est rapidement devenue une obsession. Pour oublier, il fallait penser à autre chose, se concentrer sur autre chose. Voilà les faits : un meurtrier qui tuait des femmes. Je m’étais vaguement renseignée sur le sujet et l’affaire pouvait devenir intéressante. Exploitable. Je restais journaliste avant d’être humaine, quelque part. N’importe qui voulait savoir ce qui se cachait dans la tête de gens comme lui. Il fallait leur prouver qu’ils n’étaient pas des monstres. Que les monstres avaient l’excuse d’être des monstres, mais que les hommes devaient assumer leurs faits et gestes. N’importe qui pouvait être tenté d’ouvrir le crâne d’un meurtrier et d’y chercher les réponses. Pas tout le monde. Mais n’importe qui, oui. Alors je m’étais enfermée dans l’appartement pendant deux jour, ne voyant Hazel et Jacob que pour les repas – et encore. J’avais décidé de m’y pencher et j’étais déterminée. Une détermination un peu bancale, certes. A présent que je devais grimper les marches de l’université et faire le travail que je m’étais imposée, oui, je me rendais compte que c’était un peu bancal. Mais je restais digne. Je restais fière et droite. Je montai jusqu’à l’entrée du bâtiment et m’y glissai souplement, me dirigeant sans attendre vers la loge. Attendre laisserait à l’angoisse plus de temps pour s’immiscer dans mes gestes. Et j’étais angoissée, car j’entendais au loin les sonneries des bateaux dans le brouillard. Quelque chose clochait depuis plusieurs jours. J’ignorais quoi mais j’en étais persuadée.

On m’indiqua l’amphithéâtre que je recherchais. Le cours de M. Oswald Carroll, professeur de criminologie. N’importe qui, n’est-ce pas ? Il y avait même des gens pour en faire leur métier. J’arpentai les couloirs d’une démarche rapide, de peur de me perdre et d’arriver trop tard. Parler à ce type, c’était se lancer dans le projet, et ce entièrement. Ecrire un bouquin. C’était peut-être un peu vu, voire revu pour les journalistes. Mais je me devais de penser à autre chose. De me consacrer à un nouveau but et cela me semblait bien. Assez intriguant pour m’occuper l’esprit le temps de passer à autre chose. Je trouvai finalement l’entrée de l’amphithéâtre mais je restai dehors. Je ne voulais pas perturber le cours et je n’étais même pas censée être ici. Je n’avais pas prévenu M. Carroll, j’étais presque venue sur un coup de tête – cela me prenait souvent, notamment la nuit, mais j’avais le temps de me décourager en dormant. Sauf que là, non. Là, je m’étais lavée et habillée avec des vêtements sobres et fraîchement repassés et je m’étais rendue à l’université en gardant la tête froide et la respiration paisible – ou presque. Je collai mon dos au mur et m’immobilisai, fixant pensivement  la lumière provenant de l’amphi. L’heure se termina vite, plus vite que je ne l’avais prévu. Les étudiants sortirent et je me décidai à agir. Après tout, je n’avais aucune idée d’à quoi cet homme ressemblait. Il n’y avait pas de photo sur Internet. Peut-être se mariait-il parfaitement avec la jeunesse de ses élèves. Il pouvait être n’importe qui. Je me glissai ainsi à travers la masse pour me retrouver dans la salle. Il était encore là, près de son bureau. Il rangeait ses affaires et je m’approchai d’un pas décidé. « Monsieur Carroll ? » m’enquis-je une fois arrivée près de lui. Silence. Une seconde de flottement, puis il se tourne finalement et me sourit, l’air courtois mais subtilement figé. « Mademoiselle. » Quelques secondes supplémentaires, puis il poursuivit, la cigarette coincée entre les lèvres : « Vous ne suivez pas mon cours. » Je hochai la tête et il conclus : « Vous ne faites pas partie de la plèbe écœurante qui demande à ce que je dirige leur thèse … alors je vous écoute. » J’ouvris la bouche, un peu surprise par tant de dédain, fronçai les sourcils, souris à mon tour et lui répondis : « Non rassurez-vous. Je suis journaliste. » C’était peut-être pire d’entendre cela, ce pourquoi cela m’amusait légèrement. On avait toujours deux chances sur trois pour d’un journaliste vienne nous pourrir la vie. Mais je n’étais pas là pour ça. Ce n’était pas vraiment lui qui m’intéressait. Malgré le fait que son allure soit captivante. J’étais intriguée, certes. Il en fallait plus pour m’impressionner. « Vous permettez qu’on sorte ? La cigarette n’attend pas. » J’acquiesçai poliment et le suivis, sortant moi-même une cigarette qui s’agrippa à mes longs doigts pâles.

Une fois dehors, nous prîmes chacun le temps d’allumer ces fameuses cigarettes, puis je me tournai vers lui, passant discrètement ma main dans mes cheveux pour les recoiffer. C’était un peu nerveux. Quelque chose me dérangeait probablement chez cet homme, sans que je puisse savoir quoi exactement. Je me raclai la gorge. « J’espère que mes questions ne vous paraîtront pas idiotes ou déplacées. » finis-je par dire dans un sourire. « Je voulais m’informer sur le contenu de votre cours à des fins professionnelles. » Je soufflai lentement un nuage de fumée et le toisai, droite, les yeux plissés pour les protéger de la lumière du soleil. « L’intitulé est assez surprenant. » C’était ça, l’horizon salvateur que j’attendais. Malgré tout, je ressentais un bémol dans le regard de mon interlocuteur. C’était en se plongeant dans les choses les plus étranges que l’on cessait d’être surpris par la banalité. Mais on s’y perdait si facilement pourtant. Ce choix restait difficile à faire.
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